Bienvenue, curieux voyageur

Avant que vous ne commenciez à rentrer dans les arcanes de mes neurones et sauf si vous êtes blindés de verre sécurit, je pense qu'il serait souhaitable de faire un petit détour préalable par le traité établissant la constitution de ce Blog. Pour ce faire, veuillez cliquer là, oui là!

18 mai 2008

320: Temps modernes


La technologie est traîtresse. Les mecs de Radiohead avaient raison quand ils chantaient que le monde devenait une Planète Télex, où rien ne fonctionne jamais. 

Tout jeu vidéo plus récent que la super Nintendo est un trou noir superflu de complication abusive bouffeuse de temps et d’efforts.

L’iPod est une farce destinée à tomber en panne afin de vous obliger à acheter le dernier modèle, vous empêchant d’empocher le ricochet de pognon que vous auriez dû économiser en n’achetant plus de CDs, réduisant les artistes à ne plus recevoir aucune royalties au lieu d’en recevoir royalement, même si c'est juste rien qu'une toute petite part.

Les imprimantes ne savent jamais comment se tenir à table et sont des bouffeuses de papier en dépit du fait qu’on n’arrête pas de les alimenter et de les suralimenter du festin de nos frustrations.

Toutes les données du monde ne rachèteront pas l’âme dont vous avez toujours été dépourvus. Il n’y a pas d’esprit dans la machine, pas de médecin chef au cœur du réseau ; juste une indestructible stérilité de térabits pour les siècles des siècles.

Le retour aux sources n’est pas une théorie viable ou cohérente mais ce serait catharsis primitive que d’envoyer des marteaux passer le bonjour aux CPUs de nos PC. Les machines tombent en panne et sont mises au rebut comme des bébés spartiates difformes. Les taux d’obsolescence dépassent nos taux d’absorption soucieuse.

Même les bouquins de poche qui se déforment pourtant rapidement et s’écornent encore plus vite durent plus longtemps. Et même prennent de la valeur quand le nombre de leurs exemplaires s’amenuise avec le temps sur le marché.

Les formats changent si vite que nos médias dernier cri seront illisibles pour les archéologues de l’ère post-numérique d’un futur de plus en plus proche. Il y aura même plus de gramophones pour lire les archives publiques qu’abrite l’Internet d’aujourd’hui.

En tentant de précéder le futur, nous nous court-circuitons du temps. Ozymandias nous a au moins laissé une statue, nos steppes de 1 et de 0 ne laisseront même pas un simulacre de vie pour inspirer la poésie. Si une forme de poésie traîne encore dans le coin je veux dire.

Les cocons de la haute définition Surround-Sound et de la HD bientôt 3D s’inspirent toutes du même slogan : ‘Voyagez sans jamais quitter votre salon !’ 
Ouais, ben moi, je veux quitter mon salon ! Je veux pouvoir aller à Rio si je veux palper de la fesse Cariocaise, je suis pas une bouche amorphe tétant à la perf' et reliée à un estomac déféquant un méta-contenu afin d’être nourrie à nouveau, je suis un grand singe avec tous les appendices adéquats attachés aux bons endroits, et des fois j’aime m’accrocher et me balancer aux branches.

En dépit de ce que les trois-cinquièmes hyper-top modernes, 'in' et à la page de ma personne ont à dire, j’ai besoin de sexe, pas de sites pornos, de contacts humains, pas de relations virtuelles, d’exploits physiques, pas de pantomines genre Lara croft, de chants d’oiseaux, pas de sons Windows, d’expériences, pas de télévision, de musique live, pas de Memorex ou d’MP3.

Je vis peut-être pas à la hauteur de mes idéaux mais je les ai, et bien que je vous les communique via une machine, je rêve de les graver dans ma chair…