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14 nov. 2010

349: Biutiful

Inarritu vise haut la balle quand il en vient à la misère de ce monde. Sa matrice des connections humaines reflète la malchance et l'infortune - avez-vous vu 21 grammes ou Babel? . 

Les bonnes gens prennent d'infortunées décisions pour survivre, à seule fin de subir d'horribles conséquences parce que - ouais, ben parce que la vie ne pardonne rien. Uxbal - personnage central du film, joué par Javier Bardem - caractère type d'Inarritu, est forcé de prendre des choix difficiles chaque jour de sa vie, vivant dans les ombres de l'existence humaine avec une famille dont les liens ne se raccrochent qu'à la condition bipolaire de sa femme. 

Il souffre d'une maladie dont l'issue est fatale, ses enfants sont des souffre-douleur, ceux de sa femme à la présence chaotique, son propre frangin se la tape dans son dos, ses meilleurs potes immigrés clandestins revendent de la came pendant qu'il les couvre et les couve innocemment, ses potes catalans prédateurs de main d'oeuvre asiate l'exploitent jusqu'au bout des bombonnes de gaz, les gens qu'il assiste grâce à ses dons de spirite pouvant  communiquer avec les morts récents lui en veulent aussi souvent de ses intercessions qu'ils ne lui en sont gré. 
Et chacune de ses intentions bien-intentionnées le rapproche un peu plus d'un abîme sans fin.

Les jours de joie ne durent pas, ils n'ont d'ailleurs jamais vu le jour dans ce but. La descente aux enfers d'Uxbal est graduelle et tortueuse: même lorsqu'une bouée de sauvetage semble lui avoir été jetée sous la forme d'un semblant de famille retrouvée, elle n'avait rien d'une rémission. Inarritu veut nous faire comprendre que la vie est vraiment un cancer pour certains, et que peut-être la misère ne cesse t'elle qu'après la mort.

Un film sur l'incapacité de l'être, malgré ça tourné admirablement...