Bienvenue, curieux voyageur

Avant que vous ne commenciez à rentrer dans les arcanes de mes neurones et sauf si vous êtes blindés de verre sécurit, je pense qu'il serait souhaitable de faire un petit détour préalable par le traité établissant la constitution de ce Blog. Pour ce faire, veuillez cliquer là, oui là!

30 mai 2008

324.Migrations


Les hyènes, les loups, et même les caribous ou les rattus norvegicus de Bernard Werber ,sont connus pour avoir des chefs bien identifiés qui dominent le groupe. Les mâles les plus forts dirigent la meute, se servent des plus faibles comme de punching balls et se montent la majorité des femelles en les cloquant au passage. 
Tout mâle plus faible qui a la témérité de contester la domination du plus fort est immédiatement éliminé ainsi que sa progéniture, ou exilé en zone aride, parfois dangereuse. Le plus fort est le chef incontesté et ses gènes se multiplient, dominant tous les autres qui auraient souhaité en faire de même. Ce sont les mâles de type Alpha.

Juste derrière ces puissants Alphas se trouvent les Bêtas. Ceux là sont jaloux et vindicatifs, machinateurs et manipulateurs. Ils se prétendent alliés des Alphas dont ils montent même parfois les femelles – quand les Alphas sont pas dans le coin je veux dire.
Ils cherchent rarement des noises aux Alphas sauf si un groupe de Bêtas décide d’y aller en force contre un Alpha comme au temps de la Bastille. Souvent, leurs petits bâtards seront élevés par les Alphas qui se sont même pas rendus compte qu’il leur avait poussé des cornes.
Viennent ensuite les Gammas agités. 
Ce sont évidemment des êtres inférieurs qui ramassent ce qu’on veut bien leur laisser. Ils restent à l’écart de toute interaction sociale, sachant très bien qu’ils ne seront jamais à la hauteur dans une baston. Ils ramassent les restes après que les Alphas et les Bêtas se sont bien goinfrés. Ils se reproduisent seulement à l’occasion s'ils se trouvent une femelle isolée ou négligée.
Enfin, tout en bas du Totem se trouvent les Omegas qui sont des tarés congénitaux faibles et difformes qui n’ont aucune chance de survie.


La race humaine possède certainement ses propres Alphas dirigeants dominateurs, ses Bêtas sournois, ses Gammas perdants et ses résidus d’Omégas tels que votre serviteur. Nombre d’entre nous pourtant, et peut-être même la majorité d’entre nous, disons , « Basta ! » et quittons cet alphabet débile en lui recommandant d’aller se faire lire chez les Grecs. Réalisant qu’on peut prospérer sous d’autres hospices auspices, nous migrons voir ailleurs.

À la différence des loups et autres rats d’égoûts, le sommet du totem humain est plutôt subjectif. Dans le schéma stéréotypé de notre culture, les Alphas fréquentent les clubs de fitness et intègrent l’ENA, HEC ou les grandes écoles de Droit. Ils se choisissent des femelles vaporeuses et attractives genre la Bruni. 
Les Bêtas essaient d’en faire de même mais n’arrivent qu’à des postes de sous-direction avec des femelles un peu moins attractives mais du même moule. 
Les Gammas se satisfont de ce ou de celles qu’ils arrivent à décrocher.
Mais ne désespérons pas, il y a des gens qui réalisent qu’ils n’ont aucune chance dans cette foire d’empoigne et changent de manège. 
Comme ce marin excentrique qui adore les japonaises, ou cette fille tranquille et studieuse qui taille en Somalie avec les Médecins Sans Frontière et qui en pince tellement pour Aboubakar qu’elle se passe un tchador sur la tête. Et pourquoi me direz-vous ?

Objectivement, le métier de papillon de mer est tout aussi profitable que celui de banquier, si c’est pas plus, et la gonzesse de MSF est tout autant épanouie que la femme au foyer. 
La japonaise - hem, même si elle n'est que virtuelle - et Aboubakar sont aussi attractifs que Shwartzie ou que la bombe italienne. On peut dire que ces gens qui ont quitté le système Grec ont réussi.
Les migrants (qui, j'ose témérairement l'espérer, représentent la majorité d’entre vous) sont assez créatifs et aventureux pour ne pas finir comme ces pauvres nazes pathétiques que sont les Alphas et les Bêtas.

29 mai 2008

323. ABC de Classe Dirigeante


Nous vivons tous dans un monde de déguisé(e)s incertain(e)s nous traitant différemment selon que nous agissons bien, mal, avec ou sans tact. 
Alors comment faut-il agir afin de plaire à tout le monde ? Comment faire pour que les gens vous aiment autant, sinon plus, qu'une sainte poupée?
La réponse ? Les gens bons occasionnellement sont les grands gagnants. Euh, d’abord et avant d'aller plus loin, ne confondez pas ce que je viens d’écrire avec : les gens bons, occasionnellement, sont les grands gagnants. 
Non, les gens bons sont toujours les perdants et ce pour de bonnes raisons – houla ! -, mais les gens qui sont tout le temps méchants échouent également. Le truc, c’est d’être occasionnellement bons de temps en temps et un(e) enculé(e) de première le reste du temps.

Et pourquoi donc ? me direz-vous.

