Bienvenue, curieux voyageur

Avant que vous ne commenciez à rentrer dans les arcanes de mes neurones et sauf si vous êtes blindés de verre sécurit, je pense qu'il serait souhaitable de faire un petit détour préalable par le traité établissant la constitution de ce Blog. Pour ce faire, veuillez cliquer là, oui là!

29 juil. 2007

257.Un temps bien de chez nous


Il y a quelques temps , je m’étais pris la tête (la vôtre aussi sûrement) sur l’énorme incertitude qui règne dans le milieu de la physique en ce qui concerne le Temps.
Le monde vivant est d’un autre ordre… parait-il. Du moins dans cet univers, sur notre planète.
Les organismes vivants sont formés de molécules et d’atomes et nous vivons sur cette planète sous certaines condition spécifiques de gravité, de pression et de vitesse de rotation.

Ces conditions « mortes », physiques, sont celles qui ont conditionné la tailles de nos cellules – (Pourquoi les cellules sont elles si petites ? Pourquoi n’existe-t-il pas de cellules plus grandes ?) , la taille et la structure des animaux et celle des végétaux.
La vie a surgi sur cette planète, en adéquation avec ses conditions. Avec sa taille, son atmosphère, son eau, son Soleil et sa Lune… avec ses jours et ses saisons.
Le cycle des plantes est en parfaite adéquation avec les saisons, simplement parce que les plantes ont évolué selon ces conditions, « suivant » ces conditions.
Ça me fait sourire d’entendre les religieux s’émerveiller sur la perfection de la création – La « création » évolua selon ces conditions, donc elle était « parfaite » pour ces conditions : Ben allons donc, mais c’est évident !

Ceci pourrait nous emmener à penser que le Temps biologique est de type Newtonien – égal en toutes parts, stable, unique et quantifiable. Grossière erreur, les aminches ! – le Temps biologique est lui aussi relatif.
Le Temps, son rythme d’écoulement, est totalement différent pour une souris qui ne vit qu’un an que pour un éléphant qui en vit 150. De nombreuses bactéries ont trouvé la manière de se multiplier encore plus rapidement qu’il n’en faut à leur unique molécule d’ADN pour se reproduire, en arrivant ainsi à « gagner du Temps » en dépit de la logique biologique.

Un exemple plus concret et plus proche de nous – la perception du Temps d’un enfant de cinq ans est totalement différente de celle d’un papy de 75 ans. 
Mettez les deux côte à côte dans un compartiment de train Corail pour un voyage de quelques heures, le marmot se mourra d’ennui et l’ancêtre sursautera en se disant « Nom d’un petit bonhomme ! Déjà arrivés ? J’ai pas vu le temps passer ! »

Mais peut-être bien que dans notre monde, le Temps réèl dans lequel évoluent les organismes vivants est il régi par le métabolisme et par les rythmes circadiens. Nos horloges internes entament leurs chrono sur les chapeaux de roue pour désaccélerer lentement jusqu’à l’arrêt total en fin de parcours.
Le temps pour Bébert, le moustique éphémère qui ne vit qu’un jour est bien différent du Temps de ce qui l’entoure, il est même concevable que pour lui, ce monde même n’existe pas.
Il commence à bouger, il éclot de son œuf et il fait ses premiers pas dans ce qui pour nous équivaut à nos dernières heures de sommeil. Il passe son enfance, son adolescence et atteint l’age adulte avant notre pause café matinale, alors qu'on a le menton encore dégoulinant de miettes de biscottes et de marmelade. Il rencontre une moustique, fornique avec elle pour se reproduire et a déjà vécu la moitié de sa longue vie hasardeuse à l’heure de notre steack-frites.

Pour Bébert, là-bas dans le lointain, quelque part, il y a un vaste monde immobile, doté d’un rythme de Temps tellement, mais alors tellement lent, que ce pauvre insecte ne perçoit même pas ou à peine les changements et déplacements qui surviennent autour de lui. Et s’il les perçoit, ceux-ci sont tellement lents et flous qu’ils n’ont aucune espèce d’importance sur son emploi du Temps.

Le Temps – même en Biologie – est un casse-tête à définir.

28 juil. 2007

256. Amants de pacotille


Amants de pacotille

Rencontre aux marches du palais,
Contemplative un bref instant ;
Il tomba fou de sa beauté,
Elle s’éprit de ses brillants.

Dans une alcôve ils s'assouvirent,
Lui excité, elle empourprée :
Un soir d’automne ils se promirent,
Souhaitant unir leurs destinées.

Au soir de l’an sans prévenir
Il la plaqua sans repentir
Mettant un terme à leur serment.
Adieu alcôve, adieu palais :
Lui tombé fou d’autre poupée,
Elle s’enquit d’autres diamants ...

Ah les femmes!!!!

9 juil. 2007

255. Quand les rats quittent le navire...

Ce ne fut pas une visite à laquelle je m’attendais, sinon j’aurais fait un brin de toilette, me serais rasé, changé de calbute - peut-être bien avec mon second ou avec l’un de mes deux lieutenants -, mis un peu de parfum, sans doute même aurais-je disposé des fleurs dans ma cabine et retourné les draps de lit de ma couchette. Mais ce ne fut pas une visite romantique non plus comme vous n’allez pas tarder à le comprendre.

Les premiers signes de sa visite se manifestèrent par une congestion cérébrale - vous savez, le nez qui suinte comme les parois de l’aven Armand, les sinus qui s’embourbent et cette barre qui vous traverse les arcades en s’accrochant à vos sourcils comme si sa vie en dépendait.

Alors sans plus attendre, je vais vous le dire sans détours ni fioritures, la putasse de Maria Palud n’est qu’une salope, la dernière des salopes, qui profite toujours de ce que vous ayez le dos tourné ou une situation stressante sur les épaules pour ramener sa fraise.

Au début, je croyais que c’était une dingue dengue, une de ces maudites femelles native des tropiques qui, quand elles vous caressent à rebrousse-poil, vous laissent sur le carreau, pantelant comme un nouveau né chatouilleux.
Mais non, dès cette nuit là, elle y alla de ses préliminaires. Je me mis à suer puis à congeler, à suer de nouveau puis à recongeler, un véritable gymkhana entre Inuvik et Tombouctou.
Et c’est au lendemain de ces trois premières nuits d’ivresse au large de Z.... que nous fûmes appelés, dès les aurores, à la rescousse d’une déesse grecque.

Nous étions donc en pleine opération de sauvetage de l’A....a, 6000 tonneaux bourrés d’électronique et de matériel de pointe de chez "X...... Offshore", et qui avait une énorme voie d’eau dans ses compartiments machines à une vingtaine de miles des côtes , du côté des champs pétrolifères de T........ Fallait lui refiler des motos pompes puis la ramener sur une hauteur fissa avant qu’elle ne chavire et ne parte par le fond rejoindre ses petits neveux les Tritons.

