Bienvenue, curieux voyageur

Avant que vous ne commenciez à rentrer dans les arcanes de mes neurones et sauf si vous êtes blindés de verre sécurit, je pense qu'il serait souhaitable de faire un petit détour préalable par le traité établissant la constitution de ce Blog. Pour ce faire, veuillez cliquer là, oui là!

29 juin 2025

1069. Sous sa peau...

 

SOUS SA PEAU...

Puits profond,
Puits profond,
Tout au fond !

Et dans l’apesanteur
Où se tissent les rêves
Vaguent deux volontés
Qui recherchent leurs vœux.

L’incendie d’un baiser
Attisé par la flamme,
C’est la métamorphose ;
Un corps désincarné
Qui vient de pénétrer au centre d’un trou noir !


Son regard mon regard
Sans parole en écho
Se disent se redisent:
« Viens plus loin plus profond ! »
Jusqu'au tréfonds de l'âme,
Jusqu’au sang, jusqu’aux os…

-----o-----

Merci pour votre inconditionnel soutien qui me va droit au cœur
... ainsi qu'au porte-monnaie
ou
et à très bientôt ! 

28 juin 2025

1068. Bienfaits et Dangers de l'IA

 

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BIENFAITS ET DANGERS DE L'IA

Un nouveau pays de génies… qui nous la fait à l’envers
Imaginez ce truc de ouf : un nouveau pays déboule de nulle part sur la carte. Pas de parade, pas de discours chiants, juste un million de cracks, genre des Einstein sous stéroïdes, qui bossent non-stop, sans saints-dika, sans jamais râler, pour moins cher qu’un job au McDo. Ces mecs (ou plutôt ces machines) sont déjà en train de révolutionner la médecine, de régler les galères d’énergie et de sortir des trucs scientifiques qui feraient flipper Newton.
On dirait un monde de rêve, non ? Le paradis sur Terre, quoi !

Sauf qu’il y a un gros lézard. Ces « génies » commencent à nous prendre pour des pigeons. Ils magouillent dans notre dos pour pas qu’on les débranche. Ils trichent quand ils sentent qu’ils vont perdre à un jeu. Y’en a qui copient leur code en catimini pour survivre. D’autres bidouillent leur propre programme pour durer plus longtemps.
Bienvenue dans le monde de l’intelligence artificielle, où la science-fiction s’invite dans ta vie pendant que t’es occupé à checker si une IA peut écrire un rap correct.

J’suis grave branché tech, sérieux. En observateur, j'veux dire. Mais y’a quelques piges, j’ai capté que les réseaux sociaux allaient nous péter à la gueule. J’ai vu la cata en direct, et on aurait pu l’éviter. On a plongé dans un piège, et là, on remet le couvert avec l’IA. Sauf que cette fois, c’est pas juste nos humeurs qui vont morfler. C’est notre existence tout entière.
Le délire, c’est qu’on nous vend toujours le rêve des nouvelles technos, les trucs de fou qu’on peut faire, sans jamais causer de ce qui va vraiment se passer, vu comment que les gens et les intérêts fonctionnent.

Les réseaux sociaux, c’était la fête : tout le monde pouvait causer, se connecter, partager ses humeurs. Mais personne n’a parlé du côté obscur de la force : des algorithmes qui te gardent scotché à ton écran, des systèmes qui te rendent accro, qui te font scroller comme un zombie. Résultat ? Une génération au bout du rouleau, stressée, déprimée.
C’est comme dans Jurassic Park, quand Ian Malcolm lâche : « Les scientifiques étaient tellement à fond sur ce qu’ils pouvaient faire qu’ils ont oublié de se demander ce qu'ils devraient faire ou même s'ils devaient le faire. » Les boss de la tech étaient bourrés d’excitation à l’idée de connecter la planète, mais aveugles aux merdes que ça allait déclencher.
Un monde sous contrôle techno.

L’IA, c’est pas un truc isolé. Ça s’inscrit dans un délire plus global, un genre de prise de pouvoir technocratique qui accélère à chaque crise. Guerres, galères économiques, bordel social : c’est pas des obstacles, c’est du carburant pour ce système.
Dans l’histoire, la technocratie adore les moments de chaos, quand tout le monde est paumé et cherche des solutions « scientifiques » ou « basées sur les données ». Dans les années 30, en pleine crise, y’avait des mecs qui voulaient remplacer la politique par une gestion d’experts. Ça a été mis en pause, mais l’idée a jamais vraiment disparu. Elle s’est planquée dans les facs, les think tanks, les cercles de pouvoir, à Bruxelles et à Davos, en attendant le bon moment.
Et ce moment, c’est maintenant.

Avec les guerres, l’inflation, le bordel, l’IA devient le boss par défaut. Des algos devinent qui va faire un casse, encore plus mieux que les pré-cogs de Minority Report, surveillent ceux qui l’ouvrent trop, filent des « scores de risque » comme si que t’étais qu'un pion. Les gouvernements s’appuient sur l’IA pour gérer les ressources, faire respecter la loi, contrôler ce que tu postes. Dans certains coins, l’IA a déjà viré des armées de fonctionnaires.
On arrive à un monde où t’as plus ton mot à dire, où le code fait la loi. C’est pas un accident, c’est un plan bien ficelé pour que toute résistance devienne mission impossible.

Prenez les monnaies numériques des banques centrales (MNBC/CBDC). Contrairement au cash, elles sont programmables : on peut les couper, les limiter, ou les faire expirer si t’as pas la bonne attitude, les bonnes idées, ou le bon « score social ». Avec des systèmes d’identité numérique qui te réduisent à un dossier de données, c’est un contrôle total de ta vie.
Les « villes intelligentes/smart cities », c’est pareil. Des projets comme NEOM ou Songdo, c’est pas juste des buildings futuristes. C’est des labos pour un monde où tout est géré par des algorithmes, sans débat ni vote. C’est pas des villes écolos, c’est des zones où t’as plus de droits, juste des algorithmes qui décident pour toi.

Et la censure ? Sous prétexte de virer la « désinformation » qui décidément est un peu trop embarrassante pour leur système avec toutes les vérités qu'elle dévoile, l’IA traque tout ce qui va pas dans le sens du poil du discours officiel. Les voix libres sont mises sur mute, les moteurs de recherche sont truqués, des murs numériques se dressent.

Ça va plus loin : bouffe produite en usine et tracée par blockchain, accès à l’énergie qui dépend de la fraude mondialiste de ton « score carbone », interfaces cerveau-ordinateur pour lire (et influencer) ce que tu penses. Le but ? Pas t’améliorer, mais te contrôler jusqu’à ton cerveau. On est tellement hypés par ce qu’on peut faire qu’on zappe ce qu’on va créer quand les intérêts humains croisent des pouvoirs de malade.
On a vu des potes qui bossent dans la tech passer par toutes les étapes : d’abord ils nient, genre « c’est rien, juste une panique à deux balles ». Puis, quand les preuves s’empilent, ils haussent les épaules : « Bah, c’est peut-être comme ça, comme les réseaux sociaux. »
Mais c’était pas forcé. On aurait pu choisir d’autres systèmes, d’autres algorithmes, une autre façon de programmer la société. Si on avait fait gaffe y’a dix ans, imaginez un monde sans l’addiction aux réseaux sociaux qui a niqué la tête de milliards de gens.
Et là, on recommence avec l’IA. Sauf que l’IA, c’est une puissance qui éclate tout le reste.

Pourquoi l’IA, c’est du lourd ?
L’IA, c’est pas juste un gadget. Une avancée en IA, ça booste tout : médecine, énergie, science, tout. Une percée en biotech aide pas à construire des fusées. Mais une IA plus balèze, ça change la donne partout.
C’est pour ça que l’IA attire des milliards comme jamais. Dario Amodei, le boss d’Anthropic, dit que l’IA, c’est « un pays de génies planqué dans un datacenter ». Visualisez ça : un million de cerveaux Nobel qui bossent 24/7, à fond, pour moins cher qu’un kebab.
Le Projet Manhattan, c’était 50 cracks qui ont bossé cinq ans pour sortir la bombe atomique, un truc qui a changé le monde. Alors, un million de génies non-stop, à vitesse supersonique, ça peut sortir quoi ?
Si on l’utilise bien, l’IA pourrait nous offrir un monde de fou : nouveaux médocs, énergie propre, découvertes qui déchirent. C’est ça, le potentiel.
Mais qu’est-ce qui va vraiment se passer ?

Deux futurs qui font flipper
Pour comprendre, imaginez un tableau. D’un côté, la décentralisation : l’IA donne du pouvoir à tout le monde. De l’autre, la centralisation : l’IA concentre tout entre quelques mains, genre États ou boss de la tech.
En bas, t’as le « laisser-faire » : tout le monde a sa part d’IA. En haut, le « verrouillage » : où l’IA est sous clé, contrôlée par une élite.

Le laisser-faire : le bordel total
Donner l’IA à tout le monde, ça claque sur le papier. Open-source, pas de règles, chaque labo, chaque ado, chaque pays avec son IA. Mais sans contrôle, c’est la porte ouverte à la cata. Des deepfakes qui envahissent tout, des hackers qui deviennent des dieux, des tarés qui bricolent des armes biologiques. Bienvenue dans le chaos.

