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Avant que vous ne commenciez à rentrer dans les arcanes de mes neurones et sauf si vous êtes blindés de verre sécurit, je pense qu'il serait souhaitable de faire un petit détour préalable par le traité établissant la constitution de ce Blog. Pour ce faire, veuillez cliquer là, oui là!

8 janv. 2012

352. Yom Kippour

Pas de télé sur mon rafiot. On ne reçoit pas le signal et internet est trop lent pour recevoir de la vidéo. Alors on se prépare – avec la technologie du DivX et de l’AVI, on se construit une petite vidéothèque avant d’embarquer pour de longues semaines de mer. 

J’affectionne particulièrement les séries telles que Dexter, Heroes  et autres productions juteuses et captivantes. Ca passe le temps et il n’y a pas besoin d’attendre une semaine pour atteindre l’épisode suivant. 
Là, je viens de terminer de regarder Band of Brothers  - Frères d’Armes - dans son intégralité. Et il y a un passage qui m’a particulièrement marqué émotionellemnt dans cette série, celui où les GIs découvrent et pénètrent pour la 1ère fois dans un camp de concentration et d’extermination SS. 

C’est étrange, cette tendance nauséabonde que nous avons de reconnaître les erreurs, les hypocrisies de ce monde, l’aspect de ce dernier où l’histoire se répète sans cesse tout en nous résignant à remiser tout ça dans le grenier  de nos priorités du moment. Pourtant, les similitudes sont là, comment pouvons-nous passer à côté ? 
Mais on ne le fait pas, c’est comme ça. Les présidentielles 2012 approchent, ça semble plus important même si c’est réellement totalement dénué d’intérêt vu la nature des deux principaux protagonistes. 
Nous choisissons toujours de ne pas regarder la réalité en face. Que ce soit par un mécanisme d’autodéfense essentiel pour nous éviter la dépression ou tout simplement par égoïsme viscéral  pour préserver notre mode de vie à court terme, je ne sais pas. 

Savez vous ce que disaient les Anglais lorsqu’ils parlaient des patriotes américains durant la guerre d’indépendance américaine ? 
Ils les traitaient d’insurgés, de terroristes et ils les méprisaient pour leurs techniques de guerilla et de sabotages. Ils ne pouvaient se faire à l’idée qu’une telle bande de rufians , de paysans et de déchets de la noble Angleterre puissent un jour contrôler leur propre économie, encore moins établir leur propre gouvernement. 
Les Anglais se battirent donc pour ne pas perdre le contrôle des ressources, denrées et autres matières premières essentielles  à  leur mode de  vie huppé. 

Tout cela ne vous semble-t’il pas familier ? Ben ça le devrait ! Terroristes pour les uns, combattants de la liberté pour les autres (La France, Lafayette ! ) Tout dépend  de quel côté de la lorgnette on se trouve et où se situent nos intérêts. 

Après l’Irak, voilà qu’on nous parle de l’Iran. On nous y prépare psychologiquement dans les communiqués de presse de nos gouvernants ou de ceux qui voudraient prendre leurs places.
  Nous sommes aujourd’hui  tels les anglais d’il y a 3 siècles, les mauvais garçons, nous sommes devenus les méchants. 
Je ne dis pas qu’Ahmanidejab soit un bon garçon, non, loin de là, mais regardons la réalité en face, la réalité nous démontre que toute action militaire perpétrée au Moyen Orient ne l’a été que dans des pays où coulent des rivières de pétrole. 
On n’a jamais envoyé un seul de nos soldats combattre ou libérer le peuple Nord Coréen ou Cambodgien que je sache. 

N’allez pas imaginer une seule fraction de seconde que je ne réalise pas que certains vont interprêter mes propos comme une sorte de trahison envers mes concitoyens et autres peuples du monde occidental qui ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts économiquement parlant ou contre les soldats envoyés par nos dirigeants.  
Nous ne parlons pas ici de guerres de religions et de périls islamiques, nous ne parlons pas ici de guerres pour la défense ou l’instauration de la Démocratie, nous ne parlons pas ici de guerres pour causes de sécurités nationales, nous parlons ici uniquement de guerre pour le pétrole et autres matières premières  et pour le maintien de nos modes de vie et, surtout,  pour le maintient des profits corporatifs capitalistes. 
Sans contrôle des flux de pétrole, adieu la production, adieu les emplois et bye bye nos modes de vie . Point barre.  Ce sont là les seules et uniques raisons de nos interventions armées partout dans le monde, que ce soit en Irak, en Lybie et surement bientôt en Iran. 

