Quoi, pas de sexe? Moi Saint moi-même grand prêtre de la décence me suis demandé où se trouvait le sexe aujourd'hui, notant qu'on en parle dans le titre et queudalle dans le texte.
Pas tout à fait les mots que j'emploie - Pas tout à fait. Alors v'là que j'écris sur le sexe maintenant. Sur le sexe. Qu'y a t'il à dire?
J'en ai bouffé, j'en ai aimé, j'en aime encore de temps en temps, mais je l'entends bien frapper à ma porte, ce vieil oncle Testostérone qui commence à vaciller et la tante de ma femme, la vieille Œstrogène qui n'arrête pas de me dire adieu sur mon palier ; ça s'assombrit, ils sont encore là entrain de danser, de rire en me quittant et dieu sait quoi, noctambules pris dans mes rêves...
Me vient l'envie de crier à ma fenêtre! Mais on s'ajuste, plus ou moins, on ralentit, on fait un blog, on s'isole, et, un beau jour ça arrive: l'oubli total. C'est à ce moment là que votre femme prévient le docteur. Elle obtient du Viagra (et oui, c'est les femme qui se démerdent pour obtenir l'ordonnance la plupart du temps), et juste quand vous vous rendez compte que tout compte fait ça relance la machine au plus haut point, vous apprenez que chaque putain de pilule vous coûte 20 euros. Brisé cassé, vous vous affalez dans votre fauteuil. Mais votre femme, sous les démons de son œstrogène, vous chevauche tel un taureau sous PCP.
Vous ne mettez pas longtemps à réaliser que vous pourriez rouler jusqu'à la préfecture (celle de ma ville se trouve en face de la rue des putes), passer prendre deux trois copains pour pas être seul, ramasser une petite vérole et avoir assez de restant de monnaie pour boire une pinte ou deux avant le début de l'aube.
Vous réalisez que certaines de ces bosses sur le ventre de votre femme mériteraient aussi l'attention de votre doc. Qu'il serait temps de repeindre les murs de votre garage. Que votre chat n'arrête pas de vous mater. Vous vous en foutez au début, mais cet enfoiré de chat insiste.
Et vous pouvez pas être impoli, ça fait partie de votre éducation, alors vous fermez les yeux. Vous tombez de sommeil. Vous gémissez pour simuler la jouissance. Votre femme croit que vous faites une attaque. Elle a déjà le doigt sur votre votre téléphone portable.
Combien de Viagra a t'il pris? Toute une boîte? Vous allez exploser dans dix secondes. Neuf. Huit. Elle a besoin d'être éclairée. Elle se remet à fumer. Elle vous regarde en coin comme il y a vingt ans. Elle veut regarder un film avec Sophie Marceau ou Monica Belucci. Elle verra bien ce qui arrivera ensuite. Vous vous rendez compte (plein de regrets) que vous êtes encore en vie. (Comment tu me trouves, Didier, mon ami de toujours?)
Alors écoutez, vous mes lecteurs de moins de dix-huit ans, laissez moi vous rappeler qu'en matière de sexe, on est tous des menteurs. L'image que je vous peint du sexe passé 45 ans n'est pas crédible, tout simplement parce que c'est moi qui tient le pinceau, et, en temps que mec qui parle de sexe, vous pouvez me faire confiance quand je vous dis que je mens. J'ai jamais pris de Viagra de ma vie. J'en ai jamais eu besoin. Dieu fasse que ça continue. Y a le porno!
Et quand votre rédacteur en chef préféré vous dit qu'il a le porno, le monde tel que vous le connaissez peut bien s'écrouler, enfin ça dépend de votre sensibilité, mais j'en doute. L'urologue conseille la masturbation, au moins une fois par jour, et je dis quoi, moi? Et lui me le redit et me le répète. Je demande comment? Il me dit "Porno".
Bon, ben j'en ai pris. C'est bien, le porno. C'est comme les bandes annonce des fims de Mikael Youn, on est jamais déçu. La zique est parfois décevante. Le porno fait du bien. Les femmes bruyantes m'irritent, les mecs bien montés m'enragent, mais dans l'ensemble, le porno m'excite. M'excite moi. Mais c'est pas bon pour vous. Enlevez moi ça de votre PC! Pensez à vos enfants!
Les miens sont ados et presque adultes et ne lisent mon travail que quand je leur dis que personne ne me lit. Je le répéterai pas. Vos gosses savent utiliser le bouton ""historique" sur Internet Explorer et croyez vous honnêtement qu'ils ignorent tout de vos codes? Ne savez vous donc pas que le porno sur internet apprend à ces jeunes hormonaux comment baiser? Que c'est le Kama Sutra du 21ème siècle? Les choses qu'ils font sans capotes et que la plupart des gens ne tenteraient pas sans cirés jaunes doublés Cotten sont démontrées et affichées sous tous les angles imaginables afin que vos filles puissent s'y essayer avec le jardinier de votre voisin.
Jetez votre écran depuis le dernier étage. C'est à ça que je pense chaque fois que je tire la chasse. Ensuite, je fais une partie de solitaire puis j'écris deux trois bricoles. Soyons francs. Le sexe nous agresse. Tous. On est faits pour ça. La seule chose à ne pas perdre de vue, c'est que la vie n'est pas un film, parce que si c'en était un, on serait tous vautrés avec des partenaires sexuels(elles), elles s'abattraient sur nous comme des sauterelles, ou des chauves-souris, on triplerait de volume, on aurait peut-être même six bras et quatre jambes et on dévalerait les rues de nos villes en frimant nos biceps et pectoraux.
La raison pour laquelle ce n'est pas le cas, c'est parce que nous nous haïssons. C'est vrai. Nous nous haïssons au plus haut point. Nous nous aimons aussi, mais pas assez bien ni pas assez fort. La mort est une incarnation que nous évitons le plus possible.
Si on arrête de s'observer nous-même, on pourrait mourir comme des cons. Pourquoi vivre pour les autres ou à travers des autres? Pourquoi être jaloux(se) des gens qu'on admire? Je vois bien que vous vous posez un tas de questions...
Alors voilà. Amour, haine, sexe, mort et toutes les explications à ce qui vous manque, je vous les bave. L'amour et la haine occupent les mêmes hémisphères de votre cerveau, mais y'a une ligne ultra fine entre les deux: c'est numérique. Le sexe et la mort sont totalement différents, en général, mais le sexe et la mort vont main dans la main parce qu'ils ne vont pas l'un sans l'autre.
Sauf si on va à l'origine des cellules. On peut pas faire de bébés sans une moisson de cadavres. Le sexe a plus à voir avec la mort qu'avec la vie. Le besoin de procréer n'est pas nécessairement un choix. L'amour et la romance n'existent que de la même manière dont Shakespeare existe dans ses mémoires publiées: Répétables.
Une personne qui connait le but de son entourage sera incapable de l'injurier, et si ça lui arrive, par accident ou sans faire exprès, ou même par erreur, ce sera toujours dû au tempérament perdu en route, c'est pour ça qu'ils ont inventé les avocats. Amour, haine, mort et la volonté de votre entourage, tout s'explique. Je suis fatigué.
Et je bande comme un cerf en rut.