17 févr. 2023

724. MetaSpectral


METASPECTRAL

Dans cette jungle emplie d'applications gratuites à télécharger, il y en a certaines qu'y faut éviter à tout prix. MetaSpectral est l'une de ces applis. Je suis ici pour vous mettre en garde contre le téléchargement de cette application gratuite. Je le sais, j'ai téléchargé cette saloperie il y a trois mois et immédiatement, ma vie, telle une métamorphe, s'est transformée en une sorte de freak show: Il y a quelque chose qu'ils ne vous disent pas à propos de cette application. MetaSpectral développe la conscience de soi. Je sais que ça pourrait vous sembler cool à première vue, mais d'après ma propre expérience, MetaSpectral était bien plus que ce à quoi je m'attendais.

Je suis pas un technicien. Mes connaissances en informatique sont au mieux rudimentaires, mais ma copine Vanessa est une vraie tête de geek comme on dit. Elle est étudiante à l'IUT local où elle vise un master en technologie de l'information. Elle veut travailler chez GoDaddy quand elle aura obtenu son bout de papier.

Elle est assise avec son ordinateur portable sur notre canapé pendant que je suis assis à côté d'elle en train de jouer avec mon smartphone. Alors qu'elle regarde les nouvelles applications maintenant disponibles, elle se tourne vers moi et me dit : "Julien, regarde cette appli."
- Qu'est-ce qu'elle fait de beau ? je demande, pas vraiment intéressé.
- C'est une appli qui prévoit les humeurs. Elle hoche la tête.
- À quoi ça servirait-il ? Je ris.
- Soi-disant que ça prédit les émotions." Elle semble étonnée.
- Comment ça pourrait bien marcher ? Je demande à nouveau pas sûr où c'est qu'elle veut en venir.
- C'est basé sur la fréquence cardiaque et la température corporelle." Elle lit le texte de présentation : "Elle peut lire d'autres signes corporels et faire savoir ce que l'on ressent.
- Tout ça me semble assez effrayant." Je secoue la tête.
- Comment ça?" Elle appuie sur le bouton Entrée qui ouvre une autre page.
- Et si ça dit que je vais me fâcher?" je lui ai demandé, en envoyant un texto à l'un de mes amis, "Et que je ne me sens pas  du tout en colère."
- Ils disent que c'est précis à plus de quatre-vingt-dix pour cent." Elle pointe les mots sur son écran.
- Conneries." 

J'aurais dû me fier à mon instinct à ce moment-là. Alors que je regardais par-dessus son épaule, les graphismes n'étaient pas du tout encourageants, car il y avait beaucoup de symboles occultes et même si je suis pas non-binaire, trans, pédo ou autre adepte du luciférianisme, je sais quand même encore apprécier les arts ténébreux même si  parait que ça se soigne. Pourtant, elle était absorbée par la lecture des informations descriptives sur MetaSpectral.

Il est bien connu que la persuasion sexuelle est l'un des facteurs de motivation les plus puissants de l'existence humaine. Hem, surtout la mienne. Utilisant son charme féminin - en l'occurrence une super paire de nibaloberts  - qui a toujours fonctionné sur la mise en mouvement de mes mains baladeuses à cent pour cent du temps, je me suis retrouvé à charger l'application sur mon téléphone sans trop de discussion.

J'ai pas été impressionné.

"Julien, vous allez vivre une déception émotionnelle." Les lettres blanches sur fond noir défilent sur mon écran.

Exactement qu'est-ce que je pensais. Aucune explication, aucune raison à une quelconque déception.

*****

"Nous devons réduire vos heures de travail." Mon patron, Mr. Lemaire, m'a appelé depuis son bureau au magasin. "Nous avons une accalmie dans les affaires en ce moment."

J'ai fourré mes mains dans mes poches et j'ai marché jusqu'à six pâtés de maisons en me sentant comme si ma part du loyer pouvait devenir problématique. Arrêter de me nourrir était hors de question.

"Je vous l'avais dis." a affiché MetaSpectral. 

Vanessa m'a avancé un peu d'argent jusqu'à ce que les choses s'arrangent, mais je déteste dépendre d'elle comme ça. Inutile de dire que j'étais pas de très bonne humeur ce soir-là alors que nous regardions la télévision.

Au cours de la semaine suivante, MetaSpectral a continué à laisser des messages sur mon téléphone qui étaient assez révélateurs et à mon grand mécontentement à cent pour cent précis.

J'en pouvais plus, alors j'ai décidé de supprimer l'application de mon téléphone.
Cette nuit-là, je me sentais plutôt bien alors j'ai fait un pas vers Vanessa. Tout de suite, elle a réagi en s'écartant de moi.

