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26 nov. 2021

562. Clin d'œil


"Je vais aider les animaux à devenir meilleurs qu'ils ne le sont maintenant", fut la réponse que je fis quand on me demanda qu'est-ce que j'allais faire avec mon diplôme tout neuf et tout craquant de Master en biologie. 
Logiquement, et vu que je suis pas plus con que la moyenne, j'ai postulé dans tout plein d'institutions doctorales pour poursuivre cet objectif ; une université de Bavière renommée m'a accepté alors j'ai dû apprendre à maîtriser l'anglais mais aussi à parler le goth.

Chaque nouvel étudiant a besoin d'un conseiller pédagogique pour le superviser et l'aider à choisir des cours qui favorisent ses objectifs. Travailler dans le laboratoire de son maître de recherches donne à l'étudiant une expérience pratique. Le Dr Schlab, un homme petit et potelé aux lunettes épaisses, a accepté de me prendre sous son aile. Son laboratoire étudiait le contrôle de la croissance animale ; identification des gènes et protéines impliqués dans le développement animal.

Le cobaye favori du Dr Schlab était le cochon d'Inde. Étant le dernier dans la chaîne de commandement du laboratoire, j'ai hérité de la tâche ingrate de nourrir les animaux et de garder leurs cages propres. Ils partageaient une grande pièce au sous-sol avec des lapins, des poulets, des souris et des rats en cage. Je n'ai manipulé que les cochons d'Inde. Ce sont de petites créatures mignonnes et câlines. Avec une tête surdimensionnée et pas de queue, ce sont de petites boules de fourrure blanche et fauve, dodues, de la taille d'un pamplemousse ou d'un petit ananas. Ils ont un nez et des oreilles roses, de minuscules yeux noirs et une paire d'incisives qui pourraient être dangereuses chez un animal plus gros. Ils se précipitent avec leurs petites jambes écartées de chaque côté, conversant par des couinements et des cris perçants. Lorsque vous leur frottez le sommet du crâne ou le gras du bidon, ils émettent des roucoulement rappelant ceux des pigeons bécotant des pies jaunes dans le dos de leurs femmes.

Il est facile de s'attacher à ces mignonnes petites bêtes. L'un d'entre eux en particulier a attiré mon attention. Je l'aimais particulièrement; il avait l'air de m'aimer en retour. Il m'a regardé avec ses petits yeux noirs et m'a fait un clin d'œil. Alors je l'ai nommé Klindœil . La plupart du temps, Klindœil et moi passions du temps à jouer ensemble sur le sol de la salle des animaux. Il me filait entre les doigts pendant que j'essayais de l'attraper et me refaisait d'autres clins d'œil. Les autres gardiens d'animaux secouaient la tête en regardant le nouveau venu que j'étais jouer par terre avec un cochon d'Inde.

Le Dr Schlab voulait exprimer l'hormone de croissance chez les cobayes. Il a expliqué que son approche consisterait à insérer le gène de l'hormone de croissance (HC) dans un petit virus, à infecter l'animal avec le virus et à superposer, à la manière de Fauci aux USA, l'expression de la protéine HC à l'expression de la protéine virale.

Ça m'a rendu plus que pas qu'un peu fier lorsque le Dr Schlab a choisi Klindœil comme premier sujet d'expérimentation pour l'expression des protéines de croissance. Je voulais qu'il soit le meilleur cobaye qu'il puisse y avoir. Il a injecté à Klindœil le cocktail d'ARNm, et nous avons attendu. Le Dr Schlab pensait que cela pouvait prendre de quelques jours à plusieurs mois avant que nous voyions un effet. Il m'a demandé de surveiller Klindœil et de l'informer si je remarquais des changements de quelque nature que ce soit dans sa taille ou son comportement.

Quand je suis allé nourrir les animaux le lendemain, Klindœil n'avait pas changé. Au bout d'une semaine, cependant, il me sembla plus gros et pesait environ le double de son poids normal. J'ai remarqué la prise de poids lorsque je l'ai sorti de sa cage pour notre récréation quotidienne. J'ai doublé sa dose de granulés dans sa mangeoire avant de partir ce jour-là. J'ai informé le Dr Schlab du changement. Il a dit qu'il vérifierait les animaux après avoir fini de donner son cours magistral du jour.


Nous gardions les cobayes dans des enclos en plastique recouverts de couvercles métalliques ajourés avec des nervures qui ressemblent aux barreaux de cages pour oiseaux. Les cages mesurent environ cinquante centimètres de long sur trente de large et vingt de haut. Le lendemain, quand je suis arrivé pour nourrir les cochons d'Inde, Klindœil remplissait tout le volume de sa cage. Son corps élargi était pressé contre le haut du récipient – ​​sa fourrure blanche dépassait entre les barres métalliques. Quand il m'a regardé avec ses grands yeux tristes, il avait l'air mal à l'aise, se tortillant comme si qu'il essayait de se libérer. Il semblait me supplier pour que je le sauve. Mesurant désormais à peu près la taille d'un lapin adulte, je l'ai transféré dans une cage beaucoup plus grande. Encore une fois, j'ai mentionné le changement au Dr Schlab, mais il a dit que ses tâches administratives l'empêcheraient de visiter l'animalerie ce jour-là.

