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29 oct. 2024

967. Le théâtre de l'absurde


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LE THÉÂTRE DE L'ABSURDE
(On est pas sortis de l'auberge...)

La gauche comme la droite, dans leur cacophonie victimaire, contribuent toutes deux à la compète de démolition qu’est le discours américain
Chaque jour, l’aube se lève sur un nouveau spectacle de l’échec de la politique américaine, tant sur le plan intérieur qu’extérieur, qui érode encore davantage le tissu déjà en lambeaux de ce qui était autrefois un modèle de gouvernance cohérente. Au lieu d’une véritable avancée, que nous réserve-t-on ? Une cacophonie de slogans creux. « Make America Great Again » s’oppose à « Build Back Better », chacun étant une bannière sous laquelle les factions politiques se rassemblent, toutes deux admettant par inadvertance que l’Amérique est au bord d’un abîme qu’elle a elle-même créé.

C’est pas un progrès, c’est une mascarade. Les démocrates, qui semblent irrésistiblement assoiffés de sang et d’irresponsabilité budgétaire, proposent de noyer les problèmes sous encore plus de capitaux, en ignorant l’ironie selon laquelle ce même flot de fonds a souvent aggravé les crises. Joe Bidono a claironné la saisie de « ce moment de l’histoire » comme si l’histoire était un trophée à gagner par la seule puissance financière. Elizabeth Warren, sénatrice démoncrate, a fait écho à ce constat en appelant à une « opportunité unique en une génération », aveugle au fait que leur « reconstruction » a historiquement conduit à l’effondrement des fondations mêmes qu’ils prétendent restaurer.

De l’autre bord, des républicains comme Mitch McConnell, chef des républicains au sénat US, ont déploré l’état de l'armée de leur pays, comme si davantage de chars et de missiles pouvaient compenser le déclin stratégique et moral. Ted Cruz, sénateur républicain du Texas, a parlé de la propagation de « l’exceptionnalisme américain », un terme qui sent l’arrogance et qui est aujourd’hui perçu dans le monde entier avec scepticisme, voire avec mépris. Il ne s’agit pas de plans, mais des incantations désespérées d’une classe politique qui s’est égarée dans les chambres d’écho de sa propre rhétorique.

Où sont les adultes, les sages intendants de la république US ? Ils sont absents, laissant leur population dans un cirque où le vaudou politique est pratiqué en plein jour. C'est sûr qu'Hannah Arendt trouverait là une résonance étrange à ses théories sur le totalitarisme ; les dirigeants US, peut-être pas 100% totalitaires au sens classique du terme, mais certainement architectes du chaos, démantèlent la stabilité de leur société sous prétexte de la préserver ou de la restaurer.

Ils prétendent diriger le navire de l’État vers un avenir meilleur, mais tout observateur possédant plus que le QI d'une huïtre plate, non pris dans l’emprise hypnotique du théâtre politique, peut voir que le navire gîte, pris dans les remous par des décennies de politiques malavisées.

L’insistance sur ces visions grandioses du progrès, alors que le progrès réel et tangible de la vie américaine s’érode, n’est pas seulement illusoire ; elle est cynique. Elles tentent de vendre un avenir de prospérité et d’inclusion ou un avenir de grandeur renouvelée, alors qu'en fait elles n'offrent qu'un présent où le citoyen moyen se sent de plus en plus spectateur du déclin d’un empire, comme on le ferait pour un athlète autrefois adulé qui se vautre aujourd’hui dans une course qu’il sait plus courir.

Au milieu des promesses de « MAGA / rendre l’Amérique grande à nouveau » des républicains, de « Build Back Better / reconstruire en mieux » des mondialistes eugénistes ou de tout autre slogan de Kamala Harris autre que « sauver » une « démocratie » qui n’existe pas, on peut se demander si ces slogans ne sont pas autre chose qu’une alchimie politique, une tentative de transmuter une rhétorique de base en résultats positifs. Comment cette grande expérience de renouveau national a-t-elle fonctionné pour l’Américain moyen ?

Examinons la réalité qui se cache derrière ces mantras politiques. Le plan « Build Back Better / Reconstruire en mieux » promettait une nouvelle ère avec des investissements sociaux, infrastructurels et environnementaux considérables. Pourtant, on a assisté à des changements progressifs enveloppés dans un emballage grandiose. Les crédits d’impôt pour enfants, la promotion des véhicules électriques et les investissements dans les infrastructures sont des pas en avant, certes, mais s’agit-il des pas de géant vers la société équitable et prospère promise ? Ou ne s’agit-il que des miettes d’un pain inégalement cuit ?

De l’autre côté, Make America Great Again évoque la vision d’un retour à une ère dorée indéfinie. Mais il faut se rendre à l’évidence : la grandeur ne peut pas se mesurer uniquement à l’aune des indices boursiers ou des dépenses militaires. La qualité de vie des classes moyennes et ouvrières s’est-elle réellement améliorée, ou est-on témoins d’une façade où les gains économiques sont siphonnés vers le haut, laissant beaucoup de gens se demander où se trouve cette « grandeur » ?

Les deux camps revendiquent des victoires, mais la crise de santé mentale chez les jeunes, baromètre de la santé de la société, suggère une tout autre histoire. Si les USA progressaient vraiment, ne verrait-on pas plutôt une baisse des taux d'anxiété, de dépression et de suicide plutôt qu'une hausse ? C'est là que le théâtre politique rencontre la dure réalité : les politiques économiques prônées par les deux mantras n'ont pas fait grand-chose pour s'attaquer aux causes profondes de ces problèmes.

Causons maintenant de l’absolutisme politique et culturel qui a pris racine. Il s’agit pas seulement de politique, mais de la polarisation que ces slogans alimentent. Ils sont devenus des cris de guerre pour des batailles culturelles, où le compromis est une hérésie, et où l’autre camp n’est pas seulement dans l’erreur, mais un ennemi. Cet absolutisme engendre une culture de l’annulation, où tout faux pas ou toute divergence par rapport au récit dominant peut conduire à l’exil social, ce qui, ironiquement, imite les tyrannies auxquelles les deux camps prétendent s’opposer.

Et qu'en est-il du leadership ? Les adultes sont effectivement absents de la salle. Au lieu de ça, les ricains se retrouvent avec des dirigeants qui jouent pour la galerie, se livrant à ce qui pourrait être considéré comme une gouvernance performative. Les agents du chaos se contentent pas de saper la stabilité au nom du pouvoir, mais sont souvent animés par une croyance inébranlable en leur droit absolu, ignorant la mosaïque de la vie américaine au profit d'une vision monochrome.

