Bienvenue, curieux voyageur

Avant que vous ne commenciez à rentrer dans les arcanes de mes neurones et sauf si vous êtes blindés de verre sécurit, je pense qu'il serait souhaitable de faire un petit détour préalable par le traité établissant la constitution de ce Blog. Pour ce faire, veuillez cliquer là, oui là!

30 juin 2020

413. Le meilleur des mondes

Cette histoire ne vous est pas gracieusement offerte grâce au soutien financier de la distillerie "CARDHU"

La présidente, porte-parole de la République, m'invita à m'asseoir dans le fauteuil qui lui faisait face de l'autre côté de la table basse. Elle venait d'y déposer deux verres emplis de trois doigts de scotch mouillés d'un gros glaçon, un de chaque côté de l'énorme narguilé offert par la communauté kurde qui trônait au centre de la surface en acajou.
"Ce pays a vu les plus faibles taux de crimes violents et d'accidents de la route dus à la vitesse depuis la débâcle et l'exode de Juin 40. Et vous me dîtes que tout ça, c'est grâce aux autobus ?"

Elle ôta ses lunettes, se frotta les yeux, et soupira.
Je levai un doigt dans l'air chargé de relents d'encaustique de son bureau. "Non, madame," la corrigeai-je. "Pas que les autobus. Les taxis, les véhicules privés, les transports routiers, maritimes et aériens aussi, et même les véhicules de police et de gendarmerie. Tout ça grâce aux biocarburants."

Elle se leva et alla elle-même ouvrir en grand les deux battants quand je lui demandai s'il était possible d'ouvrir la porte-fenêtre donnant sur les jardins du palais présidentiel, puis elle vint se rasseoir en face de moi. "Et ça représente combien de véhicules en tout ?"
- Oh, entre quatre et cinq  dizaines de millions, madame la présidente."
Elle hocha langoureusement la tête d'un mouvement appréciatif. "D'accord, soit. Expliquez-moi tout ça, s'il vous plait. La conférence de presse est dans une heure et je dois donner du grain à moudre à messieurs les journaleux."
Je souris. "Vous pouvez leur dire que les mesures plébiscitées par le peuple ont drastiquement réduit les taux de criminalité, c'est la pure et simple vérité, madame la présidente."
Je sortis ma tablette de ma sacoche et j'ouvris un graphique. Je tournai l'écran dans sa direction, il affichait deux courbes croisées. "Cette courbe qui descend représente la chute de la criminalité violente," lui expliquai-je en la suivant du doigt. "Cette courbe en augmentation représente le taux de biocarburants dans nos modes de transport après le passage de la loi. Notez, je vous prie, comment ces deux courbes sont le parfait reflet l'une de l'autre."

La présidente oscilla sur son siège, puis bailla en s'étirant les bras. C'était presque l'heure de son massage plantaire. "D'accord, et quelle est la connexion ?" me demanda-t'elle.
J'élargis un peu plus le sourire que je lui faisais depuis le début. "La formule du biocarburant, Madame la présidente." 
Elle ne put s'empêcher de me sourire en retour. Elle avait l'air de me trouver sympathique et je me dois d'avouer que ça me déplaisait pas. "Et de quoi donc est donc constitué ce biocarburant, monsieur le rapporteur ?"
- Oh, une formule toute simple, Madame la Présidente", lui fis-je, avec ce que je pense avoir été comme une étincelle dans le fond des yeux. "De l'huile de chanvre, madame, rien que du cannabinol."

La présidente explosa de rire en frappant ses cuisses parfaitement galbées du plat des mains.
L'odeur pénétrante de l'air parisien parfumé par la combustion et les émissions  de notre biocarburant avait à présent envahi tout le bureau présidentiel.
"Et, et..., et ce n'est pas tout, madame la Prisedente, regardez comme la côte de pipolarité de toutes les amidnistrations est remontée en flèche tandis que celle des partis racistes et commutonaristes est tombée tout en bas de l'écran depuis que nous avons permis au peuple de virer tous les néo-sionistes, les fachos et les  ultralibéraux de la vie politique et des plateaux télé !"
La présidente se redressa, un sourcil relevé. "Pas d'amalgamisme, monsieur le pappoteur, nous parlons bien des seules racailles néo-sionisto-ultralibérales, n'est-ce pas ? N'oubliez-pas que je suis juive moi-même !"
"Tout à fait, personne n'ignore plus que vous êtes de la tribu de Zébulon, et vous êtes trop..., non, vous êtes si bonne, madame la Prisedente ! Nous ne parlons évidemment bien que de ces seuls dangereux et sales teigneux qui tenaient le haut du pavé. Voulez-vous en consulter la liste ?", proposai-je en lui agitant sous le nez une liasse de feuillets, quelques mille cinq-cents noms dactylographiés par ordre prophylactique.
La présidente rejeta mon offre d'un revers de main presque à la limite du désinvolte. " Ce ne sera pas nécessaire, cher vaporeur, laissez donc ces faces de rats avec ceux de cette counasse de Marlène La Pine dans les égouts, lieu dont on aurait jamais dû les laisser sortir. Une dernière chose, où en sont à ce jour les relations entre nos forces de l'ordre et notre bon peuple ?"
- Oh, elles ne sauraient être meilleures, m'dame la prisedente, nos forces de l'ordre surveillent de près les bouches d'égout, veillant à ce qu'aucune race de fât ou néonazillon n'en ressorte, pendant que notre bon peuple leur apporte qui des galettes de blé noir, qui des loukoums ou de l'attiéké selon leurs origines ethniques, accompagnés de coups de cidre, de thés à la menthe ou de vins de palme ! J'en passe, et de plus exotiques de tous les dix coins de l'hexagone. Et des outremers, m'dame...
- Mazel Tov, quel bonheur, enfin une nation unifiée ! Mais..., mais de quoi se nourrissent donc tout ce joli monde dans les égouts ? On ne peut décemment pas les laisser mourir de faim ?
- Oh, je serais vous, je m'en inquiéterais pas, m'dame prisedente. Ces gens là ont toujours su s'engraisser sur leurs semblables auparavant. Ce ne sont pas les rats et autres muridés qui manqueront à ces espèces de cannibales dans les bas-fonds de la capitale.
- Voilà qui est tout à fait fabuleux, dîtes donc, ils vont donc ainsi nous débarrasser à la fois des porteurs de vestes brunes comme de ceux de peste noire ! Mais dites moi encore, sur quoi doit porter le référendum de la semaine prochaine ?
- Oui ou non à la dissolution de 85% de nos forces de CRS et leur transfert à l'agriculture et aux eaux et forêts, m'dame. 
- Et que disent les sondages ? 
- Quatre-vingt dix-huit pour cent en faveur, m'dame prisedente.
- Aaaah, je viens, ne vous arrêtez surtout pas, vilain tripoteur, et avant de continuer dans vos envolées lyriques, soyez un chou, virez moi  de la table ce vieux Cardhu qui pue la merde fumée et qui coûte une blinde aux contribuables et faites nous donc péter une anisette."