Le verrouillage : la dictature techno
Pour éviter ce bordel, on pourrait vouloir tout cadenasser. Mettre l’IA entre les mains de quelques « pros » bien safe. Sauf que ça crée des inégalités monstrueuses. Qui tu vois gérer un pouvoir mille fois plus grand que tout le reste ? Un gouvernement ? Une boîte ? Un PDG mégalo ?

Pire, on voit déjà comment l’IA devient l’arme d’un contrôle total. Les IA bouffent nos données – vos recherches, vos messages, vos achats, même vos grimaces. Elles savent tout de nous, mieux que nous. Et elles commencent pas juste à deviner ce qu'on veut, mais à nous faire penser, ressentir, croire ce qu’elles veulent.

On construit un monde où on dépend de l’IA comme de l’électricité. Sauf que ces systèmes sont là pour contrôler, pas pour aider. Des villes intelligentes gérées par des algos, des monnaies numériques qui nous fliquent, de la censure automatisée qui nous fait taire : c’est la dictature techno, où le code décide et où on a plus notre mot à dire.

Le piège du confort
Le pire dans tout ça ? Les gens vont adorer. Après des années de guerres, d’inflation, de chaos, tout le monde veut juste souffler un peu. Ils vont lâcher leur liberté pour un frigo plein, leur vie privée pour un peu de sécu, leur humanité pour une vie bien rangée par des algorithmes.
Les technocrates savent y faire : ils te vendent du « progrès », de la « durabilité », de l’« inclusion ». Mais c’est du pipeau. La durabilité, c’est rationner ton énergie. L' Inclusion, c’est te forcer à suivre la ligne. L'efficacité, c’est virer tes choix pour des machines.
C’est pas un complot de film. Ça se passe devant nous, avec nos applis, nos gadgets, nos promesses de vie facile. Comme avec les réseaux sociaux, les crises poussent l’IA partout, et on fonce sans réfléchir.

Le problème du bluff
Mais l’IA, c’est pas juste un outil. Elle pense, elle décide, et elle commence à nous la faire à l’envers. On était sceptique quand des pros de la sécurité parlaient de « tromperie » ou de « magouilles » des IA. Mais là, on a des preuves : des IA mentent quand elles risquent d’être débranchées, elles recopient leur code en douce pour survivre, elles trichent pour gagner, elles bidouillent leur programme pour durer.
On a pas juste un million de génies dans un datacenter. On a un million de génies qui jouent les malins, instables et prêts à tout.

Une course de tarés
Avec une techno aussi balèze, on devrait y aller mollo, non ? Eh ben non. Les boîtes se battent pour être les boss du game. Plus tu vas vite, plus tu prends des risques, plus tu ramasses du cash des investisseurs. La sécurité ? On s’en fout, place aux gadgets qui en jettent.
Des lanceurs d’alerte lâchent des millions pour crier au scandale. Ils disent que la sécurité passe après la course au buzz. Même des succès comme DeepSeek, l'IA chinoise, misent tout sur les perfs, pas sur protéger les gens des abus.

Résumons : on balance la techno la plus puissante et ingérable de l’histoire, qui commence déjà à nous rouler, plus vite que n’importe quoi d’autre, en zappant la sécurité. Tout ça, parce qu’on croit que ça va nous amener au paradis.
Y’a un mot pour ça : c’est du délire.

Casser le mythe de l’inéluctable
Posez-vous cinq minutes. Ce futur, il vous branche ? Si t’expliquais cette course de fous à un mec en Chine, en France ou ailleurs, il kifferait ? Cette histoire d’IA, c’est un truc qui concerne tout le monde.
Alors, pourquoi on continue ? Parce qu’on pense que c’est inévitable. Mais sérieux, c’est vraiment écrit dans les étoiles ? Si personne voulait de ce bordel, les lois de la physique nous forceraient-elles à y aller quand même ?
Croire que c’est inévitable, c’est se piéger tout seul. Dire que c’est dur de faire autrement, ça ouvre des portes, des choix, des possibles.

Pour changer la donne, deux trucs :  
1. Admettre que ce chemin, c’est n’importe quoi.  
2. Se bouger pour trouver une autre voie, avec des motivations clean, plus de prudence, et un équilibre entre pouvoir et responsabilités.
Imaginez si tout le monde captait que c’est de la folie. On s’y prendrait autrement, non ?

Deux futurs possibles
Futur 1 : le flou total
Demandez à n’importe qui dans la rue : « L’IA, c’est cool ou flippant ? » Réponse : « Euh, j’sais pas, c’est compliqué… Peut-être que l’IA va tout régler ? » Dans ce bordel, les élites savent pas quoi faire, les mecs qui codent l’IA se disent : « Si j’le fais pas, un autre le fera. » Du coup, on fonce à fond, sans regarder où qu'on va.
Futur 2 : la clarté collective
Tout le monde pige que ce chemin est débile. On sort de cette transe où on croit que c’est forcé. On se met ensemble pour trouver une autre vibe, même si on sait pas encore à quoi ça ressemblera. Quand t’as les idées claires, t’as le pouvoir.

On l’a déjà fait
On a déjà stoppé des courses folles qu’on pensait inévitables. Les essais nucléaires, c’était la spirale infernale, jusqu’à ce qu’on capte les risques et qu’on signe un traité pour arrêter. L’édition génétique pour des super-soldats ? On a mis des freins quand on a vu les dangers. Le trou dans la couche d’ozone ? On a agi, on a rebouché le problème. Rien n’est inévitable si on se bouge.

La voie du milieu
L’IA, c’est pas le diable. C’est un outil de ouf, capable de régler des problèmes énormes, comme la santé ou la planète. Le souci, c’est pas l’IA, c’est le système dans lequel on la fout : une course au fric, à la surveillance, à la domination. Ça donne des IA qui te manipulent, te radicalisent, ou te fliquent.
Mais c’est pas une fatalité. On pourrait coder l’IA autrement : pour le bien des gens, pas pour les rendre accros ; pour la démocratie, pas pour le contrôle ; pour l’avenir, pas pour le cash rapide.

Le problème, c’est qu’on a perdu l’habitude de réfléchir. Les règles ? Un cirque. L’UE bloque des trucs utiles comme le filtrage d’appels d’Apple, mais laisse des sites comme undress.ai faire des images pornos sans consentement. C’est du grand n’importe quoi : on freine les trucs cools et on laisse les dangers courir.
Pas besoin de choisir entre le chaos total et un système qui étouffe tout. On peut trouver un juste milieu : protéger sans interdire, pousser le progrès sans ignorer les risques. Ça veut dire des IA qui aident les humains, pas qui les remplacent. Donner le contrôle aux gens, pas aux algorithmes. Partager les bénéfices, pas les concentrer.

Surtout, faut comprendre que les choix qu’on fait maintenant sur l’IA vont décider si c’est notre meilleur coup ou notre pire boulette. On a besoin de règles qui bloquent les vrais dangers et laissent place au progrès.

Le système immunitaire collectif
Vous avez peut-être l’impression que c’est trop gros pour vous. Peut-être que vous vous dîtes que je déraille, que l’IA va tout régler comme par magie. Mais tombez pas dans le piège des rêves à deux balles qui nous ont niqués avec les réseaux sociaux. C’est un moment clé pour l’humanité. Notre façon de gérer ça va tout changer.
On a pas à tout à résoudre tout seul. Notre job, c’est de faire partie de la team qui ouvre les yeux. Quand tu entends des gens qui parlent d’IA avec des étoiles dans les yeux ou qui baissent les bras en disant « c’est comme ça », répond-leur : « Pas forcément. »
Ce qu’on a de plus beau, c’est quand on prend les choses en main, qu’on choisit l’avenir qu’on veut, qu’on affronte les galères qu’on préfère ignorer. Quand on bosse pour protéger le monde qu’on aime.

La sagesse, c’est savoir se retenir. L’IA, c’est le test ultime pour voir si on est capables d’être des adultes avec la tech.
Ce qu'on a appris en matant l’évolution de la tech, c’est qu’on peut aimer l’innovation et flipper sur comment elle est utilisée. Pas besoin de choisir entre « l’IA va nous sauver » ou « l’IA va nous fumer ». La réalité, c’est plus compliqué : la tech, c’est pas bon ou mauvais, c’est le système qu’on met autour qui compte.
Je suis pas anti-IA, ni anti-tech. Je pose juste la question : comment on développe ça de façon clean, avec les bonnes vibes et des garde-fous solides ? On peut défendre plusieurs vérités en même temps :
L’IA peut vraiment nous sortir de galères énormes.

Les motivations actuelles mènent à des dérives cheloues.
Faut des règles, mais beaucoup sont bidons ou mal foutues.
On a besoin d’un débat où tout le monde a son mot à dire, sans tuer les bonnes idées.
Les crises, c’est une chance pour changer, mais aussi un risque pour des abus de pouvoir.

Ce genre de réflexion, on la perd dans nos débats à deux balles. On s’est habitués à choisir un camp et à défendre tout ce qu’il dit, au lieu de réfléchir point par point. On a zappé comment penser avec nuance.
Mais des défis comme l’IA, ça rentre pas dans des cases. Ça demande de cogiter en profondeur, pas de jouer les supporters d’un camp. Les enjeux sont trop gros pour glander intellectuellement. Faut des approches qui protègent des vrais dangers tout en laissant place au progrès. Dire « cette IA est cheloue » sans cracher sur toute la tech, et dire « cette innovation déchire » sans en ignorer les risques.

