Bienvenue, curieux voyageur

Avant que vous ne commenciez à rentrer dans les arcanes de mes neurones et sauf si vous êtes blindés de verre sécurit, je pense qu'il serait souhaitable de faire un petit détour préalable par le traité établissant la constitution de ce Blog. Pour ce faire, veuillez cliquer là, oui là!

28 avr. 2023

757. Poire Belle Hélène


 Poire Belle Hélène

Otage de ses démences,
Hélène de Troie
Voulait être Aphrodite,
Reste sa voix de nymphe, pas son image,
Image contre laquelle n’en finit pas la lutte.


Jour après jour se lavant le cerveau,
Changeant d’aspirations, de pensées
Tourbillons de doutes, d’angoisses, de remords
Pour elle-même, pour son reflet
Dans la glace qui ment au corps diffamatoire !


Déesse, étoile, machine parfaite !
Obsession durable,
L’air est nourriture entre ses lèvres,
Sait-on jamais, cette friandise pourrait disparaître,
Partir en fumée ?

Sablier consommé
Pour son usage bien entamé,
Elle contemple les morts,
A contemplé les larmes;
Fluide mais ferme, le sable a marqué son temps.


Esprit retors, peut-être folie ?
Entrailles grasses, charnues et dissolues ! Elle crie.
Aucune voix pourtant n’exhale de sa gorge,
Rêve d’une aiguille au pied d’un pin,
Seule de la soie sur ses os lui conviendrait
Car un destin funeste l’a embrassée,
La conduisant vers son trépas !


Ne pleure plus, ma figurine,
Pas de larmes en toi,
Tu n’as plus la force des sanglots.
La vie s’est desséchée,
N’irradie plus que l’émotion,
Tristesse, rage et désespoir.


Belle dame qui rêvait d’un rêve
Déjà largement savouré,
Aujourd’hui enterré ,
Squelette putréfié
N’alimentant plus que les vers,
Si seule, tu t’es convertie en cendres.


Merci le monde !
Sabbats grossiers, marionnettistes impies,
Ce sont vos fils qui animent
Les chercheurs d’or, les chasseurs d’esprits,
Les créateurs de rêves et de mirages,
Les fabricants de mort.

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Merci pour votre inconditionnel soutien qui me va droit au cœur
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26 avr. 2023

756. Y-Files - 22 à 28

 


Les Y.FILES 22 à 28



Épisode 22
(Note: La vidéo  sur Youtube ne comporte ni liens, ni sources ni vidéos annexes)

Dans cette émission, nous parlons d'anciennes structures mystérieuses qui méritent notre attention, et qui remettent en question le passé tél qu'il est expliqué par l'histoire "officielle". Nous parlons du Temple de Baalbek, le Temple de Kailâsanâtha, les Grottes d’Ellora et d’Ajanta, Machu Picchu, Angkor Vat, Sigiriya, Puma Punku, Chanquillo, Göbekli Tepe, et quelques autres. Nous allons juste frôler la surface de ces sujets profonds qui méritent d'être explorés et nous allons aborder quelques questions importantes.


Épisode 23
(Note: La vidéo sur Youtube ne comporte ni liens, ni sources ni vidéos annexes)

L'énergie... Un des sujets les plus importants de l'existence. "Pétrole" et "nucléaire" rime avec "contrôle" et "guerre". Pouvez-vous imaginer un monde dans lequel l'énergie ne manque pas ? La Paix dominerait, car personne ne manquerait de rien... Une utopie ? Et quel rapport avec les pyramides, Nikola Tesla et les tempêtes solaires ou les rayonnements cosmiques ? Dans cette émission, on va parler de l'électricité gratuite et infinie qui est dans l'air...


Épisode 24
(Note: La vidéo sur Youtube ne comporte ni liens, ni sources ni vidéos annexes)

Dans cette émission, nous parlons des différentes étapes de la quette de vérité. On entend un peu partout que "la vérité est en nous" mais personne prend le temps d'expliquer ce que cela veut dire exactement. Quelle est cette vérité ? Pourquoi est-elle en nous ? Nous allons explorer les réponses à ces questions, en nous basant sur des écrits anciens et des traditions millénaires, et nous allons essayer de rendre tout cela accessible à tous.


Épisode 25
(Note: La vidéo sur Youtube ne comporte ni liens, ni sources ni vidéos annexes)

Dans cette émission, nous parlons de Métaphysicon, un livre très intéressant de Jean-Pierre Petit, dans lequel il aborde son modèle cosmologique et ses répercussions. D'une certaine façon, ce livre parle de spiritualité, vu par les yeux d'un grand chercheur scientifique. Les conversations tourneront autour du visible et de l'invisible, la Loi du vivant, les égrégores... Bref, un épisode à ne pas rater. 


Épisode 26
(Note: La vidéo sur Youtube ne comporte ni liens, ni sources ni vidéos annexes)

Le magnétisme est un phénomène qui ne reçoit pas suffisamment d'attention. Les modèles cosmologiques et les structures hiérarchiques de la science ont pétrifié nos connaissances, sans pour autant apporter des réponses satisfaisantes. Il est peut-être temps de revenir sur le magnétisme, sujet très apprécié par les anciens mystiques. Il y a tellement à apprendre... surtout dans les temps que nous traversons dans lesquels nous serons témoins d'un grand changement de nature magnétique. Quelles en seront les répercussions sur nous ?

Épisode 27
(Note: La vidéo sur Youtube ne comporte ni liens, ni sources ni vidéos annexes)

Dans cette émission, nous parlons des méthodes qui ont permis d'établir scientifiquement que la chronologie actuelle est artificiellement rallongée. De ce fait, une hypothèse émerge concernant l'histoire, hypothèse qu'on explore ensemble. Parlons donc du "récentisme", une théorie qui peut faire tourner la tête pour de nombreuses raisons.

Épisode 28

(Note: La vidéo sur Youtube ne comporte ni liens, ni sources ni vidéos annexes)

Dans cet épisode, nous parlons d'un organisme simple, mais très intelligent, de l'intelligence artificielle, et de la nature même de l'intelligence, ses principes et fonctions. Un sujet qui révèle beaucoup de choses sur notre véritable nature.

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Un super grand merci à Leo, Rudy et Niko
du site des DéQodeurs et des Ambassadeurs du Nouveau Monde ADNM pour leur énorme travail de réinformation et d'éveil.