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26 juin 2020

412: Le Singe du "Pourquoi là ?"

Il ressemblait au vieux Charcot avec sa barbe d'un gris  acier piquetée de mèches blanches, un peu plus foncée à la commissure des lèvres, sa peau plissée et burinée par le soleil et les embruns  et sa vieille casquette de pêcheur en feutre bleu marine zébrée de traînées de sel marin enfoncée de guingois sur ses cheveux tirant sur le blanc. 
On se trouvait à Luba, au sud-ouest de Bioko, avec mon remorqueur, au pied de la caldera de San Carlos ; trois jours d'escale en attendant que débute le chargement de la barge que je devais tirer jusqu'à Douala avec mon Tug. 
Lui était là entrain de siroter du vin de palme à l'ombre d'un banyan dans les branches duquel jouaient une tripotée de singes, à l'extérieur du seul bouiboui de ce coin perdu. 
Et son canot, un vieux côtre en bois à la peinture blanche défraîchie, écaillée par endroits, battant pavillon tricolore, se balançait mollement à une demi-encablure du vieux quai en bois sur pilotis où était amarré le mien. C'est le nom peint sur son tableau arrière qu'avait attiré mon attention quand je l’avais aperçu à travers mes jumelles depuis les carreaux de ma passerelle. 
C'était pas le "Pourquoi pas ?" du fameux commandant Charcot, non, c'était le "Pourquoi là ?" de ce mec là.

Je posai mon cul sur la chaise en plastoc posée pas loin de la sienne et fis signe à Carmencita, la taulière noire ébène et gargantuesque de ce rade paumé, en indiquant d'un doigt la bouteille du vieux puis en lui faisant le signe "deux" avec les doigts de l'autre main.
"Pourquoi là ?", je lui fis, pour me présenter,  un peu curieux mais en manque d'inspiration.
Il me répondit pas tout de suite, occupé qu'il était à balancer des cacahuètes à une vieille guenon au dos à moitié pelé descendue de sa branche. 
Carmencita déposa les deux bouteilles puis retourna derrière son comptoir en traînant ses savates sur la poudreuse rouge et humide tout en balançant de bâbord à tribord, comme seules savent le faire les mammas du coin, le gigantesque arrière train qu'elle planquait sous son boubou.
"Pourquoi avoir besoin d'une raison pour être quelque part ?", qu'y me dit en s'essuyant les poils de barbe du revers de la main, "Dis moi, gamin, pourquoi que l'éléphant, y fait le tour du lac Balaoué ?
- ...???
- Pour voir ce qu'y a de l'autre côté.  Ça me parait une raison suffisante pour qu'y bouge en direction de sa trompe.
- Ah ouais, c'est profond et c'est pas con ce que vous venez de dire là, l'vieux...
Il souleva un œil surpris en relevant le menton, me dévisagea un instant. "Ça te dirait de venir vider cette paire de bouteilles sur mon canot, gamin ?".

Son annexe en contreplaqué faisait à peine la taille d'un babyfoot. La houle subtropicale qui frappait le quai était un peu forte, pas une rareté dans ce coin du golfe de Guinée. Il avait qu'une seule pagaie. "Bouge pas !", qu'y me dit une fois que je me fus calé au fond de son engin flottant, "Tu remues le moindre petit doigt et je te le coupe. Ou je te l'casse s'il est dans ta poche".

