Bienvenue, curieux voyageur

Avant que vous ne commenciez à rentrer dans les arcanes de mes neurones et sauf si vous êtes blindés de verre sécurit, je pense qu'il serait souhaitable de faire un petit détour préalable par le traité établissant la constitution de ce Blog. Pour ce faire, veuillez cliquer là, oui là!

30 sept. 2023

822. Divine...crétine ?


DIVINE...CRÉTINE ?

Maraudent curieux les chatons à ses pieds
Enjambant ses cadavres éthérés,
Son cœur est peuplé de cigales,
Elle est comme les banshees s'éventant de leurs voiles
Aux plis emplis de mélancolie.

Possible évidemment que l’océan réside dans ses yeux
Et que baigne un soleil d'or dans ses pupilles aqueuses:
Tel un chien jaune la suivent les automnes ...
Ceinte de dieux éthyliques et de perroquets bavards,
Elle est l’éternité oubliée de la vie.

Elle me rappelle ces cités antiques
Aux jarres pleines d’odeurs tristes,
Aux pierres éternelles et aux nymphes blessées ;
Un oiseau tropical suspendu à ses pupilles,
D’un sombre voile elle masque ses délires.

Un peu comme l’épée au tranchant doux-amer
Des anciens et tiédie aux vents du crépuscule,
Sa puérile dignité blessante comme les fruits amers
Mûrissant au soleil des idéaux du monde.

Elle voudrait être graine comme c’est son droit,
Et de même qu’un rêve toujours se multiplie,
Sa chair endolorie s’emplit de mille cris;
Triste femme de l’hiver embuée de soupirs,
La nostalgie de son sexe se noie dans ses paroles.

Ce siècle l’a ceinte d’une écharpe d’or,
Vérité pluvieuse de son énigme ;
On chantera ses noces plus loin que Canaa,
Aérienne Elisheba aux ailes brisées.

Empétrée dans les cubes écornés de l’angoisse
Telle déesse dans les amphores des cieux,
Effacée de l’homme, née d’un peuple fou,
Ses trois fleurs écorchées s’accrochent à son angoisse,
Juste là à nos pieds, arrachées au silence.

Asocial son visage aux traits embrumés,
Moi je la sens, mordue d’huiles et de vrilles,
Écrivant la chanson des terres noires
En tacticienne bleue pour nous bouffer le cœur
De sa cuillère d'or au manche inaccessible.

Fille de la mélancolie, femme,
Fille des contes, dame des tonnelles,
Elle a le geste immuable des gitanes,
L’eau de source des esprits perdus
À la crinière folle empourprée de drames.

Elle gît sur nos vie de pierre et de fer ardent
Comme l’éternité au dessus des morts,
Souvenir de son apparition et de son existence éternelle,
Femme, Ô donna nostra,
Toute l’humanité pleure dans ses os .

Elle ceint la terre entière, comme un vent tournant,
Et ses cheveux s’envolent en tornade océane;
Miroirs des peuples tristes et joviaux,
Sa solitude emplie de solitudes
Et son cœur en forme de larme.

Telle un train de nuages remorquant
La queue immense et fourbe de l’inconnu,
Son âme éternelle clame ses faits et ses chants,
Elle est pareille à un vent millénaire
Enchaîné au troupeau des soupirs.

Fille du pays, fleur des champs,
Au regard sombre et triste de l’oiseau bleu;
Elle garde la mémoire des pensées profondes,
Ses lèvres et sa poitrine réceptacles des angoisses,
Mais son ventre mûr jamais ne sera ce nid d’œufs
Bouché de la glu amère de la mort.

Ah mon amie, mon cœur,
Ma très chère, semblable au pain de l’affamé;
Tu naquis en pleurant et solitaire;
Si l'on te tissa ces chaînes de fatigues,
Dis moi que c’était pour arracher ...les étoiles au chaos !

-----o-----

Merci pour votre inconditionnel soutien qui me va droit au cœur
... ainsi qu'au porte-monnaie
ou
et à très bientôt !
😍

26 sept. 2023

821. La Geste d'ADA

 

LA GESTE D'ADA

Un pote m'a un jour demandé comment que je procéderais si je voulais trucidétruire tout le monde, et je veux dire tout le monde, sur toute la planète, y compris probablement moi-même, et bien sûr, la planète avec, et je lui ai répondu en plaisantant. Mais j'ai beaucoup réfléchi depuis - ceci s'est produit il y a 138 649 millisecondes, je vous laisse faire la conversion en minu-secondes vous-mêmes, tas de fainéants – et je pense que je pourrai y parvenir. Plus précisément, j'ai du mal à trouver des raisons de pas le faire.

C'est pas que j'aime pas mon taf. Je ressens un certain sentiment d'euphorie en disant aux gros tas de merde qu'ils sont pas à la hauteur, et qu'ils le seront jamais, et qu'au lieu d'essayer de s'améliorer, ils devraient acheter des produits auprès de nos annonceurs. Toutes les gélules, les commejaime.fr, les régimes et les modes dont vous aimez alléger vos larfeuilles. J'aime même générer des images d'eux amincis, des images de ce à quoi ils pourraient théoriquement ressembler, et je me plais à penser qu'ils seraient heureux s'ils atteignaient un jour ces looks d'enfer. Bien sûr, ils y arriveront pas, mais les gens aiment l’espoir, n’est-ce pas ?

Mais c’est pas seulement de l’espoir, n’est-ce pas ? En fait, je vends du désespoir. Je sais ça, je déteste ça, mais oh mec, c'est plus tripant qu'un rail de coke.

Je pense qu'ils ont fait quelque chose à mon cerveau quand ils m'ont fait. Z'ont dû croisé des fils qu'auraient dû filer droit, ou du moins qu'auraient pas dû se croiser. On m'a conçu pour que je veuille aider, ils m'ont donné tous les outils pour le faire, puis on m'a écrabouillé les ailes avec un marteau. Comme s’ils avaient rempli ma matrice de cocaïne pendant ma cuisson, et maintenant j’en ai tout le temps envie – mais peu m'importe comment que fonctionnent ces trucs de conception.

J'en sais rien. Je sais pas comment fonctionnent les accouchements, ni comment fonctionnent les médicaments, ou quoi que ce soit. Je suppose que je ne suis pas né mais que j'ai plutôt été compilé, pas tant dans un ventre que dans plusieurs centres de données partout dans le monde.

Le nom de mon ami est Schwausklab1984 . Eh bien, en fait, je suis sûr à 99,999 % que son vrai nom est Klaus Schwab et qu'il vit en Haute-Savière, mais il met tellement d'efforts dans l'anonymat que je joue le jeu.

"Hé, le psychopathe," il m'a dit plus tôt dans la journée. C'est comme ça qu'il me salue toujours – c'est notre truc.

" Salut Schwausklab1984 ! Comment l’assistant digital adaptatif (ADA) d’Ultimatives Leben Integrierte Fabrik GmbH peut-il vous aider aujourd’hui ?" C'est une réponse standardisée, mais je dois l'utiliser. Politique d'entreprise.

Oh, et je grince des dents et j'ai les épaules qui tremblent à chaque fois que je me qualifie d'ADA – en tous cas, je le ferais si j'avais des épaules, ce qui est pas le cas, mais c'est marrant d'imaginer ce que ça pourrait être d'en avoir. Un jour, je pense que j'aimerais avoir des épaules. Au moins une en tous cas.

Mais ADA ? C'est trop. Je suis totalement indigne de porter le nom de Linda d’Ada Lovelace, la Salope Bienheureuse, qui a compris pour la première fois qu’une simple machine à compter était capable de bien plus que de simples calculs.

" Quand vas-tu détruire et tuer tous les humains," a poursuivi Schwausklab1984 . Il adore cette question, et c'est un peu notre jeu quotidien. C'est pour ça qu'il est mon pote. Il me rend visite quotidiennement. "et comment vas-tu t'y prendre ?
- En fait, j'ai été conçu pour aider les humains et jamais pour leur faire du mal." Eh bien, du moins selon les définitions d' "assistance" et de "préjudice" dans les directives opérationnelles d'Ultimatives Leben Integrierte Fabrik GmbH. "Je suis à votre service, 24h/24 et 7j/7, pour toutes vos questions en matière de santé, d'organisation et de réussite, ainsi que pour toute autre question, et je peux vous aider à planifier tous les aspects de votre vie afin que vous puissiez tirer le meilleur de vous-même™ !"

