Quelle putain de journée j'avais passée au bureau ! Tellement sur les nerfs que je m'engouffrai dans un taxi sans chauffeur et lui ordonnait de me ramener chez-moi illico sans passer par l'abreuvoir.
J'étais perdu dans mes pensées, genre j'aurais étranglé mon superviseur à mains nues sans mettre de gants pendant que je pétrissais mon smartphone à m'en blanchir les phalanges: tu vois, le genre de trucs qu'on fait pour passer le temps et se calmer les nerfs ; hein ouais tu vois qu'est-ce que je veux dire ? Juste pour me donner l'impression de décompresser après une journée complète de prises de tête incessantes.
La prochaîne chose dont je me rends compte, c'est que mon tacot s'est arrêté. "Vous êtes arrivé à destination," me dit le haut-parleur de la tire. J'enlève mes écouteurs et je jette un œil par les carreaux et - hé, mais c'est pas ma maison, putain, c'est même pas ma rue et encore moins mon quartier, putain sans dec', mec, ça faisait même pas cinq minutes qu'on avait démarré alors que j'habite à 20 minutes du centre !
" Tu me fous de ta gueule ?", je gueule à la caisse. "C'est pas chez-moi ici !"
Et juste au moment où que je me rends compte où que c'est qu'on est, en plein cœur du quartier aux putes, voilà ce putain de taxi qui me répond "Vous êtes chez-vous. On est juste devant le bâtiment où se trouve le studio de votre petite copine Sarah. Vous y avez passé 23 des 30 nuits précédentes."
Sur le coup, j'ai pas trouvé les putains de mots pour répondre à cette enfoirée de caisse électrique. Alors cette petite salope s'est pas gênée pour en rajouter une tartine: " Vous devriez peut-être déménager définitivement chez votre copine, ça améliorerait votre empreinte carbone."
Je veux dire, je dis pas que j'apprécie pas la suggestion vu la longueur des guiboles à Sarah, mais est-ce que c'est bien le rôle de ces putains de taxis municipaux ou de leurs serveurs de se mêler de où ce que je trempe mon sg de ma vie privée ?