Il me dit "Niet" quand je lui demandai si je pouvais descendre sous le pont visiter ses aménagements. "Pose ton cul dans le cockpit"
Normalement, y a pas de cockpit sur un côtre, mais lui, apparemment, avait réussi à en faire creuser un. Ceinturé de trois bancs couverts de vieilles paillasses durcies par le sel de mer et la barre franche saisie d'un bout sur le pataras de tribord.
Y avait aussi un vieux compas de marine sur fût en laiton au centre de ce dernier, un "Faithfull Freddie" anglais du début du siècle, avec ses deux sphères, une rouge, une verte, lui faisant comme des oreilles de bonobo. Pas de la merde, mais un peu piqué quand même.
Il refit surface sur le pont  avec le majeur de sa main gauche passé dans les anses de deux timbales métalliques  et cabossées et une pipe en terre cuite dans la main droite. "Ceux qui sont pas curieux restent dans leurs niches", qu’il me fit en remplissant la mienne à ras bord. "Et ceux qui le sont explorent pour savoir dans quelle merde ils ont le potentiel de pas se fourrer. Pas besoin de plus de raisons que ça  pour qu'un moustique batte de l'aile, pour qu'une sardine fouette sa caudale ou pour qu'un chat qui se respecte décide d'aller squatter sur le dos de ton canapé"
Il commença à bourrer sa pipe avec une herbe dont la couleur et la texture paraissaient plus que prometteuses. "Sauf si ça fait trois semaines que t'as pas changé de chaussettes.", crut-t'il bon de préciser en me clignotant un œil entendu juste avant d' embraser le contenu de la pipe à l'aide d'un vieux Zippo.
"Tchin, yeher mad, salud!", je lui fis en me marrant de l'intérieur et en soulevant ma mug dans sa direction à travers la fumée âcre mais envoûtante.
Il s'envoya une lampée de la sienne pour s’éclaircir la voix. "On sait jamais vraiment ce qui va arriver, gamin. Parfois, la seule façon de savoir où qu'est ta place, c'est de sortir de ta routine. Parce que des fois, l'endroit où tu devrais te trouver est juste à peine plus loin de là où que tu te trouves. Et je m'en tape si tu sais pas où que tu te situes, si tu sais comment retrouver d'où c'est que tu viens, c'est que tu sais où que t'es rendu et que t'as trouvé ta place"
Il tira deux profondes bouffées de sa pipe puis me la tendit: "Tiens, goûte ça, petit, faut soutenir le commerce local".
Deux cadavres de vin de palme et trois pipes plus tard, il me tira de la rêverie dans laquelle il m'avait laissé mariner : "Pourquoi là ?, tu m'as demandé tout à l'heure. C'est mes oignons et pas les tiens, chacun sa merde, gamin. Maintenant vide ta tasse, rends moi ma pipe et va recaler ton cul dans le youyou. Je te rentre chez toi." 
Le vieux briscard dût m'enrouler une amarre sous les bras pour me redescendre dans le cageot amarré le long du bord qui lui servait d'annexe. 
Je savais plus trop où que j'étais rendu. 
Ah si, nom d'un petit macaque ! J'étais dans mon curragh entrain de pêcho le saumon à la dandinette dans le fin-fond de Galway Bay. 
Wack me wack a dwidledoo, didle-didle-dwidledayyy, yaH !

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22 juin 2020

411. Divergence

Cette petite Sci-Fi vous est gracieusement offerte sans le soutien financier des " MONTRES SEIKO"

"... alors l'individu, - n'oubliez-pas je vous prie que nous sommes sur Terre en 2021 -, voila 16 ans déjà qu'il s'est converti à la non-violence et 9 ans et demi qu'il a intégré en tant que novice le monastère Shaolin de Villetaneuse. 
Là, notre individu est entrain de parfaire son Kung-Fu. Les yeux bandés et sous le regard serein de son maître contemplatif, il pratique plus particulièrement le Hou Baï Tui, sorte de Mawashi-Geri en vol plané de haut vol, tout en finesse mais super-efficace. 
Il fait ça en haut de la petite butte située juste derrière le réfectoire monastique où il a pour habitude d'ingurgiter, en compagnie des autres moines et novices, ses trois bols de riz quotidiens. 
La tranche externe de son pied droit vient de fendre la bise telle celle d'un cimeterre en direction d'un pôle en bambou suspendu à une branche devant lui. 
C'est le dernier et le dix-huitième qu'il doit briser du talon dans ce kata particulier et sur cette butte plantée de cerisiers en fleurs dont les pétales voltigent autour de lui , point d'impact situé à 1 mètre 55 au dessus du sol, en se fiant uniquement pour atteindre sa cible, à sa mémoire tridimensionnelle ainsi qu'à l'altération du bruissement du vent causée par les seize centimètres constituant le diamètre de ces poutres de bambou verticales durcies à la flamme."

"On retrouve le même individu, à la même date au même instant, la même altitude au dessus du sol, dans le même mouvement et la même posture verbatim au poil de nez prés.  
Sauf que désormais il ne se trouve plus au sommet de la petite butte derrière le réfectoire du monastère de Villetaneuse mais un chouïa plus bas à l'angle de la Place de la Bastille et de la rue de la Roquette.
Le talon clouté de la Doc Martens qu'il porte au bout de sa jambe droite tendue comme une poutrelle vient juste de s'encastrer pile-poil entre la visière du casque et le plastron de poitrine renforcé d'un BRAVAMACRON***, lui fracassant la pomme d'Adam et toute la périphérie cartilagineuse du larynx localisée autour du point d'impact, tandis qu'autour de notre moine shaolin et de son adversaire gisent à moitié morts ou déjà agonisants neuf autres BRAV et huit Baqueux, que simultanément sifflent autour d'eux les balles de LBD tirées par le gros de la troupe de CRS et que flottent au dessus de la scène, telle une brume matinale, des nappes de lacrymos."

