Bienvenue, curieux voyageur

Avant que vous ne commenciez à rentrer dans les arcanes de mes neurones et sauf si vous êtes blindés de verre sécurit, je pense qu'il serait souhaitable de faire un petit détour préalable par le traité établissant la constitution de ce Blog. Pour ce faire, veuillez cliquer là, oui là!

20 nov. 2025

1136. L'Homme Béat

 

L'HOMME BÉAT

Le prévenu Arnaud fut convoqué le 14 avril devant le Tribunal Intérieur des Reflets, instance dont il n’avait jamais entendu parler et dont l’adresse exacte ne figurait même pas sur Google Maps. On lui avait simplement notifié, par un courrier glissé sous sa porte à 15 h 17, qu’il était accusé d’avoir « déserté son propre visage » et qu’il devrait répondre de cette faute devant la Chambre Miroir n° 7.

Depuis la séparation d’avec son ex-épouse Adeline (dossier 19-442/B, classé « dissolution définitive sans appel »), Arnaud avait pris l’habitude de vivre sans reflet. Il avait déboulonné les glaces, voilé les surfaces polies, recouvert de serviettes les écrans éteints. Il se rasait les joues au toucher, comme un aveugle, et se lavait les mains en regardant obstinément le fond du lavabo, là où que l’eau tourbillonnait avant de disparaître. Il croyait ainsi échapper à l’accusation silencieuse que son corps portait contre lui : calvitie frontale et pariétale bien engagée, ventre bedonnant en formation, cernes et rides définitivement creusées, tout ce qui prouvait qu’on avait bien et mal vécu.

Mais les Reflets, paraît-il, ne tolèrent aucune insoumission. Un après-midi d'Avril, à 14 h 43 précises (l’heure fut consignée par trois huissiers invisibles), Arnaud traversait une nouvelle fois le couloir de son domicile – couloir qui, selon le cadastre officiel, mesurait 4,70 m mais qui, dans les faits, s’allongeait chaque jour d’un demi-mètre sans que personne n’ait touché aux murs. Il marchait, les yeux rivés au sol, comptant les lattes du parquet comme on compte les jours de prison.

Au bout du couloir, la porte de la salle d’eau béait. Le miroir – un rectangle administratif de 60 × 90 cm, modèle standard UE délivré par l’État lors de la construction du lotissement – occupait toute la niche. Arnaud ne leva pas la tête ; il n’eut pas besoin de lever la tête. Il le vit tout de même. Du coin de l’œil, quelque chose se reflétait dans la glace. Une silhouette plus haute que la sienne se tenait là, torse nu et ruisselante de flotte bien qu’il n’ait pas plu depuis plus de trois semaines. Le sourire de L’homme – si c’en était un – était de largeur réglementaire, un sourire préconisé, estampillé, homologué. Ses yeux étaient deux braises orange, couleur des néons de fêtes foraines interdites depuis la fin de son adolescence. Il occupait exactement l’emplacement où aurait dû se trouver l’ombre d’Arnaud, mais l’ombre, elle, avait été radiée pour absence prolongée.

Arnaud s’arrêta. Il tourna lentement la tête vers le miroir, comme on tourne la tête vers le fonctionnaire qui vous signifie votre condamnation. Le sourire était toujours là. Il ne clignait pas. Il n’avait pas besoin de cligner : les Reflets ne dorment jamais. Arnaud attendit la peur. On lui avait promis la peur, dans les brochures. Rien ne vint. Seulement une étrange sensation de reconnaissance administrative : ce visage, il l’avait déjà vu, quelque part dans les archives, sur une pièce d’identité périmée, sur une photo de groupe classée « bonheur antérieur ». Il cligna des yeux une fois. L’homme disparut. Seul demeurait le reflet d’Arnaud, pâle, les pupilles dilatées, l’air d’un prévenu qui vient de comprendre que le procès a déjà eu lieu.

Les semaines suivantes furent une longue instruction. L’Homme Béat (c’est le nom que les greffiers lui donnèrent, dossier HH-2025/07) apparaissait sans préavis : dans la vitre du micro-ondes, dans la flaque d’eau de vaisselle, dans la surface noire de l’écran de son smartphone. Toujours le même sourire, toujours les mêmes yeux orange, toujours le même torse trempé et les mêmes cheveux dégoulinant de flotte. Il ne parlait pas – les Reflets n’ont pas besoin de parler, la sentence est inscrite dans leur fixité même.

Arnaud tenta d’abord de plaider l’erreur sur la personne. Il fit du sport par acquit de conscience, marcha dans la ville sans but, rangea des dossiers, but du café tiède. À chaque effort, il jetait un œil furtif au miroir le plus proche : l’Homme Béat était toujours là, plus éclatant, comme récompensé par la souffrance qu’Arnaud s’infligeait pour le faire disparaître.

Alors quelque chose se retourna dans la poitrine d'Arnaud, un sentiment que les textes appellent « mépris de classe 3 », punissable mais rarement poursuivi. Il se mit à haïr ce bonheur obligatoire, ce sourire d’État, cette joie qu’on lui agitait sous le nez comme un arrêté préfectoral. Il nettoya la maison avec rage, non pour se sentir mieux, mais pour priver l’Homme Béat de la vue de son effondrement. Il se leva à heures fixes, non par espoir, mais par défi. Il marcha sous la pluie, non pour se laver, mais pour que le visage toujours trempé de l’autre soit enfin justifié.

Un jour, balai en main, il délogea une photographie coincée sous le réfrigérateur format 20 × 30, tamponnée « pièce à conviction n° 9 ». On y voyait un groupe d’amis sous une enseigne rose. Au centre, un homme trempé, torse nu, riait aux éclats, les yeux orangés par le flash. L’homme s’appelait Arnaud. Il avait été heureux, autrefois, sans décret, sans surveillance, sans sourire homologué. Il leva la photo vers le réfrigérateur, dont la porte en inox faisait office de miroir de secours. Il n’y avait plus deux silhouettes. Il n’y en avait plus qu’une. L’homme souriait, mais le sourire n’avait plus rien d’administratif. Il était irrégulier, imparfait, presque illégal.

Arnaud comprit alors que le procès était terminé. Le Tribunal Intérieur des Reflets avait rendu son verdict : non-lieu. L’Homme Béat n’était pas un doppelganger. C’était un rappel à l’ordre du passé, un fonctionnaire de sa propre mémoire venu lui signifier que le bonheur, même perdu, reste une faute qu’on peut encore commettre.

Il raccrocha la photo sur la porte du frigo avec un aimant en forme de soleil – objet interdit par l’article 42 du règlement intérieur des cœurs brisés. Puis il sourit, franchement, bêtement, sans autorisation. Dans le reflet inox de la porte du frigidaire, personne ne le contredit.

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16 nov. 2025

1135. Le Déclin de l'Europe

 

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LE DÉCLIN DE L'EUROPE

Admirez les Daltons Européens et leur petit hobby du moment entrain de tenter de piquer le pognon des Russes ! Non mais franchement, qui qu'a besoin de règles internationales quand on peut inventer un "prétexte légitime" pour rafler 300 milliards d'euros de fonds souverains gelés chez Euroclear, ce brave organisme belge qui tremble comme une feuille ? "C'est pour l'Ukraine, voyons !", qu'ils expliquent, pendant que les Ricains et les Japonais font profil bas : "Non merci, on passe notre tour, sinon on finira comme des parias sur les marchés financiers mondiaux." 

Mais nos dirigeants européens – France et Allemagne en tête, bien sûr – sont trop occupés à jouer les cow-boys : ils veulent transformer ces bibilles en garantie pour un prêt aux "ukronazis" (oui, on garde le terme, c'est trop savoureux) qui ne sera jamais remboursé. De toute façon, Poutine ne reverra pas un kopeck. Génial, non ? Une coalition des volontaires pour un vol en bande organisée. 

