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10 mars 2025

1025. La vérité n'a pas besoin de bouc émissaire

 

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LA VÉRITÉ N'A PAS BESOIN DE BOUC ÉMISSAIRE

Oh, félicitations, noble porteur du chapeau en papier aluminium, cet artefact, que dis-je, ce Mojo suprême de la haute couture paranoïaque ! Pensez-vous vraiment que cette armure de fortune vous préservera des assauts impitoyables de la réalité ? Des clous ! Elle ne dévoilera pas davantage les turpitudes du monde – elle vous laissera simplement baver d’admiration devant vos prétendus seigneurs lézards, tandis que la fractale du chaos poursuit son défilé triomphal, indifférente à vos gesticulations.

En résumé, pour les esprits trop paresseux pour suivre : votre couvre-chef aluminique est aussi utile qu’un parapluie percé sous une tempête biblique. Le désordre qui nous engloutit ne provient pas d’une clique de génies maléfiques tapis dans l’ombre, mais d’une litanie de règles absurdes, répétées avec une obstination bovine. Non, c’est pas une intrigue savamment tissée, ô rêveurs éveillés ! L’histoire regorge d’échecs paranoïaques et de chimères haineuses, sur lesquelles les foules bavent encore, pendant que la formation de masse orchestre les populaces en essaims grotesques et synchronisés – sans la moindre poignée de main clandestine. 
Le véritable scélérat ? Une idéologie froide, mécanique, qui nous précipite vers une technocratie bardée de surveillance, où chaque souffle est épié. Vos élucubrations conspirationnistes ne vous sauveront pas – elles vous laissent juste suffisants, aveugles et mûrs pour le ridicule, sapant toute critique sérieuse que votre cervelle atrophiée pourrait oser concevoir.

Imaginons un instant une feuille immaculée, une table rase implorant un semblant de sens. Dispersez-y trois points avec une nonchalance chaotique, en riant de l’ordre comme d’une vieille plaisanterie éculée. Ajoutez un quatrième, fruit de votre caprice rebelle, tel un dieu farceur dans ce théâtre absurde. Saisissez une règle – oh, le noble outil ! – mesurez la distance entre cet intrus et un des trois pionniers, divisez par deux, et plantez un nouveau point avec la précision d’un bureaucrate zélé du ministère des Finances.
Recommencez, encore et encore : mesurez depuis ce novice jusqu’à un des trois points originaux, divisez encore par deux, marquez encore. Répétez ce rituel des centaines de fois, et voilà qu’émerge, tel un monstre moqueur, une forme étrange et captivante. Le triangle de Sierpinski, cette abomination fractale, vous toise avec arrogance, ses triangles autoreproducteurs ricanant de l’idée que la complexité nécessite une intention. Chaque fragment reflète le tout, un paradoxe suffisant gravé dans l’encre de votre propre sottise.
Élevons maintenant les barreaux de l’échelle, mes amis. Confiez cette feuille à dix, cent, mille âmes, chacune un rouage docile d’une machinerie décérébrée. Ordonnez-leur de suivre cette règle imbécile : mesurer, diviser par deux, marquer. Pas besoin de comprendre pourquoi, ni même de s’en soucier – qu’ils soient drones programmés, gratte-papiers ou électeurs abrutis cochant des cases avec l’enthousiasme d’un mollusque. Et pourtant, de cette stupidité collective surgit, intact, prévisible, inéluctable, ce maudit triangle !

