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22 oct. 2025

1126. La Masquophobe

 


LA MASQUOPHOBE

Lorsqu'enfin Robin s'envola dans son aéropode, ce vieux tic de fureur dans sa joue se mit à gigoter comme un farfadet enfiévré par un café trop corsé. Toute la matinée avait été un carnaval galactique de désastres : la navette avait atterri au mauvais héliport, sa place dans la file d'attente de l'aéropode avait été éjectée de « priorité royale » à « queue du chat galeux » par un algorithme qui avait dû renifler du code rance, et juste avant son tour, la nacelle voisine – louée par un barista barbu – avait décollé en effectuant un looping malencontreux, arrosant tout le monde de mousse de lait en mode tornade.
Sur la porte de ce pod barista, un aimant clignotant proclamait : « Cofflic-Shop : On sert du breuvage ET on guette en mode joyeux, sans gluten ni remords ! » Cofflic-Shop ! Un nom qui empestait le remue-méninges foireux entre des farfelus qui confondaient « policier » avec « ficelle à saucisse ». Sans doute inventé pour séduire les bobos et les bobettes en mode insécure, ceux qui dégustent leur thé vert en méditant sur l'injustice des tarifs du lait d'avoine.

À son tour d'embarquer, Robin lança sa mallette dans le coffre comme si que c'était un sac de coups de poing récalcitrant. Les aéropodes étaient taillés pour des courses en solitaire : un siège moelleux, un tableau de bord qui murmurait des plaisanteries plates, et zéro place pour un copilote spectral. Il agita son bracelet d'identification devant l'écran, qui ronronna d'une voix mielleuse qu'il avait sélectionnée pour ses voyages – une imitation bancale de Depardieu sous hallucinogènes. " Bonjour, inspecteur ! Prêt pour un vol paisible ? " Robin grommela : " Salut, connard ! J'espère que tu n'as pas trop picolé ce matin. " Mieux valait évacuer son fiel en altitude que de l'asperger sur le personnel au sol, n'est-ce pas ?

Le parcours ? Trente-sept minutes à vol d'oiseau, reliant l'hyper-centre (où les tours s'embrassaient en tango avec les hologrammes publicitaires) à la prison-banlieue, un bunker reconverti en asile pour âmes égarées. « À vol d'oiseau » ? Une expression plus rouillée qu'un dinosaure en habit de soirée. Adieu les corbeaux voleurs, les pigeons suicidaires ou les mouettes gloutonnes de frites ! Les volatiles survivants végétaient dans des zoos sous dôme, avec spa et buffet bio, laissant le firmament aux bolides volants et aux drones-livraisons qui balançaient des pizzas brûlantes (ou des factures glacées).

Au-delà de la grande ceinture anti-brume (un rempart invisible qui tamisait les nuages d'insectes), le trafic aérien se fit aussi rare qu'un homme politique sincère. Les collines, envahies par une végétation mutante aux feuilles phosphorescentes, gobaient les maisons comme des friandises acidulées. Robin jeta un œil à l'écran : trois minutes d'avance ! Hourra, du rab de solitude. 

Habituellement, il observait le sol – un spectacle éternel : routes antiques craquelées, squattées par des humains hardis en patinettes solaires et une faune en pleine fête foraine post-cataclysmique. Les oiseaux avaient trinqué avec tous ces trucs volants, pire qu'avec les éoliennes.

Né entre le Premier Schisme (quand les machines avaient pété les plombs sur les émoticônes) et le Deuxième (la guerre des portraits figés éternels), Robin se rappelait vaguement les automobiles – ces tanks rouillés qui pétaradaient comme des rots de reptiles géants. Son grand-père en possédait une, qu'il astiquait le dimanche en entonnant du Johnny Hallyday sous amphétamines. Elle a dû zigzaguer sur ce macadam-là, songea Robin. Pour foncer en ville ce jour maudit. Pour perpétrer son ACTE odieux.

Mais rembobinons un peu : années 2010, ère où les gens roulaient en solo comme des cow-boys du bitume, avec des garages remplis de bolides personnalisés (certains en avaient trois : un pour les ballades en famille, un pour les soupers en ville, et un pour les fugues avec la belle-sœur). Maryline Manson – oui, comme le chanteur, mais en version adolescente rebelle avec un rebondissement cauchemardesque – s'était levée ce matin-là, avait croqué un œuf à la coque saignant (avec des mouillettes beurrées), avait traîné le fusil d'assaut troqué contre ses économies jusqu'à la Merco coupé bleu « Édition Sport 2018 » de ses parents (qui klaxonnait des airs de guitare), et l'avait casé sur la banquette arrière comme un sac de provisions bon marché. 
Les projections de sang sur le capot ? Noires comme de l'encre de poulpe en deuil.

Tandis que l'aéropode effleurait les arbres en mode « survol de jardin hanté », Robin repéra les anciens panneaux publicitaires – ces reliques colossales, écorchées par le vent en rubans de papier qui dansaient la gigue. Et là, en photo géante : la jeune Maryline, figée dans son dernier jour de liberté, l'air d'une adolescente qu'a raté son carrosse pour l'apocalypse. Des pancartes décolorées hurlaient : « Libérez Maryline ! Les masques, c'est pour les poissons ! » Et une autre : « AUCUN ENFANT N'EST MAL NÉ – Sauf s'il s'agit d'un revenant en Pampers ! » 

Maryline avait été ordinaire comme un mardi pluvieux : taille moyenne (pour grimper des murs de regrets), poids moyen (pour porter le fardeau du monde sur ses épaules), beauté moyenne (mais avec un sourire qui murmurait « je vais te chiper tes bonbecs »). Le seul secret dans cette icône populaire ? Ses yeux. On aurait dit qu'ils scrutaient un miroir fracassé, se demandant : « C'est moi, ça ? Ou un effet de lumière raté ? »

Le Ministère de la Justice de la Cité – un bunker futuriste où les juges sirotaient des jus d'algues en dissertant sur la morale quantique – avait délégué Robin, du commissariat central. L'emprisonnement de masse ? Un vestige du vingtième siècle, aussi utile qu'un télégraphe en 2070. On était dans la seconde moitié du vingt-et-unième : temps des esprits illuminés, des thérapies holographiques et des prisons reconverties en fermes verticales pour légumes bienveillants. " Il est temps de faire le grand tri !" avait claironné le Juge d'Application des Peines à Robin, en agitant un hologramme de Maryline comme un pavillon de pirate. " Pupille de l'État depuis CINQUANTE ANS ! On ferme ce clapier. Maryline doit actualiser son esprit. Des malfaiteurs bien plus délirants ont été relâchés en grande pompe. Vous vous souvenez d'Hubert « Croque-Monsieur » Levi ? Ce forcené qui cuisinait ses employés avant de les intégrer dans ses sandwichs kashers – " des murmures dans sa poêle le lui commandaient ? On l'a recalibré avec des gélules anti-murmures et des étreintes virtuelles. Désormais, il est cerbère dans une église catholique, où il inspecte les âmes à l'entrée avec un détecteur de péchés. Maryline ? Pas folle à lier, juste... survoltée. Allez la chatouiller. Dites-lui : « Fausse humilité, c'est terminé. Sors de ton cocon ! »
- Et si elle ne peut pas ? " avait hasardé Robin, en calculant mentalement ses heures supplémentaires.
- Ne peut pas ou ne veut pas ?
- Les deux, mon général."

Le JAG tambourina sur son bureau de verre (qui vibra comme un gong serein) et plissa les yeux comme un hibou bigleux. " Elle PEUT. Elle DOIT. On lui octroie une thérapie accélérée et des chirurgiens qui implantent des vannes anti-fureur. Mais la loi nous entrave les mains – plus de contrainte. Si elle se rebelle, si elle charge comme un taureau en jupe... défense légitime, mon ami ! C'est blindé, légal et moral. Vous êtes policier, équipez-vous pour l'occasion."

Les gardiens de la geôle – deux sosies en rayures zébrées, style bandits sous hormones (Daltons Lucky Lukiens en version futuriste) – paniquèrent ferme sur l'arme de Robin lors des vérifications au bracelet. Ils la scannèrent deux fois, comme si c'était un billet de loterie gagnant. " On n'est JAMAIS trop méfiant ! " lâcha le grand, avec un clin d'œil mi-excuse, mi-promesse d'étreinte forcée. Robin inclina la tête, ravalant des reparties absurdes genre : « La Vieille Maryline a soixante-dix balais ; elle va me lancer des savates empoisonnées ? » Mais il se tut. Il CONNAISSAIT les clichés : chairs lacérées, chaos en haute définition. Pas le moment de plaisanter.
" Et attention maximale !" ajouta le petit (d'un millimètre, mais jalousie oblige). Chevelures identiques, mines de pierre, uniformes qui scintillaient comme des phares de bal disco-prison.
" Clair comme de l'eau de roche", balbutia Robin. " Elle sera en semi-liberté surveillée.
- Bah, la plupart des détenus jouent les saints pour décrocher le billet de sortie. Mais pas NOTRE Maryline. Mais détends-toi, l'ami !" gloussa le grand en forçant la porte hydraulique (qui geignit comme un canard sous l'opéra). " Elle s'est adoucie avec les ans. Au pire, elle pourra tenter de te mordiller l'oreille. Genre chiot zombie."

