Les « likes » ? C’est le symptôme d’un cancer bien plus vicieux. Ils crient qu’on est en pleine récession intellectuelle. Tu peux te branler sur des débats économiques et des stats bidons toute la journée, mais la rédaction de ce blog en a rien à secouer des chiffres truqués. Je vous cause d’un monde où un post comme celui-là – des clichés réchauffés, des mèmes à deux balles et le même refrain usé de « ces gens sont le diable » qu’on nous sert depuis des lustres – ramasse un tsunami d’attention. Pourquoi ça craint ?
Parce que ça prouve que la barre est au ras des pâquerettes. Les gens se foutent des idées ; ils empilent juste des scandales qui caressent leurs préjugés dans le sens du poil. La plupart des posts sont ni futés ni nouveaux. Juste des shoots de dopamine à la con pour les abrutis qui veulent se sentir dans le vrai sans se mouiller ni le cerveau ni la chemise.
La flemme intellectuelle triomphe. Plutôt que de se coltiner des problèmes tordus ou des angles nouveaux, tout le monde kiffe le discours alarmiste recyclé. Ouvrez n’importe quelle appli, et vous verrez : un torrent de conneries calibré pour faire péter un plomb, pas pour éclairer. Le souci, c’est pas juste que les posts pourris chopent des « likes » ; c’est que le système – algos, pensée grégaire, tout ça – booste ces débilités au détriment de ce qui a du sens. Quand une palanquée de clampins récompensent un post qui a demandé zéro effort, ça noie les voix qui essaient de balancer un truc vrai. Ça, c’est la récession intellectuelle : une culture qui préfère la colère facile à la substance, et c’est pour ça qu’on est dans cette galère.
Et c’est pas tout : on est aussi en récession d’amour, d’empathie, de créativité, de sincérité, et même d’amitié.
T’as l’impression que t’ouvres la bouche, et direct, on te fait taire ou on te traite de sale type. Tout le monde autour de vous a l’air débordé, stressé, vénère, à bout ou carrément déconnecté de la vie.
Les produits se pètent plus vite, et la bouffe a un goût de merde parce que les industriels remplacent le vrai par des ersatz à bas coût, genre de l’huile de palme dans le beurre de cacahuète pendant qu’ils revendent l’huile d’arachide à part.
Les applis ? Envahies de pubs, de négativité, et de pop-ups qui nous supplient d’utiliser la dernière « fonction IA » à la con.
Les jobs d’entrée en vie professionnelle ? Ils veulent trois ans d’expérience, des entretiens à vous en faire saigner les oreilles, et au final, ils refilent des salaires de misère.
Les applis de rencontre ont tellement niqué les chemins classiques vers l’amour que c’est un champ de ruines. Les rencontres dans la vraie vie ? Plus dures qu’un casse de Fort Knox.
On nous bassine avec une économie qui cartonne et un chômage au plus bas, mais on est crevés, seuls et fauchés, alors qu’on a tout le savoir du monde dans la poche.
Les commentaires en ligne ? Des bastons généralisées, même sur des trucs neutres. On se chie dessus exprès pour déclencher des clashs et compter les points selon combien de followers likent nos vannes. C’est pathétique.
Les économistes blablatent qu’une récession, c’est deux trimestres de croissance négative. À ce compte-là, on est peinards. Les actions grimpent depuis des années, les profits des boîtes crèvent le plafond, le salaire médian monte, et l’inflation ralentit. Mais un truc cloche. Pourquoi qu'on a l’impression qu’on nous prend pour des cons, que les chiffres nous entubent ?
L’IA, la coupable ?
Non, amigos, l’IA, c’est ni Jésus ni Satan : c’est un outil, comme une calculette qui fait des équations. Mais là, l’équation, c’est vous, le pauvre employé de bureau. Automatiser les tâches débiles, c’est pas mal, mais ça vous flingue le moral quand vous galérez tous les jours avec des attentes délirantes, jusqu’à ce qu’une IA vous vire. C’est naze, mais assez cheap pour qu’on vous dégage du purgatoire.
Vous rigolez, mais des boîtes comme Amazon savent très bien que leur service client est une blague. Et alors ? Un remboursement ou un renvoi coûte toujours moins cher qu’une armée d’humains pour régler nos emmerdes.
Vous êtes au chômage, vous squattez LinkedIn, où les tech-bros se branlent sur leurs « OKR/OCR x10 » (Objectifs & Résultats Clé) et leurs « synergies débloquées ». T’envoies 1000 candidatures sur Indeed – que dalle, même pas un « non ». Tu bidouilles ton CV avec ChatGPT pour passer les IA, et t’as un entretien… avec une autre IA, qui pue les potins LinkedIn:
« CV pas trop nul, mais y’a un trou entre 2017 et maintenant.
– Ouais, j’étais en mission secrète pour la DGSI, assistant du Directeur Artistique d’une marque de luxe à Paris. Mais j’ai trouvé ma voie : vendre du logiciel de billetterie cloud pour gérer les files d’attente des helpdesks municipaux.
– Joli pivot. Pourquoi Ticketsonline ?
– Depuis gamin, je rêve d’être account manager dans une startup série B et d’optimiser les workflows des centres IT. C’est ma passion.
– Hmm, souci. Ton expérience est vieille, et Ticketsonline veut du polyvalent. Comment tu vas gérer ?