Le compte bancaire du citoyen moyen ? Il témoigne d’une stagnation ou, au mieux, d’une croissance modeste dans un contexte de hausse du coût de la vie. Quant au phare d’espoir et de progrès, on pourrait dire qu’il vacille plus qu’il ne brille, le discours politique étant embourbé dans les platitudes plutôt que dans des progrès concrets et inclusifs.

En résumé, le frottement de ces lampes du génie politique a effectivement fait surgir une certaine magie, mais peut-être pas celle que l'Amérique espérait. Au lieu de l’unité, de la prospérité et du progrès véritable, ils ont invoqué les spectres de la division, des disparités économiques et d’une guerre culturelle qui profite à quelques-uns mais nuit au plus grand nombre. Il est peut-être temps de rechercher non pas la magie mais des stratégies pratiques et inclusives qui reconnaissent la complexité de l’Amérique moderne, allant au-delà des slogans pour apporter des changements substantiels.

On observe une nation empêtrée dans ses propres contradictions et illusions. L’absolutisme scientifique, illustré par des personnalités comme Anthony Fauci, le criminel Vaccino-Covidiste, s’est transformé en une doctrine presque religieuse, où remettre en question « la science » équivaut à une hérésie, ignorant le principe scientifique fondamental du scepticisme et de la recherche. Pendant ce temps, des personnalités comme Marjorie Taylor Greene, membre du Congrès républicaine de Géorgie, s’accrochent à la vision d’un retour messianique, d’un sauveur politique qui promet de restaurer un passé qui n’a jamais existé comme elles l’imaginent.

Et puis, il y a les déclarations du "Bidono" sur les questions transgenres qui façonnent l'âme de la nation, une déclaration pleine de zèle progressiste mais qui manque de compréhension nuancée de la diversité réelle de la tapisserie américaine. Janet Yellen, présidente démocrate juive-sioniste du trésor US et ex-présidente de la Federal Reserve,  se tient devant le Congrès, ses explications sur les turbulences économiques ressemblent davantage à des excuses enveloppées dans un jargon économique, évitant les questions fondamentales que sont l'irresponsabilité budgétaire et les disparités économiques.

Au niveau international, l’obsession des néoconservateurs pour l’Ukraine témoigne d’une myopie stratégique, qui consiste à consacrer des ressources à un conflit dont les bénéfices pour la sécurité ou la prospérité des Etats-Unis sont infimes, et ce, en s’appuyant sur une mentalité dépassée de la guerre froide. Il s’agit d’un manquement au devoir envers le contribuable américain et d’un signe de dérive de la politique étrangère américaine.

Ce cocktail de politiques à la con et de guerre idéologique dresse un tableau sombre. L’exceptionnalisme américain est devenu une hallucination, un mythe perpétué pour masquer le déclin intérieur. La puissance militaire qui soutenait autrefois cet exceptionnalisme est mise à rude épreuve, son efficacité remise en question alors qu’elle s’engage dans des conflits sans issue claire.

Dans le domaine de l’éducation, la priorité donnée aux quotas de diversité plutôt qu’au mérite a non seulement dilué la qualité des institutions, mais a également favorisé un environnement dans lequel l’expression personnelle éclipse l’amélioration personnelle. Les universités ressemblent davantage à des champs de bataille pour la suprématie idéologique qu’à des centres d’apprentissage et d’innovation.

Le concept d’ombre de Jung est étrangement pertinent : le chaos dans les rues des villes démoncrates, la confusion qui règne parmi la jeunesse sont en effet le reflet du désordre qui règne aux plus hauts niveaux du pouvoir. Pris dans ce tourbillon, les jeunes sont livrés à eux-mêmes dans un monde qui leur offre une connectivité technologique exceptionnelle mais un isolement existentiel, ce qui conduit une génération à chercher son identité dans des chambres d’écho plutôt que dans la riche mosaïque de l’expérience humaine.

Les idées de Bertrand Russell, auteur de l'Eloge de l'oisiveté, résonnent aujourd'hui plus que jamais. Les passions collectives dont nous sommes témoins ne mènent pas à l'unité ou au progrès, mais à la division et à la destruction. La science, dépourvue de vertu, ne nous a pas conduits à l'illumination, mais à une forme d'existence stérile où l'empathie et les considérations éthiques sont souvent mises de côté au profit de l'efficacité et du progrès.

Il existe une sorte d'anesthésie culturelle qui semble avoir engourdi la population américaine, la rendant incapable de discerner les influences envahissantes et souvent néfastes de son gouvernement. Cette désensibilisation n'est pas accidentelle ; c'est le résultat d'une société qui a trop longtemps préféré le confort à la confrontation, la distraction au discours.

La référence au soma d'Adlous Huxley, auteur du Meilleur des mondes, est particulièrement poignante, illustrant la façon dont l'Amérique contemporaine s'est livrée à sa propre forme d'évasion, s'insensibilisant aux crises croissantes par le divertissement, le consumérisme et une poursuite incessante de la satisfaction personnelle. Cela a favorisé un environnement où le narcissisme et la colère prospèrent, non seulement dans les interactions personnelles, mais aussi sous forme de spectacle dans les médias, en politique et même dans l'éducation.

Le concept de Cours et Recours de Giambattista Vico nous introduit à la nature cyclique des civilisations : une ascension, un pic, un déclin et, potentiellement, une renaissance. Cette perspective historique est cruciale car elle suggère que ce que vit l’Amérique n’est peut-être pas unique, mais s’inscrit dans un schéma plus vaste, presque inévitable. Pourtant, reconnaître ces schémas offre une chance d’intervention, de changement de cap avant que le cycle ne termine sa phase destructrice.

Pitirim Sorokin, sociologue américain d'origine russe, se distingue dans ce discours par son travail sur la dynamique sociale et culturelle. Son exploration des cycles de développement et de déclin culturels et sociétaux fournit un cadre pour comprendre la situation difficile que traverse actuellement l'Amérique.

L'accent mis par Sorokin sur les valeurs morales et spirituelles comme piliers d'une société saine contraste fortement avec les courants culturels matérialistes et souvent nihilistes d'aujourd'hui. Ses opinions, jugées trop conservatrices ou traditionnelles pour le palais universitaire moderne, soulignent une perte importante : le rejet de l'idée selon laquelle les dimensions éthiques et spirituelles font partie intégrante de la santé de la société.