Ouais, ben je pense qu’A....a en avait marre de la vie car elle se montra beaucoup plus accueillante et conciliante que moi envers la Maria qui ne se pointe que rarement non-accompagnée de la Grande Faucheuse. 
Faut pas venir se plaindre si on y laisse des plumes quand on laisse toutes ses portes et fenêtres grandes ouvertes et qu’on refuse l’aide providentielle qu’on veut vous apporter sous prétexte qu’on aime pas les piqûres ou qu’elles vous font froid dans le dos.
Ce n’est donc qu’une fois que l’A....a fut déclarée perdue et que mon navire fût dérouté sur le port le plus proche afin d’y embarquer du matos anti-pollution que je me résolus enfin à aller voir un médecin pendant l’escale. 
Goutte épaisse de circonstance, frayeur et froncements de sourcils des médecins locaux. D’aprés les résultats de mon analyse, j’aurais dû être mort ou sur le point de l’être.
Après m’avoir injecté une dose à terrasser un cheval pour faire tomber la fièvre, prescription de quinine - 9 fois 500mg à raison d’un cacheton toutes les huit heures et aspirine - puis retour à bord. J’avais rien bouffé depuis 3 jours à part un bol de Quaker Oats quotidien et matinal, le reste ne passant plus. Sitôt avalé le premier cacheton que je me mets à gerber. Du blanc suivi de jaune d’œuf. 
C’est de la bile tout ce qui a de plus biliaque. Y’a plus rien dans ma chaudière. La fièvre qu’était tombée suite à l’injection reprend les rênes, accompagnée d’une céphalée temporale gauche horrible et pointue et de délires « passionants ».
Comment qu’on dit la France en Croate ? Ah oui, Francuska. Et l’Allemagne ? Ça je sais, c’est Njemacka. Et la Suisse alors ??? Euh, Švicarska. La Grèce, ça, je connais aussi, c’est Grčka. Et la Hollande ? Pitain, comment qu’on dit la Hollande, Ô putain de bordel de merde, help me, pleeeeaaase…

Merde, je dors plus, mes entrailles me déchirent. Je me lève, je me pose sur le trône. Nom de Zeus, du brut de brut. Et pas de la Veuve Clicquot. C’est tout noir, c'est luisant comme du cambouis, même couleur, même texture. Ça me donne envie de gerber. J’ai juste le temps de me pencher sur le lavabo. J’hallucine, même produit, même odeur, on dirait du fuel lourd, le pétrole extrait dans ces eaux là. À croire que j’ai hérité d’un deuxième trou de balle. Je me dis que c’est du sang qu’a tourné au vinaigre, du sang de pestiféré. 
Le matin, je me lève pour le début des opérations anti-pol. Je suis fébrile, je fonctionne en zombie. Toute la journée. Le soir, je me recouche, je grelotte. 
Comment c’est la Hollande en croate, meeerdeuh ??? Je tremble de partout, je sais plus comment me poser. Et je continue à dégueuler mes cachetons sitôt que je les avale. Je vais crever, c’est sûr. 
Deuxième nuit en mer. Chaque grincement des structures de mon navire, chaque raguage de la chaîne dans l’écubier, résonnent à mes oreilles comme un barrage d’artillerie, chaque battement d’aile de la moindre mouche à merde comme le vrombissement du rotor d’un Eurocopter gravitant à deux mètres au dessus de ma tête. Assourdissant et flippant. 
Faut que je calme ces questions à la con qui me burinent la cervelle.

C’est quoi la Hollande en croate déjà ? La Hollande, putain de Batavia des moulins et des tulipes, comment qu’y z’appellent ce putain de plat pays à la con chez les Dalmates ? C’est le pays des vaches frisonnes et de l’Edam cheese, non ? Les grosses boules rouges d’Edam cheese comme on en trouve dans la price list de mon shipchandler attitré.  
Et Dame Cristalle dans tout ça, qu’est ce quelle devient Dame Cristalle ? Que deviennent les seins somtptueux et laiteux de Dame Cristalle B36 ? Što se događa sa raskošnim I mlječnim grudima Gospođice Kristal B trideset šest ?
Siouplaît, comment on dit la Hollande en croate, dîtes le moi, siouplaaaîîît !!!
Et pourquoi que j’arrive jamais à dépasser le niveau 8 et les 25804 points au Tetris ?
Tout ça est entrain de me tuer, si tant de questions, si peu de réponses à ces conneries qui m’apparaissent d’une importance capitale. Je grelotte dans ma passerelle, pourtant la clim’ est en branchée, réglée sur 23°C. Je me suis taillé un poncho dans une couette et j’ai racheté à un de mes matelots d'ébène son bonnet de laine, 10000CFA l’enfoiré, enculé qui profite de la détresse de son toubab de commandant : Il l’a payé 500 à tout cassé au marché de F..T..T.. une copie à l’effigie de Pooh, le tigre de Disney avec 2 oreilles frangées sur les côtés. Pitain la touche ! 
Le premier qu’a la témérité d’essayer de me filmer ou de me photographier, j’lui écrabouille les muqueuses.

7ème jour depuis la visite impromptue de Maria Palud, c’en est trop et j’en peux plus. J’ordonne à mon second de prendre les rênes du navire et de me ramener au port. 
Je ne débarque pas pour la clinique. On m’y débarque. Quasiment à l’horizontale. Tout le monde croit que je vais crever. Y’m’pèsent pour calculer les doses qu’ils vont m’injecter dans les veines avec leurs perfs. 62kgs ! J’ai perdu 12kgs en 7 jours. Ils me plantent un baxter et y branchent trois tuyaux.
Rhhhhââââ lovely…., en très peu de temps grâce à la quinine qu’on m’injecte directement dans le système, la fièvre qui me consume se refroidit, la morphine m’emmène en lieu sûr, les yeux de Cristalle B ma Louve veillent sur moi depuis le plafond crémeux et craquelé avec amour et bienveillance. 
Pour la première fois depuis une semaine, je dors comme un bébé. Trois jours de clinique, 72 heures sous perfusion et je renais.
Aujourd’hui je m’interroge. Pourquoi est-ce l’A....a et non pas moi qui a calanché ? Maintenant que j’y repense, je vois deux réponses. J’étais dans un tel coaltar, une mélasse tellement noire et sirupeuse que la grande faucheuse n’y voyant plus queudalle ne savait plus par où me faucher. 
Et aussi, accessoirement, parce que j’avais accepté de me laisser piquer. Trois fois s’il vous plaît. Bon, d’abord par un enculé de moustique je vous l’accorde, mais ensuite par une amour de médecin à peau d’ébène.