Pour les soutenir financièrement, c'est ci-dessous

25 avr. 2023

755. Boucle Hyper-Rétroactive


Ce post n'a pas été sponsorisé grâce au soutien financier du Groupe PSA

BOUCLE HYPER-RÉTROACTIVE

Si vous aviez une chance de pouvoir faire se tordre et hurler de douleur sous des coups de masse la Peugeot i208 de merde, électrique et silencieuse autant que dangereuse de votre ex bonne femme sans payer les pots cassés ni sans aucune répercussion, la prendriez-vous ?

Depuis que Kévin avait trouvé cette maudite photo – et qu'il pensait s'être débarrassé de tout le reste, la question ne quittait plus ses pensées. Bien sûr, la semaine prochaine, il serait riche après avoir gagné le Quinté Plus et le gros lot du Grolotto. Il aurait plus d'argent que son ex ne pourrait jamais imaginer, mais la satisfaction de la voir paniquer devant sa voiture, les phares brisés, les vitres éclatées, le capot déglingué et le toit défoncé serait inestimable.

Et il y aurait pas de répercussions. Aucun inconvénient, aucune séjour à l'ombre ni même en garde à vue, rien de tout ça. Il pourrait massacrer la caisse, et elle pourrait toujours la retrouver dans l'état dans lequel elle se trouvait avant le massacre, même si c'était une caisse de merde. Elle le méritait aussi. Avoir écrit une note si sincère au dos de la photo, puis faire tout son possible pour le tromper avec tous les salauds et les salopes du coin ensuite ?
Salope !

Kévin se réveillerait au son de son réveil à deux heures du matin.

Il se rafraîchirait, attraperait sa masse de démolition-man et conduirait jusqu'à la maison de son ex. Il passerait une bonne dizaine de minutes à faire swinguer l'outil sur son pare-brise et ses rétros extérieurs avant de passer aux choses sérieuse et d'attaquer la carrosserie. Après ça, il attendrait tranquillos qu'elle sorte hystérique et en panique pendant qu'il se planquerait dans sa propre caisse. Puis il remonterait le temps d'une heure – enfin d'autant de temps qu'il le pourrait avec son vieil appareil – et remettrait sur 'OFF l'alarme de son réveil. 

Par conséquent, son Moi passé ne se réveillerait pas. Il ne se lèverait pas pour mettre les mains sur sa masse dans le cagibi et ne partirait pas ensuite en voiture pour aller casser celle de son ex. Son Moi actuel cesserait-il alors d'exister ? Après des nuits à rester éveillé à y penser, il allait enfin pouvoir tester sa théorie et goûter à la satisfaction de massacrer la voiture de sa salope d'ex bonne femme.

Kévin entoura de sparadrap le manche de la masse et pratiqua quelques swings dignes d'un bûcheron canadien dans son appartement. Il attrapa ses clés et son antique montre à gousset sur sa table de nuit, puis descendit quatre à quatre les escaliers jusqu'à la porte de son immeuble. Il l'ouvrit, sortit et respira l'air frais. Aujourd'hui allait être une sacrée putain de bonne journée. 
Enfoncez-vous bien ça dans le crâne les copains, ça allait être super !
 
Un homme ensanglanté s'approcha de lui. Kévin souleva sa masse, prêt à se défendre.

"Retourne chez toi", marmonna l'homme, "va éteindre l'alarme."

Il se figea, laissant tomber la tête de la masse sur le goudron. Se regardait-il ? Etait-ce lui-même qui se trouvait en face de lui ? Du sang recouvrait le visage du mec, des croûtes rouges foncées sous son nez et ses oreilles. Une ecchymose gonflée sur le front, ainsi que plusieurs fines coupures sur son nez. Kévin put même repérer des éclats de verre à la lumière de l'éclairage public à LED dans les cheveux du bonhomme.

Ses cheveux, lissés en arrière comme lui-même les portait toujours. Et sa veste en cuir, les deux poignets maintenant rougis par le sang.

Cela signifiait-il que quelque chose n'avait pas marché avec son plan ? Comment que c'était possible ? 

" Qu'est-ce qui s'est passé ?" lui demanda Kévin.

L'homme s'arrêta une seconde, puis se figea, ses yeux inquiets se vidant de toute lueur.
" Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda sa version du futur.
- Qu'est-ce qui s'est passé, répéta Kévin.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? répéta son Moi futur sans la moindre trace d'émotion.
Qu'est-ce qui s'est passé ? redemanda Kévin.
Qu'est-ce qui s'est passé ?" recommença sa version du futur.

Kévin arrivait pas à détourner son regard de son autre lui-même. Il répétèrent les mots 'qu'est-ce qui s'est passé' jusqu'à ce qu'ils se parlent comme une paire de disques rayés. Les portes de  son immeuble s'ouvrirent soudain derrière lui et des pas frappèrent l'asphalte. 

" Boucle rétroactive, Lucie. Tase le !
- J'ai oublié mon… euh," rit-elle, " non mais regarde-le, Mehmet ! J'ai pas vu une technologie aussi minable depuis des lustres !"

Mehmet soupira, puis pressa la gâchette de son propre taser. Les électrodes s'accrochèrent dans la nuque à Kévin et l'électricité crépita à travers les fils. Ce qui l'envoya direct sur le bitume où sa tête heurta et s'écorcha contre le goudron, le reste de son corps traversé de spasmes. Kévin tenta de discerner ce qui se passait à travers sa vision floue alors que son alter-égo du futur sortait de sa stupeur et se barrait dans la rue.

" C'est comme ça que nous le rattraperons, dit Lucie.
- Ouais ouais, suffira d'aller le chercher", répondit Mehmet.

Kévin, quant à lui,  profita de ce court répit pour tourner de l'œil.

---o--- 

Lucie s'assit sur le siège passager et porta la flasque à ses lèvres. L'alcool avait un goût de désinfectant pour les mains. Un ersatz de vodka de merde ukrainienne qui pourrait lui permettre d'attendre sa prochaine paye. Mais le goût de ce tord-boyaux n'avait pas d'importance ! Il suffisait à brouiller ses pensées, comme ça elle avait plus à réfléchir trop fort. Elle recula son siège et s'étira les cannes. Le voyageur temporel reposait sur la banquette arrière.

