12 avr. 2025

1041. Réveil dans le brouillard


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RÉVEIL DANS LE BROUILLARD

Émerger de ce putain du coaltar fut comme sortir d'un trou de l’enfer. Mes yeux, on aurait dit qu’ils étaient badigeonnés de bitume et saupoudrés de farine de quartz. Ma gorge ? Un vrai capharnaüm, comme si que j’avais bouffé des éclats de silex. Mes muscles, eux, c’était du flan, rien de plus qu'une espèce de guimauve qui servait plus à rien. Essayer de relever la tête, c’était comme tenter de soulever un parpaing en équilibre sur un cure-dents. Mais le pire, plus que la douleur qui me défonçait les épaules et l'arrière-train, c’était ce bazar dans ma tête. J’y voyais flou, tout tournait comme une toupie, et mon cerveau pédalait dans la semoule pour capter où que je me trouvais. Cette piaule blanche, trop propre, trop vide, ça me disait rien. J’étais qui, bordel ? Et j’étais où ?

Puis tout à coup soudainement, quelque chose se figea. Une voix brisa le silence de malade qui m'entourait, une voix que je connaissais, mais… putain, depuis combien de temps je l’avais plus entendue ? Comme un vieux souvenir qui fout les jetons.

" Oh mon Dieu ! Juju ! Julien a ouvert les yeux ! À l’aide, tout le monde ! Venez vite, mon frère s'est réveillé !"

J’arrivais pas à bouger, mais la tronche de ma sœur, Suzon, apparut dans mon champ de vision, telle une figure fantomatique émergeant du brouillard. Si j’avais pu respirer, j’aurais lâché un cri de malade. Elle était… jeune, beaucoup trop jeune, comme si que le temps avait oublié de la faire vieillir.

" Julien, tu m'entends ? T’inquiète pas, ça va aller… T’as eu un accident, un vilain accident de bagnole. T’es dans le coma depuis plus d’un an et demi, mais on t'a jamais laissé tomber. Tu vas enfin rentrer à la maison, ça va aller, petit frère."

Elle causait vite, trop vite, emplie d’espoir, avec un sourire jusqu’aux oreilles, mais ses joues brillaient de larmes qu’elle faisait semblant de pas remarquer.
Sauf que rien ne roulait, rien n'avait de sens pou moi. J’essayai de sortir des mots, mais ma glotte refusait de m'y aider, foutue traîtresse. Quand une bande de toubibs et d’infirmières débarqua pour me tripoter de partout et me brancher à une machine bizarre, j’eus comme l’impression que le temps filait trop vite. Mais je pus jamais le confier à personne. Leur dire que j’étais pas paumé. Que j’avais pas oublié ma véritable vie. 
La veille encore, j’étais chez moi ; Mado, ma femme respirait, toute tiède toute chaude à mes côtés, notre gamin roupillait dans son berceau juste au pied de notre lit. J’avais vécu une vie de ouf depuis la fin de mes années d'études, près de vingt piges dans un monde qui déchirait. J’étais bien, putain. Jusqu’à ce que je me retrouve coincé dans ce corps aussi flasque que ramolli d’un branleur de dix-neuf ans.

L’accident, ouais, bien sûr que je m’en souvenais. Comment pourrait-on oublier un truc pareil ? Roland, mon poteau, mon frangin de cœur, il avait roulé pied au plancher avec son permis tout neuf, direction Quiberon avec nos deux planches de surf. Sauf qu’un camion avait surgi de nulle part, et comme l'ami Coluche sur sa moto; il avait pas eu le temps de réagir. Sa mort, ça m’avait éclaté en mille morceaux. Mais j’avais rebondi, j’avais bâti un truc en sa mémoire, j’avais vu des trucs qu’on aurait jamais imaginé ensemble à notre âge. Alors, quand mes vieux se sont pointés à mon chevet pour me dire qu’il était mort et enterré, comme si que c’était nouveau pour moi, j’ai cru que j’allais péter un câble. Ils me racontèrent que j’avais pioncé dix-neuf mois sans ouvrir un œil depuis le jour de l'accident, que toute le village avait prié et allumé des cierges pour que je me réveille. Leur baratin, c’était du charabia, ça collait pas avec ce que j’avais vécu. Quand j’ai demandé des nouvelles de Mado et d’Olivier, ils m’ont maté comme si que j’avais trois têtes leur débitant des conneries en swahili. 

" T’es peut-être un peu à l’ouest, ça va passer", me balança ma mère, avec cet air de pitié qui me fit grincer des dents.

Seul, ce premier soir, je rampai jusqu’au miroir de la salle de bain, mes guiboles tremblant comme si que j’avais couru un marathon. Là, dans la glace, y'avait un mec… moi, mais pas vraiment moi. Mes cheveux grisonnant sur les tempes, mes premières rides, tout avait disparu. J’étais maigrichon, bouffé par ce lit à la con, mais y avait quand même un truc d'adulte dans mon regard, un truc de vieux qui collait pas avec ce corps.
" C’est quoi ce délire… " je marmonnai, comme un taré. " Un saut dans le temps ? Une dimension inconnue ? Une blague de merde ? J’ai vécu, putain, j’ai vécu bien plus longtemps que ça…" "

J’ai retourné toutes les hypothèses dans ma caboche, sauf celle que je voulais pas voir. Celle qui aurait tout niqué. L’idée que ces vingt piges, c’était du vent, un délire de mon cerveau dans le coma, et que ce vide autour de moi, c’était la vraie vie. Pas moyen d’avaler ça. Alors, je me suis recouché, j’ai fermé les yeux, et j’ai prié pour que le matin me ramène chez moi.
Mais le matin m’a dit d'aller me faire foutre. Le cauchemar a continué, jour après jour. Les examens, les regards inquiets de ma famille, leurs encouragements à redevenir le mec d’avant… un gamin que j’avais largué depuis longtemps. 

Je pionçais un max, espérant retrouver mon monde, mais à chaque réveil, j’étais toujours dans cette piaule, toujours à la ramasse. Les toubibs faisaient comme si que tout allait bien, comme si que j’allais me retaper. Suzon me prenait la main, me disait de laisser faire le temps. Ma mère planquait ses larmes derrière un sourire forcé, elle sentait bien que j’étais plus là. Mon père rangeait des trucs inutiles, jouait au mec normal, mais ça puait le mec qui savait pas quoi dire. Quand ils me demandaient ce qui clochait, je la fermais. Pourquoi ? Je sais pas. Peut-être que je voulais protéger ce secret, ma vraie vie, les empêcher de la démonter avec leurs doutes à la con.

