Bienvenue, curieux voyageur

Avant que vous ne commenciez à rentrer dans les arcanes de mes neurones et sauf si vous êtes blindés de verre sécurit, je pense qu'il serait souhaitable de faire un petit détour préalable par le traité établissant la constitution de ce Blog. Pour ce faire, veuillez cliquer là, oui là!

10 févr. 2022

585. Sécession

 


Le Premier Ministre parût quelque peu gêné aux entournures en soulevant la lourde hâche à double-tranchant.
C'était une fraîche journée de début avril , neige et glace s'accrochaient encore aux pentes des montagnes environnantes. Le ciel était sans tache et aux couleurs du drapeau du royaume.
D'autres ministres se tenaient sur la piste de terre battue près des autos du convoi officiel, de la buée s'échappait de leurs lèvres et de leurs narines, certains tapant des semelles pour tenter de se réchauffer les gambettes sous leurs costumes.
Enfin, le Premier Ministre s'approcha du pupître. La foule était pour la plupart constituée de journalistes étrangers; dix ou douze rangées d'humains emmitouflés dans des manteaux avec un essaim de microdrones vrombissant au-dessus de leurs têtes tels des mouches à merde. Leur bourdonnement semblait remplir le parvis improvisé pour l'occasion au milieu des sapins.

Le Premier Ministre tapota un coup sur le micro, s'éclaircit les cordes vocales et posa le manche de la hâche sur son épaule droite tel un licteur de la Rome antique.
"Certains diront que nous nous réenfonçons dans le moyen-âge aujourd'hui," débuta-t'il. "Mais ce n'est pas de cette façon que sa Majesté et nous-mêmes voyons les choses. Nous avons toujours fait chez nous les choses différemment que chez vous, nos voisins. Nous chérissons notre nation et un mode de vie indépendant."
Les flashs des journalistes se mirent à crépiter. Les microdrones l'enveloppèrent.
"Aujourd'hui, nous agissons afin de préserver ce mode de vie. Nous nous libérons de l'illusion inhumaine d'un monde irréel, construit hors du domaine de l'expérience véritable. Nous dédions la terre sacrée de ce royaume à la préservation de la création divine et à l'éveil de l'humanité. Le Roy et son Conseil ont parlé. À compter de ce jour, votre Internet et votre Metaverse s'arrêtent à nos frontières."
Il fit un pas sur le côté puis deux autres sur le devant, s'approchant de la portion exposée soulevée hors de la tranchée. Il empoigna le manche de la hâche à deux mains, puis en souleva la double-lame rutilante vers le ciel, juste au-dessus de la gaine tressée de noir de la peau du câble 5G optique posé posée reposant sur le billot.

-----o-----

Merci pour votre inconditionnel soutien qui me va droit au cœur
... ainsi qu'au porte-monnaie
ou
et à très bientôt !
😍

7 févr. 2022

584. Transferts d'énergies



Les sorts interdits étaient toujours les plus durs à jeter. L'envoi du désespoir avait pratiquement tué Boobah n'Balaoua. Il avait juste eu besoin de son atlas et de quelques mots pour que n'importe qui sur la planète ressente sa douleur. Il en avait feuilleté les pages, affiché la mappemonde complète et sillonné aléatoirement la carte avec un doigt, prononçant les paroles et imaginant la peine, la confusion, les larmes et le grand sommeil.