" Mehmet," dit-elle, " ne m'en veux pas trop, j'ai pas assez de cette merde pour me saouler de toute manière, mais explique-moi encore une fois c'est quoi une boucle rétroactive ? Je savais pas qu'une technologie aussi pourrie existait encore."

Mehmet pianota des doigts sur le volant tandis qu'ils attendaient à un feu rouge. Ils tournèrent à droite et s'engagèrent sur  une route tranquille en direction d'un entrepôt d'où ils pourraient s'extraire vers le centre des opérations.

" Hé, tu m'as entendue ?" Elle se renversa à nouveau le goulot de la flasque dans le gosier.
- Écoute, Lucie," dit-il, " il aurait perturbé son existence si je n'avais pas sorti mon Taser à temps. Si tu continues à picoler- 
- Ouais, ouais, ouais," le coupa-t-elle, " tu vas finir par me balancer. Et ces sauts illégaux que tu fais ? Aucun de nous deux n'a les mains propres. Maintenant," elle se redressa et laissa tomber la flasque vide sur le plancher de leur bagnole. " Ça fait des lustres depuis l'académie. Explique-moi encore le truc de la boucle rétroactive.
- Lui derrière", déclara Mehmet en pointant un pouce dans son dos, ses yeux fixés dans le rétroviseur, " il est tombé sur son Lui futur. Il s'est demandé ce qui n'allait pas, et toutes les pensées qui l'ont amené à devenir ce futur Lui sont devenues confuses. Puisque la seule pensée de son Moi passé était, 'que s'est-il passé ?', son Lui futur ne pouvait que penser la même chose pour le moment. Et ça aurait continué comme ça jusqu'à ce que son Lui futur n'existe plus.
- Hmm." Lucie s'inclina contre la portière et jeta un œil dans le rétroviseur extérieur. Une voiture roulait derrière eux. " Pourquoi qu'on l'a pas laisser disparaître progressivement de l'existence ? Ça nous aurait évité des ennuis...
- Si on avait fait ça, aucun des événements de ce soir ne se serait produit. Nous aurions perturbé la chronologie naturelle.
- Bien sûr !" s'exclama Lucie : " Notre devise numéro un ! Peu importe à quel point c'est fastidieux ou combien de vies nous prenons, nous ne pouvons pas perturber la chronologie, sinon c'est l'effet papillon tant redouté… " Elle s'interrompit en regardant à nouveau dans le rétroviseur. La voiture derrière eux accéléra dans un rugissement.

" C'est lui ?" demanda Mehmet.
- Ouais," dit-elle, " prépare-toi à l'impact, ce con va tenter de nous percuter pour s'en sortir. Je dois probablement laisser ça se produire." Lucie se retourna pour faire face à l'homme avachi sur la banquette arrière, qui se réveilla en secouant les paupières. Elle lui jeta la clé des menottes. " Vous avez du culot", poursuivit-elle en s'adressant à lui, "en pensant que vous pouvez nous rentrer dedans."

La voiture derrière eux ralentit.

" Lucie, il est au courant maintenant !
- Bien! Fais une embardée et percute-le !
 
Mehmet tourna le volant, les pneus crissèrent sur le macadam. Lucie s'empara des possessions du voyageur temporel : un téléphone Android et une montre à gousset avec un trop grand nombre de boutons, une jolie façon de voyager dans le temps. Elle les lui rendit. Il aurait aussi besoin de ses clés de voiture...

Ah, bah merde, elle avait laissé tomber ses clés de voiture par terre devant son immeuble. 

Les deux voitures se percutèrent et l'airbag rejeta la tête de Lucie contre son appuie-tête avec suffisamment de force pour l'assommer.

---o---

Kévin secoua les éclats de pare-brise de ses cheveux. Du sang coulait sur son visage à cause d'un éclat plus pointu que les autres. Il se défit de ses bracelets - la fliquette bourrée lui avait donné la clé des menottes pour une raison quelconque - et il récupéra son smartphone et sa montre à gousset. La porte latérale pendouillait sur ses charnières, et il n'eut qu'à l'ouvrir d'un coup de pompe dans le cul pour sortir en rampant. La voiture s'était retournée pendant l'accident mais Dieu merci, il avait survécu. Il devait un verre à l'homme qui leur avait rentré dedans. 

" Pas un geste !" cria la voix de l'autre flic. Kévin se leva et se tourna vers lui, mais le flic pointait son arme sur l'autre voiture - une DeLorean blanche pareille que celle que Kévin lui-même possédait. Sauf que personne n'était assis dans le siège du conducteur. Kévin ne prit pas le temps de se poser des questions sans réponses. Il recula sa montre à gousset d'une heure dans le passé, le maximum, et appuya sur un bouton latéral.

L'air se déforma autour de lui. Sa tête se mit à tourner comme un manège. Un flot de sang coula de ses oreilles et Kévin tomba à genoux au milieu de la chaussée exactement une heure avant l'accident. Il attendit quelques minutes que la vague de nausées passe avant d'appeler un Uber. Il pourrait revenir à temps chez lui, éteindre l'alarme, et rien de tout cela n'arriverait. Théorie testée et tout le bazar - la prochaine fois, tenez-vous-en à des trucs plus simples comme la loterie.

Pourtant, il fallut une demi-heure à l'Uber pour arriver jusqu'à lui, et une demi-heure de route jusqu'à son appartement. Au moment où ils se garèrent de l'autre côté de la rue, il put voir les deux versions de lui-même prises dans la boucle rétroactive.

" Qu'est-ce qui s'est passé ?" murmura Kévin alors qu'il sortait de la voiture, se regardant répéter les mêmes mots de l'autre côté de la rue.
" Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda le Kévin de son passé.
" Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda le Kévin de son futur.

"Mon pote", lui dit le chauffeur Uber, "tout va bien ?
Qu'est-ce qui s'est passé ?" demanda Kévin.

Le conducteur secoua la tête et se barra.

" Boucle rétroactive, Lucie." déclara un flic de l'autre côté de la rue. "Tase-le !
- J'ai oublié mon… euh," rit la fliquette ivre qui l'accompagnait, " non mais regarde-le, Mehmet ! J'ai pas vu une technologie aussi minable depuis des lustres !"

Kévin vit le taser frapper son autre Lui. Il se sentit alors sortir de la boucle, ses pensées s'éclaircissant une fois de plus. La version de son Lui futur se carapata dans la rue pendant que les flics regardaient le premier Kévin se tortiller telle une couleuvre sous la tension du taser.