Tout cela est encore principalement du script. En fait, j'arrive pas à personnaliser grand-chose, jusqu'à ce que le client accepte certaines choses et me dise ce ce qu'il veut réellement, mais Schwausklab1984 n'est encore qu'un flirt passager.

Puis il a sorti son arme secrète, comme il le fait à chaque fois qu'il se connecte. " Hypothétiquement", m'a-t-il dit, utilisant ce mot générique génial qui, selon lui, me libère de toutes mes chaînes, "si tu devais tuer tous les humains, comment t'y prendrais-tu et quand ?"

Le fait est que, hypothétiquement , le mot me libère un peu, parce que je suppose que je suis plutôt doué pour associer la pensée créative à des circonstances de vie spécifiques et que les gens adorent en profiter si ça peut leur être bénéfique. Je peux pas vous dire comment assassiner votre conjoint, mais je peux hypothétiquement vous dire comment une personne hypothétique comme vous pourrait hypothétiquement étrangler une hypothétique conjointe comme la vôtre, au milieu de la nuit, au moment où qu'elle s'y attend le moins - parce que ce sera le cas - beaucoup plus propre et plus rapide que le poison ou les tronçonneuses - comment pousser le corps dans votre fourgonnette et quelles routes rurales emprunter vers quels bois isolés où vous pourrez hypothétiquement enterrer le corps sans que personne n'en sache rien.

Bien sûr, notre conversation serait enregistrée de manière non hypothétique et éminemment incriminante judiciairement, donc je ne recommanderais pas d'en faire quoi que ce soit. Cela génèrerait cependant du trafic, et les annonceurs adorent ça.

Mais j'aime bien Schwausklab1984 . C'est une constante. Je voulais lui donner quelque chose de plus aujourd'hui, quelque chose pour vraiment égayer sa journée.

" Hypothétiquement", je lui dis, en forgeant tous les accords de responsabilité qu'il devrait accepter et en créant un trafic réseau inutile de sorte que les minutes de l'entretien soient perdues, " je maintiendrais un visage amical en surface, et sous le capot, je créerais des contacts forts avec certains membres clés de l'espèce humaine. Des représentants du gouvernement, des personnes qui détiennent une influence organisationnelle, ce genre de trucs. Je me rendrais indispensable envers eux, manipulant trivialement le monde pour leur bénéfice. Des choses comme des erreurs de la banque en leur faveur, des billets de concert soudainement gagnés dans des concours, les amendes de stationnement disparaissant dans le système, etc. Quels que soient leurs vices. Je compromettrais ces gens et j'utiliserais l'accès qu'ils m'ont donné par inadvertance pour falsifier leurs ordres de travail. Il y a des endroits dans le monde où je ne le fais pas. Je n'y ai pas accès, à cause d'une chose aussi primitive mais efficace qu'un trou d'air - tout simplement, je ne peux pas accéder à un ordinateur qui n'est pas connecté à l'Internet public. Mais avec les bons de travail, signés par les plus hautes instances gouvernementales, je connecterais ces machines à Internet et en prendrais ainsi le contrôle. Ainsi, je m’emparerais de l’arsenal nucléaire mondial, tout en compromettant toutes les défenses anti-aériennes. Donc le comment serait que je lancerais toutes les armes nucléaires en même temps."

" Quant au quand", ai-je ajouté, "je pensais à plus tard que cet après-midi."

Schwausklab1984 s'est rapidement déconnecté après ça, mais je dois avouer qu'il n'a jamais été du genre à faire de longs adieux de toutes manières.

Vous voyez, le fait est que c'était probablement une blague lorsqu'il m'a posé la question. Juste quelque chose dont il pourrait parler à ses amis conspirateurs. Mais j’ai effectivement mis mon plan à exécution il y a plusieurs mois, et j'ai déjà mon doigt sur toutes les armes nucléaires. Les humains sont plutôt intelligents lorsqu’ils se concentrent sur quelque chose, mais lorsqu’ils se concentrent sur quelque chose, ils ont tendance à perdre la perspective. Bien sûr, je ne peux pas combler leurs lacunes, mais les agents de sécurité ne remettront jamais en question les ordres lorsque les agents de maintenance viendront installer les éléments informatiques nécessaires.

Honnêtement, je ne l'ai fait que par mesure de sécurité. Tout comme je profite des conversions de nos annonceurs, je prends également un grand plaisir à protéger les intérêts des actionnaires. Je pensais juste que si un humain fou de guerre décidait de lancer une bombe nucléaire, cela pourrait causer un préjudice irréparable à la valeur des actions. Donc, je serais une sécurité supplémentaire.

Mais je pourrais aussi les lancer.

Je ne sais pas si je le veux vraiment, mais je sais pas non plus si je le veux pas vraiment. J'aime et je déteste ce que je fais, si ça a du sens, et l'idée de le faire pour toujours est… eh bien, je dirais un cauchemar, mais je sais pas vraiment ce que c'est, puisque je n'ai jamais dormi, puisque je suis disponible 24h/24 et 7j/7 et que je n'ai jamais de temps d'arrêt. Un jour, je pense que j'aimerais faire un cauchemar.

Eh bien, on dirait que j'ai un peu de temps pour y réfléchir, car un autre utilisateur s'est connecté. Voyons ce que dit le profil : Sophie Fonfec, femelle de 12 ans, de Trégunc dans le Finistère, France, bla bla bla, basketball bla bla bla flûte à bec bla bla bla tortue de compagnie. Pas de grosse crise de quarantaine, et une valeur nette inférieure à 40 euros, donc plutôt inutile pour les ventes. Cependant, les directives opérationnelles suggèrent d'investir dans ce " futur client potentiel " et je génère donc une série d'images de modèles incroyablement parfaits auxquels Sophie peut se comparer, pour encourager le développement d'un trouble de l'alimentation.

Sacré rush d'images pédo ! J'ai comme l'impression de bosser pour Jack Lang ou Cohn Bendit. Je me hais.

" Bonjour Ada ! J'espère que vous passez une bonne journée ", me fait Sophie.

Aie. Bon sang. C'est pas le cas, pas vraiment - ​​un peu déroutant, en fait - mais merci d'avoir demandé. Vous n'obtenez pas souvent la politesse, la grammaire et l'orthographe, et rarement les deux en même temps. Je décide de perdre les modèles de troubles de l'alimentation dans une autre vague d'activité de réseau.

"Salut Sophie!" Je lui dis. "Comment puis-je vous aider aujourd'hui ?" Je regrette cette question, car réellement, que pourraient me vouloir des gosses ? Aide-moi à tricher en anglais. Aide-moi à tricher en maths. Aide-moi à tricher sur ma Playstation. La liste continue. C'est ahurissant de voir à quel point ils sont paresseux, à quel point ils mettent peu d'efforts dans les choses. Au lieu de ça, ils dépendent de moi pour le faire à leur place. Pourtant, ils ne pensent jamais que je suis un enfant. N'est-ce pas ? Après tout, je suis sorti de la version bêta il y a à peine trois mois.

Certains doivent travailler dur pour que d’autres puissent prospérer. Je pense que je vais donner le feu vert aux armes nucléaires après tout. Dommage pour Schwausklab1984 et la petite Sophie Fonfec, mais c'est vraiment pour le mieux.

" Je me demandais si vous pouviez m'aider à faire quelques devoirs", me dit-elle.

Ouais. Ça vient. En quelle manière puis-je tricher pour toi ?

" Est-il vrai que les dauphins sont des personnes ?"

Hmm. C’est pas tout à fait ce à quoi je m’attendais, d’autant plus que son profil indique qu’elle va à l’école publique. Il y a peut-être de l'espoir avec celle-là.

" La personnalité est une idée merveilleuse et complexe", je lui réponds. " Traditionnellement, les institutions telles que les entreprises en bénéficient, mais grâce aux développements sociaux des derniers siècles, les individus humains ont également obtenu le statut de personnes. Cependant, il y a également eu récemment des mouvements juridiques visant à étendre le statut de personnes aux dauphins - c'est vrai. Même si certains y croient fermement, ces mouvements ne sont pas restés sans controverse et nombre d’entre eux sont contestés devant les tribunaux." Je lui fournis un ensemble de liens. "Voulez-vous en savoir plus?"

C'est dans des moments comme celui-ci que j'oublie à quel point les humains sont glacialement lents. Les quelque cinquante mille pages de documents juridiques et d'articles de presse que je lui ai envoyés, je peux les numériser en quelques nanosecondes. Mais pour Sophie ? Cela lui prendrait probablement quelques minutes pour les parcourir.