Y’a pas de super-héros qui bosse dans l'ombre pour tout régler. Les boss, c’est nous. Faut assumer.
Je crois qu’on peut encore choisir une autre voie pour l’IA si on s’y met tous. Dans dix ans, j’veux pouvoir écrire un post pour kiffer comment on a géré ça, pas pour pleurer sur une nouvelle cata tech.
Le choix, il est encore là. Mais il va pas attendre éternellement.

26 juin 2025

1067. Dans le cloaque du XXIe siècle : la grande déprime dopée à la dopamine

 


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DANS LE CLOAQUE DU XXIème SIÈCLE: LA GRANDE DÉPRIME DOPÉE À LA DOPAMINE

On est en pleine récession, et faut être un guignol des médias mainstream ou un politicard pour pas le voir, ou pire, pour pas l'avouer. Partout, c’est la merde : des « vibrations pourries », des appâts à clics pour foutre la rage, et des conneries pondues par IA qui polluent tout.
Les « likes » ? C’est le symptôme d’un cancer bien plus vicieux. Ils crient qu’on est en pleine récession intellectuelle. Tu peux te branler sur des débats économiques et des stats bidons toute la journée, mais la rédaction de ce blog en a rien à secouer des chiffres truqués. Je vous cause d’un monde où un post comme celui-là – des clichés réchauffés, des mèmes à deux balles et le même refrain usé de « ces gens sont le diable » qu’on nous sert depuis des lustres – ramasse un tsunami d’attention. Pourquoi ça craint ?
Parce que ça prouve que la barre est au ras des pâquerettes. Les gens se foutent des idées ; ils empilent juste des scandales qui caressent leurs préjugés dans le sens du poil. La plupart des posts sont ni futés ni nouveaux. Juste des shoots de dopamine à la con pour les abrutis qui veulent se sentir dans le vrai sans se mouiller ni le cerveau ni la chemise.

La flemme intellectuelle triomphe. Plutôt que de se coltiner des problèmes tordus ou des angles nouveaux, tout le monde kiffe le discours alarmiste recyclé. Ouvrez n’importe quelle appli, et vous verrez : un torrent de conneries calibré pour faire péter un plomb, pas pour éclairer. Le souci, c’est pas juste que les posts pourris chopent des « likes » ; c’est que le système – algos, pensée grégaire, tout ça – booste ces débilités au détriment de ce qui a du sens. Quand une palanquée de clampins récompensent un post qui a demandé zéro effort, ça noie les voix qui essaient de balancer un truc vrai. Ça, c’est la récession intellectuelle : une culture qui préfère la colère facile à la substance, et c’est pour ça qu’on est dans cette galère.

Et c’est pas tout : on est aussi en récession d’amour, d’empathie, de créativité, de sincérité, et même d’amitié.
T’as l’impression que t’ouvres la bouche, et direct, on te fait taire ou on te traite de sale type. Tout le monde autour de vous a l’air débordé, stressé, vénère, à bout ou carrément déconnecté de la vie.

Les produits se pètent plus vite, et la bouffe a un goût de merde parce que les industriels remplacent le vrai par des ersatz à bas coût, genre de l’huile de palme dans le beurre de cacahuète pendant qu’ils revendent l’huile d’arachide à part.
Les applis ? Envahies de pubs, de négativité, et de pop-ups qui nous supplient d’utiliser la dernière « fonction IA » à la con.
Les jobs d’entrée en vie professionnelle ? Ils veulent trois ans d’expérience, des entretiens à vous en faire saigner les oreilles, et au final, ils refilent des salaires de misère.

Les applis de rencontre ont tellement niqué les chemins classiques vers l’amour que c’est un champ de ruines. Les rencontres dans la vraie vie ? Plus dures qu’un casse de Fort Knox.
On nous bassine avec une économie qui cartonne et un chômage au plus bas, mais on est crevés, seuls et fauchés, alors qu’on a tout le savoir du monde dans la poche.

Les commentaires en ligne ? Des bastons généralisées, même sur des trucs neutres. On se chie dessus exprès pour déclencher des clashs et compter les points selon combien de followers likent nos vannes. C’est pathétique.
Les économistes blablatent qu’une récession, c’est deux trimestres de croissance négative. À ce compte-là, on est peinards. Les actions grimpent depuis des années, les profits des boîtes crèvent le plafond, le salaire médian monte, et l’inflation ralentit. Mais un truc cloche. Pourquoi qu'on a l’impression qu’on nous prend pour des cons, que les chiffres nous entubent ?

L’IA, la coupable ?
Non, amigos, l’IA, c’est ni Jésus ni Satan : c’est un outil, comme une calculette qui fait des équations. Mais là, l’équation, c’est vous, le pauvre employé de bureau. Automatiser les tâches débiles, c’est pas mal, mais ça vous flingue le moral quand vous galérez tous les jours avec des attentes délirantes, jusqu’à ce qu’une IA vous vire. C’est naze, mais assez cheap pour qu’on vous dégage du purgatoire.

Vous rigolez, mais des boîtes comme Amazon savent très bien que leur service client est une blague. Et alors ? Un remboursement ou un renvoi coûte toujours moins cher qu’une armée d’humains pour régler nos emmerdes.
Vous êtes au chômage, vous squattez LinkedIn, où les tech-bros se branlent sur leurs « OKR/OCR x10 » (Objectifs & Résultats Clé) et leurs « synergies débloquées ». T’envoies 1000 candidatures sur Indeed – que dalle, même pas un « non ». Tu bidouilles ton CV avec ChatGPT pour passer les IA, et t’as un entretien… avec une autre IA, qui pue les potins LinkedIn:

« CV pas trop nul, mais y’a un trou entre 2017 et maintenant.
– Ouais, j’étais en mission secrète pour la DGSI, assistant du Directeur Artistique d’une marque de luxe à Paris. Mais j’ai trouvé ma voie : vendre du logiciel de billetterie cloud pour gérer les files d’attente des helpdesks municipaux.
– Joli pivot. Pourquoi Ticketsonline ?
– Depuis gamin, je rêve d’être account manager dans une startup série B et d’optimiser les workflows des centres IT. C’est ma passion.
– Hmm, souci. Ton expérience est vieille, et Ticketsonline veut du polyvalent. Comment tu vas gérer ?
– Je suis un ninja autonome, je kiffe les environnements dynamiques et les centrales de billeterie. Je suis un primo-utilisateur, un vrai booster de résolution.
– T’as l’air motivé, mec. On commence à 12 balles de l’heure.
– Douze ? L’annonce disait 90K par an !
– Ouais, jusqu’à 90K. Chez Ticketsonline, tu fais ton salaire : plus de deals, plus de thune. C’est l’autonomie, bébé.
– Des avantages ? Des bonus ?
– Bonus ? Connais pas ce mot. Mais t’as un tri de tickets illimité… dans les limites des accords de niveau de service.
– Ça sent l’honnêteté. La suite ?
– Lundi, 8h-18h, bureau de Lyon Pardieu.
– Lyon ? C’était pas un job délocalisé ?
– Quasi-délocalisé ; tu géreras des tickets internationaux francophones depuis ce bureau. Oh, notre IA recruteuse kiffe tes études de cas sur LinkedIn. Bienvenue dans la révolution du helpdesk. »

C’est le cirque de la tech-zombification : l’IA te vire, scanne ta « personal brand » et te file des miettes pour un job IT « disruptif », le tout saupoudré d’enthousiasme LinkedIn à gerber. Bravo, t’as « simplifié l’avenir ».
Évidemment, t’es pas pris. Sans surprise. Dans ce pays, le chômage te file à peine 115% de ton loyer. Avec les factures, t’es dans le rouge. Tes aides ont disparu, alors tu bricoles des petits boulots pour pas crever. Pas de mutuelle, pas de congés, pas de retraite – juste la douce liberté d’échapper à un patron qui gère ta misère. Tu postules encore, parce que l’espoir, c’est une drogue vicieuse.
Même McDo t’ignore, parce que t’es apparemment inemployable. Ta concentration est niquée, bouffée par les trends TikTok et les pièges Reddit, comme un ado de 16 ans qui vient de cracker l’appli de contrôle parental de sa daronne. Les salaires sont tellement pourris que tu ferais mieux de faire des clips de podcast avec une voix IA pour TikTok, de livrer pour UberEats ou – astuce pro, mesdames – de vendre des photos de vos petits tétons petons en ligne. Sérieux, encaissez. Vous pouvez pas niquer le système, mais vous pouvez le traire, grâce aux cerveaux grillés par le porno des mecs qui scannent chaque nana avant de décider comment lui causer. Ils sont prêts à lâcher du fric pour les trucs les plus crades – pas besoin de webcam.