Quant à l’A....a, c’est la rouille qu’avait piqué sa vanne basse de prise d’eau de mer (50cm de diamètre à 6 m sous la flottaison) et je plains son commandant. Ça va pas être de la tarte pour lui quand il va devoir s’expliquer devant le Tribunal Maritime et devant ses pairs dans son pays. Je donne pas cher de son brevet et de ses prérogatives. 
Abandon de son navire toutes portes étanches ouvertes à tous les vents, à toutes les eaux, bref, à tous les maux. Rien de fait ou de tenté pour colmater la voie d’eau à l’aide d’un paillet Makarov tant qu’il était encore à l’ancre nez dans la houle et que c’était possible. Refus d’assistance - transfert de moto-pompes - quand c’était aussi possible par peur de froisser un peu de tôles sur ses bossoirs - non mais je rêve ! 
Et le pire de tout, aller se faire repositionner sur Y...... Bank près de la Pointe Z, où la houle résiduelle des tempêtes hivernales australes démultipliée à cause des hauts fonds a fini de l’aider à chavirer. 
Je souhaite à personne de partir en croisière avec un commandant de cet acabit. Pauvre capitaine qui s’est laissé mené par le bout du nez par la cellule de crise de son affréteur et par le commandant d’un autre navire de son propre armement. 
Qui n’a pas su – ou pas voulu – user de son « overriding authority » pour outrepasser les ordres de la cellule de crise mise en place par son armateur. Devait être comme moi, devait plus avoir toute sa tête sur ses épaules en ces moments de stress. 
Pourtant, dans notre jargon maritime moderne et selon l’article 5.2 du code ISM (International Safety Management) , le commandant d’un navire possède cette « Over-riding Authority » et a la responsabilité de refuser, quelles que soient les circonstances ou la situation, tout ordre ou directive émanant de son propre armement, de son affréteur ou de son client concernant tout ce qui pourrait mettre en péril la sécurité et/ou l’intégrité de son bâtiment - ainsi que la prévention des pollutions.
Quant à moi aujourd’hui, ça va, j’ai repris du poil de la bête. Voilà maintenant une semaine que je suis sorti de la clinique et je commence à reprendre et des forces et du poids même si je souffre encore de quelques crampes à l’estomac. 
Ça va me prendre une paire de mois d’après le médic avant de revenir à 100%. Mais au moins, je suis vivant et tout entier.

- Hey Ivo, what do you name the Netherlands in croatian?
- That's Nizozemska, captain', it means low land.
- Woah, please, spell it for me, will'ya?
- Right, hem, that's November India Zulu Oscar Zulu Echo Mike Sierra Kilo Alpha.
- Jeez, thanx Ivo. Maybe you won't believe this but I think you just saved my life...

20 juin 2007

254. Le chant des sirènes...


Souvenez-vous du temps jadis lorsque les mots « chanteuse » et « bombe sexuelle » n’étaient pas synonymes !
Ben ce n’est plus le cas. Tandis que notre monde se consume immodérément dans les flammes glorificatrices de la beauté physique, nous semblons nous enliser irrémédiablement dans les vasières abyssales de la médiocrité.

Ceci n’est pas un jugement sur Shakira ou autres Madonas et je n’oserais pas comparer leurs talents de cantatrices à ceux de ma tendre louve feulant ses cris d’amour pantelants durant nos étreintes multi-hebdomadaires entre chacune de mes odyssées aquatiques. Mais il semblerait que celles dotées de lolos généreux – et exposés – et vêtues de jeans rasipubiens avec si possible le string affriolant pointant son nez au dessus de la ceinture soient celles qui obtiennent le plus de reconnaissance de l’industrie. 
Le genre de barapipeuses qui, quand elles en ont fini avec vous, vous laissent l’impression d’avoir dégusté du miel de myrtille plutôt que d’avoir avalé de force de l’huile de foie de morue.

Voilà, c’était juste pour dire que j’aime bien les feulements rauques, hagards et éperdus de ma louve sous et même parfois au dessus de la couette, dans les champs de maïs, le bon vieux Talgo de Grenoble à Barcelone et même, plus d’une femme mariée grande marée s’en souviendra avec émotion en recouvrant l’estran, sur la Grande Côte jonchée de varech de la presqu’île de Rhuys qu'est par chez moi.

8 juin 2007

253.N'avez vous jamais rêvé de marcher sur la tête?


Je veux dire, on traverse tous ce genre d’enfer un jour ou l’autre, non? Quand on se retrouve gavé ras la glotte des petits détails monotones de l’existence et qu’on a plus qu’un désir, celui de tout chambouler d'un coup de baguette. 
Disparaître dans un nuage de fumée par exemple, comme quand votre patron exige votre présence à une réunion de la direction des ressources humaines; ou transformer ce dernier en lama enrhumé ; ou mieux encore, de vous trouver en mesure de vous tenir sur la tête pendant toute la durée de cette réunion en pétant la Marseillaise à l’envers et à rebours.

Mais je vais quand même rester franc en ce qui concerne mes compétences durables à m’apitoyer sur moi-même ( z’avez rien qu’à demander à n’importe quelle âme charitable – Marylou par exemple – qu’a eu la malchance de devoir s’occuper de ma pomme quand j'étais malade). 
Et je pense pas être le seul à ressentir que parfois ( et parfois seulement, merci Saigneur) le monde semble n’être rien de plus qu’une suite illogique d’événements aléatoires destinés à vous irriter les couilles et à vous faire grincer les gencives.

Mon unique système de défense en de tels jours est de rechercher la personne qui me rappellera que l’inverse est vrai aussi. 
Qu’au sein des bruits monotones se planque une explosion de couleurs, une perspective surprenante ou un comique qui m’aidera à surmonter la névrose de vos peurs existentielles.

31 mai 2007

252. Cinétique de l'amour en milieu liquide


Deux corps aimants de masses moyennes plongés dans un milieu liquide à température constante sans présence de forces étrangères au système manifesteront un comportement typique de rapprochement constant, d’exploration et de mélange aléatoire. 
Le processus est régulé - plus ou moins - dans ses étapes structurelles mais la durée de chacune d’entre elles varie dans le temps relatif selon la motivation de chacun des protagonistes.

Bon ça va là, je le sais que j'suis marron, scotché comme je le suis sur mon rafiot au large du trou du cul du monde. mais y a pas que les sirènes qu'ont le droit de rêver, non?

26 mai 2007

251.Quand je me réincarnerai... au 24ème siècle.


Je préparerai mon Curriculum Vitae (c'est-à-dire ma carte génétique) sous forme d’unité Ethernelle, plus globalement spécialement spatialement - et commercialement - connue sous le sobriquet d’ «Ethinfo », et je serai soulagé de ne pas avoir à utiliser de portefeuilles, serviettes, de CD ou DVD utilisés à l’aube des temps où l’on perdait avec tant de facilité des données vitales. 