Ce rejet est révélateur. Si Sorokin est peut-être en disgrâce, ses réflexions sur ce qui soutient ou dégrade une civilisation sont plus pertinentes que jamais. Le fait que ses admirateurs modernes viennent d’horizons idéologiques variés suggère que le besoin de valeurs morales et spirituelles supérieures transcende les clivages politiques. Cela met en évidence une quête humaine universelle de sens, de structure et de communauté – des éléments qui semblent s’éroder dans le climat sociopolitique actuel.

L’abandon de penseurs comme Sorokin dans le monde universitaire moderne reflète un problème plus vaste : le rejet de tout récit qui ne s’aligne pas sur les tendances idéologiques dominantes, en particulier celles centrées sur le néolibéralisme et la théorie critique. Cette myopie non seulement appauvrit le paysage intellectuel, mais prive également la société de perspectives diverses qui pourraient offrir des solutions ou au moins des éclairages sur ses maux.

Alors que l'Amérique semble se diriger vers un effondrement social accéléré, les leçons de Sorokin et d'autres comme lui ne sont pas seulement théoriques mais aussi pratiques. Elles appellent à une réévaluation de ce qui constitue véritablement le progrès et la prospérité, en plaidant pour une culture qui se contente pas de survivre mais prospère sur la base de principes qui nourrissent l'esprit humain plutôt que de simplement satisfaire ses désirs.

S’il existe un chemin pour éviter le cycle complet du déclin, il pourrait bien commencer par la redécouverte et la ré-application de ces valeurs oubliées ou rejetées, en reconnaissant que sans boussole morale, tout navire sociétal est voué à la dérive sans but ou à s’écraser sur les rochers de sa propre arrogance.

Ici, les réflexions de Sorokin sur la dynamique culturelle offrent une perspective prophétique à travers laquelle on peut observer l'Amérique contemporaine. Sa théorie sur le cycle du développement culturel, de l'idéationnel à l'idéaliste puis au sensitif, semble culminer dans la phase « hyper-sensorielle », que les États-Unis semblent traverser actuellement.

La culture sensorielle de Sorokin mettait en garde contre une société trop obsédée par les expériences matérialistes et sensorielles au détriment de la profondeur spirituelle et morale. Cela fait écho à la situation actuelle où :
Le progrès technologique est poursuivi sans relâche, souvent au prix de réduire les humains à de simples consommateurs ou composants dans un cadre technologique plus vaste. Cela rejoint la critique selon laquelle les individus sont réduits à de simples « rouages ​​d’une vaste machine », se concentrant sur la production et la consommation sans tenir compte de la croissance spirituelle ou morale.

Chaos politique et social : La guerre idéologique, où les deux camps sont au service de pouvoirs supérieurs et manipulateurs, reflète la prédiction de Sorokin sur le chaos et l'effondrement de l'ordre social. Le paysage politique est devenu un spectacle de division, où le véritable discours est remplacé par des batailles tribales, ce qui correspond à la description de Sorokin d'une société en déclin.

Décadence morale et éthique : L'individualisme galopant, l'hédonisme et la décadence des structures sociales traditionnelles font directement écho aux observations de Sorokin. L'accent mis sur l'autosatisfaction au détriment du bien-être collectif ou des considérations éthiques est la marque d'une société au sommet de sa phase sensorielle, sur le point de sombrer dans le chaos.

Vulnérabilité aux menaces extérieures : L’influence décroissante de l’Amérique sur la scène mondiale, avec des nations pivotant vers de nouvelles alliances, pourrait être interprétée à travers le prisme de Sorokin comme le symptôme d’une société qui a perdu sa force intérieure et sa boussole morale, la rendant sensible aux pressions extérieures et moins capable de résilience adaptative.

La perversion du libéralisme : Le libéralisme moderne trahit ses racines dans la recherche rationnelle au profit d'une forme d'exclusivisme intolérant. Là où régnait autrefois une quête de connaissance et de tolérance, on observe aujourd'hui une rigidité idéologique qui, selon Sorokin, accélère le déclin de la société en étouffant la diversité même de pensée nécessaire au renouveau culturel.

Le climat culturel et politique actuel aux États-Unis, avec sa culture woke, sa cancel culture et sa polarisation intense, est le « cataclysme de la culture sensorielle » dont parlait Sorokin. Cette phase, caractérisée par la confusion, la désorientation mentale et une quête sociétale d’un nouveau sens, est le précurseur de ce que Sorokin envisageait comme une nouvelle synthèse culturelle potentielle après avoir touché le fond.

Cependant, Sorokin croyait aussi à la possibilité d’une régénération par le retour ou la découverte de nouvelles valeurs morales et spirituelles, qui pourraient annoncer un glissement de la culture sensorielle vers une culture plus intégrée ou idéationnelle. Mais pour que ça se produise, il faut une prise de conscience collective des dangers de la trajectoire actuelle, une réévaluation de ce qui constitue le progrès et une acceptation de la diversité non pas dans l’identité mais dans la pensée et les croyances. Cette introspection et cette transformation, selon le cycle de Sorokin, seraient la seule façon d’éviter ou d’atténuer l’effondrement complet et de faciliter la renaissance d’une société plus équilibrée.
L’Histoire, au lieu d’être vénérée, est réécrite ou effacée pour satisfaire les voix les plus fortes et les plus névrotiques, signe évident d’une culture en chute libre.

L'« humanisme ouvert » de Charles Taylor, le philosophe canadien, pourrait offrir une lueur d'espoir, suggérant une voie où les expériences diverses sont respectées, mais qui nous écoute ? Au lieu de ça, on est coincés dans une schizophrénie culturelle, où la fausse individualité à laquelle on s'accroche nous conduit encore plus loin dans le chaos social.

La gauche comme la droite, dans leur cacophonie de victimisation, contribuent au derby de démolition qu’est le discours américain, en ignorant les véritables crises comme la pauvreté, la corruption des soins de santé et la négligence de l’éducation.

Les médias, qui devraient être le miroir de la condition sociale, sont devenus un cirque du sensationnalisme. Ils se nourrissent de division, de peur et de matérialisme, sans parvenir à informer ni à élever la conscience.

