Cette retranscription ne vous est pas gracieusement offerte avec le soutien financier de "SOS RACISME"
C’est pas seulement la remarque qui fut si surprenante; c’est la véhémence utilisée qui me fit physiquement et mentalement reculer d’un bon bond en arrière. Et c’est tout à fait regrettable en ce qui me concerne vu que je me tenais au coin d’un trottoir de Pointe Noire bordé d’un profond caniveau et qu’en reculant de ce petit mètre, je fis une chute malencontreuse, mais heureusement sans gravité, dans le fond cimenté de ce ravin artificiel où stagnait une eau si fétide et si noirâtre que je doute vous hésitassiez plus de trois secondes avant d’en mouiller le Ricard de votre président fraîchement élu. Après avoir pris le temps de laisser redescendre la vitesse de palpitation de mon muscle cardiaque des 340 coups par minute (expérience proche de la mort subite) à la vitesse subsonique plus raisonnable et naturelle chez moi de 200 piaillements, je me retournais en direction de mon aggresseuse tout en m’escrimant à éjecter la flotte qui imbibait désormais mes baskets comme mes chaussettes, à l’image de votre clébard secouant son arrière train un jour de pluie.
- “Excuse moi, mais pourquoi exactement est-ce que je serais un enfoiré de sale menteur si c’est pas trop te demander?”
- “Ce coup ci, tu veux dire?”
- “Euh…, oui , ce coup ci. Alors, dis moi, pourquoi est-ce que je suis un enfoiré de sale menteur CE coup CI?”
- “Oh, fais pas semblant de pas le savoir.”
- “Non mais attends là… sérieusement, j’en sais rien du tout.”
- “Menteur.”
- “Je suis pas un menteur.”
- “Arrête de mentir, sale menteur!”
Parlez moi d’exaspération…. Alors on se tenait là, debout sur ce bout de trottoir congolais, moi en T-shirt et battle-shorts, elle dans l’écouteur de mon mobile via Skype.com, moi en retard pour le match France-Nouvelle Zélande, ma louve en furie me contraignant malgré moi à entamer avec elle une nouvelle partie de jeu de vilains. Ma vie est d’un pathétique!
- “Je pensais pas que ce serait possible mais t’as l’air encore plus minable avec ton chiffon pirate sur la tête.”
Il est tout à fait possible que Dieu m’ait pris en grippe à ce moment là...
- “Qu’est ce qui te rend de si mauvaise humeur?”
- “Tu m’avais promis de me faire signe plus souvent et ça fait des mois déja! Qu’est ce qui te prend tout ce temps, hein?”
- “Mais de quoi tu causes, ma divine?”
- “De ton Blog, sale menteur.”
- “Oh! Pour l’amour du ciel!”
- “Essaye pas de te défiler avec les puissances célestes, hein? Ton Blog est le seul endroit de la planète où quelqu’un pourrait parler un peu de moi de temps en temps pour que je puisse faire bicher mes copines. Comment tu veux que je les rende jalouses quand tu fais que de parler de la Cristalle B36 ou de l’Amarilaure, hein dis?”
- “Écoute, ma louve torride, je t’ai dit que je parlerai de toi quand j’aurai vraiment un scoop, un truc sublime pour te mettre en valeur, okay?”
- “Ouais ben c’est bientôt la Toussaint, alors t’as intérêt à commencer à écrire!”
- “C’est pas encore la Toussaint, mon bébé. C’est le Mondial de Rugby au cas où que tu ferais semblant de pas le savoir. Alors arrête de me les gonfler, tu veux bien?”
- “Tu devrais pas faire des promesses que tu vas pas tenir.”
- …
- …
- “J’essaie de trouver une idée, okay? Je suis très très occupé entre mon rafiot et le Rugby.”
- “Bouhouhou! Arrête tes pleurnicheries, on dirait un marmot.”
- “Je pleurniche pas! J’essaie seulement de te dire qu’en ce moment, je suis un peu lent du ciboulot en ce qui concerne ma production. Ca peut arriver à tout le monde, non?”
- “Ben dans ce cas, t’as qu’à te prendre un nègre. C’est pas ça qui doit manquer sur ton rafiot d’après ce que tu m’en racontes?”
Au secours! À l’aide!
- “Bon, d’abord écoute, ma louve. Mes matelots peuvent pas écrire pour moi. D’ailleurs c’est à peine s’ils savent épeler ton nom. Et deuzio, je voulais trouver une belle tof de toi pour illustrer le post sublime qui rendra vertes de jalousie toutes tes copines. Mais bon, puisque t’y tiens tellement, je vais faire un effort pour te faire un post cette nuit, aprés le match. Okay, t’es contente là?”
- “Mouais, mais de toute facon, ton Blog, c’est vraiment de la merde, c’est tout et n’importe quoi, tiens, y a qu’à voir le nombre ridicule de tes visiteurs. Tu t’en rends compte, j’espère.”
- “Je le sais, okay? Je le sais! Et ça me fout vraiment les boules encore plus qu’à toi, mais y a rien que je puisse y faire tant que j’aurai pas réussi à le faire fonctionner avec Wordpress, alors arrête de me les secouer avec ça, okay d’ac ?”
- “Calme toi, mon chat, je voulais juste que tu saches combien il est important pour tes lecteurs que tu tiennes tes promesses.”
Là, je me demandai si mes yeux auraient suffisament de force pour arriver à pleurer.
- “Hey ho, j’ai jamais promis à mes lecteurs que j’allais écrire sur toi, d’abord…”
- …
- “Okay, j’ai compris. Tu voudrais que je t’écrive quelque chose même si j’ai pas encore réglé tous mes probèmes avec Wordpress, c’est ça?”
- “Seulement si tu penses vraiment que tu devrais tenir tes promesses.”
- “[Sniff!] Assurément, je pense vraiment que je devrais tenir toutes mes promesses. Même si je t’ai jamais fait une telle promesse en particulier.”
- “Oh, arrête les trucs techniques, hein? J’essaie juste de t’aider, c’est tout.”
- “Je sais bien, ma louve, et sache que j’apprécie et tout. Vraiment.”
- “Bon, je te crois. Maintenant, dis moi que tu m’aimes.”
- “Je t’Aime, ma louve d’amour.”
- “Et je t’aime aussi, mon chéri. Même si t’es rien de moins qu’un infect enfoiré de sale menteur.”
- …
- “Maintenant raccroche, mon chat, et file voir ton match sinon tu vas rater le Haïku des nouveaux zélandais.”
- “Ça, c’est déja fait, Marylou, merci à ta prestation.”
- “Désolée. Mais je pense vraiment que tu devrais te trouver un nègre bien black pour écrire dans ton Blog, parce que tout le monde dit que c’est eux les meilleurs des champions et que les bleus de ton espèce leur écrivent pas jusqu’aux chevilles.”
Quelqu’un, n’importe qui, achevez moi s’il vous plaît!