Bienvenue, curieux voyageur

Avant que vous ne commenciez à rentrer dans les arcanes de mes neurones et sauf si vous êtes blindés de verre sécurit, je pense qu'il serait souhaitable de faire un petit détour préalable par le traité établissant la constitution de ce Blog. Pour ce faire, veuillez cliquer là, oui là!

29 déc. 2006

226. La sonate à Bill Gates

Cet article ne vous est pas gracieusement offert grâce à l'appui financier de "MICROSOFT"

C’est Brian Eno qu’a fait le jingle de Windows. Brian Eno la zique de Windows ??? Voyons voir… Brian Eno a fait… la musique… de Windows.

La musique de Windows ? Farpaitement...

La musique que vous entendez quand se lance le système de votre bécane (si vous êtes pas sous Mac ou sous Linux), une espèce de sonate sonnette céleste, un petit dard déconcertant de psychotropie qui au début, si vous avez pas encore l’habitude d’en être rassasiés chaque fois que vous allumez votre machine depuis des années, semble avoir pour mission de vous réinitialiser les neurones.

Eh ben cette mini-pièce musicale n’aurait été écrite et composée par nul autre que par Brian Eno.

Pas plus tard qu’y a très peu de temps, j’écoutais encore sur mon good old Winamp un vieux morceau MP3 de ce musicien si peu conformiste – ‘Here come the warm jets’ – qui date de 1973, année de mon entrée dans le monde aquatique si vous connaissez vos classiques.
Et une fois de plus, je me retrouvai agréablement surpris par ce pot-pourri d’une crudeur certaine , un rock des seventies de première intention, et cet élan expérimental qui a toujours motivé son travail.

Donc avant-hier, Pavo, mon officier en second, se pointe à la passerelle avec un de ces magazines croates - comme il en laisse traîner sur tous les ponts, sur le radar, sous le sondeur, dans le tiroir de la table à cartes, éparpillés un peu partout sur les pupitres, dans le carré, dans tous les chiottes et j’en passe, j’aurai pas la témérité de vous décrire sa cabine - , me montre un article illustré d’une photo et me balance : « Captain’, guess wvhatt it wvas he who thzatt wvhatt make ze musik for Wvindows ? » (scuzez son englé hétéroclite-on rit bien, il a pas encore fini de saizire la prononciassion de sa granmère anglèze mé il s’y mais alors j’garde quand même les scares l’espoir).

« Wvhatt ze holly fuckin’ lollipop is wvhatt thzatt you tryin’ to sing, Pavo ? », je lui demande en tentant d’imiter sa diction inimitable. Irrésistible. Pété de rire. Pas lui.

Quoi qu’il en soit, ce bon vieil Eno aux solos acides et ravageurs que je connais bien et dont je raffole serait aussi l’auteur du fameux jingle qui a peut-être aidé à faire de Bill Gates l’homme le plus riche de l’Eldorado. Putain, j’ai failli passer par-dessus bord. Remarquez, mon second s’est peut-être fourvoyé à se foutre de ma gueule vu que je sais pas lire le serbo-croate et que l’ami Pavo est l’un des plus fieffés embobineurs du comté de Makarskar, mais dans ce cas, à qui faire confiance sur mon rafiot, hein, dîtes le moi, vous qu’êtes perspicaces?

Quand on sait qu’Eno est aussi l’auteur de Memories can’t wait, le jingle choisi par Cristalle B36 pour clore l’interview exclusive mondiovisée que j’ai eu l’honneur et le privilège de lui accorder, c’est à se poser des questions, non ?