Les deux côtés du spectre médiatique, conservateurs comme libéraux, sont devenus des déserts intellectuels, favorisant soit la superstition, soit le vide moral, qui ne servent ni le bien commun ni ne suscitent de véritables changements. Ce paysage médiatique a non seulement fait de l'Amérique la risée du monde, mais a également perdu sa capacité à favoriser une véritable compréhension ou un dialogue constructif. Le rôle des médias d'entreprise dans cette débâcle est impardonnable, transformant l'information en un produit qui vend de l'anxiété et des conflits plutôt que des idées ou des solutions.

Quant à l’avertissement de Martin Luther King sur « l’ignorance sincère et la stupidité consciencieuse », il résonne plus que jamais. Notre ignorance collective de nos interconnexions, de notre environnement et de nous-mêmes perpétue ce cycle de souffrance. Et lorsque l’effondrement surviendra, comme l’histoire le suggère, il est inévitable pour les empires qui perdent leurs repères moraux et spirituels, que se passera-t-il alors ? Il incombera à ceux qui ont été mis à l’écart, à ceux qui s’accrochent encore à un lambeau d’intégrité philosophique, de reconstruire.

Non pas comme des victimes de la chute, mais comme des architectes d'un nouveau départ, où la raison, la décence et la compassion pourraient à nouveau trouver un terrain fertile. Mais jusqu'à ce moment du phénix, nous sommes coincés dans ce théâtre de l'absurde, où le gouvernement, les médias et une grande partie de la société jouent leur rôle dans une tragédie en cours, apparemment inconscients de la réalité qu'ils ne sont pas seulement des spectateurs mais des participants actifs du déclin de l'Amérique et de l'occident.

Il ne s’agit pas d’une simple critique de la politique ou du leadership, mais d’une lamentation sur une civilisation qui semble avoir perdu son chemin, empêtrée dans ses propres récits de grandeur et de progrès, tandis que le sol sous-jacent s’érode. Le véritable défi ne consiste pas à revenir à un passé mythique ou à reconstruire un monde meilleur et indéfini, mais à redéfinir ce que signifie le progrès dans un monde qui a changé bien au-delà des visions de ceux qui le dirigent actuellement. Cependant, reconnaître cela exige un courage qui semble aussi rare que la sagesse nécessaire pour naviguer dans ces eaux turbulentes.

27 oct. 2024

966. Combat High-Tech


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COMBAT HIGH-TECH

La route était remplie de crevasses et poussiéreuse, couleur de cendres. Au loin, les pylônes du viaduc de Millau crevaient le ciel. Jérémie se faisait secouer l'arrière train sur une des banquettes métalliques arrière, une main agrippant une poignée de maintien fixée au plafonnier, l'autre serrée autour de son flingue. Tout autour du véhicule, des causses parsemées de buissons défilaient silencieusement, de manière hypnotique.
Le véhicule à l'avant blindé stoppa. " Bon les gars, on y est !" aboya le sergent. Il ouvrit sa portière en se tournant vers le peloton de soldats assis derrière. " Tout le monde dehors et formation de patrouille !"
Alors que Jérémie sortait du véhicule par la trappe de débarquement arrière, son œil bionique intelligent s'activa sur un ordre invisible comme inaudible du sergent.
Quand il porta son regard sur ses compagnons d'armes, il vit que ces derniers étaient désormais masqués d'un nuage vert signifiant qu'ils étaient des amis. Au loin dans la distance, au delà d'un monticule, une lueur mauve pulsait lentement.

" C'est là-bas qu'on va bivouaquer pour la nuit" dit le sergent en tournant le dos au véhicule blindé. Il s'agissait d'un modèle à six roues, bas et trapu, un des derniers modèles conçu - on peut rêver - pour les steppes russes, avec un nez pointu en forme de lame de chasse-neige.
Puis le sergent tourna la tête en direction de ce dernier. " Toi, tu te fais discret !" lui dit-il.

Tandis que Jérémie l'observait, la peinture du blindé commença à pulser, changeant de teinte et de coloration comme si, tout en arrondissant ses formes, il lui poussait un filet de camouflage terreux sur son blindage comme liquéfié. Ses suspensions grincèrent, ses roues se rétractèrent en se couchant à l'horizontale sous le chassis et, telle une grosse merde étalée par terre, le véhicule s'aplatit comme un prédateur à l'aguet.
" Ouah" s'exclama Jérémie. "Jamais vu un VAB faire un truc pareil avant !
- C'est parce que c'est pas une merde de chez Arquus, soldat, et t'as encore rien vu," rétorqua le sergent. " Tu devrais voir de quoi qu'y sont capable si tu leur demandes de faire un créneau."

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24 oct. 2024

965. Somnambulisme vers un avenir mondial


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SOMNNANBULISME VERS UN AVENIR MONDIAL

Somnambulisme vers un avenir mondial: on peut identifier trois domaines principaux dans lesquels la compréhension des changements imminents est terriblement inadéquate.
Le réalignement mondial des pouvoirs, l’échec des démocraties libérales et la Xème révolution industrielle et technologique.

Mais il y a tellement plus à faire quand tout ça se produit en même temps. On pourrait parler de démographie, de ressources (à la fois locales et mondiales), d’idéologies, de divisions politiques, de l’état pitoyable du discours des merdias, des sciences et de l’éducation ; tout ça sans une capacité apparente d’auto-réflexion et de changement. Tout ça sans plan « B » ni même de plan « ORSEC ».

Les individus, les organisations et les institutions suivent tous leur propre intérêt et poursuivent leur propre voie aussi longtemps qu’ils le peuvent sans pouvoir s’arrêter ou changer de cap. Il n’y a rien d’étonnant à ça. Ce qui est surprenant, c’est de voir combien peu de gens sont prêts à le reconnaître. Comme si qu'on étaient programmés pour l’ignorer. Nous avançons avec l’hypothèse communiste : l’idée est géniale, il faut juste continuer à y croire et travailler plus dur pour la concrétiser.

Bizarement, le concept d’éthique a jamais été abordé. Les États-Unis ont-ils l’autorité morale de subvertir d’autres pays, de destituer ou même d’assassiner des hommes politiques et de les exploiter de diverses manières ? Les deux intervenants, socialos-gauchistes comme droitistes-conservateurs, semblent s’accorder sur le fait qu’il existe un « intérêt occidental » qui peut prendre le pas sur les considérations morales. Le problème avec la guerre en Ukraine n’est PAS qu’elle soit le résultat d’une provocation américaine, ni qu’il s’agisse clairement d’une guerre par procuration financée et approvisionnée par l’OTAN, mais simplement le fait que l'occident est en train de la perdre.