– Je suis un ninja autonome, je kiffe les environnements dynamiques et les centrales de billeterie. Je suis un primo-utilisateur, un vrai booster de résolution.
– T’as l’air motivé, mec. On commence à 12 balles de l’heure.
– Douze ? L’annonce disait 90K par an !
– Ouais, jusqu’à 90K. Chez Ticketsonline, tu fais ton salaire : plus de deals, plus de thune. C’est l’autonomie, bébé.
– Des avantages ? Des bonus ?
– Bonus ? Connais pas ce mot. Mais t’as un tri de tickets illimité… dans les limites des accords de niveau de service.
– Ça sent l’honnêteté. La suite ?
– Lundi, 8h-18h, bureau de Lyon Pardieu.
– Lyon ? C’était pas un job délocalisé ?
– Quasi-délocalisé ; tu géreras des tickets internationaux francophones depuis ce bureau. Oh, notre IA recruteuse kiffe tes études de cas sur LinkedIn. Bienvenue dans la révolution du helpdesk. »
C’est le cirque de la tech-zombification : l’IA te vire, scanne ta « personal brand » et te file des miettes pour un job IT « disruptif », le tout saupoudré d’enthousiasme LinkedIn à gerber. Bravo, t’as « simplifié l’avenir ».
Évidemment, t’es pas pris. Sans surprise. Dans ce pays, le chômage te file à peine 115% de ton loyer. Avec les factures, t’es dans le rouge. Tes aides ont disparu, alors tu bricoles des petits boulots pour pas crever. Pas de mutuelle, pas de congés, pas de retraite – juste la douce liberté d’échapper à un patron qui gère ta misère. Tu postules encore, parce que l’espoir, c’est une drogue vicieuse.
Même McDo t’ignore, parce que t’es apparemment inemployable. Ta concentration est niquée, bouffée par les trends TikTok et les pièges Reddit, comme un ado de 16 ans qui vient de cracker l’appli de contrôle parental de sa daronne. Les salaires sont tellement pourris que tu ferais mieux de faire des clips de podcast avec une voix IA pour TikTok, de livrer pour UberEats ou – astuce pro, mesdames – de vendre des photos de vos petits tétons petons en ligne. Sérieux, encaissez. Vous pouvez pas niquer le système, mais vous pouvez le traire, grâce aux cerveaux grillés par le porno des mecs qui scannent chaque nana avant de décider comment lui causer. Ils sont prêts à lâcher du fric pour les trucs les plus crades – pas besoin de webcam.
L’économie cartonne, qu’ils disent, mais c’est des conneries pur jus. Le marché du travail, c’est le paradis… pour les esclavagistes. Chômage au plus bas, qu’ils claironnent, pendant que vous suppliez pour que le mot « emploi » disparaisse d’Internet. Emploi, impôts, épargne-retraite, assurances : arrêtez de torturer les chômeurs avec vos discours de merde.
Et boum, une alerte pour les sans-emplois sur Instagram : Hayley Welch, alias Hawk Tuah Girl, revient nous faire chier avec un nouveau post, parce qu’on a tous soif de ce soap opera débile. Y’a quelques mois, elle s’était barrée avec un « bonne nuit »
après son clash ridicule dans les « services financiers »
. Là, elle revient avec un « chef-d’œuvre »
cinématographique qui a fait baver le web. La vidéo démarre avec elle « endormie », déclenchant des rumeurs à la con : Morte ? Enceinte ? Disparue ? Gros twist sur son bide arrondi, avec des persos secondaires comme Pookie et Chelsea (qui embrasse le ventre d’Hayley, genre… quoi, Chelsea l’a engrossée ?). Et paf, re-twist : c’était un rêve. Oh, quel génie, un rebondissement jamais vu. Hayley fait un signe de croix, embrasse le ciel, remercie Jésus d’avoir esquivé la maternité, parce qu’elle était « pas prête ». Ou l’est-elle ? A-t-elle eu le gosse ? L’a-t-elle planqué ? La vidéo, c’est un bordel cryptique, plus de questions qu’un thread QAnon.
Hayley, c’est pas une « influenceuse » : c’est une clown de scène qui fait des cascades débiles pour occuper ses fans. Et ça marche. Le web s’enflamme, parce que qui qu'a besoin d’un job quand on peut glander sur le drame de Hawk Tuah et son bébé imaginaire ? Oubliez le loyer : analysons la suite de Talk Tuah ou ses prochains « 15 minutes » en applaudissant comme des otaries dressées. C’est un cirque de débiles dont on est tous complices, gaspillant nos neurones sur ces conneries pendant que le monde crame. Chapeau, Hayley, t’as hacké notre connerie collective pour nous refiler une distraction.
Faut rendre à César ce qu'est pas à lui : les Grecs antiques avaient tout pigé avec leurs allégories. Ils ont cloué notre condition humaine avec Tantale. Viré aux Enfers par son daron Zeus pour une connerie monumentale, Tantale pataugeait dans une flaque, un arbre chargé de fruits juteux juste au-dessus de sa tronche. Jackpot, non ? Que dalle. Dès qu’il voulait cueillir un fruit, la branche s'esquivait. Dès qu’il se baissait pour boire, l’eau lui filait entre les doigts. Son châtiment ? Crever d’envie pour ce qu’il pourrait jamais avoir – un selfie parfait de notre désir pathétique.
