Te poses tu parfois les questions surannées,
Celles qui stagnent là, aubades sans refrain
Comme l’œil scrutateur qui poursuivit Caïn,
Venant hanter les nuits de ses vieilles années ?
Âme seule égarée sur la Terre incarnée,
Prisonnière d'un corps qui l’a prise en chemin,
Qui la libèrera, peut-être bien demain,
Sans savoir pour autant quelle est sa destinée ?
Est-ce la fin d’un tout, le début d’un néant,
N’était-ce qu’une escale en trop vaste océan,
N’était-ce qu’une halte prise en purgation ?
Levure dans le pain qui demain séchera,
Étincelle de vie d’un cœur qui lâchera,
Ira t’elle assouvir une autre conception ?
*
Dis-moi donc, chambellan, grand maître du festin,
Quel dessert prévois-tu pour son humain palais
Une fois libérée, timide feu follet,
Sa pauvre âme apatride en quête de destin ?
Meringues de couleurs ou bien glaces sans tain
Tandis que l’être aimé pleure sur mausolée,
Se demandant aussi, pauvre âme inconsolée,
Si rejoindra un jour son très cher Valentin ?
Et que peut espérer un pauvre esprit athée
En attendant la mort de sa cape drapée
Fauchant devant lui ces points d’interrogation ?
A quoi peut donc s’attendre une âme à l’agonie
Qui se sent délaissée, vouée aux gémonies,
Sera-ce point final ou temps de transition ?