- L’insécurité
Les gens, pour la plupart, sont fragiles, anxieux, et manquent d’assurance. Ils cherchent le regard affirmatif des autres pour se valoriser. 
Si quelqu’un se conduit méchamment – pour de vrai ou pour déconner – avec eux, ils se demandent « qu’ai-je fait de mal, où c’est que c’est que j’ai foiré ? » et ils essaieront de s’améliorer afin de compenser. 
Maintenant, en ce qui concerne une partie des gens, on peut continuer à la traiter comme de la merde et elle continuera à encaisser. Mais pour la plupart d’entre nous, il existe un point de rupture qui nous fera dire « Et merde, c’est qu’une sale bite »
C’est là qu’il faut freiner avant d'atteindre ce point de rupture et se mettre à agir avec bonté et compassion. Ça donnera à votre victime une impression d’accomplissement et prolongera son engagement envers vous.
Mais pourquoi ne pas agir ainsi tout le temps, demanderez-vous ? Parce que ça pourrirait les gens, ça les gâterait. Si les gens n’avaient pas à mériter vos bontés, ils s’en foutraient comme de l’an quarante. Pourquoi payer pour ce qui est gratos ?

- L’empathie
Les gens, pour la plupart, ne sont que des bites égoïstes. Je sais, je me répète, mais c'est parce que j'insiste. 
Habituellement, lorsqu’ils choisissent des amis, ils ne veulent pas des gens qui soient bons avec eux. Non, en fait, ils veulent des relations avec qui se lier et à qui se confier ; ils cherchent des pairs dotés des mêmes perspectives qu'eux et pouvant leurs prodiguer de véritables conseils sur la manière de naviguer dans la vie. 
Les gens bons sont nuls dans ce genre de choses et n’ont aucun sens de l’humour parce qu’ils n’ont pas de véritable compréhension des relations humaines.
Pourquoi, dans ce cas, ne pas agir comme de sales bites en permanence ? Eh bien parce que vous attirerez d’autres sales bites et elles font chier. Tout le temps.
Les gens, pour la plupart, se construisent une façade. Nombreux sont ceux ou celles qui essaient d’être bons tout le temps. 

Malgré cela, il leur arrivera parfois d’échouer et de se conduire comme des sales bites. Une attention disproportionnée sera alors donnée à ces moments d’égarement et les gens supposeront que vous avez baissé votre garde et exposé votre « vrai vous ». Effrayés, ces gens vous fuiront. Maintenant, si vous faites l’inverse, vous conduisant comme une sale bite la plupart du temps, éventuellement, vous vous planterez aussi à un moment donné en laissant parler votre cœur au travers d'une faille dans la pierre dont il est fait. Encore une fois, une attention disproportionnée sera donnée à ce petit moment d’inattention où vous aurez baissé votre garde et exposé votre véritable moi.

Et plutôt que d’en être effrayés, ils en seront séduits et même envoûtés.

Merci d’avoir suivi.

25 mai 2008

322. Après la teuf des mères, on peut rêver à celle des pères!


Marylou a toujours eu de supers réflexes. Y a qu’à observer ses réactions hystériques si j'ai le culot de pas lui présenter ses cadeaux Prisunic le matin de la fête des mères. Parlons de la mienne à venir pour illustrer le propos, même si je serai en bas de l'Angola à ce moment là :

Pour la fête des pères, Marylou aura probablement décidé de m’inviter, moi et les petits, au restaurant. L’endroit choisi ressemblera à une vieille longère retapée mais elle en aura entendu dire le plus grand bien, nourriture appétissante et atmosphère chaleureuse, ce que je ruinerai complètement dès que nous aurons pénétré dans l'établissement.

- L’hôtesse : (Jupe crème plissée, yeux de Sharon Stone, blouse saumonée, lache et translucide, corps de Bellucci et escarpins aux talons aussi hauts que la Tour d’Argent) "Bonjour madame, bonjour monsieur ! Soyez les bienvenus. Combien de couverts, je vous prie?"
- Moi : (Battleshort, tee-shirt noir, baskets) : "Euh… quatre, mais si vous êtes libre, je peux renvoyer les trois autres..."
- Paf !
- Moi : "Aïeuh !"

Même ce jour là, Marylou aura toujours des réflexes de chatte siamoise.

20 mai 2008

321. La pyramide humaine





















C’est une pyramide de corps, chacun d’entre eux grimpant, s’accrochant et s’essoufflant à s’escrimer afin d’atteindre le sommet. L’ayant atteint, le vainqueur s’étire longuement quelques instants, content de lui, avant de se faire balourder dans le vide, remplacé par le nouvel arrivant. Et ça recommence.
Je parle évidemment pas de la pyramide où c'est le plus petit, le plus innocent qui sera porté au sommet comme sur la photo catalane en haut de ce post.
Mais ç'a toujours été comme ça, ça a de tous temps été la nature des structures qu’on dit sociales, mais que je définirais – faut toujours que je redéfinisse – en tant que groupes supérieurs à 2 personnes. Deux personnes peuvent coexister en tant que couple se renforçant mutuellement, symbiotiquement en accord avec les fluctuations du ou de la partenaire, que ces dernières soient platoniques ou érotico-porciniennes.
Mais dès qu’une tierce personne fait son entrée, une pyramide naine prend naissance, et la grimpette, l’accrochage et les essoufflements font inévitablement leur apparition. Le degré de frénésie de la course dépend bien entendu de la qualité des protagonistes impliqués, mais les chances sont démultipliées avec leur quantité. Plus grand sera le groupe, plus grande sera la récompense potentielle au sommet du monticule, donc le plus salace le processus et les méthodes pour y arriver. Même si l’on sait que la rétribution potentielle sera éphémère, et que la plus grande partie du temps passé au sommet le sera à contenir les sous-fifres aspirateurs conspirateurs aspirants successeurs trop zélés grimpant trop vite.