On est tous des Tantales maintenant, à baver pour toujours plus : plus de thune, plus de frissons, plus de likes, plus de cul, plus d’influence, plus de gadgets. Les Grecs voyaient ça comme la malédiction d’être un mortel crédule, condamné à chasser des rêves qui se barrent. Et quand on chope pas ce qu’on veut, on noie notre misère dans des distractions.
Prenez Hawk Tuah Girl ! Ouais, vous pouvez scroller ses vidéos et vous branler sur son fantasme. Elle a un OnlyFans ? Aucune idée, on s’en tape. Y’a Undress.AI aussi, où vous pouvez claquer 40 balles pour 10 jetons afin de « déshabiller » n’importe quelle photo de meuf trouvée en ligne. Ça ressemble à une vraie meuf à poil ? Des clous, c’est juste de l’IA. Mais on s’en fout. Ça donne au loser moyen cinq minutes de « temps perso » pour se déboucher la source se resourcer enfermé dans ses chiottes, à courir après un fantasme pixelisé. 40 balles bien dépensés dans cette dystopie porno pathétique.
Mais quel genre de tarés congénitaux regarde Hayley, à part moi je veux dire, une meuf banale qu’on croiserait 40 fois en traversant la rue Bichon, et la prend pour Hélène de Troie ? C’est pas sa « beauté » qui nous excite, c’est juste le combo basique nichons-cul-nichons. Et pourtant, ces critères minables sont hors d’atteinte, par ce que toutes les meufs attendent un Brad Pitt qui n’existe pas, leurs attentes dopées par une société en ruine. Alors, quoi ? Plonger plus loin dans le gouffre des distractions, rafraîchir X pour la prochaine dose virale.
Le prix de cette dégénérescence mentale ? Trop d’infos, pas assez d’attention.
On est scotchés à nos smartphones, mais c’est juste le dernier piège à cons en date. On chialait déjà sur la télé qui lobotomisait dès qu’elle a débarqué. Avant, c’était les téléphones, les BD, la radio ; même Socrate râlait que l’écriture rendait les gens amnésiques et feignants.
Ces vieilles distractions, c’est de la gnognotte face à l’avalanche de conneries qu’on se tape aujourd’hui. Leur volume, leur vitesse, et le fait que nos gadgets nous supplient de les checker font des distractions modernes une bête à part. Envie de déconnecter ? Se perdre dans le scroll, c’est plus facile que jamais.
La plupart refusent de l’admettre : la distraction, c’est toujours une fuite malsaine de la réalité. La façon dont on gère nos merdes internes décide si on cherche des trucs qui nous font du bien ou des distractions qui nous niquent.
Écoutez, vous et moi, on sera jamais heureux à 100 %, c’est la triste vérité. Des éclairs de joie ? Ouais, on prend. Une montée d’euphorie ? Peut-être après un bon café. Chanter « Balance ton quoi » d'Angèle en calbute à 2h du mat’ ? Pourquoi pas. Mais le happy ending hollywoodien ? Du pipeau. C’est une carotte au bout d’un bâton, faite pour s’évaporer. L’évolution a câblé nos cerveaux pour être des râleurs chroniques, toujours à l’affût du prochain truc brillant. Pourquoi ?
Si la satisfaction était permanente, nos ancêtres auraient rien branlé. Leur obsession de chasser, construire ou esquiver les tigres à dents de sabre a fait survivre l’espèce. Du coup, on hérite de ce mécontentement tenace, qui nous pousse à scroller X pour des conneries virales ou à claquer du fric sur des gadgets inutiles.
Mais ces instincts de survie nous trahissent aujourd’hui. Quatre trucs psychologiques garantissent qu’on reste jamais satisfaits.
1. D’abord, l’ennui. On ferait n’importe quoi pour l’esquiver : mater des vidéos TikTok débiles, se gaver des frasques de Hawk Tuah, ou même lâcher 40 balles sur Undress.AI pour des faux nus à la Photoshop. On est tellement désespérés qu’on passe des heures à s’emmerder, à chasser une dose de dopamine qui s’évanouit en deux secondes.
Une étude de Science en 2014 a filé 15 minutes de solitude à des gens, avec juste un bouton pour se filer une décharge électrique douloureuse. Tous ont juré qu’ils paieraient pour éviter ça, mais 67 % des mecs et 25 % des meufs se sont électrocutés, certains plusieurs fois, juste pour ressentir un truc. Parce qu’un cerveau pas entraîné déteste être seul avec lui-même.
2. Ensuite, le biais de négativité, où les merdes pèsent plus lourd que les bons moments. Une étude de 2007 dans Developmental Psychology montre que les bébés, dès sept mois, sont obsédés par les menaces, preuve qu’on est nés pour se fixer sur ce qui va pas. On se souvient plus d’un rencard foireux ou d’un refus de job que d’une victoire, ce qui explique pourquoi on kiffe les bastons sur X ou les sites d’infos qui hurlent au drame. Ce biais nous sauvait des prédateurs ; aujourd’hui, il nous enferme dans des cycles de rage, à rafraîchir Reddit pour voir qui démonte qui. C’est un tueur de créativité, qui nous coince dans la peur et la haine plutôt que de nous pousser à créer ou rêver. Pourquoi inventer quand on peut mater des talk-shows venimeux ?
