Salut salut. Aujourd'hui, pour fêter le 404 ème anniversaire de sa mort, je voulais vous parler de Shakespeare et de son traducteur français officiel, je veux parler de notre bon vieux Victor Hugo, oui oui, celui qui crèche au Panthéon. Celui-là même qu'a pas foutu le feu à Notre Dame mais qu'a su nous arracher des larmes avec la dernière causette du p'tit Gavroche tombé par terre. Que Voltaire ou Rousseau soient ou non pour quelque chose dans ce croche-patte assassin.
Mais je suis pas sûr d'être certain que le dramaturge anglais soit pleinement satisfait du manque de flow de la traduction de notre grand Victor.
Mais je suis pas sûr d'être certain que le dramaturge anglais soit pleinement satisfait du manque de flow de la traduction de notre grand Victor.
Le Sonnet 138 de Shakespeare nous parle des non-dits et mensonges sur lesquels se penche un vieil homme en songeant à sa jeune amante ou épouse, s'interrogeant quelque peu sur la réalité de leur amour vu leur grande différence d'âge.
Hugo, qui devait être un peu fatigué, un peu sûrement, a traduit presque littéralement les sonnets Shakespeariens et de ce fait, il est passé complètement à côté du flow qui a fait la renommée du grand William. Impardonnable.
Même Oxmo doit s'interroger.
Nous avons donc décidé de tenter de retraduire ce sonnet en alexandrins et par là de sauver le flow tout en conservant l'esprit de ce chef d'oeuvre de Shakespeare, en langue gallique:
Note: L'original de Shakespeare en VO de 10 pieds et la version d'Hugo en vers de 11 à 19 pieds s'trouvent tout en bas de ce post)
Note: L'original de Shakespeare en VO de 10 pieds et la version d'Hugo en vers de 11 à 19 pieds s'trouvent tout en bas de ce post)
Sonnet 138
Quand ma mie clâme haut franchise d'une reine,
J'fais mine de la croire, mêm' si je sais qu'ell' ment,
Qu'ell' ne puisse voir en moi qu'un jeune énergumène,
Ignorant tout de ses larges émoluments.
Gobant pour rire qu'elle me croie juste écru,
Bien qu'ell' sache très bien que je n'suis qu'un vieux ch'noque,
Je souscris tout de même à sa langue fourchue,
Ainsi des deux côtés il n'y a pas d'équivoque.
Pourquoi n'avoue-t'ell' pas mentir comme une chienne ?
Pourquoi j'reconnais pas mon état d'cerf vidé ?
Ah, l'amour se nourrit de paroles amènes,
L'âge amoureux ignor' celui de nos années.
Alors j'mens avec celle qui ment avec moi,
Et dans ce leurre habile, on baign' comme des oies.
J'fais mine de la croire, mêm' si je sais qu'ell' ment,
Qu'ell' ne puisse voir en moi qu'un jeune énergumène,
Ignorant tout de ses larges émoluments.
Gobant pour rire qu'elle me croie juste écru,
Bien qu'ell' sache très bien que je n'suis qu'un vieux ch'noque,
Je souscris tout de même à sa langue fourchue,
Ainsi des deux côtés il n'y a pas d'équivoque.
Pourquoi n'avoue-t'ell' pas mentir comme une chienne ?
Pourquoi j'reconnais pas mon état d'cerf vidé ?
Ah, l'amour se nourrit de paroles amènes,
L'âge amoureux ignor' celui de nos années.
Alors j'mens avec celle qui ment avec moi,
Et dans ce leurre habile, on baign' comme des oies.
Maintenant, pasque ici à not' rédaction, on est pour l'épanchement de la culture jusqu'au au coeur de nos Técis, voici une version pour les amateurs de Rap, et même si ça pourrait passer pour certains pour du sadisme ou du racisme, on a quand même pas hésité à couper deux pieds à chacun de ces égyptiens, sauf pour la dernière paire contre la promesse solennelle de renoncer au Djihad. Alors j'vais vous d'mander de bien vouloir participer en visualisant un Joey Starr octogénaire rappant sur des béquilles ou même un vieux Booba grabataire avachi dans son fauteuil roulant...
Quand ma meuf jur' qu'ell' est pas langu' de pute,
J'fais min' d'y croir', mêm' si j'sais qu' c'est du flan,
Qu'ell' puiss' voir en moi l' minot pas fut'fute,
Ignorant tout d'ses subtils boniments.
Feignant d'gober qu'ell' m' croie pas vermoulu,
Quand j'suis l'reflet d'un vieux d'Matusalem,
J'souscris tout d'même à sa langue tordue,
Comme ça entre nous, point de blasphème.
Pourquoi nier mentir telle une tafiotte ?
Pourquoi nier l'statut d'mon vit désséché ?
Ouèch, l'amour s'dop' de blanches papillotes,'
L'âge amoureux s'bat les couill' d'nos balais.
Alors moi j'charrie cell' qui s'la joue avec moi,
Et dans ces flatteries, on s'roul' comm' des putois.
Yo, alors, qu'est-ce vous pensez d'ce flow? Y'en qui sont prêts pour une battle?
