Je vous préviens tout-de-suite, le titre et l'image peuvent prêter à confusion...
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"Hé ho, t'es là, Dieu ? C'est moi, Dieu.
- Lequel ?
- Qu'est-ce tu veux dire, lequel ?
- Je te trouve bien arrogant. Il y a 33 millions de dieux hindous, 28 Bouddhas et 12 dieux olym-piques ou piens ***. Pour ce que j'en sais, tu pourrais n'être rien de plus qu'un totem Kwakiutl dans un bois perdu de l'Alaska. Alors joue pas les primadonnas et soit un peu plus précis. Quel dieu donc es-tu donc ?
- Ouais vas-y. Je suis quasiment sûr d'être certain que t'es encore omniscient, même si tu te fais toujours passer pour un buisson ardent. Je suis sûr que tu sais qui que je suis.
- Mâle ou femelle ?
- Clairement mâle, même pas hermaphrodite.
- Tu portes une robe...
- C'est pas une robe, c'est une djellaba. Et à quelle norme de genre arriérée fais-tu référence, d'abord ? Dois-je te rappeler que les nouvelles normes en vigueur sont dictées par la LGBTQXYZ et une bande de pédos malgré que c'est toi même qu'a créé les mâles comme les femelles ?
- Ah bah manquait plus que ça, bande de dégénérés ! Mais bon, le truc sur les femelles, c'était à partir d'une côte d' -
- Quoi ? Une petite minute - Une côte, t'as dit ? Comme une côte de porc ? T'as créé les femelles à partir d'un bout de cochon ? Tu veux dire que si j'avais fait une gâterie à Marie-Madeleine, j'aurais avalé du jus de la treille bouffé de la chatte de truie ??? Putain tu devrais avoir honte, on devrait repeindre les flammes de ton buisson en rouge tomate mortifiée...
- Hopolopolop, bien sûr que non, tu vas trop vite. Laisse-moi t'expliquer. Comme tu dois le savoir, je suis pas fan des bestioles qui ruminent et qui ont des sabots fourchus. Je crois avoir été assez clair là-dessus dans le Lévitique lorsque j'ai interdit aux humains de manger du porc, même si pour ces derniers on devrait couper la poire en deux vu qu'ils ont des sabots fourchus mais qu'ils ruminent pas. Mais clairement, les cochons ne sont pas propres.
- Ouais, c'est clair comme l'eau du bourbier de Séville, mais typique des divagations de ton vieux testament. Pour suivre tes lois lévitiques diététiques, l'homme a aujourd'hui besoin d'un doctorat en zoologie. Et t'as pas le droit d'inclure le bacon là-dedans..., c'est trop cruel.
- Bien sûr que non. Les lardons fumés comme le bacon sont la preuve de mon existence, tous les pizzaiolos savent ça.
- Nous sommes bien d'accord.
- Bon, alors t'es qui, toi ?
- Ah ! Tu le sais qui je suis, avoue-le !
- Abraham ?
- Abraham n'est pas un dieu.
- C'est le premier des musulmans.
- Hein ? Redis-moi ça !
- La Ka'aba de la Mecque, c'est ma casbah comme c'était la sienne vu que c'est lui qui m'en a monté les parpaings.
- Ok, mais une petite correction quand même, Abraham ou Ibrahim était pas seulement le premier des musulmans, c'était aussi le premier de tout partout. Le premier des juifs. Le premier des barbus...
- Le premier des spaghetti volants-
- Arrête de faire semblant de pas te défiler. Et pourquoi que tu lui a dit de tuer son propre gosse ? Le gentil petit Isaac ? On l'aimait trop, le petit Isaac.
- C'était juste pour rigoler. Comme la blague de la côte d'Adam.
- Ouais ben Abraham, il a juste failli sacrifier son petiot en l'égorgeant à cause de tes blagues à la con.
- Me parle pas de sacrifices d'enfants. Et Abraham s'en est bien sorti. Il avait déjà passé les cents balais à la naissance de son papotte. Je pense qu'Isaac aurait eu aucun mal à lui tordre un bras ou à lui foutre son pied où je pense, ou même à le briser en deux comme une hostie de communion rassie. Je voulais juste voir la réaction d'Abraham. Pas besoin d'en faire tout un saucisson, mon neveu.
- Ouis, ben en parlant de ça, me parle même pas du neveu d'Abraham.
- Qui, l'autre Loth ?
- Ouais. La femme de ce Loth était une sacrée fiotte, à se retourner pour regarder brûler Sodome pendant que t'arrosait cette ville au lance-flammes.
- J'ai dû la transformer en statue de sel et de poivre. Quand je frappe, j'y vais pas de mer main morte. Et les filles de Loth ? Une sacrée floppée de salopes, elles aussi. Surtout après avoir bien picolé. Bon dieu de bon dieu, quelle famille !
- Il y a avait comme une sorte de truc gothique du sud là-dessous, non ? Qu'est-ce qui se passait vraiment entre Loth et ses filles ?
- Les exigences de la continuation de la lignée familiale, tu sais comment que c'est...