3. La rumination : notre cerveau, qu'est pourtant pas celui d'un bovin, remâche les galères comme un clebs avec un os. Vous avez déjà repassé en boucle un ghosting sur Tinder ou un entretien raté en vous disant : « Pourquoi je m’en remets pas ? » C’est ça, la rumination, une comparaison passive avec un but pas atteint. Censée nous apprendre de nos erreurs, elle nous rend juste malheureux.
4. Enfin, l’adaptation hédonique, la blague la plus cruelle de la nature. Peu importe à quel point la vie devient cool – nouvel iPhone, post viral, rendez-vous sexy – on retombe dans notre misère de base. Les gagnants du groloto redeviennent moroses, leurs jouets neufs perdant vite de leur éclat. Toute expérience cool – amour, succès, gadget – est éphémère.
L’évolution adore ça ; ça nous pousse à viser plus haut. Mais c’est pourquoi on est accros aux fausses promesses des applis de rencontre ou aux shots de dopamine TikTok, pour se sentir vides cinq minutes après. On invente pas des techs qui sauvent des vies ni qu’explorent le cosmos – on court après le prochain swipe, le prochain like, le prochain coup de Hawk Tuah, pendant que notre potentiel pour faire avancer l’humanité s’étiole.
Nos cerveaux agités nous poussaient à chasser, construire, conquérir. Aujourd’hui, ils sont otages des machines à sous de la tech, du porno à indignation des réseaux, et des taquineries des applis de rencontre. L’insatisfaction pourrait nourrir des idées révolutionnaires, mais on la crame dans des distractions qui nous engourdissent au lieu de nous stimuler.
La malédiction de Tantale, c’est la nôtre, gravée dans nos cerveaux dopaminés. Pas besoin de checker X toutes les cinq secondes ou de baver sur le dernier clip cringe pour rejoindre les débats débiles en ligne. Pas besoin de savoir quelle mode à la con cartonne, ni si le bide de Hayley était une performance ou un coup d’influenceuse. Mais on agit comme si c’était vital, comme si nos vies en dépendaient. Et les tech-geeks ? Ils se marrent, nous refourguent des « innovations » qui nous enferment encore plus : des IA pour « optimiser » nos vies, des applis pour « connecter », tout en nous zombifiant. On applaudit les produits « disruptifs », mais est-ce qu’ils nous rendent meilleurs, ou juste plus cons ? Contrairement à Tantale, on peut prendre du recul, voir le piège pathétique, et peut-être – peut-être – s’en sortir. Les distractions sont éternelles ; ne pas être leur esclave, c’est notre responsabilité.
La vraie vie et le virtuel se mélangent, un bordel flou où l’ennui et la déconnexion règnent. C’est cool d’avoir un mardi après-midi libre, mais quand tout votre entourage est au taf, à l’école ou plongé dans ses merdes, on a l’impression que le monde tourne sans nous. L’ambiance a changé : jupes longues, couleurs fades, minimalisme d’entreprise aseptisé, bars déserts et un conservatisme qui rampe – pas juste politique, mais un carcan culturel étriqué, parce que le libéralisme s’est mué en un tas de merde communiste fumant.
Ouvrez Instagram Reels, et c’est un dégueulis de niaiseries « feel-good » : des drones sur la base SpaceX qui brillent comme un mirage texan, un tech-bro qui bave sur les « vibes du spatial computing » de son Apple Vision Pro, un mec qui sur-partage sa « révélation » de voyage solo à Disneyland, ou un canard à voix IA qui kiffe un vol hypersonique en matant Kerbal Space Program. C’est sincère, parfois mignon, mais vide : du contenu gerbé pour l’influence, sans âme.
Puis vous matez les commentaires, et c’est un égout. Les trolls crachent une haine qu’ils oseraient jamais balancer : « Ton Reel sur Starbase, c’est nul, Musk est un fraudeur », ou « Cool ton Vision Pro, mouton d’Apple ». Imaginez-vous déverser votre cœur dans un Reel sur votre manège préféré, un mème SpaceX avec un canard, ou un truc que vous aimez, pour vous faire défoncer par des abrutis qui ont pas maté plus d’une seconde. Ils vont disséquer vos goûts tech, balancer des piques politiques random – « Ton vlog voyage, c’est le capitalisme ultime ! » – ou vous défoncer le cul parce que vous rentrez pas dans leur moule. Et c’est pas juste « l’autre camp » ; vos propres « alliés » vous crucifieront si vous dérapez de leur script rigide. Essayez la nuance, bidouillez une tech, ou – horreur – amusez-vous. Piloter un drone ? « Des conneries tech ! » Aller à Disneyland ? « Tu finances l’empire de Mickey Satan ! » Bosser chez SpaceX pour payer votre loyer ? « PTR, l’espace, c’est fake, Musk est un technocrate. T’es un vendu, tu soutiens la dystopie des big tech. » Ils vous maudiront d’exister tout en exigeant que votre contenu soit gratos, comme si que votre loyer était une insulte. Et ils rageront quand vous bloquerez leurs commentaires. Ouais, c’est ce que notre rédaction a fait sur ce blog, parce qu'elle a décidé d’arrêter de gérer les conneries.