Et qui qui décide, au juste ? Pas nous, peuples européens, pauvres âmes qui rêvons juste de voir relancer l'industrie et d'arrêter de grelotter sans gaz russe à brûler dans nos chaudières. Non, c'est la sainte trinité  : Ursula von der Leyen - fille de nazi -, sa lèche-cul estonienne Kaja Kallas - petite fille de Nazi -  et de cet autre petit-fils de nazi Friedrich Merz, flanqué des néocons et des otaniens enragés tels Mark Rutte, le porte-parole officiel de l'OTAN et l'autre traitre parmi les traitres, le Manu bien de chez nous. 

Leur plan diabolique ? Étendre la petite querelle ukraino-russe en guerre Europe-Russie, en terrorisant tout le monde avec des "menaces imminentes" pour justifier un keynésianisme militaire. Parce que rien ne dit "prospérité" comme dépenser des fortunes en bombes pour relancer l'économie. Bravo, les gars, Keynes doit se retourner dans sa tombe – en riant, probablement.

Revenons à ces 300 milliards fantômes chez Euroclear : personne ne sait où qu'ils sont planqués, éparpillés comme des miettes dans des placements obscurs à travers l'Europe. Les journalistes et les politiques ont creusé comme des taupes, rien. Le Premier ministre belge hausse les épaules : "Chez nous, c'est 10-20 milliards max, et on dit non au hold-up européen." Du coup, nos va-t-en-guerre germano-français contournent le problème en paniquant l'opinion publique : "La Russie va nous envahir ! Cachez les baguettes et les croissants !" Absurde, hein ? Parce qu'un pays développé avec un leader élu n'envahit plus en utilisant la cavalerie – c'est avec des missiles de nos jours, drones en bonus. Les invasions terrestres, c'est pour les manuels d'histoire, le colonel Goya et le général Trinquand.

L'objectif des stars comme Starmer, Merz, Macron et cie ? Opposer les intérêts européens à ceux de la Russie pour pomper du fric dans le complexe militaro-industriel. Actions en hausse pour les marchands de canons, pendant que le reste de l'industrie tousse avec la crise énergétique. Et hop, le plan Merz : filer des fonds via Euroclear pour que les Ukronazis achètent des armes européennes – pas directement, hein, parce que la corruption ukrainienne avalerait tout comme un trou noir. Non, sur un fond dédié à l'achat d'armes franco-allemandes. Une aubaine pour les actionnaires de Dassault et de Rheinmetal ! 

Mais attendez, les scoops récents : Merz aurait monté de toutes pièces les "survols de drones russes" au-dessus des aéroports de son pays, pour gonfler la propagande et signer des contrats juteux. Parce que quoi de mieux qu'un faux drapeau pour vendre des Taurus et des chars Leopard ? Le magazine Stern l'a balancé, et Sahra Wagenknecht du parti Die Linke (La Gauche) - la seule qui ose encore - hurle pour qu'on ouvre une enquête judiciaire. Merz, avocat d'affaires cosy avec l'armement, en mode : "Plus de défense = boom économique !" Oublions juste la rupture avec la Russie et la Chine imminente. Logique.

Rutte, le pantin de l'OTAN, fanfaronne : "Préparez-vous à une confrontation longue avec la Russie – on gagne sur le terrain des munitions !" Et la presse populaire européenne d'ajouter : "L'Ukraine va écrabouiller Poutine !" Pendant que le reste du monde (Chine, Russie, "Sud" Global et journalistes honnêtes) ricane : "C'est plié, défaite OTANienne totale." Problème pour Macron, Merz & Starmer : si l'Ukraine capitule au printemps, qui va racheter leurs stocks d'armes ? Les USA ? Mdr, non, ils nous forcent déjà à acheter leur propre matos. 

L'OTAN a besoin de la guerre pour survivre – emplois, production, tout le tintouin. Sans menace russe, c'est la loose économique arithmétique. Si les fuites tiennent la route, tout est clair : l'Europe a son "deep state" OTANien, aussi borné que celui des Ricains, prêt à pousser jusqu'à la guerre pour des profits. Merz parle "sécurité nationale", mais c'est de la sécurité de ses investisseurs qu'il cause, pas de celle de son peuple. 

Pourquoi maintenant ? Parce que l'Ukraine va craquer, les Russes vont finir de prendre les petits morceaux des 4 oblasts du Donbass qui leur manquent (et qui ont d'ores et déjà voté leur réunification à la mère Russie depuis 2022), et adieu aux envois de missiles. La Russie veut juste s'isoler : "Foutez-nous la paix et on vous foutra la paix – mais touchez pas à nos affaires." Et pour la reconstruction de l'Est ukrainien ? Des sommes folles. Leur contre-offre géniale : "Vos réparations ? Des clous, c'est vous qu'avez lancé le coup d'État néo-nazi en 2014. On est les victimes ! Utilisez nos 300 milliards pour reconstruire le Donbass détruit par votre faute si ça vous chante !" 

Mais non, Merz et sa clique russophobe préfèrent les garder pour plus de bombes. Priorités, quoi ! Le vrai drame : cette guerre est le seul truc qui colle l'UE ensemble. Sans elle, c'est la fragmentation assurée – regardez la Hongrie, la Slovaquie et la Tchéquie qui bloquent les fonds : "On veut pas et on peut pas payer pour votre haine idéologique, mais on peut tenter de freiner votre désindustrialisation !" 

Maintenant, l'UE veut retirer le droit de veto des pays membres récalcitrants pour forcer la main. Orban flirte avec l'OCS, la droite européenne s'éloigne des électeurs qui veulent du boulot, pas des ruines. À court terme, la guerre unit ; à long terme, elle divise. 

Et Stoltenberg en rajoute : "Interceptons les missiles russes depuis nos bases !" Traduction : on attaque direct la Russie via l'Ukraine. Poutine et Lavrov : "Touchés par l'OTAN ? On rendra la pareille – hypersoniques sur vos usines, vos bases aériennes, vos centres de communication, même pas besoin de mettre de têtes nucléaires dans nos missiles." 

Escalade en escalier, et l'Europe fonce tête baissée. Rutte pense qu'une attaque russe relancera l'industrie ? Spoiler : ça la cramera. Expliquons ce déchainement : une haine britannique séculaire contre la Russie, recyclée en néoconnerie US. "Divisons la Russie en petits morceaux gérables et sages pour dominer le monde !" Pathétique. Rutte, ce tutti frutti, va plus loin : "Pas que la Russie, mais aussi la Chine, l'Iran, la Corée – c'est la majorité mondiale qui est contre nous !" 

Puis hop, les bataves hollandais saisissent Nexperia, cette pépite chinoise des batteries pour bagnoles. Sous pression de Trump : "Confisquez tout ce qui est au dessus de 50% chinois !" La Chine : "OK, finis les échanges commerciaux – fermez vos usines Volkswagen, Mercedes, on n'accepte plus que des yuan." Résultat ? Arrêts de la production, licenciements, et l'Europe qui se coupe de ses imports vitaux, comme avec le gaz russe. "Guerre commerciale = indépendance" ? Mdr, c'est de la désindustrialisation en kit. 

Bon, ben peut-être que dans dix ans (disons sept ou huit ans), l'Europe pourra se débrouiller seule : sa population aura chuté, sa pauvreté sera galopante, l'UE aura éclaté. Le plan Merz-Von der Leyen-Macron-Rutte : effondrement total, financé par nos impôts. "Intérêt national" ? Pour les 1%, ouais – le reste, on s'en fout. Et l'euro dans tout ça ? Une chaîne aux pieds depuis 20 ans : règles budgétaires à la Friedman (merci les Chicago Boys), pas de relance keynésienne comme les USA ou la Chine. État paralysé, finance qui bouffe tout, corporatisme à la Mussolini. Adieu social-démocratie industrielle du XIXe – bonjour capitalisme de rente où la récession enrichit les riches. 

L'UE, née anti-guerre avec la Communauté charbon-acier, devient "géopolitique" via le keynésianisme militaire. Incroyable, non ? Les Chinois regardent : "Si vous pillez les Russes, serons-nous les prochains ?" L'intérêt national des élites : guerre, corruption, 1%. Pour le peuple ? Zéro. C'est pas de l'histoire matérialiste, c'est du suicide collectif. Et on en est là.
Applaudissements.