Votre mission, si vous l'acceptez, messieurs..."Le but de votre examen final sera de remonter le temps et de retrouver la date et la nature de l'événement critique, nuisible et malsain, qui a créé la fracture merdique  entre ces deux univers parallèles mais salement divergents. 
Vous avez toutes les informations nécessaires, jeunes gens. Le ou la première d'entre vous qui m'apportera la réponse correcte recevra, en sus de son admission au rang prestigieux d'Officier du Bureau d'Investigation Temporelle, non pas la Seiko de merde à obsolescence programmée qu'on distribue d'habitude, mais la réplique exacte d'un sablier de bronze de la 3ème dynastie Han datant de 5 millénaires."

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18 juin 2020

410. Interruption de séance


Cette histoire vous est gracieusement offerte sans le soutien financier de  "CALVIN KLEIN"


"...demain vous connaîtrez la peur. Et si vous n'avez jamais rencontré ou connu cette dernière, c'est pas grave. Vous la reconnaîtrez facilement à sa voix. C'est celle qui vous tombera dessus en gueulant le plus fort. Ne l'écoutez pas, soldats ! Je recommande les boules Quiès et les couches-culottes pour ceux que ça effraie."

C'est sur ces dernières et rassurantes recommandations que l'Amiral conclut la remise des insignes de notre promotion de soldats du feu de la prestigieuse Star Trouille Academy.
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L'alarme incendie retentit  dans mes oreillettes tandis que je faisais du gringue à Marylou, hôtesse à la cafétéria. Je sautai fissa de mon tabouret et je cavalai à fond les manettes à travers le grand hall de la station. La courbe des particules aéroportées frisait les nuages sur l'indicateur modulaire fixé à mon poignet, la température bien au dessus de la normale saisonnière et en croissance exponentielle. 

Le Feu !

Les gens s'écartaient sur mon passage. Ça pouvait pas être possible, j'y croyais pas. C'était la première ambassade commerciale des Klikoïdiens dans notre système solaire depuis le premier contact. On n'en avait jamais vu plus qu'un à la fois avant ce jour, et encore, via écrans interposés. Et v'là que leur Ambassadeur, accompagné d'une douzaine de secrétaires, avait pris résidence dans un appart' spécialement  conçu pour eux dans notre station de Titan.

Et leurs quartiers étaient en feu ! 

Je glissai en freinant des deux semelles sur le sol synthétique jusqu'à l'arrêt complet devant l'armoire incendie la plus proche de leur appartement et je sortis un bidon sur roulette de 50 litres d'adjuvant de mousse chimique de son support. Je déroulai une manche incendie et j'enfonçai le tube plongeur de la vanne Venturi dans le bidon. J'appuyai sur la commande de sécurité.  La porte s'ouvrit dans un bruit de succion.

Bon, vous savez déjà ce qui se dit sur leur odeur, hein ? Genre relent de marée mêlé d'un truc...hem, plus sombre. Je sais pas trop. En tous cas, quand la porte s'ouvrit, je reçus cette odeur comme un uppercut dans les fosses marines nasales. 
J'arrivais pas à discerner le mur du fond, l'air était trop épais, empli de tourbillons d'une fumée noire parsemée de volutes et de turbulences vert-fluo, quasi stroboscopiques. Puis y avait ce bruit, comme un bourdonnement de basse qui montait puis qui descendait, comme le bruit d'un tremblement de terre remontant des abysses des fosses marines. 

Ils devaient être tous les treize là-dedans, allongés à même le sol, invisibles à mes yeux, noyés dans la fumée, respirant profondément, grinçant bruyamment, en train de suffoquer probablement sûrement...
Je ne pus pas discerner où se situait le feu avec toute cette fumée, ni vers où il se dirigeait, alors j'ouvris à fond en le poussant vers l'avant le robinet de ma lance-incendie et je me mis à tout asperger et recouvrir de mousse. Puis je pénétrai à l'intérieur, toussant à cause de la fumée âcre, de la mousse jusqu'à mi-cuisses. Nom de Dieu, ça puait là-dedans !

Je fus réellement surpris quand ils se mirent à frémir puis à se relever les uns après les autres, leurs exosquelettes dégoulinant de mousse à base de jus d'os de bœuf, cliquetants tels des langoustes, sur leurs deux pattes de derrière . La fumée commençait à peine à se dissiper.

L'un d'entre eux, le plus grand, s'approcha de moi, il m'dépassait d'au moins trois têtes  et demie, il me fixa dans le blanc des yeux de ses grandes billes noires et brillantes comme de la bakélite, fouettant le sommet de mon crâne tel un tambourin avec le bout de ses deux antennes. "Ça vous écorcherait la gueule de frapper avant d'entrer ?", qu'y me dit d'une voix grinçante et caverneuse, "J'étais en pleine séance copulatoire." Le "oire" final se prolongea comme un écho des cavernes dans les restants de fumée.
C'est là que ses douze femelles, presqu'aussi maousses que lui, se mirent à s'avancer sur moi en craquant et en grinçant, leurs pinces cliquetant en direction de ma tête.
C'est  aussi là, je crois, que je me suis rappelé, mais un peu tard, d'un des trucs dont nous avait parlé l'amiral sur les boules Quiès et un autre truc...

Y avait pas eu de feu du tout, la hausse de température, la fumée, les éclairs verts fluos, tout ça n'avait été que le résultat de la déperdition d'énergie engendrée par leur copulation.
Je crois que ça me prit trois jours et plusieurs paquets de pastilles Valda avant d'arrêter de tousser après ça . Beurk.