On est en pleine crise d’empathie, et les géants des réseaux se gavent sur notre rage. Ils dopent l’appât à colère. Chaque com’ vénère qu’on poste nourrit leurs algorithmes, qui ciblent nos déclencheurs pour balancer des pubs pour des techs hors de prix ou des voyages à sensations. Les pubs ciblées, c’est pas mal en soi ; les boîtes doivent vendre pour pas crever. Mais quand les plateformes se font du blé sur notre fureur, on devient plus méchants, plus seuls, plus divisés – par la politique, la race, la classe, le genre, ou n’importe quoi qui peut nous diviser.
Au lieu de combler ce manque d’empathie, on crame notre énergie à harceler des comptes X aléatoires, à balancer des punchlines vicieuses pour choper des likes. C’est une distraction à la con, et on est tous coupables.
Crevés, cloîtrés, à scroller TikTok, X ou Insta pour des expériences neuves, on crève d’envie de connexion. Marre d’être seuls et de swiper les mêmes applis, on rêve d’un partenaire pour partager notre vie – ou au moins d’un plan cul ou d’une relation. Franchement, la barre est basse.
Mais ces applis, qui promettent amour ou frissons, creusent nos divisions, nous poussant à ignorer les vrais gens pour la prochaine dose de dopamine, nous laissant plus vénères et isolés que jamais.
Et puis y’a Tinder.
J’y avais jamais touché, j’en avais pas envie, mais pour en causer, je m’y suis jeté un petit peu plus qu'un tout petit peu. J’ai bien rigolé, mais c’était un défilé grotesque de nullité. Les profils, c’est un cloaque trié par catégories : des wannabe poupées plastiques au regard vide, des otakus qui croient qu’un filtre les rend uniques, et un carnaval de désastres maquillés à la truelle – un makeup qui cache pas leur absence totale de personnalité, drapés dans des tenues cheap qui hurlent « J’ai rien à offrir ». Et y’a la « blob noire »
– cette « diversité »
moralisatrice qui pond des clones interchangeables de toutes les teintes, du latte à l'expresso, avec le même style vestimentaire pourri, prenant des selfies devant un miroir avec des slogans politiques à gerber que seule une chambre d’écho lobotomisée pourrait kiffer. D’autres sont juste pathétiques : des travailleuses du sexe évidentes, des mecs qui se font passer pour des meufs avec la finesse d’un char Leclerc Macrono-sodomite peint en rose, et des couples qui cherchent une lesbienne pour pimenter leurs fantasmes porno tristes. C’était un dépotoir numérique. OK, quelques meufs « jolies » émergent, mais ce sont des licornes dans ce marais, et même elles n’ont rien à proposer à part une liste superficielle de séries Netflix et de conneries pop culture. Certaines savent lire, apparemment. Bluffant. Mais c’est juste pour planter le décor et montrer à quel point la barre est basse – parce que même au top, Tinder, c’est la médiocrité humaine en étendard. Un peu comme LinkedIn, mais le « J’te veux dans mon plumard » se planque pas derrière des compliments. C’est un désert de gens qui pensent qu’un selfie et une phrase les rendent spéciaux, mais qui se noient tous dans le même abîme de désespoir.
Alors, qu’est-ce qui se passe quand t’en as marre d’être seul en 2025 ? Tu télécharges Tinder, tu parcours ce musée des horreurs, et peut-être que tu tombes sur un ou deux matchs. Certains semblent moins nuls, mais c’est une façade. Tu connais pas ces gens. Chacun a un vice qui hurle « sauve-moi ». Tu fixes un rencard ? Ils vont probablement te ghoster à la dernière minute. Ou alors, tu claques du fric pour un dîner chic, zéro alchimie, et tu perds une soirée à causer de trucs déprimants.
Mais les applis ont une « solution » : pour un dizaine de balles par semaine, tu peux voir qui t’a liké et « passer devant ». C’est du vol pour une appli de rencontre pourrie. Alors, tu jures de rencontrer des gens à l’ancienne. Mais où ? Dans des bars ? Des boîtes ? Tes potes célibataires sont trop crevés par le taf ou la vie pour te suivre. Et claquer du fric pour des verres, de la bouffe ou une entrée en boîte juste pour rester planté, mal à l’aise, avec ton groupe pendant que personne t’approche – ou pire mesdames, qu’un mec chelou vous drague en vous disant que le corps féminin est une œuvre d’art et qu’il veut vous shooter sous toutes les coutures et à poil, « élégante »… seule ! – c’est de la torture. Et si t’es un mec, la meuf que tu kiffes quittera pas sa clique, parce que pourquoi qu'elle le ferait quand les gars l’abordent juste pour une partie de cul, c’est tout ce qu’elle connaît ?
Vous retentez l’appli, scrollez à l’infini, parce que le match « parfait » est toujours un swipe d'écran plus loin. Vous arrêtez d’envoyer des messages à vos matchs ; ils vous calculent pas non plus. En ligne, c’est toujours « il faut un salaire à six chiffres, des abdos en béton, plus d’1,80 m » ou « elle doit faire moins de 54 kg, avoir moins de trois ex, pas d’amis mecs, sinon c’est une salope ». Les standards absurdes dominent. Pourquoi se contenter quand tout est possible ? Vous attendez ce trader de 1,95 m aux yeux bleus, les filles. Il se pointe jamais. Il existe pas et a épousé son amour de lycée. Qui pourrait lui en vouloir ?