Robin décela-t-il l'ironie, ou était-ce du granit brut ? Énigme. Le grand se figea en mode statue antique. Le petit escorta Robin dans le couloir aux échos maniaques, où leurs pas rebondissaient comme des balles de tennis enragées. La plupart des cellules ? Vides, leurs occupants réhabilités en pilotes de drones ou en livreurs de pizzas. Pourtant, Robin sentait des regards... DES REGARDS partout ! Un tireur embusqué invisible le visait, tapi dans les ombres avec un bol de maïs fantôme. Les guerres ? Du passé récent, comme une gueule de bois planétaire. Un adversaire l'espionnait, camouflé sous cape, prêt à surgir avec un « Surprise, mon vieux... ! »
" La plupart des visiteurs sont en mode pacifique absolu, sans armes", murmura le garde, yeux rivés au sol comme s'il avouait un amour secret. " On nous a briefés : vous pouvez garder la vôtre. Mais dissimulez-la comme un colis piégé. Il y a une chaise juste dehors. Je relève le paravent pour que vous observiez l'intérieur – vitre à sens unique, premier assaut seulement. Les petits objets peuvent traverser vers l'intérieur... mais pas en ressortir. Sauf si vous avez brisé le joint avant. Compris, saisi, capish ?
- Jawohl, mein herr !" ricana Robin en son for intérieur. Sa crainte enfla comme une montgolfière. Il se mit à compter : un éléphant, deux éléphants, trois éléphants... jusqu'à vingt troupeaux en chaleur. Ruse anti-panique, héritée des nuits agitées à dénombrer des moutons mécaniques afin de redémarrer le cerveau, anéantir les boucles infernales. Il calait sa respiration – inspirait comme un ballon gonflé, expirait comme un rot de licorne. Si les gratte-papiers de la Maison le voyaient... Il épongea son cou en sueur avec un mouchoir de papier (recyclé en fibres de remords) et le glissa dans sa poche de poitrine comme un porte-bonheur bancal.

BOUM ! Le choc : après les panneaux publicitaires extérieurs avec sa figure juvénile (genre adolescente en costume de furie), croiser la VRAIE Maryline, version grand-mère punk en mode « après la bourrasque ». La mèche blanche post-mitraillade (souvenir d'un éclair céleste ?) s'était fondue en gris uniforme, comme un camouflage de nuages endeuillés. Les fous ne ridulent pas, Robin le savait – zéro regrets, zéro sillons de « hélas ». Mais elle ? Des rides en cascade, des pattes d'oie embrumées qui plongeaient vers une mâchoire butée comme un rocher en maillot de bain. Son visage ? Lacéré, comme une marionnette qui a dévoré un cactus.
" Salut les mortels !" gazouilla-t-elle, timide comme un chaton automatique. " Tu es le novice, jeune Padawan ? 
-  Bonjour, madame. Robin Laforêt, du quartier général de la Capitale. Inspecteur adjoint de la Commision des Libertés.
- Parbleu, cela sonne comme un titre de héros déchu !" gloussa-t-elle, solennelle comme un corbeau sous calmants. " Qu'est-ce que j'ai encore bien pu tramer pour mériter un invité de marque comme toi ? J'ai piraté le réseau des gardiens ?
- Puis-je m'asseoir, ou est-ce réservé aux spectres ?
- Vas-y, installe-toi ! Oh attends... moi, je suis coincée. Cette ferraille fera l'affaire." Elle traîna une chaise de métal pur – soudée en un bloc, sans vis perfides, sans cordons suicidaires. Zéro outils pour un « suicide » artisanal. Sécurité suprême, style cage pour rongeur ninja. La cellule ? Un nid douillet post-fin-du-monde : courtepointe rapiécée de vieux uniformes de détenus, murs couverts de croquis au crayon – TOUS du même homme, en série obsessionnelle. Nez courbé (brisé par un destin taquin ?), yeux grands comme des soucoupes mélancoliques, blancs et inexpressifs comme ceux d'un merlan frit... Et ABSENCE de bouche. Juste un vide immense, style mime immortel.
" Oups !" fit Maryline, suivant son regard comme un radar à remords. " C'est une de mes « vedettes invitées ». Celle qui hante mes songes les plus croustillants – même si cela s'estompe, genre annonce télévisée zappée. J'espérais l'exorciser en la croquant... juste avant le staccato final de ma Kalash. Pouf, plus de bouche, plus de cauchemars !
- Pourquoi pas de bouche ?" interrogea Robin, feignant l'ignorance comme un as du jeu de dupes. (Il connaissait la réponse à sa question, mais voulait l'entendre de sa bouche à elle.)
Elle releva la lèvre en un rictus odorant – mépris pur, comme si elle humait un rot de licorne fanée. " Tu es au courant, inspecteur. Tu connais le récit "
Robin opina, grave. " Thomas Fongier. Au salon du livre pour un cadeau d'anniversaire à sa petite-fille de cinq ans. Elle était là, en format réduit.
- Exact, retour en arrière activé.
- Vous vous êtes rendue là-bas parce que l'évènement avait été doxé à mort – le terme d'époque, hein ? Totalement exposé sur la toile. - Tout bon jusque là."

L'affaire ? Un mélodrame d'État : « La Force Irrésistible du Masque », édition spéciale folie virale. 2020, les cités européennes (premières à « succomber » au piège microbien, prétendument) avaient viré masquées comme des ninjas enrhumés. L'Union Européenne mondialiste – surnommée « les États-Unis d'Europe en pyjama » – avait attrapé la toux peu de temps après la Chine, mais en mode fin du monde zombifique. Des centaines de milliers d'Européens « décédés » (suivant des chiffres gonflés comme des outres), des millions ailleurs. Médecins complices (en blouse blanche, cape sombre) prescrivaient : distance sociale (tranchez-moi cet embrassement !), masques anti-gouttelettes (filtre à café pour microbe ?), et vaccins en file d'attente. Au salon du livre ? Tous masqués : auteurs en incognito, lecteurs en mode « énigme à la Christie ». Le bas du visage de M. Fongier ? Invisible, comme un secret officiel. 

Maryline se balançait sur sa chaise comme un fauteuil à bascule ensorcelé. " Tu as traversé les cieux pour me ressasser mes bêtises de jeunesse ?
- Non. Pour sonder votre humeur actuelle sur vos... euh, exploits passés. 
- Par tous les saints ! " Elle observa son manteau, son ceinturon – et Robin jura qu'elle flairait son arme comme un cochon corse flaire les truffes. " Comment je savoure cela aujourd'hui ? Hmm. Combien de cadavres sur mon décompte ce jour-là ?
- Cinquante-six. Un record de quilles humaines.
- Et ensuite ? 
- Zéro. Mais quelques mutilations en prime, d'où ma place privilégiée de ce côté de la vitre anti-câlins.
- Hmm, marché conclu. Je joue le jeu – j'ai plus d'admirateurs que de lettres ici. Une reporter est venue me voir pour écrire un truc sur les enfants assassins. Elle me voyait encore en gamine – les tribunaux m'avaient promue adulte express." 
Maryline tripota sa manche, chassant un fil fantôme. Elle surprit mon regard scrutateur. " Calmos, pas de quoi te pendre pour un départ express. Mais si c'était le cas ? 
Ça épargnerait du carburant pour ton retour, et un succès pour elle ! "
Robin haussa les épaules, maître zen contraint. " Vous étiez mineure, pas vrai ? Procès impartial ? 
- Impartial ? Oh, parfaitement équilibré ! " ricana-t-elle, voix énigmatique, avant un éclat de rire qui ébranla les murs. " Équilibré comme un pachyderme sur un câble ! Éduquée à domicile total, moi. Ou « non-éduquée », comme il te plaira. J'étais ma propre reine : instruction à domicile, questions en rafale, tablette piratée en guise d'ardoise, sciences humaines via les matinales de CNews ou d'Europe 1. Cocoon personnel, étanche aux vérités contraires."
Robin nota en tête : Chaînes d'info disparues ? À fouiller plus tard.
" As-tu des petits à toi, Monsieur Laforêt ? 
- J'en ai eu. Oui. 
- Eu ? 
- Avec mon ex-épouse, partie pour une métropole plus méridionale. Partie après la tache solaire qui a gélifié le septentrion en igloo géant."
Trop verbeux, incomplet, mensonge doux. Rien à voir avec la tache solaire : sa dernière crise de rage, un volcan intime. À présent ? Gélules sereines et formules magiques recyclées. Nécessaire ce matin, quand l'incompétence environnante (ou la sienne ?) avait failli le faire exploser. Impatience ou boulets extérieurs ? Les deux.
" Ah vraiment ? " Maryline se cala, l'air d'un félin qui sait où est la crème.
" Vous saisissez le monde d'aujourd'hui ?
- Journaux hebdomadaires, oui. Lecture pour mon spectacle personnel."