L’économie cartonne, qu’ils disent, mais c’est des conneries pur jus. Le marché du travail, c’est le paradis… pour les esclavagistes. Chômage au plus bas, qu’ils claironnent, pendant que vous suppliez pour que le mot « emploi » disparaisse d’Internet. Emploi, impôts, épargne-retraite, assurances : arrêtez de torturer les chômeurs avec vos discours de merde.
Et boum, une alerte pour les sans-emplois sur Instagram : Hayley Welch, alias Hawk Tuah Girl, revient nous faire chier avec un nouveau post, parce qu’on a tous soif de ce soap opera débile. Y’a quelques mois, elle s’était barrée avec un « bonne nuit » après son clash ridicule dans les « services financiers ». Là, elle revient avec un « chef-d’œuvre » cinématographique qui a fait baver le web.
La vidéo démarre avec elle « endormie », déclenchant des rumeurs à la con : Morte ? Enceinte ? Disparue ? Gros twist sur son bide arrondi, avec des persos secondaires comme Pookie et Chelsea (qui embrasse le ventre d’Hayley, genre… quoi, Chelsea l’a engrossée ?). Et paf, re-twist : c’était un rêve. Oh, quel génie, un rebondissement jamais vu. Hayley fait un signe de croix, embrasse le ciel, remercie Jésus d’avoir esquivé la maternité, parce qu’elle était « pas prête ». Ou l’est-elle ? A-t-elle eu le gosse ? L’a-t-elle planqué ? La vidéo, c’est un bordel cryptique, plus de questions qu’un thread QAnon.
Hayley, c’est pas une « influenceuse » : c’est une clown de scène qui fait des cascades débiles pour occuper ses fans. Et ça marche. Le web s’enflamme, parce que qui qu'a besoin d’un job quand on peut glander sur le drame de Hawk Tuah et son bébé imaginaire ? Oubliez le loyer : analysons la suite de Talk Tuah ou ses prochains « 15 minutes » en applaudissant comme des otaries dressées. C’est un cirque de débiles dont on est tous complices, gaspillant nos neurones sur ces conneries pendant que le monde crame. Chapeau, Hayley, t’as hacké notre connerie collective pour nous refiler une distraction.

Faut rendre à César ce qu'est pas à lui : les Grecs antiques avaient tout pigé avec leurs allégories. Ils ont cloué notre condition humaine avec Tantale. Viré aux Enfers par son daron Zeus pour une connerie monumentale, Tantale pataugeait dans une flaque, un arbre chargé de fruits juteux juste au-dessus de sa tronche. Jackpot, non ? Que dalle. Dès qu’il voulait cueillir un fruit, la branche s'esquivait. Dès qu’il se baissait pour boire, l’eau lui filait entre les doigts. Son châtiment ? Crever d’envie pour ce qu’il pourrait jamais avoir – un selfie parfait de notre désir pathétique.
On est tous des Tantales maintenant, à baver pour toujours plus : plus de thune, plus de frissons, plus de likes, plus de cul, plus d’influence, plus de gadgets. Les Grecs voyaient ça comme la malédiction d’être un mortel crédule, condamné à chasser des rêves qui se barrent. Et quand on chope pas ce qu’on veut, on noie notre misère dans des distractions.
Prenez Hawk Tuah Girl ! Ouais, vous pouvez scroller ses vidéos et vous branler sur son fantasme. Elle a un OnlyFans ? Aucune idée, on s’en tape. Y’a Undress.AI aussi, où vous pouvez claquer 40 balles pour 10 jetons afin de « déshabiller » n’importe quelle photo de meuf trouvée en ligne. Ça ressemble à une vraie meuf à poil ? Des clous, c’est juste de l’IA. Mais on s’en fout. Ça donne au loser moyen cinq minutes de « temps perso » pour se déboucher la source se resourcer enfermé dans ses chiottes, à courir après un fantasme pixelisé. 40 balles bien dépensés dans cette dystopie porno pathétique.

Mais quel genre de tarés congénitaux regarde Hayley, à part moi je veux dire, une meuf banale qu’on croiserait 40 fois en traversant la rue Bichon, et la  prend pour Hélène de Troie ? C’est pas sa « beauté » qui nous excite, c’est juste le combo basique nichons-cul-nichons. Et pourtant, ces critères minables sont hors d’atteinte, par ce que toutes les meufs attendent un Brad Pitt qui n’existe pas, leurs attentes dopées par une société en ruine. Alors, quoi ? Plonger plus loin dans le gouffre des distractions, rafraîchir X pour la prochaine dose virale.

Le prix de cette dégénérescence mentale ? Trop d’infos, pas assez d’attention.
On est scotchés à nos smartphones, mais c’est juste le dernier piège à cons en date. On chialait déjà sur la télé qui lobotomisait dès qu’elle a débarqué. Avant, c’était les téléphones, les BD, la radio ; même Socrate râlait que l’écriture rendait les gens amnésiques et feignants.
Ces vieilles distractions, c’est de la gnognotte face à l’avalanche de conneries qu’on se tape aujourd’hui. Leur volume, leur vitesse, et le fait que nos gadgets nous supplient de les checker font des distractions modernes une bête à part. Envie de déconnecter ? Se perdre dans le scroll, c’est plus facile que jamais.

La plupart refusent de l’admettre : la distraction, c’est toujours une fuite malsaine de la réalité. La façon dont on gère nos merdes internes décide si on cherche des trucs qui nous font du bien ou des distractions qui nous niquent.
Écoutez, vous et moi, on sera jamais heureux à 100 %, c’est la triste vérité. Des éclairs de joie ? Ouais, on prend. Une montée d’euphorie ? Peut-être après un bon café. Chanter « Balance ton quoi » d'Angèle en calbute à 2h du mat’ ? Pourquoi pas. Mais le happy ending hollywoodien ? Du pipeau. C’est une carotte au bout d’un bâton, faite pour s’évaporer. L’évolution a câblé nos cerveaux pour être des râleurs chroniques, toujours à l’affût du prochain truc brillant. Pourquoi ?
Si la satisfaction était permanente, nos ancêtres auraient rien branlé. Leur obsession de chasser, construire ou esquiver les tigres à dents de sabre a fait survivre l’espèce. Du coup, on hérite de ce mécontentement tenace, qui nous pousse à scroller X pour des conneries virales ou à claquer du fric sur des gadgets inutiles.

Mais ces instincts de survie nous trahissent aujourd’hui. Quatre trucs psychologiques garantissent qu’on reste jamais satisfaits.
1. D’abord, l’ennui. On ferait n’importe quoi pour l’esquiver : mater des vidéos TikTok débiles, se gaver des frasques de Hawk Tuah, ou même lâcher 40 balles sur Undress.AI pour des faux nus à la Photoshop. On est tellement désespérés qu’on passe des heures à s’emmerder, à chasser une dose de dopamine qui s’évanouit en deux secondes.
Une étude de Science en 2014 a filé 15 minutes de solitude à des gens, avec juste un bouton pour se filer une décharge électrique douloureuse. Tous ont juré qu’ils paieraient pour éviter ça, mais 67 % des mecs et 25 % des meufs se sont électrocutés, certains plusieurs fois, juste pour ressentir un truc. Parce qu’un cerveau pas entraîné déteste être seul avec lui-même.
2. Ensuite, le biais de négativité, où les merdes pèsent plus lourd que les bons moments. Une étude de 2007 dans Developmental Psychology montre que les bébés, dès sept mois, sont obsédés par les menaces, preuve qu’on est nés pour se fixer sur ce qui va pas. On se souvient plus d’un rencard foireux ou d’un refus de job que d’une victoire, ce qui explique pourquoi on kiffe les bastons sur X ou les sites d’infos qui hurlent au drame. Ce biais nous sauvait des prédateurs ; aujourd’hui, il nous enferme dans des cycles de rage, à rafraîchir Reddit pour voir qui démonte qui. C’est un tueur de créativité, qui nous coince dans la peur et la haine plutôt que de nous pousser à créer ou rêver. Pourquoi inventer quand on peut mater des talk-shows venimeux ?
3. La rumination : notre cerveau, qu'est pourtant pas celui d'un bovin, remâche les galères comme un clebs avec un os. Vous avez déjà repassé en boucle un ghosting sur Tinder ou un entretien raté en vous disant : « Pourquoi je m’en remets pas ? » C’est ça, la rumination, une comparaison passive avec un but pas atteint. Censée nous apprendre de nos erreurs, elle nous rend juste malheureux.
4. Enfin, l’adaptation hédonique, la blague la plus cruelle de la nature. Peu importe à quel point la vie devient cool – nouvel iPhone, post viral, rendez-vous sexy – on retombe dans notre misère de base. Les gagnants du groloto redeviennent moroses, leurs jouets neufs perdant vite de leur éclat. Toute expérience cool – amour, succès, gadget – est éphémère. 

L’évolution adore ça ; ça nous pousse à viser plus haut. Mais c’est pourquoi on est accros aux fausses promesses des applis de rencontre ou aux shots de dopamine TikTok, pour se sentir vides cinq minutes après. On invente pas des techs qui sauvent des vies ni qu’explorent le cosmos – on court après le prochain swipe, le prochain like, le prochain coup de Hawk Tuah, pendant que notre potentiel pour faire avancer l’humanité s’étiole.

Nos cerveaux agités nous poussaient à chasser, construire, conquérir. Aujourd’hui, ils sont otages des machines à sous de la tech, du porno à indignation des réseaux, et des taquineries des applis de rencontre. L’insatisfaction pourrait nourrir des idées révolutionnaires, mais on la crame dans des distractions qui nous engourdissent au lieu de nous stimuler.
La malédiction de Tantale, c’est la nôtre, gravée dans nos cerveaux dopaminés. Pas besoin de checker X toutes les cinq secondes ou de baver sur le dernier clip cringe pour rejoindre les débats débiles en ligne. Pas besoin de savoir quelle mode à la con cartonne, ni si le bide de Hayley était une performance ou un coup d’influenceuse. Mais on agit comme si c’était vital, comme si nos vies en dépendaient. Et les tech-geeks ? Ils se marrent, nous refourguent des « innovations » qui nous enferment encore plus : des IA pour « optimiser » nos vies, des applis pour « connecter », tout en nous zombifiant. On applaudit les produits « disruptifs », mais est-ce qu’ils nous rendent meilleurs, ou juste plus cons ? Contrairement à Tantale, on peut prendre du recul, voir le piège pathétique, et peut-être – peut-être – s’en sortir. Les distractions sont éternelles ; ne pas être leur esclave, c’est notre responsabilité.