Dans ma carte à mémoire éthernelle, je déposerai une série de photos numériques qui illustreront le cours de ma vie, on y verra l’instant de ma naîssance, (ce qui ne me conviendra pas forcément – le fait d’avoir été conçu à la mode sexuelle antique sera alors sûrement perçu comme un handicap et un problème social ), on y verra aussi mon développement dans mes relations et en société pour voir si j’ai des chances dans les relations publiques, ce qui est le poste que je convoite secrètement (mais ne l’ébruitez pas siouplait). Dans le répertoire de mon génome, on pourra voir si je suis « pur » ou « modifié », des fois que ça poserait problèmes, ils feront des recherches pour voir si on ne m’a pas prédiagnostiqué un cancer du colon ou la maladie d’Alzheimer en plus du pronostic déployé par mon génome pour le futur. Ce qui sera bien, penserai-je quand je serai arrivé jusque là, c’est que ce ne sera pas si décourageant que ça puisque ça ne pourra que montrer certaines de mes inclinaisons pour la pensée et l’écriture et que je pense pas que cela pose problème... industriellement parlant…

J’espère avoir de la chance, car en ce temps là, j’aurai besoin de bosser…

La guilde des recruteurs transgéniques sera réputée pour sa minutie lors des entretiens d’embauche qui ne seront conçus qu’à seule fin de sélectionner les personnes et activités en relation avec la classification et le catalogage des humains, mais je m’en sortirai bien car je me trouverai un pote, si possible un antisocial doué en informatique qui m’obtiendra le génome souhaité, et s’ils sont très libidineux, je leur laisserai entrevoir l’érotisme de ma compagne-secrétaire virtuelle - modèle B36.version 69 de 13ème génération - dans le répertoire secret de mon Ethinfo, s’ils en veulent une copie, je leur en laisserai, j’en aurai plein…

Maintenant, si vous me demandez comment diable je vais arriver en 2315, je vous répondrai que j’ai reçu aucune info sur la planète viable où ça pourra se passer donc j’en ai pas la moindre idée, même pas la plus brumeuse… mais en tous cas, c’est ça que j’y ferai.


10 mai 2007

250. Si j'ai tort, j'en mourrai pas. Et vous non plus!


J’ai choisi le chemin que je suis non pas pour ce qu’il est, mais pour le manque de conséquence que ça aura sur les autres si je me suis planté au dernier carrefour. 
L’homme se plante tellement souvent qu’il m’apparaît moins dangereux de placer un poids égal sur le choix d’un système de croyances dans lequel placer mon engagement fervent en me basant sur les conséquences qu’elles pourraient avoir si j’avais tort.

Je sais, c'est un tout petit peu long à me suivre mais je m'explique:
Les dégâts potentiels que je pourrais faire subir à mon entourage si mes croyances sont fausses doivent autant guider mes choix que la croyance même que je choisis de défendre.
Aucun d’entre nous ne devrait souscrire à un groupe ou une croyance et permettre à ses représentants d’agir sans notre plus complète indifférence.

À l’extrême, on pourrait considérer Hitler ou Staline. On peut argumenter sur le fait qu’ils étaient la personnification du Mal et ne choisirent pas leurs voies pour le bien-être de l’humanité, mais je doute qu’ils eussent été d’accord avec moi. Ils avaient la vision d’un monde, aussi horrible et discrédité que nous puissions le juger aujourd’hui.
Considérez les temps présents et les conflits actuels: le conflit entre Sarkozistes et Socialos, ou entre Chrétiens et musulmans par exemple. Chacune de ces deux quatre religions engeances possède sa propre vision d’un monde la reflétant. 

Chacune d’entre elles possède une vue globale sur une hypothétique et spectaculaire après-vie. Chacune d’entre elles proclame que ceux qui ne la suivent pas n’atteindront pas le paradis. 
Chacune d’entre elles prône que les infidèles obstruent le chemin des fidèles et que par conséquent ils devraient être éliminés et que de toute façon, ils seront condamnés à une éternité de peines et de souffrances.

Alors que l’on parte en guerre pour soumettre nos prochains ou pour convertir les non-initiés avec des armées de missionnaires ou de colleurs d'affiches et de porte-paroles, tout ce que font ces religions ou ces partis, c’est de tenter d’imposer leurs vues sur les autres par la persuasion, l’intimidation, la canonnade ou la damnation ad vitam æternam.

Il y a quelqu’un qui a tort là, ça c’est sûr. Peuvent pas être deux à avoir raison. Les deux ont sûrement tort. L’histoire humaine suggère que la réponse la plus probable est que toutes ont tort. 
Aussi ai-je choisi ma voie afin que celle-ci ait le moindre impact possible sur mon entourage. Je crois que l’on peut tirer un code d’éthique et de comportement logique et rationnel basé sur l’auto-conservation ainsi que l’entretien des meilleurs intérêts pour la survie et l’épanouissement. 
Le besoin de convaincre notre entourage de la justesse de nos choix démontre la foutaise de nos choix.

Alors je suis mon bonhomme de chemin, espérant rencontrer de nombreux voyageurs nombreuses bonnes femmes en route, mais sachant que je causerai le moins de dommage collatéraux possible si je m’aperçois que je me suis planté.

8 mai 2007

249. Marylou et moi avons J’ai repeint la chambre d’amis ce week-end.


Je voulais juste écrire une parabole sur les jeunes cons qu’ont voté Sarko. Quelque part, j’ai du m’emmêler les pinceaux…

Marylou avions décidé qu’on allait repeindre le garage ainsi que la chambre d’amis…. Enfin surtout la chambre et surtout Marylou:


Moi : Bon, ma louve, on va commencer par préparer le terrain…
Marylou : Et ça veut dire quoi ?
Moi : Ben on va rassembler les meubles au milieu de la pièce, ôter toutes les cochonneries qui sont fixées aux murs et tout ce qu’on veut pas peindre. Puis on va tout bien passer au papier de verre puis épousseter tout ça pour virer toute la poussière, puis on scotchera tous les trucs qu’on veut pas peindre.
Marylou : Dame, ça me parait beaucoup de boulot. On peut pas faire juste la peinture comme à la télé ?
Moi : Nan.

(10 minutes + tard)
Marylou : Houlà, c’est dur la préparation. Je crois que je vais m’asseoir un tout petit peu.
Moi : (marmonnant) Putain, je crois que la journée va être longue.
(Environ 1 heure + tard)
Marylou : Bon. On a fini la préparation. On fait quoi maintenant ?
Moi : Maintenant on peut poser la première couche d’apprêt…
Marylou : On va commencer à peindre alors ?
Moi : Oui. Mais d’abord on va commencer par tracer les bordures.
Marylou : Quoi ? Faut tracer des bordures ? Avec quoi ? Le double décimètre à Kaëlig ?
Moi : Hein ? Non, tu comprends pas. Quand je dis ‘tracer’, je veux dire on va passer de la peinture là où on peut pas le faire au rouleau. Comme dans les coins…
Marylou : Ah d’accord. C’est de la peinture quand même alors…, hein ouais?
Moi : Euh… techniquement, oui. Mais le vrai terme pour peindre les coins, c’est ‘tracer les bordures.
Marylou : C’est débile. Si on va commencer à peindre, t’as qu’à dire qu’on va commencer à peindre et arrêter de dire des trucs que je comprends pas.
Moi : Mais bébé, on dit tracer des…
Marylou : Oh, arrête, hein ? A partir de maintenant, on dira peindre les coins alors arrête de faire celui qui sait tout mieux que tout le monde, d’accord ?
Moi : Bon, on commence à peindre les bordures et les coins, tu veux bien ?
Marylou : Mououi. Mais je te préviens, si tu me regardes encore de travers, je te peins la tête, d’accord ?