13 nov. 2025

1134. Vive la Discrimination !


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VIVE LA DISCRIMINATION
Parce que Pourquoi Pas Ajouter du Sel sur les Plaies Ouvertes ?

Depuis des lustres, je me grattouillais les neurones pour pomponner un post intitulé « VIve la Discrimination », ce chef-d'œuvre absolu qui va révolutionner le monde en nous apprenant à trier nos semblables comme on trie nos chaussettes sales. Mais ce texte-ci ? Pff, c'est qu'une vulgaire illustration des périls d'une approche foireuse, genre : "Regardez-moi ce gâchis, c'est comme si qu'on avait confié les cordons de la bourse à un bonobo avec un crédit à gogo."

La division extrême ? Un flop total, aussi ridicule que de vouloir recoller les morceaux d'un vase brisé avec du scotch transparent. Et ce mirage d'harmonie forcée, là où que même les pigeons se bouffent le bec ? Une blague cosmique. Mais le vrai tue-l’amour, c'est notre talent olympique pour zapper ce qui  nous pourrit la vie. Spoiler : c'est pas le voisin qu'a volé votre place de parking, c'est nous, avec nos œillères en titane.

L'immigration ? En soi, c'est comme inviter des potes à une fiesta : sympa si le bar est bien géré. Mais là, on parle d'une orgie anarchique : horde d'intrus sans cartons d'invitation, aussi illégaux que l'identité de Chibritte Macron, et plus protégés par le système qu'un neveu de ministre. Pendant ce temps, les autochtones triment comme des forçats pour payer l'addition. Le vrai drame ? La croissance économique qui avance au ralenti, genre escargot sous sédatifs. 

Et que dire du système de protection sociale ? Une pyramide de Ponzi 2.0, où que les anciens ponziens – je parle des retraités comme moi  – se la coulent douce pendant que les pigeons frais – vous, ceux qui bossent – casquent. On flatte les immigrés en priant pour qu'ils bossent comme des mules éreintées, histoire de financer les croisières à  des bobos autochtones de 70 balais. Parce que ouais hein, rien de tel qu'un mirage culturel : "Ignorez les différences, et pouf ! Elles s'évaporent comme un régime miracle." En résumé, le coupable ? La politique. Surprise, surprise – c'est encore elle, la garce, c'est toujours elle, la pute.

Discrimination (Ou : Comment  Nous Sauver de Notre Propre Bêtise)
Si on vous balance: « Acceptez que le monde soit gris. C’est une vertu, pas un vice. » Boum ! Tout est dit en une seule vanne. Parce que le monde, ce bordel nuancé et mouvant comme un kaléidoscope sous LSD, nous force à trancher en mode oui/non, comme un robot bourré à la tequila. Nos actes ? Binaires comme un interrupteur : on allume la lumière (cool) ou on crame la baraque (merde). Priorité absolue : chopper les bonnes décisions, ce qui exige de décrypter les nuances comme un Sherlock sous amphètamines. L'État-providence libéral occidental ? Un château de cartes gonflé à l'hélium : croissance économique en mode turbo, productivité qui explose, baby-boom fiscal, et impôts qui pleuvent comme des confettis. Si un pilier flanche – boum ! – c'est l'apocalypse, pas juste un rhume.
 Et non, c'est pas le voile de la voisine qui nous achève ; c'est notre addiction au "tout gratuit" qui nous enterre vivants. Le scoop sur l'immigration incontrôlée dans nos chères démoncraties ? C'est pas les bouilles exotiques, ni les clashs culturels (genre, "Ton curry pue, mon clacos est supérieur"), ni l'assimilation ratée (parce que qui qu'a le temps d'apprendre l'imparfait du subjonctif en bossant 60h/semaine ?). Non, c'est qu'on la pimpe comme le sauveur miracle de notre État-providence en faillite. Problème global, pas juste occidental : regardez le Japon et la Corée du Sud, ces îles high-tech qui se noient dans leur propre démographie sans un seul visa d'entrée tamponné. Pas d'immigrés, mais même rengaine : "Oups, plus de main-d'œuvre pour payer les séniors et leurs vieilles geishas en kimonos dorés. " Expérience hilarante à pitcher aux Européens : "Dites-moi, chers moutons fiscaux, vous kiffez quoi ? Une refonte totale des retraites et de la sécu, avec des coupes sombres et des sueurs froides ?"
Ou une vague d'immigration XXL, avec ses bonus : bidonvilles chics, clashs ethniques et impôts en pointe pires que sur les protéines ?"

Et l'autre duo infernal : Liberté perso et État minimaliste, genre "Fais ce que tu veux, mais assume" ?
Ou crédit social numérique, où Big Brother te note sur ta connerie quotidienne, et hop, plus de likes = plus de pain ?

Pari tenu : 80% pour l'option "douce illusion". Tout pour esquiver les choix qui piquent. Regardez notre pays, terre des Lumières éteintes : la réforme des retraites ? Une capitulation en fanfare ! "On laisse les vieux vider le frigo national, et tant pis si l'économie tousse du sang." Des soluces existent, mais non, les Français préfèrent sniffer le déni. Leur contrat social ? "L'État mère-poule nous berce jusqu'au crash." 

Une loi tiède passe in extremis, mais c'est un pansement sur une jambe de bois : report du big bang à "demain, promis." Un électeur lambda, ce héros mythique, capterait le scam et voterait "non merci" aux bonbons empoisonnés. Mais non : on réélit les clowns pour plus de subventions, plus de "gratuit", plus de câlins étatiques. 

La polarisation ? Pas un dérapage, c'est voulu, c'est planifié ! 
Merci les gauchiards de merde : ils divisent comme Moïse la Mer Rouge, et l'État jubile. "Hourra, du chaos ! On va légiférer pour vous sauver !" Australie, cas d'école : interdiction des flingues, 85 ans après nous quand même !  Chute des tirs en rafale, mais boom des coups de surin ! Logique, hein ? Bientôt, interdiction des couteaux : vive les attaques au pied-de-biche et au tournevis ! Et si on interdisait les poings ? Ou l'air ? Les criminels, ces rebelles adorables, snoberaient les règles de toute façon. Le plus fou ? La populace applaudit : "Oui, papa État, protège-nous des fourchettes pointues !"
Cette polarisation ? Un carburant pour l'État : passions en ébullition, bagarres de rue, et boum, encore plus de lois pour "calmer le jeu". Ça masque les vrais ulcères – immigration loose, crime en freestyle – que l'État caresse en douce pour gonfler son ego totalitaire. Tant que la moitié des crétins votera pour "plus de contrôle", on stagnera. La polarisation cartonne : on crame nos neurones en invectives pieuses d'un côté ("Tous des racistes !"), hystérie vertueuse de l'autre ("Tous des gauchistes !"), pendant que les solutions pragmatiques moisissent au fond du tiroir.

Nous Avons Rencontré l'Ennemi...... Et cet ennemi c'est nous, évidemment. Ou du moins, la clique des abrutis électoraux qui rafle la mise aux urnes. C'est nous qui kiffons l'État-providence comme un junkie son shoot : "Papa, encore un peu de gratuité !" C'est nous qui portons aux nues ces mondialistes gluants, plus huileux qu'un villebrequin dans le fion de notre pestilent Manu. C'est nous qui bavons sur les soins "gratuits" (payés par... qui, déjà ?), l'école gratuite (mais bondée de profs en burnout et formés à la mode woke), les salaires minimaux (qui tuent les jobs low-cost), les lois familiales (pour que l'État joue les baby-sitters et formattent nos petiots dès la couche-culotte), la sécu de l'emploi (parce que virer un incompétent, c'est mal), les éco-règles (qui font fermer les usines pour diminuer le CO2 qui est pourtant vital), le zonage (pour que les riches gardent leurs quartiers pépères), les pensions d'État (pyramide éternelle !), la sécurité sociale (en mode zombie), les logements "abordables" (rires sarcastiques), la diversité forcée (comme un menu unique au resto), les tribunaux des droits (où tout le monde a "raison"), le contrôle des armes (mais pas des gangs), le contrôle des prix (inflation masquée), des subventions (pour les copains), et une litanie d'interventions étatiques qui nous noient sous la bureaucratie.

