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IA: BOUFFEUSE D'EAU, D'ÂMES ET D'ÉNERGIE
Regardez le tableau idyllique que mon imagination détraquée me pond : un papillon, ce fragile messager de la nature, qui ose se percher sur un rack de serveurs dans le centre de données tout frais de Larry Ellison, le grand oracle d'Oracle. Une fantaisie à la Willy Wonka, mais version dystopique : des machines qui ronronnent comme des bêtes affamées, des cascades d'eau qui ruissellent pour refroidir l'enfer siliconé, et l'avenir fabriqué avec la même légèreté que des bonbons à l'acide. Sauf que non, pas de papillons ici – juste le vrombissement infernal de dix mille ventilateurs qui luttent pour dompter des puces plus chaudes que le tarmac de Marignane un 15 août en pleine cagna, tout ça en gobant 20 millions de litres d'eau par jour, pendant que les nappes phréatiques locales s'assèchent comme un vœu pieux en plein désert.
C'est là, dans ces bunkers grisâtres sans âme ni fenêtre – qui pourraient passer pour des hangars Amazon si ce n'étaient les gardes armés et le ticket d'entrée à 400 milliards de dollars – que nos génies autoproclamés ont décidé de sculpter demain. À l'intérieur de ces mausolées high-tech de la folie collective, les humains les plus blindés de thunes de l'histoire de l'humanité bricolent un truc qui foire à 90 %, qui crache du rouge dans les bilans et qui est probablement aussi utile qu'un grille-pain en or massif. Et ils persistent, ces vaillants chevaliers du code. Pas pour l'oseille, voyons – Larry a ramassé 8,7 milliards de son cul la semaine dernière, un de plus ou de moins, c'est comme pisser dans un violon. Non, c'est pour le Graal ultime : le pouvoir divin de dicter ce qui passera pour "vérité" au siècle prochain, pendant que le reste d'entre nous ramasse les miettes de leurs hallucinations.
Bienvenue dans la bulle IA, ce carnaval des illusions où 95 % des boîtes se plantent à générer le moindre sou de profit, où OpenAI flambe plus 13 milliards pour en gratter 4 en retour – bravo, les cracks de la rentabilité ! – et où les sept mastodontes hightech pèsent 34 % du S&P 500, comme un trou noir qui aspire tout sans rien recracher. Les chiffres ? Des délires comptables qui défient la gravité : 1 500 milliards déjà engloutis, 2 900 de plus promis d'ici 2028, et Sam Altman – ce PDG androgyne de l'apocalypse – qui tend la sébile pour 7 000 milliards supplémentaires. Ce ne sont plus des investissements, c'est du culte vaudou high-tech : des sacrifices à un totem de silicium qui répond par des délires mystiques.
Sur les réseaux, les vidéos pullulent comme des moustiques en Camargue ou dans les bayous de Louisiane. Une nana à Phoenix mate sa facture d'électricité : 3 947 dollars pour un taudis vide – merci, le progrès ! Un gus à Austin appelle son fournisseur, hilare : de 180 à 2 200 dollars sans avoir consommé un watt de plus, parce que, hein, les miracles arrivent. Un vieux couple à Sacramento chiale devant 4 500 balles de facture électrique ( ou éclectique : mais d'où viennent tous ces watts ? ), obligé de choisir entre la lumière et les pilules qui les maintiennent en vie. Touchant, non ?
Les autorités locales balancent leur excuse bidon : "modernisation des infrastructures". Pas faux, à moitié – ils zappent juste le détail croustillant : pour qui, au juste ? Le réseau électrique US pourrit sur pied depuis des lustres ; l'American Society of Civil Engineers lui file un misérable C-, et il faudrait 2 000 milliards juste pour tenter de la rafistoler. Pendant des décennies, ces requins en costard ont gémi : "Pas le budget, les pauvres !" Et hop, l'IA rapplique avec sa soif d'électrons, et boum, l'or tombe du ciel via les mecs du Capital-Risque en transe. Mais au lieu de coller la facture à Microsoft ou OpenAI, ces génies la refilent aux clampins : la mamie de Tucson finance les délires d'Altmans, la mère solo qui fait les trois huit en Californie paie rubis sur l'ongle les rêves mouillés d'Ellison. L'infrastructure ? Pas pour eux, les gueux qui rament avec les blackouts ; non, tout pour des serveurs qui pondent du Shakespeare sous LSD.