Ozren, lieutenant et compatriote à Pavo doublé d’un ami de longue date m’a confirmé la teneur de l’article, alors le doute s’amenuise.
Assurément à moitié fou – quelle mouche à merde l’a donc piqué ? -, Eno a pourtant participé à la confection de trois albums de Bowie : Low, Heroes et Lodger. Il a aussi bossé sur pas mal d’albums conjointement avec John Cale , Kevin Ayers ou encore Nico et son ami Lou Reed, et a été au cœur d’une grande partie de l’âme des Talking Heads, lead vocal et lead guitar sur ce morceau frémissant parmi tant d’autres qu’est Electric Guitar tiré de l’album Fear of Music (Someone control … electric guitars, never listen to … electric guitars : This is a crime … against the state, this is the verdict they reach : pom pom pom pom…). Il a encore participé à la zique du film dont je vous parlais récemment et nommé le Million Dollars Hotel. Mais de là à se fourvoyer avec Microsoft de merde, ça fait un manche. Une perche, même...

Pour ce qui concerne la collaboration entre musicos et industrie, - et la surdose conséquente d’Eno -, je ne peux pour l’instant que vous donner un indice sur une de celles qui se sont enrichies à l’aide du talent de Brian : ‘She moves in mysterious ways.’ Bon, je sais pas si le fait d'avoir appris ce scoop au large des côtes congolaises me fera me lever moins con que l'année dernière mais je vous laisse juges. 

A ciao bonsoir.


24 déc. 2006

225. Le Fil d'Ariane


Ce post n’a pas d’autre titre que celui que je viens de lui donner alors venez pas me prendre la citrouille pour que je le change. Le fil de mes pensées ne me conduisent que vers des trucs moches depuis que j’ai appris la nouvelle.
Et vous, n’avez-vous jamais ressenti quelque chose de noir en regardant passer un fil par le chas de l’aiguille ?

Question merdique, je sais, et vous aurez sûrement du mal à deviner où je veux en venir avec ce genre de trucs à la con. Mais peut-être qu’une partie infime d’entre vous va continuer cette lecture un tout petit peu plus loin, juste pour s’assurer qu’elle va pas rater quelque chose de piquant , d’acide, de mordant ou de captivant.


Je ne suis tombé ni de la dernière pluie ni du dernier grain et je sais que dès que vous aurez passé la fin de cette phrase, la plupart d’entre vous auront déjà mis les voiles car vous n’aurez rien trouvé de caustique… et certains d’entre vous doivent déjà se dire que ça va être un de ces posts chiants comme la mort comme seul l’auteur de ce blog en a le secret. Je suis même surpris qu’il y ait encore du monde à ce paragraphe. C’est vrai, il y a sûrement des posts plus hilarants à lire sur d’autres Blogs en ce moment même. D’ailleurs, quelqu’un vient juste de poster un truc d’enfer sur un de ceux-ci, celui avec un nom accrocheur – vous savez lequel – qui raconte la fois où son chat s’est pris les pattes dans le fil et est tombé dans le trou de l’aiguille des chiottes. Sûrement plus marrant que mon post à moi, je vous le concède. Je comprendrai si vous vous barrez maintenant. Pas de problème. Ce post va pas aller en s’améliorant de toutes manières.

Quoi ? Vous êtes encore là, vous ? Bueno, vu que vous insistez et puisqu’on est plus que tous les deux maintenant, donc dans une relative intimité relationnelle, je peux peut-être en finir avec ce dont je voulais m’épancher tout à l’heure. Vous savez, le truc sur le truc moche qu’on ressent parfois. C’est dur à expliquer. Tu ressens quelque chose, quelque chose que t’as jamais ressenti avant. Ou peut-être que si, mais alors ça fait tellement longtemps dans ce temps relatif que seuls quelques fragments te semblent familiers. Je voudrais appeler ça une émotion, mais je suis pas sûr que le terme soit approprié. C’est une sensation. Est-ce qu’une sensation équivaut à une émotion ? Vous le savez, vous? Et si vous le savez, comment pouvez vous être si catégorique ?


Parce que c’est ce que vous pensez ? Bon, ben je dirai que je ressens ça comme une émotion dans ce cas.