***

Yvanne Béthaud était assise sur une chaise métallique, devant une table de même facture dans une pièce sans fenêtre d'une aile du ministère de la place Beauvau. "Ils me font attendre pour m'intimider" se dît-elle.
La porte s'ouvrit et deux mecs firent leur entrée. "Le premier va m'interroger et l'autre s'occupera du magnétophone tout en donnant de l'importance au premier" poursuivit-elle en elle-même.
"Vous vous décrivez comme une sorcière blanche...
- Je pense souhaitable de vous expliquer que j'utilise cette description afin de prévenir toute forme de préjugés chez les personnes à capacité cérébrale limitée. Je fais de mon mieux pour être une bonne personne mais le bien et le mal sont des concepts humains. Les esprits avec lesquels je travaille ne sont ni bons ni mauvais.
- Sachez que ni moi ni ce service ne croyons à la réalité de la magie. Faudrait pas nous prendre pour des berrichons !
- Vous et votre service avez le droit de croire qu'est-ce que vous voulez. Pratiquement tous ceux qui disent avoir des pouvoirs magiques sont soit des charlatans soit des illuminés. Certains ont des capacités spéciales mais je n'ai encore jamais rencontré quelqu'un capable de faire qu'est-ce que je peux faire.
- La pandémie de coma soudain nous a forcés à essayer des méthodes pas très conventionnelles. Votre nom est sorti sur une liste de paranormaux autoproclâmés que nous avons compilée en consultant des prestidigitateurs et des illusionnistes qui débunkent ce genre de choses. Nous leur avons demandé qu'ils nous signalent ceux qui faisaient des choses qu'ils ne pouvaient expliquer. Puis nous avons contacté les gens sur cette liste et leur avons demandé ce qu'ils pensaient des autres personnes figurant aussi sur la liste.
- Ce qui expliquerait cet étonnant sondage téléphonique qu'une femme au ton très officiel a gravement insisté pour que j'y réponde.
- Pratiquement tous ceux que nous avons contactés ont été heureux de nous parler de tous ceux qu'ils connaissaient sur la liste. Sauf de vous. Ils ont tous eu l'air d'avoir très peur de vous..
- J'ai jamais fait de mal à une mouche.
- C'est en effet ce qu'ils nous ont dit. Mais c'était plus comme s'ils craignaient que vous pourriez leur en faire si vous vouliez vous venger ou leur faire du tort.
- Et c'est la raison pour laquelle je suis assise là plutôt que dans ma chaumière à regarder les Simpsons avec mes chats ?
- Vous avez entendu parler de la pandémie de coma soudain ?
- Comme tout le monde ! Partout dans le monde des gens tombent dans le coma.
- Nos services de santé traîtent ça comme une maladie infectieuse sauf que c'est pas une maladie infectieuse normale. Les maladies nécessitent un vecteur. Elles commencent quelque part et sont ensuite propagées par l'air ou l'eau ou par ceux déjà atteints. La pandémie d'infection de coma soudain ou ICS surgit arbitrairement un peu partout dans le monde. Avez-vous entendu parler d'Assimi N'Daw ?
- Ce serait pas le dirigeant de ce pays africain qui veut débarasser son pays de toute influence française ou européenne ?
- Tout à fait. Il a rassemblé un grand nombre de Sangomas, des devins-guérisseurs-désenvoûteurs, dans sa capitale.
- Vous croyez tout-de-même pas qu'il utilise la magie pour causer cette pandémie ?
- C'est une hypothèse que nous ne pouvons pas ignorer."
Yvanne rigola doucement. Mais alors tout très tout doucement. Ces mecs avaient l'air sérieux. "Et vous aimeriez que je vous aide à vérifier votre hypothèse...
- Nous pensons surtout que vous aimeriez aider votre pays et le monde entier.
- D'abord j'ai pas du tout apprécié d'être arrachée de mon lit aux aurores. Si de la magie est impliquée dans votre affaire, c'est que l'un de ces Sangomas a des pouvoirs spirites. La plupart des Sangomas n'en savent pas plus sur la magie que vous ou votre collègue. Je pourrais peut-être vous aider. J'aurai besoin d'un atlas pour me concentrer l'esprit. Et aussi, il faudra que je me mette à poil."
Le préposé au magnétophone s'offusqua d'un air choqué. L'interrogateur se tourna vers lui: "Tu l'as entendue. Va lui chercher un atlas."

Le mec calta de la pièce. Pendant ce temps, Yvanne ôta son pull, ses pompes, son jean, ses chaussures et ses chaussettes puis finalement ses sous-vêtements. Elle posa le tout sur une chaise. Puis elle resta debout, attendant que l'autre revienne avec son atlas.
Il revînt portant un énorme volume en cuir. Yvanne le prit et le plaça sur la table. Elle dénicha la carte d'Afrique et y chercha le petit pays. Elle le toucha du bout de l'index, prononça quelques mots inintelligibles pour les deux flics et s'évapora.

***

Boobah n'Balaoua fut seulement légèrement surpris quand l'étrange femme blanche et nue comme un vers se matérialisa devant lui alors qu'il méditait dans le fond de sa case. Rien de tel ne lui était jamais arrivé même s'il savait que c'était pas impossible.
"Attendez, petite sœur !" lui fit-il en levant une main. Il traversa la pièce et se pencha sur le coffre de sa femme, le coffre qu'il avait été incapable d'ouvrir depuis sa mort. Il en souleva le couvercle et en tira un boubou coloré qu'il tendit à Yvanne. "Couvrez-vous avec ça. Je sais que vous ne pouvez effectuer le Grand voyage avec des vêtements, mais nous sommes un pays décent et vous devez vous vêtir."
Yvanne se faufila dans le boubou en l'enfilant par la tête. Il était pas vraiment à sa taille. Il avait été taillé pour une femme beaucoup plus grande et fine qu'elle ne l'était. Le sentiment de tristesse qu'elle ressentit en l'ajustant sur ses épaules lui fit comprendre qu'il avait appartenu à une personne que l'homme qui venait de le lui passer avait beaucoup aimée et puis perdue.
"Je suis très honorée de votre confiance, lui assura-t'elle.
- Je suis tenu par un serment. Je n'ai jamais rencontré d'esprit sœur jusqu'à ce jour. Je suis Boobah n'Balaoua. Comment vous appelez-vous et pourquoi êtres-vous venue ?
- Je suis Yvanne Béthaud. Vous avez causé une pandémie."
Les yeux de Boobah étincelèrent de colère. "Il y a eu une cérémonie de grâce pour les Sangomas. J'étais censé y être l'invité d'honneur mais j'étais fiévreux et j'ai dû rester couché quelques jours. Balaba, ma femme, et mes trois enfants y sont allés sans moi. Ils se tenaient au milieu de l'assemblée tandis que notre chef, Assimi N'Daw, tenait un discours où il les décrivait comme la famille de son meilleur Sangoma. Tout le monde a entendu le bourdonnement venant du ciel. Balaba était une femme fière et courageuse. Fallait plus qu'un simple bruit pour l'effrayer. Elle a levé la tête en direction des machines volantes. Mes enfants se savaient en sécurité à ses côtés. Puis les drones ont ouvert le feu. Ils voulaient assassiner notre chef. Il s'en est sorti vivant avec seulement quelques égratignures. Plusieurs de ses proches ont été tués. Plusieurs de mes amis Sangomas ainsi que des membres de leurs familles furent tués également. Mais pire que ça, Balaba et mes trois enfants furent déchiquetés dès la première salve."
Les larmes coulaient sur les joues de Boobah. Yvanne faillit dire quelque chose mais se retînt. Elle avait décidé qu'il valait mieux le laisser continuer. 
"Balaba n'avait représenté une menace pour personne. C'était une gentille femme qui m'aimait. Mes enfants étaient encore très jeunes. Qui sait quels grands hommes et femmes il auraient pu devenir ? Quand j'ai appris ce qui s'était passé, j'ai su que mon futur s'était envolé. Notre chef est venu me voir et m'a dit que quelque chose devait être fait. Après y avoir mûrement réfléchi, j'ai jeté le Sort du Sommeil Profond un peu partout autour de la Terre.
- Vous avez jeté un sort interdit.
- Ma vie n'avait plus aucun sens et n'était plus que souffrance. Pourquoi aurais-je dû m'en faire sur les souffrances des autres ?
- Je peux dire que vous êtes un homme bon, Boobah. Une part de vous sait que ce que vous avez fait est bien, mais une part plus profonde en vous sait que c'est le contraire. Vous avez injustement et cruellement souffert mais vous savez que cela ne vous autorise ni l'injustice ni la cruauté. Je comprends pourtant que votre chef a raison; que rejeter la France et ses alliés de votre pays est pour le plus grand bien du vôtre.
- Oui, notre chef est un bon chef pour le bien de notre pays et je lui suis loyal. Les assassins qui ont envoyé ces drones ne voulaient pas aider notre pays ; ils ne veulent que ses richesses, ses minerais. Qu'avez-vous fait, Yvanne, pour les stopper ?
- Je ne savais pas.
- D'autres femmes dans votre pays peuvent utiliser ce genre d'excuses, avec vos médias et politiciens corrompus et vendus aux plus offrants ; mais vous, vous êtes comme moi, Yvanne, si quelques uns peuvent savoir la vérité, c'est bien nous.
- C'est vrai, Boobah, vous m'en voyez désolée. Je sais qu'un sort interdit est irréversible, mais il n'en demeure pas moins transférable. Si je vous promets de vous aider de toutes mes forces, accepterez-vous de réveiller les comateux innocents et de transférer leurs sorts sur ceux qui le méritent ? 