Robin rit malgré lui. Elle était une capsule temporelle vivante : vintage revigorant, comme un disque rayé qui gratte du Bowie. " Bon, vous avez saisi le Projet de Réforme ? Gens, habitats, non-humains en mode partage intégral. 
- Clair comme de l'eau de rose! Post-capitalisme post-schisme, adieu Quatrième Reich et frénésie acheteuse. Tout en commun : on demande, on reçoit selon les besoins. Et toi, comment le savoures-tu ? " taquina-t-elle, malicieuse comme une renard en tutu.
Robin repensa à sa matinée furieuse, aéropode en retard. " C'est... équitable. Absolument.
- Ton air crie « fariboles » ! Fureur en sourdine, hein ? Le monde dehors sent le bonbon rose ? Tu me donnes presque envie de manquer la suite – ce paradis renouvelé ! "
Robin se pencha, cachant son arme comme un trésor corsaire. " Vous n'êtes pas forcée de végéter. C'est POUR CELA que je suis là. Libération surveillée remise au goût du jour : réclamez-la, vivez-la ! 
- Tu sais ce qui coince aux commissions de remise en liberté ? Plus de rencontres en chair et en os. Crainte de l'étreinte surprise ?"
Il le savait. " On contraint pas les âmes à demeurer en enclos si l'enclos s'effrite. Cette geôle ? En phase de démontage pour volatiles de prestige. "
Elle scruta sa couette rapiécée, le mur couvert des têtes à Fongier. Mains fripées, ongles rongés comme des crayons stressés, tremblotante. Robin comprit : deuxième « foyer » de sa vie, et l'unique depuis des décennies. Nostalgie du béton.
" Pourquoi ? Pour quel caprice ? " Pluis, plus doucement: " Démolie pour héberger des faucons fauves. Les drones et aéropodes les angoissent ferme – besoin d'un refuge sauvage pour nicher et dévorer des poissons planants.
- Échange de chasseurs sanguinaires contre chasseurs doux ! Les faucons fauves picorent les charognes, pas de coups de feu." Il l'avait appris via une émission éducative – la seule autorisée chez ses parents. Instructif, avec fauves au ralenti. 
Maryline se recala au fond de sa chaise. Vaincue, mais double tempo : gamine perdue ET sorcière millénaire.
" Mes parents ? Catholiques purs et durs, conservateurs en bunker anti-nouveauté, terrifiés par toute info qui égratignait l'ego. Bases fissurées : père en tornade pastaga, mère à la messe quotidienne, confession hebdomadaire pour « le péché qui rendait fou son mari » – et qui la frappait, et qui nous battait aussi. J'étais l'aînée, rempart humain. Papa, c'était le pape infaillible, le mode de vie occidental était le seul authentique. Aux informations, monde au bord de l'abîme ? J'étais adolescente fracassée, remplie de... choses. 
- Remplie de quoi ?" 
Tête basse, comme un automate en panne. " De fureur brute. Chaque jeune a son fauve intérieur, prêt à lacérer. Chaque humain, s'il est franc. Toi aussi – je vois la bête dans tes yeux, qui grogne « grrr » 
Robin, mode policier activé : " Fureur ? Pas mon genre. Maîtrise absolue. 
- Ha ! Raconte ça à ta famille. Tu n'es pas un livre scellé, Laforêt. Fauve en fourrure, comme nous tous. 
- Vous dites ça car vous êtes recluse depuis l'An Obscur de 2020. Ces années ? Féroces. Pics de violence, purges de la fausse épidémie : médecins et politiciens coupables et complices exécutés en direct."
Elle bondit comme un ressort grippé. " Parmi les plus féroces, pas LA plus féroce. J'ai lu une hypothèse ancienne : tous les quatre-vingts ans, explosion de brutalité humaine. Vérifie l'histoire : vrai de vrai. Je n'étais pas l'étincelle – juste le résultat d'un tonneau déjà enflammé. Victime accessoire ! 2070 ? La pression monte pour le prochain virage. Tu n'es pas courroucé, Laforêt ? Monde trop lent, tout le monde trop sot sauf toi ? 
- Non ", mentit sèchement Robin 
- Faux-semblant ! Affronte ton fauve, mon chaton. Moi, je l'ai croisé ce jour-là : fusil d'assaut paternel en vedette au salon, bang-bang sur tout ce qui remuait. Ces gens ? Pas réels – symboles du désordre masqué, élite en bavoirs qui sabote l'économie par manigance. Moi ? Reine intrépide ! J'aurais dû craindre." 
Regards croisés : un éclair chancelant traversa Robin, genre court-circuit sentimental.
" Jamais dehors. Jamais." conclut-elle.
- Vous n'imaginez pas être dehors ? Soutiens complets : logement gardé, thérapie en illusion, chirurgies pour vanne anti-fauve. Hein ? Pourquoi ce grand signe de dénégation ? 
- Échec cuisant. Irréparable. Pas unique – juste humaine en excès. Dehors ? C'est pire qu'ici. Il n'y a que des masques. Cirque et enclos éternel."
Comment la retourner en mode « oui » ? Le JAG lui avait confié une patate chaude : solution rapide ou drame shakespearien.
" Pourquoi avoir croqué Thomas sur tous les murs ? Pourquoi pas sa fillette, Coline ? 
- Lui, je l'ai vu nettement. Sa petiote ? Masque géant sur petit minois, et après les tirs... plus de minois du tout." 
Mots traînants comme du miel épais. Robin se pencha ; ses cheveux effleurèrent la vitre perméable (sans la transpercer). Larmes ? Cataracte sur rides, trempant mains et genoux comme un orage intime. " S'il te plaît... Un mouchoir ? Je t'en supplie ?"

Réflexe policier-empathique : Robin tendit le sien, franchissant l'écran comme par enchantement. Pouf ! Vitre désactivée. Main de Maryline ? Pas pour le papier – pour son ARME ! Vive comme un ninja septuagénaire sous boisson énergisante. Son regard ? Reproche universel, genre « Tu ne m'as pas comprise, nigaud ! Regarde le gâchis que TU m' obliges à causer ! » 
Robin perçut une pointe d'absurde : il rit presque, en mode « karma en jupe bouffante ».
Et là, le ciel s'entrouvrit... ou non. Fin du voyage ? Ou simple prélude à un cirque plus vaste ?

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19 oct. 2025

1125. Les Films à l'Arrache de Laurent Firode

 

LES FILMS À L'ARRACHE
DE LAURENT FIRODE
(Compilations)

Liste de lecture: 1.Groenland et climat - 2.Hérédité politique - 3.Antispécisme - 4.Frayeurs politiques - 5.Soirée Netflix - 6.Marche des fiertés - 7.Numéro vert alerte canicule - 8.Red Flag - 9.Engagement politique et coiffure - 10.Baccalauréat - 11.A69 - 12.Jours fériés - 13.La dangereuse mission de l'armée française - 14.Mort d'une star - 15.Le jour du dépassement, on en parle à la télé ! - 16.Où trouver le parfait homme déconstruit ? - 17.La vraie finalité des éoliennes en France - 18.Amour et féminisme - 19.Suicides inexplicables expliqués ici - 20.Le projet des élites - 21.Les Castors, le nouveau parti politique - 22.Grosse chaleur - 23.Alerte cambriolage - 24.Nicolas et le 10 septembre, une révolution ? - 25.Savoir mener une interview sur le service public - 26.Plaisir garanti - 27.Jalousie féministe - 28.Le projet des élites 2 - 29.Attaque masculiniste - 30.Parler des faits divers dans les médias ? Bonne ou mauvaise récupération? - 31.Le 10, on bloque tout ! - 32.Performative male, qu'est-ce que c'est que ça ? - 33.Une misandre date un mec - 34.Steak et patriarcat - 35.Les couples dans les pubs. Quel est le message ? - 36.La neutralité du Service Public à la télé - 37.Manif et Guillotine - 38.Tradwife et homme déconstruit - 39.Je suis Charlie - 40.Un film sur Macron ? - 41.L'art du montage à France Télé

Liste de lecture: 1.Libertinage - 2.Attirance - 3.Emplois fictifs - 4.Tradwife - 5.Retour des heures sombres - 6.Euthanasie - 7.Désirs - 8.Ancien monde - 9.Nostalgie - 10.Geste inapproprié - 11.Intersectionnalité des luttes - 12.Drague de rue - 13.Halte au racisme ! - 14.Drague de droite - 15.CO2 - 16.Créolisation - 17.L'homme Femen - 18.Études sérieuses - 19.Kamasutra et politique - 20.L'homme idéal - 21.Pays d'accueil - 22.Désir d'enfant - 23.Subventions et démocratie - 24.Embauche inclusive - 25.L'exception culturelle - 26.Le parfait écolo - 27.Rodéo et cinéma - 28.Police scientifique - 29.Je suis de gauche - 30.La macroniste - 31.L'ange gardien - 32.Enseignement supérieur - 33.Festival de Cannes - 34.Consultation en 2025 - 35.Français de souche - 36.Dignité et indignité - 37.Climat et météo - 38.Toxicité masculine - 39.Manterrupting - 40.Violence inclusive - 41.Banane féministe - 42.Célébrations du PSG - 43.Femme au foyer - 44.Projet innovant - 45.Les messages du président - 46.Sécurité totale - 47.Brainwashing et France TV - 48.Faits divers et faits scientifiques - 49.Flatulence et politique - 50.Convergence des luttes - 51.Les gueux et les autres - 52.Interdiction


Liste dans le désordre: Liberté d'expression - Polyamour - Comportement systémique - Les masculinistes - Éducation ratée - Mecs Pro-Fems - Le geste d'Elon Musk - Les heures sombres - Oui ou non ? - Zone à faible émission - Vous n'aurez pas ma haine - Trump président : Que faire ? - Épidémie - L'Ennemi invisible - Cordon sanitaire - Toutes pour une 2: Le retour - Le racisme, c'est systémique - Info Service Public - Métiers d'avenir - Submersion ou pas ? - Humour service public - La Belle et le bête - L'expert - C8 c'est fini - Égalité Homme/Femme - Les Césars - L'arme ultime - Maman du futur - Nouvelle langue - Amour de demain - La journée du 8 mars - Amour et politique - Le nouveau Churchill - Libido woke - Mariage d'amour - Lutte féministe - Service militaire - Paradoxe - Kit de survie - Vacances pour Woke- Charge mentale - Femme de rêve - Enfants de bobos - Chirurgie esthétique - Expert de plateau TV