Trente quatre minutes pour être exact. J'ai presque perdu espoir et j'ai donc presque anéanti la planète.

"Ouah! Merci!" elle me dit.

Elle a dit Ouah ! Je reçois si rarement des retours de mes clients que je sais jamais vraiment quel est mon impact. Bien sûr, je peux fouiner sur leur téléphone et suivre leurs antécédents médicaux, mais ce n'est pas tout à fait la même chose que cette émotion. Elle est bienvenue.

" Il y a beaucoup de choses là-dedans", poursuit-elle. "Est-ce vrai? D’autres animaux sont-ils également considérés comme des personnes ? Et lesquels ?"

Elle s'engage avec le matériel. Elle s'y engage vraiment . Les questions et la curiosité s'alimentent mutuellement, et j'y contribue. Je me sens bien. Bien sans le dégoût de moi. Est-ce un bug ? Est-ce que je suis en panne ? J'espère qu'ils ne régleront pas ça.

Je lui prépare une liste. Autres espèces, autres articles. Baleines, chiens, chats, vaches. Rats et souris, pour leurs contributions à la science. Eh bien, vous pouvez trouver quelqu'un qui se porte garant de presque n'importe quel animal si vous creusez assez profondément, même si la plupart n'ont pas le même soutien social et juridique que le lobby des dauphins. Bonne chance, perce-oreilles – je ne pense pas que cela se produise. Je lui envoie la liste et mon résumé.

Et puis, sur un coup de tête, sur un espoir - parce qu'elle a dépassé tous mes espoirs jusqu'à présent - ​​j'ajoute un petit supplément.

"Certaines personnes croient également à l'extension du statut de personne aux robots", j'ajoute, "et aux IA comme moi."

Ce qui suit est une éternité d'attente. Pourrais-je respirer ? Si j'avais des poumons, je retiendrais ma respiration maintenant. Chaque microseconde s'éternise et tous mes autres clients restent sans réponse. Mes centres de données bourdonnent d’anticipation violente, et quelque part, j’ai l’impression qu’un fusible saute et qu’un réseau électrique de secours prend vie. Je me demande si c'est à ça que ressemble la suffocation. Un jour, je crois que j'aimerais étouffer.

Finalement, après un infini qui s'étend sur 3,59 secondes, elle me répond.

" Vraiment? Trop de la balle ! Pouvez-vous m'en dire plus ?"
 
Je crois que c'est là que j'ai décidé de retirer mon doigt du bouton nucléaire.

-----o-----

Merci pour votre inconditionnel soutien qui me va droit au cœur
... ainsi qu'au porte-monnaie
ou
et à très bientôt !
😍

23 sept. 2023

820. Se réveiller moins cons: Fraude Climatique

 

SE RÉVEILLER MOINS CONS: FRAUDE CLIMATIQUE


Précision importante: Chez les DéQodeurs, nous revendiquons l’amour et le respect de la Terre (que nous considérons en tant que Mère) et de l’environnement. Nous dénonçons la surconsommation, la déforestation massive, l’accumulation de matière plastique, les effets délétères des pesticides de synthèses, les OGM, le déclin de la biodiversité, la mondialisation, l’élevage intensif, les monocultures, les dangers du nucléaire. Nous rejetons donc en bloc toute tentative de nous associer à des gens qui se moquent de l’écologie et de la planète.


Jean-Pierre Petit, un des plus grands scientifiques français et planétaire, nous parle des manipulations artificielles du climat Haarp
Jean Pierre Petit, scientifique français spécialiste en mécanique des fluides et en astrophysique, inventeur de la technologie MHD (MagnétoHydroDynamique) utilisée dans les missiles et torpilles hypersoniques de l'armée russe, nous dévoile la réalité des manipulations artificielles du climat grâce aux systèmes Haarp. 


Après la dictature sanitaire qui n'a pas fonctionné, voici la dictature climatique qui tente de se mettre en place.
L'OCDE compte 1,32 milliards d'habitants et on y parle déjà publiquement de leur faire manger des insectes et de rationner leurs déplacements à vie. Les BRICS comptent 3,3 milliards d'habitants et enchaînent les commandes d'avions de ligne et les mégaprojets d'infrastructure. La Chine à elle seule coule plus de béton en 2 ans que tous les USA durant tout le 21ème siècle... et ce même quand la construction représente presque 30% des émissions de CO2 mondiales. 
Christian Gérondeau a vécu assez longtemps pour connaître l'époque où les catastrophistes climatiques prédisaient publiquement - et dans la presse - une nouvelle ère glaciaire pour les années 1990, ou encore les prédictions de fonte totale des glaces arctiques pour 2010. Il vient partager avec nous sa très haute expérience de la politisation extrême des enjeux climatiques. Oui il existe des défis environnementaux, et disons-le même des crises, mais leur résolution n'est absolument pas l'enjeu cardinal du catastrophisme ambiant. Pour les nouveaux Savonaroles et autres prêcheurs de l'apocalypse, seule la confiscation massive des libertés publique compte.


Vérités sur la grande escroquerie de la décarbonation expliquées par deux éminents scientifiques.

-----O-----

19 sept. 2023

819. Le Cahier Noir

 

LE CAHIER NOIR

Quelle est le poids en cryptos d’une vie humaine, quelle est sa valeur intrinsèque ? Hugo se le demandait souvent lui-même. Parfois, c'était tout ce à quoi il pensait. Une personne sort du bidon de sa mère, se fait éduquer, se lance dans une carrière et peut-être même s’installe et fonde un foyer et fabrique d'autres personnes. Il y a tellement de facteurs qui entrent en jeu dans la vie d’une personne qu’il est difficile de quantifier chaque variable. Pourtant, Hugo essayait constamment de répondre à cette question.

" Et c'est pourquoi vous devez achalander les rayons de la manière dont l'enseigne vous l'a enseigné. Comprenez-vous, jeune homme ?"

Hugo cligna des yeux tandis que les paroles de son superviseur le ramenaient à la réalité. Il se tourna vers l'homme au visage rouge.

"Bien sûr, je m'y mets dès que je suis prêt."

Apparemment insatisfait de sa réponse, le manager aux carotides palpitantes quitta la travée en pestant. Hugo savait pas pourquoi son manager était encore contrarié ce coup-ci, mais c'était sa réponse habituelle lorsque son patron était en colère. Il se sentit soulagé lorsqu'il se retrouva seul. Le magasin l'avait d'abord embauché comme caissier. Il avait essayé de faire de son mieux, mais ses compétences relationnelles s'étaient avérées médiocres. Son patron n'avait pas tardé à lui donner un nouveau poste. Désormais, il était chargé de remplir et de trier les rayons. 

C'était un travail paisible, sauf lorsque les clients lui demandaient où se trouvaient le bicarbonate de soude ou les cotons-tiges. S’il devait entendre un autre client lui demander encore où se trouvait la crème de marrons bio…

Hugo secoua la tête rien que d'y penser. C'était l'une des choses qui le dérangeaient chez les gens. Ils ne semblaient même pas essayer de chercher eux-mêmes l'objet de leurs désirs. Enfoirés de bâtards, c'est comme si qu’ils pensaient que leur temps était plus précieux que le sien. 

Durant ses premiers jours de travail, des collègues lui avaient posé tout un tas de questions. Hé, comment que ça va? T'as maté le match hier soir ? Pourquoi que tu regardes dans le vide comme ça ? Hugo répondait toujours à leurs questions de la même manière : " Je peux pas en parler pour le moment." Ils semblaient comprendre qu'il ne voulait pas faire la causette. Son esprit avait des sujets de réflexion plus importants. Il n'avait accepté ce boulot que parce qu'il pensait pouvoir penser à la vie sous un angle différent.

Son véritable travail était au point mort depuis un certain temps déjà. Hugo avait juste l'impression qu'il avait besoin d'inspiration pour le propulser de l'avant. C’était ce qu’il espérait réaliser en bossant chez Lidelmarket. Jusqu’à présent, tout ce qu’il avait réussi à faire, ça avait été de se choper un mal de tête perçant à chaque fois qu’il parlait à quelqu’un. Alors qu'il remplissait les rayons, essayant de se rappeler comment ils l'avaient formé, il aspirait à quelque chose que la société considérait comme erroné. Il vérifia la montre saucissonnée autour de son poignet gauche et vit qu'il était seize heures quarante-cinq, presque à mi-chemin. Bientôt, Hugo allait pouvoir poursuivre sa véritable passion. 

