"Ah ben ça c'est sûr et certain que la fille a clairement le béguin pour lui. Non mais regardez-les ! Pourquoi ne pourraient-ils pas vivre ensemble ?"
Ma mère plaidait avec la mère de Koki. Koki, elle-même, était tranquilement assise entre ses parents, le regard baissé. Même triste, elle était trop trop super canon.
Comme celle de ses parents les Honsho, sa peau était d'un bronze cuivré, avec des pommettes hautes (maintenant couvertes de larmes) et une paire d'yeux d'un sombre liquide qui semblaient presque noirs lorsqu'elle les fermait à moitié lors de ses gentils sourires timides. Ses cheveux d'un noir de jais encadraient ses lèvres tremblantes.
"Vous n'ignoraient pas ce qu'ils ressentent l'un pour l'autre !" continua ma mère. " Mon garçon n'est rien de plus qu'un garçon. Et votre fille n'est qu'une fille. Ils pourraient vivre ensemble, ici, chez-nous. Ils seraient les bienvenus."
C'était un rêve impossible, mais trop beau pour être ignoré. Je soulevai mon regard en direction de Koki, mais elle continuait à fixer ses cuisses.
"Vous connaissez la loi," dit son père. "Impossible. Nous aurions mieux fait de la surveiller de plus près pendanr notre séjour dans votre village durant tout cet été.
- Un peu tard pour les regrets, maintenant, monsieur Honsho" lui rétorqua mon père. "Nous vous avons accueillis chez nous, nos enfants sont tombés amoureux." Il se pencha en avant un petit chouïa et continua: "Ils sont jeunes. Ça leur passera. Ils n'auront pas d'enfants.
- Et s'ils en avaient ?" demanda le père de Koki. "Impensable. Ça ne ferait que rendre les choses plus terribles pour eux. Votre famille fait partie de la dernière communauté d'humains naturels. Votre patrimoine génétique est bien trop précieux pour... se mêler au nôtre."
Ce fut la dernière fois que je revis Koki de toute ma chienne de vie. Dès le lendemain matin, elle et sa famille avaient disparu tel un courant d'air.