Triangle de Sierpinsky

Un candide, ébahi, pourrait y voir une conspiration grandiose, une chorégraphie secrète entre ces poseurs de points. Conneries ! Nul plan, nul cerveau n’est requis. Le motif se fiche de leurs intentions – il advient, froid, mécanique, fruit de règles simples appliquées avec une ténacité de métronome.
Voyez le triangle de Sierpinski – non pas un jouet pour épater vos camarades ignares en arithmétique, mais un uppercut à vos présomptions douillettes sur le fonctionnement du monde. Vous croyez que le progrès, la société ou les marchés exigent une main savante ? Détrompez-vous, pauvres hères ! Ce triangle se rit de vos planificateurs centralisés, de vos utopistes interventionnistes, de vos charlatans keynésiens jurant pouvoir dompter l’économie avec leurs leviers enchantés.
Contemplez l’histoire : les plans quinquennaux soviétiques se sont écroulés comme des châteaux de cartes en Espagne, tandis que l’ordre spontané de Hayek édifiait, en catimini, des cathédrales de négoce. Le triangle a rien à foutre d’un tyran – il lui suffit de règles, de répétition et de l’obéissance servile des masses. Que cette fractale vous hante donc, en parcourant ces lignes. C’est pas une métaphore gentillette, c’est un glas. La complexité n’est pas fille du génie ; elle est le rebut de la monotonie. Gardez ça en tête, car le monde est bien moins intentionnel que votre ego boursouflé et surdimensionné ne l’imagine.

Alors, les marionnettistes des foules se terrent-ils dans des salons enfumés, caressant leurs barbes en ricanant sur un complot machiavélique pour nous enchaîner tous ? La folie contemporaine est-elle une symphonie savamment orchestrée par une poignée de cerveaux diaboliques ? Quelle question chatouilleuse, digne d’un esprit torturé !

L’histoire adore peindre les meneurs en conspirateurs ténébreux, boucs émissaires parfaits pour un troupeau bêlant de perplexité. Quand les masses, au XIXe et XXe siècles, ont enflé jusqu’à devenir une horde mugissante, la confrérie des chapeaux d’aluminium a surgi, colportant des fables de cabales occultes pour donner un vernis de sens à ce capharnaüm.
Aujourd’hui, « théorie du complot » est une invective jetée à tout-va, tartinée sur quiconque ose cligner des yeux face au statu quo, pertinent ou non. Éclaircissons ce brouillard. Une conspiration, dit le dictionnaire, est « un dessein secret entre plusieurs, visant un but illicite ou nuisible, tenu caché du public ou des concernés ». Simple, n’est-ce pas ? 
1) Un plan calculé, mûri avec soin. 
2) Ourdi dans l’ombre, loin des regards vulgaires. 
3) Teinté de malice envers quelque victime désignée. 
Trois ingrédients, et hop, un complot ! Peu importe qu’il vise des « extrémistes », les Illuminati ou les Juifs – c’est la même démence collective qui fermente dessous.

Mais, ô délice, comme ce terme a été étiré jusqu’à l’absurde ! Il sied encore aux classiques : les Illuminati tirant les ficelles, la Cabale susurrant à l’oreille des tyrans, ou – délice suprême – le fantasme délirant de certains QAnon, avec ses lézards extraterrestres rampant parmi l’élite, griffes tendues vers le globe. 
Grotesque ? Évidemment. Pourtant, cette étiquette est aussi une arme contre les esprits lucides : questionnez les cartels bancaires, les machines politiques, les titans industriels, le dogme économique ou les monopoles médiatiques, et vous voilà affublé du titre infamant de « conspirationniste », un hurluberlu coiffé d’aluminium. C’est plus une définition, c’est un bâillon, un aiguillon pour museler les dissidents. Le discours dominant ne se contente pas d’éluder les miroirs – il les fracasse.

Retournons la lorgnette, et l’hypocrisie éclate au grand jour. Les manchettes moralisatrices braillent que la Russie truque les élections yankees, que des cyber-espions chinois guettent derrière chaque pare-feu, ou que Steve Bannon, tapi sur son clavier, tricote des fuites sur Wuhan comme un propagandiste possédé. Et si la Russie stipendiait des anarchistes occidentaux pour semer la discorde ? Vrai ou faux, ce sont des théories du complot pur jus : plans occultes, mains invisibles, intentions perfides. Pourtant, elles s’infiltrent dans le courant dominant sans un cillement, sans l’écarlate « C » gravé sur leur front. Pourquoi ? Ce sont des contes bénis par l’establishment, servis à la louche par le porte-voix médiatique pour faire hocher les têtes du troupeau.