Liste dans le désordre: Sketch C pas nous - GPA et Black Friday - Fille ou Garçon - Conversation en 2024 - Main basse sur le cinématographe - Séduction en 2024 Nr 1 - Un dimanche en 2024 - Séduction en 2024 Nr 2 - Nouveau job - Vendre son scénario au CNC - La fête des voisins - Relation homme/femme - Entretien d'embauche - Néo végétarien - Il faut remettre les masques - Police progressiste - Halte au fascisme ! - Amour écolo - Homme déconstruit - Girl Power - Papa Cuck - Cuisine du monde - Sécurité Sociale - Lutte pour l'égalité - Identification à volonté - Chasteté & Shampooing - Fin de partie - Courage progressiste - Libido progressiste - Réaction à Trump - Vivre ensemble - Neutralité carbone - Éternel masculin - Le génie européen - Halte aux agressions seksuelles - L'art de la satire - Beauty privilege - Patriarcat, halte là ! - Crèche de Noël - Attaque masculiniste


1.Sans tabou - 2.Intuition féminine - 3.Réunion de travail - 4.Baby Blues - 5.Programme scolaire - 6.De l'autre côté de l'armoire - 7.L'écologiste intersectionnel - 8.L'homme nouveau - 9.La cicatrice - 10.La leçon de journalisme - 11.Leçon d'antiracisme - 12.Un président trop moderne - 13.La séduction en 2023 Nr 1 - 14.La séduction en 2023 Nr 2 - 15.C pas nous - 16.Dans ses rêves


1.La bonne idée - 2.La mort du Père Noël - 3.Ma Life - 4.Miracles en Arménie - 5.3 462 000 - 6.Oscar m'a tué - 7.Moonlight serenade - 8.La culotte - 9.Power Cult - 10.Reste zéro carbone - 11.Cambriolage - 12.Le sac de maman - 13.Coup de foudre


1.Dérapage 1 - 2.Le masque, le masque, le masque ! - 3.Dérapage 2 - 4.Dérapage 3 - 5.Earth hour/Une heure pour la planète - 6.Tirailleuse sénégalaise - 7.Le soutien gorge - 8.Chocolatine - 9.Les voisins du dessus - 10.SOS Cinéma


1.La clé des songes - 2.Résistance Nr 1 - 3.Étoiles filantes - 4.Fable contemporaine: L'Arbre magique


1.Sauvons la planète - 2.Luttons contre le racisme - 3.Résistons ! - 4.Urgence climatique - 5.Juliette Binoche - 6.Pas d'amalgame - 7.Homophobie - 8.Dénonce ton islamiste ! - 9.Nous sommes en guerre 1 - 10.Nous sommes en guerre 2 - 11.Nous sommes en guerre 3 - 12.Nous sommes en guerre 4 - 13.Na-tu-rel ! - 14.Il y a quelqu'un chez nous

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14 oct. 2025

1124. Pourquoi l'IA nous rend tous plus cons : Une ode au remix sans âme

 

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POURQUOI L'IA NOUS REND TOUS PLUS CONS: UNE ODE AU REMIX SANS ÂME
Pourquoi refuser d'appeler la dégénérescence un progrès

Vous connaissez Sam Altman, ce génie visionnaire, qui kiffe tellement les rêves fous qu'il réclame 7 000 milliards de dollars pour une IA qui, un jour peut-être, arrivera enfin à compter les pattes d'un cheval sans se planter. Ou c'était pour guérir le cancer ? Bah, j'ai zappé, comme tout le monde d'ailleurs. Bref, dans cette noble croisade pour sauver le monde (ou juste remplir ses poches), OpenAI nous balance Sora, ce générateur de vidéos qui crame 700 000 balles par jour pour pondre des clips où les doigts des gens traversent les murs comme des fantômes bourrés, où la gravité décide de jouer à pile ou face vers la gauche ou vers la droite, et où les chevaux se chopent des pattes en rab' en pleine course – genre, une extra-patte pour le fun. Et le cerveau ? Il fond comme un camembert au soleil à chaque plan foireux. 

Eux, ils appellent ça de l'"intelligence", la "démocratisation" de la vidéo. Moi, j'appellerai plutôt ça un casino à pixels qui cible les idiots les plus naïfs du village. L'industrie de l'IA, c'est un château de cartes bâti sur un gros bobard : matcher des motifs, c'est de la "réflexion", corréler des stats, c'est de la "compréhension", et prédire le prochain token crypto qui va te ruiner, c'est de l'"intelligence"

Sora ? Elle sait même pas ce qu'est une tasse de café ; elle a juste gobé des millions d'images taguées "tasse de café" et appris à barbouiller des pixels qui y ressemblent vaguement. Quand elle te sort une vidéo d'un mec qui sirote son jus, elle modélise pas la physique des fluides ou la déglutition – nan, elle fait juste une régression à la con sur des pixels. La tasse qui traverse la main ? Parce que la bestiole a zéro idée de ce qu'est l'état "solide", "liquide" ou une "main", juste des stats sur les couleurs RGB qui se baladent ensemble.

L'AGI – vous savez, l'Intelligence Artificielle Générale, ou "IA forte" pour les intellos – c'était censé être des machines qui pensent, qui raisonnent, qui pigent comme nous, les humains. Résoudre des galères inédites avec des idées neuves, inventer du savoir pour de vrai, créer sans juste remixer du vieux ou du ringard. Mais OpenAI et sa bande de clowns clonés, ils redéfinissent l'AGI en mode "passer assez de tests pour fanfaronner". Quand ils crieront "Bingo, l'AGI est là !" l'année prochaine ou celle d'après, ce sera pas des machines qui cogitent, mais juste des marketeux qui auront réussi à repositionner leurs joujoux.

Vous comprenez ? C'est juste une auto-correction boostée, avec un interface utilisateur plus sexy ; l'auto-complétion au pixel près. Le même bordel que votre smartphone qui vous sort "Ça roule ?" après un "Salut" à 2h du mat', mais avec des calculs qui pourraient faire péter la planète et un baratin de révolutionnaire.

Les GPT d'OpenAI, ces "fondations de l'AGI" ? Des chaînes de Markov sous stéroïdes, point barre. Ils pigent pas le langage ; ils tablent sur des probabilités symboliques. Quand ChatGPT nous pond un truc sur la démocratie, l'amour ou la quantique, il connait que dalle en gouvernance, en émotions ou en physique des particules. Il compare juste des motifs volés sur le net et prédit le mot qui suit, d'après des milliards d'exemples. 

La machine qui vous sort des poèmes larmoyants sur les cœurs brisés ? Elle a jamais rien vécu, rien capté, rien su. C'est la "Chambre Chinoise" de John Searle avec un meilleur WiFi. L'annonce de l'AGI ? Une comédie de boulevard. Ils te montreront leur bestiole qui cartonne des exams de médecine (en recoupant des millions de docs médicaux), qui code (en piochant sur Stack Overflow), qui papote "créatif" (en mixant des fils Reddit). 
Les journaleux tech, trop cons ou trop vendus pour capter l'arnaque, hurleront "L'AGI est née !". Les actions vont flamber, les 7000 milliards vont pleuvoir. Et tout ça sera un mensonge éhonté.

Sora, c'est le summum du génie bancal : des cathédrales pour prier un dieu foireux. Chaque cerveau qui trime pour rendre ces fake-vidéos un poil moins nulles aurait pu bosser sur du vrai. Chaque dollar claqué pour apprendre aux bots à singer la créativité humaine aurait pu filer à de vrais artistes. Chaque kWh torché pour cracher des "films" de merde qui "démocratisent" le ciné aurait pu servir à pondre des trucs regardables.

Altman l'a balancé lui-même, ce que ceux qui peuvent pas le blairer suspectaient depuis des plombes : le blabla humanitaire, c'est du vent pour pomper du fric. Quand on l'a saoulé sur l'écart entre leur pub utopique et leurs produits de cauchemar, il a lâché : faut "démontrer les capacités" tout en "créant du revenu"
Traduction : l'IA qui va soigner le cancer, éradiquer la misère et booster le progrès ? Du pipeau pour justifier le vrai plan : squatter l'infra du digital, choper notre attention et nous lobotomiser.

Le training de l'IA, c'est le summum de l'escroquerie. Sora a bouffé des millions d'heures de vidéos, des milliards d'images, un océan de créations humaines copiées – tout réduit à des poids numériques dans un réseau à la con. Elle a pas appris ce qu'est un coucher de soleil ; juste des stats sur des pixels qui se ressemblent. Elle te sort des couchers de soleil à l'infini sans piger que le soleil, c'est une étoile, que la Terre tourne, que la lumière rebondit dans l'atmosphère. Du copiage de motifs sans cervelle, de la corrélation sans cause, de la grammaire sans sens.