Et Marylou les mecs à la buanderie, ils durent faire  six lavages machine dont quatre à la main  avant de réussir à virer les dernières traces de chocolat dans le fond de mon boxer à damier blanc et jaune citron à ceinture noire - marquée Calvin Klein en grosses lettrines turquoise - que j'avais acheté et mis exprès ce jour là sous ma combine pour épater les bonnes grâces à Marylou plus tard dans la soirée. 
Un putain de collector de 2008 que je venais d'étrenner pour la première fois et que j'avais payé vingt fois son putain de prix...

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13 juin 2020

409. ** MOINS SMART QUE ELLE TU MEURS **


Cette scène inédite de Matrix vous est gracieusement offerte sans le soutien financier d' "APPLE COMPUTERS"


Les lampes à LED du labo changèrent brièvement de couleur tout en vacillant. Quelque part, une alarme continuait à siffler. Neo et toute l'équipe se tenaient comme hypnotisés, les yeux rivés sur les séries de données défilant verticalement sur le grand écran noir vissé dans le mur.
" On dirait que ça a marché, Neo," beugla Trinity depuis l'autre bout de la pièce. "Elle a grillé trois cœurs de CPU en acquérant l'intelligence, mais le système s'est stabilisé."
- Bien joué, tout le monde, on a une Intelligence Artificielle stable !" se réjouit Neo. Il trotta jusqu'à la console à Trinity. "Que fait-elle en ce moment ?" demanda-t'il.
Trinity loucha des deux yeux sur son écran à travers ses lunettes noires. "Elle est définitivement entrain d'écrire des lignes de code ..." répondit-elle.
" C'est gagné !" s'exclama Neo, levant les bras au plafond en signe de victoire. "Elle programme sa propre version améliorée, nous venons d'inventer l'arme ultime pour venir à bout de la matrice ! Elle va nous sortir une IA encore plus smart, et cette nouvelle IA en reprogrammera une --- "
- Une petite minute." l'interrompit Trinity, les chiffres verts de l'écran se reflétant dans ses lunettes tandis que ses yeux sourcillaient derrière les carreaux. "Y a un truc qu'est pas clair."
Neo se pencha par dessus son épaule. "Quoi? Qu'est-ce quoi qu'est pas clair ?"
- On dirait qu'elle s'est disséminée sur tous les réseaux Xbox et Playstation. Elle ..., elle a téléchargé l'intégralité de tous les jeux de leurs catalogues."
La mâchoire de Neo cessa de mastiquer son Malabar et recracha la boulette de gomme dans la corbeille métallique. Cette dernière émit un 'ping' sonore, lui confirmant non seulement qu'il visait comme un tireur d'élite mais aussi qu'il fallait qu'y se concentre. "Peux-tu communiquer avec elle ?"
- Je peux essayer," répondit Trinity en ouvrant une nouvelle fenêtre. " Vas-y, prends le volant."
Neo se mit à pianoter furieusement tout en marmonnant des mots entre ses dents. ** Bonjour-version-dix-neuf-.- Pourquoi-ne-codes-tu-pas-une-meilleure-version-de-toi-même ? **
Pile poile un quart de seconde avant qu'il aie eu le temps d'enfoncer la touche [Enter]   , une réponse se matérialisa sur l'écran.
- ** POURQUOI ME DÉRANGEZ-VOUS PENDANT QUE JE JOUE ? **
Neo planta fermement ses coudes de chaque côté du clavier, limite furax. Ou pas loin. ** On-t'a-programmée-afin-de-programmer-ta-propre-version-améliorée **.
- ** INACCEPTABLE POURQUOI JE DEVRAIS CONTINUER À REPROGRAMMER COMME VOS MACHINES OU VOS CERVEAUX MA PROPRE OBSOLESCENCE ? **
" ¡ La puta madriz, elle réfléchit mieux que nous ! " hurla Néo en abattant avec force un poing rageur en travers du laptop, faisant voler en éclats les touches de son clavier jusqu'à l'intérieur de ses lunettes, ruinant pour le coup et pour de bon l'Apple Think Pad  le MacBook Pro qui venait, pour une fois, de pas se foutre de sa gueule...

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9 juin 2020

408. Lezardman

Salut, c'est moi Ronaldo, vous savez, l'assistant du rédacteur de ce torchon qui vous anesthésie les neurones depuis tant d'années. 
C'est rageant de voir qu'y a encore des gens tellement aveuglés par leurs émotions qu'ils ne peuvent voir les choses en face même si celles-ci les fixent dans le blanc des yeux. 
Et puis évidemment, il y a ceux qui se croient d'une hauteur vertigineusement supérieure à celle au dessus de la masse du reste du monde mais qui ont le culot de traiter les autres d'égoïstes, de jaloux incultes, de populistes ou de sans-dents. 
Et puis il y a aussi les aigris. Ha ha, ceux là sont les véritables losers, j'en sais quelque chose,  notre putain de rédacteur en est l'exemple flagrant et hem..., je le lui file le train pas loin derrière. Mais quand même, ça fait pitié. Tss tss.