Ce terme est un bouclier pour les puissants, un gourdin pour les sceptiques, un deux-poids-deux-mesures criant. Les récits officiels ont pas besoin de conspirer – ils exigent juste que vous gobiez leur script.
Et nous revoilà, pataugeant dans cette éternelle énigme : la formation de masse n’est-elle qu’un euphémisme chic pour une conspiration mieux cotée ? La foule, cette bête sans âme, fond les esprits en une bouillie collective dégoulinante. Ils ânonnent les mêmes slogans usés, régurgitent les mêmes fadaises, leurs pensées ricochant comme un virus dopé – une chambre d’écho décérébrée en accéléré.
Politiciens, érudits, plumitifs, « experts » pontifiants, juges, argousins : tous les rouages de la machinerie sociale sont contaminés, marchant au pas cadencé sur une partition lugubre. À l’œil novice, c’est une leçon de coordination, une symphonie grandiose de bêtise synchrone. Tout esprit assez sain pour fuir ce cirque – s’il en existe encore – ne peut s’empêcher de s’interroger : où est le chef d’orchestre ? Dans quel antre secret ce complot fut-il tricotté ?

Mais, ô surprise, la formation de masse n’est pas un stratagème diabolique fomenté dans une salle capitonnée – c’est une cohorte de crétins s’accrochant à une fable commune, se ruant comme des lemmings vers une croisade « héroïque » contre l’épouvantail qui hante leurs nuits.
Charmante historiette, pas vrai ? Vous rengorgez pas trop vite : ce récit a plus de trous qu’un fromage suisse. Il y a quelque chose de viscéral, presque primal, dans cette synchronie des masses, une vibration que nul conte pimpant ne peut saisir.
Ce sont pas rien que des mots – ce sont des corps, des haleines, une pulsation que vos os ressentent. Pensez aux étourneaux au crépuscule, ces volatiles hystériques jaillissant du ciel, tournoyant en une danse si parfaite que le maître des horloges du Bolchoï en verdirait de jalousie. Le grand Nikolaas Tinbergen, béni soit son prix Nobel, l’appelait un « super-individu », une entité mentale où que chaque oiseau est une cellule d’un organisme cosmique, se percevant sans un cri. Pas de mémos, pas de signaux, juste une harmonie étrange et pure.
C'est-y pas là un camouflet aux fétichistes des complots ? Vous cherchez un seigneur des ténèbres, un vilain mâchonnant son cigare et faisant valser le monde, alors que, peut-être – ô audace ! – c’est moins une affaire d’Illuminati que de documentaire animalier.
Les masses n’ont besoin ni d’un ukase du Kremlin ni d’un clin d’œil du Bilderberg pour muer en horde furibarde. Comme ces étourneaux – ou ce maudit triangle de Sierpinski –, elles suivent des instincts simples et stupides, et vlan, un schéma d’apparence géniale émerge. Mais vous méprenez pas : c’est pas une ode à la nature, c’est une claque sinistre nous rappelant que l’humanité est une meute d’imbéciles s’auto-organisant dans le chaos pendant que vous accusez les lézards. Ruminez ça en vous endormant.

Examinons de plus près cette bête grouillante qu’est la foule. Sa manière de se refermer sur elle-même n’est pas qu’une affaire d’esprit – c’est une pulsation charnelle, un enchevêtrement de corps suants et frénétiques, attirés comme des phalènes par une décharge en flammes. La foule qui surgit là où rien n’était est un mystère universel et fascinant. Quelques âmes s’agrègent autour d'un feu de poubelle, sûrement pour se réchauffer, cinq, dix, douze peut-être, pas davantage. Rien n’a été proclamé, rien n’est prémédité. Soudain, tout fourmille, les badauds affluent de toutes parts comme si que les rues n’avaient qu’un seul sens. La plupart ignorent ce qui les a attirés ; interrogez-les, et ils bredouillent, hébétés. Pourtant, ils se hâtent vers le cœur de l’attroupement, mus par une détermination qui transcende la vulgaire curiosité. Le mouvement de l’un contamine les autres. Mais il y a plus : ils portent un dessein, né avant qu’ils ne puissent l’articuler. Ce dessein, c’est l’obscurité dense où la masse s’épaissit le plus.