(5 minutes + tard)
Marylou : Hou ben dis donc, ça fait mal aux bras de peindre les coins. Je fais une pause, moi…
Moi: (grommelant) Et mon cou alors, hein?
(À peu près 1 demi-heure + tard)
Marylou : Et tu fais quoi maintenant ?
Moi : Ben, faut que je passe une couche d’apprêt sur les murs avant que les bordures qu’on a tracées… je veux dire peindues, soient sèches ; sinon elles se marieront pas bien et ça se verra au séchage.
Marylou : Alors, quand c’est qu’on va commencer la vraie peinture?
Moi : Ben vu que les gens qui nous ont vendu la maison avaient peint ces murs en vert olive, je pense qu’il va falloir passer deux couches d’apprêt avant de poser la première couche de peinture…
Marylou : J’en ai marre d’attendre pour faire de la peinture. Je crois que je vais aller faire des Sudokus. T’auras qu’à m’appeler quand tout sera prêt à peindre.
Moi : (tout seul dans la pièce) La tuer serait de l’autodéfense. Aucun jury pourrait me condamner. Je serais un héros.

(3 heures + tard et beaucoup de sudoku suée du cul à force de monter et de descendre de l’échelle que j’en arrive à me prendre pour un yoyo)
Marylou: Bon, maintenant qu’on a fini ton truc d’apprêt et que c’est sec, on peut ENFIN commencer la vraie peinture ?
Moi : Oui, mon Impatiente, on peut commencer la vraie peinture maintenant. Et comme tout à l’heure pour l’apprêt, on va d’abord tracer, ou peindre, les bordures et les coins d’abord.
Marylou : Tu sais quoi ? C’est la galère ton truc. C’est pas du tout comme je croyais. Je déteste faire de la peinture avec toi.
Moi : Comment tu sais que tu détestes faire de la peinture avec moi ? T’as rien peindu de la journée !
Marylou : …
Moi : AAaaailleeuuuh !!! Meeerrddeeee !!!!

Note : Au cas où vous vous poseriez des questions, un manche de pinceau dans le cul, ça fait mal.
Houlà, hyper mal.

Voilà, et qu’ils viennent pas se plaindre en cours de quinquennat.


19 avr. 2007

248.Rêverie










Avertissement. Venez pas me conter que je vous avais pas prévenus(es). Bouffer du chocolat peut vraiment induire des rêves insensés.
Qe signifie un rêve où vous vous retrouvez englués chez vous par un représentant de commerce vendant des rubans scotch ?
Question toute rhétorique, je l’admets. Les rêves ne veulent rien dire. Ils sont insensés, des scénars débilitants créés par vos neurones afin de tenter de donner un sens à vos activités quotidiennes.
Mais je suis quasiment sûr d’être certain qu’un ou qu’une d'entre vous interprêtera ma rencontre nocturne avec le représentant d’adhésif à l’aide d’une théorie toute freudienne m’expliquant que je suis peut-être pas en très bons termes avec le quincailler de la rue Bichon. Ce qui est peut-être exact, d’ailleurs, vu que ce connard va pas voter pour mon copain José.
Ou alors que je veux réellement me barricader et m’isoler chez moi pour échapper aux ex-gars de l’intérieur de chez le pin’s qui patrouillent quotidiennement mes plates bandes sur un rythme outrepassant le quotidien. (Oauis, j’avoue que là, votre interprêtation ne serait pas dénuée de sens).
J’ai jamais été capable de saisir le concept de l’interprêtation des rêves. Sans doute que les rêves de chacuns sont uniques, par conséquent ne peuvent être connectés en aucune manière aux rêves des copains du voisinage ?
Et ce cauchemar récurrent que je me paie souvent, celui où que la Jennifer Beaunichon, ma Louve Cristalle B36, l’Évangélina Barbie et la Fanny ardente me capturent et me retiennent en ôtage dans une chambre de la Hilton pour faire de moi leur esclave sexuel particulier ?
Ouais, je pense que je suis capable de me passer du psycho comme de votre aide pour interprêter çui-là à ma manière…

18 avr. 2007

247.Des courbes et des triangles


Les gens qui me connaissent bien - ou qui le croient - voient mes défauts plus que toute autre chose. La plupart du temps d’ailleurs, c’est tout à fait intentionnel.

J’ai tendance à jouer les snobinards, ce qui me rend fortement dogmatique. Je suis sec et bravache - en plus d’être tape à l’œil -, ce qui me rend froidement direct. Je suis inconsidérément impulsif, ce qui implique qu’on me traite facilement d’égoïste.
Je sais aussi rester très vague dans mes propos, ce qui m’évite de ne pas vous décevoir. J’ai du mal à me détacher du passé, ce qui complique le fait que je devrais cesser d’être rancunier. Je suis dominateur, ce qui me permet d’envoyer balader tous ceux qui ne boivent pas de ma soupe.

Ces quelques qualités, parmi tant d’autres, sont celles que je préfère dévoiler les premières. Je porte ma médiocrité - ainsi que ma méchanceté - sur la poitrine, comme une médaille honorifique avec laquelle vous devez compter. Je sais que je suis, comme beaucoup d’autres, une marchandise avariée.

Cassé brisé en quelques sortes, mais encore capable de mener une vie fonctionnelle.

Depuis quelques mois pourtant, mon auto-dénigrement a commencé à se délaver. J’ai cessé de m’arracher les croûtes, et désormais la cicatrisation peut débuter.
Quand je parle de mes défauts, c'est pas pour rechercher la confirmation de mes qualités. Généralement, quand on le fait, ceux qui vous aiment ne perdent pas de temps à vous protéger et à vous remonter le moral. Ils vous soulignent vos bons côtés. Ils vous flattent de compliments. Ils vous aiment.

Mais en ce qui me concerne, quand je dis du mal de moi, la plupart du temps c’est parce que c’est la vérité. Je ne ments pas sur les pires traits de ma personne. Tout ce que je demande quand je le fais, c’est que mon interlocuteur admette que c’est vrai. À partir de là, on peut avancer ensemble munis de cette certitude. De ce savoir.