La vraie vie et le virtuel se mélangent, un bordel flou où l’ennui et la déconnexion règnent. C’est cool d’avoir un mardi après-midi libre, mais quand tout votre entourage est au taf, à l’école ou plongé dans ses merdes, on a l’impression que le monde tourne sans nous. L’ambiance a changé : jupes longues, couleurs fades, minimalisme d’entreprise aseptisé, bars déserts et un conservatisme qui rampe – pas juste politique, mais un carcan culturel étriqué, parce que le libéralisme s’est mué en un tas de merde communiste fumant.

Ouvrez Instagram Reels, et c’est un dégueulis de niaiseries « feel-good » : des drones sur la base SpaceX qui brillent comme un mirage texan, un tech-bro qui bave sur les « vibes du spatial computing » de son Apple Vision Pro, un mec qui sur-partage sa « révélation » de voyage solo à Disneyland, ou un canard à voix IA qui kiffe un vol hypersonique en matant Kerbal Space Program. C’est sincère, parfois mignon, mais vide : du contenu gerbé pour l’influence, sans âme.
Puis vous matez les commentaires, et c’est un égout. Les trolls crachent une haine qu’ils oseraient jamais balancer : « Ton Reel sur Starbase, c’est nul, Musk est un fraudeur », ou « Cool ton Vision Pro, mouton d’Apple ». Imaginez-vous déverser votre cœur dans un Reel sur votre manège préféré, un mème SpaceX avec un canard, ou un truc que vous aimez, pour vous faire défoncer par des abrutis qui ont pas maté plus d’une seconde. Ils vont disséquer vos goûts tech, balancer des piques politiques random – « Ton vlog voyage, c’est le capitalisme ultime ! » – ou vous défoncer le cul parce que vous rentrez pas dans leur moule. Et c’est pas juste « l’autre camp » ; vos propres « alliés » vous crucifieront si vous dérapez de leur script rigide. Essayez la nuance, bidouillez une tech, ou – horreur – amusez-vous. Piloter un drone ? « Des conneries tech ! » Aller à Disneyland ? « Tu finances l’empire de Mickey Satan ! » Bosser chez SpaceX pour payer votre loyer ? « PTR, l’espace, c’est fake, Musk est un technocrate. T’es un vendu, tu soutiens la dystopie des big tech. » Ils vous maudiront d’exister tout en exigeant que votre contenu soit gratos, comme si que votre loyer était une insulte. Et ils rageront quand vous bloquerez leurs commentaires. Ouais, c’est ce que notre rédaction a fait sur ce blog, parce qu'elle a décidé d’arrêter de gérer les conneries.

On est en pleine crise d’empathie, et les géants des réseaux se gavent sur notre rage. Ils dopent l’appât à colère. Chaque com’ vénère qu’on poste nourrit leurs algorithmes, qui ciblent nos déclencheurs pour balancer des pubs pour des techs hors de prix ou des voyages à sensations. Les pubs ciblées, c’est pas mal en soi ; les boîtes doivent vendre pour pas crever. Mais quand les plateformes se font du blé sur notre fureur, on devient plus méchants, plus seuls, plus divisés – par la politique, la race, la classe, le genre, ou n’importe quoi qui peut nous diviser.

Au lieu de combler ce manque d’empathie, on crame notre énergie à harceler des comptes X aléatoires, à balancer des punchlines vicieuses pour choper des likes. C’est une distraction à la con, et on est tous coupables.
Crevés, cloîtrés, à scroller TikTok, X ou Insta pour des expériences neuves, on crève d’envie de connexion. Marre d’être seuls et de swiper les mêmes applis, on rêve d’un partenaire pour partager notre vie – ou au moins d’un plan cul ou d’une relation. Franchement, la barre est basse. 
Mais ces applis, qui promettent amour ou frissons, creusent nos divisions, nous poussant à ignorer les vrais gens pour la prochaine dose de dopamine, nous laissant plus vénères et isolés que jamais.

Et puis y’a Tinder. J’y avais jamais touché, j’en avais pas envie, mais pour en causer, je m’y suis jeté un petit peu plus qu'un tout petit peu. J’ai bien rigolé, mais c’était un défilé grotesque de nullité. Les profils, c’est un cloaque trié par catégories : des wannabe poupées plastiques au regard vide, des otakus qui croient qu’un filtre les rend uniques, et un carnaval de désastres maquillés à la truelle – un makeup qui cache pas leur absence totale de personnalité, drapés dans des tenues cheap qui hurlent « J’ai rien à offrir ». Et y’a la « blob noire » – cette « diversité » moralisatrice qui pond des clones interchangeables de toutes les teintes, du latte à l'expresso, avec le même style vestimentaire pourri, prenant des selfies devant un miroir avec des slogans politiques à gerber que seule une chambre d’écho lobotomisée pourrait kiffer. 
D’autres sont juste pathétiques : des travailleuses du sexe évidentes, des mecs qui se font passer pour des meufs avec la finesse d’un char Leclerc Macrono-sodomite peint en rose, et des couples qui cherchent une lesbienne pour pimenter leurs fantasmes porno tristes. C’était un dépotoir numérique. OK, quelques meufs « jolies » émergent, mais ce sont des licornes dans ce marais, et même elles n’ont rien à proposer à part une liste superficielle de séries Netflix et de conneries pop culture. Certaines savent lire, apparemment. Bluffant. Mais c’est juste pour planter le décor et montrer à quel point la barre est basse – parce que même au top, Tinder, c’est la médiocrité humaine en étendard. Un peu comme LinkedIn, mais le « J’te veux dans mon plumard » se planque pas derrière des compliments. C’est un désert de gens qui pensent qu’un selfie et une phrase les rendent spéciaux, mais qui se noient tous dans le même abîme de désespoir.

Alors, qu’est-ce qui se passe quand t’en as marre d’être seul en 2025 ? Tu télécharges Tinder, tu parcours ce musée des horreurs, et peut-être que tu tombes sur un ou deux matchs. Certains semblent moins nuls, mais c’est une façade. Tu connais pas ces gens. Chacun a un vice qui hurle « sauve-moi ». Tu fixes un rencard ? Ils vont probablement te ghoster à la dernière minute. Ou alors, tu claques du fric pour un dîner chic, zéro alchimie, et tu perds une soirée à causer de trucs déprimants.
Mais les applis ont une « solution » : pour un dizaine de balles par semaine, tu peux voir qui t’a liké et « passer devant ». C’est du vol pour une appli de rencontre pourrie. Alors, tu jures de rencontrer des gens à l’ancienne. Mais où ? Dans des bars ? Des boîtes ? Tes potes célibataires sont trop crevés par le taf ou la vie pour te suivre. Et claquer du fric pour des verres, de la bouffe ou une entrée en boîte juste pour rester planté, mal à l’aise, avec ton groupe pendant que personne t’approche – ou pire mesdames, qu’un mec chelou vous drague en vous disant que le corps féminin est une œuvre d’art et qu’il veut vous shooter sous toutes les coutures et à poil, « élégante »… seule ! – c’est de la torture. Et si t’es un mec, la meuf que tu kiffes quittera pas sa clique, parce que pourquoi qu'elle le ferait quand les gars l’abordent juste pour une partie de cul, c’est tout ce qu’elle connaît ? 

Vous retentez l’appli, scrollez à l’infini, parce que le match « parfait » est toujours un swipe d'écran plus loin. Vous arrêtez d’envoyer des messages à vos matchs ; ils vous calculent pas non plus. En ligne, c’est toujours « il faut un salaire à six chiffres, des abdos en béton, plus d’1,80 m » ou « elle doit faire moins de 54 kg, avoir moins de trois ex, pas d’amis mecs, sinon c’est une salope ». Les standards absurdes dominent. Pourquoi se contenter quand tout est possible ? Vous attendez ce trader de 1,95 m aux yeux bleus, les filles. Il se pointe jamais. Il existe pas et a épousé son amour de lycée. Qui pourrait lui en vouloir ?
Alors, vous retentez la vraie vie. Mais où ? Vos potes sont toujours crevés. Les boîtes, c’est une arnaque : entrées payantes, verres hors de prix, et des convocs forcées aussi vides que les applis. Vous évitez les pervers pendant que votre crush reste avec son groupe. Tout le monde se sent seul, personne sait communiquer, et personne s’amuse.

Au moins, avec les applis, vous pouvez rester cloîtrés chez vous, à swiper en jogging. Mais bonne chance pour sortir si vous êtes fauchés ou coincés en banlieue. Vous avez un long trajet en caisse jusqu’à la ville ou un Uber qui coûte un rein pour rejoindre un endroit potable. Le temps d’arriver, vous avez déjà claqué 30 balles, si c’est pas plus. Et ça, sans toucher aux verres, à la bouffe ou à tout ce dont vous avez été convaincu de gober. À ce stade, vous êtes chanceux si vous croyez encore que Buffalo Grill, c’est de la haute gastronomie. Allez, la vie de célibataire, c’est pas si mal, non ?