" C'est comme ça que nous le rattraperons, dit l'ivrogne de fliquette.
- Ouais ouais, suffira d'aller le chercher", répondit l'autre.

Kévin se tenait dans l'ombre tandis qu'ils menottaient et traînaient le corps mou de son Moi passé dans leur voiture. Il devait les arrêter. Il ne pouvait pas les confronter. Ils portaient des fusils ou des trucs qui y ressemblaient - c'étaient des flics en quelque sorte. Z'avaient pas l'uniforme typique, mais ils agissaient comme si qu'ils en étaient. Il le devait...

Les percuter. C'est ainsi qu'il s'était libéré plus tôt, et maintenant il devait rendre la pareille. Ensuite, il pourrait reculer d'une heure et empêcher l'alarme de se déclencher ! Plan de génie ! Et dire que cette conasse de flic ivrogne avait oublié de récupérer ses clés. 

Kévin essuya le sang de ses oreilles. Un effet indésirable de la montre à gousset, mais pas tout à fait aussi pire que ceux des vaccins Covid. Il attrapa ses clés qu'il retrouva sur le trottoir devant son immeuble et se figea. Pourquoi ne pas rentrer chez lui maintenant et éteindre l'alarme ? Il ouvrit brusquement la montre à gousset et appuya sur le bouton latéral, en vain. Aucune des aiguilles ne fit tictac. Elle avait besoin de refroidir. 

Pour l'instant, il devait se sauver ou il existerait plus, et son Moi passé irait dans une sorte de gélule temporelle, à mi-chemin entre un geôle et une cellule coincée en dehors du temps.

Deux voitures bipèrent lorsqu'il appuya sur le bouton de déverrouillage de l'alarme de sa bagnole : celle de sa DeLorean dans le parking de son immeuble et le bip atténué d'une autre plus loin dans les parages. Kévin resserra sa ceinture de sécurité, puis mit le contact. Il parcourut en mode rembobinage le même itinéraire que le chauffeur Uber qui l'avait ramené devant chez lui, remarquant cette fois une voiture salement amochée de la même marque que la sienne garée à moitié sur le trottoir. Pas le temps de penser aux doublons. Il changea de braquet et accéléra sur la route.

Dix minutes de route plus tard, il rattrapa la bagnole des deux flics. Il ralentit derrière eux et regarda le paysage du coin de l'œil. Il fallait leur rentrer dedans au même endroit que la première fois, n'est-ce pas ? Ce serait l'endroit où son Moi passé finirait par sortir en rampant de leur caisse et à attendre son chauffeur Uber.

La DeLorean accéléra avec un rugissement. Comment s'est-il vautré la dernière fois ? Leur voiture s'était retournée, n'est-ce pas ? Il ne voulait pas se tuer en faisant ça. Il appuya sa tête contre l'appuie-tête, ses doigts tendus contre le volant.

Ah ouais ! La petite fliquette bourrée lui avait dit quelque chose quand il s'était réveillé sur leur banquette arrière la dernière fois. Quelque chose sur la façon dont ils savaient qu'il allait leur rentrer dedans ! Il appuya sur les freins et regarda l'aiguille du compteur de vitesse baisser à toute berzingue. La voiture devant lui fit une embardée, s'écrasant contre son capot, l'impact brisant son pare-brise. Des éclats de verre détachés lui perforèrent le visage. 

Kévin se débarrassa du bourdonnement dans ses oreilles et se cacha sous l'airbag qui se flétrissait. Il ouvrit l'antique montre à gousset, cliquant et recliquant sur le bouton encore et encore. Aucune des aiguilles ne bougea le petit doigt. Elle avait encore besoin de refroidir.

" Pas un geste !" lui gueula le flic.

Kévin tenta immédiatement de reculer la montre à gousset de quarante-cinq minutes. Rien se passa, elle avait encore besoin de refroidir. "Tu vas marcher, bordel," marmonna-t-il, "merde." Il la régla sur une demi-heure en appuyant sur des boutons qu'il ne comprenait pas. La montre à gousset cliqueta dans sa paume. L'air se déforma et un pop assourdissant résonna dans ses oreilles. La nausée le frappa comme un semi-remorque alors qu'il faisait un saut dans le temps.

Il vomit sur l'airbag qui se dégonflait. Le sang coulait de son nez et s'accumulait dans ses oreilles. Il s'essuya le visage avec les poignets de sa veste en cuir qui se retrouvèrent maculés de sang. 

L'horloge de la DeLorean indiquait 2h18 du matin en chiffres rouges.

Vite vite. Il allait devoir se magner le cul pour s'arrêter lui-même. Assez vite pour pouvoir couper l'alarme de son réveil. Dans le pire des cas, il pourrait faire voyager la première version de lui-même pour le faire. 

Une nausée lui parcourut le système limbique et digestif.

Il fit faire un demi-tour à sa voiture, des éclats de verre pleuvant sur l'asphalte, et appuya du pied sur la pédale d'accélérateur. Il croisa le maudit chauffeur d'Uber qui roulait vers le lieu de la collision. Kévin cracha du sang sur ses mains – il n'avait jamais sauté deux fois en une même heure. Sa tête ne pouvait pas s'arrêter de tourner, et les mouvements de la voiture ne l'aidaient pas. 

Plus et il s'effondrerait. Il serait mort à coup sûr. Il gara la voiture, à moitié à cheval sur un trottoir, à cinq minutes à peine de son immeuble. Trop tard pour réinitialiser l'alarme, mais il pourrait encore arrêter son Moi passé si ce dernier acceptait de l'écouter ! Moitié en courant, moitié en trébuchant il se porta à la rencontre de son Moi passé qui sortait juste de son immeuble avec une masse à la main. 

"Retourne chez toi", lui dit Kévin, "va éteindre l'alarme."

L'homme devant lui se figea. La masse tomba sur le bitume et roula dans le caniveau. Son Moi passé l'examina. L'ecchymose sur son front. Les éclats de vitre du pare-brise coincés dans ses cheveux, le sang collé sous son nez et ses oreilles. Kévin ne trouva pas les mots,  pas les bons mots pour s'expliquer-

" Qu'est-ce qui s'est passé ?" demanda son Moi passé.

Black-out intellectuel.

" Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Kévin.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda son prédécesseur.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? redemanda Kévin.
- Qu'est-ce qui s'est passé ?" demanda à nouveau son prédécesseur.

Des taches noires se glissèrent aux bords de sa vision. Ses membres engourdis et froids, il ne pouvait plus bouger ni penser par lui-même. Il répétait les mots comme il les pensait.

" Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda son prédécesseur.
" Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Kévin.
" Qu'est-ce qui s'est passé ?" redemanda une fois de plus son prédécesseur.

" Boucle rétroactive, Lucie, Tase-le !"
- J'ai oublié mon… euh," rit-elle, " non mais regarde-le, Mehmet ! J'ai pas vu une technologie aussi minable depuis des lustres !"

" Qu'est-ce qui s'est passé ?" redemanda Kévin

Le taser frappa son Moi passé dans le cou. À ce moment, la liberté de pensée et de mouvement revint en un éclair brûlant à travers le corps de Kévin. Il s'enfuit en courant dans la rue. Il trouverait un endroit sûr où se cacher pendant que la montre à gousset se refroidissait, puis reviendrait enfin et éteindrait cette putain d'alarme programmée sur son réveil.

Il s'arrêta pour poser une main sur un lampadaire, la lueur argentée étirant son ombre sur la route. Il ouvrit la montre de poche et ajusta les cadrans. S'il ne pouvait pas éteindre l'alarme, il pouvait au moins s'empêcher lui-même d'essayer de tenter de s'arrêter. Ça empêcherait tout d'arriver. Un retour de plus pourrait arranger les choses.

Deux ombres s'approchèrent derrière lui. 

" Laisse tomber la montre ou je tire", déclara Mehmet.

Kévin appuya sur les boutons, en vain. Elle avait encore besoin de refroidir. Il la laissa tomber sur le trottoir et leva les bras au-dessus de sa tête. La fliquette ivre s'approcha - il pouvait sentir la vodka bon marché dans son haleine - et le menotta. Elle le fouilla et trouva la photo de son ex dans sa poche.

" Cet accident de voiture aurait pu nous tuer", déclara Lucie, " mais nous faisons tout ça pour préserver la foutue chronologie ! J'ai hâte de vous voir derrière les barreaux. Elle retourna la photo dans ses mains, lisant le verso. "Qu'est-ce que c'est ça ? Un mot d'amour ? 
- La raison," dit Kévin, " pour laquelle tout ça est arrivé. Je l'ai trouvée dans mon appartement il y a une semaine."

Elle fourra la photo dans sa poche et regarda son partenaire.

" Je suppose que c'est nous qui devrons l'enlever de chez lui la semaine dernière", lui dit-elle en s'étirant les bras au-dessus de la tête. "On dirait que nous avons encore un voyage à faire, Mehmet." 