Les deux se penchèrent sur l'atlas de Boobah qui était plus encanaillé avec la faune, la flore et le monde invisible qu'avec la cartographie, et les doigts d'Yvanne se mirent à picoter des lieux notables de la raie publique sur le plan de Paris: l'Élysée, le Palais Bourbon, celui du Luxembourg puis l'autre sale truc de la Place Beauvau, puis se déplacèrent de quelques pages en direction du levant: la tour de la BRI à Bâle, puis remontèrent au nord-ouest droit sur la Commission ainsi que la Présidence de l'Union Européenne à Bruxelles, puis  cap à l'est de nouveau pour visiter l'immeuble de la BCE à Francfort où la vieille bique de mère Lagarde et ses principaux collabos tombèrent et culbutèrent instantanément culs par dessus têtes et comme par enchantement  à la renverse...

-----o-----

Merci pour votre inconditionnel soutien qui me va droit au cœur
... ainsi qu'au porte-monnaie
ou
et à très bientôt !
😍

4 févr. 2022

583. La maîtresse des palais


Ce post vous est pas gracieusement offert grâce au soutien financier des "HYPERMARCHÉS LECLERC".

C'étaient les heures de gloire de Dubaï, fils, avant que le pétrole ne s'épuise et l'arrivée du crash financier, avant que les dunes sableuses ne débordent du désert pour envahir toute la cité-perle tel un tsunami.
Maintenant tu peux voir les os squeletiques de la tour Burj qui dépassent du sable comme les doigts d'aluminium d'un squelette disloqué.
J'avais un restaurant à mi-hauteur de la tour. Mais c'était pas encore l'épave affaissée qu'elle est aujourd'hui. Elle brillait, elle rutilait. Sans déconner, t'aurais dû voir ça !

La cuistot, Shintzu, elle était encore pire dinguement frappée qu'une meringue frappadingue  Pas de produits locaux avec elle, pas de produits organiques de saison ! Que pouvait-on cuisiner à Dubaï de toute manière à part des arêtes de sardine ou d'autre poiscaille du Golfe sur son lit de sable ? Elle était excitante et dangereuse.
Je l'avais dénichée  dans une université de biochimie de Guangzhou. Elle avait installé un bioréacteur dans l'arrière cuisine - pas besoin de commis de cuisine ! 
Rien que des programmeurs.

D'un côté de la salle à manger, y avait six imprimantes 3D en chrome brossé fabriquant la bouffe en pleine vue et au grand bonheur des clients. Ils venaient chez moi du monde entier, même en jets privés, pour impressioner leurs petites copines.
Les filles poussaient des cris de joie, comme si qu'elles taillaient goulument des pipes au champagne-caviar à leurs bons hommes, russes ou chinetoques qui, de jubilation, en renversaient leurs coupes sur les nappes amidonnées quand ils voyaient ce qu'on leur imprimait.

Des boules parfaites de sashimi fourrées de gingembre et de wasabi crémeux.
Des tapisseries tissées de fils de goémond et de saumon croquant.
Des rubans de Möbius de poire Belle-Hélène candy infusés au sésame.
Et cette soupe qu'elle avait l'habitude de faire... les cuillères faites d'un polymère de chili et de citron vert. Ces dernières fondaient lentement dans les bouches à 38 degrés celcius, afin que ces enfoirés de gros veinards reçoivent un soupçon savoureux de fausse chaleur sur leurs palais sensibles à chaque becquetée.

Tout ça n'existe plus aujourd'hui, évidemment. Elle a disparu juste avant le crash.
Je me demande si elle est toujours en vie...