L’hypothèse
L’hypothèse hégémonique occidentale a été mieux exprimée par Francis Fukuyama dans "La Fin de l’Histoire": « … le point final de l’évolution idéologique de l’humanité et l’universalisation de la démocratie libérale occidentale comme forme finale de gouvernance humaine. »
En 1992, lorsque le livre a été publié, l’essor de la Chine et la résurgence de la Russie étaient inimaginables.

L’hypothèse était séduisante : le monde occidental avec ses institutions mondiales contrôlait le monde entier. Les idées occidentales, les arrangements politiques occidentaux, la science et la technologie occidentales, la culture occidentale, la philosophie et les arts étaient tellement supérieurs dans leurs réalisations à tout ce que le reste du monde avait à offrir, que les pays occidentaux, leurs armées et leurs économies étaient destinés à être les leaders naturels du monde.
Avec la chute de l’Union soviétique et la fin du monde bipolaire, les États-Unis sont devenus le prédateur suprême dirigeant le monde avec une meute de ses vassaux en Europe, en Océanie et en Asie. Ce n’était que la continuation de leur « destin manifeste ».

La réalité
Il ne fait aucun doute que les États-Unis ont grandement bénéficié de leur statut de puissance hégémonique incontestée du monde. En particulier grâce au statut de monnaie de réserve du dollar américain.
Ce statut a conduit à l’excès, à l’arrogance, à la corruption et à une désillusion mondiale dans le reste du monde contrôlé, maltraité et exploité.
Les organisations internationales comme le FMI, la Banque mondiale et l’OMC ont été capturées par des intérêts privés et politiques ou, comme l’ONU et la CIJ, ont été marginalisées et rendues insignifiantes.

De nouvelles institutions supranationales comme l’Union Européenne et le Forum économique mondial ont émergé pour porter la centralisation du pouvoir politique et économique à un niveau de concentration plus élevé.
Mais si l’OTAN continue de se développer, elle s’affaiblit également. Les États-Unis et l’UE perdent leur domination économique sur le monde. Les efforts visant à mondialiser la puissance occidentale sont au point mort.

Un nouvel ordre mondial est en fait en train d’émerger, offrant une alternative à la domination occidentale. Les anciennes (et toujours de facto) colonies du Sahel français ont finalement chassé leurs anciens maîtres et créé l’Alliance des États du Sahel.
L’Organisation de coopération de Shanghai, vieille de 23 ans, compte déjà 10 membres, mais pourrait facilement doubler de taille. Il existe de nombreuses organisations similaires dans le monde qui tentent de contourner les organisations occidentales, mais la plus brillante (et la plus solide, si on peut le dire ainsi) est celle des BRICS, désormais BRICS+ comptant déjà 10 membres et 32 ​​autres sur la liste d'attente.
Ces dix membres représentent déjà 40 % de la population mondiale. Le PIB combiné du G7 est toujours 50 % supérieur à celui des 10 pays BRICS+, mais leur avance s’érode très rapidement. En parité de pouvoir d'achat, le PIB des BRICS+ a déjà dépassé celui du G7.
Les BRICS+ tiennent leur réunion à Kazan depuis le 22 octobre 2024, où ils se concentreront sur l’élaboration du processus d’acceptation et d’intégration de nouveaux membres. Les BRICS+ ont déjà leur Banque de développement et travaillent sur un nouveau système de paiement international et une monnaie commerciale internationale.

L’Europe (et surtout l’Allemagne) se désindustrialise. Les États-Unis ont délocalisé une grande partie de leur production industrielle vers la Chine. Les économies du monde occidental sont à bout de souffle.
L’Occident est entré dans une phase où il est plus dépendant du reste du monde que l’inverse.
Ce sont les symptômes classiques de l’effondrement impérial.

Les changements sont considérables et ils sont déjà en cours ; pourtant, dans le monde occidental, presque personne n’en parle. Nous fonctionnons toujours sur l’hypothèse de la « fin de l’histoire ».
Nous vivons avec l’hypothèse que les démocraties libérales occidentales continueront comme elles l’ont toujours fait jusqu’à présent sans changement significatif. L’inflation peut monter et descendre, mais elle fonctionnera toujours sur la monnaie fiduciaire. Le dollar continuera de régner et les États-Unis n’auront aucun problème à s’accrocher à leur statut d’hégémon mondial. Ils continueront à surveiller le monde, à créer et à défaire de petits pays à leur guise.
L’UE et l’OTAN continueront de s’étendre et l’Occident continuera à contrôler toutes les institutions internationales. Personne n’est prêt à envisager les options et personne n’a de plan « B ».

Le changement et les questions
En matière de production d’armes, les Russes peuvent surpasser les Américains. En matière de construction navale, les Chinois peuvent surpasser les Américains. L’Europe n’est même pas en première ligue.
Les Russes ont des missiles hypersoniques. Les Américains ne peuvent pas les arrêter et n’ont pas de missiles équivalents.
Les Chinois sont toujours en retard sur les Américains en matière de recherche scientifique, mais ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils ne les rattrapent.

La guerre en Ukraine est un catalyseur. C’est la première fois que quelqu’un a réussi à résister à l’agression américaine. Cela a déclenché une vague de réactions.
Que feront les États-Unis lorsqu’elle se transformera en tsunami ?
Que fera l’Europe désindustrialisée ?
Les États-Unis ont des bases militaires dans 80 pays.
Que feront-ils lorsque seulement la moitié d’entre eux seront priés de dégager ?
Comment les États-Unis gèreront-ils l’humiliation ? Selon certains experts militaires, il n’existe que deux types de navires : les sous-marins et les cibles ! 
Que se passera-t-il lorsque les États-Unis seront humiliés sur les mers ?
Appuieront-ils sur le bouton nucléaire ?
C’est une question vraiment importante. L’État profond américain compte un certain nombre de cinglés qui le feraient. On imagine parfaitement des mecs comme John Bolton le faire.