- Non, en fait je le sais pas. J'ai juste une mère. Quant à mon père, c'est toujours un grand mystère pour moi - ainsi que pour 2 milliards et demi d'humains.
- Oh, ça y est. Je sais qui que t'es.
- Surprise !
- L. Ron Hubbard, le king de la Scientologie.
- Niet, mais pas loin. Recule donc encore de deux mille ans.
- Allez, je sais qui que t'es. J'aime juste déconner un tout petit peu - comme je l'ai fait avec Job et Noë.
- Noë ! Sacrée chasse au trésor que tu lui as fait jouer. Va me chercher sept paires de chaque animal sain et deux paires de chaque bestiole malpropre et entasse-les sur un rafiot. Pendant qu'il construisait son yatch, t'aurais dû lui demander de se dégotter un tournevis pour gaucher, du liquide de frein pour les clignotants et les clefs de la boîte de vitesse.
- Ouaipe. Bon vieux Noë. Il était fairplay. Techniquement, ce gag particulier aurait pu être considéré comme du bizutage, mais tout a fonctionné pour le mieux.
- Pour le mieux - sauf pour tous ceux que tu as noyés dans ta version béta.
- Ah bah, on mange jamais la première crèpe. Mieux valait repartir sur une poelle propre. Tabula rasa et tout le kit.
- J'en déduis que toi et moi ne nous accorderons jamais sur comment traîter l'humanité et remédier à ses absences.
- Ben comme je l'ai dit dans les Proverbes, épargnez le bâton, gâtez l'enfant.
- Je me plais à penser que mon approche est plus éclairée.
- Oh, dis moi tout, je t'en supplie.
- Ben perso, je commence par tendre l'autre joue, puis je fais suivre par un pardon total. Je dis, laissez les petits n'enfants venir à moi, et ne les en empêchez pas: Car le royaume de Dieu leur appartient vu qu'il est à eux.
- Le royaume de Dieu est un Cheeseburger de chez McDo ?
- Essentiellement. Mais les pizzas sont bien meilleures, demande donc à Jack Lang, à Jean-Brigitte Trogneux ou même à l'autre pédoque de Cohn-Bendit !
- Alors t'as dit que t'étais qui, déjà ?
- Arrête ! Tu sais qui je suis.
- Moïse.
- Pas exactement, mais ça me touche. Moïse était un dur à cuire.
- C'était un de mes favoris, je dois dire. Libère mon peuple et tout le tralala ! Trop de la balle. Et t'as vu quand il a fait venir les plaies ? Ces connards de pharaons égyptiens n'ont jamais eu la moindre idée de ce qu'ils allaient se manger sur le coin de la gueule. Bam! Boum! Aïïïeee!
- Les grenouilles, les mouches à merde, les criquets - quelle putain de magie ! Comme dans un bouquin d'Edgar Poe. Rivières de sang. Bétail crevé. Ce mec a vraiment fait le boulot bien comme y faut.
- Ouaipe. On a foutu un doigt dans le fion des dieux égyptiens et on a quitté la ville. Ciao kénavo. Quant à Râ, Isis et Osiris, ils sont toujours en pétard après moi.
- Non, t'es sérieux ?
- Comme un Pape. Surtout quand on a envoyé plus de la moitié de leurs adorateurs lêcher les bas-fonds de la Mer Rouge.
- Trop cool. J'ai adoré Moïse dans le rôle de la chèvre.
- Il est parti à pinces d'Égypte jusqu'à la Terre Promise.
- Ça représente 11 journées de marche, non ? Pourquoi qu'il a mis 40 ans, il avait pété son GPS ?
- Hmm, comment dire - Moïse a choisi l'itinéraire touristique.
- C'est pour ça qu'il a passé par le mont Sinaï, ouais ?
- Tout à fait. C'est même là que j'ai condensé tous les commandements. Juste dix simples petites règles à suivre, afin que l'humanité puisse vivre en paix et en harmonie.
- Moi, j'ai fait mieux. J'ai réduit les miens à deux tout court.
- Quoi ? T'as rien que deux commandements dans ton Nouveu Testament ?
- Ouaipe. Rien que deux. Pas besoin de tortiller du cul pour chier droit. Aime Dieu. Aime ton prochaîn comme toi-même.
- Hmm, techniquement, ça fait trois, mais bon, tu me troues le cul quand même. J'appécie cette consolidation. Dix, c'était peut-être un peu excessif.
- Et répétitif aussi. Trop de 'Tu feras ci, tu feras pas ça...'.
- Ça me semblait approprié à l'époque.
- Tu crois pas qu'on pourrait réduire nos commandements à un seul ?
- Probablement. Dis-moi le fond de ta pensée.
- 'Amour !'
- 'Amour !'? Juste rien que ça et puis c'est tout ?
- Ouais, l'Amour. Et nique le contrat social.
- Mais comment que je vais faire pour passer mon jugement avec juste ça ?
- Je te le fais pas dire, tu viens de m'arracher les mots de la gueule.
- Tu sais quoi fiston, je crois que ça me plait bien en fait...