NDLR: Séléctions de menus possiblement bientôt dispopo, en version crado-populo, chez Leclerc & chez McDo. 
Hem...si votre Pass est à jour, j'veux dire...

-----o-----

Merci pour votre inconditionnel soutien qui me va droit au cœur
... ainsi qu'au porte-monnaie
ou
et à très bientôt !
😍

1 févr. 2022

582. Quel démon chasse l'autre ?

 

J'ai un démon en moi; c'est ce que maman disait. Maman me disait toujours que les démons sont partout dans le monde, qu'ils se faufilent chez les petits garçons et les petites filles et plantent des graines maléfiques dans leur tête qui poussent et qui grandissent, se propageant autour de leur âme comme une infection. C'est un peu comme lorsque vous ne lavez pas une partie de peau ouverte et croûteuse ; l'endroit autour commence à prendre une vilaine teinte jeaunâtre, puis il devient collant, puis vous devez le nettoyer avec un liquide brûlant qui pue de la gueule et qui laisse l'entaille brun foncé pendant un moment.

Maman a juré que pour les démons, le seul remède nécessaire était la prière. "Garde tes mains serrées et près de ta poitrine. Imagine qu'ils sont enchaînés, ligotés par ta foi dans le Seigneur. Prie-le, mon fils, afin qu'il puisse emporter ton démon."

Mais mon démon ne s'en va pas. Je le vois dans l'ombre qui se courbe tout de travers comme près des portes. Et je suis sûr qu'il se cache dans le miroir de la salle de bain, calant son corps élancé dans les coins de la vitre, attendant juste que je regarde ailleurs pour qu'il puisse m'attraper et m'entraîner dans son monde inversé, où le mal est très bon et le bien très mauvais.

Je l'ai dit à maman; qu'il m'a vu me brosser les dents et cracher dans le lavabo, alors elle m'a attrapé par l'oreille et m'a traîné dans la salle de bain, puis elle a allumé les lumières et pointé un doigt droit dans le miroir. "Où qu'il est le démon ?" elle m'a demandé. "S'il est là, alors montre-le moi !"
Mais le démon ne s'est pas montré. "Tu pourras pas le voir, m'man," je lui ai dit.
"Pour l'amour du ciel," cria-t-elle, laissant ses postillons me voler sur les joues. Elle posa ses mains sur ses hanches et me regarda avec ses yeux ébouriffés, le genre qu'elle utilisait toujours avant de me sonner les cloches ou de me donner une raclée. " Pourquoi diable de pourquoi pas ? 
- Parce que maman, il est invisible."

Alors elle m'a recoloré en cramoisi la peau de la joue gauche avec le plat de sa main droite, m'a dit de retourner dans ma chambre et de dormir. "Prie," elle m'a dit, avant de m'éjecter de la salle de bain avec un pied au cul, "agenouille-toi près de ton lit et implore le Seigneur afin qu'il puisse éloigner ce démon, que toi seul sembles capable de voir."

J'ai posé mes genoux sur le sol, appuyé mes coudes sur mon lit, gardé mes mains levées et mon menton baissé. J'ai supplié, "Cher Seigneur," j'ai psalmodié, "Peux-tu guider mon démon, le prendre et me garder à jamais en sécurité?" Des larmes coulaient sur mon visage. "S'il te plaît, je veux pas qu'il grandisse, qu'il m'envahisse comme une mauvaise herbe, qu'il se nourrisse de mes peurs et qu'il me fasse penser à ces choses horribles."
J'ai récité la prière du Seigneur : "Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme chez toi."
Je me suis souvenu des paroles de maman, sa main serrant le chapelet. Elle récitait souvent dix Je vous salue Marie chaque fois qu'elle ressentait le besoin de se vider l'esprit, alors j'ai fait pareil. Je n'avais  ni perles ni ficelle pour les tenir ensemble, mais je gardais le nombre de prières en dépliant les doigts au fur et à mesure. J'ai commencé par dix, puis j'ai ajouté une autre prière pour le Seigneur, suivie de dix autres Je vous salue Marie, et j'ai recommencé tout le tralala jusqu'à ce que mes genoux me fassent mal et qu'il soit trop difficile de me tenir à genoux.
*

Dix, c'est le nombre de fois où que je cligne des yeux dès que je me réveille. Je pose d'abord mon pied droit sur le sol froid, puis mon pied gauche. Dix, c'est le nombre de fois que j'ai fait les cent pas d'un bout à l'autre de ma chambre avant de faire mon lit. Dix, c'est le nombre d'Ave Maria que je prie avant même de penser à quitter ma chambre pour le petit-déjeuner. Dix, c'est le nombre de pas que je suis censé faire de la porte à la cage d'escalier. Dix, toujours dix ; si c'est plus ou si c'est moins, quelqu'un que j'aime va mourir.
*

"Bonjour, Jules", me fait le père Basile, la tête penchée au-dessus de la cuisinière, en train de préparer une casserole de bouillie d'avoine.
"Bonjour Père Basile," je lui réponds. J'attrape la chaise de cuisine par le haut du barreau supérieur, je la fais glisser vers l'extérieur, vers l'intérieur, puis vers l'extérieur jusqu'à ce que ses pieds en bois soient parfaitement alignés avec les carreaux du sol. Je m'assoie et je garde les bras en pendant sur les côtés  car le Père Basile trouve malpoli de poser les coudes sur la table.
"Bien dormi?
- Pas vraiment," je réponds. "Je pense que j'ai eu environ quatre heures de sommeil.
- Combien?
- Combien de quoi ?
- De Je vous salue Marie", dit-il en marchant vers moi avec la casserole de gruau fumant.

