L'EMPIRE DES SENS (Revisité)
Jean-Chibritte faisait les cents pas sur le perron du palais présidentiel, dans l'attente de l'arrivée de l'ambassadeur Voytonien.
" Pour l'amour de moi, Bribri, calme toi" lui dit Manu. " Ta nervosité me rend nerveux.
- Mais je suis pas nerveuse, chouchou. Nous recevons un ambassadeur extra-terrestre", répondit-ielle. " C'est pas
comme si que nous recevions le Justin Trouduc que tu ne manquerais pas de te
taper dans n'importe quelle alcôve de ce palais si j'avais le malheur de vous tourner
le dos plus de trois minutes."
Jean-Chibritte cessa tout de même d'arpenter la plus haute marche du perron, se contentant de taper d'un pied d'une taille vraiment démesurée pour une soi-disant petite bonne femme de son acabit.
Manu soupira. Ils avaient dû attendre la fin de soirée pour recevoir l'ambassadeur de l'Empire Voyton, les voytoniens ne supportant pas la lumière du jour. Enfin, le cortège de l'ambassadeur pénétra dans la cour du palais, suivi de près par les véhicules du premier ministre Gaby et celui de Stéphane, le ministre des Affaires Étrangères. Les trois véhicules s'immobilisèrent presque ensemble avec un crissement de pneus royal sur le gravier au pied des marches.
Stéphane sauta allègrement hors de sa limousine dès qu'un loufiat en uniforme lui en eut ouvert la portière, un sourire éclatant et des signes de la main à l'intention des photographes officiels. Tandis qu'il approchait du véhicule de l'ambassadeur Voytonien, ce dernier se déplia lentement de l'intérieur de sa limo, reniflant l'air méticuleusement. Bien que fin et svelte, l'aspect des Voytoniens rendait toujours Jean-Chibritte mal à l'aise. Dépourvus d'yeux, il était difficile de savoir sur quelle partie de leurs corps diriger le regard en discutant avec eux.
Jean-Chibritte porta le sien dans la direction générale du Voytonien. " Bienvenue Ambassadeur", dit-ielle. " Bienvenue dans notre modeste demeure."
Gabriel, le premier ministre, sauta à son tour hors de son véhicule et s'empressa de se porter à la rencontre de Manu et de Stéphane pour échanger avec eux une accolade.
L'ambassadeur de Voyton, malgré sa cécité due à l'absence d'organes visuels congénitale sur sa planète, possédait, comme tous les mecs de son espèce, un sens de l'odorat hyper-sensible et développé. Il pencha sa tête angulaire dépourvue de toute pilosité en sourcillant de l'œil du nez. Lorsqu'il parla, ça sonna comme le bruit d'une scie se faisant les dents sur du balsa: " Monsieur le Premier Ministre, vous ne m'aviez pas dit que vous forniquiez avec votre Président et son ministre des Affaires Étrangères."
Gabriel émit un gloussement en secouant la main en signe de négation. " Oh, nous ne forniquions pas", expliqua-t-il. " L'accolade est un signe de politesse cérémonial aussi bien qu'ancestral.
- Ah," répondit l'extra-terrestre. " Pardonnez mon erreur. C'est juste que chacun de vous trois exhale la même fragrance que celle du mélange de vos trois spermes."
Manu pivota sèchement d'un quart de tour et indiqua l'entrée du Palais d'une main tremblante, " Hem, passons-au salon doré si vous le voulez bien ."
Le visage cent fois ravalé de la vieille tanche trans pestant des lèvres nommée Jean-Chibritte ainsi que son regard assassin ne manquèrent pas de noter la rougeur coupable qui venait de s'emparer du cou et des joues de son enculeur comme enculé de sodomite de jeune mari...
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