Alors, vous retentez la vraie vie. Mais où ? Vos potes sont toujours crevés. Les boîtes, c’est une arnaque : entrées payantes, verres hors de prix, et des convocs forcées aussi vides que les applis. Vous évitez les pervers pendant que votre crush reste avec son groupe. Tout le monde se sent seul, personne sait communiquer, et personne s’amuse.
Au moins, avec les applis, vous pouvez rester cloîtrés chez vous, à swiper en jogging. Mais bonne chance pour sortir si vous êtes fauchés ou coincés en banlieue. Vous avez un long trajet en caisse jusqu’à la ville ou un Uber qui coûte un rein pour rejoindre un endroit potable. Le temps d’arriver, vous avez déjà claqué 30 balles, si c’est pas plus. Et ça, sans toucher aux verres, à la bouffe ou à tout ce dont vous avez été convaincu de gober. À ce stade, vous êtes chanceux si vous croyez encore que Buffalo Grill, c’est de la haute gastronomie. Allez, la vie de célibataire, c’est pas si mal, non ?
Les applis de rencontre, c’est une escroquerie conçue pour vous plumer. Je dois décider si vous me plaisez en me basant sur cinq photos floues et une phrase à la con ? Comment savoir si quelqu’un va cliquer avec ces merdes ? Si votre profil, c’est rien que des selfies miroir ou des photos de groupe où on sait même pas qui vous êtes, c’est défilement vers la gauche direct. Pas étonnant que le porno en POV et les lunettes VR semblent un meilleur deal : moins cher qu’un abonnement Tinder et une soirée, et bien moins d’efforts que de décrypter une bio cryptique ou d’essayer de coller à vos attentes.
Les applis de rencontre niquent les jeunes bien au-delà de leur vie amoureuse. Sur ces trucs, on cherche pas l’amour : on rampe pour l’approbation, on supplie qu’on nous choisisse comme dans une audition pourrie pour une télé-réalité.
Avouez, vous êtes passés par là. Tu télécharges une de ces applis déprimantes, tu passes six heures à te prendre la tête sur tes photos, à spammer tes potes pour des « bons » clichés, à te torturer sur chaque question pour sortir des réponses drôles mais cool, détendues mais stylées. Tu ranges tout dans un ordre parfait, tu cliques sur « upload », et tu reviens plus tard : zéro match. Ta première pensée ? « Je suis un loser. Je suis moche, pas drôle, chelou, juste… cassé. » Et après ? « Oh, faut juste de meilleures photos, des questions plus punchy, un relooking de profil. » T’es coincé dans ce jeu pathétique à convaincre des inconnus de te donner une chance, à monter un show éblouissant juste pour piéger quelqu’un et le faire causer.
Ces applis te formatent pour des relations superficielles et sans avenir. Évidemment, tout le monde les kiffe, parce que ça demande que dalle : tu joues sans te fouler. Mais elles ont pondu une génération accro aux chats interminables, aux aventures éphémères ou aux plans cul en série. Pourquoi ? Parce que ghoster, c’est plus facile que gérer les vraies galères. Pourquoi se faire chier à se disputer, à causer politique ou à déballer ses traumas quand tu peux juste passer à quelqu’un d’autre ? Quelqu’un qui posera pas de questions chiantes, se foutra de ton passé, te poussera pas à évoluer, demandera pas l’exclusivité et te mettra pas au défi de gérer les conflits. C’est plus simple de lâcher l’affaire et de swiper ailleurs que de gérer ses sentiments blessés ou d’apprendre à créer un vrai lien.
Je balaie sur Tinder, et c’est toujours les mêmes 20 clampins qui s’accrochent. Pas les mêmes tronches, mais les mêmes archétypes usés – des clones de conneries basiques et prévisibles. Si j’étais pas marié, je m’en foutrais. Je fermerais l’appli, puis je la rouvrirais par ennui, à scroller les mêmes profils sans âme. Et quand les gens en ont marre, ils haussent les épaules et disent : « J’ai besoin d’une autre appli » Parce que c’est ça, Tinder : un passe-temps débile pour les gens trop agités pour réfléchir. Les pires, ceux sans une once d’introspection, passent d’une appli à l’autre, de Twitter à Insta, X, Tinder, puis en boucle, à chasser la prochaine appli pour tromper leur ennui. C’est pathétique.
Tout le monde conduit. Normal, qui veut se faire planter ? Mais partout, les villes sont niquées, leurs centres vivants transformés en parkings sans âme. Pas étonnant. Après 50, 100 ans à construire un monde pour les caisses, on crève d’une épidémie de solitude. T’es coincé dans ta boîte en fer, à conduire pour le taf, emmener les gosses à l’école, puis rentrer en rampant, coupé du monde, de toute communauté réelle au-delà de celles que tu cherches exprès. Fini les moments aléatoires qui créent des liens : entrer dans une épicerie, causer avec le caissier, te lier à lui, tes gosses jouant avec les siens. C’est mort. La vie, c’est un script rigide : taf, école, repeat. Plus de place pour les hasards heureux.