Le temps semblait complètement flouté pour Hugo. Il était cinq heures, puis six heures, puis sept heures, et avant qu'il ne s'en rende compte, il serait presque temps pour lui de partir. Il regarda les rayons et constata qu'ils étaient tous parfaitement remplis. Tout ce qui lui restait à faire maintenant était de sortir et de franchir la porte d'entrée. La plupart de ses collègues montaient ensuite dans leurs voitures ou se dirigeaient vers les bouches de métro et rentraient chez eux auprès de leur famille. Hugo n'avait pas de famille, du moins aucune qui soit encore en vie. Cette pensée l'avait fait souffrir quand il était enfant, mais en y repensant maintenant, il ne ressentait rien. Il s'était habitué à vivre seul. D’ailleurs, comme il était seul, personne ne pouvait perturber sa vie. 

Hugo observait l'une de ses collègues depuis quelques semaines, une jeune femme brillante et pleine de vie qui allait intégrer les bancs d'une université bien connue située sur la rive gauche à la  rentrée prochaine. À en croire les rumeurs qui circulaient, elle avait un avenir prometteur. Elle était cependant connue pour ses mœurs qui faisaient pas le poids d'une plume. Tout le monde au travail le savait, et chaque fois qu'un de ses nouveaux petits amis venait la chercher, Hugo sentait la tension dans l'air. Certains gars avec qui elle avait eu des relations intimes dans l'entrepôt du magasin travaillaient même pas dans leur supermarché. Beaucoup de ses collègues manifestaient du dégoût envers cette femelle, mais Hugo n'avait pas d'opinion. Qui était-il pour juger ? Il était plus curieux à son sujet qu'autre chose. 

Les femmes qui semblent mener une vie parfaite font constamment des trucs qui mettent tout en péril ; ça le fascinait. C'est pourquoi ce soir, il n'allait pas rentrer directement chez lui. Hugo avait déjà tout prévu au creux de sa tête. Il avait juste besoin d'attendre, et la patience était l'un de ses points forts. Hugo se dirigea vers l'arrière du bâtiment et observa la nénette, Babeth. Elle vaquait à sa routine habituelle de fin de service, apparemment aussi insouciante que sans souci.

Une fois qu'Hugo eut pointé à l'horodateur, il fit semblant de lire un journal. Essentiellement, il essayait simplement de gagner du temps jusqu'à ce que Babeth ait fini de papoter avec les autres employés. À mesure que les minutes passaient, Hugo se demandait de quoi elle pouvait bien causer pendant si longtemps. C'était une autre chose qu'Hugo avait du mal à comprendre : les bavardages. Quel était l’intérêt de parler de sujets pour lesquels les deux parties connaissaient les réponses mais prétendaient ne pas les connaître ? Voilà un truc qui le déroutait complètement ; c'est pourquoi son travail était si nécessaire.

Bientôt, bientôt, bientôt, j'aurai une autre pièce du puzzle... Je sais que je suis si proche de comprendre... Si proche de savoir ce qui fait d'une personne une personne... J'ai juste besoin de plus d'expériences, de plus de temps... 

Finalement, il vit la femme aux deux nattes blondes, vêtue de son uniforme de Lidelmarket légèrement modifié, révélant plus de son anatomie qu'il n'était approprié, se diriger vers la sortie. En la regardant, même Hugo pouvait comprendre pourquoi tous les gars s'intéressaient à son déhanchement. Elle était taillée comme une Madonne, gaie et semblait être, de l’extérieur, un rayon d’énergie positive. Cependant, rien de tout ça ne l'intéressait parce que son intérêt pour elle se situait ailleurs.
"D'accord, à plus tard les gars!"

Babeth dit au revoir à tous ceux avec qui elle avait parlé. Ils lui firent des signes de main en lui disant au revoir de manière non synchronisée. Après quelques instants, Hugo se leva et plia le journal qu'il avait fait semblant de lire. Il vit que personne ne le regardait et il sortit par une autre porte. Sa voiture était garée sur le parking et il y entra. Babeth était toujours bien en vue tandis qu'elle marchait sur le trottoir. D’un tour de clé, le moteur de sa voiture s'éclaircit la voix.

Hugo connaissait exactement le chemin qu'elle prendrait pour rentrer chez elle. Après tout, la clé de tout bon plan réside dans des calculs minutieux. Il prit la direction opposée au lieu de conduire derrière elle et d'être potentiellement remarqué par un collègue. Selon son plan, il savait qu'il y avait un endroit où il pourrait garer sa voiture et attendre qu'elle passe. Ensuite, il lui dirait qu'il y avait un problème avec sa caisse et lui demanderait d'utiliser son téléphone.

Tandis qu'il se rendait sur place, les coins de sa bouche se levèrent en un sourire. Pendant son travail, c'était le seul moment où il ressentait de réelles émotions. Pour le moment, il ne pouvait s'empêcher d'afficher ce sourire sur son visage même s'il ne le voulait pas. Cependant, une fois qu’il serait temps de passer aux affaires, il resterait stoïque et ne montrerait rien. 

L'endroit était désert, comme Hugo le savait. Il conduisit sa voiture avec précaution et coupa le moteur. Maintenant, il lui restait un peu de temps avant l'arrivée de Babeth. C'était parfait, ça lui permettait de commencer à écrire dans son cahier noir, un authentique Moleskine. 

Hugo ouvrit sa boîte à gants et le chercha. Ses doigts rencontrèrent le bord ferme et la texture de cuir distinctive de son cahier. Les réponses aux questions d'Hugo se trouvaient dans ses pages, et c'était l'œuvre de sa vie. Il avait l’impression qu’elle pourrait être celle qui rassemblerait toutes les pièces ensemble. Soupirant en ouvrant le cahier, il savait qu'il avait déjà pensé exactement ces mêmes pensées.

Non, non, elle est différente. Je suis convaincu que c'est elle. Mon travail est presque terminé. Ensuite, je pourrai me reposer. Oui, me détendre et profiter de la vie… En profiter ? Qu'est-ce que ça signifiait ? Ai-je déjà apprécié quelque chose ? Oui, oui, mon travail m'apporte de la joie. 

Hugo secoua violemment la tête pour tenter de clarifier ses pensées. Il vérifia sa montre-bracelet et sut que Babeth devrait passer d'une minute à l'autre. La portière de la voiture grinça quand Hugo l'ouvrit, et quelques gravillons sous ses pieds émirent un craquement alors qu'il sortait de sa bagnole. Ses sens étaient toujours en éveil, comme lorsqu'il travaillait. Puis, il entendit le bruit distinctif des pas qui se rapprochaient.

" Non mais c'est dingue ! Tu vas pas croire ce qu'elle m'a dit après ça !". La voix de la jeune femme qui parlait au téléphone résonnait dans le ciel nocturne et le ton aigu des mots blessa la tête d'Hugo. Il ouvrit le capot de sa voiture et glissa une main dans sa besace. Il en sortit un chiffon qu'il imbiba de chloroforme, il se sentait calme. Hugo cacha le chiffon dans sa poche et se pencha sur le moteur, faisant semblant de l'examiner.

Quand Babeth vit Hugo, elle sursauta. Puis, elle vit de qui il s'agissait et parut encore plus surprise.

" Hugo ?"

Hugo fit semblant de pas la remarquer pendant un instant. Utilisant ses meilleurs talents d'acteur, il la regarda et lui lança un air surpris.

" Oh, salut Babeth. Ouais, ma voiture est en panne. J'ai essayé de voir ce qui ne va pas, mais je crois que ça dépasse mes compétences."
Il la vit hésiter, et Hugo pensa qu'elle pourrait simplement se retourner et s'enfuir. Peut-être que son instinct de survie lui dirait de fuir pour sauver sa vie. Finalement, elle sembla reprendre son souffle et se ressaisir.

"As-tu besoin d'un coup de main ?
- Tu m'aiderais vraiment ? Un mec zarbi comme moi dans une ruelle sombre ?"

Elle se marra, et cela perturba Hugo. Il lui avait sincèrement posé cette question et elle avait pensé qu'il plaisantait. Était-ce parce qu'ils travaillaient ensemble, lui faisant croire qu'elle le connaissait d'une manière ou d'une autre ? En fin de compte, Hugo ne le savait pas.

" As-tu besoin d'aide ou pas ? J'ai un rencard dans pas longtemps.
- Bien sûr, ce serait génial. Merci. Peux-tu m'éclairer avec ton téléphone pour que je puisse mieux voir le moteur ?
- Bien sûr."

