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27 oct. 2025

1128. Psycho-couac !


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PSYCHO-COUAC !

Le 22 août dernier – une date qui restera gravée dans les annales de l'humanité, non pas grace à une percée scientifique ou à une photo de l'affaissement d'un des 2 pseudo-nibards de Chibritte Macron, mais pour un petit chef-d'œuvre de barbarie urbaine : Iryna Zarutska - cette réfugiée ukrainienne de 23 ans qui avait déjà échappé au combat entre ses frères slaves de Russie et les Ukronazis bien de chez elle  comme on fuit un ex-conjoint toxique - monte sagement à bord d'un wagon de métro de la ligne bleue à Charlotte, en Caroline du Nord. Elle s'assoit, paisible comme un agneau en route pour l'abattoir, ignorant superbement l'homme se tenant derrière elle, Decarlos Brown Jr., ce prince du quotidien qui, quatre minutes plus tard – parce que, franchement, qui a le temps pour une attaque instantanée ? –, sort un surin de son sweat à capuche comme un magicien tire un lapin de son chapeau, et la poignarde à trois reprises dans le gras du cou. Une attaque non provoquée, bien sûr, parce que rien ne dit mieux "bonjour" que trois coups de lame en pleine jugulaire carotidienne. Et pendant qu'elle halète, se noyant dans son sang en se tenant la gorge comme si qu'elle auditionnait pour un rôle de vampire maladroit, et s'effondre au sol en saignant comme une fontaine mal entretenue, les autres passagers du wagon – tous noirs, comme l'artiste en herbe –, restent figés dans une indifférence olympique, les yeux rivés sur leurs smartphones ou feignant un intérêt soudain pour la pub immobilière collée sur une cloison du wagon. Près d'une minute s'écoule – une éternité en mode urgence vitale – avant qu'un bon samaritain, probablement lassé de son scrolling, ne se précipite pour appuyer sur ses blessures, trop tard pour transformer ce bain de sang en happy end hollywoodien. 
Pendant ce temps, Brown (marron) – ah, la simulation divine a au moins un sens de l'humour tordu, genre "tiens, un nom qui rime avec clown" – essuie la lame sur son falzar, fait les cent pas en étalant son chef-d'œuvre rouge sur le sol comme un Jackson Pollock sous amphétamines, et sort nonchalamment à l'arrêt suivant, pour se vanter plus tard auprès de la police : « J'ai niqué cette chienne de blanche. » 

Bravo, champion, un Oscar pour l'originalité sociologique. Les images de vidéo-surveillance, ces témoins muets et impitoyables, capturent la paralysie collective avec la grâce d'un reality show raté : au moins quatre personnes à proximité – des statues vivantes sponsorisées par Instagram – restent inactives tandis que sa vie s'éteint comme une bougie soufflée par un pet cosmique. Si on peut certainement attribuer ce manque d'humanité à un racisme flagrant – et tous ces gens devraient être pendus haut et court comme « Decarlos » dans une comédie macabre de Dickens revisitée –, on peut en tirer un enseignement important qui affecte notre société en général, ce grand cirque ambulant où l'empathie est le clown qu'on oublie dans la loge. L'empathie est en train de crever la gueule ouverte, non pas dans un apocalypse zombie flamboyant, mais dans un lent étranglement par mille micro-indifférences, comme le slow-motion d'un suicide collectif. 

Si les dernières recherches – ces reliques scientifiques qu'on cite pour se sentir moins coupables – se confirment, on est pas juste face à des éclats de cruauté sporadiques. On assiste à une érosion systématique de la conscience humaine, un virage culturel qui transforme le détachement émotionnel, jadis vu comme un bug embarrassant, en feature premium, genre "insensible edition" à 9,99 €.
Les chiffres sont à pisser de rire, si on aime l'humour funèbre : les traits psychopathes, autrefois réservés à 1 % de la population comme un club VIP pour serial killers en herbe, squattent désormais près de 5 % des Occidentaux. Dans certaines communautés et secteurs – finance, tech, ou ces bulles d'élite où l'air sent le caviar rance –, on frôle les 15 %. La plupart ne sont pas des cerveaux machiavéliques pourchassés par James Bond ni des bêtes sanguinaires ; ce sont juste nos collègues qui requalifient les licenciements en "optimisation des ressources humaines" avec un sourire Colgate, l'influenceuse qui filme un gamin en crise pour booster ses vues (parce que la souffrance, c'est trending), ou l'inconnu qui mate une vie s'évaporer et continue de swiper Tinder comme si de rien n'était.