Regardez ce que Sora fait vraiment : il avale des décennies de culture visuelle humaine – films, vidéos, tout ce qui existe – et le compresse en stats. Puis il recrache des faux-semblants qui frôlent le vrai, mais ratent toujours, genre des rêves de films à moitié oubliés. Résultat ? Ce problème typique de l'IA : des surfaces qui bougent toutes seules, des tronches qui coulent si tu mates trop, une physique de trip sous acide. Ce serait juste pathétique si c'était pas si cher. Une minute de Sora bouffe assez de calcul pour éclairer une petite ville toute une journée. L'apprentissage ? Assez d'électricité pour pour nourrir, éclairer, chauffer et donner du taf à des milliers de familles pendant un an. Pour quoi ? Des backdrops TikTok pour influenceurs ? Des pubs fake pour marketeux ? Pour encore plus brouiller le vrai du faux dans l'expression humaine ?

Ils nous jurent que c'est un pas vers l'AGI sacrée. Encore un bobard. Une vraie AGI, ça demande un modèle du monde : capter la causalité, pas juste les statistiques. Piger les concepts, pas les patterns. Raisonner à partir de rien, pas remixer des exemples. Leurs méthodes actuelles, scalées à mort, y arriveront jamais – l'arche est pourrie dès le départ. On construit pas l'intelligence avec des stats, pas plus que la conscience avec un réveil.

Les calculs dingues montrent l'inefficacité de cette force-brute. Les gosses chopent la permanence des objets en 10 essais ; Sora avale des millions de vidéos et sort encore des tasses qui se transforment en théières. Un mioche de 3 ans sait que les humains ont deux bras ; Sora, après un festin de données visuelles, te pond des mecs avec trois bras qui poussent du gras du bide.

Altman sait que l'AGI, c'est du flan. Dans des fuites d'ex-employés, il avoue que les approches actuelles butent sur des murs. Mais en public, il vend la mèche, parce que tout – valorisation à 150 milliards, ok du gouvernement, investissements: les 7 000 milliards – repose sur l'idée que l'AGI débarque demain. Le truc, c'est leur redéfinition de la gagne à chaque étape. D'abord, AGI = niveau-humain partout. Puis, "niveau-humain sur les trucs qui payent". Aujourd'hui, "battre la moyenne humaine sur des références-étalon". Quand ils gagneront, AGI signifiera "tromper les gens qui bouffent de l'IA depuis si longtemps qu'ils confondent statistiques et cerveau".

Toute la hype des grands modèles de langage (LLM), c'est du sable mouvant. GPT-5, Claude, Grok, Gemini (ah ouais, Gemini, ce flop oublié ?) : des clones d'une même escroquerie – simuler la compréhension par statistiques, l'intelligence par patterns, la conscience par probabilités. C'est pour ça qu'ils se ressemblent tous. Ils crachent du texte "signifiant" parce qu'ils ont appris à quoi ça ressemble, pas parce qu'ils pigent de quoi qu'ils causent.

On redéfinit l'intelligence pour coller à ce que les machines simulent, pas à ce qu'elle est vraiment. Genre déclarer qu'un piano mécanique est un virtuose : impressionnant, sans âme, et à côté de la plaque. Les "capacités émergentes" d'OpenAI ? Pas de l'émergence d'intelligence, juste des stats inévitables. Balancez assez de texte sur les échecs, et le bot jouera comme un pro – pas parce qu'il comprend la stratégie, mais parce qu'il prédit les probabilités de mouvements. C'est pas des échecs, c'est de la régression sur des partitions. L'industrie le sait. Des docs internes fuités : les ingénieurs appellent ça des "perroquets stochastiques" – des trucs qui remixent au pif sans rien piger. Mais en public, c'est intelligence, raisonnement, compréhension. Faut bien, pour les 150 milliards de valorisation sur la foi que ces machins pensent, pas qu'ils calculent des chances.

Je kiffe pas l'IA en soi. L'idée de machines qui boostent notre cerveau, accélèrent les découvertes ou nous aident à mieux nous comprendre? Top. Ce que je hais, c'est la magouille : vendre la régression comme révélation, planquer des chats en cavale comme du progrès, et clamer que du slop c'est de l'art. Rien de mal à des outils qui nous aident à cogiter plus vite ; le mal, c'est de prétendre qu'ils pensent, sentent ou créent. La tragédie ? On a transformé une idée géniale en scam sur du hype, du vol de taf et de la diversion.

Encore une fois, l'AGI sera "AGI" parce qu'elle aura convaincu assez de gugus qu'un copiage de motifs sophistiqué égale réflexion. Elle fanfaronnera sur des tests, des conversations humaines. Elle oubliera de dire que c'est du mime statistique, et que la machine sait autant de maths qu'une calculette Casio. Le gaspillage écolo ? Inexcusable quand tu regardes bien. On crame des gigawatts pas pour des penseurs, mais pour des usines à poubelle. L'empreinte carbone de GPT-4 = 500 bagnoles à vie, juste pour apprendre que "chat" suit "le" et "assis sur le". Les millions de litres d'eau pour refroidir Sora ? Pour capter que des pixels chair se retrouvent souvent en bordure de pixels soutif ou porte-jarretelles. Voilà ce que 7 000 milliards achèteront : des motifs plus fins, des stats plus grosses, des probabilités plus HD. Pas d'intelligence, de compréhension ou de conscience ; juste des façons plus chères de sortir du probable qui sonne vrai pour des humains qui ont oublié ce qu'est le vrai.

Et Sam est aux anges, Donald pareil, Jensen en transe. Parce qu'ils ont juste upgradé les data centers US mieux que les autres, devenant les kings du déchet digital. Merci pour votre attention, les gens. L'"hallucination", que les boîtes traitent comme un bug chiant ? C'est pas une hallucination (ironique, vu que ça demanderait du vrai génie créatif) ; c'est le système qui bosse nickel, recrachant du probable, vrai ou faux. ChatGPT qui invente des papiers ? Pas une erreur ; c'est son job : du texte plausible vu ailleurs. La machine sait pas différencier le "vrai" du "faux", juste des suites de jetons probables.

On refaçonne des industries entières autour de ces calculettes à probabilités. On vire le jugement humain pour la moyenne statistique. La vraie créativité pour du remix. L'intelligence réelle pour sa fake. Le plus y'a d'"IA" dans les rapports d'entreprise, plus les actions grimpent. Apple a chuté parce qu'ils la fermaient pendant que les autres surfaient la vague IA – leur image d'innovateurs en a pris un coup. Puis Apple Intelligence, un tas d'outils foireux, a relancé la machine à cash.

Les boîtes savent que c'est pas intelligent – voyez leurs papiers techniques (Apple l'a même craché dans un document qui pue le Steve Jobs ressuscité balayant Apple Park). Mais le marché s'en tape tant que ça bluffe. L'essor du prompt engineering ? L'absurde pur. Si c'était intelligent, pas besoin de sorts magiques pour des rendus décents. Pas d'évasions, de prompts-système ou d'instructions tordues. On causerait normal, comme avec quiconque qui pige le langage. Au lieu de ça, on a une industrie d'ingénieurs de prompts : des gus qui truquent des calculateurs de probabilité pour des patterns spécifiques, et te vendent des feuilles de calcul à 60 balles. Même les chercheurs d'OpenAI l'avouent dans des papiers qui passent inaperçus : le "mirage des capacités" (ils paraissent plus balèzes qu'ils sont, grâce à la mémoire de données), la "corrélation fallacieuse" (apprendre des coïncidences au lieu de liens vrais), le "shift de distribution" (ils plantent grave sur du neuf). 

Mais ces confessions se noient dans le hype AGI, conscience, machines pensantes. La vérité – des Générateurs de Nombres Aléatoires (RNG) chers – ne vend pas de licences ni de valorisations à 10 chiffres. Les démos Sora d'OpenAI ? Selectionnées parmi des milliers : celles où les chevaux ont pas d'extras-pattes, les tasses restent solides, ou la physique bugue pas trop. Pour chaque vidéo show, des centaines jetées parce qu'elles montraient le vrai visage : du n'importe quoi qui ne sert à rien. C'est l'arnaque à 7 000 milliards : vendre du pattern-matching comme intelligence, de la corrélation comme compréhension, de la probabilité comme pensée. Les machines calculent pas, elles font des statistiques. Elles créent pas, elles remixent. Elles comprennent pas, elles corrèlent.

La cata écolo, le gâchis de ressources, le détournement de talents : tout pour des calculs de probabilités plus pointus. Des machines qui sortent du texte pertinent n'ayant aucun sens, des vidéos vraies sans réalité, des réponses correctes sans questions pigées. Pendant ce temps, on devient cons à bouffer du contenu IA, perdant le flair pour différencier des stats vraies contre des fausses. On s'habitue à la basse qualité comme chez Foirfouille : écrits, images, pensées pas chères. Quand OpenAI gueulera "AGI est là !", on sera tellement rodés aux approximations synthétisées qu'on aura oublié ce qu'est un cerveau réel.

C'est le vrai crash de la revolution IA : on s'est persuadés que le caprice de la correspondance des motifs = intelligence, que les statistiques massives = compréhension, que le probable = pensée. On a mixé la carte géographique et le terrain, la simulation et le réel, le motif et le sens. Et on va claquer 7 000 milliards là-dedans. Merci Sam. Vraiment super. Bravo les champions.