Si y en a parmi vous qui sont choqués, tapez du pieds et puis ouvrez en grand vos bouches outrées. Pouvez faire "Oooooooh" si ça vous fait du bien, ensuite faites "Aaaaaaah" afin que je m'assure que vous n'avez pas de lésions ou pécho le Covid.
Sinon, gardez tout de même à l'esprit qu'on aurait , bien sûr, pu tenter de trancher quelques pieds de plus dans les alexandrins, mais dans ce cas, j'ai bien peur qu'il ne serait plus resté bien gras delard l'art, mais sûrement beaucoup d'cochon.
Rappelez-vous que ce poème a été composé par un vieil homme songeant à sa toute jeune amante ou épouse: par exemple il aurait pu être composé par Johnny songeant à Laetitia.
Si y en a parmi vous qui sont choqués, tapez du pieds et puis ouvrez en grand vos bouches outrées. Pouvez faire "Oooooooh" si ça vous fait du bien, ensuite faites "Aaaaaaah" afin que je m'assure que vous n'avez pas de lésions ou pécho le Covid.
Sinon, gardez tout de même à l'esprit qu'on aurait , bien sûr, pu tenter de trancher quelques pieds de plus dans les alexandrins, mais dans ce cas, j'ai bien peur qu'il ne serait plus resté bien gras de
Rappelez-vous que ce poème a été composé par un vieil homme songeant à sa toute jeune amante ou épouse: par exemple il aurait pu être composé par Johnny songeant à Laetitia.
Mais la particularité de ce sonnet est que les genres - puisqu'il n'y a légalement plus de sexes aujourd'hui - , peuvent-être inversés, par exemple il aurait pu tout aussi bien être composé par une Première dame songeant à son jeune roquet de mari.
Quand mon ami me jure être droit dans ses bottes,
Je feins l'jeu d'y croire mêm' si je sais qu' c'est faux,
Qu'il puisse voir en moi la tête de linotte,
Qu'il trompe de cui-cuis et d'un peu de philo.
En croyant pour de faux qu'il me croie ingénue,
Sachant qu'il sait pourtant que je n'suis qu'une' vieill' tanche,
J'crédite tout de même ces sous-entendus,
Ainsi des deux côtés en paix on s'tend la branche.
Pourquoi n'avoue-t'il pas n'être qu'un gigolo ?
Pourquoi nier mon état de vieille bique usée?
Ah, l'amour se complaît en ces faux oripeaux
L'âge amoureux se voile, oublieux des années.
Alors j'niaise avec lui, et lui triche avec moi,
Et dans ces boues fangeuses, on s'vautr' comm' des lamas.
Sonnet 138 de Shakespeare Version Originale
When my love swears that she is made of truth,
I do believe her though I know she lies,
That she might think me some untutored youth,
Unlearned in the world's false subtleties.
Thus vainly thinking that she thinks me young,
Although she knows my days are past the best,
Simply I credit her false-speaking tongue,
On both side thus is simple truth suppressed.
But wherefore says she not she is unjust?
And wherefore say not I that I am old?
O love's best habit is in seeming trust,
And age in love loves not to have years told.
Therefore I lie with her, and she with me,
And in our faults by lies we flattered be.
Sonnet 138 de Shakespeare VF traduit par Victor Hugo
Quand ma bien-aimée me jure qu’elle est faite de pureté,
Je la crois, bien que je sache qu’elle ment,
Afin qu’elle puisse me prendre pour quelque jeune novice,
Ignorant les fausses subtilités du monde.
Ainsi, me figurant vainement qu’elle se figure que je suis jeune,
Bien qu’elle sache que mes plus beaux jours sont passés,
Je me fie simplement à sa parole menteuse :
Des deux côtés ainsi la simple vérité est bannie.
Mais pourquoi ne dit-elle pas qu’elle est impure,
Et pourquoi ne dis-je pas que je ne suis plus jeune ?
Ah ! c’est que la meilleure habitude en amour est la confiance apparente,
Et que l’âge amoureux n’aime pas qu’on lui dise ses années.
Aussi je mens avec elle, et elle ment avec moi,
Et nous nous leurrons sur nos défauts par des mensonges.
Sonnet 138 de Shakespeare VF traduit par Victor Hugo
Quand ma bien-aimée me jure qu’elle est faite de pureté,
Je la crois, bien que je sache qu’elle ment,
Afin qu’elle puisse me prendre pour quelque jeune novice,
Ignorant les fausses subtilités du monde.
Ainsi, me figurant vainement qu’elle se figure que je suis jeune,
Bien qu’elle sache que mes plus beaux jours sont passés,
Je me fie simplement à sa parole menteuse :
Des deux côtés ainsi la simple vérité est bannie.
Mais pourquoi ne dit-elle pas qu’elle est impure,
Et pourquoi ne dis-je pas que je ne suis plus jeune ?
Ah ! c’est que la meilleure habitude en amour est la confiance apparente,
Et que l’âge amoureux n’aime pas qu’on lui dise ses années.
Aussi je mens avec elle, et elle ment avec moi,
Et nous nous leurrons sur nos défauts par des mensonges.