Bienvenue, curieux voyageur

Avant que vous ne commenciez à rentrer dans les arcanes de mes neurones et sauf si vous êtes blindés de verre sécurit, je pense qu'il serait souhaitable de faire un petit détour préalable par le traité établissant la constitution de ce Blog. Pour ce faire, veuillez cliquer là, oui là!

26 juil. 2006

186.Sanitaire associal


Vous est-il déjà arrivé de vous viander la tronche en prenant votre douche matinale? Non ? 
Heureux veinards que vous êtes!

Ben moi si, figurez vous. Si vous êtes un adepte de ce blog, vous aurez deviné depuis longtemps – ou lu – que je suis capitaine de marine marchande et que de ce fait, je passe pour ainsi dire un peu plus de la moitié de ma chienne de vie à bord de navires en maraudes.

Eh bien savez vous que les déviants qui ont construit le nouveau navire au nom d’emplumé sur lequel je navigue aujourd’hui (un Salvage Tug construit par les Cantiere Navale Ferrari de La Spezia en Italie) n’ont pas trouvé mieux que d’installer une véritable baignoire au lieu d’un carré de douche dans la salle de bain de ma cabine. Baignoire au fond arrondi pour le plus grand confort des postérieurs successifs des commandatore précédents – à l’origine probablement italiens (quoique je les suppose plutôt italiennes) - de ce navire.

L’inconvénient , c’est qu’en principe un navire c’est conçu pour tanguer mais aussi pour rouler, si bien qu’en plus de l’équivalent d’un mini-tsunami déferlant dans votre salle de bain dû au clapot dans votre baignoire, vous avez droit en prime à un massage revigorifiant du fondement. Bref, je prends pas de bains dans mon rafiot mais des douches, les pieds en position instable sur le fond incurvé de cette chienne de faïence.

Et ce qui devait arriver m’arriva, sur un coup de roulis imprévu par mes micro-processeurs, j’ai fait la culbute par-dessus le parapet émaillé en arrachant au passage le rideau de bain et c’est tel un cadavre recouvert d’un suaire polyuréthane que je me suis rattrapé de tout mon poids et in extremis sur mes deux mains au beau milieu du carrelage de ma salle de bain juste avant que votre disque dur préféré ne s’en aille caresser de plein fouet le bidet posé à côté des chiottes, évitant de peu la perte par fragmentation de six à sept cents grammes de neurones des plus précieux de ce côté-ci du méridien de Greenwich et de l'équateur.

Pourquoi un bidet dans la cabine commandant d’un Salvage Tug, je le saurai jamais. Maintenant j’ai une bosse sur le front mais plus grave, j’ai une douleur lancinante dans l’épaule droite car en atterrissant sur mes deux mains, la tête supérieure de l’humérus de mon bras droit a agi comme un piston pour venir me buriner l’intérieur de la clavicule et j’arrive plus à trouver le sommeil vu que c’est mon côté de prédilection quand je rêve du bas ventre de ma louve ou des seins de Dame Cristalle (Cristalle B36 pour ses fans).

Même l’aspirine me fait mal, c’est vous dire. C’est à se demander si c’est pas dangereux de bouffer des cachetons inventés par de parfaits inconnus notoirement connus pour avoir voulu soigner des maux dont ils ne soupçonnaient même pas l’origine. - Et voyez où ça me mène quand je me mets à me barrer en couilles comme un Rital (en diagonale je veux dire).

Putain, je vais avoir l’air malin quand je vais présenter la note pour ma radio de l’épaule accompagnée du rapport d’accident à mon armateur… Mais tout bien réfléchi, je ferais peut-être mieux de lui demander une soubrette et/ou une infirmière vu que ma salle de bain flottante est équipée et qu’une main droite en état de marche ne serait pas de trop pour m’aider à retrouver le sommeil des justes.