C’est pourquoi je n’aime pas particulièrement les rôles de grand timonier – même si je suis seul maître à bord sur mon rafiot, y a quand même des limites. Au niveau individuel, la plupart des gens sont cools et même agréables, mais dès qu’une troisième personne s’immisce s’installe la lutte de pouvoir pour ne pas être le laissé pour compte qui va toucher le fond pourri de la gamelle.

Je réalise bien la nécessité – pratique – de certaines pyramides sociales, mais je préfère que ce genre d’association soit relax et passager, se formant et se reformant avant que les tensions de leadership ne commencent à frémir dans la casserole comme au PS ou l'UMP. L’alcool servi dans les cocktails élyséens peut s’avérer un bon lubrifiant pour relâcher les tensions inhérentes, mais il peut peut-être aussi conduire à l’ébullition qui fera fondre la pyramide. Cette marge d’incertitude s’inscrit dans l’attirance pour les cocktails et le Champagne et est la raison pour laquelle les sommets des grands groupes en ont fait leur activité favorite. On a tous besoin d’un élément de danger même s’il est domestiqué (pinard et pastis) et relégué en fins de semaines. Je le perçois bien quand je picole et que j’aime ça sur le plan ludique, mais sinon j’estime nécessaire des relations en face à face pour mon équilibre mental. J’aime pas les jeux sociaux quand je suis à jeun (ce qui m’arrive souvent, ne me mé-comprenez pas), c’est juste que j’aime ni les artifices, ni les stars d’un soir ni les marquages de territoires à la mode canine.

Comme je suis sûr que c’est le cas chez nombre d’entre vous, le temps du lycée fut pour moi un processus d’apprentissage assez horripilant à cet égard. Je suis toujours suspicieux envers ceux qui disent avoir adoré leur expérience estudiantine. Le collège, le lycée et la fac, particulièrement le premier, sont les endroits où les pyramides sociales se construisent avec un tant soit peu de sérieux en premier lieu, mais sans les couches d’étiquette rituelle pour amortir les coups qui vous pleuvent sur la gueule. Rester en dehors de la pyramide, c’est, pour étendre la métaphore, se retrouver perdu dans le désert. Le concept d’une vie monastique spirituellement pacifique dans ce désert n’y a pas encore pénétré nos esprits.
Au lieu de ça, c’est la ruée folle pour le sommet de la pyramide, ou du moins éviter de rester cloué au sol. J’ai jamais eu ‘de groupe d’amis’ depuis le collège et je m’en porte pas plus mal. J’ai des potes individuels en divers lieux et contrées éxotiques et je connais assez de gens dans mon entourage proche pour prendre mon pied autour d'une pinte dans la dimension ludique de la pyramide pendant mon temps libre.

Il existe aussi, soit dit en passant, une raison au standard de la monogamie dans la plupart des sociétés. Le polyamour est une pyramide de corps avec l’ajout combustible de sexe et des lubrifiants associés. La marge d’incertitude associée au sexe a certainement un appel viscéral mais rend l’effondrement de la structure quasi certain. La monogamie est préférable, pour le meilleur ou pour le pire. Ce genre de solitude avec ma louve en dessous affriolants, soit dit de nouveau en passant, est ce que je préfère en ce moment...

18 mai 2008

320: Temps modernes


La technologie est traîtresse. Les mecs de Radiohead avaient raison quand ils chantaient que le monde devenait une Planète Télex, où rien ne fonctionne jamais. 

Tout jeu vidéo plus récent que la super Nintendo est un trou noir superflu de complication abusive bouffeuse de temps et d’efforts.

L’iPod est une farce destinée à tomber en panne afin de vous obliger à acheter le dernier modèle, vous empêchant d’empocher le ricochet de pognon que vous auriez dû économiser en n’achetant plus de CDs, réduisant les artistes à ne plus recevoir aucune royalties au lieu d’en recevoir royalement, même si c'est juste rien qu'une toute petite part.

Les imprimantes ne savent jamais comment se tenir à table et sont des bouffeuses de papier en dépit du fait qu’on n’arrête pas de les alimenter et de les suralimenter du festin de nos frustrations.

Toutes les données du monde ne rachèteront pas l’âme dont vous avez toujours été dépourvus. Il n’y a pas d’esprit dans la machine, pas de médecin chef au cœur du réseau ; juste une indestructible stérilité de térabits pour les siècles des siècles.

Le retour aux sources n’est pas une théorie viable ou cohérente mais ce serait catharsis primitive que d’envoyer des marteaux passer le bonjour aux CPUs de nos PC. Les machines tombent en panne et sont mises au rebut comme des bébés spartiates difformes. Les taux d’obsolescence dépassent nos taux d’absorption soucieuse.

Même les bouquins de poche qui se déforment pourtant rapidement et s’écornent encore plus vite durent plus longtemps. Et même prennent de la valeur quand le nombre de leurs exemplaires s’amenuise avec le temps sur le marché.

Les formats changent si vite que nos médias dernier cri seront illisibles pour les archéologues de l’ère post-numérique d’un futur de plus en plus proche. Il y aura même plus de gramophones pour lire les archives publiques qu’abrite l’Internet d’aujourd’hui.

En tentant de précéder le futur, nous nous court-circuitons du temps. Ozymandias nous a au moins laissé une statue, nos steppes de 1 et de 0 ne laisseront même pas un simulacre de vie pour inspirer la poésie. Si une forme de poésie traîne encore dans le coin je veux dire.

