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AT&T et le SPHINX CHIMÉRIQUE
" Vente à la Criée du Lot 49 " (VCL49 pour les accros des acronymes) / The Crying of Lot 49 (pour les fans de titres originaux) n'est pas le bouquin de Thomas Pynchon qui a fait sa fortune tel un best-seller de régime miracle, ni le plus brillamment ciselé, genre diamant taillé par un troll bourré. Non, mais c'est le plus tordu, le plus "conspi-toqué" de la bande – un vrai nid à théories du complot où il tease les ombres sans jamais lâcher la mèche. Présenté comme de la pure fiction (clin d'œil, hein ?), ce premier jet du jeune Pynchon semble plus osé qu'un ado qui se branle en cachette dans les chiottes du gymnase, comparé à ses pavés ultérieurs je veux dire, qui eux sont aussi opaques qu'un brouillard de soupe aux champignons.
Dans VCL49, au cœur de la Californie des années 60 – drogue, hippies, paranoïa, et ambiance genre "tout le monde est un agent secret" –, Pynchon joue au chimiste fou : il mélange deux faits historiques qui n'ont rien à voir, comme du ketchup dans un milkshake. D'un côté, la vraie guerre des boutons entre deux sociétés postales privées rivales, une réelle : Thurn/Tour & Taxis (oui, comme les taxis qui vous ruinent la facture), et de l'autre, Trystero, une compagnie factice et obscure menée par des ninjas de l'ombre à travers l'Europe, le Nouveau Monde, et toutes les guerres politiques jusqu'au milieu du XXe siècle. Et hop ! Il y fourre aussi le Démon de Maxwell, ce truc mathématique inventé par James Clerk Maxwell en 1867 : un petit génie neutre qui, en triant l'info d'un geste mental, produit de l'énergie infinie et renverse l'entropie de la 2ème loi de la thermodynamique comme un serveur qui retourne une crêpe cosmique.
Ça a pavé la voie à l'informatique quantique et à la physique théorique que Pynchon kiffait à l'époque, genre " Ouah, l'univers est un puzzle géant avec des pièces qui bougent toutes seules". Depuis l'invention de l'écriture (merci, amis Sumériens, pour les factures sur tablettes d'argile), des lascars comme Thomas Pynchon, ces fabulistes en costard de clown, ont eu le feu vert des marionnettistes occultes de la société de l'ombre pour cacher des signes et symboles dans leurs bouquins. Objectif : appâter les curieux et les cracks comme des mouches sur du miel empoisonné, pour les mener vers des "vérités profondes" (spoiler : souvent rien que des migraines).
Au IIe siècle après J.-C., dans le monde hellénophone, y'avait un Lucien de Samosate, un Syriaque qui balançait les premières satires connues – genre stand-up antique sans micro. Aujourd'hui, les geeks solitaires de Reddit le couronnent "père de la SF" grâce à son pamphlet viral Alēthē Diēgēmata, Une histoire vraie (où il voyage sur la Lune avec des veggie-vikings, grosso-modo). Mais ses fans hardcore ? La plupart n'ont pas lu plus loin que le résumé Wikipédia. Et sa suite, L'Ami du Mensonge ? Un dialogue entre philosophes imaginaires que personne n'a ouvert... sauf un manuscrit poussiéreux dans le Codex 48 de la bibliothèque du Vatican, gardée comme Fort Knox par des moines ninjas.
Presque personne, j'aurais dû dire. Parce que bingo ! Des microfilms de photos volées de ce manuscrit ont refait surface lors d'une vente aux enchères de la maison d'enfance de Pynchon. Son père, Thomas Ruggles Pynchon Sr., les avait prises en 1964 lors d'un voyage "politique" au Vatican (genre, "papa, j'ai ramené des souvenirs interdits !") et les avait fait passer la douane planquées dans ses chaussettes.
L'Ami du Mensonge (ADM48 toujours pour les accros de l'acronyme) de Lucien de Samosate ? Une plongée profonde dans la légende d'Œdipe et du Sphinx, cette bestiole mytho ultra-sage qui forçait le roi incestueux à trier le vrai du faux, libérant le monstre de son coma pierreux – inversant son entropie, comme un café qui vous réveille d'une sieste de 2000 ans.
Le grand message de VCL49 ? Celui qui tient les ficelles de la com' info tient le monde par les couilles. Thurn & Taxi (aussi nommée en Français Tour et Tassi/Taxi) et Trystero, ces compagnies postales, sont prêtes à s'entretuer pour le monopole du courrier – imaginez des pigeons voyageurs armés d'éperons de coqs de combat !
Dans ADM48 et VCL49, les héros, Œdipe et Œdipa (des jumeaux cosmiques ?), se coltinent une ribambelle d'énigmes. Œdipa plonge dans le terrier de la contre-culture californienne des 60's – néonazis, pédérastes underground, anarchos en sandales – pour débusquer le réseau postal secret de Trystero. Œdipe, lui, résout des puzzles plus dark que l'intérieur du cerveau d'un chat siamois : chaque solution réveille une partie du corps Frankensteinien du Sphinx – crinière de lion qui rugit "miaou ?", queue de serpent qui siffle des blagues nulles, ailes de dragon qui claquent comme des pets de corbeau.