Être un hégémon est intrinsèquement conflictuel. L’essence des BRICS et de ses institutions est le type de coopération qui se fait sans hégémon. C’est pourquoi la Chine est contre l’utilisation de ses devises comme monnaie de réserve. Elle comprend à quel point cela se révélerait corrompu.
La nouvelle monnaie sera très probablement une monnaie basée sur un panier de métaux précieux et de matières premières.

Comment les États-Unis s’adapteront-ils au fait de NE PLUS être le chef de guerre gare ?
1. Lorsqu’ils se rendront compte qu’ils ne seront qu’un parmi tant d’autres ?
2. Lorsqu’ils pourront plus faire chanter ni contraindre le reste du monde ?

Mais faut pas trop s'inquiéter pour les États-Unis, tout ira bien pour eux avec Trump. On devrait plutôt s'inquiéter pout chez nous en Europe. Elle est pas du tout préparée à ce qui va lui tomber sur le coin de la gueule. L’UE s’effondrera ou devra subir des changements fondamentaux. Dans les deux cas, ce sera un revers économique majeur.

Les plus grands perdants des changements géopolitiques seront les prédateurs mondiaux, les grandes sociétés d’investissement qui gagnent aujourd’hui leur argent en exploitant les pays en développement avec l’aide d’institutions internationales comme le FMI et la Banque mondiale.

L’institution qui ne pourra pas survivre est le Forum Économique Mondial. Après le départ de Klaus Schwab à la fin de cette année, le FEM va commencer à décliner et finira par sombrer dans l’insignifiance. Son existence repose sur son rôle de facilitateur entre les entreprises mondiales et la politique. Une fois que le Sud global aura échappé aux griffes des prédateurs mondiaux rendus possibles par les institutions internationales contrôlées par l’Occident, le FEM n’aura plus de raison d’être.

Ce dont on a le plus besoin, c’est de commencer à s'y préparer. Mais faut pas trop paniquer,  ce sera pas aussi effrayant que ça peut en avoir l’air.

22 oct. 2024

964. Comment foutre le feu à l'Église des perpétuels loosers offensés

 

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COMMENT FOUTRE LE FEU À L'ÉGLISE DES PERPÉTUELS LOOSERS OFFENSÉS
Démanteler et exposer le dernier refuge des loosers de la société

Faudrait peut-être appeler ça « le grand désordre des foules », mais en réalité, c'est que le crépuscule de l’intellectualisme occidental, où le chemin autrefois lumineux de la raison est désormais obscurci par les silhouettes de la démence émotionnelle. La majeure partie de la grande expérience américano-occidentale en matière de culture et de pensée semble avoir succombé à un carnaval grotesque où les jeunes et les mercenaires dansent dans une étreinte grotesque.

Ce qui passe pour de la culture aujourd’hui est à pleurer ; c’est pas de la culture mais un défilé d’égos, un marché où l’âme est vendue pour la prochaine distraction passagère. Notre descente dans ce vide intellectuel n’a pas seulement été prévue mais criée sur tous les toits par des gens comme Lapham, Berman et Kaplan, qui ont vu, horrifiés, la démocratie non seulement vaciller mais s’enfoncer tête la première dans la boue de ses propres contradictions.

Les visions prophétiques de la science-fiction, des sociétés de brûlage de livres de Fahrenheit 451 au monachisme post-apocalyptique d"Un Cantique pour Leibowitz", n’étaient pas seulement des contes à glacer le sang, mais des avertissements, désormais manifestes. Elles nous montraient un monde où la population, droguée de trivialités, marchait au rythme d’une oligarchie qui se livrait à la distraction et à la division.

Aldous Huxley nous a donné Le Meilleur des mondes, et on se retrouve au bord de cette réalité même, où le plaisir est l’opium du peuple et la pensée critique l’hérésie haineuse. Arthur Koestler, avec un sombre clin d’œil à l’histoire, a comparé notre trajectoire à celle de la chute de Rome, prédisant un Occident non pas de citoyens libres mais d’automates sans âme, chacun jouant son rôle dans un tableau décadent et corrompu où l’intérêt personnel règne en maître.

Ces sommités n’avaient peut-être pas prévu la saveur exacte du malaise culturel actuel – la mascarade grotesque de la théorie critique de la race, les dogmes woke consacrés comme nouvelle religion, les pandémies psychologiques ou la confusion semée au nom de l’identité – mais ils ont senti l’odeur de la pourriture. Ils ont vu le déclin, la dérive vers un désert moral où l’anarchie porte le masque de la liberté et où la vérité de chaque individu est également valable, rendant la vérité elle-même obsolète.

On est témoins de ce qu’on appelle l’évolution progressiste de la société, où la théorie critique de la race et le mouvement woke sont présentés comme des pas en avant vers l’équité, mais sont en réalité des catalyseurs d’une profonde fragmentation sociétale. Ces idéologies, plutôt que de favoriser un environnement d’apprentissage et de compréhension mutuelle, sèment les graines d’un mécontentement et d’une division perpétuels.

L’infiltration de ces théories dans les systèmes éducatifs n’est pas une révélation, mais une descente dans la barbarie intellectuelle. Ce qui est enseigné dans nos écoles n’est pas une compréhension nuancée de l’histoire ou de la dynamique sociale, mais une vision binaire du monde où la complexité est aplatie en opposant oppresseurs et opprimés. Cette approche n’éduque pas ; elle endoctrine, transformant les établissements d’enseignement en usines à gaz de ce qu’on pourrait décrire, pour reprendre le terme de Berman, comme une déresponsabilisation intellectuelle.

L’augmentation des problèmes de santé mentale, en particulier chez les jeunes, est loin d'être une coïncidence. Lorsque la société véhicule l’idée que l’identité ou la valeur d’une personne dépend d’interprétations subjectives et en constante évolution de l’oppression ou des privilèges, elle ne cultive pas seulement la confusion, mais aussi une crise existentielle. L’augmentation des taux de suicide et la multiplication des cas de dysphorie de genre chez les jeunes peuvent être considérées comme les symptômes d’un malaise anal plus profond : une société qui a perdu tout ancrage dans une vérité objective ou un cadre moral commun.

Ce mouvement prétend lutter pour la justice, mais en réalité, il érode les fondements mêmes sur lesquels repose la véritable justice : les normes éthiques universelles et la notion d’humanité commune. En donnant la priorité aux « expériences vécues » subjectives au détriment de l’analyse objective, ces idéologies poussent les individus dans les chambres d’écho de leurs propres sentiments, où chaque malaise personnel se transforme en oppression systémique.

