À CŒUR PENDU . . .
Si j’étais pendentif, je serais un oiseau,
Mille plumes de soie te caressant la peau,
Un petit cormoran qui viendrait se nicher
Dans ta vallée lunaire au grain si velouté.
Gardien de la cage qui renferme ton cœur,
Moi le sombre marin dénué de couleurs,
Je me couvrirais d’or pour me faire plus beau,
Ne pas dépareiller tes saturniens anneaux.
Collé contre ta peau, à tes veines bleutées,
Me laisserais bercer aux rythmes de tes rêves,
Humerais, lancinant, l’objet de tes pensées,
Les mots qui de ton cœur coulent comme une sève.
Parfois de temps en temps, quand tu serais pensive,
Tes lèvres me prendraient, suçoteraient mon corps,
Mes plumes sucrées d’or marieraient ta salive,
Nos jus ainsi mêlés seraient de passiflore.
Mon or resplendirait sous tes doigts de druidesse,
Pendu à tes lèvres, captif de tes maillons,
Plus ne te quitterais, tu serais ma maîtresse,
Mes ailes seraient closes ...et toi mon Céladon.
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