Une nuit, tout seul, j’ai collé mon front contre la vitre glacée de ma fenêtre. En bas, c’était le vide, un putain de gouffre. J’avais plus de larmes, mais j’avais envie de hurler pour Mado, pour Olivier, pour notre baraque, notre jardin, notre vie parfois bancale mais trépidante. J’étais à deux doigts de me dire que si je sautais, si je m'éclatais la gueule assez fort sur le macadam, je pourrais me réveiller pour de bon. Retrouver notre chambre, les rideaux mal accrochés, mes clés qui traînaient, une journée normale où je pourrais embrasser mon gamin et filer au boulot. Je me demandais s’ils me cherchaient encore, là-bas, ou s’ils avaient juste… disparu quand j’ai ouvert les yeux ici. La fenêtre était bloquée. De toute façon, ça servait à rien.

Le jour où qu'ils m’ont dit que je pouvais rentrer « chez moi », j’ai flippé grave. J’avais rien lâché sur la vie que j’avais laissée, et eux, ils prenaient ma déprime pour un truc passager. Ils voulaient que je reprenne ma place, que je redémarre à zéro, dans un monde que j’avais zappé voilà vingt piges. 
Comment je pouvais faire ça, oublier ceux que j’aimais, tout ce que j’avais construit ? 
Mes vieux, Suzon, c’était des fantômes d’un autre temps, des gens que je connaissais mais que j’avais pas vus depuis une éternité. 
J’avais pas envie de franchir cette porte blanche, j’avais peur que le chemin vers chez moi ne disparaisse pour de bon. Mais j’avais pas le courage de leur tenir tête, et si j’ouvrais ma gueule, ils auraient voulu savoir pourquoi. Et ça, j'aurais pas pu l’expliquer. 
Ils m'ont poussé dans un fauteuil roulant le long des couloirs, jusqu’au parking et une bagnole qui roulait sur quatre roues, alors que je m'attendais, comme un con, à une voiture volante.

Ce soir-là, le dîner fut un truc à vous refiler la chair de poule. J’étais assis à une table qui sentait l’enfance, à bouffer un plat que ma mère me dit être mon préféré, mais j’en avais oublié le goût. Je fis semblant, je lui souris comme un robot, je répétais que j’étais content d’être « chez moi ». 
Chaque mot me foutait un coup de poignard. Jusqu’à ce que mon père lâche ce qui lui pesait sur l'estomac.
" Je croyais qu’en rentrant à la maison, en voyant ta chambre, tes affaires, t’allais te retrouver. Qu’on t’aurait retrouvé, fiston. Julien, c’est quoi ton délire ? Les toubibs disent que t’es guéri depuis six mois ! Mais t’es… ailleurs, t’es pas toi. Je pensais que t’allais être aussi content de nous revoir qu’on l’était."

Ma mère planquait ses sanglots. Suzon me fixait, genre « vas-y, vide ton sac ». Je baissai les yeux. Comment leur dire que j’étais pas chez moi ? Que j’avais pas confiance en eux ? Que je voulais retrouver ma vraie famille, là où la bouffe sortait de machines parfaites, bipantes et ronronantes, pas cette merde de la coop bio qui glandait dans mon assiette ?
" J’ai juste besoin de temps, p’pa. Désolé, ça doit être dur pour vous. Mais je suis plus le gamin de dix-neuf ans que vous avez connu il y a si longtemps."

C’était presque la vérité. Ils ont tous baissé les épaules, je vis bien que je leur faisais mal. Mais je pouvais pas lâcher Mado et Olivier, tout ce qu’on avait construit. Fallait que je trouve un moyen de revenir.

Les jours suivants, ce fut un vrai cinéma. Je fis semblant d'aller mieux, mais ce secret, c’était un vrai putain de boulet. Les semaines filèrent, et ma vraie vie commença à s’effacer, comme un rêve qui s’évanouit avec la sonnerie du réveil. Ce monde-là, par contre, il devint trop réel. Je pouvais plus supporter ça.

Un vendredi, à l’heure où le ciel saigne, j’étais au volant de la caisse de mon père, garé au bord de la route. Devant, la voie express gueulait, un cortège de bagnoles de parigots qui filaient à fond vers les plages de Bretagne Sud . Si je pouvais refaire l’accident… si je pouvais me foutre dans le même état sans crever, peut-être que je retrouverais ce lit d’hosto, ce chemin vers chez moi. Mais j’avais les jetons. Je voulais pas blesser quelqu’un, ni moi d'ailleurs. Je voulais juste ouvrir la porte de ma baraque, embrasser ma femme Mado et Olivier mon gamin, leur jurer que je les quitterais plus. 
Mes mains cramponnaient le volant, j’étais paumé entre vivre ici, tout seul avec mon secret, ou tout jouer pour une chance de rentrer.

Et là, j’entendis sa voix. Olivier. Il appelait sa mère, ils rigolaient, comme avant. Je crus que j’hallucinais, mais ça continuait, c’était réel. Je tournai la tête. De l'autre côté de la vitre, il y avait une aire de jeux. Et là, sur les barreaux, mon gamin. En dessous, bras en l’air, Mado. Même de dos, avec cet uniforme d’infirmière que j’avais jamais vu, je reconnus sa voix comme son sourire, celui qui avait bâti mon monde. 

J’étais sur le cul. Pourquoi que j’étais choqué ? Tout au fond, j’avais toujours su que c’était pas réel ? Que ces vingt années, c’était juste un délire, un rêve trop fou, construit autour de sa voix que j’entendais dans mon sommeil ? Ils étaient là, pourtant, juste là, dans ce monde.

Je bougeai pas, je restai à les mater. Et si c’était un piège ? Et si c’était moi qui déconnais ? C’était quoi, la vraie vie ? Celle que j’avais vécue, ou celle-là, avec eux devant moi ? Peut-être que je l’avais toujours su, mais que je voulais pas lâcher mon monde parfait. Sinon, pourquoi j’aurais fermé ma gueule aussi longtemps ? 

Au bout d’un moment, je me suis dit que j’en avais rien à secouer. Ils étaient là. Alors, j’ai ouvert la portière, j’ai posé un pied par terre, et je me suis dirigé vers eux. Vers la version réelle de la famille que j’avais peut-être inventée dans ma tête. Mes premiers pas dans ce monde nouveau, pour tenter d'y reconstruire un truc, un bout de vie, issu d’un fantasme.

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Merci pour votre inconditionnel soutien qui me va droit au cœur
... ainsi qu'au porte-monnaie
ou
et à très bientôt ! 

10 avr. 2025

1040. "Pouvoir et Sadisme : Les tarés qui jouissent à vous faire ramper"


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POUVOIR ET SADISME: LES TARÉS QUI JOUISSENT À VOUS FAIRE RAMPER
L'état d'esprit malsain qui alimente le désir de contrôle des politicards

Alors voilà le topo : Pour le clampin lambda, celui qui galère déjà à payer son loyer et à mater sa série sans s’endormir, les combines tordues des gros bonnets qui se prennent pour les rois du pétrole, c’est un sacré foutoir à décrypter. 
Pourquoi ces mecs se crèvent-ils le cul à vouloir tout écraser sous leurs pompes de luxe ou empiler encore plus de thunes, alors qu’ils ont déjà assez de blé pour se dorer la pilule jusqu’à la fin des temps, avec piscine à débordement et champagne à gogo ? 
On va pas leur filer des médailles en chocolat ni emballer leur rapacité crasse dans un discours à la con sur la « mission divine » ou le « bien commun ». Non, là, on va plonger dans leurs têtes de tarés, on va gratter la merde pour voir ce qui les fait vraiment kiffer : le trip bien glauque de tout faire plier à leurs pieds, le plaisir dégueu de pomper la vie des autres jusqu’à ce qu’ils crachent leur dernier souffle, ou une faiblesse minable qu’ils cachent sous des costards hors de prix et des airs de caïds qui pissent plus loin que tout le monde. 