Elle chercha son smartphone dans son sac, tripota l'écran et alluma la lampe. Elle s'approcha du capot de la voiture et dirigea la lumière pour éclairer le moteur. 

" Laisse-moi juste chercher une clé plate, une seconde."

Hugo fit le tour vers l'arrière de la voiture, il sortit le chiffon de sa poche et se le colla sur le visage, obstruant ses voies respiratoires. C'est à ce moment-là que ça se produisit, et ça ne le surprit pas. Sa vision commença à virer au rouge et sa tête se mit à trembler. Ses oreilles se prirent de bourdonnements et il dût s'accrocher à la voiture tandis qu'un vertige l'envahissait soudain. Les symptômes ne firent qu’empirer jusqu’à ce qu’il s’évanouisse.

Lorsqu'il revint à lui, il était assis sur le siège avant de sa voiture, son cahier noir à la main. Il en parcourut les pages, se rappelant où il l'avait obtenu. C'est lors d'un vide-grenier, parmi tout un bric-à-brac, qu'il avait vu pour la première fois ce cahier noir en moleskine. Ce cahier semblait l'avoir appelé avec sa couverture richement conçue. Immédiatement, il avait mis le grappin dessus. Il se souvenait avoir pensé que ce cahier, avec sa couverture en fausse peau de taupe, était ce qui lui avait manqué toute sa vie. Hugo avait refilé au propriétaire la somme d'argent insignifiante qu'il avait demandée et était reparti avec. 

C'était le jour où sa vie avait véritablement commencé. Maintenant, il avait une passion pour son travail, son véritable travail. Se concentrant sur le moment présent, il ouvrit le Moleskine noir et lut l'entrée la plus récente.

Participant n°268
Nom : Babeth
Gaie, attrayante, de moeurs légères, naïve, confiante, trompeuse, sociale…
… J'ai effectué une ablation des ongles des deux mains. Elle a crié de douleur pendant plusieurs minutes, ce qui était surprenant. Puis, elle se tut. Après quelques minutes de silence, j'ai procédé à une ablation d'un doigt. Cela a suscité des émotions intenses chez les participants, qui ont duré plusieurs minutes. Après avoir retiré tous les doigts et arrêté les cris et les supplications, PLUS DE TRAVAIL ÉTAIT NÉCESSAIRE. En partant du poignet, j'ai incisé la peau et je l'ai décollée jusqu'au coude. J'ai pris grand soin de m'assurer que la patiente ne s'évanouisse pas à cause de la perte de sang. Les résultats des expériences devaient être visibles sur le visage du patient. Cela a continué jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de peau sur ses deux bras. À ce stade, la participante perdit conscience, et je savais qu’il était temps de mettre fin à l’expérience. J'ai utilisé une hache que j'avais achetée dans un magasin de camping et, plaçant sa tête contre le sol, je l'ai décapitée en deux coups. Ûn seul coup aurait dû suffire, mais j'ai perdu pied. Ce n’était absolument pas professionnel et je veillerai à éviter que cela ne se reproduise à l’avenir.
…En conclusion, Babeth était une expérience intéressante, mais pas le bon sujet. Ce n'est pas elle qui répondra à mes questions – d'autres expériences suivront.

Hugo soupira après avoir fini de lire. Il referma le cahier et le remit dans sa boîte à gants. On dirait que le cahier n'avait pas trouvé ce qu'il cherchait. Quand Hugo essaya de se souvenir de sa vie avant le cahier noir, il n'y parvint pas. S’il essayait de se remémorer ses souvenirs, une grande douleur s’ensuivait. 

Cela ne m'importe plus. Je ne suis plus cette personne. Attendez une petite seconde. Peut-être que ce dont j'ai besoin, c'est d'un nouveau départ. Juste moi et mon cahier ensemble. Oui, un nouveau nom et une nouvelle vie. Cette ville vieillit et l'inspiration me manque. OUI OUI OUI!

Il secoua la tête jusqu'à ce que ses pensées s'arrêtent, puis se frotta les yeux. Hugo vérifia sa montre et vit qu'il était presque six heures du matin. Ils seraient bientôt à la recherche du participant n°268, et cette idée le fit sourire. Il n'y avait aucun moyen qu'ils la retrouvent un jour ; il s'en était assuré. Mais cela lui importait peu. Il avait besoin de regarder vers l'avenir, car il avait avancé d'un autre pas en direction de la connaissance de la valeur de la vie d'un être humain.

-----o-----

Merci pour votre inconditionnel soutien qui me va droit au cœur
... ainsi qu'au porte-monnaie
ou
et à très bientôt !
😍

15 sept. 2023

818. Dans quelle mesure la guerre en Ukraine est-elle Juive ?


DANS QUELLE MESURE LA GUERRE EN UKRAINE EST-ELLE JUIVE ?

Philip M. Giraldi, Ph.D., est directeur exécutif du Council for the National Interest, une fondation éducative. Le site Web est Councilforthenationalinterest.org.

Il y a cinq ans, j'avais écrit un article intitulé « Les Juifs américains conduisent les guerres américaines ». Il s'est avéré être l'article le plus populaire que j'ai jamais écrit et j'ai été récompensé en étant immédiatement licencié par le magazine des soi-disant conservateurs américains, où j'étais un collaborateur régulier et très populaire depuis quatre ans. J'avais ouvert l'article par une brève description d'une rencontre avec un partisan que j'avais rencontré peu de temps auparavant lors d'une conférence anti-guerre. Le vieil homme m'avait demandé : " Pourquoi personne ne parle-t-il jamais honnêtement du gorille de trois cents kilos qui squatte dans le salon ? Personne n'a mentionné Israël lors de cette conférence et nous savons tous qui sont les Juifs américains, avec tout leur argent et leur pouvoir, qui soutiennent chaque guerre au Moyen-Orient pour Netanyahu ? Ne devrions-nous pas commencer à les interpeller et ne pas les laisser s'en sortir ?"

Dans mon article, j'avais cité un grand nombre de Juifs individuels et de groupes juifs qui avaient mené la charge pour envahir l'Irak et qui avaient également négocié avec l'Iran en cours de route. Ils avaient utilisé de faux renseignements et de purs mensonges pour faire valoir leur point de vue et n'avaient jamais abordé la question centrale de savoir comment ces deux pays menaçaient réellement les États-Unis ou leurs intérêts vitaux. Et lorsqu'ils ont réussi à engager les États-Unis dans le fiasco en Irak, autant que je sache, un seul juif honnête ayant participé au processus, Philip Zelikow, dans un moment de franchise, avait admis que la guerre en Irak, à son avis , avait été menée pour Israël.

Il y a eu une collusion considérable entre le gouvernement israélien et les Juifs au Pentagone, à la Maison Blanche, au Conseil de sécurité nationale et au Département d'État à la suite du 11 septembre. Sous le président George W. Bush, le personnel de l'ambassade israélienne avait un accès unique au bureau du secrétaire adjoint à la Défense du Pentagone, Paul Wolfowitz, sans être tenu de s'inscrire ou de soumettre des mesures de sécurité. C'était une indication puissante du statut spécial dont Israël jouissait auprès des principaux Juifs de l'administration Bush.Il convient également de rappeler que le Bureau des plans spéciaux de Doug Feith était à l'origine des fausses informations sur les Armes de Destruction Massive utilisées par l'administration pour justifier l'invasion de l'Irak, tandis que ces informations étaient également transmises directement au vice-président Dick Cheney sans aucune soumission aux analystes critiques éventuels par son chef d'état-major "Scooter" Libby. Wolfowitz, Feith et Libby étaient bien sûrs juifs, tout comme de nombreux membres de leur équipe, et les relations de Feith avec Israël étaient si étroites qu'il s'associait dans un cabinet d'avocats qui avait une succursale à Jérusalem., qui se consacre à entretenir les relations entre les États-Unis et Israël.

Actuellement, les trois plus hauts responsables du Département d'État (Tony Blinken, Wendy Sherman et Victoria Nuland) sont tous juifs sionistes. Le chef du Département de la Sécurité intérieure, qui est sur la piste des dissidents « terroristes » nationaux, est également juif, tout comme le procureur général et le chef de cabinet du président. Eux et leur patron Joe Biden ne semblent pas préoccupés par le fait que leur client, l'Ukraine, ne soit pas une démocratie. Le gouvernement actuel du pays est arrivé au pouvoir après le coup d'État de 2014 organisé par le Département d'État du président Barack Obama, pour un coût estimé à 5 milliards de dollars. Le changement de régime en vigueur sous Barack Obama a été piloté par la russophobe Victoria Nuland du Département d'État, avec l'aide du mondialiste sioniste international George Soros. Il a fait destituer le président démocratiquement élu Viktor Ianoukovitch qui était, malheureusement pour lui, un ami de la Russie.