Lorsque Klindœil a atteint la taille d'un dogue allemand obèse, aucune cage de la salle des animaux ne faisait plus l'affaire. Je devais le laisser gambader librement sur le carrelage du local. Depuis qu'il avait commencé à manger la nourriture des autres animaux, il avait attiré l'attention de tous ceux qui travaillaient dans l'animalerie et de leurs superviseurs. Ne sachant pas à quel point un cochon d'Inde géant pouvait être dangereux, la plupart des gardiens d'animaux se cantonnaient à l'autre bout de la pièce et les plus peureux évitaient tout simplement d'entrer dans l'animalerie. La nouvelle est rapidement arrivée au bâtiment administratif de l'université, jusqu'au sommet.

Lorsque le Recteur de l'université demanda à le voir dans la salle des animaux, le Dr Schlab dût réorganiser son emploi du temps chargé pour s'adapter à cette réunion imprévue. Une fois le Dr Schlab arrivé, le Recteur ouvrit la porte de la salle des animaux. Il jeta un rapide coup d'œil à l'intérieur, puis recula en claquant la porte. Avec un air de pure terreur sur son visage, il lança un regard noir au Dr Schlab. 
" Gott im himmel ! Was ist los ? Qu'avez-vous fait ?"

Le Dr Schlab s'est contenté de fixer le sol, a traîné les pieds et a marmonné : "Ma recherche a été conçue pour répondre à de nombreuses questions importantes sur la croissance humaine ."
Le recteur de l'université n'a pas été impressionné. Il a dit au Dr Schlab de prendre un congé, puis il a banni Klindœil du labo et l'a fait transférer au zoo de la ville où il pourrait grandir selon le désir de ses gènes modifiés.

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La petite fille poussa un cri de plaisir et se précipita vers le présentoir. Elle s'accroupit sur le sol et poussa son nez contre la cloison vitrée allant du sol au plafond qui la séparait d'une grosse boule de fourrure blanche et fauve aux yeux noirs perçants mâchant du chou au milieu d'un champ de copeaux de bois et de papier journal déchiqueté. Elle l'a pointée du doigt, a regardé par-dessus son épaule et a demandé : " Qu'est-ce que c'est que ce truc, le vioque ? "
L'homme aux cheveux blancs, imperturbable, se dirigea d'un pas traînant vers la barrière de verre et regarda à l'intérieur. Il pencha la tête et fronça les sourcils. "Je ne peux pas dire que j'ai déjà vu quelque chose comme ça avant." Il se dirigea vers le tableau d'explication de l'exposition et commença à lire. Ses lèvres bougeant, il leva les yeux vers l'animal et redescendit plusieurs fois vers l'écriture. "Ça dit que cette chose est le rongeur monstre dont nous avons entendu parler. Fabriqué dans le laboratoire du professeur Schlab ici à l'université locale. La seule et unique créature de ce type au monde."

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Klindœil est devenu l'attraction vedette du zoo, les recettes à la porte d'entrée ont doublé, quintuplé puis décuplé. J'étais heureux que le public aime Klindœil, devenu rapidement la célébrité locale. Mais ça m'inquiétait qu'il puisse développer un SSPT (syndrome de stress post-traumatique). Vous voyez, le zoo avait placé son exposition trop près de la cage du lion. Dans la nature, les félins sont un prédateur naturel du cochon d'Inde. Il était évident à ses cris continus que le rugissement du roi de la savane rendait Klindœil anxieux. Alors j'ai fait qu'est-ce qu'y fallait...
Une nuit, il disparut de son enclos. L'article de journal raconta que Klindœil avait réussi à s'échapper du zoo. Le rapport le faisait passer pour un criminel ayant sournoisement échappé à la surveillance de la Bundes Polizei. Une autre rumeur disait cependant que la SPA avait organisé son évasion... Ouah les cons !
                                   
Des signalements ont mentionné que Klindœil traînait dans la ville, aurait été aperçu dans le Schlosspark Nymphenburg, se nourrissant d'arbustes et de branches basses de petits arbres, son chemin marqué par des jardins dévastés et de grandes excréments en forme de boules de pétanque furent même retrouvés à l'autre bout de la ville au Botanischer Garten . Le Burgmeister et les notables de la ville ont décidé qu'ils devaient le faire abattre pour des raisons de santé et de sécurité publique. La SPA, plus sympathique, sollicita le soutien de la communauté pour sa protection contre les châtiments cruels et inhabituels en faisant circuler des tracts montrant sa photo. Il est surprenant de voir à quel point un cochon d'Inde de deux cents kilos peut être mignon et attachant sur une photographie de 15cm sur vingt placardée dans le dos d'un gilet jaune. L'idée d'assassiner intentionnellement un mignon petit cobaye a dégoûté les bavarois du nord comme ceux du sud. Le Landtag Fuehrer a pensé qu'un tel acte de cruauté envers les animaux pourrait avoir une mauvaise influence sur sa réélection, surtout avec la présence de l'autre enfoiré de Klaus Schwab dans les environs. Klindœil a ainsi obtenu un sursis avant qu'une peine de mort ne soit prononcée à son encontre.