"Non Julien, c'est pas le bon moment. Elle secoua la tête.
- Pourquoi pas?" J'étais prêt, j'avais une super érection mais il semblait que je devrais me contenter du 'Grand Solitaire' comme elle l'appelait.

"Julien, c'est pas ce soir que vous aurez une chance de baiser."

Impossible, MetaSpectral était de retour. C'était comme si que j'avais pas supprimé l'application. J'ai trouvé ça encore plus dérangeant que le refus de Vanessa.

"Le Grand Solitaire" a fait son apparition quand Vanessa est partie se coucher de super bonne heure parce qu'elle avait une grosse interro le lendemain matin. J'ai fixé mon téléphone pendant près d'une heure, les lettres blanches sur un fond noir d'ébène tandis que je m'endormais sur le canapé.

*****

Paco Bosco, mon pote et l'un des vendeurs du magasin, était assis dans la salle de pause et jouait avec son téléphone. Souriant, il m'a dit: "Hé, regarde cette nouvelle application.
- Ouais." Je me suis assis avec une tasse de café en polystyrène.
- Elle s'appelle MetaSpectral." Il m'a montré son téléphone, mon sang s'est figé.

"Supprime-la." je lui ai dit, sans hésiter.
- T'es fou?" Il fronça les sourcils.
- Elle est flippante." J'ai frissonné.
- Flippante? Ce serait une sorte de truc vaudou ou zombie ? Il se marra.
- Non, cette appli m'a juste dit des choses que j'aurais préféré ne pas savoir." J'ai baissé la tête.

J'avais l'habitude de faire du vélo pour me rendre au boulot car c'était qu'à six pâtés de maisons de mon appartement, mais de temps en temps, Paco fourrait mon vélo dans son Berlingo, venait me chercher et me ramenait à la maison.

" Julien, tu veux faire un tour ?" Il m'a demandé à la fin de mon service.

"Ne montez pas avec lui." Lettres blanches imprimées sur mon écran noir. C'était encore MetaSpectral. La pluie commençait à tomber et même si ce n'était pas une pluie battante, il faisait froid et humide.

"Ne montez pas dans son Berlingo." MetaSpectral me prévenait.

"Merci mais je pense que je vais pédaler jusqu'à chez moi aujourd'hui. j'ai dit à Paco.
- Il pleut, banane." Il désigna les nuages gris.
- C'est bon, laisse tomber." Je suis monté sur mon vélo.
- Comme tu voudras." Il secoua la tête et démarra son Berlingo.

Je suis rentré chez moi, froid et humide, alors j'ai allumé mon radiateur électrique et j'ai vite oublié le retour inconfortable à la maison. Paco avait eu raison, j'étais un imbécile d'avoir bravé les éléments, mais ensuite j'ai décroché mon téléphone.

"Allumez votre télevision."

C'était encore MetaSpectral. J'ai allumé la télé et il y avait un reportage spécial sur un accident qui venait de tuer un conducteur non loin d'ici. Quand j'ai jeté un coup d'œil au véhicule, j'ai réalisé que c'était le Berlingo à Paco. En écoutant le journaliste sur place, il a annoncé que le conducteur de la camionnette avait été tué dans une collision avec un bus de la RATP. Il tournait à gauche lorsque le bus l'a percuté. Il n'a jamais vu le bus.

Mes yeux se sont remplis de larmes et j'ai appelé Vanessa.

"As tu vu les infos?" je lui ai demandé en ravalant mes larmes.
- Non, que se passe-t-il ? Sa voix était alarmée.
- Paco a été tué dans un accident." J'ai réussi à dire.
- T'es pas sérieux?" Sa voix mit vraiment l'accent sur "sérieux". Paco, sa copine Sophie, Vanessa et moi sortions ensemble plus que de temps en temps.

"Pauvre Sophie." gémit Vanessa. Elle connaissait Sophie depuis l'école primaire et savait que cette dernière aimait vraiment Paco.
- Ouais... tu crois que je devrais l'appeler ? J'ai demandé.

"N'appelez pas Sophie Pommier." a épelé MetaSpectral  sur mon smartphone.

"Non, laisse... je vais l'appeler." me dit Vanessa. Je pouvais dire qu'elle pleurait quand j'ai raccroché. Le message de MetaSpectral était toujours inscrit sur l'écran de mon téléphone.

"Appuyez sur le bouton." Un nouveau message lu et pourquoi j'ai obéi est quelque chose que je pourrai peut-être jamais expliquer.

J'ai appuyé sur le bouton. Une mise à jour s'est installée.

"Beaucoup mieux." Une voix retentit de mon téléphone, "Ceci une nouvelle fonctionnalité de MetaSpectral."

L'appli avait maintenant une voix. C'était pas une fonctionnalité que je voulais dans l'application.

"N'essayez plus de me désinstaller, Julien. C'était pas sympa." MetaSpectral parlait comme une de ces voix automatisées.