On va pas philosopher de baratin mielleux à la Bisounours, pas de « oh, c'est juste des incompris ». Non, c’est une autopsie bien trash qu'on va faire, bien sarcastique, de leurs pulsions qui puent le vice à plein nez. Imaginez une carte toute crade de leur âme de charognards, avec juste ce qu’il faut d’ironie mordante pour vous tenir éveillés et vous filer la gerbe en même temps. On va pas démonter leurs délires pour jouer les pleureuses ou les héros en cape de vilain, mais pour choper assez de jugeote pour leur glisser entre les doigts comme des savonnettes. Préparez-vous chers petits frelots et petites frelottes, ça va être un voyage bien crade, bien provocateur, qui va vous coller des claques et vous faire voir le monde sous un jour bien pourri.

Où que j'en étais déjà ? Ah ouais : « Je pige le comment, mais le pourquoi, putain, ça reste un mystère total », gribouillait Winston Smith, le pauvre mec complètement paumé du 1984 d'Orwell, dans son carnet pourri, comme si que c’était son dernier bout de cerveau dans ce merdier totalitaire. Il bossait comme un clébard au « ministère de la Vérité », à truquer le passé pour que ça colle aux fantasmes tordus du Parti : il grattait des vieux journaux, bidouillait des photos, lissait des mensonges jusqu’à ce qu’ils brillent comme des vérités sorties toutes droites de la blanchisserie. Jour après jour, il fabriquait une histoire en carton, mais y’a un truc qui le rongeait, une petite voix qui grattait dans sa tête, une rébellion muette qui mijotait sous son crâne. Elle était pas encore bien gaillarde, juste un doute bien chiant qui le faisait tourner en bourrique la nuit, une saloperie d’écharde qu’il pouvait pas virer de son esprit. 
Pourquoi tout ce bordel monstrueux ? Les bénéfices, ouais, ça sautait aux yeux : tenir les gens par les burnes, remplir les coffres, faire plier les têtes jusqu’à ce qu’elles touchent par terre. Mais le vrai moteur, le pourquoi profond qui donnait un sens à cette foire aux tarés ? Que dalle, un brouillard épais comme une soupe de lentilles ou une purée de pois. 

Le pouvoir, c’est la came ultime, celle que tout le monde s’enfile en douce sans jamais en parler. 
On nous bassine avec le sexe et la mort à longueur de journée – des culs bien bronzés et à poil sur les pubs d’abribus, des séries où les cadavres s’entassent sur Netflix, des stats bien glauques sur tout et n’importe quoi – mais le pouvoir, lui, y fait quoi ? 
Il squatte partout, il trempe dans tout comme une tache d’huile, et pourtant, on le nomme à peine, comme un tabou qu’on contourne en sifflotant. Poutine contre Zelensky, Harris contre Trump, c’est du vent, des bastons de cour de récré pour faire diversion. Le vrai truc, l’essence bien crade qui pue, c’est le contrôle, la soumission, et parfois la violence pure, sans chichi ni fioritures. Osez dire que c'est « mal », et personne en fera une crise cardiaque, promis.

Si vous oubliez le pouvoir, z'êtes à côté de vos pompes pour capter les humains, point barre. Les embrouilles en famille qui finissent en hurlements, les drames entre potes qui tournent au vinaigre, les conneries au taf qui vous donnent envie de balancer votre PC par la fenêtre : sans ce fil rouge bien tordu, vous avez que dalle, vous êtes juste des aveugles qui tâtonnent dans le noir. Les gens en sont accros, ils kiffent grave tenir la laisse, faire plier les autres jusqu’à ce qu’ils rampent comme des chiens – et c’est ça qui fait tourner tous les petits jeux pourris qu’on se coltine à longueur de journée. 

Pourquoi vouloir mettre quelqu’un en cage comme un animal ? Et pourquoi, bordel de merde, on se laisse enfermer comme des moutons qui bêlent ? « Y'a une crise, faut un chef avec des couilles ! » qu’ils nous braillent, la bave aux lèvres et les yeux exorbités. Une baraque qui crame, vous irez pas emmerder le chef des pompiers qui gueule ses ordres pendant que les flammes bouffent le toit comme la flèche de la cathédrale. 

Le clampin moyen, soi-disant trop con ou trop mou du bide, aurait besoin d’un patron, qu’il soit sorti d’un vote bidon ou qu’il se soit auto-couronné empereur du quartier. Mais hors urgence, c’est juste une soif complètement cinglée, une addiction qui vous prend aux tripes et vous lâche pas, un truc qui vous fait courir après la domination comme un camé après son fix. 

Le pouvoir, il a ravagé le monde, il a laissé des tas de cendres encore fumantes, des ruines qui puent la mort, des charniers tellement grands qu’on pourrait même pas compter combien reposent dedans, et pourtant, on le laisse cavaler peinard, comme si que c’était rien qu'un gentil toutou. 
Stowasser, le mec qui prêchait l’anarchie, il nous l'a balancé en pleine gueule sans mascara : l’État, c’est une saloperie de machine qui te broie la vie, une brute épaisse qu’on tolère parce qu’elle a un badge officiel, un costard bien repassé et un sourire de faux-cul. Sans ce monstre, t’aurais pas un psychopathe capable d’empiler des millions de macchabées comme si c’était un jeu de Légo. 

Le chaos, qu’ils appellent ça pour faire peur ? On est déjà en plein dedans, les gars : y’a assez de bouffe pour nourrir cinq fois la planète entière, et pourtant des milliers crèvent la dalle tous les jours ; des massacres qui tournent en boucle comme un film d’horreur à deux balles, une planète qu’on crame jusqu’à ce qu’elle soit plus qu’un caillou desséché. Bravo, leur « ordre » à la con, un chef-d’œuvre de merde qui mériterait un Oscar du foutage de gueule.

Et là, Erich Fromm débarque dans l’arène, le psychologue qui vous démonte l’âme humaine avec un scalpel bien trempé et pas de gants. Dans ses bouquins comme Avoir ou être ou La Passion de détruire, il vous colle une loupe sur le pouvoir et ses dérives bien glauques. Pour lui, y’a deux camps : l’autorité rationnelle, celle qui nous pousse à nous sortir les doigts du cul, celle qui repose sur du savoir-faire et qui veut notre bien, comme une daronne sévère mais qui nous file un coup de main ; et l’irrationnelle, celle qui nous domine juste pour le plaisir de nous voir ramper, qui nous transforme en pions et nous pompe jusqu’à ce qu'on ait plus rien à donner. 