C'est nous qui réclamons une bulle protectrice contre les méchants qui osent penser fort. On veut la facilité, ce fantasme rose bonbon, sans piger que la vie, c'est du cardio permanent. Résultat ? L'addition arrive : immigration en rouleau compresseur, État de droit en lambeaux, crime en mode festival, inflation qui ronge les salaires, logements en or massif, pouvoir d'achat en chute libre. L'immigration incontrôlée ? Pas le cancer, juste le symptôme fiévreux. S'engueuler là-dessus, c'est comme se chamailler pour les chaises longues sur le Titanic qui pique du nez. Faut plutôt brainstormer : "Et si on apprenait à nager avec des bouées percées ?" On se fait berner par nos saltimbanques en costard, et on s'auto-aveugle avec notre connerie moralisatrice, ce sirop qui nous endort jusqu'au réveil en cauchemar. Allez, à quand l'éloge de la discrimination ? Au moins, ça permettrait de trier le bétail avant l'abattage.

10 nov. 2025

1133. Anubis : Déni d'au-delà

 

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ANUBIS
Déni d'au-delà

Dans les abysses du désert, où le sable avale les secrets comme un amant jaloux, une ombre solitaire glisse, presque effacée par l'horizon vorace. Seuls ses pas hésitants, ces murmures traîtres contre le sol, trahissent son existence. Enveloppé de haillons fantomatiques, maculé d'ocre sanglant et rongé par un soleil impitoyable, il fusionne avec les dunes, un spectre errant dans l'oubli éternel. 

Anubis, tapi dans l'antre froid d'un éperon rocheux, laisse sa langue de chacal pendre comme une lame assoiffée, cherchant un souffle de miséricorde dans l'air étouffant. La fournaise de midi pèse sur lui comme une malédiction divine, un manteau de feu qui colle sa peau nue aux rocs impitoyables. Ses doigts, écartés comme des serres affamées, fouillent les ombres fugaces du sable, capturant ces illusions de fraîcheur. Préparé aux caprices des sables maudits, il puise avidement dans les outres sombres pendues à sa ceinture, un nectar volé aux sources interdites. Ce jour-là, le désert n'est pas un allié, mais un geôlier aux chaînes invisibles. Un soupir rauque s'échappe de sa gorge, et il secoue sa tête bestiale. Les faux pas de l'homme l'ont englouti derrière la dune suivante, un mirage moqueur. 

À regret, Anubis se dresse, empoigne sa lance courbe – une faux forgée dans les os des damnés – et s'élance dans la lumière traîtresse. La chasse à cette âme rebelle le ronge déjà, un poison lent dans ses veines immortelles. Dès que les rayons acides mordent sa chair, une résolution funeste s'éveille en lui : il est temps de hâter l'inévitable, de tisser le filet plus serré autour de sa proie. Du haut de ses membres élancés, Anubis fend les dunes comme un vautour planant sur des tombes oubliées, effaçant en un clin d'œil la distance qui le séparait de son fuyard. Sa stature colossale, tour de force des dieux, écrase les mortels comme des insectes sous une semelle divine ; elle instille la terreur, ploie les volontés, les attirant dans l'abîme avec une promesse de puissance illusoire. 

Convaincre les âmes que l'heure a sonné... voilà le vrai supplice, ce voile d'illusion qu'il doit percer. Vêtu d'un kilt de lin spectral, de sandales usées par des millénaires de pas maudits, son torse nu ne porte qu'un collier vorace, un serpent d'or et de gemmes qui rampe jusqu'à ses épaules, brodé de mystères interdits. Une capuche lourde voile sa nuque, pesant sur ses oreilles acérées comme un linceul prématuré. La fourrure courte de son crâne et de son museau le démange, un tourment futile pour un être éternel, mais la mission l'exige : l'apparat du juge implacable. 

Il avance donc, endurant le feu céleste et le poids de ces oripeaux, persuadé que l'énigme de cette traque s'achèvera bientôt dans les ombres du Douât. À l'apogée impitoyable du midi, Anubis fond sur sa cible. Le misérable s'est effondré, une marionnette aux fils coupés. Le dieu projette son ombre allongée comme une faux sur le dos tremblant de l'homme, qui rampe à quatre pattes, un ver dans la poussière. Comme dans un rituel ancestral, les yeux voilés de l'agonisant se lèvent, et la vision du visage canin, silhouette noire ciselée contre le sable incandescent, brise son esprit. Ses épaules s'affaissent, vaincues par l'inéluctable. Le théâtre de la mort exige son entrée en scène.

" Mais je n’ai pas encore fini…" siffle l'homme d'une voix écorchée, un murmure porté par le vent des regrets. 
" Si c'était le cas, vermine, je ne serais pas ton ombre fidèle ", rétorque Anubis, tendant une main griffue comme un piège tendu. " Prends-la, ou crève seul dans l'oubli."

L'homme, dans un sursaut de folie, roule sur lui-même, ignorant les doigts griffus du dieu de la mort tendus vers lui et se hisse, chancelant comme un ivrogne maudit. 
" Non ", crache-t-il avant de reprendre sa marche, les pas plus assurés, défiant le destin d'un ricanement muet. 

Anubis se fige, son museau frémissant de rage, ses babines retroussées en un grognement bestial. Il tolére les caprices des jeunes âmes, des blessés fulgurants ou des pestiférés hurlants. Mais ça ? Une évidence moqueuse. Pourquoi cet acharnement contre l'inévitable ?
" Ouvre tes yeux chassieux ! " tonne-t-il, sa voix roulant comme un tonnerre assourdi par les dunes. " Regarde ce néant ! Quelles cartes caches-tu dans ta poche trouée ?
- Mieux vaut ce vide que ton étreinte puante, charognard ! " lance l'homme sans daigner pivoter, son ton acide comme du vinaigre sur une plaie ouverte.

Anubis bondit en avant, soulevant des tourbillons de sable ardent, barrant le chemin comme un mur de chair et de fureur. Il découvre ses crocs jaunis et aboie, un éclat primal qui fait vibrer l'air. " Rends-toi, larve humaine ! Ton sablier est vide. Suis-moi chez Osiris, qu'on pèse ton cœur pourri et qu'on achève cette comédie pathétique !
- J'aime pas me répéter, sale clebs : pas encore fini mon taf, toutou." L'idiot tousse, un filet de sang séché craquelant ses lèvres, mais son regard luit d'un feu insolent. Il contourne le dieu-chacal d'un pas narquois et s'enfonce dans les dunes infinies, la tête haute, revigoré par son propre venin. 

Anubis reste planté là, yeux rivés sur l'horizon vide, ses griffes étreignant la lance jusqu'à ce que le bois gémisse. Il la fait tournoyer, incisant des runes maudites dans le manche, tandis que des jurons contre Amon-Râ bouillonnent dans sa gorge comme un poison. Pourquoi cette farce cosmique ? Pourquoi les mortels devaient-ils consentir à leur propre fin, comme si leur âme était un trésor à quémander ? Absurde, ce décret des cieux, un piège tendu aux immortels eux-mêmes.

Refoulant l'envie furieuse de transpercer le dos voûté de cette loque, d'abréger la bouffonnerie d'un coup net, Anubis opte pour un venin plus subtil. Il se glisse aux côtés de l'homme, léger comme un fantôme affamé.
" À mille coudées du Nil, il n'y a que des abîmes de sable et des pics qui saignent la pierre", murmure-t-il, feignant la sagesse d'un oracle bienveillant. " Retourne en arrière, et tes bourreaux te saigneront pour tes péchés enfouis. Devant ? Le néant. Où fuis-tu, sinon dans mes griffes ?
- Je l'ignore encore, mais un mensonge de plus de ta gueule puante ne changera rien. Vous, les dieux, vous noyez le monde dans vos tromperies !
- Allons, je palpe ton deuil comme un ulcère frais. Mais tu es prince de sang divin ! Comment un pharaon s'élève-t-il sans nos murmures dans l'ombre ? Tu agonises, oui, mais par ta faute, insecte ingrat. Nous t'avions couronné d'espoirs... Hélas, le vin tourné n'inspire que le mépris." Sa voix suinte une tristesse factice, un baume empoisonné. " Pourquoi traîner cette agonie ? Viens. Ton cœur sait la vérité. La paix t'attend... ou l'oubli éternel.
- Non, car c'est toi, le vrai démon, que je tiens pour bouc émissaire !" 