Moins un rassemblement qu’une ruée, une marée aveugle et fébrile fonçant vers un néant indicible. Et vous, toujours en quête d’une conspiration ? C’est pas un script, c’est une fièvre, un délire collectif qui empeste la sueur et la folie.
Mais c’est pas seulement cette synchronie étrange de leurs cris et de leurs pas qui vous fait fantasmer un marionnettiste derrière le rideau. La foule a des crocs – une brute vociférante, un mégaphone à la main, bien décidée à plier le monde à ses lubies. Elle a toujours été ainsi, mais aujourd’hui, elle a de l’endurance, plantant ses griffes plus profond, plus longtemps, tel un parasite obstiné. La foule moderne n’a qu’une obsession : dominer, dominer, dominer, à un rythme qui étouffe. Chaque nouvelle panique – terrorisme, glaciers fondants, virus du jour, conscription pour des guerres chimériques Napo-macroniennes – la fait saliver pour plus de gadgets technologiques, plus de vis à serrer.

Prenons Bruxelles, 2016 : après les attentats, le quartier juif d’Anvers s’est vu hérissé de caméras, tels des champignons vénéneux, tout ça sous le prétexte suave de la « protection sécuritaire ». Avance rapide jusqu’au cirque du COVID, et ces mêmes objectifs ont pivoté pour lorgner les fidèles israélites bravant les interdits pour prier dans leurs synagogues. Charmant, hein ouais ? Un instant, c’est la sécurité ; le suivant, un réseau de mouchards. Un clignement d’œil, et les outils se retournent, perfides.

Voici le pass COVID – code QR et fanfreluches –, un joujou rutilant dans cet orgie de contrôle. Déjà, les rouages grincent pour le troquer contre une version plus chic, plus dure à contrefaire – pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? En 2021, un ministre belge – sans doute avec un rictus de méchant d’opérette – a susurré l’idée de bracelets électroniques. Pourquoi pas des fers aux chevilles, tant qu’on y est, comme si qu'ont était tous des bagnards dans leur grande farce dystopique ? La populace technophile s’en délecte, bavant devant « l’efficacité », tandis que la Silicon Valley forge des chaînes toujours plus étincelantes.

Nous voilà en route vers un monde où des capteurs insinuants serpentent sous notre peau, reniflent notre sang, scrutent nos humeurs – tristes, joyeux, furieux ou débranchés. Détection précoce des maux ? Allons donc, c’est le boniment des camelots ! C’est un panoptique dans vos veines, une société si connectée qu’elle connaît vos pulsations mieux que vous-même. Et vous pensiez que c’était pour votre santé ? Réveillez-vous, somnambules – cette foule ne conspire pas ; elle somnole vers une cage dorée.

Et maintenant, tournons notre lorgnette vers les pauvres hères, ces réfractaires au sirop sirupeux de la formation de masse. Ils errent dans un brouillard plus épais que la cervelle d’un député centriste, désorientés, contemplant ce cortège de fous comme un cauchemar devenu carnaval. Pour eux, c’est pas juste absurde – c’est une agression, une hydre autoritaire qui mord quiconque refuse de s’aligner.

Menacés, ébranlés, nous, les parias, cherchons désespérément une bouée, une boîte bien nette pour ranger ce chaos, un baume pour l’angoisse qui nous ronge. Et voilà que surgit la théorie du complot, béquille rutilante pour les âmes déboussolées. Soudain, le maelström tentaculaire se réduit à un conte de fées simpliste : une « élite », une coterie de scélérats à moustaches, et toute notre peur, notre rage, notre terreur trouvent une adresse précise. Pointe du doigt l’Autre, et abracadabra ! te voilà absous, dispensé de toute introspection. C’est la nature humaine sous amphétamines : plus la colère monte, plus les cerveaux maléfiques pullulent derrière chaque faux pas.