Aux infos, ils ont déclaré que Klindœil avait finalement cessé de grandir, ayant atteint la taille d'un petit éléphant d'Asie. Je suppose qu'il y a une loi naturelle impliquée. Elle doit dicter, ou du moins limiter, le poids ou le volume maximum qu'un animal terrestre à sang chaud peut atteindre ; il ne peut pas dépasser environ deux à trois tonnes - je suppose que ça a quelque chose à voir avec la gravité.
La dernière fois que j'ai entendu parler de Klindœil, il avait soit-disant migré dans le sud sur la Riviera italienne. Probablement, vu qu'il adorait l'eau, qu'il avait remonté le Rhin jusqu'à sa source, mais vu qu'y faisait un peu frisquet là-haut, il avait dû redescendre de l'autre côté en suivant un des nombreux torrents se déversant dans les lacs alpins d'italie. Klindœil faisait du tourisme ! J'ai décidé de m'y rendre pour le voir une dernière fois avant qu'il ne disparaisse dans la nature ou qu'un Tartarin de Savone ou d'Arma di Taggia ne l'abatte. 
Puisque le Dr Schlab était maintenant persona non grata à l'université, il n'avait plus de labo à sa disposition dans lequel je puisse travailler. Une lettre de recommandation de sa part ne vaudrait rien. Je ne pensais pas qu'avoir été son étudiant diplômé aiderait à faire avancer ma carrière. J'ai donc décidé d'aller de l'avant et d'aller voir ailleurs si l'herbe poussait plus verte.

Une nouvelle rumeur a circulé selon laquelle Klindœil était remonté un peu plus au nord dans une zone à l'ouest du lac de Garde, pas trop loin du pays de Roméo et Juliette. J'ai donc roulé vers le sud en traversant la Suisse, à sa recherche. Dans une zone inhabitée juste à l'ouest de Vérone, j'ai remarqué un groupe de voitures garées au bord de la Strada Nazionale ; leurs chauffeurs se pressaient les uns contre les autres le long de l'accotement sablonneux de la route. Je me suis garé et j'ai rejoint la foule des tifosi. Avant de le voir, j'ai entendu ses couinements et ses cris perçants. Là, dans une prairie humide et inondée entourée de cyprés, une énorme version mal lavée du Klindœil que je connaissais se dandinait en broutant du chou des marais. Des carabinieri armés de lance-roquette et de fusils automatiques surveillaient Klindœil tout en maintenant la foule de spectateurs à bonne distance. Il s'avère que les autorités locales avaient finalement dû se rendre compte que Klindœil était devenu une grande attraction touristique et avaient décidé de le tolérer et même de le mettre sous protection tant que sa présence rapporterait de l'argent dans les caisses des finances publiques et de l'office de tourisme.

Klindœil m'a reconnu dans la foule, il m'a jeté un regard triste et un sourire émouvant. J'ai ressenti un pincement au cœur quand il m'a fait ce qui ressemblait à notre signal secret. Je lui ai fait de la main un signe d'adieu - je lui ai souhaité tout ce qui pouvait lui arriver de meilleur. Je sais qu'il voulait la même chose pour moi, aussi, avant de partir, je lui ai retourné son clin d'œil.
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NOTE DE LA RÉDAC'

Vu que le virus de la croissance animale ou humaine n'existe pas, les plus perspicaces d'entre vous auront bien sûr compris que cette narration n'est que de la Science-Fiction, et même au delà, de la Fantaisie. Sauf s'il s'agit d'un ARN modifié et non d'un virus qui se trouve à la racine de la croissance fantastique de notre pauvre Klindœil bien solitaire.
Voilà qu'après le "variant" Delta, on nous annonce aujourd'hui l'apparition d'un nouveau "variant" en Afrique du Sud, le "variant" Omicron. 
Alors là, moi je veux bien le croire, mais il faudrait pour ça me prouver d'abord l'existence et l'isolation physique du virus SARS-COV2 d'origine, celui dont le "séquençage" du génome a été fourni aux autorités sanitaires du monde entier sous format informatique par les autorités du Parti Communiste Chinois, ce qu'aucun établissement scientifique ou gouvernement n'a jamais été en mesure de faire à ce jour, et ce, en dépit de plus d'un million de cadavres soit-disants tués par la Covid19 et donc nécéssairement infestés de ce pseudo-virus.
Le fait qu'un exemplaire physique isolé du SARS-COV2 n'existe pas a déjà été prouvé deux fois devant des tribunaux suprèmes;  la première devant la plus haute juridiction du Canada: le Queen Bench d'Ottawa, et la seconde devant la plus haute juridiction du Royaume d'Espagne il y a quelques jours.
Pour qu'il y ait des variants, faudrait d'abord qu'y ait un original. Arrêtez de nous prendre pour des branquignols !

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