L'absurde culmine quand on capte que ces mêmes data centers – vampires énergétiques des factures familiales – se gavent d'aides fiscales somptueuses des États en rut. L'Orégon refile 1,2 milliard à Google pour l'honneur d'héberger leurs boîtes. La Virginie lâche 750 millions à Amazon. Le Texas, ce cow-boy généreux, balance 850 millions aux techos divers – tout ça pour des jobs à mi-temps qui feraient pâlir d'envie un Carrefour-Market à St Denis. Mais les caisses publiques saignent : écoles en carton, routes en lambeaux. D'où vient le pognon ? Des impôts fonciers, évidemment ! Dans le comté de Loudoun en Virginie, Mecque des data centers, les taxes ont bondi de 42 % en cinq ans, pendant que les Big Tech payent que dalle. Le boss local hausse les épaules : "Faut bien boucher le trou quelque part." Du ruissellement à l'envers, version sadique : les pauvres crachent leur sang, les riches rigolent, et les bénéfices ? Aux abonnés absents. OpenAI, avec sa mission pieuse de "bienfaits pour l'humanité entière", a discrètement viré lucratif – parce que, visiblement, l'humanité kiffe quand Altman parade en McLaren à 3 millions pendant que son électricité lui bouffe le loyer.
Mais attendez la cerise sur ce gâteau empoisonné, un twist kafkaïen qui ferait passer l'absurde pour du réalisme. À force d'inonder le web de IA-slop, les futures IA s'entraînent sur... du IA-slop recyclé. De l'inceste algorythmique, quoi. Les chercheurs appellent ça "l'effondrement du modèle" – un euphémisme chic pour "pourriture contagieuse". Chaque itération empire : plus tordue, plus conne, plus débranchée du réel. Internet se cannibalise en live, vomissant sa propre merde synthétique dans un loop de déchéance hilarante.
Imaginez un moutard qu'on élèverait en le laissant seulement apprendre à causer avec des mioches ayant eux-mêmes appris à causer avec d'autres bambins en couches-culottes, tous nourris à la même sauce artificielle. En trois générations : plus de langue, juste des gazouillis et babillements savants, des conneries solennelles, du bla-bla certifié. Voilà l'avenir du net : un asile géant où les machines se murmurent des bobards mutés, et les humains paient la note.
Et parlons du gros bébé népotiste de l'année : David Ellison, fiston de Larry et héritier d'un pactole à 245 milliards, proprio de Skydance Media. Il vient de s'offrir Paramount pour 8 milliards – merci papa pour le chèque – et il lorgne Warner Brothers Discovery comme un vautour sur une charogne. Pendant ce temps, le paternel s'apprête à rafler TikTok via Oracle, cette pépite née d'un projet de la CIA pour fliquer les bases de données. Oracle, par pur hasard cosmique, est aussi un pilier d'OpenAI et loue le cloud où ces monstres IA vivent, respirent et balancent leurs salades.
Vous pigez le puzzle machiavélique ? Une seule dynastie pourrait tout verrouiller : la puissance brute (data centers Oracle), la fabrique à rêves (quatre majors hollywoodiennes), la diffusion (streaming et TikTok en bonus), et les IA qui cracheront le contenu demain. Chaque rachat de média par un tech-billionaire suit le script : coupes sombres, "efficacité" à la hache, et bye-bye les humains créatifs, remplacés par des bots qui pondent du scénario au kilo. Ils achètent pas pour des chefs-d'œuvre ; ils achètent pour virer le coût chiant de l'âme humaine.
Sur 300 déploiements IA en entreprise, pour 95 % d'entre elles, c'est zéro impact sur les revenus. Pas un pet de lapin, pas une miette, pas un kopek. Des boîtes avec des Chiffres d'Affaire à neuf zéros, des armées d'experts, et pouf, la magie foire. Goldman Sachs, ces devins en cravate, confirment le naufrage : 1 000 milliards dans l'IA, et la productivité US grimpe de 0,5 % par an entre 2019 et 2023. Les PC des 90's ? 1,5 %. Le web boom ? Pareil. L'IA ? Un hoquet statistique, un pet de travers.
Les gars du Massachussets Institute of Technology (MIT), charitables, définissent le succès large : "impact durable" ou "bénéf sur les marges". Verdict ? Les chatbots sauvent la mise – mais seulement parce que tout le monde parie déjà sur leur crash. "Pas de compte à rendre", ricane un chercheur. "Pas besoin d'être fiable ou utile".
Instagram a laminé l'estime de soi – les mémos internes de Facebook le prouvent, enterrés comme un scandale : adolescentes bouffées par l'anorexie et le suicide à force de filter la perfection. Moins flashy : leurs alter-égo masculins qui craquent pour des fantômettes digitales, gaspillant des années en se mélancolisant sur des relations bidon, évitant le réel comme la peste. Imaginez l'IA qui fabrique pas juste des selfies truqués, mais des existences entières en toc : baraques de rêve jamais vues, voyages de carte postale jamais vus, familles "idéales" moyennées sur du data-heureux. On forge une génération qui snobera le vrai parce que le faux sera plus bandant : hyper-réaliste, dopé à l'engagement, taillé pour nous hacker le cerveau.
L'enfant d'aujourd'hui, biberonné à l'IA-slop, trouvera les tronches humaines flippantes – trop imparfaites, sans coups de polish algorithmiques. Les causettes réelles ? Barbantes, sans les twists dopaminés des bots. Les liens synthés ? Prévisibles, flatteurs, sur-mesure pour l'ego fragile. Parfait.