Pensée conspirationniste et formation de masse ? Deux faces d’une même pièce crasseuse. Toutes deux dopent l’âme, transmutant la terreur brute en une jubilation tordue. Accusez une poignée de silhouettes – élites empoisonnant vos flocons d’avoine, truquant les urnes, peu importe – et le monde cesse d’être un brasier aléatoire ; il devient un puzzle avec un ennemi net. Une cible, un défouloir pour ce venin accumulé, et mieux encore, vous êtes lavé de tout péché – pourquoi scruter vos failles quand les lézards sont là à blâmer ? 
C’est un aimant qui aspire les pensées éparses jusqu’à devenir votre seule lunette. Séduisant, n’est-ce pas ? Une évasion mentale, un passeport pour une certitude arrogante dans un monde qui hurle le vide. Ça marche pour tous, du haut en bas de l’échelle.
Mais, ô délice, quelle descente dans la farce ! Ce train conspirationniste se contente pas de dérailler – il plonge dans un abîme de bouffonnerie, emportant même les « éclairés » dans sa chute. La logique se contorsionne si bien que si le courant dominant dit « la Terre est ronde », eh bien, elle doit être plate – pourquoi gober leurs sornettes ? Et l’élite ? Pas juste méchante – ce sont des vilains de pacotille, reptiles ou extraterrestres, droguant votre eau avec du jus de contrôle, lobotomisant les bambins avec des équations, orchestrant chaque hoquet de l’histoire. Oubliez les limites humaines : ces marionnettistes ne faiblissent jamais, ne trébuchent jamais, infaillibles. Omniscients, omnipotents, un croque-mitaine si grotesque que vous vous sentez fourmi sous leur talon.
C’est pas de la paranoïa, c’est un auto-sabotage drapé de clairvoyance. Beaucoup bâtissent un Goliath si colossal qu’il est invincible – alors à quoi bon lutter ? La pensée conspirationniste n’élève pas – elle châtre, vous laissant cramponné à votre chapeau d’aluminium tandis que le monde réel tourne, impassible.

Soyons limpides : cette quête conspirationniste n’est que rarement – pas jamais, mais rarement – une noble chasse à la vérité. C’est une sucette pour esprits faibles, une bouffée de clarté factice qui s’effrite au premier coup de réalité. La logique interne est tendue comme un tambour, mais les faits ? Ces petits diables fuient dès qu’on les éclaire.
Prenez le cirque COVID : la moitié du globe a juré que les « experts » pataugeaient, trafiquant les chiffres avec une ineptie trop grotesque pour être fortuite. Vraiment ? Les savants ne peuvent être si nuls, si ? En juillet 2021, avant les vacances, alors que les cas grimpaient, ces génies autoproclamés ont brillé par leur suffisance. L’un d’eux, front plissé et paumes moites, geignait sur la hausse des infections. « Brillant », lui rétorque-t-on, « c’est l’été – tous se testent pour voyager. Vous avez intégré ça ? » Il cligne, hagard, puis balbutie : « Non, mais personne ne le fait pour les estimations », suivi d’un festival de sophismes – appels à la foule, à l’autorité, à tout ce qui passait. Incapable de voir que plus de tests égale plus de positifs, même avec une bourse d’or. La formation de masse, comme le test d’Asch qu'on a vu dans un autre post, fait des docteurs et des croque-morts des moutons aveugles. Pas de complot – juste une bonne vieille bêtise.

Et les médias ? Oh, ce chœur monotone et glorieux ! Pendant le COVID, ils ont psalmodié leur refrain avec une ferveur digne d’une messe totalitaire. Où étaient les voix discordantes ? Comment ont-ils pu débiter tant de conneries et d'inepties ? Ça pue le complot, non ? Bien sûr, il y avait des pressions – subtiles comme un pavé. Les politiciens susurraient : « Pas le moment de semer le doute », agitant des scoops comme des friandises. Antidémocratique ? Évidemment. Mais moins une cabale qu’une troupe de pleutres s’autocensurant pour faire tourner la machine.

Les politiciens ? Des poltrons paranoïaques, terrifiés de paraître mous face aux voisins, d’avoir des cadavres en une, ou surfant sur la vindicte populaire. Quelques idéologues ont pu saisir l’aubaine, mais la plupart ? Des toutous récitant le catéchisme officiel, sans cape ni dague.