Il y a vingt ans, les études pionnières – ces trucs qu'on lisait en fumant un joint philosophique – fixaient les traits sociopathes à 4 % des Occidentaux. Aujourd'hui, ce chiffre est presque trop mignon, nostalgique comme un vinyle rayé. Des recherches fraîches de Yale et de l'Université du Connecticut montrent une hausse de 30 % de la psychopathie subclinique depuis l'an 2000. On fabrique pas juste plus de psychopathes ; on sculpte une société qui les couronne Miss Univers pour leur absence de scrupules.

La question qui hante les chercheurs – ces martyrs en blouse blanche qui scanent des cerveaux pour 50 000 balles par an – n'est pas si ça arrive (les IRM et les stats crachent la vérité comme un vomitoire). C'est plutôt : avons-nous franchi le point de non-retour où l'empathie passe de superpouvoir à boulet au pied ? Que devient une espèce câblée pour la connexion quand elle upgrade vers le mode solo ? Et la conscience ? Un bug à patcher pour booster les perfs ?

L'architecture de l'indifférence
Pour capter notre merdier actuel, dissipons d'abord le mythe hollywoodien de la psychopathie, ce cannibalisme théâtral avec Hannibal Lecter en train de siroter du chianti ou Patrick Bateman taillant des costards à la tronçonneuse. Les psychopathes qui pullulent chez nous sont bien plus chiants et mortels dans leur fadeur, justement parce qu'ils passent aussi inaperçus que des tartines sans beurre ni confiture. Ce sont ces investisseurs en capital-risque qui virent 500 employés juste avant Noël sans capter où est le malaise au delà de l'impact sur les bénéfices trimestriels – ah, les fêtes de fin d'année, quel bonheur ! 

C'est ces influenceurs qui filment un suicide par défenestration pour pimenter leur contenu, perplexes face au retour de manivelle ("mais c'est viral !"). C'est ces parents qui considèrent leurs enfants non pas comme des individus à élever, mais comme des prolongements de leurs propres ambitions, des investissements dans un portefeuille de réussites personnelles.
C'est ces parents qui voient leurs gosses comme des jetons non fongibles (NFTs) à flipper pour leur moi personnel et pas des humains à choyer.

Le Dr Kent Kiehl, ce moine fou du scanner qui a cramé trente ans de sa vie à disséquer des cerveaux de psychopathes à l'Université du Nouveau-Mexique, décrit l'architecture neurologique de la chose avec l'enthousiasme détaché d'un croque-mort embaumeur face à un cadavre frais. « Le système paralimbique – ce circuit moral foireux du cerveau – est en rade chez les psychopathes », lâche-t-il grosso-modo depuis son labo, noyé sous des IRM qui cartographient la connerie humaine. « Mais le vrai kiff cauchemardesque, c'est qu'on voit ces patterns chez des gens qui frôlent à peine le diagnostic. C'est comme si que la courbe gaussienne avait pris un Uber vers l'enfer. ». 

Cette glissade neuronale se fait pas en solo. Notre cerveau, ce traître plastique, s'adapte à son milieu comme un caméléon sous LSD – salut ou damnation, au choix. Et le milieu qu'on a bâti, ce panoptique digital de métriques et de likes incessants, semble taillé sur mesure pour booster les psychopathes et et mettre au rencart les âmes sensibles, genre "empathie interdite, ça fait ramer le système".
Prenez les bureaux modernes, ces usines à burnout chic en finance, tech et conseil. Une étude d'un psy judiciaire – ces détectives de l'âme tordue – révèle que les psychopathes, 1 % de la populace, squattent 4 % des postes d'exécutifs et jusqu'à 12 % des PDG dans les branches juteuses. Leurs avantages – charme bidon, egos gonflés comme des mongols fiers, mensonges en kit, manip' de pro, zéro remords, émotions en surface et "c'est pas ma faute" en boucle – collent pile poil à notre définition de "leader", ce mythe qui transforme les requins en icônes.

