LE HÉRON
(Témoin passif…)
Flots patients et glissants d’une rivière lente
Défilent à l’ombre du reflet de l’échassier cendré,
Juché sur une patte, l’autre inerte et dressée
Semble prendre le pouls de ses émanations.
Est-il tel cet ibis, oiseau sacré de Ramsès,
Vaillant passif que rien ne distrayait ?
Une risée soudaine affole son plumage ?
Soit ! Il s’ébroue les ailes puis il change d’appui.
À coups de bec millimétrés, il se nettoie le corps
D’impures retombées qu’un vent malsain
A laissées sur ses plumes.
Immuable !
Il a vu le bleu des rivières s’empourprer du sang de guerres fratricides,
(Témoin passif…)
Flots patients et glissants d’une rivière lente
Défilent à l’ombre du reflet de l’échassier cendré,
Juché sur une patte, l’autre inerte et dressée
Semble prendre le pouls de ses émanations.
Est-il tel cet ibis, oiseau sacré de Ramsès,
Vaillant passif que rien ne distrayait ?
Une risée soudaine affole son plumage ?
Soit ! Il s’ébroue les ailes puis il change d’appui.
À coups de bec millimétrés, il se nettoie le corps
D’impures retombées qu’un vent malsain
A laissées sur ses plumes.
Immuable !
Il a vu le bleu des rivières s’empourprer du sang de guerres fratricides,
Vu s’affadir au fil du temps les couleurs jadis flamboyantes
D’aurores aujourd’hui voilées de pesticides,
Ressenti sur son pied les brûlures cinglantes de flots acidulés
Ressenti sur son pied les brûlures cinglantes de flots acidulés
Observé dériver en mousseuse surface les rebuts de la ville…
Mais il n’a pas de rêves, ne connaît point d’utopies,
Il est là simplement : intégré dans l’image,
Il est là simplement : intégré dans l’image,
Il fait partie d’un tout.
Du haut de son échasse, il attend patiemment le pénitent docile
Qui bien innocemment viendra en sacrifice à son pied
Pérenniser sa stance.
Du haut de son échasse, il attend patiemment le pénitent docile
Qui bien innocemment viendra en sacrifice à son pied
Pérenniser sa stance.