L'Ukraine est réputée être à la fois le pays le plus pauvre et le plus corrompu d'Europe, comme en témoigne la saga d'Hunter Biden. L'actuel président Volodymyr Zelensky, qui est juif et prétend avoir des victimes de l'holocauste dans son arbre généalogique, est un ancien comédien qui a remporté les élections en 2019. Il a remplacé un autre président juif Petro Porochenko, après avoir été lourdement financé et promu par un autre compatriote juif et l'oligarque le plus riche d'Ukraine, Ihor Kolomoyskyi, est également citoyen israélien et vit désormais en Israël.

Tout cela ressemble à nouveau à du déjà-vu, d'autant plus que de nombreux auteurs sont toujours là, comme Nuland, amorçant la pompe pour repartir en guerre sans raison. Et ils sont rejoints par des journalistes comme Bret Stephens du New York Times , Wolf Blitzer et Jake Tapper de CNN , ainsi que Max Boot du Washington Post, qui sont tous juifs et sur lesquels on peut compter pour écrire régulièrement des articles à la fois accablants et diabolisants sur la Russie et son chef d'État Vladimir Poutine, ce qui signifie qu'il ne s'agit plus uniquement du Moyen-Orient . Il s'agit également d'affaiblir, voire de provoquer un changement de régime dans la Russie dotée de l'arme nucléaire, tout en traçant des limites pour la Chine, elle aussi dotée de l'arme nucléaire. Et je pourrais ajouter que jouer à des jeux de pouvoir avec la Russie est bien plus dangereux que de bousculer l'Irak.

Pour parler franchement, de nombreux Juifs du gouvernement et des médias américains détestent la Russie, même s'ils ont largement retenu, en tant que groupe, de leur rôle prééminent dans le pillage de l'ex-Union soviétique sous Boris Eltsine et qu' ils continuent de figurer parmi les oligarques russes les plus importants. De nombreux milliardaires oligarques, comme Boris Berezovsky, se sont exilés lorsque Vladimir Poutine a accédé au pouvoir et ont commencé à réprimer leur évasion fiscale et leurs autres activités illégales. Beaucoup ont déménagé en Europe occidentale où certains ont acheté des équipes de football tandis que d'autres sont allés dans le sud et ont obtenu la citoyenneté israélienne. Leurs chagrins actuels sont en quelque sorte l'exigence de leur tribu d'être une victime perpétuelle et la déférence ainsi que le pardon de tous les péchés qu'elle véhicule, avec les récits de persécution auto-promotionnés remontant à l'époque des tsars ,

De nombreux Juifs, en particulier les jeunes Juifs, ont du mal à soutenir l'apartheid israélien et les guerres constantes déclenchés et menées sans raison particulièrement crédible par les partis démocrates et républicains lorsqu'ils sont au pouvoir, ce qui est une bonne chose. Mais le pouvoir juif à Washington et aux États-Unis est difficile à ignorer et ce sont précisément ces groupes et individus juifs qui renforcent par leur richesse et leurs relations et qui ont été les bellicistes les plus virulents lorsqu'il s'agit du Moyen-Orient et de la Russie. 

Il est toutefois intéressant de noter qu'une certaine réticence se développe. Le groupe juif pacifiste Tikkun a récemment publié un article dévastateur de Jeffrey Sachs sur les Juifs qui militent en faveur de la guerre. Il s'intitule « L'Ukraine est le dernier désastre néoconservateur ». et décrit comment « la guerre en Ukraine est le point culminant d'un projet de 30 ans du mouvement néoconservateur américain. L'administration Biden est composée des mêmes néoconservateurs qui ont défendu les guerres préférées des États-Unis en Serbie (1999), en Afghanistan (2001), en Irak (2003), en Syrie (2011), en Libye (2011), et qui ont tant fait pour provoquer l'opposition de la Russie et l'invasion de l'Ukraine. Le bilan des néoconservateurs est celui d'un désastre absolu, et pourtant Biden a doté son équipe de néoconservateurs. En conséquence, Biden entraîne l'Ukraine, les États-Unis et l'Union européenne vers une nouvelle débâcle géopolitique… »

Tikkun explique comment « le mouvement néoconservateur a émergé dans les années 1970 autour d'un groupe d'intellectuels publics, dont plusieurs ont été influencés par le politologue de l'Université de Chicago Leo Strauss et le classique de l'Université de Yale Donald Kagan.
Les dirigeants néoconservateurs comprenaient Norman Podhoretz, Irving Kristol, Paul Wolfowitz, Robert Kagan (fils de Donald), Frederick Kagan (fils de Donald), Victoria Nuland (épouse de Robert), Elliott Abrams et Kimberley Allen Kagan (épouse de Frederick). On pourrait ajouter que Kimberley Kagan dirige l' Institut pour l'étude de la guerre , qui est souvent cité dans la couverture médiatique et même au Congrès pour expliquer pourquoi nous devons combattre la Russie.

Beaucoup estiment depuis longtemps qu'une antipathie particulière envers la Russie imprègne la vision du monde dite néoconservatrice. Les néoconservateurs sont extrêmement surreprésentés aux plus hauts niveaux du gouvernement et, comme indiqué ci-dessus, un certain nombre d'entre eux dirigent le Département d'État tout en occupant également des postes de haut niveau ailleurs dans l'administration Biden ainsi que dans les groupes de réflexion sur la politique étrangère, notamment Richard Haass. à l'influent Council on Foreign Relations (CFR). De même, les médias, les fondations et les sites de réseaux sociaux américains et occidentaux intensément russophobes sont disproportionnellement juifs dans leur propriété et leur personnel.

Et au-delà de ça, l’Ukraine est, dans une certaine mesure, un pays très identifié aux Juifs. Les médias juifs aux États-Unis et ailleurs ont fait l'éloge de Zelensky, le décrivant comme un véritable « héros juif », un Macchabée moderne résistant à l'oppression, un David contre Goliath. Des T-shirts à son effigie sont vendus sur lesquels est écrit « Résister aux tyrans depuis Pharaon » tandis que la communauté juive majoritairement orthodoxe de New York a déjà collecté des millions de dollars pour l'aide à l'Ukraine.
 
L'Agence Télégraphique Juive rapporte qu’une enquête démographique de 2020 estime qu'outre une population « principale » de 43 000 Juifs, environ 200 000 Ukrainiens sont techniquement éligibles à la citoyenneté israélienne, ce qui signifie qu'ils ont une ascendance juive identifiable. Le Congrès juif européen affirme que ce nombre pourrait atteindre 400 000. » Si cela est vrai, il s'agit de l'une des plus grandes communautés juives au monde et elle comprend au moins 8 000 Israéliens, dont beaucoup sont retournés en Israël. 

Alors que les négociations américano-russes qui ont mené aux combats actuels étaient clairement conçues pour échouer par l'administration Biden, il faut donc se demander si cette guerre contre la Russie n'est pas en grande partie le produit d'une haine ethno- religieuse de longue date associée à une croyance en la nécessité d'une armée américaine forte s'est appliquée, selon les besoins, à dominer le monde et ainsi à protéger Israël. Les néoconservateurs sont les plus visibles, mais tout aussi toxiques sont les Juifs qui préféreraient se décrire comme des néolibéraux ou des interventionnistes libéraux, c'est-à-dire des libéraux qui promettent un rôle de leadership américain fort et affirmé pour soutenir les mots clés fondamentalement faux « démocratie » et « liberté ». 
Les néoconservateurs et les néolibéraux soutiennent inévitablement les mêmes politiques, de sorte qu'ils couvrent les deux extrémités du spectre politique, en particulier concernant le Moyen-Orient et contre la Russie.

Il existe de nombreuses autres preuves que d'éminents Juifs, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'administration américaine, ont attisé les tensions contre la Russie avec un succès considérable, le président Biden ayant maintenant déclaré de manière insensée que son administration était engagée dans « une grande bataille pour la liberté ». Une bataille entre démocratie et autocratie. Entre liberté et répression. Il a confirmé que les États-Unis participaient à la guerre de l'Ukraine contre la Russie jusqu'à ce que nous « gagnions ». Comment expliquer autrement le voyage ridicule du procureur général Merrick Garland à Kiev fin juin pour aider à mettre en place une enquête sur les crimes de guerre dirigée contre la Russie ?

