Bienvenue, curieux voyageur

Avant que vous ne commenciez à rentrer dans les arcanes de mes neurones et sauf si vous êtes blindés de verre sécurit, je pense qu'il serait souhaitable de faire un petit détour préalable par le traité établissant la constitution de ce Blog. Pour ce faire, veuillez cliquer là, oui là!

23 sept. 2019

363. Routine


Imaginez que pendant une semaine de sept jours, vous deviez organiser votre vie à contre-courant du 
reste du monde: vous réveiller vers les trois heures de l'aprém', pas sur les cris insistants de votre réveil mais sur  ceux des coups de la vie frappant à votre porte; essayer de dormir encore un chouïa, car la fatigue se fait encore ressentir du côté de vos extrémités; sortir de votre lit avec résignation et prendre un petit déj' qu'on ne sait jamais s'il devrait être allégé ou à l'anglaise, essayer d'écrire un petit peu à contre jour face à cette lumière qui commence à perdre un peu de son agressivité; tenter de profiter des dernières minutes des heures de bureau pour consulter votre courrier fiscal et tenter d'y répondre tandis que vous n'arrivez à rien en votre moi profond; allumer votre téléviseur pour choper les infos en continu, tomber sur Pascal Praud, éteindre cet écran de merde puis aller sur Facebook, commenter le post d'une connaissance qui vous répond que vous êtes hors sujet et complètement à l'ouest; hésiter entre sortir et voir enfin un visage amical ou passer l'aspirateur; pour enfin cesser de vous prendre la tête et sortir dans la rue qui se remplit de gens rentrant à la maison ou au PMU pour l'apéro du soir; vous joindre, affamé, à d'autres qui soupent déjà, ou arriver satisfait à un dîner raté; commencer à se réchauffer lentement le cœur lorsque l'horloge indique l'heure du départ; rentrer passé minuit devant votre ordi et y rester scotché sept heures durant, seuls avec votre clavier et une connexion directe avec toute la galaxie à l'exception de votre propre rue; rester ainsi jusqu'à 7 heures du mat', ressortir dehors pour y croiser des visages blafards et humides; revenir à la maison où il n'y a encore personne, dîner au petit matin; ajuster les rideaux contre la fenêtre pour ne pas laisser pénétrer le moindre rai de lumière du monde; étouffer au maximum le bruit de l'homme qui aimerait se faufiler comme un cafard dans son paddock, se glisser sous la couette et fermer les yeux; profiter, comme tout le monde, d'un rêve bien mérité; rouvrir les yeux en se souvenant qu'il faudrait peut-être tailler la haie puis jeter les vieux cartons.

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