L'homme accélère, ses pas claquant comme des gifles.

" QU'IL EN SOIT AINSI ! " hurle Anubis, sa voix un coup de fouet divin. " Je hanterai ce purgatoire jusqu'à ce que tu t'effondres, et ton âme sera mienne, malgré tous tes couinements ! Sache que chaque heure volée à moi condamne d'autres spectres à l'errance ! "

Un frisson trahit l'homme, un hoquet dans sa foulée titubante. Il masque vite ce tressaillement, mais Anubis le flaire, ce faible écho d'humanité. Un levier parfait pour briser la comédie. Un rictus cruel ourle ses lèvres... qui se tord en une grimace quand la réplique fuse. " Tes leçons puent le chenil, cabot. Ton empire divin s'effrite, et je danserai sur ses ruines."

Le crissement sadique du sable sous la pointe de la lance est son unique opium. Des jours entiers, il a marché en spectre silencieux aux côtés de cet âne têtu, enfonçant sa griffe dans le sol pour compter les grains du temps, chassant les mouches voraces, sautant de rocher en rocher comme un damné en sursis. Le plaisir fugace ? Laisser la sueur de son outre couler sur son museau, un nectar interdit sous les yeux caves de l'ex-prince, guettant la jalousie qui ronge sa gorge sèche. Mais rien : un regard détourné, et la marche reprend, un calvaire sans fin.

" Ta lignée est poussière, maintenant", susurre Anubis le soir suivant, alors qu'ils grelottent autour d'un feu rachitique, nourris de brindilles spectrales et de racines amères. " Seul au monde, un fantôme sans écho. Même si tu franchis ce mirage, à quoi bon ? Une existence vide, un trône de cendres ? "

L'homme fixe les flammes mourantes, muet comme une tombe scellée. Son corps se consume de l'intérieur ; peut-être sa langue s'est-elle enfin tordue de vérité. Parfait.

" Ton frère chéri te maudirait de persister." persiste Anubis. " Le trône l'attend, sans le poids d'un traître pour frère. Plus simple, plus pur... sans ta souillure." Anubis plante cette dernière banderille, savourant le silence.
" Mon frère a plus de noblesse sous un ongle que toi dans tes tripes ", marmonna le gueux entre ses dents grelottantes, un éclat de fiel dans la nuit.

Au lever du soleil, une lame de lumière aveugle tranche les dunes, un présage funeste. Anubis épie l'horizon miroitant avec un frisson interdit, tandis que le disque ardent grimpe dans le ciel, inexorable. Sa proie a déjà entamé sa procession matinale, dans le baiser froid des ténèbres résiduelles. Il se délecte du spasme de l'homme quand la muraille de feu s'abat, carbonisant le sable sous leurs pieds en un tapis de braises.

" À la nuit noire, la frontière de Madian t'engloutira. Franchis-la, et le Douât te fuira – perdu pour nous, errant dans les limbes sans nom." Un mensonge ciselé d'Anubis, une ombre jetée sur le chemin.
" Ce serait la seule grâce de ton panthéon pourri", riposte l'homme, un sourire spectral sur ses lèvres gercées.

Anubis grince des crocs, sa patience fondant comme cire sous la flamme. Des âges pour rattraper les âmes vagabondes qu'il avait négligées, tout ça pour un dément en haillons ! Assez. La rage bouillonne. " Te prends-tu pour un titan, vermine ? Tourner le dos à l'Égypte sans que les sables te recrachent ? Tu te noies dans ton propre fiel ! Pour quoi ? Une crise de mioche gâté, parce que le destin t'a giflé ? Imbécile couronné ! Tes hurlements sont du vent ; ta fin, un vide hurlant. Rends-toi. Libère-nous de ta farce, et crève en paix !
- Tu n'y vois que dalle, hein ? " murmure l'homme d'une voix râpeuse comme du gravier. " Pas de ta faute, les dieux sont aveugles aux souffrances qui ne saignent pas de l'or. Ce n'est pas ma carcasse qui m'acharne. Ma douleur ? Un grain de sable face aux océans de misère que j'ai semés. Ce périple m'a ouvert les yeux : j'ai bien fait, malgré le chaos. Pourquoi étais-je si sourd, avant ?
- Tes sornettes me gonflent, vermisseau", grogne Anubis, la voix vibrante d'impatience. " Si la paix te chatouille, file chez Osiris et dégage de mon sillage. On passe tous à la suite.
- Ni Osiris, ni ton Amon-Râ ne m'auront. Je ne suis pas ta marchandise.
- Tu la seras, charogne", siffle Anubis, ses yeux luisant comme des braises. " Le temps est mon allié, pas le tien. "
- Mon fil se tisse ailleurs, chacal."

Et il avance, pas après pas, une procession funèbre vers l'inconnu. La nuit voile le monde, et Anubis serre sa lance, tentant d'imaginer le sang jaillissant, libérant leurs âmes captives. Mais les règles d'Amon-Râ sont des chaînes forgées dans l'éther ; les briser, c'est invoquer l'abîme. L'échec le ronge : si ce fou survit, ce ne sera qu'un délai, un affront à son orgueil divin. Laisser un mortel douter d'un dieu ? Une tache indélébile.

" Comment oses-tu ramper encore ?" lance-t-il, moqueur. " Tes pieds suintent le pus, ta peau cloque comme chair maudite, ta gorge gratte comme un cri étouffé. Ton corps te vend aux vers.
- Garde tes dissections pour les tombes vides, sale goy", rétorque l'homme." Si tu n'as pas capté l'évidence, dégage de mon ombre.
- Je hante tes pas, et ton âme finira dans ma gueule quand tu t'effondreras." Le grognement d'Anubis roule comme un écho funeste. Le silence s'abat, épais comme un linceul. Les heures s'étirent sous un ciel sans pitié, le soleil traçant sa voie de feu. Anubis endure : l'ennui le dévore plus que la soif, le sable irrite sa fourrure trempée, un tourment égal à la brûlure céleste. 

Puis, surprise : la voix de l'homme fend l'air, un dard inattendu. " Tu t'en rends compte au moins que t'es qu'un larbin en collier ?
- Quoi ?! " Anubis s'immobilise, ses orteils griffant le sable comme pour y ancrer sa fureur.
" Ramasseur d'âmes, un boulot de chien galeux ", ricane l'humain, ses yeux caves pétillant de malice. " Je t'ai vu : pas de joie dans tes crocs. Comme les serfs que j'écrasais jadis... non, pire : un toutou qui bave pour un os divin. Bouclé dans ta boucle infernale. L'immortalité, c'est juste une prison dorée, hein ? Ça te ronge, de savoir que le manège tourne sans fin ? "

Anubis pile net, enfonçant ses griffes dans le manche de sa lance jusqu'à ce que des éclats de bois pleuvent. Sa lèvre se retrousse, dévoilant un arsenal de crocs. " Je suis un dieu, vermine. Ton maître. 
- Non, t'es une bête en cage, et ton crépuscule approche, chacal." 

La réprimande claque, un fouet sur sa chair divine. Ça suffit. La rage explose. Anubis brandit sa lance, la lame scintillant comme un serment brisé sous le soleil assassin. Fini de jouer. Mieux vaut l'exil éternel que supporter une seconde de plus cette plaie ambulante, cet entêté arrogant... 