Fromm, il nous dit cash que le vrai pouvoir, le destructeur, c’est pas un truc de balèze, mais de faiblards. Les mecs qui courent après ce truc, c’est pas des titans pleins de confiance qui marchent la tête haute : c’est des épaves, des coquilles vides qui comblent leur trou béant en écrasant tout sur leur passage. Il parle de sadisme, et pas juste des conneries avec des fouets et des menottes comme le "divin" marquis ou christian Grey, mais un truc plus profond, plus tordu : le besoin de tout contrôler, de faire d’un humain son jouet, son esclave, jusqu’à ce qu’il soit plus qu’une ombre sans âme. « Le sadique, il a besoin de sa victime plus qu’elle a besoin de lui », qu’il nous balance, et ça cogne. Sans quelqu’un à briser, il s’effondre comme un château de cartes, il vaut que dalle. 

Et le masochiste, lui, il se perd dans la soumission pour fuir son propre vide, sa solitude qui le bouffe. Fromm, il nous dit que tout ça vient d’un truc primal : on est largués, arrachés à nos racines – famille, tribu, un sens à la con – et on cherche désespérément à se raccrocher à quelque chose, n’importe quoi. 

Quand l’amour part en sucette, on bascule dans ces jeux tordus de domination ou de capitulation, comme des junkies qui ont perdu leur came et qui tapent sur n’importe quoi pour tenir. Le pouvoir, pour lui, c’est pas une couronne, c’est une béquille pour les cassés et les cassos qui savent pas aimer sans étrangler tout ce qui bouge.

8 avr. 2025

1039. Young Global Leaders: Les poupées de Klaus "Barbie" Schwab

 

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YOUNG GLOBAL LEADERS: LES POUPÉES DE KLAUS "BARBIE" SCHWAB
Un regard de quasi-initié amateur sur la racine glauque des Young Global Leaders de Klaus Schwab et leur complot sournois pour bidouiller notre monde à leur sauce  

Ok, amigos, l’une des plus grandes blagues cosmiques de notre époque, c’est cette petite illusion mignonne que le Forum économique mondial (FEM), cette sauterie annuelle de Klaus Schwab perchée dans les Alpes suisses comme un nid d’aigles pour mégalos, serait le grand méchant loup prêt à dévorer la liberté et la prospérité de l’Occident. Détrompez-vous, les naïfs !  

Ne vous y trompez pas, hein : le FEM et sa fameuse "Grande Réinitialisation" ne sont pas juste un numéro de clowns en costard hors de prix. C’est le cirque principal, un festival de bla-bla autosatisfait où les grands gourous de la bien-pensance se tapent dans le dos, pendant que les riches et les puissants se frottent les mains dans les coulisses de Davos, ce club VIP des Alpes. Mais une menace ? 
Oh, pitié, plus maintenant ! Ces vieux croûtons grincheux, avec leurs articulations qui grincent autant que leurs idées, peuvent se la couler douce avec leur cognac millésimé et leurs sourires narquois. Leur sale boulot est bouclé, les graines sont semées, et ils regardent le chaos pousser tranquilos depuis leurs balcons panoramiques.  

Non, la vraie bombe à retardement, c’est ailleurs : la clique des Jeunes Leaders Mondiaux (Young Global Leaders ou YGL), ces petits soldats fanatiques du Forum Economique Mondial (FEM), ces jeunes loups dressés pour piétiner votre liberté et réduire votre individualité en purée avec leurs pompes bien cirées. Leur plan ? Un marathon vicieux, une stratégie de longue haleine pour bétonner leur Nouvel Ordre Mondial (NOM) jusqu’à ce que vous n’ayez plus d’autre choix que de dire "Merci patron"
 
Schwab et ses sbires ne sont pas tombés de la dernière pluie, oh que non. Ils ont vu les révolutions tape-à-l’œil, avec du sang, des cris et des guillotines, s’essouffler en deux temps trois mouvements. Non, pour que ça tienne, il faut de la patience, du travail de fourmi, des petits coups irréversibles – genre balancer des millions de migrants en plein cœur de l’Europe pour retourner la table une bonne fois pour toutes. Et qui s’y colle ? Les Young Global Leaders (YGL), ces joujoux rutilants tel Gabriel Tattal pour les plus jeunes et les plus sexuellement introvertis, sortis de l’usine Schwab, calibrés pour durer et faire des étincelles. 
 
D’où viennent ces YGL, vous-demanderez-vous, en grattant vos têtes de moineaux ? Bonne question ! Les Sherlock amateurs pointent le début des années 90, 1992 pour être précis, quand Schwab, encore tout frétillant du collapse communiste en Europe, sort de son chapeau les Leaders Mondiaux de Demain "Global Leaders for Tomorrow" (GLT). Mais ne croyez pas qu’il a inventé la roue tout seul comme un grand génie solitaire. Non, non, c’est du recyclage de luxe : il a piqué la partition au Séminaire international d’Henry Kissinger, un petit bijou lancé en 1951 par le grand-maître lui-même, avec l’aide des cerveaux du Conseil des Relations Étrangères (Council on Foreign Relations ou CFR) et des espions tout frais de la CIA. Objectif ? Contrecarrer les rouges à l’étranger tout en dressant une armée de futurs dirigeants prêts à lécher les bottes à l’Oncle Sam.
  
En 92, avec le cadavre soviétique encore tiède, Schwab et son FEM se pavanaient déjà dans le saint des saints de l’élite mondiale, prêts à découper le gâteau planétaire. Les GLT ? Une version 2.0 du délire de Kissinger, avec un logo plus sexy et une touche de modernité. À l’époque, tout le monde s’en foutait, trop occupé à sabrer le champagne de la fin de la Guerre froide pour capter les manigances de ce serpionnettiste à lunettes. On aurait dû flairer l’embrouille, mais bon, avec le recul, c’est toujours plus facile de jouer les malins, hein ouais ?
 
Passons aux choses sérieuses et disséquons ces GLT : qui, quoi, comment ? Comme leurs petits frères YGL, chaque cuvée GLT, c’est environ 200 pépites triées sur le volet – affaires, politique, facs, sport, arts, médias, la totale. Tous sous la barre des 43 ans, tous soi-disant choisis pour leurs "performances exceptionnelles" ou leurs jobs en or, dixit un article du FEM pondu pour son 40e anniversaire.(Pdf en anglais. Utilisez Google Doc translate pour le mettre dans votre langue) Sauf que, surprise, c’est du pipeau monumental !  