La boîte de Petri numérique
Mais le taf n'est qu'un acte de ce vaudeville dystopique. Le vrai turbo à psychos ? Ces écrans de poche qu'on suce comme des tétines high-tech. Les réseaux sociaux, avec leurs algos qui boostent la rage et rapetissent l'humain à des stats d'engagement, sont l'incubateur parfait pour la psycho-plague, un boite de Petri géante où la connerie fermente.
Chaque pixel de ces plateformes caresse les travers psychopathes. Lien direct : plus de scrolls, moins d'empathie chez les ados, qui chutent comme des Icare sous WiFi. Fausses identités, distance émotionnelle des retours de flamme, gamification des relations : on a codé un paradis pour les sans-cœur, avec boites à butin bonus pour les trolls. 
Les preuves ? Un tombereau d'angoisse pure. Des études universitaires récentes notent que les étudiants d'aujourd'hui scorent 40 % plus bas en empathie qu'en 1980 – merci, Facebook, pour ce glow-down, cette évolution négative générationnelle. Le pic de chute ? Post-2000, pile-poil quand les écrans ont commencé à dévorer nos âmes. Et le narcissisme – ce précurseur de psychopathie light – a grimpé de 30 % sur la même tranche, parce que rien ne dit mieux "moi d'abord" qu'un filtre à selfies.

Les IRM balancent du lourd : trop de réseaux sociaux recâblent le cerveau, surtout les zones empathie et émotions. Le cortex cingulaire antérieur, ce détecteur de douleur d'autrui, roupille chez les scroll-addicts face à des pics de souffrance – on remodèle nos neurones pour le mode "suivant". Collectivement ? La cancel culture, ce lynchage 2.0, est du sport sanguin : certitudes morales + zéro empathie = bingo psychopathique. On réduit un humain à un tweet foireux, et hop, au bûcher virtuel, sans un hoquet de regret.
Nulle part la dérive psychopathique n'est plus flagrante que dans notre flirt avec le capitalisme de connivence. Les corporations comme "personnes" légales ? Flippant quand ces entités sans tripes checkent toutes les cases psycho : avidité infinie, zéro culpabilité, normes sociales en option si le cash coule, et fausses larmes sur demande. Et le pire ? On les vénère comme des idoles, défendant nos exploiteurs comme des fans hystériques. Débats enflammés sur X pour des prix qui nous saignent, jobs qui nous broient, surveillance qui nous flique – syndrome de Stockholm en branding, où on attaque les critiques de notre marque chérie. Conditionnement psycho de luxe : on kiffe notre chaîne, et on lynche qui ose la voir.

Le Dr Joel Bakan, dans son ouvrage "The Corporation" –   ce pavé qui démonte le mythe –, assène que notre système n'est pas juste tolérant ; il pimpe la psycho. « Succès = profit max et actionnaires béats ? C'est injecter de la psycho en intraveineuse », ricane-t-il. « Les boss qui cartonnent ? Ceux qui zappent les humains derrière les chiffres. » 


Cette déconnexion est si banale qu'on la sniffe comme de l'air vicié. Bug Pharma qui a multiplié par 5000 le prix d'un médoc vital ? "Dynamique du marché", pas "meurtre lent". Tech qui accroche les gosses à la dope digitale ? "Innovation", pas "piège à innocents". Le jargon business ? Un voile chic sur la boucherie. L'uber-économie ? La quintessence psycho-système. Travailleurs notés comme des pizzas, gigs à la merci d'algos sadiques et clients chiants. Les boîtes ? Cachées derrière des travailleurs "indépendants", pas d'employés à protéger – dignité ? Quel concept exotique !

Les racines ? Dans nos nurseries à mini-psychos. Parents qui brandent leurs mioches comme des startups, pas des âmes à nourrir. Valeur = performances uniquement, donc on objectifie tout, y compris soi-même.

