Ciao frérot.
Tandis que je t'entendais gémir dans le combiné,
Sois fort me dit une voix,
Mais en dedans la peine me déroutait.
Toi, allongé dans un lit, ton corps affaibli, presque rayé de la vie.
Tes râles saccadés présageant le pire,
Comme un soir crépusculaire en plein mois d'août,
La fin du jour se faisait attendre.
Saint Laurent faisait la une du jour,
Un ciel gris se profilait, tournant presque couleur de cendres,
Donnant raison à mon chagrin.
Tes murmures dans le combiné disaient que tu voyais la lumière,
Un long tunnel et cette lumière...
Tu t'en allas, disant adieu,
Sans parent ou ami pour te baiser une oreille encore tiède
Et déjà ton cœur ne battait plus.
Je ne pouvais croire que tu venais de quitter cette vie.
Et tout était silence dans ma cabine,
Seules restaient mes larmes et ma perdition,
Tellement que même de la mort je n'avais plus peur.
Tellement secoué que je ne pensais plus à rien,
Le désir de m'éveiller d'un mauvais rêve,
Rentrons au port criait mon âme.
Mais la vie est si précieuse qu'on ne l'apprécie que lorsqu'elle nous quitte.
Aujourd'hui, cette pensée prend toute sa clarté,
Me reviennent à l'esprit tous ces moments d'absence.
Tes murmures disaient que tu voyais la lumière,
Un long tunnel puis cette lumière.
Tu t'en allas disant adieu, me disant que Dieu existait
Et je ne voulais croire que ce seraient tes derniers mots,
Tu t'en allas disant adieu, mes lèvres se turent,
Les mots ne sortirent pas et tu t"en allas sans plus entendre ma voix,
Toi petit frère que j'aimais tant.
En souvenir d'Éric qui nous quitta le 10 août 2014
En souvenir d'Éric qui nous quitta le 10 août 2014