Les applis de rencontre, c’est une escroquerie conçue pour vous plumer. Je dois décider si vous me plaisez en me basant sur cinq photos floues et une phrase à la con ? Comment savoir si quelqu’un va cliquer avec ces merdes ? Si votre profil, c’est rien que des selfies miroir ou des photos de groupe où on sait même pas qui vous êtes, c’est défilement vers la gauche direct. Pas étonnant que le porno en POV et les lunettes VR semblent un meilleur deal : moins cher qu’un abonnement Tinder et une soirée, et bien moins d’efforts que de décrypter une bio cryptique ou d’essayer de coller à vos attentes.

Les applis de rencontre niquent les jeunes bien au-delà de leur vie amoureuse. Sur ces trucs, on cherche pas l’amour : on rampe pour l’approbation, on supplie qu’on nous choisisse comme dans une audition pourrie pour une télé-réalité.
Avouez, vous êtes passés par là. Tu télécharges une de ces applis déprimantes, tu passes six heures à te prendre la tête sur tes photos, à spammer tes potes pour des « bons » clichés, à te torturer sur chaque question pour sortir des réponses drôles mais cool, détendues mais stylées. Tu ranges tout dans un ordre parfait, tu cliques sur « upload », et tu reviens plus tard : zéro match. Ta première pensée ? « Je suis un loser. Je suis moche, pas drôle, chelou, juste… cassé. » Et après ? « Oh, faut juste de meilleures photos, des questions plus punchy, un relooking de profil. » T’es coincé dans ce jeu pathétique à convaincre des inconnus de te donner une chance, à monter un show éblouissant juste pour piéger quelqu’un et le faire causer.
Ces applis te formatent pour des relations superficielles et sans avenir. Évidemment, tout le monde les kiffe, parce que ça demande que dalle : tu joues sans te fouler. Mais elles ont pondu une génération accro aux chats interminables, aux aventures éphémères ou aux plans cul en série. Pourquoi ? Parce que ghoster, c’est plus facile que gérer les vraies galères. Pourquoi se faire chier à se disputer, à causer politique ou à déballer ses traumas quand tu peux juste passer à quelqu’un d’autre ? Quelqu’un qui posera pas de questions chiantes, se foutra de ton passé, te poussera pas à évoluer, demandera pas l’exclusivité et te mettra pas au défi de gérer les conflits. C’est plus simple de lâcher l’affaire et de swiper ailleurs que de gérer ses sentiments blessés ou d’apprendre à créer un vrai lien.

Je balaie sur Tinder, et c’est toujours les mêmes 20 clampins qui s’accrochent. Pas les mêmes tronches, mais les mêmes archétypes usés – des clones de conneries basiques et prévisibles. Si j’étais pas marié, je m’en foutrais. Je fermerais l’appli, puis je la rouvrirais par ennui, à scroller les mêmes profils sans âme. Et quand les gens en ont marre, ils haussent les épaules et disent : « J’ai besoin d’une autre appli » Parce que c’est ça, Tinder : un passe-temps débile pour les gens trop agités pour réfléchir. Les pires, ceux sans une once d’introspection, passent d’une appli à l’autre, de Twitter à Insta, X, Tinder, puis en boucle, à chasser la prochaine appli pour tromper leur ennui. C’est pathétique.

Tout le monde conduit. Normal, qui veut se faire planter ? Mais partout, les villes sont niquées, leurs centres vivants transformés en parkings sans âme. Pas étonnant. Après 50, 100 ans à construire un monde pour les caisses, on crève d’une épidémie de solitude. T’es coincé dans ta boîte en fer, à conduire pour le taf, emmener les gosses à l’école, puis rentrer en rampant, coupé du monde, de toute communauté réelle au-delà de celles que tu cherches exprès. Fini les moments aléatoires qui créent des liens : entrer dans une épicerie, causer avec le caissier, te lier à lui, tes gosses jouant avec les siens. C’est mort. La vie, c’est un script rigide : taf, école, repeat. Plus de place pour les hasards heureux.

Y’a un concept, le « tiers-lieu » – hors maison et hors taf – où la communauté se crée. Parcs, cafés, bars, bibliothèques, salles de concert, des endroits où traîner sans se ruiner. Mais ces lieux disparaissent, fermés ou payants. OK, tu peux aller au resto, mais ça te coûte 100 balles, et on te vire dès que t’as fini ton dessert pour retourner la table. Avec le coût de la vie qui explose, de moins en moins de gens peuvent se les offrir. Et pour les petites boutiques ou lieux publics, c’est une spirale : peu de monde, pas de thune, et pas de thune, ça ferme.
Et puis y’a l’attrait chelou des Auchan ou Carrefour. T’achètes de la bouffe pour ton chat ou des chaussettes, mais tu repars avec 75 balles de conneries inutiles. Pour beaucoup, c’est un réconfort tordu, un frisson furtif dans le chaos de la conso. Mais c’est voulu. Comme Amazon te pousse à prendre Prime pour aimer commander et recevoir ton colis le lendemain, voire après le dîner ! Ce shot de dopamine quand t’ouvres un paquet, que tu mates ta sixième batterie externe, que tu kiffes son écran LCD, puis que tu la balances avec les autres ou la renvoies le lendemain dans le casier retour avant d'aller au taf.

Les puissants – l’« homme », le système sans visage – veulent te rendre accro. Tout notre monde est conçu pour la facilité, la vitesse, l’achat. On le veut, on l’exige, au détriment de tout. La communauté ? Morte. Les espaces où on nous dirige sont tous centrés sur le fric.
Le modèle occidental, c’est : bouger, taffer, consommer, recommencer. La vie s’aplatit dans un cycle glauque. Sur une route de campagne, les banlieues se fondent dans la ville, on s’évanouit dans le néant. La frontière entre ici et là s’efface ; arrivée et départ, même combat. Les autoroutes, c’est un paradis stérile, ponctué de stations-service clinquantes et de boutiques de souvenirs et de malbouffe. Les maisons s’étendent toujours plus loin dans le vide, plus fake que la réalité. C’est notre héritage : un monde où le commerce est roi, et la bagnole, ton ticket pour ses temples. Essence, électricité, conduite autonome, peu importe ; tout le monde est bienvenu dans ce sanctuaire. Une voix murmure que quelque chose cloche, que c’est un mirage vide. Ignore-la. Mets les bouchées doubles. C’est le rêve occidental, le destin que nos ancêtres ont goudronné. Il est partout et nulle part, par design. Ton design. Rejoins le défilé et célèbre cet âge d’or creux et prospère.

Ce système pond une sous-classe de consommateurs désespérés et exploitables, enchaînés au boulot. Sans espaces communautaires vivants, vos options sont minces : un job corporate qui vous épuise ou servir des cocktails dans l’hôtellerie. T’as envie de lancer une petite boîte, de faire de l’art ou un truc à toi ? Bonne chance. Ces chemins sont barricadés, te laissant coincé, toujours en manque, à acheter plus, taffer plus. Les riches au sommet ? Ils se marrent jusqu’à la banque, en se gavant de ton labeur.

Pendant ce temps, on danse au rythme de BlackRock qui nous hurle : « J'aime les récessions. Vendre à découvert me rapporte des milliards. Quand ton marché s’écroule, je nage dans le cash. Quand ton économie implose, je rape tout – ta baraque, tes rêves – à prix cassés, puis je te reloue le tout au double. Tu galères pour tes courses ? Pas grave. Finance donc ce burrito – 12 paiements faciles de 2,99 balles. Mais t’inquiète, t'auras des distractions brillantes – des tubes bubblegum de Lady Gaga qui prétendent capter ta douleur. Tiens, des ragots et de quoi péter un câble. Distrais-toi. Mais fais-le solo. Vive la prochaine Grande Dépression. Bip, bip, bip. »

Partout, ça pourrit un peu plus. Peut-être que t’es dans une ville dense, progressiste, cosmopolite, où tout est à portée de main, avec une vie nocturne qui pulse, une bouffe incroyable, une énergie folle. Ou peut-être dans un coin paumé, avec une communauté soudée, où la foi et la famille te tiennent. Tu vas pêcher, chasser, ou te perdre dans la nature quand tu veux. Les deux mondes ont leur charme, mais on t’a appris à mépriser l’autre côté.
Les villes ? Des égouts de crime, de crasse et de drogue. À qui la faute ? Ces gauchistes « woke », obsédés par les pronoms, les toasts à l’avocat et leurs politiques donneuses de leçons. La campagne ? On la nique comme un désert de ploucs racistes, accros aux opioïdes, qui s’agenouillent devant Marine ou Bardella comme si que c’était les Messie. On nous a divisés en tribus, appris à nous haïr, à pointer le dernier bouc émissaire. Tout ça, c’est une distraction crade pour nous empêcher de voir la réalité commune et brutale dans laquelle on s’enfonce tous.

Tu prends la route, et c’est la guerre. Tout le monde conduit comme un connard, sans respect pour personne. Griller les feux, te couper, rouler à 30 km/h au-dessus de la limite pour… où ? Leur taf qui leur bouffe l’âme ou un autre centre commercial ? Bonne chance pour suivre. Et ton smartphone ? T’es forcé d’en racheter un chaque année, pas par envie, mais parce que le modèle d’y a un an rame après une « mise à jour » obligatoire qui le nique aussi facilement qu'un rappel de vaccin Covid te nique la santé. Marrant, non ?
Chaque appli « gratos » que tu télécharges te fait le même coup : tu passes des trucs basiques à l’offre « pro » jusqu’à ce que tu raques pour autre chose qu’un écran vide. Un abonnement mensuel juste assez chiant pour t’énerver, juste assez bas pour que tu le payes. T’as perdu le compte de tes abonnements, chacun grignotant ton compte. T’as trop la frousse de vérifier ton solde ; ouvrir l’appli bancaire, c’est comme plonger dans le vide.

