Cette histoire vous est gracieusement offerte sans le soutien financier du "CONSEIL GÉNÉRAL DE L'ÎLE ET VILAINE"
Il était tard ce dimanche soir de 2002 tandis que nous traversions la lande sur la double bande de bitume qu'on nomme la voie express; il nous restait encore près d'une heure de route sur le chemin du retour vers la casbah, après un long weekend passé en famille dans l'enceinte d'un monastère bouddhiste dans la Mayenne. Il faisait frisquet ce soir là, et le ciel était clair et étoilé entre Rennes et les landes de Lanvaux, avec seulement de rares nappes de brouillard éparses dérivant in-substantiellement à travers la chaussée comme de vieux lambeaux fantomatiques coincés dans les limbes entre ce monde et le prochain. Presque comme ---
-"Un fantôme! Philippe, regarde, un fantôme!"
Je fus tiré de ma rêverie en mode auto-pilote par le cri d'alarme de Marylou et par ce que j'avais - à première vue - pris pour un panneau de signalisation réfléchissant dans le pinceau de mes pleins phares à la bretelle de sortie d'une aire de repos.
-"Tu veux dire la femme au bord de la route?"
-"Tu..., tu l'as vue, toi aussi?"
-"...
-"C'est..., c'est..., c'est la Dame Blanche.!" s'exclama ma louve. C'est.., mon Dieu, on dirait un ange !"
J'écrasai mon pied au plancher et accélérai en serrant instinctivement les fesses pour mettre la plus grande distance possible entre nous et cette apparition, tandis que le flash-back terrible de cette nuit inoubliable de 1996 remontait comme un missile le long de mes cervicales, le souvenir douloureux de la honte que m'infligea cette monstruosité depuis l'entrée jusqu'aux tréfonds de mes entrailles, après que je me fus arrêté et ouvert ma portière à cette beauté transcendantale que j'avais crue désespérée, éplorée, en mal d'amour, errante et perdue.
Je savais pertinemment aujourd'hui qu'il ne s'agissait pas d'une quelconque vapeur éthérée de vie échue ou disparue. Ni d'une messagère du Saint Esprit. Ni non plus, vous pouvez me croire, d'une divinité, d'une nymphe des bois ou de l'hologramme de la Fée Morgane, même si nous n'étions, à vol d'oiseau, qu'à quelques lieues de Brocéliande.
-"Désolé d'altérer ainsi ta perception, chérie, mais je crois pas que ce qu'on vient de voir appartienne à la longue liste de défunts disparus ou de personnages de contes de fées ou de légendes."
-"Mais comment tu peux dire ça ? Elle m'a regardée, elle m'a suivie du regard de ses grands yeux d'un bleu profond..., si belle! Je l'ai vue, ô ce corps de déesse, cette gorge, si pâle, elle avait l'air d'un ange, si triste et si réelle..."
-"Ça, pour être réelle, elle l'était, mon bébé, tu peux me croire, mais un ange, sûrement pas! C'est une Drag Queen, un transsexuel dans une robe de mariée équipée d'un variateur de luminescence."
-"Hein? Et comment tu sais ça, toi?"
-"Hem, ...la robe diaphane, bébé," lui mentis-je par omission, ne souhaitant pas lui conter dans le détail toute l'horreur de notre précédente rencontre. "J'ai vu son énorme engin à travers le tissu de sa robe à la lueur de mes phares, aussi clairement que je te vois", continuai-je à lui mentir, "et n'oublie pas que nous traversons une région perverse, l'Île et Vilaine. Et cette femme là, je dois te prévenir, elle est, ou plutôt il est, ...hyper puissamment vilaine. Tu veux pas de lui dans notre voiture."
Marylou me toisa comme si j'avais trois têtes, puis fit une moue étrange, comme appréciative, avec sa bouche.
-" M'man?" souffla la voix petite voix endormie de notre fille depuis la banquette arrière, "On peut s'arrêter, j'ai envie de faire pipi?"
-"Nan! Chérie, dis lui de serrer les fesses et de patienter juqu'à Ploërmel et le Morbihan."
-"Désolé d'altérer ainsi ta perception, chérie, mais je crois pas que ce qu'on vient de voir appartienne à la longue liste de défunts disparus ou de personnages de contes de fées ou de légendes."
-"Mais comment tu peux dire ça ? Elle m'a regardée, elle m'a suivie du regard de ses grands yeux d'un bleu profond..., si belle! Je l'ai vue, ô ce corps de déesse, cette gorge, si pâle, elle avait l'air d'un ange, si triste et si réelle..."
-"Ça, pour être réelle, elle l'était, mon bébé, tu peux me croire, mais un ange, sûrement pas! C'est une Drag Queen, un transsexuel dans une robe de mariée équipée d'un variateur de luminescence."
-"Hein? Et comment tu sais ça, toi?"
-"Hem, ...la robe diaphane, bébé," lui mentis-je par omission, ne souhaitant pas lui conter dans le détail toute l'horreur de notre précédente rencontre. "J'ai vu son énorme engin à travers le tissu de sa robe à la lueur de mes phares, aussi clairement que je te vois", continuai-je à lui mentir, "et n'oublie pas que nous traversons une région perverse, l'Île et Vilaine. Et cette femme là, je dois te prévenir, elle est, ou plutôt il est, ...hyper puissamment vilaine. Tu veux pas de lui dans notre voiture."
Marylou me toisa comme si j'avais trois têtes, puis fit une moue étrange, comme appréciative, avec sa bouche.
-" M'man?" souffla la voix petite voix endormie de notre fille depuis la banquette arrière, "On peut s'arrêter, j'ai envie de faire pipi?"
-"Nan! Chérie, dis lui de serrer les fesses et de patienter juqu'à Ploërmel et le Morbihan."