Je n’ai rencontré Ariane qu’une fois une seule. Quelques heures de complicité intense au cours de l’été 2005. Elle avait alors entre 5 et 6 ans, petite cousine à Marylou en vacances par chez nous et qui avait pris l’habitude de se coller à moi – et rien qu’à moi - comme une bernique. Un peu collante je dois l’admettre - même si ma fierté avait enflé comme la grenouille qui se change en bœuf à ce moment là -, mais adorable et pétillante.


Elle est depuis près de 15 jours à l’hôpital Necker à Paname. Plongée par d’éminents spécialistes dans un coma artificiel. Ils restent sceptiques et confondus devant l’ampleur des dégâts. La pauvre choupette a confondu une bouteille de jus d’orange avec une de soude caustique.

Sa vie ne tient plus que par ce petit fil.

Ça me fout tellement les boules que j’ai les tripes qui clignotent. Joyeux Noël à tous.





13 déc. 2006

224. Testicule's story (Eight Ball Deluxe)


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Je suis sûr qu’avec vos esprits critiques et votre grand discernement vous allez remarquer tout de suite que je suis dans un de ces jours où la création régresse face à la dépression, et où mon esprit se barre en couille comme un congolais ( Y a pas que les Ritals qui le font comme vous seriez en droit de le supposer).

Trop de temps de mer, pas assez de séjours à quai, de gazelles ou de safaris. Alors, pour entretenir les pattes de coq que j’ai encore le culot d’appeler mes mollets, me voici parti à faire le tour de mes ailerons de poulet passerelle, 98 pas au bas mot, soit près de 75 mètres le tour. Multipliez ça par le nombre de départements français ( de métropole, d’outre-mer sans oublier les TOMs et autres collectivités territoriales) pour ne pas perdre le compte et vous auraient la distance que je parcours quotidiennement à pince dans les hauts de mon rafiot pour que les pattes de gallinacé dont je vous parlais t’tà l’heure ne se transforment pas en vermicelles.

J’étais donc rendu quelque part dans les hautes sphères de la Haute Savoie quand me revint à l’esprit l’actualité qui fît la Une pas plus tard qu’il y a moins d’une semaine sur les écrans congolicains.

Bon, laissez moi éclairer vos lanternes et résumer : même s’il a déclaré lors de son retour à une presse vendue qui s’inquiétait de sa majestueuse santé que son opération des lombaires s’était bien passée, chacun sait ici au Congoland que c’est sur un des testicules du président Denis Sassou N’Guesso que de réputés chirurgiens parisiens se sont penchés la semaine dernière, sur invitation chiraquienne. N’ayez crainte pour les narines des hommes en blanc, le père Denis a les moyens de s’offrir les fragrances les plus rares comme les plus subtiles.

Retour en fanfare de l’avion présidentiel sur le tarmac de Brazzaville escorté lors de son atterrissage par un escadron d’Eurocopters derniers cris, verbatim de l’arrivée d’Air Force One sur l’aéroport de Bagdad. Pitain, ça jette, p’ésentement.

Descente de l’avion et tapis rouge, garde républicaine grand-fourragée et foule de dignitaires (famille, proches, sbires et porte-flingues) venus larmes aux yeux, costards Armani et pompes en croco aux pieds souhaiter un bon retour au pays au papa de la patrie chérie en pratiquant le baise main de circonstance, le Parrain n’attendant pas moins que les hommages et l’acte de soumission de ses vassaux. Près de six heures de cérémonies infectes pour fêter son retour, plus de dix kilomètres de foule trépidante le long de la route entre aéroport et Présidence, agitant les bras comme une concentration de bigots dans une assemblée évangélique, six heures d’hypocrisie comme vous n’en verrez que rarement dans vos vies pathétiques. A gerber.

Note : Le dernier né du fils de Sassou (4 ans et demi) possède déjà 17 millions de dollars dans sa tirelire. Avec les compliments du pouvoir en place, de Total Fina Elf et de tous nos parlementaires. Comme dit son enculé de grand-père qu’ a jamais cessé de tenter de copier ses homologues de la nation mère, il y a deux ressources naturelles au Congo : Le pétrole et les moustique. À la crème le pétrole, au bon peuple les moustiques…