La Musique des Mots
La musique des mots qui parfois nous surprend
Au hasard d’un regard, au détour d’un chemin
Et dés lors souvent même où personne n’attend,
Qui éveille à nos sens la magie des quatrains,
Qui font vibrer nos cordes comme des cristaux
Pour nous laisser enfin vides mais délivrés
De toutes nos angoisses, tous nos moindres maux,
Est l’art que le ciel prête aux âmes isolées
Qui n’ont que le papier pour coucher leurs pensées…
La musique des mots qui parfois nous éveille
Au rêve d’une amie, souvenir d’un amant,
Qui dicte au papyrus la couleur des soleils
Qui noyèrent nos sens aux fébriles instants
Où ne brûlaient rien moins que les cœurs et la flamme
D’un amour écourté, liaison silencieuse,
Se nourrit du non-dit, se berce au vague à l’âme
De l’amant solitaire ou amours malheureuses
Qui se sentent frustrées de passions généreuses…
La musique des mots ne tient que de la vie
Même si elle nous décrit parfois la mort.
À l'ombre du poète au cœur sans cesse épris,
Conscient, péniblement, à l’ombre de son corps
De la mortalité de vies tant éphémères,
La syllabe bascule en rythmes lancinants
Cherchant par cette valse à graver dans sa chair
Le souvenir furtif d’émotions passagères
Qu’il ne trouvera plus…, du moins sur cette terre.
La musique des mots n’est rien moins qu’inspirante
Lorsqu’ elle vient du cœur, oubliant les instincts
Guidant les pas de l’homme en spirales plongeantes
Vers des abysses noires, vides de levain.
Rêvez ! Gens de ce monde, épanchez sur vos couches
Les mots dont l’Oniriste vous a sus capables !
Ensemencez les donc ! Qu’ils sortent de vos bouches
Et viennent tournoyer autour de vos semblables,
Leur caresser les joues de passions immuables…