On est tous dotés de qualités négatives. Et nous passons une partie significative de notre vie à les combattre. Une partie du combat est engagée par le Moi, l’autre est conduite par notre entourage.
Moi par exemple, chaque jour, je me brosse les dents. Dans ce cas, c’est ma pomme qui décide de mener une lutte sans merci contre les forces de la carie, de l’entartrage et de la putréfaction des ratiches. D’autres fois, comme lorsque j’étais minot, c’était mes parents qui me demandaient de nettoyer le râtelier après usage, une force extérieure s’exerçait sur ma conscience.
Ces batailles de « maintenance » prennent de nombreuses formes. Nombreux sont ceux qui étudient pour restés aiguisés et/ou informés. D’autres font de la musculation ou du footing pour garder la forme et faire de vieux os. D’autres encore s’en font pour leur spiritualité et essaient chaque jour de devenir « meilleurs » en se rendant dans des séminaires ou sur le Café Philo.
Mais le pire, c'est que d’autres encore s’en font pour nos propres combats, famille et conjoints nous le font savoir quand nous ne vivons pas en accord ou en conformité avec leurs propres standards.
Mais en fait, ces batailles que nous livrons ne sont pas réellement des batailles d’entretien mais plutôt la recherche d’un équilibre instable et lent de la putréfaction. On espère s’entretenir, se maintenir en forme, mais c’est peine perdue. Tôt ou tard, nos dents pourriront, nous arrêterons la gym rythmique et nous en aurons marre de nous prendre la tête sur notre caractère jusqu’à l’extinction des feux. Sisyphe nous aura battu avec le même entrain qu’il a toujours eu à faire rouler sa boule jusqu’en haut de la montagne pour l’éternité.
Mais le pourquoi de notre engagement dans de telles batailles n’est pas surprenant. On aime combattre l’inévitable. C’est ce qui fait de nous des humains.
À la mode Don Quichottesque : C’est très noble et c’est moral. Et ce serait même romantique si j’ose m’exprimer ainsi. Ironiquement, c’est cette folle quête qui nous rend sains et qui nous donne un but. Ce qui est moins compréhensible, c’est pourquoi les autres se croient-ils autorisés à livrer ces batailles en notre nom?
Comme mon enfoiré de dentiste nazi par exemple - (ou Khmer vu que ce tortionnaire s’appelle Nguyen). C’est compréhensible de la part de parents livrant ces batailles pour leurs enfants. Pousser un gosse à faire un peu de maintenance dans l’espoir que le gamin le fasse lui-même un jour tout seul. Éventuellement, tous les gamins se brosseront les dents un jour ou l’autre, comme ils feront leurs devoirs d’écoliers.
Comme mon enfoiré de dentiste nazi par exemple - (ou Khmer vu que ce tortionnaire s’appelle Nguyen). C’est compréhensible de la part de parents livrant ces batailles pour leurs enfants. Pousser un gosse à faire un peu de maintenance dans l’espoir que le gamin le fasse lui-même un jour tout seul. Éventuellement, tous les gamins se brosseront les dents un jour ou l’autre, comme ils feront leurs devoirs d’écoliers.
L’action temporaire, peut, à l’occasion, conduire à l’action permanente. Plus tard dans la vie, on a moins envie de changer. Pourtant, nos conjoints ou autres personnages significatifs tentent continuellement de nous pousser vers des actes de maintenance.
Curieusement, même lorsque ces combats n’ont que très peu de chance d’être livrés par un individu, des forces extérieures nous y poussent. Comme Marylou ou le pote à Pol Pot cité plus haut. Certains poussent leurs bonnes femmes boulottes ou boulimiques à essayer le sauna ou à tenter les liposuccions, d’autres pousseront leurs maris dépressifs à consulter un psy ou à visiter de le musée de l’Homme. Certains même tenteront de conserver de vieux légumes, comme on l’a fait pour Jean Paul 2 y a pas si longtemps que ça.
Le Tsunami n’a pas frappé cette nuit – putain, si on peut plus faire confiance aux extra-terrestre maintenant, à qui doit-on se fier ? Mon dentiste n’a pas été emporté dans un monde meilleur éloigné du mien comme j'aurais pu le souhaiter. Et il en a profité, l’animal. Maintenant, j’ai le maxillaire inférieur droit en compote, j’suis sous sédatif et j’peux plus rien bouffer que du yaourt pendant 2 jours. Tout ça parce que ma brune veut que j’ai de toutes belles dents synthétiques, même si elles vont coûter la peau du cul de l’ours.
Et je suis abonné - merci encore Marylou - pour au moins trois ans dans la chambre aux délices, vu mes absences prolongées en mer.
Et ouais, amigos, on nous y pousse tout le temps. Les uns croient qu’en incitant les autres à livrer ce genre de batailles pendant une période temporaire, ils livreront une bataille éternelle personnelle. Ce dont ils ne se rendent pas compte, c’est que cette incitation est elle-même une bataille sans fin.
Les gens ne perpétuent que rarement des actes par eux même sauf si ces actes sont naturels chez eux ou s’ils leurs ont été inculqués dès leur plus jeune âge, c’est à dire l’âge tendre.
C’est une idée présomptueuse que de vouloir que les gens fassent continuellement quelque chose pour le restant de leur vie, surtout quand on sait que la bataille sera perdue à la fin. Gardez ça à l’esprit avant de vous marier, les amis, ne l'oubliez jamais!