De plus, l’élévation de problèmes comme la dysphorie de genre au rang de priorités nationales éclipse souvent des problèmes de santé plus vastes et plus répandus qui touchent des segments plus larges de la population. Ce changement d’orientation ne se résume pas à une simple réorganisation des priorités, mais reflète une tendance sociétale plus large vers la politique identitaire, où les identités les plus fortes ou les plus novatrices attirent une attention et des ressources disproportionnées, souvent au détriment d’une prise de décision politique globale et inclusive.

Dans ce climat, l’élite mondiale et les législateurs politiques défendent ces causes par conviction sincère ou par opportunisme politique, sans se rendre compte ou peut-être sans se soucier du fait qu’ils contribuent à une culture où le raisonnement émotionnel l’emporte sur les preuves empiriques et où les systèmes de croyances personnelles sont instrumentalisés dans le discours politique. Il s’agit pas de démocratisation, mais de la fragmentation du dialogue démocratique en une cacophonie de vérités personnelles, chacune réclamant la suprématie, laissant la société plus divisée, plus anxieuse et moins capable que jamais de résoudre ses véritables problèmes structurels.

L’infiltration rapide de ces idéologies dans la structure de la vie institutionnelle occidentale n’est pas seulement un changement de vent culturel, mais une tempête qui déracine des siècles de normes et de pratiques établies. Ce mouvement, déguisé en justice sociale, ne démocratise pas le discours mais le tyrannise, en imposant une orthodoxie rigide où la dissidence n’est pas seulement malvenue mais qualifiée de haineuse, donc punissable.

Le phénomène où un parent cherche à obtenir le consentement d’un enfant pour effectuer des soins de base, aussi absurde que ça puisse paraître, n’est qu’un microcosme d’un paysage plus vaste et ridicule où la rationalité est sacrifiée sur l’autel de l’hypersensibilité. Ici, on voit l’éducation réduite à des chambres d’écho où seuls les récits approuvés résonnent. Les professeurs, autrefois vénérés, sont désormais à la merci de la foule, leur liberté académique échangée contre l’approbation fugace de ceux qu’ils sont censés éduquer.

Cette insurrection woke, avec son racisme inversé et sa culture de l’annulation, la fameuse cancel-culture, a non seulement trouvé un foyer, mais est devenue l’éthique dirigeante dans des secteurs qui façonnent la politique et l’opinion publique. Ce changement a été rapide, en grande partie parce qu’il s’attaque à la culpabilité et à la peur plutôt qu’à la raison et au débat. Les partis politiques, dans leur quête de supériorité morale ou simplement de survie, se livrent à ce qu’on ne peut décrire que comme des purges idéologiques, tentant de faire taire l’opposition sous prétexte de purifier la société de ses péchés passés.

L’attaque contre la méritocratie sous prétexte d’égaliser les chances est particulièrement paradoxale. Tout en prétendant lutter pour l’égalité, ces mouvements prônent souvent l’égalité des résultats plutôt que l’égalité des chances, une position qui contredit intrinsèquement les principes du mérite et de l’effort individuel. Cette exigence de résultats uniformes, indépendamment de l’apport ou des capacités, non seulement démotive mais dévalorise également les véritables réalisations.

La comparaison avec Rome n’est pas seulement poétique ; elle est édifiante. Comme Rome, où le déclin a été marqué non seulement par des pressions extérieures mais aussi par une décadence intérieure, notre société est confrontée à un risque similaire d’effondrement de l’intérieur. Le virus mental de notre époque n’est pas la superstition au sens classique du terme, mais une adhésion dogmatique à des récits qui évitent la complexité au profit de la simplicité, les faits au profit des sentiments.

Le concept de dé-individualisation explique une grande partie de ce que nous voyons : les individus se perdent dans la ferveur collective, où l’identité personnelle est submergée par l’identité de groupe, ce qui conduit à des comportements qui, isolément, seraient considérés comme irrationnels ou nuisibles. Cette perte de soi dans la foule érode non seulement la responsabilité personnelle, mais aussi la notion même de droits et de libertés individuelles, qui sont fondamentales pour toute société démocratique.

Les personnes sensées parmi nous pourraient observer tout ça avec un mélange d’incrédulité et d’inquiétude, reconnaissant qu’il s’agit pas d’un progrès mais d’une régression, pas d’une illumination mais d’une nouvelle forme d’obscurité où la lumière de la raison n’est pas seulement atténuée mais délibérément éteinte.

Cette adoption généralisée de la dé-individualisation par les secteurs public et privé non seulement favorise un environnement propice aux comportements antisociaux, mais encourage activement un détachement de la responsabilité personnelle et de la pensée critique. Ce changement sociétal vers l’acceptation de l’identité collective au détriment de la rationalité individuelle a conduit à des cas où l’absurdité est devenue normale, comme l’affirmation selon laquelle les hommes biologiques peuvent avoir des enfants, ce qui montre à quel point le détachement de la réalité empirique est allé loin.

L’entropie dont parle le Dr Nasrallah n’est pas seulement une décadence physique ou organisationnelle, mais aussi morale et intellectuelle. Dans ce contexte, la « crise » du Covid-19 n’a pas seulement agi comme une urgence sanitaire, mais comme un catalyseur d’entropie sociale, exacerbant les fractures existantes au sein de la société. La peur et l’incertitude propagées par une couverture médiatique incessante, associées aux faux pas du gouvernement, n’ont pas seulement mis à mal la santé publique, mais ont attaqué le tissu même de la cohésion sociale.

Le chaos qui a résulté de ces événements n’a pas été aléatoire, mais dirigé par les courants sous-jacents de la désindividualisation. Lorsque les individus se fondent en foules, à la fois physiques et numériques, ils reflètent les aspects les plus sombres et non traités de notre psyché sociétale. Ces foules, exigeant une conformité dans la pensée et l’action, reflètent le chaos semé par ceux qui sont au pouvoir, qui, par incompétence ou par dessein, perpétuent des systèmes qui déstabilisent les normes sociétales.

L’observation de Bertrand Russell sur les passions collectives trouve une sombre validation dans les mouvements d’éveil d’aujourd’hui, où la pensée de groupe non seulement étouffe la pensée individuelle mais cherche activement à démanteler les structures qui permettent la dissidence ou la diversité d’opinion. Cette nouvelle gauche radicale, déguisée en progressiste, est en effet devenue l’image miroir de la rigidité dogmatique à laquelle elle prétend s’opposer, imposant une orthodoxie laïque avec le zèle des fondamentalistes religieux.