Un rire lointain, porté par le sirocco, tranche ses pensées. Des humains. L'homme l'entend aussi, ses prunelles s'écarquillent, son souffle se brise. Anubis suit son regard : des silhouettes féminines, un puits béant creusé dans la terre comme une promesse maudite. Ses bras retombent, la lance molle. Échec. Un gouffre s'ouvre en lui.
Tandis que la loque rampe vers l'oasis illusoire, Anubis balaie les dunes d'un œil acéré. Coïncidence ? Non, un caprice des sables. Mais sa vue perçante, don des dieux, perce le voile : quarante ombres approchent, des âmes noires comme la nuit du Douât. Des voleurs, des bourreaux, des tueurs nés. Un sourire carnassier étire ses babines. Tout n'est pas perdu. Il attend, et d'une voix mielleuse de triomphe voilé, il crie : " Bravo, Moïse. Tu m'as glissé entre les griffes... pour l'instant. Savoure ton sursis. Mais un jour, ton pas chancelant te mènera droit à moi, et je savourerai ton festin."

L'homme s'immobilise, silhouette brisée contre l'horizon, sans un regard en arrière. " Ton joug sur moi ? Déjà en miettes, démon. Tu titubes dans le noir, c'est tout.
- Est-ce un pari, mortel ? On verra qui rira le dernier. Je ne mise jamais sur les ombres !" Anubis ricane, masquant son extase venimeuse.

Moïse titube vers son mirage, et Anubis pose son cul sur le sable vorace. Il peut bien attendre. Quelques grains de son sablier, et le spectacle s'achèvera en apothéose sanglante. Pour un dieu, le temps n'est qu'un jouet... et la vengeance, un doux nectar.

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4 nov. 2025

1132. Loi Naturelle et Autorité pour les Nuls

 

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LOI NATURELLE ET AUTORITÉ POUR LES NULS

La Sagesse des Anciens Gaulois : L'Autorité, cette Vieille Barbe-à-Pattes ! Ah, mes braves amis du village breton ! Rassemblez-vous autour du grand feu, avec une bonne chope de cervoise et un sanglier rôti qui grésille. Aujourd'hui, je vais vous conter une vieille légende philosophique, pas celle d'Astérix qui cogne les Romains, mais une qui parle de l'autorité – cette force qui ressemble parfois à un centurion trop zélé, et d'autres fois à un druide sage comme Panoramix. Je vais la mâcher pour vous, comme Obélix avale un banquet entier, pour qu'elle passe comme une potion magique : simple, savoureuse, et sans indigestion. Par Toutatis, écoutez bien, car c'est du lourd, mais je vais la saupoudrer un tout petit peu d'humour gaulois pour que ça glisse tout seul !

1 : L'Autorité, cette Nécessité Barbue (Mais Pas Trop Longue)
Imaginez : notre cher village gaulois est un joyeux bazar de bagarres joviales, de chasses au sanglier et de fêtes avec des menhirs qui volent bas. Mais sans un chef comme Abraracourcix pour mener la barque, ou un druide pour concocter la potion, ce serait le chaos total – des Romains partout, et pas de quoi rire ! L'autorité, c'est comme cette potion : regrettable (parce qu'on préférerait tous être libres comme des loups dans la forêt), mais essentielle pour bâtir une société vertueuse. On est tombés si bas, avec nos faiblesses humaines (avec cette Falbala qui nous rend fous), qu'on ne peut ramener la paix du chaos sans elle. Prétendre le contraire ? Pure folie, comme défier César avec un lance-pierre en paille !
L'autorité se déguise sous mille formes, des plus honnêtes aux plus sournoises : un conseil de chefs élus (comme nos anciens autour du dolmen), un orateur qui parle comme Vercingétorix, une grande famille de marchands (pensez aux Phéniciens), une assemblée de prêtres mystiques, ou même une banque qui prête des sesterces comme un piège à loups. Sources infinies, comme les sangliers en forêt !

2 : Comment discerner une Bonne Autorité (Celle Qui Mérite un Banquet)
Le secret, c'est dans la naissance et l'entretien de cette bête-là. Si elle protège vos droits naturels – comme le droit de chasser le sanglier sans que les Romains vous le piquent –, si elle booste votre libre arbitre (choisir la coupe de votre moustache frisée ou de vos brailles sans diktat), et si elle chérit votre liberté comme une mère son petit (la beauté de galoper à cheval sans chaînes), alors hourra ! C'est une autorité juste et légitime. Célébrez-la avec des cornes de cervoises, car elle sert d'abord le bien commun – tout le village en profite, pas juste le chef qui ronfle sur son bouclier. ( Et un grand merci à Toutatis pour cette pépite de sagesse, qu'il en soit béni comme notre druide !)

3 : La Loi Naturelle, ou "Pas de Magie Sans Équilibre, Par Bélénos !"
La création, c'est comme forger une épée gauloise : il faut l'équilibre, sinon ça fond comme neige au soleil. La nature déteste le vide (essayez de creuser un trou dans l'eau !) et le chaos (comme un banquet sans ordre : tout le monde piétine les miches de pain !). Voilà pourquoi la Loi Naturelle est le socle absolu, gravé dans le granit des menhirs :"Vous ne pouvez retirer d'une action que ce que vous y avez mis... Ce que vous semez vous reviendra... Ce que vous absorbez se manifestera à l'extérieur."
C'est la recette pour vivre en harmonie avec les dieux et la forêt : plantez du bon, récoltez du bon ; balancez du poison, et hop, ça vous revient en pleine poire. Respectez ça, et votre vie sera douce comme une potion sans les effets secondaires d'un vax Covid. Mais attention, mes gaillards : s'accrocher à ce rocher ne vous met pas à l'abri des tempêtes. La vie terrestre, c'est des galères assurées – même Astérix se prend des coups de blues, et Obélix a parfois du mà se remettre  d'amours déçus . Les pires moments cognent fort, même les plus costauds du village.
Pourtant, fidèles à cette loi, vous gagnez la discipline d'un légionnaire (mais en mieux et sans les sandales qui puent). Vous endurez, vous surmontez, et votre sérénité reste ferme comme un dolmen. Pas de vague de négativité qui vous noie – vous flottez au-dessus, comme un druide sur son nuage de brume. C'est le fondement, les amis. Incarnez-le dans vos os, sans quoi vous deviendrez votre pire ennemi – piégé par vos propres bêtises, comme un Gaulois qui boit trop de chouchen et se cogne dans un arbre !
Même les philosophes modernes, comme ce Jean-Jacques Rousseau (un Gaulois des Lumières), y voyaient une loi pour les peuples libres : pas de contrat social sans ce fondement naturel, sinon c'est la jungle ! 
 
4 : Quand l'Autorité Tourne au Vilain Romain (Fuyez, Par Taranis !)
Hélas, toute bonne chose finit mal, comme une potion qui fermente trop. L'autorité corrompue ? C'est le monstre le plus puant : une tyrannie qui pourrit l'âme et brise l'unité du village. Pour ses sales coups, elle sort l'artillerie lourde : coercition (coups de fouet), contrainte (chaînes), conditionnement (lavage de crâne comme chez les druides noirs), et manipulation (mensonges sucrés comme du miel empoisonné). Toxique à souhait ! Du coup, méfiez-vous comme d'un sanglier enragé de TOUTE autorité – peu importe d'où qu'elle sort ou comment qu'elle est bâtie, qui: 
- Musèle les opinions
- Étouffe la pensée (interdit de philosopher autour du feu ? Alerte rouge !),
- Exalte la dépravation (pousse à la paresse et aux vices sodomites ? Foutez le camp !),
- Sabote la libre association (sépare les potes pour mieux régner ? Vilain !),
- Dicte les choix perso (vous force à bouffer des raviolis ? Non merci !),
- Vous coupe de la Nature (vous enferme dans une ville sans forêt ? Crime !),
- Restreint le savoir (cache les parchemins anciens ? Bandits !),
- Vous prive d'une défense juste (pas d'épée, de hâche ou d'arc pour vous défendre ? Tyrannie pure !),
- Et surtout, qui promeut l'usure (prêts qui saignent comme des sangliers à la broche), altère l'intégrité du peuple (empoisonne les esprits), décourage les remèdes naturels (préférer les pilules romaines à la potion ? Hérésie !), redistribue par la force ce qu'on a gagné par la sueur (voler votre butin de chasse ? Grrr !), ou viole l'éthique de base.