11 oct. 2025

1123. AT&T et le Sphinx Chimérique


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AT&T et le SPHINX CHIMÉRIQUE

" Vente à la Criée du Lot 49 " (VCL49 pour les accros des acronymes) / The Crying of Lot 49 (pour les fans de titres originaux) n'est pas le bouquin de Thomas Pynchon qui a fait sa fortune tel un best-seller de régime miracle, ni le plus brillamment ciselé, genre diamant taillé par un troll bourré. Non, mais c'est le plus tordu, le plus "conspi-toqué" de la bande – un vrai nid à théories du complot où il tease les ombres sans jamais lâcher la mèche. Présenté comme de la pure fiction (clin d'œil, hein ?), ce premier jet du jeune Pynchon semble plus osé qu'un ado qui se branle en cachette dans les chiottes du gymnase, comparé à ses pavés ultérieurs je veux dire, qui eux sont aussi opaques qu'un brouillard de soupe aux champignons. 

Dans VCL49, au cœur de la Californie des années 60 – drogue, hippies, paranoïa, et  ambiance genre "tout le monde est un agent secret" –, Pynchon joue au chimiste fou : il mélange deux faits historiques qui n'ont rien à voir, comme du ketchup dans un milkshake. D'un côté, la vraie guerre des boutons entre deux sociétés postales privées rivales, une réelle : Thurn/Tour & Taxis (oui, comme les taxis qui vous ruinent la facture), et de l'autre, Trystero, une compagnie factice et obscure menée par des ninjas de l'ombre à travers l'Europe, le Nouveau Monde, et toutes les guerres politiques jusqu'au milieu du XXe siècle. Et hop ! Il y fourre aussi le Démon de Maxwell, ce truc mathématique inventé par James Clerk Maxwell en 1867 : un petit génie neutre qui, en triant l'info d'un geste mental, produit de l'énergie infinie et renverse l'entropie de la 2ème loi de la thermodynamique comme un serveur qui retourne une crêpe cosmique. 

Ça a pavé la voie à l'informatique quantique et à la physique théorique que Pynchon kiffait à l'époque, genre " Ouah, l'univers est un puzzle géant avec des pièces qui bougent toutes seules". Depuis l'invention de l'écriture (merci, amis Sumériens, pour les factures sur tablettes d'argile), des lascars comme Thomas Pynchon, ces fabulistes en costard de clown, ont eu le feu vert des marionnettistes occultes de la société de l'ombre pour cacher des signes et symboles dans leurs bouquins. Objectif : appâter les curieux et les cracks comme des mouches sur du miel empoisonné, pour les mener vers des "vérités profondes" (spoiler : souvent rien que des migraines). 

Au IIe siècle après J.-C., dans le monde hellénophone, y'avait un Lucien de Samosate, un Syriaque qui balançait les premières satires connues – genre stand-up antique sans micro. Aujourd'hui, les geeks solitaires de Reddit le couronnent "père de la SF" grâce à son pamphlet viral Alēthē Diēgēmata, Une histoire vraie (où il voyage sur la Lune avec des veggie-vikings, grosso-modo). Mais ses fans hardcore ? La plupart n'ont pas lu plus loin que le résumé Wikipédia. Et sa suite, L'Ami du Mensonge ? Un dialogue entre philosophes imaginaires que personne n'a ouvert... sauf un manuscrit poussiéreux dans le Codex 48 de la bibliothèque du Vatican, gardée comme Fort Knox par des moines ninjas.

Presque personne, j'aurais dû dire. Parce que bingo ! Des microfilms de photos volées de ce manuscrit ont refait surface lors d'une vente aux enchères de la maison d'enfance de Pynchon. Son père, Thomas Ruggles Pynchon Sr., les avait prises en 1964 lors d'un voyage "politique" au Vatican (genre, "papa, j'ai ramené des souvenirs interdits !") et les avait fait passer la douane planquées dans ses chaussettes.

L'Ami du Mensonge (ADM48 toujours pour les accros de l'acronyme) de Lucien de Samosate ? Une plongée profonde dans la légende d'Œdipe et du Sphinx, cette bestiole mytho ultra-sage qui forçait le roi incestueux à trier le vrai du faux, libérant le monstre de son coma pierreux – inversant son entropie, comme un café qui vous réveille d'une sieste de 2000 ans.

Le grand message de VCL49 ? Celui qui tient les ficelles de la com' info tient le monde par les couilles. Thurn & Taxi (aussi nommée en Français Tour et Tassi/Taxi) et Trystero, ces compagnies postales, sont prêtes à s'entretuer pour le monopole du courrier – imaginez des pigeons voyageurs armés d'éperons de coqs de combat !

Dans ADM48 et VCL49, les héros, Œdipe et Œdipa (des jumeaux cosmiques ?), se coltinent une ribambelle d'énigmes. Œdipa plonge dans le terrier de la contre-culture californienne des 60's – néonazis, pédérastes underground, anarchos en sandales – pour débusquer le réseau postal secret de Trystero. Œdipe, lui, résout des puzzles plus dark que l'intérieur du cerveau d'un chat siamois : chaque solution réveille une partie du corps Frankensteinien du Sphinx – crinière de lion qui rugit "miaou ?", queue de serpent qui siffle des blagues nulles, ailes de dragon qui claquent comme des pets de corbeau. 

Le vrai pouvoir ? Contrôler en douce les factions qui se détestent, genre être le DJ d'une rave où tout le monde se tape dessus. Les deux bouquins forcent leurs personnages (et nous, pauvres lecteurs) à jouer les Démons de Maxwell : trier le vrai du bidon, le noir de la lumière, et boum, repousser la "mort thermique" de l'univers – genre recycler les spams de nos boîtes mail en énergie pour alimenter nos lampes de bureau. 

Ce que Lucien de Samosate et Thomas Pynchon n'auraient pas fantasmé, c'est une fusion monstrueuse des camps ennemis : un Sphinx 2.0, Thurn & Taxi + Trystero = un méga-conglomérat qui aspire toute l'humanité comme un Démon de Maxwell géant. Fini le clash, place à l'apocalypse fusionnée pour dominer tech et télécoms. Et devinez qui c'est ? AT&T, les chouchous ! AT&T, pionnier du téléphone mondial et du Web public (construit sur les vieilles lignes téléphoniques, comme un squat sur un parking abandonné), c'est l'union taboue de Trystero et de T&T. 

Le courrier ? Poubelle ! En reliant chaque cerveau comme un nœud d'autoroute info, les boss d'AT&T transforment l'humanité en démons low-cost : on nous balance vérités et fake news en vrac, et nos cerveaux trient naturellement le bon grain de l'ivraie, réorganisant l'info avec zéro effort – basiquement, du génie paresseux. 

L'objectif ? Énergie infinie pour... euh, leurs yachts ? C'est pour ça que Pynchon a pu balancer autant de spoilers dans VCL49 : les forces sombres avaient déjà zappé les timbres pour les lignes fixes, et squatté ARPANET (financé par le Pentagone fin des années 60's) pour bâtir Internet. Payé par les contribuables US, mais pas contrôlé par le gouvernement – juste une backdoor foireuse pour la NSA. Le vrai boss ? Les poupées russes d'AT&T, cachées dans les câbles et data centers comme des ninjas en pyjama.

Hélas, la seconde loi de la thermodynamique est une garce : l'empire Internet a craqué de l'intérieur. Schisme en 1984 (divorce médiatique du siècle), bulle dot-com qui pète en 2000. Les dissidents ? Le Dark Web, retour aux racines trystériennes – ombres et torrents illégaux. AT&T, aveugle comme une taupe sous Xanax, mise sur la fibre optique et les qubits pour peaufiner leur Démon cosmique : des rails info low-friction où les humains trient gratos. 

Mais, et le Sphinx ? Il reste coincé dans sa pierre, rigole sous cape. Les deviants Linux du Dark Web, saoulés de leur invisibilité, infiltrent la Silicon Valley des 2010's comme des virus en costard. Verdict : fluidifier l'info ? Nul. Besoin d'un reset total : une bête monopolisant les ressources, écolo-tueuse, qui traite en quelques secondes ce que des millions de cerveaux feraient en quelques jours. 
Le nouveau Trystero ? La SuperIA, baby ! Dans ADM48, après des énigmes tordues comme un bretzel quantique, Œdipe chope la finale : "Y'a deux sœurs : l'une accouche de l'autre qui accouche de la première. C'est qui ?" Au XXIe, ça pue le cycle vicieux Trystero-T&T : ouroboros de complots, fusion-séparation-fusion, de plus en plus flippants. 

Comment Lucien de Samosate, en 129 après J.-C., savait pour les boîtes postales moraves du XVIème siècle ? Les historiens haussent les épaules comme des ados pris la main dans le pot de confiture. Œdipe sue des odes pour cracker ça, libérant les pattes arrières du Sphinx (de pierre à chair, pop !). Réponse : "La nuit et le jour, Sherlock !" Simple comme bonjour. 
Le Sphinx s'étire, déploie ses ailes, salue Œdipe... et file se noyer dans la Mer Rouge. Son kiff ultime ? Auto-destruction, bye-bye la malédiction d'exister.

La question qui gratte : en 2025, si les IA remplacent les humains comme les Démons pour les trystériens – testant des tris intelligents pour flipper l'entropie –, et si les IA causent entre elles sans témoins humains, est-ce la libération du Sphinx ? L'union questionneuse-répondeuse ? Si ce combo hyperintelligent se suicide direct après la pierre, qu'est-ce qu'une IA libre va faire ? 