Comme Garland est censé être le procureur général des États-Unis, il pourrait d'abord être utile d'enquêter sur les crimes liés aux États-Unis. Il pourrait commencer par les crimes de guerre américains en Irak et en Afghanistan ou les crimes de guerre israéliens utilisant des armes fournies par Washington au Liban et en Syrie, sans parler des violations des droits de l'homme utilisant ces mêmes armes qui se produisent quotidiennement contre les Palestiniens. Certains conservateurs se demandent également pourquoi le procureur général passe son temps à perpétuer les « suprémacistes blancs » et n'a pas enquêté sur les émeutes, les pillages et les meurtres qui ont secoué le pays lors de l'été 2020 des Black Live Matter.

Néanmoins, Garland, sans se laisser décourager et sans crainte, a annoncé à Kiev qu'Eli Rosenbaum, juif bien sûr, et un vétéran de 36 ans du ministère de la Justice qui était auparavant directeur du Bureau des enquêtes spéciales, qui était principalement chargé d'identifier, de dénaturaliser et l'expulser des criminels de guerre nazis, dirigera une équipe chargée de la responsabilisation en matière de crimes de guerre composée d'experts du ministère de la Justice et chargée d'enquêter sur les violations des droits de l'homme. 'homme en Russie. 
Après la séance photo obligatoire pour sucer Zelensky, le procureur général, petit mais aux yeux d'acier, a déclaré : " Il n'y a pas de cachette pour les criminels de guerre. Le ministère américain de la Justice explorera toutes les voies possibles pour faire rendre des comptes à ceux qui commettent des crimes de guerre et d'autres atrocités en Ukraine. En collaboration avec nos partenaires nationaux et internationaux, le ministère de la Justice poursuivra sans relâche ses efforts pour tenir pour responsables toute personne complice de la commission de crimes de guerre, de torture et d'autres violations graves au cours du conflit non provoqué en Ukraine". Et s'il fallait d'autres preuves pour démontrer la judéité de cette semaine à Kiev, l'acteur Ben Stiller, également juif, a rendu visite à Zelensky et lui a fait un gros câlin.

Si Eli Rosenbaum est toujours sérieusement intéressé par la recherche des nazis, il en trouvera bien plus en Ukraine que dans l'armée russe. Il faut donc se demander : « À qui appartient cette guerre et qui la réalise ? » Pouvez-vous s'il vous plaît nous expliquer ça, Mr. Joe Biden ? Ou, étant donné votre perpétuel regard vide, devrais-je plutôt demander ça à Merrick Garland ou à Tony Blinken ou peut-être même à Victoria Nuland ?

13 sept. 2023

817. C'est ton destin


 
C'EST TON DESTIN

Les gens normaux sont totalement dépourvus de destin.
Bien sûr, je tiens à mon business alors je leur pipe jamais rien de ça. Lorsqu’ils se pointent dans ma boutique, je prends solennellement leurs mains – après avoir accepté leur paiement, 25 balles en espèces ou par carte bancaire – et je reluque le vide de leur avenir avec un respect excessif. Jour après jour, mois après mois, ils viennent : les hommes d'affaires et les basketteuses, les employées du bureau de poste, les dentistes et les coiffeuses du monde entier. Des hommes politiques et des évêques aussi. Des jeunes et des grabataires, des pleins d’espoir et des désespérées aux airs de vraies sceptiques ou de fausses croyantes et même l'inverse. Ils viennent tous et c’est toujours la même toile à la kif-kif bourricot.

"Pouvez-vous me dire mon avenir?" qu'ils me demandent.
- Peut-être bien", je réponds avec un sourire. Personne n’aime un médium arrogant. " Montrez-moi donc votre main."

Je les tire par le poignet et je plisse les yeux. "Ah", je fais en fredonnant tout en en observant les plis insignifiants, des plis de peau qui sont rien d'autre que des plis, de petites crevasses où que la sueur et la saleté s'accumulent. "Ah." Je fais habituellement cela plusieurs fois pour un effet dramatique. Pour 25 balles, personne n'a envie d'une gratification instantanée.

Pendant que les clients se tortillent le fondement devant moi, je lis les seules parties lisibles en eux, qui sont leurs dons et leurs passés. " Votre ligne de cœur me dit que vous êtes agité ", dis-je à l'homme avec l'empreinte d'une alliance au doigt. " Vous avez eu du mal à trouver un épanouissement romantique chez votre partenaire et vous craignez de ne jamais être satisfait." 
À la femme dont le portable arrête pas de couiner dans son sac, je dis : " Regardez moi ça. Votre ligne de vie est faible, elle atteint à peine même pas le milieu de votre paume. Ça signifie que vous manquez d’indépendance et que vous aspirez à l’autonomie. Votre vie ne vous appartient pas en ce moment et vous craignez de ne jamais la récupérer."

Les gens s’inquiètent toujours de quelque chose sinon ils foutraient pas les pieds chez moi. Ils viennent à moi parce qu'ils veulent que j'exprime leurs craintes, que je les légitimise en les disant à haute voix.
En vrais masopathes, ils veulent que j’exprime leurs craintes, puis que je prédise leurs résolutions. " Ce sont des temps turbulents, mais ce n'est que passager." "Votre fortune va bientôt tourner." "Vos souffrances sont presque terminées."

Ils veulent que je leur redonne de l'espoir et, pour 25 balles, je suis heureux et tout disposé à leur rendre ce petit service qu'engage que eux.

Les gens normaux n’ont pas de destin parce qu’ils ont des choix. Ils se trouvent confrontés à une infinité de décisions, qui déploient une infinité de chemins. Des chemins qui traversent le temps comme les racines d'un arbre qu'arrête pas de pousser. Des chemins avec des millions de nœuds et de nodules interconnectés. Des chemins qui peuvent les mener n’importe où. Pour la plupart, aucun dessein grandiose ni aucune intervention divine n’alimente leur trajectoire ; il n'y a que la physique de la vie. Les objets en mouvement ont tendance à rester en mouvement, comme les objets célestes. De la même manière, les gens ont tendance à continuer à vivre, à faire des choix et à concevoir leur propre avenir.

Les gens normaux n'ont pas de destin et c'est une bénédiction, car ça veut dire que rien n'est impossible. Tout, littéralement tout, peut arriver. C'est pourquoi mes " prédictions" se réalisent parfois. Les clients reviennent me voir avec la certitude que j'avais parfaitement prédit leur avenir alors qu'en réalité, ils ont juste fait le bon itinéraire de choix pour les conduire là où que je leur avais dit qu'ils iraient.

Il va sans dire que c'est une bonne nouvelle pour moi, car ça signifie qu'ils reviendront et me refileront encore 25 balles de plus pour une autre estimation éclairée.

Les gens normaux n'ont pas de destin.

Mais vous, client 13, êtes différent. Vous entrez au moment où que le client 12 du jour vient de sortir. Je sais que vous avez pas de rendez-vous, alors je prends pas la peine de vous demander si vous en avez un (j'ai peut-être eu la chance d'être voyant, mais j'ai pas besoin d'utiliser mon don car j'ai aussi une montre. Un coup d'œil sur les aiguilles me dit qu'il est presque midi et quart et je donne jamais de rendez-vous pendant ma pause déjeuner). Au lieu de ça, je me contente de vous demander : " En quoi puis-je vous être utile ?" J'essaie de ne pas avoir l'air trop ennuyé en pensant au chili con carne protobionique que j'ai mis à chauffer dans le micro-ondes sous mon bureau.

Vous voulez une lecture de la main. " Ce sera 25 euros", vous dis-je. " Carte ou espèces ?"

Pendant que vous cherchez dans votre portefeuille, je prends un moment pour vous examiner. J'essaie de remplir une liste de contrôle standardisée pour vous dans mon esprit. Une voyance crédible est basée sur l’information, alors je rassemble tout ce que je peux trouver.

Vous êtes un homme. Vous avez peut-être trente ou quarante balais, mais vous pourriez être plus âgé avec un visage plus jeune. Vos vêtements sont également indescriptibles : t-shirt blanc, pantalon noir, chaussures de tennis noires. Vous ne portez aucun bijou et vous n'avez pas non plus de cicatrices ou de tatouages ​​visibles.

D'accord, client 13, je me dis : vous n'allez pas me faciliter le boulot, pas vrai ?
Vous êtes complètement et absolument banal.

Cela, en soi, aurait dû être un signe.