Je le vois. La déception se lit sur le visage du Père Basile.
La bouillie vole dans les airs. La casserolle brûlante me frappe en pleine tête. Mon corps est maintenant au sol, mes lèvres embrassent presque ses pieds, son poing me brise les dents. Il rit follement comme un démon.
"Cent dix", je réponds.
"Une bonne nuit de sommeil est super importante, Jules. Tu ne peux pas continuer à vivre comme ça. Qu'est-ce qui ne va pas avec cent-neuf, ou même juste dix tout-ronds ?
- Dix Ave Maria ne suffisent pas.
- Et comment sais-tu quand c'est assez ?
- Je le sais, c'est tout."
*

Maman me disait que j'étais maudit. Qu'un démon s'était accroché à mon âme. Elle m'entendait parler tout seul en faisant les cent pas dans ma chambre d'enfant.
"Tais-toi", criait-elle toujours. "Vas-te coucher. Mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ?"
Cauchemars, je me disais. Des cauchemars qui fleurissent et peignent la toile noire de mes yeux, des images qui traversent l'obscurité de mon espace mental. Lui, mon démon, ne cesse de tracer des images vives de choses dont je sais qu'elles ne sont pas vraies ; il utilise un ensemble de mensonges ornés et fabriqués comme façade. C'est sa façon à Lui de me garder terrifié.
*

Les autres garçons rassemblent leurs assiettes et quittent la table de la cuisine. Ils se lèvent et attrapent leurs assiettes sales, leurs cuillères et leurs serviettes. Les chaises crissent alors que certains d'entre eux traînent les savattes contre le sol carrelé.
Un garçon se plante devant l'évier tandis qu'un autre enroule les sets de table en plastique. Un autre grand garçon gratte les restes de bouillie de tout le monde à la poubelle.
La cuisine est inondée de bruits de pas précipités, de plats qui claquent, d'eau qui coule du robinet.
Le garçon qui roule les napperons à côté de moi a un couteau caché dans sa manche. Il marche derrière moi et la pointe métallique brille sous son poignet. Il révèle son arme quelques secondes avant que le garçon devant l'évier n'ait une chance de s'échapper. Il plonge le couteau dans le ventre du garçon. Du sang s'écoule de la blessure et dégouline le long de ses jambes comme de la pisse. Tout le monde court. Il me regarde, couteau à la main et dents dentelées, souriant. Je suis le prochain.
"Eh Jules," demande le garçon à côté de moi, "tu vas prendre encore longtemps ou tu comptes jeûner aujourd'hui ?
- Hein ? Je ne sais pas, laisse-le-moi. Je le mangerai une fois que j'aurai fini mes prières."
Il fixe la nourriture dans mon assiette, le pâté beige et blanchâtre ressemble à du fromage caillé et j'ai pris grand soin de couper ma tranche de cervelas symétriquement en dix morceaux.
"Eh bien, assure-toi juste de finir de manger avant le déjeuner," répond-il en riant. "Je te jure, putain pourquoi tu mets si longtemps à bouffer?"
" QU'EST-CE QUE JE VIENS D'ENTENDRE ?" s'exclame le Le Père Basile rugissant en entrant dans la cuisine.
"Rien", répondent en chœur tous les garçons à l'unisson comme si que le Père Basile leur avait posé la question à chacun d'entre eux.
"Jules ici prend encore une éternité pour manger.", répond le garçon près de l'évier, avec une tache d'eau sur le devant de sa chemise, ressemblant à une tache d'encre. "Il va encore traîner des pieds pour nous aider à nettoyer, Père Basile.
- Je vais vous dire", dit le père Basile. "Et si vous laissiez Jules et moi causer un peu, et que nous nettoyions la cuisine par nous-mêmes avant le déjeuner ? Est-ce que ça vous irait ?
- Vraiment?" Certains des garçons roulent des yeux incrédules.
"Ouais, ouais, dépêchez-vous avant que je change d'avis", et en un éclair, le son d'une course excitée envahit l'espace, se dissipant lorsque chacun des garçons monte à l'étage ou sort par la porte d'entrée pour aller jouer dans la cour.
" Oubliez pas de toute l'essuyer une fois fini de laver la vaisselle !", se moque l'un des garçons avant de quitter la cuisine.
*

Parfois, je vois le Père Basile sur moi, sa robe tombant de sa poitrine et se balançant sur mes cuisses. Les bords cousus de sa robe frotteront contre ma taille, s'étendront et reculeront comme les cicatrices blanches qui rampent sur une plage de sable.
Il émettra un son bestial, presque un rugissement tribal qui résonnera et sera absorbé par les draps. Son souffle chaud sur mon visage, ses yeux se fixent sur le renflement de mon cou juste avant de me tuer.
*

"Jules, je commence à m'inquiéter pour toi", me dit le père Basile. "Je sais que les choses n'ont pas toujours été faciles pour toi depuis ton arrivée parmi nous, mais...
- Mais quoi?
- Ton comportement," dit-il, "ce n'est pas exactement quelque chose que je comprends.
- Vous inquiétez pas, Père Basile", je le rassure. "Je vais bien," dis-je en lui faisant un sourire. " Ce n'est pas grave. Je vais bien, vous voyez ?
- Allez, Jules, ouvres-toi. Tu es là depuis huit mois, et tu ne nous as toujours pas dit grand-chose."