Les cocons de la haute définition Surround-Sound et de la HD bientôt 3D s’inspirent toutes du même slogan : ‘Voyagez sans jamais quitter votre salon !’ 
Ouais, ben moi, je veux quitter mon salon ! Je veux pouvoir aller à Rio si je veux palper de la fesse Cariocaise, je suis pas une bouche amorphe tétant à la perf' et reliée à un estomac déféquant un méta-contenu afin d’être nourrie à nouveau, je suis un grand singe avec tous les appendices adéquats attachés aux bons endroits, et des fois j’aime m’accrocher et me balancer aux branches.

En dépit de ce que les trois-cinquièmes hyper-top modernes, 'in' et à la page de ma personne ont à dire, j’ai besoin de sexe, pas de sites pornos, de contacts humains, pas de relations virtuelles, d’exploits physiques, pas de pantomines genre Lara croft, de chants d’oiseaux, pas de sons Windows, d’expériences, pas de télévision, de musique live, pas de Memorex ou d’MP3.

Je vis peut-être pas à la hauteur de mes idéaux mais je les ai, et bien que je vous les communique via une machine, je rêve de les graver dans ma chair…

17 mai 2008

319.Danse moderne


Fut un temps où la vie de couple ressemblait à une danse. Je veux dire à ces danses d’antan où un contact constant et des mouvements coordonnés étaient la règle. Deux personnes sur la piste, ça demandait de la coordination et un certain montant de coopération pour bouger ensemble sur la musique. 
Sûr que ça demandait de la pratique et un certaine dose de patience. Il s’agissait d’une coordination spontanée. On pouvait connaître les pas mais le tempo et la finesse étaient partagés. La coordination demandait un abandon vers de nouvelles possibilités.

On ne danse plus comme ça aujourd’hui. On a tendance à pénétrer sur la piste de danse en temps qu’individus solitaires. Plus rien à voir avec l’union chorégraphiée de deux êtres se déplaçant comme une seule entité. 
Il n’y a plus de contact ou très peu à part quelques poussées sexuellement suggestives. Les seuls mouvements apparemment coordonnés sont basés sur un des deux danseurs imitant les mouvements de l’autre, l’un des deux étant le meneur comme Travolta face à Thurman dans le film à Tarantino, l’autre choisissant de suivre pour un temps jusqu’à ce qu’éventuellement, les rôles s’inversent ou que chaque protagoniste s’en retourne dans sa bulle intérieure, dans l’oubli total de son partenaire.

C’est un monde triste où tous semblent orbiter en s’éloignant un peu plus chaque jour les uns des autres. La notion capitaliste de l’individualisme a déteint sur nous, nous changeant en amants solitaires, nouvelles âmes vaquant sans but dans nos foyers mais vivant sur des orbites différentes. Et la plupart du temps, ces orbites sont distantes et inconsistantes. Des paires tout ce qu'y a de plus solitaires…

16 mai 2008

318. Indiana Jones et les sourires soupirs de Cannes


Cette critique de cinéma ne vous est pas gracieusement offerte grace au soutien financier de "LUCAS PRODUCTIONS"

La plupart des gens sont autant attirés par le glamour et le prestige que les mouches à merde par un ministère. Je parle pas pour vous évidemment. Chercheurs de vérité devant l’éternel, vous ne tomberiez jamais sous le charme d’un champagne bon marché ou sous celui des flash des paparazzi, encore moins sous le charlatanisme et la tricherie de l’industrie du cinéma, mais j’ai pas de scénars dans mes tiroirs et nos aspirations ne sont pas de capturer Paris Hilton à l’écran.
Sauf bien sûr si elle est à poil.

La mission est sérieuse, l’environnement dangereux, les films douteux, vous saurez tout après la pub.
Rien n’est fastoche lorsqu’iI s’agit de Cannes. Foire des vanités pour moghols du cinoche, stars du porno et auteurs maisons viennent étaler leurs production sur scène. Begbeider me saoule, pire, il me fait gerber.
Aucune grosse production hollywoodienne n’a foulé le tapis rouge du Martinez depuis que la critique a massacré le Da Vinci code. Indiana Jones survivra-t’il contre cette critique malfaisante ?
On s’en branle.


Je veux dire, sérieusement, même si ce film est nul à chier (le répétez à personne mais j’ai la raie du cul qui frétille comme celle d’une collégienne rien qu’à l’idée de le voir à l’affiche dans ma vieille rue Bichon…), il fera quand même plus de fric le weekend de sa sortie que le PNB du Bengladesh.
Steven Spielberg et son pote Lucas tentent de protéger leur petit dernier – Indiana Jones et le crâne de crystal – de la critique lâchée contre le Da Vinci code voici deux ans durant le même festival. 
Le film va faire sa première dimanche, et il parait que la paire a décidé de ne pas offrir de super fête pour sa sortie comme ç’avait été le cas pour le Code da Vinci qui avait attiré toute l’attention et même plus. 
Que cette attention s’avéra contraire aux attentes des producteurs, riant quand elle était supposée mourir d’effroi, vilipendant quand elle était supposée applaudir. L’expérience, mes frères, l’expérience !

De plus, l’approche de Spielberg sera strictement contrôlée. Le filtrage lui-même ne laissera passer que 250 producteurs, pas un de plus. Et pas un seul journaleux. On ne sait même pas encore si un public payant sera autorisé à voir le film lors de sa sortie officielle jeudi prochaîn. Ça semble fort improbable.
Mais considérant que le Da Vinci a tout de même rapporté 758 millions de dollars depuis sa sortie, la raison pour laquelle ils se font tant de soucis sur ce qu’on pensera de leur film dans les bistrots de Cannes demeure un mystère. Lucas, après avoir pondu ses trois récentes séquelles de Star Wars, devrait être immunisé contre les coups de la critique si celle-ci traite son petit dernier de navet. 
Quant à Spielberg, c’est le p….. de Spielberg tout de même, si vous lui dîtes que son film est nul à chier, c’est sûr qu’il va vous pondre un film pour raconter combien VOUS êtes nuls à chier. Et ça lui rapportera un autre milliard de dollars en plus de ça. Il l’a fait avec les nazis, il peut le faire pour vous, no problem.