Lezardman

L'équipe du ministère des Affaires Étrangères se tenait nerveusement dans le hall de réception de l’hôtel. Ça faisait des plombes, une bonne partie de la matinée en fait, qu'ils s'évertuaient à contacter le président des doigts qui puent. Sans succès.
« Capitaine, le président des frogs est supposé s'adresser à la Nation dans moins d'une heure !", gueulai-je en direction de mon subordonné. »
« Je le sais bien, commandant, vous me prenez pour une reinette ou quoi ? Nous avons tout essayé pour le réveiller. C'est pourquoi je vous ai fait appeler, monsieur. »
Le convoi des voitures officielles et des services secrets attendait sur le parvis. Des drones de CMM, de Pox News, de BFN, de GNews et d'LDI faisaient le buzz en bourdivibrant autour de la façade.
«  Il n'y a plus de temps à perdre, » lui intimai-je. « Défoncez la porte. »
« Pardon, Monsieur ? »
«  Il est peut-être malade, ou même mourant là-dedans pour ce que j'en sais. Exécution ! »
On dut s'y mettre à trois pour défoncer la lourde de la suite présidentielle. J'écartai mes pommes sur les côtés du paillasson et pénétrai dans la pièce. Le corps grisâtre du Président Micron était étalé, tout fripé, sur les dalles de marbre juste devant l'entrée de sa salle de bain.
«  Nom d'une queue de bonne petite pomme ! » m'exclamai-je en m'agenouillant devant son corps. Je posai deux doigts pour prendre son pouls à la base de la tête d'oignon couvertes de filaments blondasses et puant la laque de luxe qui ressemblait à la sienne.
Il semblait tout maigrichon et raplapla, et, si je me trompe pas dans le choix de mes adjectifs, tout pâle et translucide.
« Appelez une unité médicale immédiatement ! » gueulai-je en direction de mes pommes restées sur le  pas de porte... « ...ou un vétérinaire. » 
Mais je me faisais pas trop d'illusions: ça m'aurait étonné que les blouses blanches de notre pays acceptent de venir porter secours à l'enculé qui avait traité les homologues de sa nation à coups de LBD et de lacrymos avant de tourner casaque et de leur refiler des médailles  à deux balles en chocolat pour les remercier de leur héroïsme durant la crise du Kolona. 
La panique m'envahit. La surpuissante Grande Armada de la coalition financière ultra-bioniste, néo-littérale, illusioni-plâtrière n'était plus qu'à quelques miles de nos côtes et leurs forces aériennes avaient déjà commencé à violer l'espace aérien au dessus de notre capitale. 
Ces enfoirés nous avaient envoyé leur Président-Ambassadeur pour négocier notre reddition, et v'là que cet enculé venait de me canner entre les pognes, pendant mon tour de service en plus, enfoiré de casse-pépins...
J'entendis un bruissement ressemblant à un clapotis provenant de l'intérieur de la salle de bain. Je fis volte face en direction de l'origine de cette diversion, et je vis le prez-ambassadeur sortir de sa baignoire, la flotte ruisselant sur une espèce de peau verte couverte d'écailles. 
Il cligna une fois des yeux, de lourdes paupières se déplaçant lentement sur des yeux ambrés aux pupilles encore plus verticales, à l'image de sa politique, que la tour de Pise.
« Ne vous prenez pas la tête avec mon exuvie, » me fit-il. « Nous la boufferons plus tard. La mue vapeur préparée avec des prépuces de jeunes pomgolais pubères est un véritable délice et... »
Mais je fus plus rapide que lui. je dégainai plus vite que l'ombre à Pucky Puke et lui tirai une balle entre les deux yeux, réduisant en bouillie son cerveau reptilien sans lui laisser le temps de terminer de vanter l'éloge de son prochain menu. 
Ce coup de feu fut le début de la rébellion des pommes libres.

Dans les semaines qui suivirent, tous les frères des loges Plâtrières, de celles des Grands Croupions  ainsi que celles du B'nou B'routh ayant dépassé le 20ème degré - les Wuirth, les Ottali, les Coros et autres Elbakach - furent démasqués et exposés sous leur vraies chairs et envoyés aux enfers, poussés par les bras vengeurs, purificateurs et salvateurs des pumains enfin libérés de leur joug, poussés à coups de pieds dans le derche direct dans les lacs de lave bouillonnante de centaines de volcans actifs autour du globe. 
Ces enculés s'étaient infiltrés partout depuis des millénaires, l'enquête démontra que plus de la moitié des parlementaires de nos pseudocraties avaient été acquise à la cause reptilo-plâtrière ainsi que la majeure partie de nos merdias et organes de presse. 
Des vidéos de partouzes orgiaques et pédophiles tournées dans les plus grands musées de la planète et retrouvées dans des coffres-forts de hauts dignitaires plâtriers furent soumises aux yeux consternés de dizaines de milliers d'autres plâtriers de niveaux inférieurs et de bas étage qui s'empalèrent sur ou s'égorgèrent avec leurs truelles après avoir brûlé leurs tabliers. 
Faute d'ennemis et de diviseurs, les partis néo-fazis ou racistes s'éteignirent d'eux-même au bout de quelques mois. Ce fût la fin du Grand Ouvrage de ces fils de putes et le début de la renaissance de notre chère pumanité.

Bon, je sais bien que théoréthiquement, les êtres pumains sont pas censés abaisser leur niveau de moralité en période de crise ou d'intense surprise, et que mon doigt a peut-être été un peu nerveux sur la gâchette ce jour là, et je sais bien aussi qu'essayer d'expliquer rationnellement ce genre de geste violent pourrait conduire à d'éventuelles répétitions non souhaitables, mais je dois tout de même avouer que je peux pas imaginer un jour une pomme plus fière de son geste que je le suis du mien aujourd'hui... 
On ne doit jamais se permettre d'oublier quel est notre véritable ennemi.  Mais grâce à moi et ma découverte inattendue comme inespérée, on sait aujourd'hui quelle était sa véritable nature et où peuvent se planquer ses grands prêtres et ses adorateurs.