Le père Basile pose son cul sur une chaise et s'assied en face de moi. Il croise les bras et les pose sur la table.
" Je pensais que vous n'aimiez pas qu'on pose les coudes sur la table, Père basile ?
- Eh bien, nous ne mangeons pas maintenant, n'est-ce pas ?" Il reprend ; "Tu veux savoir quelque chose?
- Quoi?
- J'ai de terribles manières à table", répond-il en riant. "Mais les garçons ici doivent savoir comment faire attention à leurs manières s'ils ont l'intention de partir d'ici. Honnêtement, je ne suis pas très attaché aux règles."
Je scrute le Père Basile de la tête aux mains, je remarque qu'il est avachi, la tête légèrement cambrée comme s'il pouvait à tout moment sauter par-dessus la table et m'attraper.
"Alors", poursuit-il. "Je t'ai dit quelque chose sur moi, maintenant que dirais-tu de me dire quelque chose sur toi, Jules ?
- Vous voulez vraiment savoir?
- Tu peux me faire confiance.
- J'ai un démon."
*

J'ai un démon, un démon qui ne se voit pas. Il n'est pas perceptible comme une ombre ou une voix, il est silencieux comme l'air que je respire. Il parle à travers des pensées et des rituels, des tâches qu'il peut en quelque sorte m'imposer.
Je le vois dans les couloirs, me poussant dans les escaliers ou étirant son corps en travers du pied de mon lit, essayant de me saisir les jambes.
Je le verrai dans ce qui ressemble à des rêves, des traits de lumière et de couleur qui saignent parfois dans la réalité. Il va s'emparer d'une pièce, des objets, des gens qui m'entourent, et parfois même jouer avec mon corps.
Les rituels, je dois les suivre, même s'ils me paraissent absurdes. Les dizaines, les dizaines sont sacrées. Dix clignements, dix pas, dix prières. Je mâche ma nourriture dix fois de chaque côté de ma bouche. Je dois me laver dix fois les mains de chaque côté chaque fois que je vais aux toilettes, et je n'ai pas le droit de quitter l'espace avant de regarder le miroir. Je dois m'assurer qu'il me voit; il doit être au courant de chacune de mes performances.

Il sait tout de moi. Je dois m'assurer qu'il est content. S'il est malheureux, il fera quelque chose de terrible.
Je prie chaque nuit pour qu'il me quitte. Prières par séries de dizaines. Dix Je vous salue Marie entre chaque Notre Père, suivis de crampes aux jambes et de brûlures aux genoux. C'est probablement la tâche la plus précieuse parmi toutes les autres.
Une fois, mes yeux étaient lourds d'une soirée si fatigante et d'une raclée brutale que je me suis endormi avant de terminer ma cérémonie nocturne. Cette nuit-là, je me suis réveillé et mon démon m'avait enlevé maman.
*

Il y a une croix dorée sur la chaire, scintillant du lustre baignant l'église dans une lueur chaude et jaune. Le père Basile m'a dit de le rencontrer ici, "Nous parlerons plus après le déjeuner", a-t-il dit.
Nous avons parlé tout le temps que nous avons nettoyé la cuisine. Le père Basile m'a interrogé sur tout ce que mon démon m'avait jamais fait faire. Je lui racontais les pensées, la prière, comment maman me frappait chaque fois que je mentionnais le démon.

"Et comment sais-tu que c'est un démon ? Il m'a demandé.
- Maman me l'a dit. Elle a dit que mon père avait aussi un démon. Une sorte qui lui faisait faire des choses folles. Ça l'obligeait à boire et à se faire de longues coupures dans les bras. Maman a dit que mon père avait ce truc d'être propre et garder tout en parfait état. Il ne touchait pas à certaines choses, et son démon ne le laissait tranquille que lorsqu'il était à l'église sous la protection du Seigneur.
- Je vois. Et toi ? Penses-tu que ton démon craint le Seigneur ?
- Je pense que oui. Je sais pas. Peut-être.
Les portes de l'entrée claquent et résonnent dans la mer de  bancs. Le père Basile marche dans l'allée et rejoint une femme en jupe crayon qui vient d'entrer, un blazer marron et des lunettes en écaille de tortue.
"Jules," commence le Père Basile, "voici la Dr Férienne.
Elle me sourit. "Ravie de te rencontrer, Jules," elle me fait en tendant le bras. "Tu peux m'appeler Lucie."
Je fixe ses jointures ridées et les contours de sa paume et de ses doigts. Je ne lève pas le petit doigt pour la saluer, alors elle retire sa main.
"Une doctoresse?
- Oui, Jules. Lucie ici est médecin et une très chère et vieille amie. Je lui ai demandé de venir ici pour te parler.
- À propos de quoi?" Je demande en regardant le Père Basile puis en détournant mon regard vers Lucie.
" Eh bien, disons que je pense que je peux t'aider, Jules. Je veux dire si tu es prêt à me parler.
- Que voulez-vous dire?
- Basile m'a dit que tu avais un démon. Est-ce exact ?"
Je hoche la tête.
" Dis-moi, comment vis-tu avec ce démon ?
- Je fais ce qu'il veut. J'essaie de garder les choses en ordre comme il aime. Je prie aussi.
- Est-ce que ça se passe toujours bien ?
- La plupart du temps", je réponds.
"Et qu'est-ce que tu ressens à propos de tout ça ? D'avoir à faire toutes ces choses ?
- Honnêtement? Je me sens assez fatigué.
- Rien d'autre?
- J'ai honte."

