EXIL EN MER
Je m’exilais en mer pour l’étrange
Et ne me souviens toujours pas
Combien de nuits sont passées
Depuis que mes yeux sombrèrent
Dans tes tourmentes
Aux éclats de tempête hivernale.
Je m’exilais en mer, vers d’autres silences
Où je saurais m’identifier
À ces mystères que tu avais un jour dévoilés
Sans y penser.
Et …je ne sais pas, pendant ce temps je pense
Qu’il pourrait te faire plaisir que je sois moi-même
Afin que tu comprennes sans larmes
Ce que je cherchais désespérément à demeurer :
Chair entre tes lèvres,
Et source fugitive de ton désir.
Je m’exilais en mer afin de t’isoler
Comme un crépuscule naissant des vagues,
Rouge illusion d’un horizon qui te rêvait
De l’autre côté d’un compas océan.
Et …je ne sais pas, pendant ce temps pensais-je
Qu’il pourrait te faire plaisir que je ne fus plus moi,
Afin de t'inventer ces paroles qui n’existaient pas
Et de dire que je n’avais que peu de temps pour t’échapper,
Sirène aux pièges légers des sentiments ?
Je m’exilais en mer vers d’autres rumeurs
Où je serais peut-être moi-même la bouteille
Qu’un jour ma compassion a repêchée.
Je m’exilais en mer vers d’autres absences
Tandis que je rêvais de t’offrir ces coquillages
Que j’aurais pu te cueillir sur les plages de mon cœur.
Je te le dis : Crois moi,
Les naufrages ne sont que des arrivées
Comme ils ne sont que des départs.
Mais peu m’importe !
Je m’exilais en mer.