L’« humanisme exclusiviste » de Charles Taylor capture parfaitement ce paradoxe où la prétention à l’universalisme est utilisée pour exclure toute vision du monde qui ne correspond pas à ses définitions étroites. Il s’agit pas d’un élargissement de la compréhension ou des droits humains, mais d’un rétrécissement de la pensée acceptable, conduisant à un paysage culturel où seuls le séculier, le matériel et l’opportunisme politique sont jugés valables.

Cette schizophrénie culturelle laisse les individus et la société aux prises avec une crise d’identité, déchirés entre l’attrait matérialiste de la vie moderne et un vide spirituel profond et non comblé. Le résultat est une population techniquement connectée mais émotionnellement et moralement à la dérive, cherchant un sens à des causes qui conduisent souvent à davantage de divisions plutôt qu’à l’unité.

La métaphore de la « société enchaînée » de Nelson Mandela résonne ici profondément, suggérant que la véritable liberté, y compris la liberté de participer aux processus démocratiques, nécessite une population non seulement libérée de l’oppression extérieure, mais aussi intérieurement libérée de l’ignorance et de l’irrationalité.

Pour que la démocratie prospère, ou même survive, au XXIe siècle, il faut en effet un retour aux valeurs morales et spirituelles fondamentales qui transcendent les clivages partisans et parlent d’une expérience humaine universelle. Cette renaissance ne serait pas un pas en arrière, mais un réétalonnage nécessaire pour naviguer dans les complexités de l’existence moderne avec la sagesse puisée dans la tradition et l’éthique humaines.

20 oct. 2024

963. Menthe ou Grenadine ? Choisissez la bonne pastille ! Ép 27 à 29

   

Menthe  ou Grenadine
Choisissez la bonne pastille !

 Les articles et/ou vidéos ci-dessous sont, avec près de 2 ans de retard, les  derniers épisodes (27 à 29) d'une série nommée Pilules Rouges qui ont été mises en ligne entre Août 2021 et  Décembre 2022 sur le site lesdeqodeurs.fr mais non partageables sur Facebook ou Youtube qui censurent ce site depuis plusieurs mois.
Si vous les avez manqués,
Les pilules les plus anciennes seront en haut de ce post, et si je m'emmêle pas les pinceaux, les plus récentes devraient se trouver tout en bas si j'ai tout bien tout goupillé. 

Notez que les temps de lecture marqués pour chaque pilule sont les temps Vidéo. Il ya beaucoup plus de temps à passer sur chaque pilule si vous lisez tous les textes et explorez
 tous les liens et vidéos annexes.


Les dérives sectaires, selon la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), sont en forte hausse en France. En 2021, le nombre de signalements a atteint un niveau record, notamment à cause de l’augmentation du complotisme et à la suite de la Covid-19.
En 2008, les associations antisectes, les commissions parlementaires et les missions du gouvernement disent étudier le comportement d’un groupe vis-à-vis de ses membres au cas par cas plutôt que d’analyser les préceptes du groupe (ce qui équivaudrait à une évaluation objective des actes plutôt que des croyances). Divers critères sont employés pour cette étude :

1.la manipulation mentale des adeptes, qui est toujours présente dans les cas de dérives sectaires,
2. l’organisation pyramidale et la centralisation du pouvoir aux mains d’une personne avec autorité charismatique, comme un gourou, ou d’un collège restreint de dirigeants,
3. l’extorsion de fonds,
4. le fait que la doctrine se présente comme exclusive,
5. la rupture avec l’environnement d’origine,
6. l’existence d’atteintes à l’intégrité physique,
7. l’embrigadement des enfants,
8. le discours antisocial,
9. les troubles à l’ordre public,
10. les démêlés judiciaires.
source: Wikipedia
On peut donc déduire de tout ça et sans être sûr de pas se tromper que le Forum Économique Mondial, la Macronie et ses alliés comme son opposition contrôlée, l'ensemble de nos médias de masse et de nos services de santé officiels satisfont bien à toutes ses exigences. Vous saurez donc, après, avoir parcouru cette pilule rouge, quelles personnes ou quels organisations sont à dénoncer en priorité à la Miviludes.


Balenciaga ou les dessous d’un scandale
Depuis deux semaines, la marque de mode de luxe Balenciaga fait l’objet d’un backlash majeur en raison de deux campagnes de publicité qui ont très largement attiré l’attention du public pour leur caractère hautement dérangeant. En effet, comme nous allons le voir dans cette émission, ces deux campagnes de publicité font flirter deux sujets qui ne devraient rien avoir à faire ensemble (perversion sexuelle et enfance), et que de nombreuses personnes dénoncent abondamment depuis des années dans le silence assourdissant des médias.
Parfois, vous ne pouvez pas DIRE la vérité au public.
IL FAUT LA LEUR MONTRER.
CE N’EST QU’ALORS QUE LES GENS TROUVERONT LA VOLONTÉ DE CHANGER.
Les crimes contre les enfants unissent toute l’humanité [au-delà des lignes de parti] ?
Des vérités difficiles. Q


Dans la présentation d’aujourd’hui, on va aborder en surface le sujet de la pieuvre. La pieuvre fait référence à ce réseau tentaculaire d’individus très puissants et d’entreprises bizarrement connectés entre eux, autour de thématiques souvent problématiques. Il ne s’agit pas ici d’établir des culpabilités mais juste de se demander pourquoi ce sont souvent les mêmes thématiques, les mêmes symboliques qui sont associés aux mêmes crimes et semblent connectés aux même réseaux de l’ombre.
Etudier la pieuvre est un véritable terrier de lapin. Chaque connexion met à jour de nouvelles relations qui amènent de nouvelles connections… le terrier ne semble pas avoir de fond.
Nous allons donc dans cette présentation ne faire qu’effleurer le sujet.
Le sujet de la pédocriminalité et du trafic de personne peut être abordé sous de multiples aspects. Nous avons ouvert la porte dans le premier épisode avec la marque Balenciaga… C’est donc à partir de ce point d’entrée que nous allons aborder la pieuvre.

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Un super grand merci à Leo, Rudy et Niko
du site des DéQodeurs et des Ambassadeurs du Nouveau Monde ADNM pour leur énorme travail de réinformation et d'éveil.



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