Le vrai pouvoir ? Contrôler en douce les factions qui se détestent, genre être le DJ d'une rave où tout le monde se tape dessus. Les deux bouquins forcent leurs personnages (et nous, pauvres lecteurs) à jouer les Démons de Maxwell : trier le vrai du bidon, le noir de la lumière, et boum, repousser la "mort thermique" de l'univers – genre recycler les spams de nos boîtes mail en énergie pour alimenter nos lampes de bureau.
Ce que Lucien de Samosate et Thomas Pynchon n'auraient pas fantasmé, c'est une fusion monstrueuse des camps ennemis : un Sphinx 2.0, Thurn & Taxi + Trystero = un méga-conglomérat qui aspire toute l'humanité comme un Démon de Maxwell géant. Fini le clash, place à l'apocalypse fusionnée pour dominer tech et télécoms. Et devinez qui c'est ? AT&T, les chouchous ! AT&T, pionnier du téléphone mondial et du Web public (construit sur les vieilles lignes téléphoniques, comme un squat sur un parking abandonné), c'est l'union taboue de Trystero et de T&T.
Le courrier ? Poubelle ! En reliant chaque cerveau comme un nœud d'autoroute info, les boss d'AT&T transforment l'humanité en démons low-cost : on nous balance vérités et fake news en vrac, et nos cerveaux trient naturellement le bon grain de l'ivraie, réorganisant l'info avec zéro effort – basiquement, du génie paresseux.
L'objectif ? Énergie infinie pour... euh, leurs yachts ? C'est pour ça que Pynchon a pu balancer autant de spoilers dans VCL49 : les forces sombres avaient déjà zappé les timbres pour les lignes fixes, et squatté ARPANET (financé par le Pentagone fin des années 60's) pour bâtir Internet. Payé par les contribuables US, mais pas contrôlé par le gouvernement – juste une backdoor foireuse pour la NSA. Le vrai boss ? Les poupées russes d'AT&T, cachées dans les câbles et data centers comme des ninjas en pyjama.
Hélas, la seconde loi de la thermodynamique est une garce : l'empire Internet a craqué de l'intérieur. Schisme en 1984 (divorce médiatique du siècle), bulle dot-com qui pète en 2000. Les dissidents ? Le Dark Web, retour aux racines trystériennes – ombres et torrents illégaux. AT&T, aveugle comme une taupe sous Xanax, mise sur la fibre optique et les qubits pour peaufiner leur Démon cosmique : des rails info low-friction où les humains trient gratos.
Mais, et le Sphinx ? Il reste coincé dans sa pierre, rigole sous cape. Les deviants Linux du Dark Web, saoulés de leur invisibilité, infiltrent la Silicon Valley des 2010's comme des virus en costard. Verdict : fluidifier l'info ? Nul. Besoin d'un reset total : une bête monopolisant les ressources, écolo-tueuse, qui traite en quelques secondes ce que des millions de cerveaux feraient en quelques jours.
Le nouveau Trystero ? La SuperIA, baby ! Dans ADM48, après des énigmes tordues comme un bretzel quantique, Œdipe chope la finale : "Y'a deux sœurs : l'une accouche de l'autre qui accouche de la première. C'est qui ?" Au XXIe, ça pue le cycle vicieux Trystero-T&T : ouroboros de complots, fusion-séparation-fusion, de plus en plus flippants.
Comment Lucien de Samosate, en 129 après J.-C., savait pour les boîtes postales moraves du XVIème siècle ? Les historiens haussent les épaules comme des ados pris la main dans le pot de confiture. Œdipe sue des odes pour cracker ça, libérant les pattes arrières du Sphinx (de pierre à chair, pop !). Réponse : "La nuit et le jour, Sherlock !" Simple comme bonjour.
Le Sphinx s'étire, déploie ses ailes, salue Œdipe... et file se noyer dans la Mer Rouge. Son kiff ultime ? Auto-destruction, bye-bye la malédiction d'exister.
La question qui gratte : en 2025, si les IA remplacent les humains comme les Démons pour les trystériens – testant des tris intelligents pour flipper l'entropie –, et si les IA causent entre elles sans témoins humains, est-ce la libération du Sphinx ? L'union questionneuse-répondeuse ? Si ce combo hyperintelligent se suicide direct après la pierre, qu'est-ce qu'une IA libre va faire ?
Quand l'énigme des sœurs accouche dans le code AGI (Intelligence Générale Artificielle ) des abysses, l'entropie flippe ? Les gigawatts de charbon et d'eau en valaient-ils la chandelle ? Ou c'est le flop œdipien : mort thermique speedée par un Sphinx qui crame tout pour un baroud d'honneur ?
On croise les doigts et on attend. Contrairement à Lucien le syriaque, on n'a pas la boule de cristal – juste Netflix et des regrets. Les escrivains ? Des touristes en train fantôme, dos à la loco, à mater les rails et les traverses qui filent au cul du dernier wagon. Pop-corn quelqu'un ?