Prenez Angela Merkel, la star de la promo inaugurale. Quel exploit intergalactique lui a valu sa médaille en 1993 ? Présidente de la CDU dans un coin paumé, Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, après avoir été une parfaite inconnue. Ou Nicolas Sarkozy, futur roi de France, dans la même fournée : à l’époque, il végète dans l’ombre régionale avant de décrocher un poste de ministre moyen. 
Et Poutine, hein ? Un vague adjoint au maire de Saint-Pétersbourg, pas franchement un titan. Ajoutez à ça José Manuel Barroso, José María Aznar, Tony Blair, Viktor Orbán, Bill Gates – tous des GLT. OK, Blair et Gates commençaient à pointer le bout de leur nez, mais rien de transcendant. Alors, quoi ? Si ce n’est pas le talent ou l’influence qui ouvre la porte, c’est quoi ?  

Seuls Schwab et sa bande de recruteurs le savent. Mais d’après un ex de la CIA qui a failli se faire happer par les YGL, le flair de Klaus, c’est pas celui d’un coach qui repère des poulains prometteurs. Non, c’est un maître-espion qui déniche des profils bien juteux : ambitieux, malléables, un peu bruts mais prêts à briller sous son aile tordue.  

Imaginez Schwab en recruteur de l’ombre, l’œil perçant, cherchant des prédateurs opportunistes avec une colonne vertébrale en acier trempé dans une foi aveugle. La CIA kiffait ça aussi : des esprits flexibles, un don pour manipuler, une passion discrète pour semer le chaos, le tout dans une coquille blindée pour encaisser les coups tordus.  

Riez si vous voulez, mais son radar a des ratés. Orbán et Poutine, ex-GLT, jouent les rebelles 30 ans plus tard, crachant sur tout ce que Schwab chérit. OK, mais ça prouve juste qu’ils ont gravi les échelons avec les mêmes atouts – ambition, pragmatisme, culot – qui les ont fait entrer. Ces deux électrons libres montrent que la machine a des fissures, que les GLT n’étaient pas tous des toutous bien dressés. Le programme s’arrête en 2003, secoué par des chamailleries internes au FEM, avant de revenir en 2004 avec les YGL, version relookée et boostée par un prix d’un million de dollars que Schwab empoche pour avoir "transformé le FEM en mastodonte mondial". Merci, Dan David, pour le chèque de ton grand prix!  

Comment devenir un Young Global Leader
D’après leur propre pub dégoulinante, les YGL, c’est une bande de "pionniers dynamiques et inspirants" qui s’attaquent aux gros problèmes avec une "vision holistique et avant-gardiste". Derrière ce baratin ? Un projet de féodalisme numérique où une élite riquiqui domine pendant que nous, les gueux, jouons les rats de labo pour leur grand délire de "nouvel humain".  

Ils opèrent depuis une fondation suisse bien cosy, sous l’aile protectrice de l’État helvète. Un conseil de 14 pontes dirige, avec 40 anciens en renfort pour murmurer des conseils, et une équipe de 10, menée par Schwab et un magnat islandais au nom imprononçable, Björgólfur Thor Björgólfsson. Les candidats ? Triés au peigne fin : 28-38 ans, dont 5 à 15 ans de "succès", charisme, carrière au top, et une vibe de sauveur social. Pas d’auto-nomination, hein, faut être pistonné. Depuis 2005, 200 à 250 chanceux sont intronisés chaque année pour six ans. Aujourd’hui, plus de 1 400 diplômés infestent tous les coins de la société.
  
Qui choisit ces marionnettes ? 
Mystère et boule de gomme. En 2004, c’était les "titans des médias", puis un jury VIP avec la reine de Jordanie en guest star. Une monarchie absolutiste pour cueillir les sauveurs de l’humanité ? Sans déconner ?  

Qui finance ces guignols ?
En 2018/19, leur caisse affiche 338 millions de dollars. D’où ça vient ? 18,5 millions de dons, 20 millions d’investissements, et le gros lot – 300 millions – de "services de programmes". Traduction : soit ils vendent des formations bidon pour gaver les cerveaux de propagande, soit ils jouent les entremetteurs de luxe entre milliardaires et marionnettes politiques. Une vraie maison close idéologique, avec Schwab dans le rôle de la taulière.  
La COVID a été leur jackpot : un nouveau milliardaire toutes les 30 heures, pendant que les pauvres s’enfoncent. Gates, Şahin, Bourla ? Ils ont pas surfé la crise, ils l’ont pilotée. Davos 2020, c’était 119 milliardaires et 53 chefs d’État – le pouvoir a glissé des urnes aux coffres.  

Comment penser comme un Young Global Leader ?
Leur "Vision et Mission" ? Un ramassis de niaiseries qui sent le stagiaire en panique. "Inspirer", "Connecter", "Transformer" – bla-bla-bla sur le "bien commun" et "l’intérêt public mondial". C’est vague, c’est flou, c’est un chèque en blanc pour imposer leur délire. Ils ne s’adaptent pas, ils ingénient, et leur rêve, c’est une société en fusion permanente, où vous courez jusqu’à l’épuisement pour suivre leur "progrès"  

Leurs principes ?
Générosité, Authenticité, Respect, Impact – un quatuor de banalités mielleuses qui cache leur vrai jeu.
"Générosité" ? De la politesse de base qu’ils vendent comme une révolution. 
"Authenticité" ? Des platitudes dignes d’un horoscope. 
"Respect" ? Demandez à Macron, Trudeau, ou à Harden, la néo-zélandaise aux dents de cheval (qui a dû démissionner quand sa paire de boules est devenue de notoriété publique) qui traitent les récalcitrants de racistes ou de déchets. 
"Impact" ? Une croisade pour un "monde meilleur" où traditions et racines sont des obstacles à dynamiter.  
Leur but ? Un "Homme nouveau", déraciné, prêt à plier devant leur Nouvel Ordre Mondial. Vos élus ne sont pas idiots, ils sont juste des pions, des Young Global Leaders.


Vous vous êtes bien amusés ? Voici d'autres informations pour ceux que tout ça fait saliver.

Il s'agit pas d'un seul cri de guerre, mais de deux. Premièrement, contre quiconque ne salue pas son drapeau arc en ciel et son badge aux 17 colobjectifs ; deuxièmement, une attaque éclair contre le fondement culturel de toute société – qu'on l'appelle peuple, nation ou famille. Une salve, c'est audacieux ; deux, c'est excessif, signe qu'ils sont très sérieux dans leur projet de destruction. Débarrassez-vous des clichés mièvres de la page d'accueil, et le jeu des Young Global Leaders brille : un « Homme nouveau », détaché de l'histoire, de la foi ou de la culture. Pourquoi ? Le ciment d'une société se dissout lorsque sa colonne vertébrale commune s'effondre, entraînant avec elle la résistance au Nouvel Ordre Mondial. Cette fin de partie, conjuguée à l'influence du Forum Économique Mondial, couronne les Young Global Leaders comme une menace de premier plan – peut-être la menace – de cette nouvelle et courageuse dystopie. 

7 avr. 2025

1038. Bifurcation

 

BIFURCATION

Face à une bifurcation, cherchez toujours la petite branche qu'y z'avaient dit !