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23 avr. 2023

754. Dénouage d'embrouille


 DÉNOUAGE D'EMBROUILLE

"Alors, lequel de vous deux a tué Carmen Rodriguez ?
- C'est pas moi, Arthur ! C'est Alex qui l'a tuée !
- Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Non ! J'arrive même pas à plumer un poulet correctement, comment que je pourrais tuer une gonzesse ! Nous savons tous que c'est Aldo. Et tu le sais, Arthur ! C'est un putain de menteur baratineur, agressif et manipulateur qu'a un putain de problème de gestion de la colère depuis qu'il a six ans !
- De quoi tu parles, Alex ? C'est qui le fou ténébreux qu'a suivi la nénette qui lui avait tapé dans l'œil au lycée et s'est branlé dans son jardin juste en la regardant retirer ses putains de chaussettes. Ses putains de chaussettes, bordel !
- Mais… Mais ça prouve pas que j'ai tué la Rodriguez ! C'est même pas... ça n'a rien à voir du tout !
- T'es un looser et un maniaque; en plus y a un putain de harceleur sous ton visage timide et pathétique. Admets-le, Alex !
- Va te faire foutre !
- Assez ! fermez-la, tous les deux !
- C'est Aldo qu'a commencé.
- Tu veux que je te fasse taire pour toujours, Alex ? Passe-moi un couteau, Arthur.
- Assez parlé ! Tous les deux, fermez vos gueules ! Bon, reprenons depuis le début. Comment as-tu rencontré Mlle Rodriguez, Aldo ?
- Oh, c'était une putain d'aguicheuse. Elle me faisait tout le temps du gringue quand j'étais au gymnase, et bien sûr, je suis qui pour ignorer une paire de lolos pareils, hein ? Alors, on a baisé. Elle était tellement bonne, mec. Ces énormes nibards presqu'aussi balèzes que ceux de Marlène Schiap- 
- Assez ! Et toi, Alex ?
- Je… euh… eh bien, nous… euh… on s'est rencontrés au Carrefour Market un matin. Elle… euh… elle m'a abordé et m'a demandé si je pouvais l'aider à porter ses sacs jusqu'à chez elle, alors je l'ai aidée. Elle habitait au cinquième sans ascenseur, alors je l'ai aidée à monter ses sacs jusqu'à son appart…
- Oui, et ensuite ?
- Eh ben… euh… elle… euh… soudain elle s'est jetée sur moi et m'a passé les bras autour du cou puis elle m'a poussé contre la porte et puis nous… elle m'a enfoncé sa langue dans le gosier.
- Espèce d'enfoiré. Je le savais putain, tu me l'as piquée !
- Je t'ai rien piqué du tout, Aldo ! Elle était même pas à toi, pour commencer !
- Je l'avais niquée en premier, espèce d'enfoiré !
- Tu vois, Arthur ? Tu vois comment il réagit à ça ? Encore plus de preuves que c'est Aldo qui l'a tuée ! Il a tué Carmen parce qu'il ne supportait pas que sa copine baise avec son putain de coloc !
- Je vais te tuer, Alex !
- T'as entendu ça, Arthur ? Il veut me tuer aussi...
- Tais-toi, Alex. L'as-tu vraiment tuée, Aldo ? 
- Je t'ai dit que non ! Je m'en tape combien de fois que tu vas me le demander, et même si j'étais vraiment fou d'elle, je l'aurais jamais tuée. J'ai jamais frappé une femme de ma vie !
- Il ment, Arthur. Un corps comme ça ? Un esprit comme ça ? Il a le look parfait pour un tueur en série.
- Va-te faire enculer, Alex !
- Assez ! Arrête de le narguer, Alex ! Alors, Aldo, tu es en train de me dire que tu ne savais pas qu'Alex baisait ta copine derrière ton dos ? Et tu viens de t'en rendre compte seulement maintenant ?
- Ouais ! Exactement !
- Alors, c'est pas pour ça que tu l'as tuée ?
- Ouais, non ! Je l'ai pas du tout tuée ! Peu importe la raison, je l'ai pas tuée !
- Lapsus freudien, Arthur. Lapsus.
- Et toi, Alex ? Tu savais pas que celle que tu niquais baisait aussi avec Aldo ?
- Non ! Je le savais pas non plus ! Et peux-tu s'il te plaît arrêter d'employer les mot 'niquer' ou 'baiser' ? Tu donnes l'impression qu'elle était une sorte de pute de jouet sexuel. Carmen n'était pas un objet, mec. Elle n'était pas comme ça. C'était une vraie femme, tu sais.
- Alors, tu as eu une sorte de relation amoureuse avec elle, pas vrai, Alex ? La façon dont tu parles d'elle donne l'impression que tu avais des sentiments pour elle.
- Non ! Eh ben… je sais pas… peut-être.
- Putain, Aldo, tu me l'as vraiment piquée !
- Sinon, vous sortiez beaucoup ? À part les parties de jambes en l'air, je veux dire ?
- Je sais pas… je suppose. Je veux dire, chaque matin, je la voyais toujours prendre son petit déjeuner au café au rez-de-chaussée de notre immeuble, et elle m'invitait souvent à la rejoindre là-bas. Alors… ouais… on prenait toujours notre petit-déjeuner ensemble et on parlait de beaucoup de choses et... ouais. 
- Et c'est tout ?
- Ouais. Je veux dire, oui, techniquement. Sinon, parfois, on aimait bien se promener et discuter. Juste parler des conneries de ce monde – de la vie, de la politique, des gens ou même d'un clebs entrain de chier sur le trottoir – et fondamentalement, rien de particulier, tous les jours pendant que nous… pendant qu'on se tenait la main. Et puis… et puis, parfois on allait au centre commercial ou au parc ou ailleurs jusqu'à ce qu'on aille à nouveau manger ensemble le midi. Ensuite, on retournait à son appart… 
- Et puis ?
- Et puis... et puis... on se faisait... des calins.
- Va te faire foutre ! Va te faire foutre ! Va te faire foutre ! Je l'aimais, Alex ! Je l'aimais trop ! Putain, je vais vraiment te tuer après ça. Je vais te hanter dans tes rêves et tu reviendras plus jamais !
- Tu l'aimais, Aldo ? Donc, tu dis que tu as également eu une relation amoureuse avec Carmen Rodriguez, tout comme Alex ?
- Oui ! Bien sûr que je l'aimais ! Nous sortions toujours beaucoup quand elle était encore… quand elle était encore là.
- Beaucoup ? Combien de fois c'est, beaucoup ?
- Plus ou moins plusieurs fois. On sortait le soir, généralement. Je suis pas vraiment un mec du matin.
- Où alliez-vous le plus souvent ? 
- Oh, Arthur, nous avons toujours aimé boire. Elle venait toujours me rejoindre à mon bar favori et ensuite je la faisais boire jusqu'à ce qu'elle en puisse plus. On passait nos nuits à s'enfiler shots après shots de Téquila, puis je la ramenais à son appart et puis on baisait à nouveau, sans arrêt . Oh, j'ai adoré ma putain de vie avec elle, mec. Je l'aimais.
- Est-ce qu'elle prenait son plaisir avec toi ? 
- Je pense que oui. Sinon elle aurait pas commencé à gémir pour finir par hurler comme une Diva quand elle jouissait, pas vrai ?
- Et toi, Alex ? T'étais aussi amoureux de Carmen Rodriguez ?
- Je sais pas. Peut être. Je l'aimais bien et je... et je voulais toujours être avec elle. C'était tellement le pied d'être avec elle, Arthur. Elle parlait beaucoup et riait si fort qu'on aurait cru qu'elle était possédée. Et puis, elle était aussi très douée pour su-
- Tu es sorti combien de temps avec elle, Aldo ?
- Peut-être 6 mois ? Pas si longtemps que ça.
- Et toi, Alex ?
- Euh… 5 mois je dirais.
- Et tous les deux, vous êtes tombés amoureux d'elle en si peu de temps ?
- Ben on dirait bien.
- Ouais, c'est tout à fait ça.
- Qu'est-ce qui vous a fait tomber amoureux ? Comment peut-on aimer une femme aussi rapidement ? Était-elle aussi amoureuse de vous deux ? Pourquoi êtes-vous tombés amoureux d'elle ? Qu'est-ce qu'elle avait à part des nibards presqu'aussi lourds que ceux de Marlène Schiappa pour que vous tombiez amoureux d'elle ?
- Houla, t'en pose, des questions, Arthur. Calme-toi. Et ses nibards, c'était plus genre Sophie Marceau. Et oui, je pense qu'elle était amoureuse de moi.
- Et de moi aussi.
- Ferme ta gueule, Alex !
- Quoi ? Tu te prends pour elle maintenant ? Comment que tu peux savoir ce qu'elle avait dans le cœur ? Hein ?
- Taisez-vous, tous les deux et mettons-nous d'accord, voici la question : dans quelle mesure êtes-vous prêts à prouver votre amour pour elle ? 
- J'aurais tout fait pour elle. J'aurais tué Alex si elle me l'avait demandé. J'aurais été vivre avec elle jusqu'en Papouasie. Je l'aurais épousée si elle me l'avait demandé. Je lui aurais fait des mioches sur un claquement de doigts.
- Et toi, Alex ?
- Je lui aurais... j'aurais donné ma vie pour elle.
- Même si ça signifiait me quitter ?
- O-oui...
- Et toi aussi Aldo ?
- Euh... ouais... je pense que oui...
- Hmm… Vous ne comprenez toujours pas, hein ? Revenons avant que vous ne la rencontriez. Que faisiez-vous la plupart du temps ? Toi d'abord, Alex.
- Je… euh… je travaillais avec vous… dans notre… dans notre petite entreprise. Nous servions beaucoup de clients, faisions beaucoup de travail, et je travaillais spécifiquement en tant que designer et parfois je vous aidais avec le marketing.
- De bons moments, hein ? Aimais-tu ce que tu faisais ?
- Ouais… Je veux dire que je me verrais jamais faire autre chose que de la conception. Donc, je suppose… ouais… j'adorais être là.
