Ô L'ÉGOÏSTE
Et l’on croise tant d’âmes aux croisées des chemins,
Qui d’un œil soupçonneux mais toujours averti,
Dégustent dés avant la rencontre à venir
Les joies qui seront leurs à vous émerveiller !
Vous ouvriront leur cœur sans jamais le donner,
Comme si leurs chagrins,
Leurs jalousies ou leurs peines de cœur
Étaient d’un intérêt cosmique !
Une faim pareille, me dis-je,
Le cœur battant d’affolement,
Suis-je capable de la satisfaire ?
Puis comment rétorquer à telles suspicions
Sans me voir décocher des ruades cinglantes ?