Alors pourquoi ne mettons nous pas un terme à tout ça ? 
Je n’étais pas encore né pendant la guerre d’Indochine qui se prolongea durant mon enfance par la guerre du Vietnam. 
Pas une guerre idéologique, détrompez-vous, c’était la guerre du Caoutchouc – Michelin, Dunlop, Goodyear, Silverstone et consœurs  – les millions de pneus – 4 par voitures à changer tous les 2 ou 3 ans en moyenne - des petites autos de nos gentils parents et bien sûr les dividendes des actionnaires de ces sociétés, rien d’autre. 
Les communistes ont gagné, le Vietnam est devenu indépendant, il y a eu des tractations, on a finalement reconnu la légitimité de leur gouvernement  en échange de la continuation des flots de caoutchouc. 
L’honneur et le caoutchouc étaient saufs au détriment de quelques cinquante milles soldats occidentaux tués – mais de plus de 3 millions de tués vietnamiens dont plus de 2 millions de civils. 

Ma toute nouvelle amie sur Facebook, l’auteur brésilienne Dalva Agne Lynch, m’a ouvert les yeux dans un de ses écrits qui parle de Yom Kippour, la fête du Grand Pardon du Judaïsme, le Jour de l’Expiation.  – La 1ère partie de son texte se consacre au rituel cérémonial  lui-même, la seconde partie est plus profonde et nous donne une vision de la signification réelle de cette fête qui ne consiste pas en l’expiation des pêchés personnels seulement mais surtout dans l’expiation des pêchés commis par tout un peuple, en l’occurrence les pêchés du Peuple d’Israël en ce qui concerne Yom Kippour. 
En voilà une fête digne d'être célébrée: Nos peuples occidentaux sont responsables des plus grandes guerres, des plus grands massacres, des plus grands génocides jamais perpétrés; que ce soient dans un but idéologique – Les Nazis avec la Shoah – ou économique - les Amérindiens, les Algériens, les Vietnamiens, les Irakiens, l’esclavagisme - la liste n’est pas exhaustive. 

Dalva explique qu’on ne peut rejeter toutes les fautes sur nos gouvernants ou sur quelques chefs d’état-major ou Conseils d’administrations de multinationales mais que tout le peuple est responsable car le Peuple a permis à ses dirigeants de le faire. 
Je suis responsable, vous êtes responsables, nous sommes tous responsables en tant que Peuple. Lorsque nous réclamons de l’essence moins chère, nos gouvernants envoient nos soldats sécuriser les champs et les puits de pétrole et nous nous voilons la face sur le nombre de victimes et de malheurs que cela engendrera. 
Quand notre gouvernement vend des armes à des belligérants étrangers, il soutient notre industrie de mort, il protège nos emplois et notre mode de vie ainsi que les bénéfices de notre industrie en sacrifiant les millions de vies qui seront ôtées par ces mêmes armes. 
Comme disait notre cher Coluche, il n’y pas meilleur moyen de rentabiliser une bombe que de la faire exploser. 

Et que faisons-nous ? Nous nous voilons encore la face et réclamons encore plus de pouvoir d’achat. Où tout cela s’arrêtera-t’il ? 
Sommes-nous tant subjugués par l’instabilité des cours du Pétrole et avons-nous peur  que si le Moyen Orient devenait réellement autonome, nous ne pourrions plus conduire nos petites voitures ou partir en avion en vacances FRAM ou Jet Tours aux Canaries ? 
Je vous garantis que c’est exactement ce qui se passe. 

Nous voulons élire celui qui préservera notre mode de vie, créera de l’emploi et de la croissance ? 
Alors nous voulons élire celui qui sera un va-t’en guerre et celui qui n’en aura rien a cirer du réchauffement climatique et des centaines de millions de mort que ce dernier engendrera à long terme. 

Ça faisait trop longtemps que j’avais retenu mes doigts loin de mon clavier, merci Dalva de m’avoir ré-ouvert les yeux grâce a ton texte. 
J’essaie toujours de tenter de projeter une vision positive sur la vie, un espoir pour le futur, et, comme la plupart d’entre vous, je n’aime pas m’étendre sur le négatif. Mais il y a un hic, je crois en la compassion, en l’empathie, en l’honnêteté et en la vérité. 
Et quand je scrute les événements présents, les nouvelles du monde ou quoi que ce soit qui fasse les grands titres en ce moment, j’ai honte d’appartenir au monde occidental, honte d’être Français car je ne fais rien, n’ai jamais rien fait, n’ai jamais bougé le petit doigt – à part sur mon clavier -, seulement contemplé la perspective de m’expatrier à Madagascar ou au Brésil, mais qu’est-ce que cela changerait ? 
Ce ne serait qu’une fuite, n’est-ce pas ? Le monde occidental serait toujours le monde occidental, la France serait toujours la France. Capitaliste, va-t’en-guerre, marchande d’armes, consommatrice effrénée. 

Et tristement, le seul fait d’avoir écrit le mot « bombe » un peu plus haut dans ce texte va à coup sûr m’envoyer tout droit sur une liste noire de la DST ou de la NSA américaine pour dissidence politique -l’exercice de ma liberté d’expression – je veux dire. 
Alors, chers amis et lecteurs, quand on en arrive au point où tout semble  partir en vrille avec un effet de boule de neige dévastateur sur le monde, je ne peux plus rester prostré et m’autocensurer plus longtemps. 
Alors je vous le demande:
Réveillez-vous !