La Dr Férienne s'accroupit à côté du banc où je suis assis. Le père Basile prend place directement derrière moi.
"Nous voulons voir si nous pouvons t'offrir un peu de soulagement, Jules. Une façon de t'aider qui n'implique pas de te garder éveillé la majeure partie de la nuit en prière.
- NON!" je lâchai. "J'ai besoin de prier. La prière est ce qui le tient à distance.
- Non, Jules, ce n'est pas le cas.", intervient la Dr Férienne. "La vérité est que ton démon n'est pas exactement le type qui s'en ira simplement comme ça. Il existe des médicaments, des pilules, des injections, toutes petites et indolores, qui peuvent t'aider.
- Quoi? Mais maman m'a dit -
- Nous le savons, Jules.", me coupe le père Basile. "Mais que dirais-tu de parler un peu avec le Dr Férienne ? Dis-lui tout ce que tu veux, dis-lui tout ce que que tu m'as raconté."

Je regarde la Dr Férienne, ses yeux fins rebondissent sur moi.
"Vous êtes médecin, n'est-ce pas ? Je suis malade ?
- Disons simplement que ton démon n'est pas exactement ce que tu penses qu'il est", me répond-elle. La Dr Férienne se lève, pose sa main sur le dossier du banc de l'église. "Ça te dérange si je m'assois ?" me demande-t-elle en désignant l'espace à côté de moi.
"Bien sûr que non," je réponds. " Une question, cependant ...
- Et qu'est-ce que c'est ?
- Vous pensez sérieusement que vos médocs puissent être plus démoniaques que mon démon ?"

-----o-----

Merci pour votre inconditionnel soutien qui me va droit au cœur
... ainsi qu'au porte-monnaie
ou
et à très bientôt !
😍


29 janv. 2022

581. Que restera-t-il ?

 

Que restera-t-il ?

Ô Dieu, quel mal est engoncé,
Quel pieu en son cœur enfoncé ?
Brûlent forêts de pépinières
Comme larmoie la Soufrière…

Chacun remplit sa gibecière
Quitte à dégainer la rapière,
Voulant richesse accumuler
Aux dépends de nos nouveaux nés.

Empoisonnant la vache à lait,
Plombant océans et marais,
Truffant nos mers de canonnières,
Tournant le monde en poudrière...

Ô peur, ma triste conseillère,
Aux vents soufflant sur nos bannières,
Cancer va-t'il se propager,
Faire acte d’opiniâtreté ?

Terre est aujourd’hui gangrenée
D’humains au don d’ubiquité,
Du bien, du mal, hardis triaires !
Mais voici questions subsidiaires :

Sommes-nous donc les condottieres
De cette boule hospitalière,
Gènes rongeurs et sans pitié
Piétinant toute humanité ?

Que restera-t-il à glaner
Quand après toutes ces années
Passées à sacrifier la pierre
Ne s’étendra qu’un cimetière ?

-----o-----

Merci pour votre inconditionnel soutien qui me va droit au cœur
... ainsi qu'au porte-monnaie
ou
et à très bientôt !
😍


26 janv. 2022

580. Imprimerie 3D


Cette histoire ne vous est pas gracieusement offerte grâce au soutien financier de "MARS INCORPORATED"

Un témoin d'alarme clignota sur mon écran. Je jetai un œil à travers le carreau de la fenêtre de la salle de contrôle et attendit qu'il ait fini de balayer le volume de la surface située au-dessus du plancher de l'usine.
La ligne d'assemblage de notre imprimante métal 3D bourdonnait, comme d'habitude, avec ses bras robotisés gesticulant si vite que l'œil que je venai de balancer avait  du mal à en suivre les mouvements. Occasionnellement, ils me rappelaient ceux d'un millepatte d'argent couché sur le dos avec un ventre noir, s'escrimant mais ne réussissant jamais à se remettre l'échine à l'endroit.
Je pointai un doigt vers le voyant clignotant " Hé, mais qu'est-ce qui se passe ?" je demandai à Lebreton.
Il avait les pieds posés sur sa console, entrain de grignoter une barre de Twix. " Juste une alerte de sécurité," qu'il me fit. Il pianota deux ou trois touches sur son clavier de sa main libre. " Ouaipe, y en a un qui se croit plus malin que les autres."
Je fis rouler mon fauteuil pour m'approcher de sa station. " Hmmm, je pige pas, vous pouvez m'expliquer le truc ?"
Lebreton secoua ses deux doigts coupe-faim de merde d'un geste désinvolte. " Quelqu'un essaie de se fabriquer une arme. Un canon laser autoporté ou un truc dans ces eaux-là. Y a beaucoup de monde qu'aimerait réduire nos élites en bouillie.
- Hein ? Comment ça ? Les utilisateurs peuvent pourtant pas télécharger de plans de fabrication d'armes !
- C'est exact. Mais il arrive que certains clients téléchargent des plans de pièces de rechange kashers, genre pour leurs machines à laver, sèche-cheveux ou vibromasseurs qu'un petit malin pourrait utiliser pour fabriquer une arme tranquille peinard dans son garage. Et l'IA de notre logiciel est capable de repérer ça aussi en croisant chaque nomenclature de pièce commandée avec les bases de données des nomenclatures des composants des fabricants d'armes officiels. Et c'est ce que semble avoir fait notre petit malin. On dirait bien qu'une des dernières pièces qui lui manquait part en livraison en ce moment même."
Je jetai l'œil qui me restait au manifeste. C'était un rotor de tondeuse à gazon.
"Faudrait quand même que ce client ait commandé des milliers de pièces differentes pour rassembler celles nécessaires à la construction de cette arme. C'est le cas ?
- Non, petit, mais ces petits merdeux travaillent en bandes organisées, ils se partagent les commandes pour noyer le poisson.
- Et vous avez la preuve qu'ils travaillent en bande, chef ?
- Non, mais s'il y a la moindre chance que ce soit le cas, même une sur mille, on intervient. Comme pour le Covid, on vaccine tout le monde.
"Alors faut qu'on l'arrête !" je lui dis. "Je fais annuler la livraison ?
- Perds pas ton temps, fiston," me rétorqua Lebreton. "On l'expédie quand même. Les robots de sécurité sont déjà en route." Il fit une boulette de l'emballage de sa friandise cancerigène. "Je pense qu'ils vont lui livrer son rotor de tondeuse en main pince propre." conclut-il avec un vilain rictus soulignant un clin d'œil vicelard.