Y’a un concept, le « tiers-lieu » – hors maison et hors taf – où la communauté se crée. Parcs, cafés, bars, bibliothèques, salles de concert, des endroits où traîner sans se ruiner. Mais ces lieux disparaissent, fermés ou payants. OK, tu peux aller au resto, mais ça te coûte 100 balles, et on te vire dès que t’as fini ton dessert pour retourner la table. Avec le coût de la vie qui explose, de moins en moins de gens peuvent se les offrir. Et pour les petites boutiques ou lieux publics, c’est une spirale : peu de monde, pas de thune, et pas de thune, ça ferme.
Et puis y’a l’attrait chelou des Auchan ou Carrefour. T’achètes de la bouffe pour ton chat ou des chaussettes, mais tu repars avec 75 balles de conneries inutiles. Pour beaucoup, c’est un réconfort tordu, un frisson furtif dans le chaos de la conso. Mais c’est voulu. Comme Amazon te pousse à prendre Prime pour aimer commander et recevoir ton colis le lendemain, voire après le dîner ! Ce shot de dopamine quand t’ouvres un paquet, que tu mates ta sixième batterie externe, que tu kiffes son écran LCD, puis que tu la balances avec les autres ou la renvoies le lendemain dans le casier retour avant d'aller au taf.
Les puissants – l’« homme », le système sans visage – veulent te rendre accro. Tout notre monde est conçu pour la facilité, la vitesse, l’achat. On le veut, on l’exige, au détriment de tout. La communauté ? Morte. Les espaces où on nous dirige sont tous centrés sur le fric.
Le modèle occidental, c’est : bouger, taffer, consommer, recommencer. La vie s’aplatit dans un cycle glauque. Sur une route de campagne, les banlieues se fondent dans la ville, on s’évanouit dans le néant. La frontière entre ici et là s’efface ; arrivée et départ, même combat. Les autoroutes, c’est un paradis stérile, ponctué de stations-service clinquantes et de boutiques de souvenirs et de malbouffe. Les maisons s’étendent toujours plus loin dans le vide, plus fake que la réalité. C’est notre héritage : un monde où le commerce est roi, et la bagnole, ton ticket pour ses temples. Essence, électricité, conduite autonome, peu importe ; tout le monde est bienvenu dans ce sanctuaire. Une voix murmure que quelque chose cloche, que c’est un mirage vide. Ignore-la. Mets les bouchées doubles. C’est le rêve occidental, le destin que nos ancêtres ont goudronné. Il est partout et nulle part, par design. Ton design. Rejoins le défilé et célèbre cet âge d’or creux et prospère.
Ce système pond une sous-classe de consommateurs désespérés et exploitables, enchaînés au boulot. Sans espaces communautaires vivants, vos options sont minces : un job corporate qui vous épuise ou servir des cocktails dans l’hôtellerie. T’as envie de lancer une petite boîte, de faire de l’art ou un truc à toi ? Bonne chance. Ces chemins sont barricadés, te laissant coincé, toujours en manque, à acheter plus, taffer plus. Les riches au sommet ? Ils se marrent jusqu’à la banque, en se gavant de ton labeur.
Pendant ce temps, on danse au rythme de BlackRock qui nous hurle : « J'aime les récessions. Vendre à découvert me rapporte des milliards. Quand ton marché s’écroule, je nage dans le cash. Quand ton économie implose, je rape tout – ta baraque, tes rêves – à prix cassés, puis je te reloue le tout au double. Tu galères pour tes courses ? Pas grave. Finance donc ce burrito – 12 paiements faciles de 2,99 balles. Mais t’inquiète, t'auras des distractions brillantes – des tubes bubblegum de Lady Gaga qui prétendent capter ta douleur. Tiens, des ragots et de quoi péter un câble. Distrais-toi. Mais fais-le solo. Vive la prochaine Grande Dépression. Bip, bip, bip. »
Partout, ça pourrit un peu plus. Peut-être que t’es dans une ville dense, progressiste, cosmopolite, où tout est à portée de main, avec une vie nocturne qui pulse, une bouffe incroyable, une énergie folle. Ou peut-être dans un coin paumé, avec une communauté soudée, où la foi et la famille te tiennent. Tu vas pêcher, chasser, ou te perdre dans la nature quand tu veux. Les deux mondes ont leur charme, mais on t’a appris à mépriser l’autre côté.
Les villes ? Des égouts de crime, de crasse et de drogue. À qui la faute ? Ces gauchistes « woke », obsédés par les pronoms, les toasts à l’avocat et leurs politiques donneuses de leçons. La campagne ? On la nique comme un désert de ploucs racistes, accros aux opioïdes, qui s’agenouillent devant Marine ou Bardella comme si que c’était les Messie. On nous a divisés en tribus, appris à nous haïr, à pointer le dernier bouc émissaire. Tout ça, c’est une distraction crade pour nous empêcher de voir la réalité commune et brutale dans laquelle on s’enfonce tous.
Tu prends la route, et c’est la guerre. Tout le monde conduit comme un connard, sans respect pour personne. Griller les feux, te couper, rouler à 30 km/h au-dessus de la limite pour… où ? Leur taf qui leur bouffe l’âme ou un autre centre commercial ? Bonne chance pour suivre. Et ton smartphone ? T’es forcé d’en racheter un chaque année, pas par envie, mais parce que le modèle d’y a un an rame après une « mise à jour » obligatoire qui le nique aussi facilement qu'un rappel de vaccin Covid te nique la santé. Marrant, non ?
