L’univers de la fiction débute souvent avec des personnages heureux, contents, béats. Ou, disons, pas mécontents de leurs vies. On leur injecte un virus et le bonheur semble s’envoler, parti en fumée dans la rélingue de l’intrigue. A la fin, le problème est souvent résolu et tout le monde est de nouveau content, pour les siècles et le cycle des siècles. Cyclamen alléluia !
Je suis pas sûr que les personnages joués par Tom Hanks ou Audrey Tautou puissent être si heureux que ça à la fin, ni si la façon dont ils ont résolu leur binz puisse les rendre heureux jusqu’à la fin des temps. Ça paraît tout de même surnaturel!
C’est comme si le fait de commander quelque chose dans un resto à l’instant où y’a une bagarre générale en cuisines pouvait faire atterrir sur votre table quelque chose dont vous raffolez [mais n’auriez jamais osé commander] accompagné d’un chèque de gratification pour votre excellent choix judicieux.
Tout ça me paraît fort improbable et ça va à l’encontre de toute théorie économiste, même la plus keynésienne. Mais bon, le cinéma nous entraîne souvent en terra incognita . Il n’y a pas seulement hypothèse de nous ragaillardir, il y a hypothèse de nous super-ragaillardir.
Maintenant, dans le vrai monde, on en veut toujours plus. Les désirs infinis de l’homme me foutent les boules. On m’a tant drogué au plaisir et à la souffrance que je me retrouve tout le temps à la case Départ.
Hého les filles – je m’adresse à vous parce que c’est vous que j’préfère !
Alors, c’est pas vraiment surprenant que les hommes se construisent des rêves basés sur l’exaltation. Ce ne sont que des acomptes sur le jour de la paye, quand tout le monde est content et paye sa pinte.
Bien que tout un chacun sache – enfin je l’espère – que les religions orientales et que les déprimés chroniques décrivent souvent la vie comme une misère de Dieu, la plupart des gens essaient de se dire que c’est le contraire. Sous forme de richesse ou d’amour pur.
Ça peut aussi venir sous la forme d’une vie béate dans une autre sphère telle que le paradis ou le Nirvana. Tout le monde garde l’espoir, même les suicidaires qui pensent que la mort va améliorer leur bien-être.
Mais qu’en sera t’il si y’avait pas d’accord ? Comme Bush et Saddam Hussein ? Si y avait pas de fin bonarde ?
Si la vie continuait son chemin tel un escargot sans couche laissant sa bave collante vous laissant scotchés tels des punaises puantes sous vos propres narines, emplis de désirs jamais inassouvis ? Éternels insatisfaits ? Et dans ce cas et en le sachant, pourquoi continuer à lutter ?
Pour une extase momentanée ?
Puis merde, faut bien s’occuper, bordel de merde, et c'est ki k'a piqué mes ailes…?