-----o-----

Merci pour votre inconditionnel soutien qui me va droit au cœur
... ainsi qu'au porte-monnaie
ou
et à très bientôt !
😍

23 janv. 2022

579. La chute de la Cabale

 

La Chute de la Cabale
The Fall of the Cabal
Documentaire de Janet Ossebaard
(Traductions de Miss Red Pill )
Vous trouverez des liens vers les sources factuelles de tout ce qui vous est montré sous chaque vidéo que vous visionnerez.


"Je vous exhorte à n'accepter rien comme la vérité. Veuillez faire vos propres recherches et revérifier tout ce que je vous présente. C'est la seule façon de vraiment vous réveiller et d'être un penseur indépendant." (Janet Ossebaard)


Episode 1/10: (VOSTFR - 0h18m) - La fin du monde tel que nous le connaissons
Dans ce premier épisode, la réalisatrice, Janet Ossebaard propose une introduction à son documentaire "La chute de la Cabale". Elle fait un état des lieux, et trace les grandes lignes directrices des 10 épisodes. "Ce documentaire a été réalisé pour vous aider à gérer ce qui vient."

Episode 2/10: (VOSTFR - 0h22m) - Dans le terrier du lapin blanc.

Episode 3/10: (VF - 0h21m) - La caravane des migrants.
Dans cet épisode, Janet Ossebaard propose son analyse sur le phénomène "caravane de migrants", dont la première a déferlé aux États-Unis en 2018. Par ailleurs, elle revient sur l'action et la mission du Président Trump.

Episode 4/10: (VF - 0h19m) - Childlovers - Ou ceux qui "aiment" trop les enfants.
Dans cet épisode dont le fil rouge est la pédophilie et le trafic d'enfants, Janet Ossebaard expose la corruption de la Fondation Clinton s'agissant d'Haïti. Elle questionne l'utilisation de logos pédophiles par des associations en relation avec l'enfance. Et lève le voile sur quelques personnalités politiques et hollywoodiennes.

Episode 5/10: (VF - 0h27m) - Enfants, art et pizzas (L'affaire Pizzagate)
Dans ce 5 ème épisode de son documentaire, Janet Ossebaard revient sur la sexualisation des enfants. Il n'est plus question de "Childlovers", mais de réseaux de trafic d'enfants, exploités par une certaine élite, à des fins sexuelles et pire encore ...On y découvre les origines d'un restaurateur bien connu et très côté à Washington D. C., James Achille Alefantis. On y rencontre aussi ses riches et puissants amis, politiciens, collectionneurs d'art, entre autres ...

Episode 6/10: (VF - 0h22m) - La grande manipulation médiatique
Dans ce 6ème épisode de "La chute de la cabale", Janet Ossebaard expose la grande Manipulation Médiatique, la fabrique de nos envies, de nos opinions, et de notre consentement. Fake News, censure ... regardez autour de vous, en est en plein dedans ! Cette vidéo ne sera pas publiée sur YouTube. Autocensure, certes. Néanmoins c'est une preuve que la liberté d'expression est redéfinie,
selon certains contours obscurs autour d'une volonté de contrôle de "l’information".

Episode 7/10: (VF - 0h28m) - Sorcières et Sorciers
Dans ce 7ème épisode de "La chute de la cabale", Janet Ossebaard expose Marina Abramovic, les royaux des Pays-Bas, les pendaisons sur poignées de portes, le cannibalisme. Relations entre la famille royale hollandaise et les Nazis. 

Episode 8/10: (VF - 0h24m) - Au delà des Rois et les Reines
Dans ce 8ème épisode de "La chute de la cabale", Janet Ossebaard expose la famille royale britannique. Le symbolisme sera leur chute. Les papes et la pédophilie satanique. Les chaussures rouges. 
Episode 9/10: (VF - 0h20m) - L'aube d'un nouveau monde
Dans ce 9ème épisode de "La chute de la cabale", Janet Ossebaard parle de l'avènement de Q, des Gilets Jaunes et des antifas alliés aux provocateurs des différentes polices du Deep State.  Le Grand Réveil des peuples. Nettoyage de l'état profond aux USA. 

Episode 10/10: (VF - 0h19m) - Le retour du Roi
Dans ce 10ème et dernier épisode de "La chute de la cabale", Janet Ossebaard parle de Trump, JFK Junior, Nicolas Tesla et de ce qui reste à venir...

Allez voir la Suite de la Chute de la Cabale ici au post 588

-----o-----

Merci pour votre inconditionnel soutien qui me va droit au cœur
... ainsi qu'au porte-monnaie
ou
et à très bientôt !
😍