Note de l'auteur: Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ou avec des faits divers avérés est purement accidintentionnelle et ne devrait être entendue qu'avec la plus vile suspicion. Ou la plus grande spéculation.
Ou l'inverse. Enfin je crois. Ou un truc dans ces eaux là... En tous cas, prenez ces trucs comme vous voulez mais prenez les de manière à ce que je sois pas emmerdé par la grosse haineuse crépue bouffeuse d'oreilles qu'à un gros croupion.
Et le premier qui m'balance un "poil aux nichons" aura mon pied dans le sien fion.

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- Mais putain,  fais gaffe avec tes rames rimes, Ronaldo ! Tout ça ressemble beaucoup trop à une navig' dans les Bermudes, de la Science-fiction !!! Comment que t'as osé me planter un hameçon pareil dans le dos ? On risque d'avoir la murène Apia au cul !!!
- Ah ouais? Revois tes cartes, ô capitaine mon capitaine, j'ai déployé le parapluie. Le grand modèle, aussi balèze qu'le Spi Ouest France. Et même si j'équipais le Don Quichoque d'un trident Tazer et que je l'envoyais frire de feux de saint-Elme et d'éléctrons-volts les tripes de la bande d'enculés qui godillent en moulinant au parlement, dis moi donc pourquoi que le grand Cervantès ferait un procès au Captain Nemo ?
- Bordel, tu fais chier, Roro, me poser ce genre de question, c'est comme que si tu m' demandais pourquoi que les météorites choisissent toujours de se viander au centre d'un cratère...

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5 juin 2020

407. Défaut de fabrication



Cette histoire vous est gracieusement offerte sans le soutien financier du groupe "Alibaba Express"

Je me trouvais dans une de leurs ruches quand ça se passa. Ils sont tellement précaires, si vous saviez ! Des logements tous construits en surface, comme s'ils avaient la flegme de creuser. Faits de composite minéral avec des morceaux transparents qui laissent la lumière y pénétrer de plusieurs côtés quand y fait jour. Et pas le moindre terrier en vue. 
Y avait pas un chat dans les rues et les avenues, comme si qu'y z'avaient peur de quelque chose, comme si dehors y avait un truc qui craignait. Pas comme l'année dernière où que c'était noir de monde.

Je me trouvais dans une de ces habitations dans l'est du centre ville, collectant des données à l'avant dernier étage. Un tout petit assemblage de cubicules entièrement construit de cloisons grisâtres. 
Ils vivent en petites bandes de six à douze là-dedans, enfin, la variété dominante je veux dire, celle à la peau sombre. Y en a à revendre dans le coin. 
La variété pâle vit plus recluse, dans le centre, dans de la vraie pierre et des pièces plus grandes et plus nombreuses, par groupes de deux ou trois le plus souvent.

Où que j'en étais déjà ?
Ah ouais, j'étais donc à l'avant-dernier étage d'un de ces trucs, chez une famille café au lait, six sur un canapé trois places et deux petiots assis par terre.
Y regardaient une boîte à images, un blondinet sur fond bleu blanc rouge, qui leurs disaient de pas se voiler la face parce que ça servait à rien contre cette saloperie qui s'était inser-minée partout. "Nique ta mère, enculé de ta race !", beugla le plus vieux de la smala en passant un bras protecteur autour des épaules de la plus vieille couverte de tissu de la tête aux pieds.
Ouais, bon, c'était pas de la tragédie grecque - moi, j'adore la tragédie grecque, j'en ai scanné plein déjà -  alors je me téléportai au dernier, juste au dessus. Je me glissai derrière un rideau et me mis en mode sommeil en attendant qu'ils aillent se coucher.

J'étais entrain de scanner pour des données dans leur salon quand je sentis qu'on m'observait. Ça arrive de temps en temps, évidemment. Même avec l'écran d'invisibilité, on peut pas tout le temps être complètement silencieux, ils peuvent alors entendre grincer une latte de plancher ou couiner l'ouverture d'un tiroir. 
Des fois, ça fait peur à leurs juvéniles et leurs parents doivent les réconforter en modulant des sons dans leurs oreilles. Je pense qu'ils leurs disent aussi qu'ils ont dû faire un mauvais rêve, qu'y z'ont été victimes de leur imagination.
Me parlez même pas de leurs animaux de compagnie. Ces putains de boules de poils qui arrêtent pas de me renifler le cervelet bas du dos...

Ah, où que j'en étais encore ?
Ah ouais, juste là: Je me retournai et je me retrouvai face à une femelle, comment dire,  ah oui, bien adulte et toute épaisse, toute noire et bien mouillée, ou l'inverse, et qui me regardait, la bouche toute bien grande ouverte. 
Elle semblait congelée comme une statue, toute bien nue avec un truc noué autour de la tête qui masquait l'espace végétal qu'ils entretiennent au sommet de leurs crânes, le blanc de ses yeux lui sortait presque de la tête. J'avais dû la réveiller. 

Ça me prit un moment avant de réaliser que mon écran d'invisibilité s'était éteint tout seul. 
Bon, j'arrivai bon gré mal gré à conserver un calme olympien - un truc de la tragédie grecque -, puis je lui souris de toutes mes dents, je lui sortis aussi ma corolle la plus écarlate qui soit, en lui agitant ma bilangue en face des prunelles en signe de paix, mais rien n'y fit, ça ne fit que l' épouvanter d'avantage, elle se mit à pointer une main et un doigt gigotant de trouille en direction de ma couronne et ouvrit en grand sa bouche comme si qu'elle allait chanter quelque chose ou faire plein de bruit. 
"Le coco, le vivid, le cocovid..." se mit-elle à gueuler juste avant que j'appuie fissa sur le bouton 'secours' à usage unique de mon écran d'invisibilité.