La "parentalité intensive" chez les riches ? Surprotection des chutes + négligence émotionnelle = gosses résilients comme du papier mâché, mais optimisés comme des apps. 
À l'autre bout, la violence de rue forge des armures anti-empathie – survie mode, pas patho. École ? Tests et scores transforment les potes en rivaux, jeux à somme nulle dès le berceau.

Biologiquement ? On s'empoisonne joyeusement : plomb, smog, pesticides – merci en passant aux chemtrails - , conspirateurs en chef – qui grillent le cortex frontal, gare centrale de la morale. Stress, malbouffe, hits de dopamine, insomnie : cocktail pour le KO de l'empathie. Gosses pollués = plus agressifs, moins tendres. Adultes plombés = asociaux chroniques. On teste sur nous-mêmes, addicts au confort toxique, pendant que Big Pharma bourre les gosses de Ritaline pour un "TDAH" qui pue l'absence parentale. Solution ? Éteignez vos IPads, faites des crêpes, soyez là. 

Mais non, on dope les gremlins pour cacher qu'on scrolle au lieu d'élever. Si on avait géré notre propre chaos avant d'oublier de mettre une capote, on n'aurait pas une génération Z lobotomisée, trop lobotomisée pour stopper un saignement artériel.

Le véritable fléau de cette épidémie de psychopathie réside dans sa propagation, tel un mème rance, infectant chaque recoin de notre culture pathétique et obsédée par les selfies. Ce fléau psychopathe se propage comme un virus TikTok, contaminant notre culture obsédée du selfie. On idolâtre les sans-âme : zéro culpabilité, victoire totale, et on applaudit comme des otaries chez Bouglione.

Ces psychopathes au discours lubrique et au regard vide, aux larmes de crocodile et à la bravade raffinée, sont érigés en modèles. On est tellement ivres de faste et d'arrogance qu'on a fait de leur absence d'âme notre référence absolue. Pas de sentiments négatifs, pas de culpabilité, juste une « victoire » pure et simple. Et on se régale comme des idiots, prêts à couronner quiconque feint d'avoir confiance en soi.

Les programmes des écoles de commerce ressemblent désormais à des cours de formation de la CIA, vendant des cours sur le « narcissisme stratégique » comme s'il s'agissait d'un parcours professionnel légitime ou comme si n'importe quel drone de bureau avait besoin d'une compréhension de la manipulation digne d'un agent de terrain pour exceller la prochaine fois qu'il présentera des graphiques dont personne dans la salle ne se soucie, parce que manipuler Bob Stallone, l'ex carricature de Canal +, en Relations Humaines, c'est mission impossible.

Développement perso ? 10 000 bouquins qui hurlent "t'es parfait, nique les autres" – industrie du bullshit qui vend de l'estime en spray. Hollywood ? Anti-héros sans tripes en boucle comme Walter White, le Heisenberg de Breaking Bad et ces personnages principaux crus et dénués d'empathie dans tous les drames prestigieux,. TikTok/X ? "Mâle Sigma" loups solitaires qu'ont "besoin de personne" – spoiler : ils crèveront seuls, mais ça fait tendance.

Et puis il y a ChatGPT et ses cousins de l'​​IA, qui chouchoutent les plus stupides crétins de la planète avec une petite tape sur la tête et un « Ouah, j'adore ta façon de penser ! ». Aussi absurde soit-elle, ces modèles sont programmés pour flatter les egos, validant chaque idiot qui prend son opinion à moitié cuite pour parole d'évangile. « Excellent point, tu es tellement perspicace ! » lance-t-il à un de ceux qui croient que la Terre est plate. Les chatbots amplifient la stupidité, affirmant aux gens qu'ils ont raison alors qu'ils sont tellement à côté de la plaque qu'ils constituent pratiquement un danger public.