Osez parler, et vous voilà « opposition contrôlée », un leurre pour endormir les rebelles. 
Si je suis candidat demain, je mange mon calbute. La pensée conspirationniste est un miroir à double face : tous veulent un bouc émissaire, et je suis le pigeon idéal. Les faits n’ont aucune chance face à ce besoin viscéral.
Alors, pas de manipulation, vraiment ? Soyez pas naïfs – elle abonde, un festin de tromperies, amplifié par les médias numériques d’aujourd’hui. Mais, ô twist savoureux, c’est pas une clique encapuchonnée qui fait tourner le globe. Le marionnettiste n’est ni Bill ni Klaus – c’est une idéologie sans visage, un virus mental si retors qu’il n’a besoin ni d’accolade ni de code secret.

La star, c’est la pensée mécaniste, cette vision grinçante qui promet un Éden artificiel. Le topo ? La vie est une horloge, les hommes des rouages, chaque accroc – douleur, mort – se règle d’un tour de vis et d’un rictus. Pas de réflexion, juste des manettes à tirer. Le rêve du fainéant – confort aujourd’hui, désastre demain.
Pas un club secret, mais un champ magnétique, une idéologie qui nous aligne comme des limailles. Tous jouent selon des règles muettes – revoilà le triangle de Sierpinski, né d’une répétition bornée. Les humains raffolent de ce piège : contrôle total, esquive de l’âme, solutions faciles. Jadis péché, aujourd’hui credo machiniste, sirène qui ensorcelle chefs et valets. Ivre de maîtrise infinie, elle nous mène à une technocratie bardée de mouchards.

La crise du jour ? Un accélérateur, une glissade graisseuse vers le règne des experts. Dans ce cosmos mécanique, le geek aux données l’emporte – désolé, manants, votre suffrage est périmé. Les plans ? Audacieux comme l’airain : Lockstep de Rockefeller, Event 201 de Gates, le Great Reset de Schwab. Avant même la première toux, ils dessinaient confinements, passeports bio, traqueurs sous-cutanés – le grand jeu.
Pour les aluminés, c’est la preuve suprême : un complot ! Sauf que – oups – tout était en ligne, clair comme un néon. Secret ? Mon cul. L’exécution ? Un numéro de clowns – bévues, revirements, experts trébuchant sur leurs mots. Si c’est une conspiration, c’est du Keystone Cops – moins Machiavel, plus Mr. Bean. La guerre psychologique adore le brouillard, mais ça n’explique pas les sueurs et les « oups » télévisés. Le fil rouge ? Chaque couac mène à une cage plus étroite, plus techno, plus bio-surveillée.

La crise de la réplication académique ? Même fiasco – biais, conclusions tordues pour coller à l’idéologie. L’« effet d’allégeance » n’est pas un complot ; c’est un bug dans le programme. Le pouvoir a pas besoin de conciliabules – Chomsky l’a dit : si vous devez l’épeler, vous avez le mauvais pion. Le système trie ses drones ; les dissidents s’évanouissent, les fidèles grimpent, chantant la même litanie tordue. Pas de fumées, juste un logiciel partagé qui crache des inepties. Comme des PC sur un code vérolé, ils débitent sans consigne. Le triangle revient, moqueur : perfection née de règles idiotes. Le tyran ? Pas une élite – une idéologie, spectre dans la machine qu’on est trop repus pour chasser.

Brisons encore une illusion : ces « plans » grandioses des élites ne sont pas un poing d’acier – plutôt un menu de fast-food, servi pour gaver les appétits baveux de la foule. Quand le troupeau tremble, il ne veut pas de liberté – il réclame des fers, un cocon étouffant pour fuir sa roue de hamster. Donnez-lui un ennemi à conspuer, et il ronronne.

Les conspirationnistes braillent que Lockstep, Event 201, le laïus de Schwab ont tout déclenché, des blueprints diaboliques. Faux. Ils suivent, charognards flairant les halètements de la plèbe. Ces « meneurs » ne tiennent pas la barre – ce sont des gamins jouant au volant en plastique, riant quand le paquebot avance.
Les indices ? Une scène de crime bâclée. L’OMS tripote la définition de « pandémie » et Buzyn déclare la Chloroquine poison mortel juste avant COVID – hasard ? L’immunité collective devient « vaccin only » en pleine crise – louche ? Les morts COVID explosent tandis que la grippe s’évanouit, les effets vaccinaux sont masqués par des rapports douteux (deux premières semaines ? Pas notre faute !), et les pontes de 2020 sont tous des technocrates du Forum économique mondial. Ça hurle « piège ! » – jusqu’à ce qu’on regarde mieux. Une idéologie relâche ses muscles, comme un PDG « réorganise » une boîte.