On avait raté la petite branche - en fait plus une brindille -  et on s'était retrouvés face à un gouffre profond. Le fait qu'on se parlait pas n'arrangeait rien. Après la soirée culturelle animée organisée par les autres randonneurs et de retour sous notre tente, on s'était disputés pour savoir avec laquelle de nos deux bouteilles on allait se réhydrater le gosier. Nos menaces d'utilisation de la force avaient été si bruyantes que les autres campeurs nous avaient adressé des sourires encore plus doux au petit-déjeuner.

La randonnée en Namibie était une expérience inédite après vingt ans de mariage. C'était censé être un moyen de resserrer les liens après le départ de notre fils unique à l'université. Mais comme toujours, des événements inattendus allaient se produire et, comme toujours, nous nous retrouvâmes seuls l'un avec l'autre.

Après le petit-déjeuner, une quarantaine d'entre nous furent déposés en autobus au pied d'une colline. Le capitaine de la randonnée nous donna des informations sur le déroulement de la ballade et nous confia à un jeune homme d'une tribu locale qui connaissait par son nom chaque ruisseau asséché de cette colline. Seuls deux passages de ce discours me restèrent en tête : « Ne dérangez pas la faune » et « Rendez-vous tous au sommet de la colline ». Il se pourrait bien qu'il ait aussi rajouté : « À chaque bifurcation, choisissez le chemin où nos guides ont placé une petite branche petite brindille. »

Nous avons commencé en file indienne, mais les randonneurs, jeunes ou expérimentés, ou simplement plus légers que nous, nous dépassèrent à toute vitesse. Les arbustes robustes nous effleuraient parfois le corps tandis que nous glissions sur le sentier couvert de feuilles éparses et séchées par le soleil. J'avais peut-être aperçu une ou deux brindilles sur l'autre patte de la bifurcation qui nous avait conduits ici, mais j'avais choisi de n'en rien dire à mon silencieux de mari. Je voulais voir son visage s'embraser de honte lorsqu'il réaliserait son erreur. Je pensais que ce serait une douce revanche.

Mais maintenant, je n’en suis plus si sûre.

On s'espionnait mutuellement tous les deux. Il transpirait malgré la brise fraîche du matin. Je tapotais le gravier de ce désert de rocaille avec mon bâton et contemplait l'étendue au-delà du gouffre. Les monticules verdoyants dans le lointain autour de la Fish river scintillaient, insensibles au regard misérable de nos deux personnes. Le ciel était couvert, contrairement aux prévisions météo. Nous sortîmes des bouteilles de nos lourds sacs à dos de débutants et on sirota de l'eau désaltérante. Je choisis de rompre le silence.

" Oups ! Je crois qu'on s'est gourrés de chemin."

Il me lança un regard noir.

Je sortis une barre énergétique et la croquai sans lui en proposer le moindre morceau. Je savais que ce serait un signal d'alarme pour lui. Même dans les moments d'hostilité qui suivaient nos confrontations, il se comportait toujours en gentleman avant tout, comme quand il m'avait refilé ce bâton qu'il avait récupéré en chemin pour m'en servir comme bâton de randonnée. Mais si j'ai parcouru tout ce chemin pour devenir la garce ultime que je suis aujourd'hui, autant valait en profiter pleinement.

La vue était spectaculaire. À tout autre moment, j'aurais pris quelques selfies pour les publier sur les réseaux sociaux. Les nuages ​​semblaient s'assombrir de seconde en seconde. Je sentis mon homme peiner à accepter son erreur de navigation et à battre en retraite.

" Bref, puisque on est là, autant prendre le temps d'admirer la vue." Je balançai mes bras avec un enthousiasme exagéré.

" Faisons demi-tour. On pourra peut-être encore rattraper les autres", grogna-t-il sans quitter l'horizon des yeux.

Voilà l'homme qu'il était devenu. Il faisait exactement le contraire de ce que je lui suggérais, et il était extrêmement vaniteux. Je suis presque sûre d'être certaine que nous étions les derniers de la file dispersée des randonneurs et que nous avions marché pendant au moins une demi-heure du mauvais côté de la bifurcation. Impossible de rattraper les autres avec un tel retard...

" Non, je crois que je vais me reposer ici un moment." Je jetai mon sac à dos par terre et m'affalai sur le plat d'un rocher en saillie.

Ses oreilles rougirent. L'espace d'une seconde, je craignis qu'il ne me quitte et ne retourne à la bifurcation. Au lieu de ça, il ramassa une pierre, la lança en l'air, la rattrapa puis recommença. La faisant rouler dans sa paume, il me dit d'une voix traînante :

" Il pourrait se mettre à pleuvoir, on sait jamais."

Je commençais à apprécier ça. Il me suppliait pas vraiment de le suivre, mais il me laissait pas non plus derrière. Je m'allongeai sur l'excroissance du rocher.

" C'est pas grave. Ça sera pas la pire chose qui puisse nous arriver."

Je le mis au défi de dire quelque chose qu'il regretterait, une fois de plus, afin de prouver une fois pour toutes à quel point il pouvait être bourrin des fois. Mais il jeta la pierre au fond du gouffre et demeura silencieux. Les minutes s'écoulèrent. Puis quelque chose d'autre surgit dans le paysage.

Un python de rochers !

J'ai grandi entre Saulzet-le-Chaud et Saulzet-le-Froid dans les monts d'Auvergne, donc apercevoir un serpent de temps en temps n'était pas nouveau pour moi, même si celui-ci semblait énormément plus gros et interminablement plus  long que les jolis Aspics qui se doraient la pilule du côté de chez nous. Tandis qu'il ondulait en se rapprochant de moi, un frisson me parcourut l'échine lorsque ses yeux bridés se fixèrent sur les miens tout en m'agitant la bifurcation de sa langue fourchue. Peut-être l'avais-je secrètement souhaité, car j'ai longtemps comparé mon existence à celle d'une proie étouffée par un boa constrictor.

Il se rapprochait. Mes muscles se figèrent et mon esprit se vida.

Soudain, le bâton que je tenais à la main me fut arraché de cette dernière et se retrouva téléporté comme une barrière dressée entre moi et le python. Le serpent changea de direction puis fila à toute vitesse et disparut dans les broussailles au bord du sentier. Je me retrouvai dans les bras de l'homme qui avait choisi de s'interposer entre moi et le python. Ça avait dû être terrifiant pour lui, car il avait jamais vécu ailleurs qu'en ville.

" Tu aurais dû le laisser m'hypnotiser ", je gémis.

Ses mains étaient froides et son cœur battait la chamade.

" Oui, j'aurais peut-être dû. Mais… il faut quand même qu'on retourne à cette bifurcation."

Je détestai qu'il m'ait toujours pas dit combien qu'il m'aimait ni qu'il regrettait de m'avoir blessée. Mais j'étais tout de même heureuse d'être encore en vie pour me battre un jour de plus et prouver mon point de vue. Je repris mon sac à dos, laissai le bâton au bord du sentier puis me mis à marcher à ses côtés.