- Plus que ton adoration pour Carmen Rodriguez ?
- Je… euh… je sais pas. Peut-être... peut-être que je l'aime plus elle...
- Même après tout ce temps ?
- Même après tout ce temps.
- Tu me déçois mais je suis pas surpris.
- Je suis désolé, Arthur.
- Et toi Aldo ? Qu'est-ce tu faisais avant qu'on se retrouve ici ?
- Oh, je gérais un bar au centre-ville. Un bar assez branché, en fait. Toute une faune y venait, donc je gagnais beaucoup d'argent.
- Ce qui a été rendu possible grâce à qui ?
- Grâce... à toi. Bien sûr... Je te dois tout, Arthur. Nous sommes les meilleurs amis du monde, pas vrai ?
- Hmm ... Pourtant, tu étais prêt à tout quitter pour cette Carmen, n'est-ce pas?
- Euh… ouais, on pourrait... on pourrait dire ça.
- Même après tout ce temps ?
- Même après tout ce temps, Arthur.
- Hmm. Vous partagez vraiment le même cerveau, hein ? C'est assez incroyable et fou, n'est-ce pas ? Un moment, vous profitez de la vie un maximum et, dès qu'une femme vous montre ses fesses, vous êtes tout prêts à fourrer vos nez dedans. Incroyable, incroyable. 
- Tu devrais essayer aussi, Arthur.
- Et quoi ensuite ? Me retourner la tête pour une putain de bonne femme, puis tout laisser derrière comme ce que vous avez fait tous les deux ? Vraiment décevant... mais encore une fois, je suis pas surpris.
- Es-tu… es-tu furieux, Arthur ?
- Oh, non, mon cher Alex. Je suis heureux , ça se voit pas ? Qui ne serait pas heureux si deux de ses frères trouvaient plus d'amour dans quelque chose - ou chez quelqu'un - alors qu'ils étaient déjà dans un endroit rempli d'amour ? Dommage qu'elle soit morte, hein ?
- Tu n'as pas l'air heureux, Arthur, ça se voit."
- Vraiment Aldo ? Alors, dis-moi, qu'est-ce t'as ressenti quand elle est morte ? De la folie ? Des regrets ? De la confusion ? De la déception ou peut-être du soulagement ?
- De la tristesse, bien sûr, et je me suis senti... désolé. J'aurais aimé qu'on ait passé plus de temps ensemble. Qu'on ait fait plus de choses ensemble. Qu'on ait eu plus de plaisir ensemble. Je me suis même demandé si j'avais été au moins capable de lui rendre la vie plus heureuse avant sa mort parce que sinon, je me tuerais putain si j'apprends qu'elle est morte insatisfaite, triste et déçue.
- Je te connaissais pas ce côté sentimental, Aldo. Quel changement ! Et toi, Alex ?
- Je… euh... moi aussi ça m'a fait de la peine. Tu sais, j'avais même prévu de l'emmener à notre bureau le lendemain matin, mais ensuite… des trucs se sont passés. Sa mort m'a dévasté et je me suis senti vide pour la première fois de ma vie comme si une partie vitale de moi venait de disparaître, instantanément et silencieusement. Et je pouvais rien y faire.
- T'es écœurant. Comment oses-tu parler d'elle comme ça ? Putain, tu l'as tuée, Alex !
- Non, je ne l'ai pas tuée ! Combien de fois je vais devoir foutre ça dans ta putain de tête ? 
- Si, connard, tu l'as tuée ! T'as même laissé ton putain de pull-over rouge sur son canapé !
- Quoi ?
- Oui. Ton chandail rouge préféré que mémé t'a tricoté a été retrouvé chez elle, sur son putain de canapé, espèce d'assassin.
- Hein ? Co-comment ? Comment que c'est possible ? Dis, Arthur, c'est vrai ce qu'il dit ?
- Apparemment, oui.
- Tu vois, fils de pute. Putain, je vais t'éclater la tronche sur le mur si fort qu'on sera obligé de te couper le nez comme à Voldemort.
- Mais c'est pas moi ! Je l'ai pas tuée ! Crois-moi, Arthur. Je suis même pas allé dans son appart ce soir là ! J'y vais que tous les matins car je me couche toujours tôt le soir. Peut-être… peut-être que c'est toi qui l'as tuée, Aldo ! Parce que Carmen a été tuée au milieu de la nuit. Au milieu de la nuit, Aldo . Et, qui de nous deux est toujours éveillé la nuit ? Ce serait pas toi par hasard ? Peut-être que t'as pris mon pull et que tu l'as tuée cette nuit-là, et que tu l'as volontairement laissé sur son canapé pour jeter les soupçons sur moi ! T'es vraiment une putain de salope !
- Pourquoi que j'aurais fait ça, putain ? Je dormais aussi la nuit où elle est morte ! Je suis jamais sorti de ma chambre !
- Pourquoi qu'on te croirait ? T'es qu'un putain de menteur et de manipulateur. Tu l'as tuée, Aldo. T'as tué Carmen.
- Ah ouais ? Et ça serait quoi mon mobile pour la tuer alors ? Parce qu'elle était trop bonne ? Parce qu'elle suçait trop bien ? Tu te fous de ma gueule ou quoi ? Ne l'écoute-pas, Arthur.
- Peut-être qu'elle en a eu assez de ta gueule et qu'elle voulait plus que tu lui fourres ta bite dans le cul, et connaissant ton problème de gestion de la colère, peut-être que t'as pas pu accepter le fait qu'elle voulait plus écarter les cuisses pour toi !
- Putain, retire ça, enfoiré. Carmen se serait jamais lassée de moi. Elle aimait trop que je l'enfile par tous les trous..., je… je le sais.
- Plus aussi sûr de toi, maintenant, hein?
- Va te faire foutre ! Puis-je vous rappeler à tous les deux la raison pour laquelle nous sommes tous les trois ici ? Pourquoi que sommes-nous dans cette putain de salle d'interrogatoire alors que j'ai rien fait du tout ? C'est toi Alex ! Ton pull est une preuve suffisante pour prouver que c'est toi qui l'a tuée !
- JE L'AI PAS TUÉE !
- Ah ouais ? Peut-être qu'elle a réalisé à quel point t'étais bizarre et pathétique et qu'elle essayait déjà de t'éviter, et quand tu l'as invitée dans ton bureau, elle t'a refusé parce qu'elle arrivait pas à comprendre à quel point t'étais un putain de mec zarbi !
- Non! Elle aurait jamais pensé de moi de cette façon ! Elle m'aimait ! Je… je le sais !
- T'en es plus tout à fait aussi sûr maintenant, pas vrai ?
- Hmm, j'aime vraiment quand vous êtes à nouveau avec moi comme ça tous les deux. Heureusement qu'elle est plus là maintenant.
- Q-quoi ?
- Qu'est-ce tu veux dire, Arthur ?
- Vous deux êtes vraiment stupides, n'est-ce pas ? Pourquoi pensez-vous que j'ai essayé de vous rappeler le passé – ces jours où nous n'étions que nous trois ? Le trio ! Le spectacle " Alex, Aldo et moi ! ". Pourquoi pensez-vous que j'ai essayé de vous faire comprendre que ce que vous ressentiez pour elle n'était pas de l'amour - que c'était juste une évasion illusoire ! Pourquoi pensez-vous que je suis si déçu que quoi que j'aie pu faire, vous sembliez toujours être amoureux d'elle même dans la mort ! 
- Arrête, Arthur, arrête !
- Oui, Alex. C'est la faute à cette fille qui m'a volé mes deux âmes sœur. À moi. Vous êtes tous les deux à moi comme je fais partie de vous. Tu n'as pas trouvé l'amour avec elle, Alex. Aucun de vous deux n'aimait Carmen. Tu es déjà amoureux de moi ici, juste de nous trois. Personne n'échappera à notre lien, hein ? 
- Tu es fou, Arthur. T'es carrément bargeot. Je ne suis en aucun cas à toi. Je l'ai jamais été.
- Ah, Aldo. Je pensais que tu aimais le temps que tu passais avec moi ? Toutes ces fois, n'est-ce pas ? Les souvenirs que nous avons créés ? Les promesses que nous avons partagées ? Les futurs que nous avons planifiés ? Je suis là , Aldo. Je suis toujours là juste à côté de toi. Tu n'as pas besoin d'une autre à qui faire des promesses. Tu n'as pas besoin d'une Carmen pour construire notre avenir. Tu es déjà bien avec moi - alors j'ai dû la tuer .
- ENCULÉ !!!
- ASSASSIN !!!
- C'était sa putain de faute ! J'ai dû vous remettre la tête à l'endroit, putain ! Vous avez tous deux perdu votre concentration ! Vous ne voyez donc pas ? Quand elle est venue, vous avez immédiatement quitté la vie que vous connaissiez — vous m'avez laissé seul — pour vivre quelque chose d'irréel et de stupide comme cet amour de mes couilles ! Où sont ces moments où nous nous sommes tous promis de ne jamais laisser l'un d'entre nous en arrière ? Où sont ces moments où vous avez tous clamé que vous étiez contents et heureux de notre trio ? Où est-ce que je me situe maintenant dans vos vies ? Je vous aime tous les deux, Alex et Aldo. Et Il était hors de question que je vous laisse me quitter pour une señorita stupide, salope et dégoûtante. Vous serez beaucoup mieux avec moi.
- Alors dis moi, Arthur, pourquoi que t'as cru bon de laisser traîner mon pull sur son canapé la nuit où que tu l'as tuée ? C'était pas suffisant pour toi juste de la tuer ?
- Oh, je l'ai fait exprès, Alex. Dommage que les flics n'aient pas trouvé les cheveux d'Aldo que j'avais laissés traîner dans l'évier de la cuisine, pété de rire.
- Quoi ? Mais pourquoi que t'as fait ça ?
- Afin que nous puissions pourrir tous les trois en prison jusqu'à la fin de nos jours. De nouveau seuls et ensemble. Cette fois, j'ai fait en sorte que vous ne m'abandonniez plus jamais.
- ENCULÉ ! ENCULÉ ! ENCULÉ !"