5 : La Souveraineté, ou "Votre Cerveau Avant Tout, Gaulois Libres !"
Au cœur de tout, c'est votre souveraineté individuelle : votre conscience prime sur n'importe quel "chef" extérieur. Courber l'échine devant l'autorité ou obéir aveuglément à une bande d'"experts" (ces faux druides en toge) ? C'est reculer à l'âge des cavernes – mentalité de troupeau, où on bêêêêle comme des moutons de Toscane, sans penser ni agir comme un vrai homme gaulois.
Face à ce poison, du courage, par Toutatis ! Soyez des loups vigilants, pas des brebis apathiques. Des jours sombres viendront pour ceux qui s'endorment – le mal injecte son venin lentement, comme une flèche empoisonnée. Restez éveillés, unifiez-vous, et protégez le village. Car au final, c'est ça, la vraie force : pas l'autorité de quelques empaffés, mais celle qui bout dans vos cœurs gaulois ! 

Voilà, mes vaillants ! Ces quelques conseils peuvent être digérés sans le moindre risque, prêts à être réavalés sans crainte de maux de ventre, même par les touts petits.

2 nov. 2025

1131:. IA: Bouffeuse d'eau, d'âmes et d'énergie

 

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IA: BOUFFEUSE D'EAU, D'ÂMES ET D'ÉNERGIE

Regardez le tableau idyllique que mon imagination détraquée me pond : un papillon, ce fragile messager de la nature, qui ose se percher sur un rack de serveurs dans le centre de données tout frais de Larry Ellison, le grand oracle d'Oracle. Une fantaisie à la Willy Wonka, mais version dystopique : des machines qui ronronnent comme des bêtes affamées, des cascades d'eau qui ruissellent pour refroidir l'enfer siliconé, et l'avenir fabriqué avec la même légèreté que des bonbons à l'acide. Sauf que non, pas de papillons ici – juste le vrombissement infernal de dix mille ventilateurs qui luttent pour dompter des puces plus chaudes que le tarmac de Marignane un 15 août en pleine cagna, tout ça en gobant 20 millions de litres d'eau par jour, pendant que les nappes phréatiques locales s'assèchent comme un vœu pieux en plein désert.

C'est là, dans ces bunkers grisâtres sans âme ni fenêtre – qui pourraient passer pour des hangars Amazon si ce n'étaient les gardes armés et le ticket d'entrée à 400 milliards de dollars – que nos génies autoproclamés ont décidé de sculpter demain. À l'intérieur de ces mausolées high-tech de la folie collective, les humains les plus blindés de thunes de l'histoire de l'humanité bricolent un truc qui foire à 90 %, qui crache du rouge dans les bilans et qui est probablement aussi utile qu'un grille-pain en or massif. Et ils persistent, ces vaillants chevaliers du code. Pas pour l'oseille, voyons – Larry s'est pris 8,7 milliards de dollars dans le cul la semaine dernière, un de plus ou de moins, c'est comme pisser dans un violon. Non, c'est pour le Graal ultime : le pouvoir divin de dicter ce qui passera pour "vérité" au siècle prochain, pendant que le reste d'entre nous ramasse les miettes de leurs hallucinations.

Bienvenue dans la bulle IA, ce carnaval des illusions où 95 % des boîtes se plantent à générer le moindre sou de profit, où OpenAI flambe plus 13 milliards pour en gratter 4 en retour – bravo, les cracks de la rentabilité ! – et où les sept mastodontes hightech pèsent 34 % du S&P 500, comme un trou noir qui aspire tout sans rien recracher. Les chiffres ? Des délires comptables qui défient la gravité : 1 500 milliards déjà engloutis, 2 900 de plus promis d'ici 2028, et Sam Altman – ce PDG androgyne de l'apocalypse – qui tend la sébile pour 7 000 milliards supplémentaires. Ce ne sont plus des investissements, c'est du culte vaudou high-tech : des sacrifices à un totem de silicium qui répond par des délires mystiques.

Sur les réseaux, les vidéos pullulent comme des moustiques en Camargue ou dans les bayous de Louisiane. Une nana à Phoenix mate sa facture d'électricité : 3 947 dollars pour un taudis vide – merci, le progrès ! Un gus à Austin appelle son fournisseur, hilare : de 180 à 2 200 dollars sans avoir consommé un watt de plus que le mois précédent, parce que, hein, les miracles arrivent. Un vieux couple à Sacramento chiale devant 4 500 balles de facture électrique ( ou éclectique : mais d'où viennent tous ces watts ? ), obligé de faire un choix draconien entre la lumière et les médocs qui les maintiennent en vie. Touchant et cornélien, non ?

Les autorités locales balancent leur excuse bidon : "modernisation des infrastructures". Pas faux, à moitié – ils zappent juste le détail croustillant : pour qui, au juste ? Le réseau électrique US pourrit sur pied depuis des lustres ; l'American Society of Civil Engineers lui file un misérable C-, et il faudrait 2 000 milliards juste pour tenter de le rafistoler. Pendant des décennies, ces requins en costard ont gémi : "Pas le budget, les pauvres !" Et hop, l'IA rapplique avec sa soif d'électrons, et boum, l'or tombe du ciel via les mecs du Capital-Risque en transe. Mais au lieu de coller la facture à Microsoft ou OpenAI, ces génies la refilent aux clampins : la mamie de Tucson finance les délires d'Altmans, la mère solo qui fait les trois huit en Californie paie rubis sur l'ongle les rêves mouillés d'Ellison. L'infrastructure ? Pas pour eux, les gueux qui rament avec les blackouts ; non, tout pour des serveurs qui pondent du Shakespeare sous LSD.

L'absurde culmine quand on capte que ces mêmes data centers – vampires énergétiques des factures familiales – se gavent d'aides fiscales somptueuses des États en rut. L'Orégon refile 1,2 milliard à Google pour l'honneur d'héberger leurs boîtes. La Virginie lâche 750 millions à Amazon. Le Texas, ce cow-boy généreux, balance 850 millions aux techos divers – tout ça pour des jobs à mi-temps qui feraient pâlir d'envie un Carrefour-Market à St Denis. Mais les caisses publiques saignent : écoles en carton, routes en lambeaux. D'où vient le pognon ? Des impôts fonciers, évidemment ! Dans le comté de Loudoun en Virginie, Mecque des data centers, les taxes ont bondi de 42 % en cinq ans, pendant que les Big Tech payent que dalle. Le boss local hausse les épaules : "Faut bien boucher le trou quelque part." Du ruissellement à l'envers, version sadique : les pauvres crachent leur sang, les riches rigolent, et les bénéfices ? Aux abonnés absents. OpenAI, avec sa mission pieuse de "bienfaits pour l'humanité entière", a discrètement viré lucratif – parce que, visiblement, l'humanité kiffe quand Altman parade en McLaren à 3 millions pendant que son électricité lui bouffe le loyer.

Mais attendez la cerise sur ce gâteau empoisonné, un twist kafkaïen qui ferait passer l'absurde pour du réalisme. À force d'inonder le web de IA-slop, les futures IA s'entraînent sur... du IA-slop recyclé. De l'inceste algorythmique, quoi. Les chercheurs appellent ça "l'effondrement du modèle" – un euphémisme chic pour "pourriture contagieuse". Chaque itération empire : plus tordue, plus conne, plus débranchée du réel. Internet se cannibalise en live, vomissant sa propre merde synthétique dans un loop de déchéance hilarante.

Imaginez un moutard qu'on élèverait en le laissant seulement apprendre à causer avec des mioches ayant eux-mêmes appris à causer avec d'autres bambins en couches-culottes, tous nourris à la même sauce artificielle. En trois générations : plus de langue, juste des gazouillis et babillements savants, des conneries solennelles, du bla-bla certifié. Voilà l'avenir du net : un asile géant où les machines se murmurent des bobards mutés, et les humains paient la note.