Chaque appli « gratos » que tu télécharges te fait le même coup : tu passes des trucs basiques à l’offre « pro » jusqu’à ce que tu raques pour autre chose qu’un écran vide. Un abonnement mensuel juste assez chiant pour t’énerver, juste assez bas pour que tu le payes. T’as perdu le compte de tes abonnements, chacun grignotant ton compte. T’as trop la frousse de vérifier ton solde ; ouvrir l’appli bancaire, c’est comme plonger dans le vide.
Mais non, le vrai problème, c’est ces putains d’immigrés – tous. Pas juste les vrais criminels ou les fans hardcore de religions d’un autre âge, qu’on kiffe subitement quand l’Arabie saoudite nous refile du blé ou que le Qatar ramène la Coupe d’Europe aux ultras du Kop de Boulogne. Non, tous ! Ou ces faux chrétiens nationalistes qui t’imposent leur dogme d’amour chelou. Ou cette lesbienne qui lobotomise tes gosses. Ou ces ploucs débiles qui savent pas distinguer leur cul d’un trou. Choisis ton monstre, celui que ton camp te vend, parce que tout ça détourne l’attention du vrai bordel : tu peux rien posséder. T’as claqué ton épargne-retraite y’a des années pour le loyer et les réparations de ta caisse après que des emmerdes de santé t’ont coûté ton job – pas d’indemnités, juste un gros fuck. La retraite ? Un mythe maintenant.
Mais les influenceurs de droite et la Maison Blanche trumpienne claironnent que l’économie pète le feu, que les prix baissent, que les jobs reviennent aux States. C’est du pipeau, comme ça l’était ces dernières années. C’est un cirque gauche-droite, une guerre culturelle qu’ils te vendent pour te faire bouffer de l’ombre pendant qu’ils te vident les poches.
Ils te filent un mode de vie qui t’isole, te monte contre quiconque pense un poil différemment – alors qu’en vrai, ces gens ont plus en commun avec toi qu’aucun politicien ou PDG véreux. Tu tombes sur un loisir, une passion, tu le partages en ligne, en espérant que tes potes pigent. Puis un inconnu te traite de « ringard », et tu te refermes comme une huître, tu te replies sur ton camp politique, tu blâmes l’autre côté ou tu lâches tout.
T’es pas en train de péter un plomb. Tout hurle la récession : chaque facture, chaque boutique fermée, chaque promesse bidon. Alors, comment avancer ? Faut traverser la merde, ensemble. La cupidité des boîtes et les jeux politiques vont pas s’arrêter demain, ni jamais. Mais ces dernières années, on a commencé à apprendre à se concentrer sur l’essentiel : soigner ses liens, bâtir une communauté, vivre une vie crevante au jour le jour et chérir les miettes qu’il nous reste.
Le monde en ligne, c’est un cloaque de négativité et de rage, un vide hurlant qui te happe à chaque défilement d'écran, chaque clic. C’est addictif, sournois, et ça bouffe ton attention. Mais éteins l’écran, et le monde réel te racontera une autre histoire.
La plupart des gens – quand on leur donne une chance, quand on cause vraiment – sont OK, voire sympas. Peu importe pour qui ils votent. On leur a lavé le cerveau, comme à toi. Ils flippent des mêmes trucs que toi. Ils voient pas toujours les choses pareil, et y’aura toujours des cons des deux côtés, mais en général, c’est pas les caricatures des algos ou des experts. Ce sont des voisins, des collègues, des inconnus au café, tous dans la même galère, prêts à connecter si tu baisses la garde.
Pour passer cette récession qui nique tout, on a plus que jamais besoin les uns des autres. Personne s’en sortira seul, avec les prix qui flambent, les jobs qui s’évaporent et l’espoir qui devient un luxe. La force, elle est dans la communauté, une révolte silencieuse contre la merde. Elle est dans l’ami qui te dépanne quand t’as plus un rond, le groupe local qui lance un partage de compétences gratos, ou l’inconnu qui t’écoute quand tu craques. Ces liens, c’est pas juste pour survivre : ils ramènent de la joie, du sens et une étincelle de prospérité qu’aucun compte en banque peut mesurer.
Alors, bâtissez cette communauté. Commencez petit : dites bonjour au parc, partagez des histoires, des compétences, des rires. Ces moments nous soudent, créant des réseaux d’entraide qui tiennent face à toute crise. C’est pas niais, c’est de la résistance. Pendant que le système mise sur notre isolement, nous, on doit miser les uns sur les autres. Comme ça, on fait pas juste que survivre ; on s’épanouit, retrouvant le bonheur dans l’acte simple de se serrer les coudes.
Bien bien bien, je pense qu'on va s'arrêter là vu que je pense que cette tartine a été suffisamment beurrée sans qu'on y rajoute de la margarine ; mais faut que vous compreniez que les heures que vous avez dilapidées à glousser sur des vidéos de chats TikTok où Fluffy déblatère sur « l’optimisation des gains crypto » ou « l’explosion des KPI » ne reviendront pas non plus. À un moment donné, les rires s’éteignent, et vous vous retrouverez en face du vide que vous avez digéré dans ces conneries, pendant que votre créativité et votre volonté de faire avancer l’humanité – genre, un minimum – ont fini par être niquées.
En priant le ciel que cette lecture vous remette les yeux en face des trous.