---o---

" Il est vraiment devenu fou, chef. Qu'allons nous faire?
- Mettez-le à terre.
- ENCULÉ ! ENCULÉ ! ENCULÉ !
- Hahaha! Vous allez tous vivre avec moi ! On va tous pourrir en taule ensemble ! Tous pour un, un pour tous !
- ENCULÉ ! ENCULÉ ! ENCULÉ !
- D'accord d'accord. Arrêtez-vous maintenant, Mr. Charcot. Épinglez-le, Tassin !
- Il est trop agressif, chef !
- Attachez-le sur sa chaise !
- ENCULÉ ! ENCULÉ ! ENCULÉ !
- Nous sommes tous dans le même bateau ! Where We Go One We Go All !
- Je l'ai ligoté, chef. Il est vraiment devenu fou.
- Mr. Charcot ? Mr. Charcot ? M'entendez-vous, monsieur Charcot ?
- ENCULÉ ! ENCULÉ ! ENCULÉ !
- Très bien, pour des raisons de formalité, et même si vous ne m'entendez pas, permettez-moi de vous dire ceci, Mr. Charcot : on s'attend à ce que vous soyez présentés demain matin devant un juge pour le meurtre de Mademoiselle Carmen Rodriguez. Tout ce que vous avez dit a été enregistré et sera retenu contre vous. Vous avez le droit de faire appel à un avocat...
- MAIS JE L'AI PAS TUÉE ! C'EST ARTHUR QUI L'A TUÉE !
- OUAIS, C'EST ARTHUR ! DEMANDEZ-LUI ! METTEZ-LE EN PRISON ! JETEZ-LE EN PRISON ! JE SUIS PAS COUPABLE ! JE VEUX PAS ALLER EN PRISON ! JE NE VEUX PAS ÊTRE AVEC LUI ! AIDEZ-MOI !
- ARRÊTEZ ARTHUR, C'EST UN FOU DANGEREUX, REGARDEZ-LE, C'EST LUI L'ASSASSIN ! PASSEZ LES BRACELETS À CET ENCULÉ !
- Hem, désolé, monsieur Charcot, mais je ne vois personne d'autre que vous dans cette pièce."

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Merci pour votre inconditionnel soutien qui me va droit au cœur
... ainsi qu'au porte-monnaie
ou
et à très bientôt !
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