16 avr. 2008

308.Anonymat, quand tu nous tiens...


Pour changer de sujet – un tout petit peu comme d’habitude - , une radio FM culturelle nationale (dont je tairai le nom de France Culture pour l’instant) a, peu avant mon départ pour le Nigéria, diffusé une émission centrée sur l’impact des réseaux sociaux et sur l’impact de l’internet sur ces derniers. Au cœur des sujets discutés se trouvait la menace provenant des employeurs explorant des sites tels que My Space, Yahoo 360 et Google à seule fin de compiler des informations sur la vie privée de leurs employés ou de leurs hypothétiques postulants.

Pas seulement afin de savoir ce que nous postions ou publiions, mais sur la nature de nos aficionados, ce qu’ils ou elles sont, et quels genres de commentaires ils laissaient traîner sur nos carpettes. Le but du truc étant qu’en étudiant les interactions périphériques, une image plus claire puisse être dégagée de la nature d’une personne.
Pour compliquer les complications, vous pourriez vous-même être un ou une travailleuse social(e). Peut-être même une future thérapeute, qui pourrait le dire sans être sûr de pas se tromper ? 
Dans ce domaine, on peut rapidement se faire un()e ennemi(e) ou deux sous forme de client(e)s, ou patient(e)s mécontent(e)s, quel que soit le terme employé. Si chacune de ces personnes était capable d’accéder à des informations de nature privée vous concernant, elles pourraient faire de votre vie un véritable enfer.

En réponse à de telles attaques, il est bien sûr tout indiqué d’écrire sous un pseudo, de masquer sa photo et de n’autoriser les commentaires qu’aux seuls initiés de votre connaissance. On ne sait jamais quand une personne telle que… euh… moi par exemple va soudain passer par chez vous et lâcher une bombe sale issue des confins de la galaxie dans votre espace clients !
Aux premiers pas de ce blog, je me montrai assez critique envers cette stratégie défensive. Je me ressassais la rhétorique du « Faut que je soit honnête » et je mettais personnellement en garde mes futurs lecteurs au travers d’une constitution signée de mon véritable patronyme. 
J’étais tout émoustillé par mon besoin de représenter qui j’étais vraiment quelles que soient les circonstances. Je veux dire, si quelqu’un ne ressentait pour moi ni l’amour et la fascination de Cristalle B ni ne souhaitait s’associer à moi à cause des mes sensibilités sociales ou politiques, mieux valait les prévenir tout de suite immédiatement dès le départ avant que ça ne tourne au vinaigre plus loin ! 
Parce que dîtes-moi, jusqu’à quel degré pourrions nous être des éléments productifs heureux dans un scénar où nous nous autocensurerions à seule fin de nous faire accepter ?
A partir de là, notre réalité serait marquée par le besoin de conserver les apparences. Éventuellement pourtant, je commençai à comprendre le besoin de le faire quand j’appris que des armateurs et des directeurs de sociétés pétrolières employant les navires que je commande– certains d’entre vous connaissent mon domaine aquatique professionnel de prédilection - avaient exploré mon Blog. Ça devenait alors un problème de sécurité familiale et de survie plus qu’autre chose.

Alors peut-être devrions nous faire attention à ce que nous mettons en ligne. Que ce soit demain ou au prochain millénaire, il existe une probabilité distincte que ça s’y trouve encore, en archives, et cela pourrait même influer sur la vie des petits enfants de nos descendants, avec leurs recherches génétiques sur les antécédents familiaux et la future carte d’identité à mémoire ethernelle
On peut choisir de voir ça négativement… ou nous pouvons vivre avec de façon constructive ! Maintenant que j’y pense, ceci implique t’il que nous soyons des auteurs légitimes, ici, maintenant ? Quelle étonnante opportunité nous avons, en tant que blogueurs, de pouvoir faire bouger le monde, ici, à cet instant présent. Ne serait-ce qu’un tout petit peu.

Depuis que j’ai débuté ce blog en 2005, j’ai posté plein de trucs sur l’anonymat, la censure et mes peurs du monde tel que l’a décrit Orwell. Mais merci à cet outil, je repositionne petit à petit mes dispositions vers un dialogue plus candide. 
Quand je pense à cet étonnant outil mis à notre disposition, au travers lequel nous pouvons crier nos vérités, qu’elles soient bonnes o mauvaises à dire, et où nous pouvons partager de courts instants de ce qu’est la vraie vie, ici, maintenant…, ça me rend euphorique.
Aux chiottes les flics de la pensée !