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Merci pour votre inconditionnel soutien qui me va droit au cœur
... ainsi qu'au porte-monnaie
ou
et à très bientôt ! 

5 avr. 2025

1037. Le Séisme Planétaire des Droits de Douane


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LE SÉISME PLANÉTAIRE DES DROITS DE DOUANE

Y’a un calme plus qu'étrange qui s'installe après un gros tremblement de terre. Les gens bloqués dans les immeubles défoncés captent bien les galères qui s’ramènent sur leurs gueules, mais la plupart apprécient le silence total, genre le monde s’est mis sur pause et n'a pas encore réappuyé sur "play" ou sur "reset". Les dégâts, on sait pas encore trop ce que ça donne, alors on souffle un bon coup : "Oh ! Ça s'passe pas trop mal pour l’instant.", un peu à l'image de l'acrobate qui tombe du 17ème étage, et qui répond au mec du 7ème qui lui demande comment que ça va...

Mais cette première impression, c’est du flan, parce que plein de casse reste planquée sous le radar. Petit à petit, les infos balancent des rapports sur des infrastructures en PLS et des feux qui éclatent de partout, et là, on commence à piger l’ampleur du bordel et les risques d’incendie qui montent en flèche. Le doute et le chaos, ça part en vrille à fond la caisse.

Le président Trump, lui, dans sa grande sagesse, a sorti une métaphore médicale cryptée sur son compte TruthSocial pour ce qu'on pourrait appeler le « séisme tarifaire » : le patient s’est pris une opération chirurgicale maousse et un bon gros choc prophylactique, mais c’est pour son bien, la guérison est déjà en train de faire son taf.
On aime bien balancer des comparaisons médicales ou thérapeutiques, mais là, l’image du tremblement de terre, elle claque plus pour capter ce qui déglingue les structures économiques qui se font secouer comme jamais.

Cliquer image pour agrandir

Le truc clé, c’est les dégâts: souvent, ils jouent à cache-cache et se pointent en mode furtif seulement après coup. Au début, tout a l’air peinard, mais sous la surface, les canalisations d’eau et de gaz ont pété, les fondations se sont barrées en sucette, et même si certains bâtiments ont l’air de solidement tenir debout, ils sont à deux doigts de s’écrouler, parce que les fissures, elles sont bien planquées.

Un autre parallèle qui tue, c’est les galères qui viennent pas direct du séisme mais des trucs qui s’enchaînent après. Le tremblement de terre de 1906 à San Francisco a salement amoché la ville, mais le vrai carnage, c’est les incendies qui ont cramé tout le bazar après, impossibles à stopper avec les canalisations d'eau pétées et les rues blindées de gravats. Les pompiers, ils pouvaient rien faire, même sans embouteillage, c’était mort.
Le séisme a cogné la ville, mais c’est le feu qui l’a réduite en cendres.
Ce qu’on pensait sécurisé s'est révélé d'une fragilité qu’on peine à piger. Des bâtiments validés par des pros de l'administration s’effondrent malgré les tampons officiels. Ce qui semblait clean et solide s’est pété la gueule quand la pression a dépassé les bornes.

Le séisme tarifaire des droits de douane, il trimballe les mêmes vibrations. Les dégâts, on les a pas encore tous intégrés ; y’a un max de flou pendant que le chaos se répand comme une traînée de poudre. Comme un tremblement de terre, ça tape dans le système : les infrastructures et les foyers, tout part en cacahuète. Et le risque que des effets secondaires – les incendies dans l’analogie – fassent plus de ravages que prévu, il est carrément haut.
(Effets de premier ordre : les bourses, elles dégringolent. Effets de second ordre : les galères, elles font des petits.)

Le flou, c’est une bombe à lui tout seul. Les boîtes doivent caler leur fric et leurs équipes en mode prévision sur l’offre et la demande à venir. Si le futur devient un gros point d’interrogation, impossible de prévoir quoi que ce soit, et du coup, toute l’économie, elle peut plus tourner.

Comme les incendies de 1906 à San Francisco, qu’on a matés qu’avec l'aide de l’armée US qui a fait péter des rues entières pour créer des pares-feux, les plans pour limiter la casse pourraient bien tout péter eux-mêmes. Triste à dire, mais on a peut-être dû cramer le village pour le sauver.


Tenez, regardez cet immeuble défoncé par le séisme de Loma Prieta en 1989, dans la baie de San Francisco. Les gens pensaient peut-être que leur baraque avait tenu le choc, mais les fondations et le rez-de-chaussée étaient tellement dans le rouge que tout risquait de s’effondrer en mode domino.


Et sur cette carte des derniers séismes dans le monde, regardez le regroupement des secousses sur la « Ceinture de Feu », là où les plaques tectoniques se frottent les unes contre les autres. Les tremblements de terre, ils peuvent déclencher un tas d’autres galères le long de ces zones qui pogotent sans cesse.

Pareillement, le séisme tarifaire, il fout le bazar dans l’économie mondiale, chaque secousse tape sur les autres carrefours de forces, direct ou via les effets secondaires du premier choc.
Ceux qui prétendent avoir le film complet des effets, directs ou en cascade, du séisme tarifaire, ils se plantent grave. Impossible de prédire le bordel que ça va faire avec toutes ces forces qui s’emmêlent, ni de contrôler tous les dégâts encore planqués.
Les incendies qui couvent, on les voit pas encore. Ils mijotent peinards, pas encore flippants, et les mecs persuadés que tout est sous contrôle ont pas encore capté que ça risque de partir en sucette totale, genre faire écrouler les accords de Bretton Woods, l'économie rt le système de création monétaire mondial des banques centrales basés sur la dette !
Oh putain, je crois que je jouis déjà....

3 avr. 2025

1036. Le Bon, la Brute et le Vilain pas beau


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LE BON, LA BRUTE ET LE VILAIN PAS BEAU : 
Qu'est-ce qu'y faut faire ?

Il y a un an, avant que Trump soit officiellement dans la place, certains avaient déjà griffonné des trucs sur ce qu’il devrait faire. Avec les bagages marxistes en vigueur dans nos systèmes d'éducation – ouais, carrément – ils pouvaient pas s’empêcher de voir ça sous le prisme du pamphlet de Lénine, genre « Qu'est-ce qu'y faut faire, gros ? ». Voilà le topo de ce classique bien vénère :

1. Critique de l’économisme : un bon gros déni de réalité, pas juste niveau thunes, mais aussi bio, écolo, tout le bordel.
2. L’élite d’avant-garde : on dégage les élus et on balance une technocratie mondialiste, bien perchée et qui rend des comptes à personne.
3. Conscientisation politique : en gros, un lavage de cerveau du « prolo » avec de la propagande à fond, l’éducation bien orientée et une censure qui tape fort.
4. Leadership centralisé : centraliser le pouvoir partout où que c'est possible, genre « l’agence de casting du Forum économique mondial », vous voyez le délire.
5. Rôle des intellos : maquiller les faits bien concrets en histoires élastiques, avec des promesses mielleuses d’un futur paradisiaque et des cris d’alarme sur un présent bien pourri.