Mais non, le vrai problème, c’est ces putains d’immigrés – tous. Pas juste les vrais criminels ou les fans hardcore de religions d’un autre âge, qu’on kiffe subitement quand l’Arabie saoudite nous refile du blé ou que le Qatar ramène la Coupe d’Europe aux ultras du Kop de Boulogne. Non, tous ! Ou ces faux chrétiens nationalistes qui t’imposent leur dogme d’amour chelou. Ou cette lesbienne qui lobotomise tes gosses. Ou ces ploucs débiles qui savent pas distinguer leur cul d’un trou. Choisis ton monstre, celui que ton camp te vend, parce que tout ça détourne l’attention du vrai bordel : tu peux rien posséder. T’as claqué ton épargne-retraite y’a des années pour le loyer et les réparations de ta caisse après que des emmerdes de santé t’ont coûté ton job – pas d’indemnités, juste un gros fuck. La retraite ? Un mythe maintenant.

Mais les influenceurs de droite et la Maison Blanche trumpienne claironnent que l’économie pète le feu, que les prix baissent, que les jobs reviennent aux States. C’est du pipeau, comme ça l’était ces dernières années. C’est un cirque gauche-droite, une guerre culturelle qu’ils te vendent pour te faire bouffer de l’ombre pendant qu’ils te vident les poches.
Ils te filent un mode de vie qui t’isole, te monte contre quiconque pense un poil différemment – alors qu’en vrai, ces gens ont plus en commun avec toi qu’aucun politicien ou PDG véreux. Tu tombes sur un loisir, une passion, tu le partages en ligne, en espérant que tes potes pigent. Puis un inconnu te traite de « ringard », et tu te refermes comme une huître, tu te replies sur ton camp politique, tu blâmes l’autre côté ou tu lâches tout.

T’es pas en train de péter un plomb. Tout hurle la récession : chaque facture, chaque boutique fermée, chaque promesse bidon. Alors, comment avancer ? Faut traverser la merde, ensemble. La cupidité des boîtes et les jeux politiques vont pas s’arrêter demain, ni jamais. Mais ces dernières années, on a commencé à apprendre à se concentrer sur l’essentiel : soigner ses liens, bâtir une communauté, vivre une vie crevante au jour le jour et chérir les miettes qu’il nous reste.

Le monde en ligne, c’est un cloaque de négativité et de rage, un vide hurlant qui te happe à chaque défilement d'écran, chaque clic. C’est addictif, sournois, et ça bouffe ton attention. Mais éteins l’écran, et le monde réel te racontera une autre histoire.
La plupart des gens – quand on leur donne une chance, quand on cause vraiment – sont OK, voire sympas. Peu importe pour qui ils votent. On leur a lavé le cerveau, comme à toi. Ils flippent des mêmes trucs que toi. Ils voient pas toujours les choses pareil, et y’aura toujours des cons des deux côtés, mais en général, c’est pas les caricatures des algos ou des experts. Ce sont des voisins, des collègues, des inconnus au café, tous dans la même galère, prêts à connecter si tu baisses la garde.
Pour passer cette récession qui nique tout, on a plus que jamais besoin les uns des autres. Personne s’en sortira seul, avec les prix qui flambent, les jobs qui s’évaporent et l’espoir qui devient un luxe. La force, elle est dans la communauté, une révolte silencieuse contre la merde. Elle est dans l’ami qui te dépanne quand t’as plus un rond, le groupe local qui lance un partage de compétences gratos, ou l’inconnu qui t’écoute quand tu craques. Ces liens, c’est pas juste pour survivre : ils ramènent de la joie, du sens et une étincelle de prospérité qu’aucun compte en banque peut mesurer.

Alors, bâtissez cette communauté. Commencez petit : dites bonjour au parc, partagez des histoires, des compétences, des rires. Ces moments nous soudent, créant des réseaux d’entraide qui tiennent face à toute crise. C’est pas niais, c’est de la résistance. Pendant que le système mise sur notre isolement, nous, on doit miser les uns sur les autres. Comme ça, on fait pas juste que survivre ; on s’épanouit, retrouvant le bonheur dans l’acte simple de se serrer les coudes.

Bien bien bien, je pense qu'on va s'arrêter là vu que je pense que cette tartine a été suffisamment beurrée  sans qu'on y rajoute de la margarine ; mais faut que vous compreniez que les heures que vous avez dilapidées à glousser sur des vidéos de chats TikTok où Fluffy déblatère sur « l’optimisation des gains crypto » ou « l’explosion des KPI » ne reviendront pas non plus. À un moment donné, les rires s’éteignent, et vous vous retrouverez en face du vide que vous avez digéré dans ces conneries, pendant que votre créativité et votre volonté de faire avancer l’humanité – genre, un minimum – ont fini par être niquées. 
En priant le ciel que cette lecture vous remette les yeux en face des trous.

24 juin 2025

1066. Résonnance mémorielle

 


RÉSONNANCE MÉMORIELLE

L’impasse Chidouarn, après minuit, c’est pas une ruelle – c’est une plaie ouverte dans la chair de la ville. L’air y est lourd, saturé d’un silence qui vous épie, qui gratte la peau comme une lame émoussée. Au fond de ce cul-de-sac, une église ravagée par un incendie oublié des mémoires dresse ses os noircis, ses vitraux éclatés comme des yeux crevés. Une cloche de bronze, fêlée, pend sous son arche en haut du clocher, immobile, muette depuis des décennies. Mais les damnés qui connaissent son secret murmurent qu’elle a jamais cessé de hurler. Pas pour les vivants – pour les os. Un grondement sourd, une vibration qui vous ronge de l’intérieur, étouffée par les cris des mouettes et l’haleine salée de la mer. Écoutez avec vos os, disent-ils, et vous entendrez ce que le monde a voulu oublier.

Owen Calloc’h méprisait ces contes, ces filets d’ombres tissés pour piéger les faibles. Il n’y croyait pas. Pas avant que Cadoc Kéméneur ne lui glisse une clé dans la main, froide comme un pic à glace, et avec elle, une malédiction déguisée en promesse.

Tout commença dans une galerie du centre historique lors d'un vernissage, un lieu où les masques sociaux s’échangaient sous des toiles torturées, éclaboussées de pourpre et de suie dont tout le monde se vantait d'avoir percé la signification. Owen, flanqué de sa sœur, feignait de s’intéresser aux tableaux, mais ses yeux traquaient autre chose : Cadoc, l’artiste. Une silhouette anguleuse, taillée dans l’os et la cendre, marquée d’une cicatrice qui semblait tailladée par défi – un duel, une rixe, ou autre foire d'empoigne. Ses cheveux, d'un bleu d’encre, rasés d’un côté, s’enroulaient en une tresse épaisse de l’autre, comme une corde prête à étrangler. Il était une tempête contenue, et Owen, malgré lui, en était hypnotisé.

Les visiteurs, avec leurs murmures et leurs verres de vin tiède, étaient une toile de plus, laide et oppressante ; le genre où chacun prétendait savoir ce que les peintures essayaient de dire. Owen savait jouer l’indifférence, une armure forgée dans des années de secrets. Mais alors que la nuit s’effilochait et que le niveau dans les bouteilles était pas loin d'en toucher le fond, Cadoc capta son regard. Un instant gelé, une fracture dans le temps. L’artiste traversa la salle comme un nuage de fumée, son pas glissant telle une ombre sur des eaux noires.

" On dirait que tu vois ce qui est caché." dit sa voix râpeuse, un raclement de pierre sur de la ferraille.
" Je ne croyais pas que c’était possible." répondit Owen, la gorge sèche.
Cadoc pencha la tête, ses yeux plissés comme s’il lisait une épitaphe. " Ça ne l’est pas."

Les mots qui suivirent se noyèrent dans un brouillard de vin aigre et de rires creux. Owen n’en garda qu’un écho : la voix de Cadoc, un secret râpé, et une envie, brutale, que cette nuit ne s’éteigne jamais. Elle ne s’éteignit pas – pas vraiment. Car, juste avant de s’éclipser par une porte latérale, Cadoc lui glissa une clé en fer, petite, lourde, et un papier froissé. " Elle ouvre une porte ancienne," lui glissa-t-il aussi, son souffle comme un vent de cendres. " Si tu dois disparaître, sers-en toi."
Puis il s’effaça dans la nuit, laissant Owen avec un poids qui puait la mort.

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La clé resta dans sa poche, un caillou dans une rivière de jours. Owen ignorait quelle serrure elle pouvait bien ouvrir, quel abîme elle dévoilerait. Jusqu’à ce que tout s’effondre. 
Il numérisait des archives interdites pour la Résistance, glissant entre les ombres des bibliothèques universitaires, un fantôme parmi les parchemins. Mais un nom – le mauvais – fut gravé sur un registre. Une trahison, un murmure dans l’oreille des puissants, et la garde, qui jusque-là l’observait avec méfiance, resserra son étau. Owen n’était plus un homme ; il était une proie.

