Jardin crépusculaire
Gît toujours au pied du rosier
La vieille pompe déglinguée de nos passions,
Qui donc viendra mouiller ces roses
Sur lesquelles brilla jadis le soleil d’une autre époque ?
La treille tombe en ruine,
L’ortie envahit le jardin,
Quelqu’un observe la vieille pompe
Mais à peine la distingue
Dans la lumière oscillante
Entre le soir et la nuit.
Noces et enterrements,
Une soirée entière à lutter contre la boue.
Quand nous rêvions de ces rivages,
Une ballade de poivrots dans la susurrante pénombre,
Esquivant les branches entremêlées.
Nous voyagions et voyagions,
Sachant pourtant que tout devait finir
Au pied d’une treille misérable
D’où l’on peut voir et voir encore
Cette lumière qui s’obstine à se battre contre la nuit.
Qui donc viendra mouiller ces roses
Sur lesquelles brille encore le soleil d’une autre époque ?
L’ortie envahit le jardin,
Le jour n’arrive plus à traverser la treille.
Pour fuir l’obscurité, il n’y a que la vieille pompe fatiguée
Qui se fatigue et qui s’éreinte à lutter contre la nuit.