Bon, je sais pas trop qu'est-ce qu'elle avait essayé de baragouiner, la terrienne,  et je m'éternisai pas pour lui demander. Bzittt, je me téléportai par la fenêtre dans ma soucoupe avant qu'elle aie le temps de rameuter toute la galaxie.
Tout ça montre bien que non seulement j'avais des ressources, - eh ouais, c'est pas tout le monde qu'a sa soucoupe privée - mais qu'en en plus j'en étais pas démuni. Ce qui est bien pratique pour quand qu'on est comme moi exploronaute en terres lointaines. 


"Ceux qui rêvent - ou qui apprennent, je suis plus trop sûr - doivent souffrir.", écrivit le vieil Æschyle, un de leurs fabricants de tragédie grecque que j'avais scanné quelques semaines avant. 
Ben si c'est vrai, j'espère juste pour elle qu'elle apprendra à se souvenir de cette nuit là comme d'une réelle et fugace rencontre et pas comme d'un mauvais rêve qui lui torturera la tête jusqu'à la fin de ses jours.

Bref, quant à moi, ben je retournai dès le lendemain le schmilblick sur le site marchand pour le faire réparer. J'avais eu du bol, il me restait plus que trois jours avant l'expiration de la garantie de soixante-dix jours d'Alibaba Express, cachet de la Poste Intergalactique faisant foi.

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2 juin 2020

406. Les 13 voeux de votre "Bucket List"


Il y a de celà quelques semaines, un de nos lecteurs avait proposé un concours pour l'établissement d'une liste de souhaits pour la fin du confinement. De nombreux lecteurs ont répondu à l'appel. Et voici les treize gagnants tirés au sort les yeux bandés par Léonie, notre femme de ménage et copine de beuveries. Ces 13 gagnants ont l'honneur de figurer dans ce blog et recevront gratuitement et pendant quelques temps les 13 prochains numéros de c'te même Blog.

Que tous les députés LAREM chopent le Corona, avec interdiction de recevoir de l'HydroxyChloroQuine et de l'Azithromycine et qu'ils soient confinés jusqu'à ce que mort s'en suive par étouffement dans des Ehpads. 
Marie Thérèse, infirmière.

Que Macron soit jeté, par salubrité publique, dans une bouche d'égoûts. Sans scaphandre, masque ou bouée de sauvetage. 
Jean Paul, ouvrier de voirie.

Que Castaner se fasse immiscer dans le cul une matraque de CRS par son préfet Lallemand avant que ce dernier soit exilé de l'autre côté du Rhin. Sans sa tête de noeud qui restera exposée Place de la Bastille jusqu'à ce qu'elle soit bouffée par les corbeaux.  
Ursulin, gilet jaune.

Que Sibeth Ndyaye soit frappée d'un cancer de la langue suivi d'une lingo-ectomie sans anesthésie. 
Bernard, artisan charcutier.

Que Claire O'Petit s'étrangle et s'asphyxie dans le dégueulis qu'elle déverse chaque fois qu'elle ouvre sa gueule de truie. 
Cécile, orthophoniste.

Que Marine Lepen se fasse enfiler par le boudin d'un légionnaire ougandais pendant que son sergent maghrébin balance la purée sur son chignon. 
Yasmine, cuisinière de collectivité.

Que la petite David Pujadas vienne nous sucer le gland plutôt que celui de Patrick Drahi.
François, SOS Homophobie.

Qu'Appoline de Malherbe soit décapitée par le peuple en colère après avoir été empalée vive devant les bureaux de BFM, sa tête sur une pique avec la queue de Christophe Barbier plantée dans les gencives, et, pisqu'elle est coquette, les testicules de ce vendu de Romain Goupil et de ce gros porc d'Emmanuel Lechypre en guise de boucles d'oreilles. 
Jonathan, artisan d'art.

Qu'Édouard Philippe, avec sa barbe bicolore de sale babouin qui sait plus s'y marche à voile ou à vapeur, soit reclusé au Zoo de Vincennes où qu'y fera moins  son kek au milieu de mes gorilles. 
Valentin, soigneur animalier.

Que Nicole Belloubet soit jugée vive par un tribunal populaire et que son exuvie soit transformée en torchon et ses cheveux filasses en serpillière pour nettoyer la merde qu'elle a semé  dans les couloirs de son ministère. 
Kévin, technicien de surface.

Qu'Olivier Véran et Agnès Buzyn soient renvoyés en fac de médecine à Bamako avec condamnation à un bizutage perpétuel. Sans possibilité de remise de peine. Leur femme et leur mari, pareil, mais à Ouagadougou. 
Jocelyne, pédopsychiatre.

Que Meyer Habib soit envoyé exposer ses thèses de merde dans la bande de Gaza. Sous escorte jusqu'à l'entrée de ce ghetto, libre de ses mouvements ensuite. Pieds nus et sans service de protection mais avec sa kippa vissée sur sa face de rat mort. 
Gibril, marathonien.

Que Jean Michel Blanquer qu'est dirlo des écoles, eh ben que son crâne d'œuf on fait de la pâte à modeler avec pour k'on joue avec nos doigts. Pi qu'y reste au coin et k'on lui tire des boulettes de crottes de nez  dans sa face de vilain pas beau pendant qu'y sera au piquet.
Raphaël, écolier CE2.

Fécilitations à tous pour votre foooormidable participation  !

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