Coup de fil
Il se réveille quelque part
De sa maudite solitude,
Présomptueux.
De sa bouche insoumise,
bouche à bouche
Il se pavane.
En quelque coin se tapit
La misère palpitante
Qu’il recrache
En gargarismes électriques.
D’un profond abîme
De soupirs et de peur,
Il me vomira en murmures
Ses fantasmes électroniques.
Il m’arrachera à l’utérus,
Nourrice du monde,
Me fera tomber du ciel.
Dans quelque coin de l’enfer,
Toujours il se souvient,
Souffrances de rêves plastiques,
Perforations de l’âme.
« Je vais te baiser, mon enfant,
Je vais te pendre à mon cordon,
Ton cordon ombilical. »
Le téléphone se marre
Comme si ça ne venait pas de lui,
Quelque part il sait bien
Qu'il faut que je décroche,
Qu’il faut que je réponde...
Qu’il faut que je réponde...