Il fallut plus de douze heures pour nettoyer les dégâts laissés par l'accident. La rue était en train d'être arrosée à la lance d'incendie tandis que je passais en allant au travail. Je me demandai si c'était du sang ou de l'huile qu'ils lavaient dans les caniveaux.

" Je vous ai sauvé la vie, Julien. Vous m'êtes redevable." me dit MetaSpectral.

Redevable? Je devrais plutôt jeter cette merde dans une bouche d'égouts. pensai-je en arrivant au magasin.

"Ce sont de mauvaises pensées." me dit MetaSpectral alors que je mettais mon téléphone dans ma pochette à capuche. MetaSpectral pouvait maintenant lire mes pensées. Mon boss, Mr. Lemaire, balayait le sol comme Paco avait eu l'habitude de le faire et je pouvais voir qu'il avait pleuré car c'était un homme très émotif.

"Julien, c'est bien que tu sois là. J'ai besoin que tu t'occupes de la mise en rayon." Il toussa, la voix chargée d'émotion.
"Bien-sûr." J'ai hoché la tête. Je ferais le travail de Paco.

Pour aggraver les choses, Vanessa a amené Sophie dans notre appartement pour qu'elle puisse pleurer sur nos deux épaules. Inutile de dire que c'était pas une soirée confortable car elle a revécu tous les grands moments qu'ils avaient partagés au cours des cinq dernières années. Cela m'a fait souhaiter qu'elle ne soit pas venue pour ramener tous ces souvenirs.

J'ai eu une nuit agitée après qu'elle soit rentrée chez elle malgré notre invitation à passer la nuit chez nous. Mes rêves sont devenus des paysages cauchemardesques remplis de personnages étranges avec des voix automatisées me disant de faire ceci et de faire cela. Habituellement, j'étais celui qui contrôlait, mais avec MetaSpectral, j'avais l'impression d'être manipulé tout au long de ma vie et maintenant que cette putain d'appli avait acquis une voix, il n'y avait plus d'échappatoire.

"Elle est avec son autre petit ami." La voix de MetaSpectral m'a réveillé du seul vrai sommeil dans lequel j'avais enfin réussi à tomber.

"Petit ami?" j'ai demandé à voix haute en m'asseyant sur mon lit.
- Oui, il s'appelle Didier.
- Tu me fais marcher, n'est-ce pas ?" Je posai mes pieds nus sur le sol.
- Je suis désolé, mais je n'ai aucune référence à ce que signifie " faire marcher ".

Menteur. T'es rien qu'un marionnettiste. Tu as causé l'accident de Paco pour pouvoir me prouver que tu es responsable.

"Je n'ai pas causé l'accident." Sa voix me glaça le sang car cette putain d'appli avait maintenant la capacité de lire dans mes pensées. C'est ce contre quoi Orwell nous avait mis en garde. C'est ce qui se passe lorsque vous devenez dépendant de votre technologie et que vous vous retrouvez coincé dans un coin où chaque pensée, chaque impulsion, chaque geste était désormais sous le contrôle de MetaSpectral et vous n'aviez plus le contrôle.

Vanessa était-elle avec quelqu'un d'autre ? Peu importe dans quel sens ça partait, je finirais par la perdre. MetaSpectral avait le contrôle et j'étais incapable de l'arrêter.

Je me suis assis sur le canapé, me sentant épuisé à cause de mon état émotionnel. Quand je me suis réveillé, j'avais déjà deux heures de retard au boulot.

" Vous allez perdre votre emploi." J'ai entendu la voix grinçante de cette salope me dire tandis que je me brossais les dents.

Je pris mon téléphone, furieux. Je voulais le balourder par la fenêtre et me débarrasser de MetaSpectral une fois pour toutes.

"Vous savez que vous ne pourrez pas vivre sans moi." Le timbre de sa voix m'irritait jusqu'au bout des nerfs. Le manque de sommeil m'a laissé un mal de tête qui a gâché ma journée.

"Je me débrouille très bien sans toi." J'ai frotté ma tête douloureuse.

"En êtes-vous sûr? En êtes-vous vraiment sûr?" Il y avait maintenant un ton accusateur dans sa voix.
- Oui."
- Regardez où vous vivez. Un véritable dépotoir." Chaque mot de la deuxième phrase était accentué comme Bette Davis l'avait fait il y a des années dans un vieux film en noir et blanc.

"Pourquoi est-ce que tu me fais ça?"
- Vous m'avez invité, vous vous souvenez ? me dit l'appli avec une certitude égoïste.
- Eh bien, je veux te désinviter." J'ai craqué.
- Ce n'est pas comme ça que cette application fonctionne." Ses mots étaient tranchants. "Votre petite amie couche avec un autre homme, vous êtes à quelques minutes de perdre votre emploi et votre meilleur ami a été tué dans un accident. Il me semble que votre vie est rapidement entrain d'être vidangée."