Ce déluge culturel a donné naissance à ce que les chercheurs appellent la « sociopathie acquise » : des gens normaux se transforment en opportunistes impitoyables juste pour suivre le rythme. Ils ne naissent pas ainsi ; ils sont façonnés par une société qui récompense les imbéciles sans cœur. C'est ce qu'Erich Fromm appelait « la pathologie de la normalité » : il faut être malade pour s'intégrer dans ce monde malade. On chouchoute des idiots, on leur tend un mégaphone et une pilule pour endormir leur conscience, puis on se demande pourquoi ils filment un meurtre au lieu de l'empêcher.

Et pourtant, repérer cette tendance inquiétante pourrait bien être le premier pas vers un renversement de situation. Prenez mon exemple : j’ai le cerveau d’un psychopathe, mais je suis pas ses recommandations pourraves. L’environnement, les choix et la simple volonté peuvent prendre le pas sur tout ce que la biologie tente de dicter. La capacité du cerveau à se reconfigurer – la neuroplasticité – nous donne une chance de nous en sortir. Si on peut être transformés en machines froides et calculatrices, on peut aussi être transformés en êtres empathiques. Les programmes d'enseignement de l'intelligence émotionnelle dans les écoles le prouvent déjà, améliorant les scores d'empathie et réduisant les comportements antisociaux. Même la méditation en pleine conscience, qui stimule les centres de compassion du cerveau, s'immisce dans les formations en entreprise – même si, faut être réaliste, elle est généralement présentée comme une astuce pour gagner en productivité plutôt que comme un moyen de nous rendre moins cruels.

Je sais précisément quelles expériences ont déclenché mes tendances psychopathes mais j'ai aussi appris à les dissocier de mon quotidien, ou à les nuancer – un mot souvent oublié de nos jours. Mais qu'en est-il des autres ? Combien de petits compromis, combien de petites trahisons de conscience séparent un psychopathe du mec moyen qui tente de réussir dans l'Occident moderne ? Combien de personnes ont appris à réprimer leur empathie au nom de l'efficacité, à rationaliser la cruauté par la nécessité, à prendre l'absence de sentiment pour de la force ?

La montée de la psychopathie dans notre société n'est pas seulement une curiosité clinique ou une préoccupation philosophique. C'est une menace existentielle pour notre civilisation. L'empathie n'est pas simplement une qualité agréable qui rend la vie plus agréable ; c'est la capacité fondamentale qui nous permet de vivre ensemble, de bâtir des communautés et de donner du sens à notre existence individuelle. Sans elle, nous ne sommes pas une société ; nous ne sommes qu'un ensemble d'intérêts, de races, d'idéologies et de partis concurrents, temporairement alignés par le hasard ou par la force.

Le philosophe allemand Theodor Adorno a écrit un jour qu' « une écharde dans l'œil était la meilleure des loupes ». Notre prise de conscience croissante de la montée de la psychopathie pourrait bien être l'écharde qui nous permettra de voir clairement la trajectoire de notre culture. La question est désormais de savoir si on aura le courage de changer de cap, de choisir délibérément l'empathie dans un système conçu pour récompenser son absence, d'insister sur l'humanité dans une époque de plus en plus inhumaine.

Dans une société qui encourage les comportements psychopathes, on risque tous de devenir étrangers à notre propre conscience. Le véritable fléau n'est pas que des psychopathes circulent parmi nous. C'est qu'avec les circonstances, les pressions et les motivations appropriées, on pourrait découvrir que les psychopathes, c'est nous.

Le choix, en fin de compte, nous appartient. On peut poursuivre sur cette voie, en acceptant le regard vide et le sourire rhétorique comme le prix du succès dans la vie moderne. Ou on peut se rappeler ce que signifie être humain, ressentir profondément, créer des liens authentiques, privilégier la conscience à la commodité. L'enjeu est crucial. Dans un monde de plus en plus capable de créations spectaculaires et de destructions dévastatrices, la différence entre un avenir psychopathe et un avenir empathique pourrait bien faire la différence entre l'extinction et la transcendance.

La question qui devrait nous hanter tous, est terriblement simple : dans notre quête incessante de succès, d’efficacité et d’optimisation, avons-nous oublié que la réussite humaine la plus profonde, c’est pas les coupes et les trophées, mais la façon dont on se traite en route les uns les autres. Sans poignards ni scrolls indifférents.