Ce post pourra vous paraître étrangement aléatoire. Je me suis laissé dire hier soir que personne ne pouvait savoir la façon de fonctionner de mon cerveau. Que le processus de la pensée n’a aucun sens quand on s’en trouve à l’extérieur. J’ai répondu à ce spéléo psychologue que c’était intentionnel. Que je ne pouvais autoriser quiconque à me déchiffrer. Mais, dans mes vagabondages, il existe un sentier chaotique que l’on peut reconnaître avec le temps.

Ce qui m’a amené à ce post m’est arrivé il y a quelques instants.
Je venais de raccrocher le téléphone dans lequel je conversais avec une personne que j’admire et que je respecte. Je me tenais dans l’encadrement de la porte de ma cuisine, une tasse de café et une clope à la main, ma louve tentant d’échapper à ma ligne de vision. Soudain je me dis, qu’est ce qu’elle voit quand elle me regarde ? Voit elle la déchéance, ou seulement le bon côté ? A t’elle une vue équilibrée ? Est elle objective ou emplie de préjugés ?
En fait, je m’en fous. C’est juste ce qui me traversa l’esprit à ce moment là.
C’est peut-être la raison pour laquelle je l’aime et la respecte tant. Elle me permet de tout questionner…
Et réellement, s’il existe une personne qui peut voir la lumière au travers de toute cette merde, il importe peu que vous soyez bons ou mauvais. Même si ce qu’elle voit n’est pas de toute blancheur, le simple fait que cette personne existe rend sa texture à tout le reste.

16 avr. 2007

246. Contredisantes contradictions


J’ai droit à toutes les contradictions. Keats nomma ça la « capacité négative » dans une épître célèbre. Un autre a appelé ça « l’hétérogénéité essentielle de l’être » et, c’est sûr, appelez ça la « hache » de l’existence si ça vous chante. H, dîtes H pour voir… Beckett disait que c’était « Rien ». J’ai droit à toutes les haches: Moi, tous les hasch me font rêver...

Il se peut que le temps soit irréel. C’est un peu mon sentiment. Non, en fait, j’en suis convaincu. Le temps n’est qu’une partie de quelque chose de passager. Mais nous sommes incrustés dans ce passage, dans cette évanescence. 
Par conséquent, nous voyageons avec le temps. Il y a quelques temps, je causais avec des mecs, des coureurs de jupons de mer comme moi, et je me rendis compte de ceci, chacun d’entre nous sommes trop conscients de ce que tout est entrain de disparaître, secondes après secondes, nous sommes conscients du plus évident. Ça urge, ça presse. 
Mais si l’urgence est la nature même du temps, il y a pas le feu au lac, ce n’est que le temps. Nous ne sommes pas conscients, nous sommes le temps.


Alors, je vais pas disparaître. Je vais juste accepter que ma disparition comme mon apparition sont, en essence, identiques.
Il y a un objet céleste, un voyageur énergique, qui me fonce directement dessus. Et ça me rend euphorique, c’est le bonheur, y a un missile que l’univers a conçu juste pour ma gueule, il a mis la ouache et il me fonce dessus à fond les gamelles. 
Ce qui est triste, ou ce qui me rend mélancolique, c’est que, lorsque ce missile cosmique atterrira dans mes plates bandes, je serai déjà plus de ce monde…

Et pour finir dans un climat - ou un temps - plus propice, je voudrais dire à l'intention de monsieur Sarko que l’homme n’est pas une marchandise. L’homme n’est pas une marchandise. Ô non, il n’en est pas une. 
Car si je l’écoute bien, lui qui veux représenter le gratin, la fleur de sel, le nec plus ultra, et pourquoi pas, la symbiose de ce pays, l’homme est beaucoup moins qu’une marchandise. 
Les marchandises, elles, ont désormais le droit de passer toutes les frontières, mais ce ne sera plus le cas des hommes si l'on adopte son discours. Ou peut-être que si, mais tous les hommes n’auront pas la liberté d’une marchandise quelconque. À part lui peut-être, ce vilain Roquet qui sait si bien se vendre à un tas de demeurés.

14 avr. 2007

245. Public Relations Unlimited


Bonjour, amis lecteurs et bloggonautes, me voici une nouvelle fois devant vos yeux émerveillés à vous coucher quelques lignes pour vous divertir – ou vous faire chier, à vous de voir – un tout petit peu.
Aujourd’hui, j’aurais souhaité vous parler des relations mais quand j’ai commencé à pianoter sur mon clavier, je ne savais plus par où commencer et les bouts de mes doigts fertiles n’arrêtaient pas de patiner sur les touches (Ma louve avait une migraine mais je vous jure pourtant que je me suis lavé les mains après les avoir rincées au savon de Marseille suite à ma caresse matinale nocturne de ce matin).


Je ne savais donc pas par où commencer, ni à fortiori sur quoi continuer ni même sur quoi centrer mes propos. Aussi demanderai-je à ceux d’entre vous qui ont rarement l’amabilité de laisser ici parfois des commentaires de vous bouger le cul fissa pour me donner votre opinion personnelle sur le thème.
Et il est clair qu’il existe un nombre incalculables de relations, telles celle qui existe entre un maître et son clébard, entre un Sarko et un Pénis, ou celle entre un glandu et une clitoridienne, ou encore entre deux clitoridiennes et / ou deux glandus, entre membres d’une même famille ou d’une même secte, entre une paire de voisins qui se haïssent tant qu’ils ont pris l’habitude de chier sur leurs pas de porte respectifs, ou bien qui s’aiment d’amour tendre et se rencontrent en secret la nuit dans la cage à ordure de leur HLM, ou entre deux inconnus qui se rencontrent dans un train et qu’y en a toujours un des deux pour raconter sa vie, ou entre un vendeur et un client qui baratinent toujours le même baratin, ou entre un capitaine et son matelot, etsétera et tutti couanti.


Aussi à vos claviers pour vos opinions sur le thème et me contiez une sorte de relation – qui peut être non seulement humaine, j’ai l’esprit large, mais aussi algébrique si ça vous fait bander les neurones, ou pourquoi pas, zoophile si c’est ce qui excite vos testicules ou vos mamelons.
Bisous.

12 avr. 2007

244.Hey Niko, et ça, c'est génétique?


Pâques est passée. Sans trop de problèmes apparemment. Sauf que j'comprends toujours pas comment les lapins que Marylou avait planqués dans le jardin ont pu pondre des œufs en chocolat. Emballés dans du papier aluminium en plus. Du Doré, le papier, en plus de d'ça, excusez du peu.
Bien, mais comme tout ça fait aujourd'hui partie d'un lointain passé , je crois que je vais pas traîner plus longtemps à m'éterniser là-dessus.

Mais oubliez pas d'me faire penser à penser à demander des explications à ma louve quand même.