Mais bon, s’agissant d’un film si pleinement empli de plein de nostalgie, la critique ne compte guère. On va tous aller le voir. Saouls comme des polonais ou moquette fumée comme des rastaquouères si nécessaire, on le verra tout de même. 
Restez en ligne sur ce Blog pour apprendre quand le filtrage de Cannes se sera déplacé vers le domicile à Lucas, puis dans sa cave, puis peut-être même dans un silo secret où il pourra le regarder seul. Pour l’éternité. Et vous ne saurez jamais combien outrageusement raciste est ce film de chez Lucas Productions.

13 mai 2008

317: Soyons académiques!


Nous sommes désormais bien ancrés dans le printemps, les petites jupes et autres robes légères ont refait leur apparition dans la rue Bichon, mais quelques irréductibles petites bretonnes persistent à m’offrir le panorama du haut de leurs grands canyons. En ces temps où les jeans taille extra basse sont rois, existe-t-il un terme adéquat pour décrire ce genre de drain ?

Je dis pas ça pour offenser les techniciens de maintenance des chiottes de mon voisinage paisible et amical – qui ont certainement des affinités eux aussi avec cette partie de l’anatomie de leurs voisines – mais il semblerait que l’épidémie soit endémique. Visible dans les trains, les aéroports, les bars – même les irlandais – et jusque dans les supérettes – pour ne citer que quelques lieux d’aisance.

Bien, j’ai même pas fini de me poser la question que j’ai déjà trouvé une locution que je vous soumet. Elle m’a traversée la tête en suçant le téton de gauche à Marylou et c’est « décolleté du cul ». Plus d’autres dont je tairai le nom pour l’instant.(une de mes locutions favorites est fente à monnaie ou mieux même, Tirelire). En plus, je vous laisse la tâche de trouver le terme approprié pour l’étalage du string. Mais décolleté du cul pourrait-il devenir le terme officiellement admis par l’académie ?

Si le terme Planète peut être officiellement défini par l’UAI, mettant Pluton à la porte, il est temps qu’une haute autorité internationale soit commissionnée pour nommer officiellement cette adorable région, mesdames. Je recommanderais même que cette haute autorité soit dirigée par des gens du monde médical dotés d’une expérience biologique.

Notez que la non exposition de la Tirelire lors de Galas de charité, festivals de Cannes et autres manifestations Élyséennes peut exposer ce genres d'événements à un manque d'alimentation de cette même tirelire.

12 mai 2008

316. On a tenté de cloner le fou mandchou.

Voici 39 ans, Ira Levin pondit un roman génial. “Les garçons du Brésil” – dans lequel un groupe de Nazis réfugiés en Amazonie tentait de cloner plusieurs répliques d’Hitler afin de reproduire, en multiples exemplaires, leur Führer en furie.
C’était les années soixante-dix et c’était un roman de Science-fiction – en ces années là, la possibilité théorique de cloner des organismes artificiellement – les clones naturels existant depuis toujours, même chez les humains – ouvrit ses portes à l’imagination de certains scientifiques ainsi qu’à de prolifiques auteurs de S.F.


En 1996, des scientifiques anglais clonèrent pour de vrai leur premier mammifère, en l’occurrence une brebis – depuis lors, l’expérience s’est étendue à un vaste spectre animal et la possibilité de cloner l’homme n’est plus un mirage -, à peine trente ans plus tard, l’idée d’Ira Levin et de ses Nazis amazoniens clonant Hitler était devenue tout à fait possible.
Et la S.F. d’hier a refilé la patate chaude à la science d’aujourd’hui, et celle ci – lamentablement – à la supercherie: “Un groupe de scientifiques travaillerait sur le clonage du Christ”.
Cette nouvelle a soulevé il y a 2 ans une montagne de commentaires atterrés sur l’aberration du clonage en général, et sur celle du crucifié en particulier, en même temps que de nombreuses diatribes contre ces enculés de scientifiques.
J’en ai lues ou entendues dix huit sur Internet, dix neuf si on compte la nouvelle elle-même, et parmi celles ci, une seule avait pris le temps de faire des recherches sur le thème avant de s’époumoner. Mais ne désespérez surtout pas, y en a une qui écarte totalement, d’emblée et immédiatement une telle possibilité.
Celle que vous avez sous les yeux.


L’autre, celui là qu’a fait des investigations préalables au moyen d’une recherche rapide sur Google, est tombé sur cette légende – le clonage du Christ – citée dans un site résumant un monceau de légendes urbaines avec tout un tas de liens respectifs.
Tout le reste de ce que j’ai pu lire se résume à une opposition à la limite de l’agressivité au clonage du crucifié pour multiples raisons dont la plupart sont issues de la bigoterie unlimited, ce qui signifie que 90% croient et admettent la possibilité d’un tel clonage sans le moindre filtre de logique.


Une révision rapide du thème sur Google démontre qu’un tel “Projet de Seconde Venue” n’est qu’une escroquerie qui dure depuis des années et que cette nouvelle ‘désinformation’ recyclée ne divulgue aucune information sur l’identité des personnes qui pourraient constituer le groupe de scientifiques soit disant attelés à une telle tâche, pourtant cette révision rapide nous assure que ce groupe de personnes utiliserait “des restes d’os et de sang de Jésus conservés dans diverses églises de par le monde”.
Cette seule phrase devrait soulever un tollé mondial. Toute personne moyennement informée sait qu’il n’existe aucun vestige physique de l’existence de la vie du Christ, pas de restes, pas d’os, pas de vêtements, pas d’échardes ou de bout de croix de bois, le seul clou qui restait aurait été volé par une manouche et son bas de laine s’étant percé après son arrivée dans les Bouches du Rhône, il n’en resterait plus rien, zip, nadazéro, disparu dans les vasières camarguaises.