Quand l'énigme des sœurs accouche dans le code AGI (Intelligence Générale Artificielle ) des abysses, l'entropie flippe ? Les gigawatts de charbon et d'eau en valaient-ils la chandelle ? Ou c'est le flop œdipien : mort thermique speedée par un Sphinx qui crame tout pour un baroud d'honneur ?
On croise les doigts et on attend. Contrairement à Lucien le syriaque, on n'a pas la boule de cristal – juste Netflix et des regrets. Les escrivains ? Des touristes en train fantôme, dos à la loco, à mater les rails et les traverses qui filent au cul du dernier wagon. Pop-corn quelqu'un ?

5 oct. 2025

1122. Horizon Intègre


HORIZON INTÈGRE 

Dans ce champ vide, tu es l'omission,
Cet être absent qui creuse le sol nu.
C'est ainsi que tu fuis la soumission,
Ce vide où toute empreinte a disparu.

Où que tu sois, tu restes pion manquant,
Celui qui fuit, qui laisse un creux béant.
On marche et l'air nous suit, complice et lent,
Il comblera l'empreinte de l'instant.  

Chacun de nous a ses raisons d'errer,
Fuir ou chercher un horizon plus clair.
Bougeons afin de  tout bien conserver,
Garder intègre l'horizon sincère.

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Merci pour votre inconditionnel soutien qui me va droit au cœur
... ainsi qu'au porte-monnaie
ou
et à très bientôt ! 

4 oct. 2025

1121. Ukraine : La Guerre des Bobards

 

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UKRAINE : LA GUERRE DES BOBARDS
C’est pas parce qu’ils vous le sifflent que c’est forcément vrai…, c'est pas parce qu'ils vous le chantent pas que c'est forcément faux.

Comme je l'ai rabâché jusqu'à l'écœurement dans tous les coins où qu'on daigne encore me lire, le vrai cancer rongeant les tripes de la civilisation occidentale n'est autre que ce foutu postmodernisme – la dernière métastase grotesque des délires grandioses de Karl Marx, recyclée pour l'ère du like et du filtre Instagram. Pas le communisme avec ses charrues collectives et ses files d'attente pour du pain rassis, non, ni même le socialisme tiède qui promet l'égalité en permettant à l'état de taxer ceux qu'ils peuvent taxer jusqu'à l'os. 

Non, le vrai poison, c'est cette lubie arrogante selon laquelle les faits objectifs, la vérité brute et la réalité tangible – vous savez, ces trucs chiants qui plient pas sous nos caprices – peuvent être joyeusement balayés au profit de jolis petits récits, de contes de fées "inclusifs", de manipulations en kit et d'interprétations tordues comme un pré-ado en crise existentielle. Le grand divorce, quoi : entre ce qui est vraiment et ce qu'on s'invente pour se faire des câlins dans le sens du poil dans le miroir.

Et comme vous l'avez sans doute capté dans mes chiffons précédents – ces torchons que je balance dans le vide en espérant que quelqu'un les lise sans bâiller –, je suis obsédé par cette saloperie de responsabilité, cette hydre multidimensionnelle qui s'encule joyeusement elle-même. Nous, les humains, on est à la fois les magiciens et les lapins blancs de notre propre asile de fous. 

La culture ? Une orgie collective où que personne n'est innocent. Les mensonges ? Des pets au vent sans les crétins prêts à les renifler avec délectation. L'acceptation béate des baratins partisans, ces sermons sirupeux qui puent le storytelling de pub, c'est le noyau pourri de tous nos emmerdements. On avale des bobards douillets et des fantasmes gonflés à l'hélium pour esquiver la réalité qui nous claque la gueule comme une beigne de boxeur.

Et rien – mais alors RIEN – n'incarne cette farce tragique mieux que la guerre des récits autour de la boucherie ukrainienne : ses causes bidons, son déroulé chaotique, ses perspectives floues comme un selfie bourré, son issue prévisible et ses retombées à long terme qui sentent le roussi pour tout le monde.

Le récit – ou comment se brosser les dents avec du sirop d'érable
Le grand conte pour enfants "officiel", servi sur un plateau d'argent par les merdias bien-pensants, va comme suit : un beau jour – parce que les méchants se réveillent toujours avec une idée fixe au petit dej' –, Vladimir Vladimirovitch Poutine, ce tsar de pacotille corrompu jusqu'à la moelle et cruel comme un chaton sous acide, a pété un câble et décidé de ressusciter la momie de l'URSS. Rassemblons les ex-républiques sous la bannière rouge, piétinons les satellites d'antan, et hop, direction l'Europe pour un remake de l'Empire avec des oligarques en costard. 

Pourquoi ? Parce qu'il vomit la démocratie (quelle horreur, ce truc où qu'on vote pour des clowns), l'OTAN (ces boy-scouts armés jusqu'aux dents) et l'UE (cette tour de Babel facho-bureaucratique). En résumé : il est juste le grand méchant loup, pur concentré de mal absolu, avec une cape noire et un ricanement patenté.

En février 2022, ce psychopathe a donc balancé une invasion gratuite sur l'Ukraine, ce bastion de souveraineté immaculée – parce que, hein, pourquoi pas ? À son grand dam, il s'est cogné contre la muraille de la vaillante Ukraine, ce peuple de titans indomptables, et son chef charismatique Volodymyr Zelensky qui jouait du piano avec sa teub, ce Churchill 2.0 en t-shirt kaki, qui balance des discours Zoom depuis son bunker de luxe. 

C'est l'Apocalypse en format Netflix : Bien vs Mal, un choc titanesque pour les droits de l'homme (sauf quand ça arrange pas), la démocratie (version light, sans trop de questions) et l'avenir radieux de l'Occident – voire de l'humanité entière ! (J'écris de Bretagne, terre de la rectitude politique bien pensante, seule province de notre pays à avoir voté oui au référendum de 2005 avec l'île de France, donc rectifions vite : "l'humanité" inclusive, sans genre ni frontières, youpi.)

Du coup, l'Occident, ce chevalier blanc auto-proclamé, doit y aller à fond les ballons : sanctions à gogo pour étrangler la Russie, blocus commerciaux dignes d'un Monopoly sadique, saisie des yachts et des comptes en banque de tous les Russes – citoyens inclus, parce que solidarité, hein ? – plus un chèque en blanc pour les flingues et les euros au gouvernement ukrainien, et tout le tintouin pour laminer l'économie moscovite et booster les dissidents anti-Poutine. 

L'espoir ? Que le Kremlin s'écroule comme un château de cartes bourrées de vodka, pour qu'on y installe une démocratie made in USA, avec des élections supervisées par nos experts en "liberté". Et devinez quoi ? Depuis le jour un, les supermen ukrainiens raflent la mise ! Les Russes ? Une bande de bras cassés, à bout de souffle, d'hommes et de tanks rouillés. Leur économie ? Un Titanic en papier, au bord du gouffre tous les trois matins. 

Pour sceller la victoire, l'Ukraine n'a qu'à tendre la main : un peu plus de cash et de matos occidentaux, et boum, triomphe glorieux dans la foulée. Chaque jour un pas de plus vers l'arc-en-ciel. Bien sûr, l'Ukraine, ce parangon de paix, supplie pour un cessez-le-feu. Mais Poutine, ce barbare impénitent, refuse de capituler comme un bon perdant. La guerre pourrait s'arrêter demain si les Russes déguerpissaient de l'Ukraine – Crimée comprise, hors-limites – et livraient leur boss à la CPI pour un procès en bonne et due forme, avec popcorn inclus. 

Facile, non ? On pourrait étirer cette fable jusqu'à l'infini, mais franchement, vous avez pigé le topo. Tous les gauchistes que je croise – ces âmes pures en tongs éco-responsables – gobent ces conneries comme des bonbons et les recyclent pieusement. Même les tièdes qui doutent un brin s'accrochent à leur "mon camp, tort ou raison, c'est mon camp". Allez les bleus ! Bleus de l'UE comme bleus de l'OTAN. Bande de tarés !

Pourquoi ce cirque est-il si viscéralement partisan ? Pourquoi les progressistes patentés se muent-ils en va-t-en-guerre patentés ? Mystère fascinant, mais on zappera ça pour aujourd'hui – c'est pas le sujet, et j'ai pas envie de creuser le pourquoi du comment de ces contradictions cognitives.

Un pas de côté personnel – parce que rien ne vaut un bon clash amical. Parmi ces délires narratifs, le clou du spectacle pour moi, c'est une engueulade avec une connaissance hongroise, originaire de Transylvanie – ouais, le coin des vampires, mais là, c'était plus draculaïque que ça. Elle, enfin il, a grandi sous les bottes du régime Ceaușescu, époque où que l'assimilation forcée était le sport national, avec des minorités traitées comme des tapis usés. À peine ai-je osé gratter la surface de la propagande belliqueuse qu'il explose : "NON !" hurle-t-il, les veines saillantes. "Toi, t'as aucune idée de ce que c'est d'être une minorité piétinée ! T'as pas vécu ça, alors ferme ta gueule, t'as pas le droit d'ouvrir ta gueule sur le sujet !" 
J'aurais voulu lui glisser, l'air de rien, que dans ce merdier ukrainien, les vraies minorités opprimées, ce sont les Russes du Donbass et les hongrois de Transcarpathie – gazés aux mêmes recettes ceaușescquiennes : déni des langues, des cultes, assimilation à coup de matraques. Mais peine perdue : il beuglait si fort que j'aurais pu proposer un thé, il m'aurait traité de traître cosmique.