Non, là où je voulais en venir en fait, c'est que je rentre juste de chez l'hôpital de la marine. Non, non. Ne vous inquiétez pas. Vous n’avez absolument pas à vous en faire, j’ai pas de virus je vous rassure. C’était juste pour une piqûre de routine pour les voyages que j’entreprends lors de mes aventureuses expéditions maritimes. Voyez vous, il est des pays où vous ne pouvez vous rendre sans une pléthore de vaccins pour vous/les protéger de maladies, infections et autres soucis de ce genre relatifs à l’alimentation.
Ce qui me rappelle qu’il faudrait que je m’achète de la crème solaire…
Alors, après m’être fait injecter environ 10cc dans le bras droit sans verser la moindre larme, qu’est ce que j’obtiens quand je demande ma sucette et mon ballon de baudruche à l'infirmière ? Un regard soucieux et une sérieuse recommandation pour consulter un psychiatre, voilà ce que j’ai eu. Et un rendez-vous pour une autre injection dans six mois.


Mon bras me fait mal.

… Je veux une chuppa, merde.

5 avr. 2007

243.Papotage sans complexes.


Je voudrais pas me mettre à causer au nom de tous les français comme certains voudraient nous le faire croire mais je suis quand même capable de dévoiler ce qui se cache - selon moi - derrière le terme de « Droite décomplexée »
Parce que dîtes vous bien que pendant longtemps, elle le fut - complexée, je veux dire. C’est d'ailleurs pourquoi les possédants et les nantis de tous poils se faisaient membres d’associations ou se rencontraient dans des galas afin, entre autres, de réunir des fonds pour venir en aide aux plus démunis - mais surtout pour se donner bonne conscience.

Mais tout cela, c’est aujourd’hui du passé. Désormais, ils se débrident, se lâchent et dévoilent au grand jour leurs vrais visages, leurs véritables égoïsmes. Le führer de l’UMP a su trouver les mots pour décomplexer ses troupes. Une société blanche et judéo-chrétienne, où le plus fort l’emportera sur le plus faible, comme dans la jungle, permettant aux plus « animaux » d’entre eux de donner libre cours à leurs instincts les plus primaires.
La droite décomplexée couche, dans le noir - pour l’instant-, avec le FN, dont on sait qu’il n’accédera jamais au sommet. Seuls les cons ont la naïveté de croire que l’électorat du Pen pouvait porter le racisme au delà des frontières du pouvoir. Cette fois, un Pin's, avec les idées du Pen, a toutes les chances d’accéder à la présidence. Il ne vise pas l’électorat de Jean Marie, il l’a déjà.
Sarkozy n’est pas républicain – signifiant qui relève de la chose publique - puisque, en chantre du libéralisme à tout-va, il veut tout privatiser. Sarkozy est communautariste, point barre. Il flatte les différences, les particularités, les parvenus et les Sionistes, en conchiant l’intérêt général - les chômeurs, les pauvres, les musulmans, les kiskooliens et les races écrues ou mal blanchies.

Son rêve ? Une juxtaposition des communautés au détriment de l’égalité républicaine (la fraternité… faut même pas y penser).
Sarkozy aime la thune, le blé, le pognon et ceux qui en sont pleins. Ses amis sont riches, très riches. Dur avec les faibles, accommodant avec les nantis, Sarkozy fréquente le gratin: Martin Bouygues, Arnaud Lagardère, Bernard Arnaud, Serge Dassault, Georges Bush et son bras droit Dick Cheney, etc. Ces gens là, mon bon monsieur, sont si importants que personne, dans les médias de masse (télé, journaux et radios) n’ose en dire du mal. Personne n'ose dire que ce sont des fumiers, des salopards de marchands d’armes, des réacs et des psychotiques.

La Droite décomplexée affirme, à travers les mots de la Présidente de son syndicat (le Médef ) - dont le frère à Sarko n'est que le vice président, excusez du peu - que "L'amour et la santé étant précaires, pourquoi le travail ne le serait-il pas ?".
La populace de droite, (« la France qui pue), n’a aucun intérêt à soutenir le libéralisme, qui ne vise qu’à la faire demeurer, le plus longtemps possible, dans les positions sociales qu’elle occupe déjà. Les seuls qui aient intérêt à défendre le néolibéralisme, c’est les possédants, les très riches, les grands patrons, les parvenus. Eux oui, puisqu’il est dans leur intérêt que personne ne touche à leurs positions dominantes, à leur domination.

Mais regardez-les, ces ouvriers qui votent UMP, ces clodos qui redemandent de la souffrance physique, ces jeunes qui vomissent la jeunesse et œuvrent de tout leur cœur pathétique à leur propre écrasement, qui adhèrent plutôt dix fois qu’une à la gérontocratie qui leur chie à la gueule. Ils ont l’air malin, mais ils glapissent, ils hurlent, ils revendiquent, comme des chiennes de garde en chaleur « Oui je suis de droite, ça te dérange ? ».

Être de droite à vingt ans ou en n’étant pas millionnaire, c’est comme être Juif et voter Hitler. C’est comme être un Pitbull et revendiquer la castration ou le génocide de sa propre race. Et juste avant de recevoir l’injection mortelle, entre les deux couilles pendantes, aboyer rageusement « Oui à mon euthanasie, c’est mon droit ». Cependant, au moment de l’agonie, juste avant la suffocation pulmonaire, le Pitbull (le jeune de droite) prend, pendant une fraction de seconde, un regard où se lit une détresse totale et l’ultime bouffée d’angoisse face à la Grande Faucheuse. Il vient de comprendre qu’il a soutenu de toutes ses forces et jusqu’à la démence sa propre torture. Il meurt donc comme un con.

Il y avait déjà une verticalité Nord/Sud, la différence de niveau de vie entre un monde occidental - vivant sur le dos du reste du monde - et le reste de ce monde. Maintenant, la droite décomplexée veut affermir ce principe au sein même de ses frontières. Aiguiser la pyramide des classes, affuter sa domination. Plus de richesses pour les plus riches. Ce qu'il adviendra des autres n'est pas leur problème. Une France de battants et une autre de losers. Et mondialisationellement parlant, un microcosme de battants et un méga-monde de losers.

Chez les gens qui ne sont pas renseignés – et pour qui tout va bien – le capitalisme est indépassable. Les décomplexés de droite croient véritablement que « jungle » et « chaos » sont des valeurs nouvelles. Les nouveaux émules à Sarko ignorent, dans leur touchante connerie, que le monde, avant d’être régulé, était déjà ce magma infâme auquel ils aspirent.
Oui, les néo-libéraux sont tous des gros et des sales cons. Je n’éprouve pour eux ni mansuétude ni tolérance, ni indulgence ni compréhension, je ne leur donne aucune autre excuse que la connerie monumentale et l’inculture infecte dans laquelle ils croupissent, l’inanité de leur expérience du monde et leur ignorance obscène des fonctionnements de l’économie, la grossièreté de leurs raisonnements et la vulgarité immonde de leurs préjugés - souvent engraissés par des parents parvenus, il est vrai.

