Que les mots me font froid quand tu parles d’automne,
Saches, mon amazone,
Qu’un été essoufflé même s’il s’époumone
A encor’, dit l’indien, la vigueur de l’Hudson.
Ventôse est un non-lieu auquel on s’abandonne,
Regarde, ô mon Hermione,
Les dorés chasselas des coteaux de Narbonne
Ne vantent leur nectar qu’en plein coeur de l’automne.
Et quand l’orage vient et qu’il gronde et qu’il tonne,
Écoute, ô ma bouffonne !
Ce ne sont noirs tocsins qui en chœurs carillonnent
Mais purification, épanchements d’ozone.
Si tu parais ta vie des couleurs de l’automne,
Si belles, ma madone,
Je n’aurais plus de voix sans boire belladone,
Tu serais si jolie, j’en resterais aphone.
Que puis-je dire encor’ qui t’épate et t’étonne ?
Dis moi, ma sauvageonne,
Et je volerai mots jusque chez Perséphone
Pour qu’encore longtemps ta chère âme rayonne.
-----O-----
😍