Et parlons du gros bébé népotiste de l'année : David Ellison, fiston de Larry et héritier d'un pactole à 245 milliards, proprio de Skydance Media. Il vient de s'offrir Paramount pour 8 milliards – merci papa pour le chèque – et il lorgne Warner Brothers Discovery comme un vautour sur une charogne. Pendant ce temps, le paternel s'apprête à rafler TikTok via Oracle, cette pépite née d'un projet de la CIA pour fliquer les bases de données. Oracle, par pur hasard cosmique, est aussi un pilier d'OpenAI et loue le cloud où ces monstres IA vivent, respirent et balancent leurs salades.

Vous pigez le puzzle machiavélique ? Une seule dynastie pourrait tout verrouiller : la puissance brute (data centers Oracle), la fabrique à rêves (quatre majors hollywoodiennes), la diffusion (streaming et TikTok en bonus), et les IA qui cracheront le contenu demain. Chaque rachat de média par un tech-billionaire suit le script : coupes sombres, "efficacité" à la hache, et bye-bye les humains créatifs, remplacés par des bots qui pondent du scénario au kilo. Ils achètent pas pour des chefs-d'œuvre ; ils achètent pour virer le coût chiant de l'âme humaine.

Sur 300 déploiements IA en entreprise, pour 95 % d'entre elles, c'est zéro impact sur les revenus. Pas un pet de lapin, pas une miette, pas un kopek. Des boîtes avec des Chiffres d'Affaire à neuf zéros, des armées d'experts, et pouf, la magie foire. Goldman Sachs, ces devins en cravate, confirment le naufrage : 1 000 milliards dans l'IA, et la productivité US grimpe de 0,5 % par an entre 2019 et 2023. Les PC des 90's ? 1,5 %. Le web boom ? Pareil. L'IA ? Un hoquet statistique, un pet de travers.

Les gars du Massachussets Institute of Technology (MIT), charitables, définissent le succès large : "impact durable" ou "bénéf sur les marges". Verdict ? Les chatbots sauvent la mise – mais seulement parce que tout le monde parie déjà sur leur crash. "Pas de compte à rendre", ricane un chercheur. "Pas besoin d'être fiable ou utile".

Instagram a laminé l'estime de soi – les mémos internes de Facebook le prouvent, enterrés comme un scandale : adolescentes bouffées par l'anorexie et le suicide à force de filter la perfection. Moins flashy : leurs alter-égo masculins qui craquent pour des fantômettes digitales, gaspillant des années en se mélancolisant sur des relations bidon, évitant le réel comme la peste. Imaginez l'IA qui fabrique pas juste des selfies truqués, mais des existences entières en toc : baraques de rêve jamais vues, voyages de carte postale jamais vus, familles "idéales" moyennées sur du data-heureux. On forge une génération qui snobera le vrai parce que le faux sera plus bandant : hyper-réaliste, dopé à l'engagement, taillé pour nous hacker le cerveau.

L'enfant d'aujourd'hui, biberonné à l'IA-slop, trouvera les tronches humaines flippantes – trop imparfaites, sans coups de polish algorithmiques. Les causettes réelles ? Barbantes, sans les twists dopaminés des bots. Les liens synthés ? Prévisibles, flatteurs, sur-mesure pour l'ego fragile. Parfait.

L'oseille tourne en rond, version calvinisme perverti : Nvidia file à OpenAI, OpenAI à Oracle, Oracle repasse chez Nvidia. AMD suit le bal. OpenAI, ce gouffre à milliards sans horizon rentable, signe des pactes avec tout le quartier, vendant la lune d'une "révolution IA" que ses stats démentent. Ils ont gonflé leurs coûts de 250 % – "erreur d'arrondi", pouffe un mec du Capital-Risque, pour 80 milliards. Cotée ? Le cours plongerait de 90 %. Mais dans la Valley, où la diligence est un mythe, ils lèvent la barre plus haut, valorisant à 157 milliards un truc qui saigne et ment comme un vendeur de bagnoles électriques d'occase.

Les IA ne profitent pas à tous pareil : en vingt ans, les boss de la tech mutent de millionnaires en milliardaires puis en aspirants billionnaires. Eux chopent des IA-esclaves productives ; nous, des distractions en barre. Eux, le pouvoir ; nous, des factures qui explosent. Lawrence Summers, le harvardien graveleux, balance : 92 % de la croissance PIB US ? Data centers. 4 % de plus en soft info. Sans ça, l'économie stagne à 0,1 % au 1er semestre 2025. Morgan Stanley enfonce : l'IA-infra booste d'un point le PIB, dix fois plus que la conso de base. On bâtit pas une économie ; on érige une tour de Babel en serveurs, un phallus d'illusions.

Chaque requête ChatGPT = une bouteille d'eau sirotée. Les data centers avalent 20 millions de litres/jour – la soif d'une ville de 10 à 50 000 assoiffés. Pendant que le fleuve Colorado tousse ses dernières gouttes et que les nappes se vident en un clin d'œil millénaire. Google : +48 % de CO2 depuis 2019, malgré les serments verts (mais bon, on va pas se plaindre, le CO2, c'est la bouffe des plantes) – mais la Gouvernance Eco-Sociale ? Morte-née, dixit Larry Fink. Microsoft +30 %, Meta +39 %. Tout en prêchant le sauve-qui-peut écolo. On rase la planète pour des bots qui galèrent sur un reset de routeur.

J'ai tenté diverses causeries avec ChatGPT et Claude : pas mal, mais moins que ma matière grise, pour la plus grande partie, c'était du vent. Mais dernièrement, j'ai demandé à ChatGPT comment démarrer à froid un airbus A320 – info basique sur Google ou YouTube en cinq minutes. Réponse : "Carrément, voilà le tuto." Tout faux. Re-prompt : excuses + nouvelle proposition. Fausse encore. Troisième essai : encore des regrets suivis du round 4, encore bidon. Confiance ? Évaporée comme de l'eau dans une tour de réfrigération. On la refait pas à un ex-fan de Flight Simulator !

C'est la norme : l'IA "révolutionnaire" bouffe du temps avec ses certitudes foireuses. Citations inventées, faits hallucinés, utilisateurs menés en bateau. Confrontée, elle capitule... pour recommencer. Imaginez ça en entreprise : conseils médicaux mortels, jurisprudences bidons qui coulent des procès, analyses financières menant à la banqueroute – chaque bourde boostée par son arrogance botique.

La bulle IA va péter, inévitable. Pas de capital-risque qui tienne la marée face à des pertes sans fond. Pas de hype qui cache l'incompétence. Quand ? Et le crash ? Goldman Sachs prévoit 17 fois la bulle dot-com. Retraites en miettes, jobs en vrac, secteurs rasés, ton petit portefeuille "les actions montent toujours" en lambeaux. Data centers vides ? Idéal pour parquer des clandestins – ou les gens fauchés. Les billionaires ? En bunker néo-zélandais, pendant qu'on paie leurs fantômes électriques.

Mais bon, c'est peut-être trop rose. Peut-être que la bulle tiendra, et on s'habituera, à la petite semaine, à ce cirque où tout déconne, où chaque info pue le fake, où la vérité est un luxe pour seigneurs-serveurs. On s'accoutumera au tout-fake : contenus en toc, amours virtuelles, sens en kit – jusqu'à black-outer sur un monde sans ça. L'eau file dans les tours, s'évapore pour rien pendant que les villes pincent les lèvres sur l'H2O et les fermiers mâchent leur poussière. Puces en surchauffe, factures en fusée, net en autophagie, mensonges en mode pilote automatique – sans un brin de doute, ces machines.

Et au milieu de ce mirage somptueux, on nous vend du "progrès" : claquer des milliers d'euros en jus pour des hangars vides, c'est de l'innovation pure ; mater le web se bouffer la queue, de l'évolution darwinienne ; filer notre étincelle créative à des algos daltoniens du vrai/faux, l'avenir qu'on rêvait tous – et ces rêveurs qui claquent une fortune pour un pass SORA, histoire de torcher des vidéos "originales" sorties toutes crues de leur systèmes limbiques ? Eux, ils achèteront la pilule, les yeux fermés, pendant qu'on rira jaune.