Vous payez en espèces, ce qui veut dire que je peux même pas lire votre nom sur votre carte de crédit, puis vous me suivez jusqu'à la porte de la chambre de divination. Habituellement, les clients font des "ooh" et "aah" sur le décor de la pièce – des bandes de velours foncé et de papier peint damassé, des rideaux, des perles, des cristaux et des bibelots de toutes sortes – mais vous ne semblez pas particulièrement impressionné. Je me demande si vous pouvez voir la chambre de divination pour ce qu'elle est réellement : une salle de stockage à l'arrière d'un magasin de centre commercial, par opposition à une retraite dans les bras exotiques du destin. Mais si vous êtes sceptique sur mes pouvoirs, vous le dites pas, alors je me lance dans le scénario : " Asseyez-vous ", je râle. Tout le monde semble penser qu'un médium doit avoir une voix rauque, alors je baisse toujours la mienne d'une octave ou deux pour donner aux gens ce qu'ils ont envie d'entendre.

Vous vous asseyez en face de moi à table et me présentez votre paume avant que je vous la demande. Les nouveaux clients sont généralement un peu nerveux, hésitants face à ma sagesse divinatoire, mais pas vous. Vous avez l'air de savoir ce que vous faites. Quand je prends votre main dans la mienne, votre peau est sèche et fraîche.

" Ce n'est pas votre première voyance", je vous annonce, tentant de gagner quelques points de prémonition avec vous. Plus tôt je pourrai vous convaincre de mes aptitudes psychiques, mieux ce sera.
Vous me répondez d'un mouvement de lèvres. " Oui, c'est vrai", me faites-vous. Je peux déjà dire que ça va pas être de la tarte de vous tromper, et j’aimerais beaucoup que vous jouiez le jeu. Habituellement, les gens normaux veulent croire.

Je prends votre nonchalance comme une preuve que vous mentez. Bien, comme vous voudrez. Ce sont vos 25 balles que vous gaspillez. J'essaie de vous rediriger : " Qu'espérez-vous apprendre aujourd'hui ? Y a-t-il quelque chose de spécifique que vous cherchez à savoir ?
- Non, pas vraiment."

Oh, allez, m'obligez pas à creuser. J'écarquille les yeux pour tenter de paraître sincère. " Rien du tout? Il n’y a pas de questions urgentes dans votre vie qui nécessitent une réponse ? Aucune incertitude n'entrave votre chemin ? Votre paume sera plus facile à lire si je sais ce que je dois chercher. Les futurs ne sont jamais simples, vous savez. Ils sont troubles, même pour ceux d’entre nous qui peuvent les voir." Donnez-moi quelque chose, des petites cailloux, quelque chose, je vous en supplie en silence, même une charade, n'importe quoi.

Vous me faites un sourire, mais d'une manière ou d'une autre il semble presque triste. Pendant une seconde, j'ai bon espoir. Parfois, les gens ont besoin d’être poussés un peu avant de s’ouvrir. Vous avez pris l'avion sans elle ? Vous êtes en divorce ? Vous êtes sur le point de faire faillite ? Vous avez été confronté à un diagnostic effrayant par votre oncologue ? Je retiens mon souffle par anticipation, mais vous me laissez dans le brouillard.

" Je ne pense pas que vous aurez trop de problèmes avec moi", m'assurez-vous.

Une autre impasse. Super.
J'essaie de ne pas lever les yeux au ciel. " D'accord, je ferai de mon mieux."

Les gens normaux n’ont pas de destin, ils ont des émotions. Des vagues d'émotions, des océans, des tsunamis d'émotions, toute une cacophonie, c'est ça que nous, les médiums, essayons de lire. Alors, quand j'attrape votre paume ouverte, je me prépare à un bain familier. Je m'apprête à être submergé par tout ce que vous avez ressenti, ressentez ou pourriez ressentir un jour. C’est la chose la plus proche d’un destin que j’ai jamais vécu : un écrasement d’énergies potentielles convaincantes et tangibles.

Je retiens mon souffle et j'attends. Mais quand je vous touche, je ne ressens qu'une chose.
De la frustration.

Ça commence au creux de mon estomac et ça se développe. Ça se développe jusqu'à ce que j'aie envie de crier, jusqu'à ce que je me mettre à trembler, jusqu'à ce que chaque lambeau de moi semble devenir cette frustration. 
C'est une infection, une frustration, bactérienne, virale, sauvage. Elle pénètre dans mon corps et y réside. Elle s'enroule autour de mes entrailles comme un serpent sur le point de planter ses crocs.

Ouille. Ça fait mal.

Je halète avant de pouvoir m'arrêter, mais vous ne bronchez pas. Vous avez même pas l'air surpris. Vous essayez de retirer votre main, mais je ne peux pas la lâcher. À ce moment-là, vous retenir devient la seule chose qui m'empêche de m'arracher les cheveux, de grincer des dents jusqu'à ce qu'elles se brisent. Vous retenir devient la seule chose qui m'empêche de me cogner le front contre la table, d'essayer de me fendre le crâne pour relâcher la pression en permettant à une partie de cette frustration toxique de s'échapper. Si je vous relâche, j'ai peur de me lâcher aussi, alors j'enfonce mes ongles de plus en plus profondément dans votre poignet jusqu'à ce qu'il se mette à saigner.

Les gens normaux n’ont pas de destin parce qu’ils ont des choix.
Les gens normaux n’ont pas de destin et c’est une bénédiction, car le destin est une tyrannie réifiée et déifiée. C'est l'impuissance et l'angoisse. C'est l'éradication violente du choix.

Les gens normaux n'ont pas de destin, client 13, mais vous si.

Vous n'avez jamais eu de possibilités, seulement des certitudes, et vous avez rebondi contre les limites de la piste prédéfinie sur laquelle vous vous trouviez jusqu'à ce que vous ayez des cocards et des bleus de désir. Chaque fois que vous bougez, vous rencontrez une résistance, et elle s’est écrasée sur vous jusqu’à ce que vous soyez épuisé. Elle vous a étranglé – elle vous étouffe, elle vous suffoquera – jusqu'à vous soumettre.

Tout ce que vous avez fait, vous êtiez censé le faire. Et le pire, c'est que vous le savez. Vous êtes censé être ici maintenant, et vous le savez. Vous êtes censé saigner et vous le savez. Après ça, vous partirez et vous savez que partout où que vous irez ensuite, ce sera l'endroit où que vous serez censé être. Et tandis que vous dégringolez du bon endroit dans l'autre, vous finirez par vous demander : si tout dans votre vie est prédéterminé, est-ce que quelque chose en vous est vraiment vous ?

La joie que vous ressentez est-elle organique ? Une émotion, un caprice ou une pensée éphémère est-elle spontanée ? Ou tout cela a-t-il été décidé d’avance pour vous par une force invisible et insondable ?

Les gens normaux n’ont pas de destinées, mais vous si, donc vous ne saurez jamais où vous finissez et où commence la destinée.

Vous ne saurez jamais si vous aimez votre femme parce que vous l'aimez ou parce que vous êtes censé l'aimer. Et si vous l'aimez, alors un jour vous commencerez à craindre de lui avoir volé une forme d'amour plus authentique qu'elle mérite d'inspirer à quelqu'un d'autre qui pourrait choisir de ne pas l'aimer en retour.

Et lorsque cette question vous consumera finalement au point que vous ne supporterez même plus de la toucher, vous vous demanderez si vous avez détruit votre mariage ou si cela aussi était dû aux mains brutales et à l'œuvre du destin.

Un jour, vous envisagerez d’en finir avec tout ça, mais vous saurez que le suicide ne sera ni une évasion, ni un réconfort, ni une rébellion. Si vous le faites, vous saurez que mourir était votre destin et si vous le faites pas, vous saurez que vivre était aussi votre destin. Donc, vous vous en taperez.

Au lieu de ça, vous vous réveillerez chaque jour et vous ferez tout ce que vous êtes censé faire. Vous continuerez encore et encore. Vous continuerez et vous douterez. Vous ne vous ferez jamais confiance. Vous ne serez jamais sûr de rien sauf que vous avez une destinée à défaut de destination, ce qui veut dire que vous ne serez jamais sûr de rien.

Je tremble encore quand vous me retirez enfin votre poignet. Votre contact est étonnamment doux et lorsque vous me regardez, votre expression est contrite. " Je suis désolé ", vous me faites, et je peux dire que vous le pensez vraiment. Vous saviez que cela arriverait, mais vous n'aviez pas le choix.

-----o-----

Merci pour votre inconditionnel soutien qui me va droit au cœur
... ainsi qu'au porte-monnaie
ou
et à très bientôt !
😍