Tout ce que Trump incarne, c’est un gros doigt d’honneur à ce plan machiavélo-communiste. Un truc que l’État profond, les profs gauchos, les médias et les ONG mondialistes étaient en train de tricoter peinards.
Mais Trump, il est pas solo dans l’arène. Il surfe sur la vague d’un ras-le-bol qui monte contre ce futur rouge. Les conservateurs et les libertariens poussent comme des champignons en Amérique latine et en Europe. Chez nous, L’UE mord la poussière, pendant que le populisme cartonne au Royaume-Uni, en Allemagne, aux Pays-Bas, en France, en Italie, en Roumanie, en Hongrie, en Slovaquie… la totale, quoi.

Quand les States éternuent, le monde chope la crève, vous comprenez ?

LE BON
Trump et son équipe ont défoncé mes attentes les plus foldingues, dès ses premiers choix de casting. Et vlan, il a enchaîné à une vitesse folle.
Il nous a tous scotchés avec des décrets créatifs, genre annuler Roe vs Wade (droit à l'avortement gratuit garanti par Washington) – retour aux États, point barre. Virer le ministère de l’Éducation pour refiler le bébé aux États aussi, c’est ce qu'il fallait pour décentraliser.

Deux mois après, on voit ce qu'est arrivé aux plus grosses proies :
1. Immigration et sécurité aux frontières ? Nickel, ça roule !  
2. Expulsions massives de sans-papiers ? Oh que oui, dégagez !  
3. Fin du droit du sol et de la citoyenneté à la naissance ? Putain, enfin !  
4. Fermer et reprendre le contrôle de ministères entiers ? Trop de la balle !  
5. Bannir les trans des sports féminins ? Mais putain, heureusement !  
6. Grâces présidentielles ? Carrément !  
7. Relancer l’économie des ressources ? Top !  
8. Dégager le soutien aux délires DEI et discrimination positive ? Il était temps, bordel !

…mais y’a encore du taf, même sur ces trucs-là. Trump a été élu pour assécher le marais, tailler dans les règles, nettoyer l’armée, stopper les guerres à rallonge et remettre les finances US d’aplomb.

Une loi veut flinguer l’Agence de Protection de l'Environnement et refiler le bébé aux États, mais y’a encore trop de billets qui partent en fumée là-dedans.
La chirurgie trans pour les mineurs ? Interdite. Moi, j’irais même plus loin, pas juste un stop, je foutrais une interdiction totale et ferais en sorte que ces bouchers perdent leur plaque. Ils ont niqué le B.A.-BA de la médecine : « d’abord, ne pas nuire » ! Certains diront qu’un juge de la Cour suprême qui sait pas ce qu’est une meuf, c'est plausible vu que le mec est peut-être pas doué en anatomie, mais un médecin ? Impardonnable. Ces gars-là devraient être virés direct et jetés en taule en coups de pieds dans le cul.
La justice doit taper vite et fort – pas traîner des plombes ( « Pas de paix sans justice »). Tout politicard ou fonctionnaire qui a merdé doit être dans le viseur et prendre cher. Ça bouge déjà, mais on voit rien de concret pour l’instant.

Pour que Trump cartonne vraiment et change la donne, faut qu’il aille plus loin. Des cibles faciles, y’en a :
Pas de lois fourre-tout dites omnibus. Trump pourrait balancer une règle perso : « Moi, président, je signe pas ces pavés de merde en vrac. » Ces trucs, c’est la porte ouverte à la corruption et aux magouilles en vrac. Si un sujet vaut le coup, qu’on le vote à part, clair et net.
Interdire la confiscation civile des biens.. Nos biens, c’est nous. Faut les traiter avec les mêmes droits, point.
1. Auditer la Fed. Les libertariens et les conservateurs en rêvent depuis toujours.
2. Virer l’ONU de New York. Le Dakota du Nord serait pas si mal. Sinon, pourquoi pas Calcutta, Nairobi ou Gaza ? On rase les ruines et on reconstruit une Gaza toute neuve pour caser toutes leurs agences.
3. Repenser l’OTAN. Les States se font traîner dans des plans foireux par la France et le Royaume Uni, qui jouent les gosses capricieux. Faut les lâcher, qu’ils se démerdent.
4. Légaliser les monnaies en or ou argent. Casser le monopole des billets bidons.
5. Calmer les lobbyistes. 4,4 milliards par an pour pourrir le jeu politique ? Faut du clair : si t’as accepté des bribes, tu votes pas sur le sujet. Simple.

Si je comprends bien, tout ça peut passer par décrets. Le reste, c’est plus chaud, mais tout aussi important.


LA BRUTE
Ce qui reste dans les tuyaux :
1. Les Amerloques et l'impôt sur le revenu (IRS). Faut une réforme fiscale qui déchire : un taux fixe, une page, basta. Les gens aimeraient ça et ça boosterait l'emploi. Les statistiques disent qu’ils perdent 546 milliards par an à cause de ce merdier fiscal – 7,9 milliards d’heures gâchées, 413 milliards de productivité dans le vent, plus 133 milliards en logiciels et experts. 2 % du PIB, vous imaginez ? Même un petit lifting façon DOGE, ça ferait du bien.
2. Syndicats. Comme Franklin Roosevelt l’a dit, faut dégager tous les syndicats du secteur public. Ça rendrait les services plus réactifs, moins figés.
3. Limites de mandat. Pour les deux chambres, et pourquoi pas un âge max à la Cour suprême.

LE VILAIN PAS BEAU
Là, ça va secouer sévère. accrochez-vous ! Le libéralisme occidental esquive les racines du mal :
1. Soins de santé ? Les licences professionnelles et les Ordres des Médecins..  
2. Big Pharma ? Les brevets et patentes.  
3. Malbouffe ? Les subventions agricoles.  
4. Clash idéologique ? L’éducation « gratuite ».  
5. Guerres mondiales ? L’arrogance occidentale incontrôlée.  

Quelle arrogance ? L’État profond qui fait sa loi.
Arracher ces racines, c’est pas une partie de plaisir. 
Finir les guerres à n’en plus finir et calmer les délires géopolitiques, c’est ça que les Amerloques veulent. Le monde multipolaire, c’est pas l’ennemi, faut l’accepter. Un peu de compète entre institutions, ça ferait du bien à tout le monde.
La grandeur des States, c’est pas de dominer les autres, c’est de les respecter. Un respect cramé par des décennies de politique étrangère à la con. Réparer ça, c’est pas du gâteau. Thatcher a dit un jour : « Un bon gouvernement, c’est celui qui prend des décisions dures pour le long terme. » J’ajouterai : Pas de prospérité sans paix et sans respect des autres.

…mais bon, c’est juste mon avis. Si je rêve, mordez-moi !