Leurs bourrelets compensent les amputations diverses qu’ils ont subies : privés d’amour, privés de culture, privés d’orgasmes.
Et merde…j’arrête là, car ça va me prendre 66 plombes pour tracer le portrait de cette bande de connards décomplexés.

Alors, en attendant, je vais attendre tranquillement les CRS en fumant un tarpé. Prenez soin de ma famille si jamais vous n'aviez plus de mes nouvelles...

2 avr. 2007

242.Le Sarkoolisme, ça se soigne, mais ça demande une prise de conscience personnelle.



Le taux de sarkoolémie grimpe chez les ex-soixante huitards. Les médecins devraient leurs conseiller de changer de régime politique. Moi, je leurs conseillerais plutôt d’arrêter de regarder le J.T. de TF1 ou encore d'arrêter de fumer de la sarkozienne.
« S’il vous plait, les mecs, ne voulez vous donc pas vivre assez vieux pour aller dans cette maison de retraite dont vous rêvez tant ? Pensez à vos enfants, siouplait ! »
N’importe comment, ils m’écoutent jamais. Peuvent pas s’en passer. Ils s’éclatent les neurones sur ces flux d’épouvante qui sortent de l’écran juste avant la pause publicitaire. « Les huîtres d’Arcachon seront-elles comestibles lundi prochaîn ? Les terroristes iraniens vont-ils utiliser l’armes nucléaire ? Des gens pensent que oui – vous saurez tout après la pub ! »

Ensemble, tout devient possible clâme Sarkomerde dont le propre frère a dû renoncé au trône du Medef pour tenter de ré-humaniser le nom des Sarkozy en vue des prochaînes élections.
C’est en les écoutant que je sais de quoi on parle dans ces émissions sans même jamais les regarder. <<< Ouah, le menteur!!! . Ecoutez leurs réactions sur toute discussion politique. 
Et apparemment, chez TF1, chez Sarkozy, comme chez toutes ces têtes pensantes conservatrices et comme chez une majorité de bobos, on est obsédé par la moralisation des images époustouflantes de voitures incendiées et de jeunes masqués ou casqués dans les rues ou dans le métro une fois la nuit tombée. « Ce ne sont que des racailles n’ayant aucun respect pour l’ordre républicain. La France, ça se mérite », lol. 
En secouant un doigt impétueux en direction de la dépravation de leurs conditions. On parle là des 10 pour cent du gratin auxquels on rajoutera les 20 pour cent du haut de la société qui ne veulent rien comprendre parce qu’ils font partie des bénéficiaires d’un soit-disant libre échange. 
Fausse conscience de bobos qui se refusent à voir parce qu’ils sont placés à un endroit privilégié de la structure économique – pour combien de temps ? La vérité, c’est qu’on comprend beaucoup plus vite les choses quand on en souffre.
La condition des laissés pour compte, celle d’être pauvres, ignorés et sans travail est dépeinte comme un trait de caractère. Si vous êtes pauvres et sans travail – c’est qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond chez vous. 
Peu importe que plusieurs millions de français vivent sous le seuil de la pauvreté et/ou dans le hall de l’ANPE. Il faut rejeter la pauvreté, faire culpabiliser les pauvres sur leur situation. 
Comme si le fait d’être pauvre et sans travail ne suffisait pas…

Dîtes le que c’est vrai, cousins de la cité. Avouez que si vous êtes pauvres et sans emploi, c’est parce que vous manquez de caractère moral. Parce que vous êtes trop fainéants pour suivre des études et trouver des boulots qui paient bien. Et que c’est une question de responsabilité personnelle que de vous tirer de ce mauvais pas. Que si vous ne le faites pas, c’est que vous n’êtes que des pauvres taches.

En raisonnant comme ça, devinez qui veut faire croire qu’il est mille fois plus intelligent que ces millions de pauvres et de chômeurs ?
C’est le représentant et le porte parole de cette bande d’enculés. 
Hem, je voulais dire c’est Nicolas Sarkozy.


31 mars 2007

241.Requiem for a dream


Certains films vous emplissent d’espoir, d’autres vous laissent rêveurs, d’autres vous dépriment totalement. Celui ci s’est démerdé pour me faire les trois à la fois. Dingue! Noir! Je suis tombé sur ce film sur mon rafiot avant de rentrer à la casbah. Merci à mes scaphandriers qui me l’ont refilé en DivX. La manière dont Darren Aronofsky ( Pi, The Fountain) a cousu ce film abat de nouvelles frontières. Il vous captive et en même temps il vous garde à distance. 
Certaines images vous dépassent parfois plus que le nécessaire. D'autres sont un peu trop répétitives comme ces pupilles qui se dilatent tout le long du scénario. Mais dans l’ensemble, ces imperfections ajoutent un rien de magie à ce film.

La cinématographie se révèle relève. De l’art, pas du cochon.
D’une part, ce film nous dépeint un portrait des drogués et de la dépendance. D'un autre côté, il vous laisse toute liberté d’interpréter ce qui se cache derrière.
On parle beaucoup des drogués. On a pitié d’eux, on les hait parfois, on remarque souvent leur bassesse. C’est drôle, je pense à mon petit frère là. On ne comprend pas leurs besoins, on les prends pour des trouillards. Pourquoi ?
Ne sommes nous pas tous dépendants d’une chose ou d’une autre ? Certains de leurs boulots, d’autres de l’idée de ce que peut être le luxe, d’autres ont besoin de reconnaissance ? Dîtes moi comment les narco-drogués sont différents. Bien sûr, ils s’adonnent à des produits qui les transforment, mais il en est de même de tous nos désirs. Ça finira peut-être par les tuer ou les ruiner, mais n’est-ce pas là leur choix ?
Comme la mère dans le film – sa dépendance, c’était la popularité et l’apparence. Comment en est elle arrivée à se reposer sur ses cachetons ? Tout a commencé quand elle a voulu remettre la robe rouge de ses vingt ans pour passer à la télé.

On pourrait dire que c’est un film sur la dépendance, des gens accrocs aux stupéfiants, à des médicaments, mais plus important, à l’espoir. Chacun des protagonistes de ce film est accroc à la certitude que le bonheur se trouve à deux pâtés de maisons et est prêt à traverser l’enfer pour y arriver.
Bien sûr, tous ceux qui se droguent finissent pas à l’hosto ou en taule. Pourtant, chacun de nous tolère le pot occasionnel ou le pétard de circonstance. Pourquoi ? Quelle différence dans ce genre d’habitude ? Quelle différence entre un pot et un joint occasionnel ? Et qu’en est il de nos envies de luxe ? Ou de notre prédilection pour le chocolat suisse ? Ou de mes efforts constants pour me faire remarquer par les yeux éblouis de Cristalle B36 ? C’est ce genre de questions que m’a laissé ce film. 
Mais j’ai pas encore de réponses à ces dernières , c’est pourquoi je voulais vous consulter…