Je me rappelle la fin des années 70, les vestes des surplus, les bérets portés devant derrière, arpentant les rues de Seattle avec mes copains coyotes. Le frenchie révolté. Une sorte de vénération pour cet alien européen. Z'avaient dû trop lire sur la révolution française dans leurs années de collège. Les Clash, Combat Rock passaient sur les ondes depuis deux ou trois ans et Sandinista venait de faire son entrée dans les bacs. Je me rappelle ces T-shirts du Che. Je m'en rappelle bien car depuis quelques temps, l'ami Che Guevara repointe son museau sur les T-shirts de ma ville - (la plupart des gens ne connaissent même pas le personnage ni ce qu'il a pu représenter). Merde, il s'agissait pourtant du "Che le révolutionnaire"!
Et vous savez ce qui est marrant? C'est lorsque les gens croient hériter du caractère représenté sur leurs T-shirts. Ou pire encore, croire que les gens qui vont vous voir dans ce T-shirt vous considéreront comme le "Che" lui-même.
Mais la cerise, le top du top, c'est quand ces nostalgiques s'empressent de montrer leurs tickets de caisse au gardien de sécurité où ils viennent d'acheter leur bout de tissu imprimé.
Je l'admets, l'image du Che fut réellement interdite à Cuba pendant de longues années, disons qu'aujourd'hui, on utilise son image dans un but purement économique.
Ou alors j'ai tout faux et je fais mes plus plates excuses à tous ces révoltés.