L'oseille tourne en rond, version calvinisme perverti : Nvidia file à OpenAI, OpenAI à Oracle, Oracle repasse chez Nvidia. AMD suit le bal. OpenAI, ce gouffre à milliards sans horizon rentable, signe des pactes avec tout le quartier, vendant la lune d'une "révolution IA" que ses stats démentent. Ils ont gonflé leurs coûts de 250 % – "erreur d'arrondi", pouffe un mec du Capital-Risque, pour 80 milliards. Cotée ? Le cours plongerait de 90 %. Mais dans la Valley, où la diligence est un mythe, ils lèvent la barre plus haut, valorisant à 157 milliards un truc qui saigne et ment comme un vendeur de bagnoles électriques d'occase.
Les IA ne profitent pas à tous pareil : en vingt ans, les boss de la tech mutent de millionnaires en milliardaires puis en aspirants billionnaires. Eux chopent des IA-esclaves productives ; nous, des distractions en barre. Eux, le pouvoir ; nous, des factures qui explosent. Lawrence Summers, le harvardien graveleux, balance : 92 % de la croissance PIB US ? Data centers. 4 % de plus en soft info. Sans ça, l'économie stagne à 0,1 % au 1er semestre 2025. Morgan Stanley enfonce : l'IA-infra booste d'un point le PIB, dix fois plus que la conso de base. On bâtit pas une économie ; on érige une tour de Babel en serveurs, un phallus d'illusions.
Chaque requête ChatGPT = une bouteille d'eau sirotée. Les data centers avalent 20 millions de litres/jour – la soif d'une ville de 10 à 50 000 assoiffés. Pendant que le fleuve Colorado tousse ses dernières gouttes et que les nappes se vident en un clin d'œil millénaire. Google : +48 % de CO2 depuis 2019, malgré les serments verts (mais bon, on va pas se plaindre, le CO2, c'est la bouffe des plantes) – mais la Gouvernance Eco-Sociale ? Morte-née, dixit Larry Fink. Microsoft +30 %, Meta +39 %. Tout en prêchant le sauve-qui-peut écolo. On rase la planète pour des bots qui galèrent sur un reset de routeur.
J'ai tenté diverses causeries avec ChatGPT et Claude : pas mal, mais moins que ma matière grise, pour la plus grande partie, c'était du vent. Mais dernièrement, j'ai demandé à ChatGPT comment démarrer à froid un airbus A320 – info basique sur Google ou YouTube en cinq minutes. Réponse : "Carrément, voilà le tuto." Tout faux. Re-prompt : excuses + nouvelle proposition. Fausse encore. Troisième essai : encore des regrets suivis du round 4, encore bidon. Confiance ? Évaporée comme de l'eau dans une tour de réfrigération. On la refait pas à un ex-fan de Flight Simulator !
C'est la norme : l'IA "révolutionnaire" bouffe du temps avec ses certitudes foireuses. Citations inventées, faits hallucinés, utilisateurs menés en bateau. Confrontée, elle capitule... pour recommencer. Imaginez ça en entreprise : conseils médicaux mortels, jurisprudences bidons qui coulent des procès, analyses financières menant à la banqueroute – chaque bourde boostée par son arrogance botique.
La bulle IA va péter, inévitable. Pas de capital-risque qui tienne la marée face à des pertes sans fond. Pas de hype qui cache l'incompétence. Quand ? Et le crash ? Goldman Sachs prévoit 17 fois la bulle dot-com. Retraites en miettes, jobs en vrac, secteurs rasés, ton petit portefeuille "les actions montent toujours" en lambeaux. Data centers vides ? Idéal pour parquer des clandestins – ou les gens fauchés. Les billionaires ? En bunker néo-zélandais, pendant qu'on paie leurs fantômes électriques.
Mais bon, c'est peut-être trop rose. Peut-être que la bulle tiendra, et on s'habituera, à la petite semaine, à ce cirque où tout déconne, où chaque info pue le fake, où la vérité est un luxe pour seigneurs-serveurs. On s'accoutumera au tout-fake : contenus en toc, amours virtuelles, sens en kit – jusqu'à black-outer sur un monde sans ça. L'eau file dans les tours, s'évapore pour rien pendant que les villes pincent les lèvres sur l'H2O et les fermiers mâchent leur poussière. Puces en surchauffe, factures en fusée, net en autophagie, mensonges en mode pilote automatique – sans un brin de doute, ces machines.
Et au milieu de ce mirage somptueux, on nous vend du "progrès" : claquer des milliers d'euros en jus pour des hangars vides, c'est de l'innovation pure ; mater le web se bouffer la queue, de l'évolution darwinienne ; filer notre étincelle créative à des algos daltoniens du vrai/faux, l'avenir qu'on rêvait tous – et ces rêveurs qui claquent une fortune pour un pass SORA, histoire de torcher des vidéos "originales" sorties toutes crues de leur systèmes limbiques ? Eux, ils achèteront la pilule, les yeux fermés, pendant qu'on rira jaune.

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