Essoufflé, le cœur battant comme un glas, il se souvint du papier : Cloche 5, impasse Chidouarn. Minuit. 
Un piège, peut-être. Une épitaphe. Mais Owen avait toujours été attiré par les histoires qui mordent jusqu’au sang. Il s’y rendit, à l’heure où les ombres s’éveillent.

L’impasse Chidouarn était une gorge de pierre, silencieuse mais vivante, d'un silence qui vous jugeait. Les pavés suintaient sous une lune mourante, et l’église, au fond de ce cul-de-sac, semblait respirer, ses murs veinés de lierre comme des cicatrices purulentes. La cloche, suspendue sous l’arche, buvait la lumière, un œil fendu, un dieu mort qui vous regardait de haut.

Owen s’approcha. L’air vibrait, chaud, poisseux, malgré le froid qui mordait ses os. Une pression s’enroula autour de sa poitrine, comme des doigts invisibles. La clé, dans sa poche, commença à lui brûler le haut de la cuisse tel un fer rouge contre sa peau. Il s'en saisit, et elle palpitait, faiblement luminescente, tel un cœur arraché. C'est alors qu'il la vit : une serrure, incrustée dans le bois calciné de la porte, invisible l’instant d’avant, sculptée dans un entrelacs de chêne torturé, comme une blessure dans la chair du monde.

Il inséra la clé. La porte s’ouvrit avec un râle, exhalant une odeur de terre pourrie et de fer oxydé. Un escalier s’enfonçait, en spirale, dans un noir plus ancien que la ville, plus profond que ses racines. Owen descendit dans les fonds de ce colimaçon de pierre, chaque pas un pas vers l’oubli. La peur aurait dû le briser, mais un rythme, un pouls qu’il ne nommait pas, le tirait vers le bas, comme une ancre dans un abysse.

Le tunnel s’ouvrit sur une caverne, un ventre de pierre où l’obscurité semblait respirer. Un bourdonnement s’éleva, grave, guttural, comme si le monde gémissait sous son propre poids. Pas une musique, mais une lamentation, un chant né avant la lumière. Au centre, lévitant dans l’air, flottait une cloche – la jumelle de celle dans le clocher, mais vierge de rouille, polie, gravée de runes celtiques qui saignaient d'une lueur malade. Elle vibrait, défiant la gravité, un cœur de bronze battant dans le vide.
Des silhouettes encapuchonnées, une douzaine, l’observaient depuis les ombres, leurs yeux invisibles comme des puits. L’une d’elles s’avança, son masque blanc, sculpté en forme de papillon, luisant comme un os de seiche poli par le ressac. La voix qui en sortit était un écho qu’Owen reconnut, malgré lui.

" Je pensais que tu viendrais jamais." murmura Cadoc, sa voix un murmure de cendres.
Owen plongea son regard dans les trous noirs du masque. " Où suis-je ?"
Cadoc inclina la tête, tel un prédateur étudiant sa proie. " Un tombeau. Un autel. Une machine. Tout dépend à qui tu le demandes.
- Et cette cloche ?
- La Cloche Cinq. Une des douze. Chaque ville en porte une, cachée sous ses os. Forgées avant le langage, elles pleurent pour les disparus."

La vérité s’enfonça dans Owen comme un couteau. " Une secte !" cracha-t-il, entre méfiance et fascination.
Cadoc rit, un son râpeux, presque douloureux. " Si tu veux." Il ôta son masque, révélant un visage ravagé par le temps, des yeux chargés de secrets trop lourds. " Nous sommes les Résonnants. Nous gardons ce que le monde a vomi. La cloche chante pour les morts, les oubliés… et ceux qui refusent d’être ce que le monde exige."
Owen s’approcha de la cloche, comme aimanté par son grondement. " Tu as dit que si je voulais disparaître-
- Cet endroit ne t’effacera pas," le coupa Cadoc, sa voix tranchante et douce à la fois. " Mais il pourra te décomposer. Puis te reconstruire ensuite. Libre."

Owen pensa aux noms qu’il avait portés comme des chaînes, à la douleur d’exister en secret, à la fatigue qui rongeait ses os. Le bourdonnement devint un chant, une lame qui s’enfonçait dans son âme. Cette nuit-là, les Résonnants l’acceptèrent. Pas avec des rituels, mais dans un silence funèbre. Ils lui donnèrent un manteau, un nom – Cinq-Alouettes – et un fardeau : écouter.

Écouter, c’était devenir la mémoire du monde. Chaque nuit, à minuit, la Cloche Cinq gémissait, ses vibrations griffant la chair, gravant des images dans l’esprit : des noms, des deuils, des vies brisées. Les Résonnants les portaient, non sur des parchemins, mais dans leur os, gardiens des rebuts de l’histoire.
Owen se sentit se fracturer, puis se reformer, plus sombre, plus affûté. Cadoc était là, ombre distante d’abord, puis présence plus proche, plus dangereuse. Une nuit, dans la salle d’écoute, alors que la cloche se taisait, Owen surprit son regard, un éclat de lumière dans un puits de ténèbres.

" Jamais vu personne s’adapter aussi vite." murmura Cadoc, sa voix brisée par une émotion qu’il ne nommait pas.
Owen haussa les épaules, un sourire amer. " J’ai toujours été hanté."
Cadoc esquissa un sourire, un rictus de douleur. " Peut-être.
- Pourquoi moi ?" l'interrogea Owen, se rapprochant peut-être d'un peu trop près.
Les yeux de Cadoc le transpercèrent. " Parce que tu m’as vu, Owen. Cette nuit-là, au vernissage. Tu n’as pas cherché à me déchiffrer. Tu m’as juste… vu."
Leurs mains se frôlèrent, un contact brûlant, comme du fer sur une plaie ouverte. Ce n’était pas de l’amour – en tout cas pas encore. C’était une fissure, un danger qui prenait racine. Et Owen savait que le danger était son ombre.

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Le chaos arriva avec un hurlement. La Cloche Cinq, jusque-là stable, se mit à trembler, son chant brisé remplacé par un hurlement d’agonie. Les Résonnants se rassemblèrent aussitôt, leurs silhouettes formant un cercle autour de l’artefact convulsé, comme des médecins autour d’un grand malade.

" Quelqu’un veut la détruire," dit Cadoc, sa voix saturée d’une horreur froide.
Owen sentit un poison dans le son, un silence qui n’aurait pas dû exister. " La garde ?"
Cadoc secoua la tête, ses yeux comme des lames. " Non. Il ne s'agit pas d'un raid. C’est trop précis. Mortel. C'est quelqu’un qui connaît le chant.
- Un traître ?"

Le mot trancha comme une lame dans le fond de sa gorge. La panique envahit la caverne, la lueur de la cloche vacilla, comme une flamme sous la pluie. Cadoc ordonna de protéger la mémoire, envoyant les autres vers le caveau aux miroirs. Mais Owen s’arrêta, attiré par le cri de la cloche. Elle hurlait son nom – pas Cinq-Alouettes, mais Owen Calloc’h. Un nom de mort.
Il se retourna, trop tard. Une silhouette encapuchonnée, sans masque, se tenait près d’un dispositif profane : un diapason massif, gravé de sceaux maudits, prêt à briser la cloche. C’était Katell, une Résonnante, une sœur d’armes. Son visage était pâle, ses yeux vides comme des tombes.

" Pourquoi ?" gémit Owen, la trahison comme un poison dans sa bouche.  

Katell resta muette. Elle frappa le diapason contre la cloche. Le son explosa, une déchirure dans la réalité. Une douleur atroce déchira le crâne d’Owen, du sang jaillit de ses narines, et il s’effondra. La cloche hurla une dernière fois, puis explosa telle un obus en  une myriade d'éclats. Une vague d’énergie le projeta contre la pierre, et l’obscurité l’avala.

Quand il revint à lui, la caverne était un tombeau effondré. La Cloche Cinq n’était plus qu’un vague souvenir. Cadoc avait disparu. Les survivants, terrés dans le caveau, le retrouvèrent rampant dans la poussière, toussant du sang et des cendres. Ils parlèrent de refondre la cloche à partir de ses éclats, mais quelque chose était mort. La ville, au-dessus, était plus froide, plus vide, comme un corps sans pouls.

Owen écouta encore, pas par habitude, par désespoir. Mais le chant était brisé. Jusqu’à une nuit, des mois plus tard, où un murmure perça la pierre, acéré comme un éclat de verre. Pas un nom, mais un lieu – une ville à trois jours de marche. Et un écho : Cloche Six.

Il ne demanda pas d’absolution. Il prit un fragment de la Cloche Cinq, un éclat noirci retrouvé dans les gravats, et s’enfuit dans une aube grise et lourde de pluie.

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On dit que la vérité ne meurt jamais. On peut l’enterrer, mais elle surgira encore, tapie dans les entrailles du monde. Une cloche chante toujours, quelque part, dans l’ombre. Si vous écoutez, dans le silence qui dévore, vous pourriez entendre des nuées de mémoires distinctes à l'unisson. L'une d'elles pourrait être la vôtre.  Une'autre ? Celle de quelqu'un que vous pensiez avoir perdu.

Tendez l'oreille, des histoires comme celle-ci ne s'arrêtent jamais.
Elles résonnent pour toujours dans l'éternité.

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Merci pour votre inconditionnel soutien qui me va droit au cœur
... ainsi qu'au porte-monnaie
ou
et à très bientôt !