Donc cette phrase devrait soulever un nuage de merles, que dis-je, un cataclysme mondial de rires moqueurs. Mais rien. Prés de 90% des gens ayant appris la “nouvelle” n’ont pas bougé le petit doigt. Non seulement n’ont ils pas soulevé le moindre bout de cet appendice… mais ils y croient!

Préoccupant je dirai. Et plus encore que préoccupant – terrifiant.


(Repensez à l’extraordinaire scène métaphorique de Mary Shelley pour ceux d’entre vous qui l’ont lue, où une foule en colère et en furie se met en route avec des torches enflammées - pour ceux qui n’ont vu que le film - pour aller faire rôtir le pauvre Frankenstein).
Mais en y réfléchissant juste un tout petit peu, voila qui ne me surprend pas le moins du monde. Nous vivons immergés dans un monde imaginaire empli de magie, entourés de mythes et de légendes. Les charlatans dominent toutes nos cultures: les programmes télévisés montrant des médiums papotant avec les morts, ont cent fois plus de succès que n’importe quel programme historique ou scientifique.


La littérature genre alchimique de Coelho ou le pavé de Dan Brown se vendent mille fois mieux que la chimie haut de gamme que vous avez sous les yeux. Hem. Et pratiquement tout le monde consulte son horoscope dans Ouest France, le New York Times ou la Pravda, dans les canards les plus ‘respectables’ en fait, tandis que les pages consacrées aux rubriques scientifiques et/ou technologiques nous servent de papier cul - ou à la limite, à faire briller vos crucifix, pour les plus bigots d’entre vous.
90% de l’humanité croit en des choses qu’elle n’a jamais vues et témoigne de l’existence d’êtres et/ou de phénomènes scientifiquement impossibles à prouver et évidemment faux.
Et je dis 90%, mais ce pourrait bien être 99%, qui sait?


L’esprit humain semble doté d’une affinité tout à fait incroyable pour la magie, l’imaginaire et le fantastique. 
Et ceci m’a toujours intrigué, parce que, étant des animaux somme toute assez intelligents, habiles et technologiquement créatifs – nous continuons à maintenir dans nos cerveaux une tendance pernicieuse à vivre avec les idées et les peurs des nuits de l’homme des cavernes. 
À la racine de notre disque dur est toujours gravé le système de pensée primitif et merdique qui explique notre monde de façon puérile et irréelle.

Petite liste sommaire et non exhaustive pour les presbytes: 
Comme j’ai pu l’observer pas plus tard qu’y a pas longtemps, en été les forains vendant des pierres ou des bracelets porte-bonheur se multiplient comme des petits pains sur les marchés ou au bord de la plage de Segur à Calafell, on fait la queue pour se faire lire l’avenir dans le marc de café à Istamboul, dans un tas de cendres en Toscane, ou dans le tarot un peu partout, on “voit des vierges immaculées dans des taches d’humidité sur les murailles en béton d’un échangeur autoroutier brésilien”, ou dans les ombres engendrées par un phare sur les rochers de Penmarc’h, on “voit” des Jésus de pain dans des restants de sandwich, dans de vieilles sucreries ou dans l’écorce d’un vieux chêne ridé comme Mathusalem, on grimpe au sommet d’une colline pour renouveler ses énergies quand on a pas le temps ou les moyens d’aller le faire au sommet de la pyramide de Khéops en Égypte, on porte des bracelets ou des colliers “magnétiques” afin de maintenir l’“équilibre” vital, on affuble nos bébés de rubans rouges pour les protéger de maux oculaires ou même du mauvais œil, les mères demandent à leurs enfants de prier le bon dieu avant de s’endormir afin d’obtenir la protection d’êtres ailés dotés de plumes durant la nuit! 
On croit qu’en s’aspergeant le front d’une eau où ont déjà trempé je sais pas combien de doigts – et allez savoir ce qu’avaient préalablement trituré cette bande de doigts -, on effacera de la mémoire divine le souvenir de mon trip onaniste de tout à l’heure, qu’il est réellement possible de marcher sur les eaux, que les morts peuvent ressusciter, qu’il existe des maisons hantées du côté d’Inverness, que les morts subissent les pires tourments, que Ronald McDonald possède vraiment des laboratoires hyper super-top-secrets où sont élevés dans des cuves des monstres gélatineux et gluants uniquement constitués de barbaque, et dont il extrait la viande hachée de ses Big Macs, que c’est la CIA qui provoque le phénomène climatologique connu sous le pseudo d’El Niño - et non notre frénésie de consommation -, afin de détruire l’agriculture de ses compétiteurs et de booster la sienne, que le Coca Cola tue plus de gens que vos bolides turbos à quatre roues, que le SIDA a été créé dans les labos secrets d’un Nouvel Ordre encore plus secret dans l’unique but d’éradiquer l’homosexualité et d’exterminer les Zaïrois et autres Congolicains et qu’il existe un triangle mystérieux du côté des Bermudes qui avale navires comme aéronefs ayant l’audace de croiser dans le coin…
Ne faites pas les innocents… les gens croient vraiment ce genre de trucs. 
Si si, Ils y croient !