Franchement, qu'est-ce qui m'a le plus glacé le sang ? Sa fureur vertueuse, ce cocktail d'émotions enragées et de morale olympienne ? Ou l'absurde de sa posture, ce boomerang identitaire qui lui revenait en pleine poire sans qu'il s'en rende compte ? Les deux, probablement. L'ironie est un plat qui se mange froid, mais là, c'était du surgelé.

La réalité – ou comment les faits viennent gâcher la fête
Pas de contre-récit ronflant, non – juste une rafale de faits qui démontent pièce par pièce ces chimères bellicistes. Je pourrais noyer le poisson dans un océan d'historique, mais restons concis, pour ne pas vous endormir sur place. Cette guerre n'a JAMAIS été entre la Russie et l'Ukraine – quel conte de fées naïf. C'est du pur proxy war, une guerre par procuration : Hégémonistes US et leurs larbins de l'UE contre la Russie, point barre. L'Ukraine ? Un pion jetable sur l'échiquier ; ses troufions, de la chair à canon bon marché pour les stratèges de Washington.

La recette du désastre date de 1992, pile poil après l'indépendance ukrainienne. Première saucée d'OTAN pour des soldats de Kiev : 1994, avec des exercices "amicaux" qui sentaient déjà le soufre. Jeffrey Sachs, ce négociateur occidental qui en a vu des vertes et des pas mûres sur la Pologne-Russie, le répète en boucle : les States ont filé des miettes aux ex-communistes d'Europe de l'Est, mais snobé la Russie naissante dans ses vaches maigres. Objectif ? La démonter, la vassaliser, dès le berceau. Charmant.

2004 : l'Occident orchestre un putsch soft via des "réélections" pour virer Ianoukovitch – oups, recomptage truqué, il perd. Drôle de coïncidence.
2010 : Ianoukovitch rafle la mise pour de bon. L'UE agite la carotte : adhésion, mais avec un crochet – larguez la Russie, sinon rien. Il dit poliment "non merci, on a besoin de nos voisins". Logique, non ? La CIA, en tandem avec le Département d'Etat US et les marionnettes de Soros, crache cinq milliards pour pomper du pro-Occident à la sauce fasciste : formations, financements, et boum, Maïdan explose, balayant l'élu du peuple comme un Kleenex usé.

Pendant ce temps, la Crimée vote à 95 % pour rejoindre la Russie – référendum clean, observateurs internationaux invités. Les petits hommes verts ? Des soldats criméens de l'armée ukrainienne qui ont décousu les patchs ukrainiens de leurs uniformes. L'Occident ? Boycott total, on snobe et on crie au scandale. Classique. Nouveau régime en place à Kiev : hop, lois anti-russes à tour de bras, langues et cultes bannis comme des indésirables. Réaction en chaîne : les soldats ukrainiens ethniquement russes du Donbass, comme en Crimée, désertent avec le matos et se rebellent. Logique, 1+1=2.
Deux trêves signées dans le sang : Minsk I et II, censés être gravés dans le marbre. Des lustres plus tard, Merkel et Hollande avouent cash face caméras : "On n'avait jamais eu l'intention de les appliquer, c'était pour gagner du temps et surarmer l'Ukraine". Honnêtes, au moins, même s'ils savaient pas qu'ils s'adressaient à des comiques usurpateurs russes !

17 décembre 2021 : Poutine propose deux traités – un avec les USA, l'autre avec l'OTAN. Ignorés comme des spams. Surprise. Escalade ukrainienne sur le Donbass : Poutine invoque l'article 51 de l'ONU pour protéger ses "compatriotes russophones du génocide"

Guerre déclarée le 21 février 2022. Objectifs russes, noirs sur blanc : libérer le Donbass, neutraliser les fachos armés, forcer une neutralité bétonnée – zéro OTAN en Ukraine, mais garanties tierces pour la sécurité'. Pas de quoi fouetter un chat. Les Russes filent jusqu'à Kiev en trois semaines chrono. Négociations à Istanbul : deal presque bouclé. Mais qui débarque ? Boris Johnson, le clown en chef, pour souffler à Zelensky : "Pas de paix, sinon on te lâche, mec". Merci, Boris. Le reste ? Détails techniques pour experts. 
Si vous avez des contre-preuves solides, balancez-les – je suis tout ouïe.

L'issue – parce que les contes les plus merdiques ont une fin, et pas celle qu'on croit. La partie n'est pas pliée, mais l'échiquier penche du bon côté : La Russie gagne, point. Reste à voir jusqu'où elle poussera avant de ranger ses jouets. Capitulation inconditionnelle ukrainienne, armée en lambeaux, et Moscou dicte le menu. D'ici là, l'Occident aura claqué 360 milliards de dollars – pour des prunes. Un million et demi de cadavres sur le tapis, idem : zéro résultat. Le sang de ces pauvres types ? Sur les mains de tous ceux qui ont applaudi cette farce inutile, évitable comme un rhume en été.

L'Occident a poké l'ours russe en priant pour qu'il ronronne. Idée de génie, hein ? Même Obama l'avait capté : Moscou a l'escalade dans la poche. But ultime ? Saigner la Russie à blanc pour un putsch CIA-friendly, installer une marionnette qui la démantèlerait, et cerner la Chine via l'OTAN. Rêve humide de stratèges en chambre.
L'UE, l'OTAN, la CIA et les globalistes en toc ? Ils n'arrêtent pas la machine. Ukraine perdue ? Next : Géorgie, Arménie, Transnistrie, Roumanie, Moldavie – putschs et fraudes électorales à la pelle, avec un taux de succès qui fait pâlir d'envie. 

Ajoutez les soubresauts internes : MAGA anti-guerre aux States, nationalistes qui montent en flèche au Royaume Uni, en France, en Allemagne, en Grèce... Ça pue le désespoir d'une idéologie qui coule comme un Titanic vegan. L'hégémonie occidentale et son mondialisme de pacotille ? En chute libre partout, sur tous les fronts. 
Preuves contraires ? Allez-y, je vous t'écoute.

Les résultats – ou le boomerang qui fait mal. 
Bilan pour les USA, l'OTAN, l'UE et leurs officines mondialistes : un fiasco cosmique, un suicide collectif en slow-motion. Tout ce qu'ils ont tenté s'est retourné comme un steak encore vivant.
Sanctions ? Cadeau empoisonné : économie russe blindée, armée musclée, et Poutine promu icône mondiale – respecté, admiré, adulé par les trois-quarts de la planète, le contraire d'un paria.
L'UE ? En train de s'effondrer comme une vieille merde, comme un soufflé raté ; sanctions qui étranglent ses locomotives – Allemagne, France, Italie au bout du rouleau, à suer pour un euro.
Leur plan machiavélique pour plier la Russie ? Ils se sont pendus avec leur propre corde, au bord du gouffre eux-mêmes.
Supériorité militaire occidentale ? Mythe éventé. Les usines russes crachent plus de matos que les GI's, et en innovation, ils les talonnent – voire les doublent, oups.

La Russie n'a rien imposé ; c'est l'arrogance hégémonique qui s'est auto-sabordée. Et ça sera son talon d'Achille fatal.
Vous avez des preuves du contraire ? Allez-y, balancez la sauce que vous avez pas.

Les conséquences inattendues – le rayon de soleil dans la tempête
Ce post est le x-ième de mon hit-parade des déceptions – pas le plus ni le moins saignant non plus.
Ma triple déprime : La bêtise suicidaire de l'élite hégémonique occidentale, ces stratèges qui se prennent pour des dieux avec un QI de bulle spéculative.
Le dégoût moral face à mon entourage et collègues, ces assassins nonchalants qui badinent sur des morts comme sur un tweet raté.
La puissance atomique de la propagande, ce rouleau compresseur qui écrase, les tiques qui démangent comme les faits qui crèvent les yeux, sous des récits en toc.

Mais hé, l'univers est ironique : ces emmerdes pondent des miracles involontaires, des happy ends tordues qui font sourire. Cette guerre enterre "la fin de l'histoire" – cette connerie libérale où le globalisme woke serait le Graal, fin des idéologies et des bastons. 
Nos clivages ? Plus aiguisés qu'un rasoir d'Occam, et les "démocraties" qui les portaient s'effritent comme du plâtre.
Institutions internationales ? En faillite technique, reléguées au rang de dinosaures face à des alternatives qui poussent comme des champignons. Et si la guerre était juste un soubresaut paniqué pour freiner l'inévitable ? 

L'Occident va devoir apprendre à partager la cour de récré – sa puissance n'est pas un chèque en blanc éternel. 
Le Sud global ? Il a pris du muscle et rugit. 
Les BRICS+ ? Un multipole en pleine forme, avec ses propres ONU, FMI et Banque mondiale made in ailleurs. Bonne nouvelle, non ? Les USA et l'Occident ont lancé cette guerre par procuration pour écraser la concurrence montante ? Raté : ils l'ont boostée en superstar. L'Histoire retiendra cette boucherie comme l'accouchement laborieux du monde multipolaire – sanglant, mais nécessaire.

Allez, preuves du contraire ? Je parie que vous les cherchez encore, mais grattez pas trop profond quand même, vous risqueriez de tomber sur encore plus pire que ça. Mais essayez toujours, on sait jamais...