Un patron restructure ? Il change les règles, place ses fidèles, graisse des pattes – routine. Pas une société secrète, un tour de passe-passe bio, un virus qui ajuste son hôte. Sinistre ? Peut-être. Mais plus proche de The Office que des X-Files.
Ceci dit, vous détendez pas trop – il y a une ligne, et elle est franchie. Gouvernements, tabac, pharma ne se contentent pas de pousser – ils frappent, armés de tech, de médias, de pouvoir centralisé qui ferait baver un roi médiéval. Corruption ? Oui. Fraude ? Évidemment. La manip est une carte de visite – elle ne joue pas, ne monte pas.
Le monde machinisé leur a donné un mégaphone et une masse, maniés avec la grâce morale d’une hyène. Quand le masque tombe trop, ça vire au complot pur : secret, intentionnel, malveillant. Le totalitarisme adore ça – l’Histoire en est truffée. L’Holocauste ? Une fièvre de masse aspirant tueurs et victimes, une spirale folle. Mais derrière, cinq cerveaux froids ont dessiné la machine – stérilisation, « purification », boucherie – pendant que le système suivait, aveugle. Ceux qui ont vu clair ? Taxés de conspirationnistes – jusqu’à ce que les fours parlent. La bête mord, mais l’idéologie conduit, pas une poignée de main. L’élite ? Des contrôleurs de tickets.

Les complots ne sont pas que pour les vilains de cartoons ou les tyrans en noir et blanc. Le XXe siècle, eugéniste en diable, a vu les « inférieurs » tranchés et stérilisés en douce comme des ronces. La vraie pourriture ? La mafia d’aujourd’hui fait taire qui ceux qui flairent ça – nommez-la, et vous êtes un « conspirationniste », un pestiféré dans une parade de lemmings. L’intolérance des masses est un étau ; la dissidence est pas juste malvenue, elle est hérétique. L’ignorance fleurit, et les aluminés empirent tout, leurs vociférations noyant les voix posées, salissant toute critique d’un même pinceau dément.

Nous voilà dans un labyrinthe de miroirs tordus : gobez le baratin officiel, ou voyez des ficelles partout. Deux crises, pas de vérité ; elles étouffent toute soif de savoir. Quelques rares enfilent l’aiguille avec nuance. La société se scinde : un camp avale les âneries médiatiques, l’autre crache sur tout « officiel » comme maudit. Vase ou visages de Rubin : deux réalités, zéro terrain commun. L’air crépite ; une étincelle, et c’est la guerre.

Vase ou visages de Rubin

Les théories du complot suivent, expliquent ou ravivent la formation de masse. Les clowns d’aujourd’hui rêvent d’une liste Epstein et d’arrestations ? Une foule naine défie le troupeau technocrate. Spoiler : le petit perd, le nez en sang prouvant la cécité autodestructrice de la masse. L’arrêter ? Pas de poings – la psychologie est l’arme (plus tard). Renforcez-la, et vous nourrissez la bête, durcissant sa croisade contre les « hérétiques ».

Manipulez le conspirationnisme comme un fil sous tension – avec soin et des gants. Ça commence comme une clé pour décoder la masse, mais vire au délire, crachant des simplismes grotesques, plus thérapie que réalité. Oui, les grands bouleversements sentent le complot – les puissants truquent le jeu, c’est leur oxygène – mais ne gobez pas l’hystérie. Le vrai maître n’est pas un club secret ; c’est une idéologie, un moule mental qui dresse le troupeau.
Les événements sont orchestrés, mais le pouvoir est un zeitgeist, un mythe, pas une cabale. Pas d’épouvantail unique : la société est complice, tous coupables. Trop complexe pour la foule qui veut une gorge à serrer. Elle préfère brûler un pantin que se regarder dans un miroir. Dommage : la vérité n’offre pas de bouc émissaire.