Voici déjà quasiment plus de trente ans que deux vastes études scientifiques, dotées d’énormes moyens – c’est dire si le mythe est ancré -, furent menées et démontrèrent que les horoscopes ne tenaient pas debout, même à grands renforts d’étais et de béquilles, et que les prédictions sur l’avenir lues dans les lignes de la main ne dévoilaient aucune, mais alors aucune, prédestination.
Au début des années 90 débuta même une vaste enquête afin de savoir si réellement les prières et la présence de rosaires pouvaient influencer la guérison des malades et non-voyants. 
Les résultats publiés voici 5 ans démontrèrent que les processus de maladies et de guérisons ne furent jamais affectés dans l’absolu selon la présence ou non de bigots, de rosaires ou de crucifix.
Vous croyez que ça y fit quelque chose? 
Des clous! La très sainte curaille, Schlomo le rabbin ashkénaze, les barbus enturbannés d’Allah comme les pasteurs lyophilisés de toutes dénominations continuent de demander à leurs suppôts de prier pour la guérison de celui-ci ou la fertilité de celle-la, et leurs adeptes persistent à le faire, même si on leur a prouvé plutôt 100 fois qu’une que cela n’avait aucun effet. 
Et ma Louve continue à me faire mon horoscope parce qu’elle y tient et ma belle sœur à me faire des voyances directes comme à me jouer du pendule…
Pour cette raison et pour en terminer avec ce thème, laissons donc un peu de côté ce groupe de scientifiques projetant de cloner le Christ pour nous consacrer un peu à ce doux dingue de Landru qui avait projeté de cloner Fu-Manchu… et ça reviendra au même, la majorité le croira ; remplacez ce fou du fourneau par le CNRS et plus nombreux encore seront ceux qui le croiront…

(À part ça, saviez vous que les amerloques ne sont jamais allés six fois sur la Lune comme ils le clament sur tous les toits, que toutes les images n’étaient que maquettes et montages photographiques ?... 
Bon, c’est clair que c’est pas parce que près de trente millions d’employés de la NASA et que des milliards de scientifiques d’autres pays, qui, mis bout a bout représentent tout de même près de trois cent mille personnes ayant bossé sur les différents projets Apollo, gardent cet énorme secret bien gardé et qu’aucun d’entre eux n’en a jamais parlé, même sous la torture buccale la plus haut de gamme, à sa souris - ou même à son étalon, je m’adresse ici à vous mesdames les scientifiques - sur l’oreiller qu’il faut pas le croire. Quelle bande d’empaffés de sales menteurs et de sales menteuses, hein tout de même?


Bon, c’est pas tout ça mais il se fait tard et c’est l’heure et faut que je me barre à Ploërmel fissa sinon je vais arriver à la bourre pour ma leçon de Vaudou druidique…
À ciao et Shilom.

8 mai 2008

315. E.rosion des responsabilités


Il y a pas si longtemps que ça, je divaguais sur
l’anonymat en vigueur sur l’Internet. Disons que ce faisant, je compilais et arrangeais mes pensées en préparation de ce que je m’apprête à vous dire un peu plus bas. Traitement de pensée si vous préférez. De toutes manières, je crois que j’en ai terminé avec elles sur le sujet aussi ai-je décidé de vous les soumettre. 
J’ai viré la crème solaire comme les trucs qui ne sont pas de moi pour vous aider à ne pas me traiter de plagiste plagiaire, et je pense que c’est ce que je ferai à partir de l’avenir chaque fois que je voudrai poster un billet officiel finalisé. Oh, et maman, si tu lis ça, ce dont je doute fortement, que puis-je rajouter d’autre que tu ne saches déjà? Alors sans plus de mots inutiles :

E-rosion des responsabilités

A travers les âges, les hommes se sont multipliés et ont conquis l’unicité qui fait d’eux des êtres uniques de ce côté du miroir. Nous avançons avec intuition au travers de l’inconnu et possédons la bosse de la créativité qui nous démarque des autres espèces connues de tous.
De tous nos traits, il en est un qui surpasse tous les autres et c’est notre capacité à communiquer en utilisant les méthodes les plus variées qui soient. 
Depuis peu de temps, ceci se traduit par l’utilisation du Net. Que ce soit au travers de Blogs, d’E-mails ou de forums, nous communiquons, et bien que cette technologie relève du miracle pour certains d’entre nous, il est primordial d’en comprendre la nature et les conséquences qui peuvent surgir de leur utilisation.

Le Net nous offre le choix de l’anonymat qui nous permet de balancer des trucs qu’on ne balancerait normalement pas si notre audience nous connaissait en personne, et pourtant c’est ce dégagement de toute responsabilité qui menace d’éroder, et je dirais même de ronger la décence et le respect mutuel.
De plus en plus souvent, nous nous retrouvons sur les chapeaux de roues sur les rails de la vie et nous choisissons de communiquer via E-mails. 
On se dit qu’un E.mail est plus rapide, plus pratique, en bref, qu'en véritable TGV, il nous fait gagner du temps. Mais ce que l’on prend rarement en ligne de compte est peut-être l’ambiguïté du message lui-même et peut-être même son côté émotionnel, et peu importe l’éloquence avec laquelle nous tentons d’articuler ce qu’on a à dire, une grande part du sentiment qui l’anime se perdra dans son interprétation.

Non seulement sommes nous pressés d’envoyer nos messages frénétiques, mais nous ne prenons plus le temps d’accorder le respect adéquat aux destinataires de ces derniers. Comme l’explique ma Louve qui lit mes mails quand je suis en mer et qui regrette mes vieilles bafouilles d’antan, l’E-mail a non seulement changé notre vitesse de communication, il a aussi changé nos manières d’écrire.

Je m’en rends bien compte, surtout quand je communique avec vous. Avec le sujet de mes posts fréquemment centré sur des sujets aussi craignos que la religion par exemple. Vous pourriez penser que je devrais me montrer extrêmement prudent et circonspect dans le choix de mes mots, nous sommes des individus tellement différents dans nos effusions ! Pourtant, il me semble que parfois je saute aussi vite du coq à l’âne que mes doigts de bâbord à tribord sur mon rafiot clavier.

Nous prenons comme offense personnelle l’utilisation de chaque verbe et bien que parfois nous sachions très bien à quel genre de tarés je m’adresse, il semblerait qu’une anonymité émotionnelle dans nos échanges nous prive de notre dignité sociale, et de nombreuses façons, ces messages sont une forme de total manque de respect.
En tête à tête par contre, il semblerait que les divergences s’estompent. Pas plus tard que l'autre soir, j’en parlais avec le père tunisien et barbu d’un pote à mon pilou et qui faisait la peinture de la chambre de ma punkette-gothiko-hard-rockeuse de fille. Aucun problème pour trouver un champ commun où nous mettre d’accord sur nos désaccords ! Et ceci est dû à l’absence d’interférences extérieures issues du fossé numérique.

Malgré toutes nos différences, nous en arrivons à une compréhension mutuelle largement basée sur la disponibilité de subtilités telles que l’expression faciale ou corporelle, les nuances de ton et de teint et les inflexions qui font partie intégrante de l’interaction humaine dans le monde réel et qui nous aident à réaliser que certaines réponses sont plus bénéfiques que notre imagination veut bien nous le faire croire à la seule lecture d’un texte vidé de son contenu émotionnel.

A part les emails, il existe aussi les forums et nombre d’internautes sont familiers avec ceux-ci: Y en a plein et sur n’importe quoi sur AOL Neuf. Je suis quasiment sûr d’être certain que nombre d’entre vous sont venus un jour ou l’autre enrichir de leur prose un débat en ligne. Bien que ces derniers entraînent le même genre de fausses interprétations que les Emails, les forums rajoutent une couche au dilemme en permettant à des voix anonymes de se cacher sous le voile d’un pseudo également anonyme. La communication électronique est susceptible de mé-compréhensions et peut entraîner de rapides escalades des hostilités.

Ayant passé pas mal d’années à lire et à poster des messages dans différents forums, je suis assez familier avec le décalage existant entre mes pensées telles que je les poste et leur interprétation par mes semblables une fois qu’elles sont en ligne. 
Ce ne sont pas seulement mes mots puérilement sortis de leurs contextes, mais le fait que je rende le même genre d’injustice aux auteurs des posts précédant le mien. Pourquoi est-ce que je me sens obligé de juger un inconnu en me basant simplement sur une de ses déclarations flottant dans l’immensité du vide cybernétique ? 
Je pense que la réponse réside en chacun de nous mais est parfois un peu obscurcie entre notre besoin de communiquer et de nous faire entendre et l’anxiété et l’abattement issu du fait de la prise de conscience de la trivialité et de l’ineptie de ce moyen de communication dépourvu même d’un semblant d’intimité.

Parfois, la frustration associée à ce manque de clarté dans l’expression est si grande que nous nous flagellons mutuellement tels des Zorros cinglants à grands coups de fouets. Je sais que je m’en suis moi-même rendu coupable en maintes occasions. 
Certains expliquent que c’est comme si nous pouvions dire au monde entier ce que nous ressentons, et en nous créant un nom d’écran nous pouvons le faire en toute impunité, et que les gens sont beaucoup plus volubiles lorsque leur identité est cachée.

Nos réserves personnelles ont tendance à fondre en l’absence de responsabilité et nous laissons alors libre cours à nos démons. 
Il est vrai que nous vivons dans une société basée sur la liberté d’expression, et certains sujets, bien que valides et sérieux, seront abordés avec plus de sécurité s’ils le sont sous couvert de l’anonymat – remember Salman Rushdie là… - mais nous devons veiller à ne pas abuser de ce manque de responsabilité dans la poursuite égoïste d’une autosatisfaction personnelle.

Ils sont déjà suffisamment nombreux ceux qui manquent déjà de respect à tout le monde même dans la rue. Si nous ne faisons pas gaffe, nous courons le risque de ronger un peu plus les liens fragiles qui nous unissent au travers de l’anonymat du Net.

1 mai 2008

314. C'est férié, π c'est l'printemps: Un peu de poésie!


Nucléus

La pulpe de tout fruit n’est rien qu’une chemise
Empreinte de nectar pour mieux vous épater,
Et le noyau caché des prunes, des cerises
N’est qu’orchestre dans l’œuf de toutes vanités.

O ma stupidité, mon erreur, ma bêtise !
Pourquoi m’être soumis à la chair enchantée,
Détourné vos regards du centre d’intérêt
Quand la pulpe du fruit n’était que ma chemise ?

Bourgeon, fruit défendu, arbre de vérité,
Métamorphose innée de mon âme insoumise
Qui se veut dénudée de cette chair exquise
Engorgée de nectar pour mieux vous appâter.

Mais en fin de saison, quand soufflera la bise
Et que l’homme ou les vers m’auront désincarné,
Je concevrai alors ma vraie futilité,
Moi le noyau caché des prunes, des cerises.

Je ne reproduirai qu’un brin d’éternité ;
Quand bien même ombrerais les plus hautes églises,
À la sève ordonnant de monter à ma guise ;
Chef d’orchestre jouant toutes les vanités
!