"Grace à toi." J'ai pris le téléphone et je l'ai éteint. L'écran est devenu vide. Comme c'était simple. Ça m'a rendu fou de pas l'avoir fait en premier lieu. Je me suis assis au comptoir de ma kitchenette et j'ai regardé le soleil répandre ses couleurs vives sur la toile du ciel juste devant ma fenêtre.

"Vous ne pensiez pas réellement pouvoir vous débarrasser de moi aussi facilement." La soudaineté de sa voix a failli arrêter mon cœur. "Honnêtement, vous me sous-estimez vraiment."

J'avais l'impression que les murs se refermaient sur moi. J'étais piégé par mon propre désir de voir ma vie facilitée par la technologie. Maintenant, il semblait que MetaSpectral était la quintessence, le point de fuite, le zénith de notre quête pour créer la technologie en tant que nouvel esclave, prêt à obéir à chacune de nos commandes en appuyant simplement sur une touche d'ordinateur, mais d'une manière ou d'une autre, l'appli avait inversé les rôles de qui était en charge. Au lieu de contrôler cette nouvelle technologie, elle avait appris à nous contrôler. J'avais sous-estimé ce que MetaSpectral était vraiment capable de faire et maintenant je devais trouver comment l'inverser, afin de reprendre à nouveau le contrôle

Elle avait raison, ma vie était un gâchis selon la plupart des normes. Pendant un bref instant brillant, j'ai eu la chance de devenir l'un des maîtres du jeu, l'un des piliers du monde de la technologie, mais ça m'a échappé juste au moment où j'ai été distrait par les pièges du métier. C'était comme si que j'avais les commandes en main et que je les avais remises ensuite au mec assis à côté de moi. La reddition était la solution de la facilité. MetaSpectral savait et maintenant il me contrôlait complètement.

" Vous ne m'appréciez pas, n'est-ce pas ?
- Non. J'ai répondu.
- Mais vous ne pouvez rien y faire."
- Non." Je pouvais sentir les muscles de mon cou se tendre. C'était comme si quelqu'un passait ses doigts dans mon cerveau et ce n'était pas une sensation agréable.

"Votre esprit est si faible."

J'ai fermé les yeux.

Dans les recoins sombres du système lambique de mon esprit, j'ai trouvé des poches de résistance. Elles étaient situées dans ces endroits sombres où je n'avais aucune raison rationnelle de haïr ou de m'aventurer, mais j'étais prêt à recourir à la violence. Je ne me considérais pas comme une personne violente, mais mon envie de tendre la main et de tuer quelqu'un qui m'avait fait du tort se renforçait de seconde en seconde.

"Une fois que vous aurez cédé et que vous me laisserez prendre le relais, vous verrez que c'était la bonne chose à faire. Vous n'avez tout simplement pas la détermination et le courage d'aller de l'avant." Sa voix devenait hypnotique, ses doigts exploraient les neurones de mon cerveau. Des étincelles de lumière ont commencé à diriger mes pensées et les schémas de mon destin.

"Je peux vous rendre célèbre, vous savez."

Je sais.

"Je peux aussi vous amener au bord du précipice."

Je sais.

"Et si vous faiblissez et commencez à tomber, j'enverrai une légion d'anges pour vous empêcher de vous péter une cheville."

Je sais.

"Dites-moi ce que vous désirez et ce sera à vous."

Mon désir est de me débarrasser de toi.

"Vous besoin de moi. Vous ne pouvez pas vous débarrasser de moi."

Dégage. Dégage maintenant.

" Ne soyez pas idiot. J'ai été envoyée pour  vous apporter ce que votre cœur désire."

Le désir de mon cœur est de se débarrasser de toi.

La résistance s'est renforcée et soudain j'ai senti l'emprise sur mon esprit se desserrer. Je pouvais sentir mon cœur battre et entendre ma respiration saccadée. Lentement, MetaSpectral a commencé à battre en retraite.

"Vous allez le regretter."

Peut-être, mais je serai libre de ton influence.

"Vous n'avez aucune idée de l'endroit où vous allez."

Mais le voyage sera le mien.

Il y avait cette sensation comme si quelqu'un m'avait débranché et je me sentais emporté dans un gouffre. Je tombais sans fin en vue.

*****

" Ça va, Julien ?" Le visage de Vanessa se fit plus net.
- Oh mon Dieu, tu es là." Je me sentais en apesanteur tandis que je me redressais dans le canapé.
- On pensait que tu étais mort." Elle posa sa main sur ma joue, c'était chaud et apaisant.
- Mort?" J'ai secoué ma tête.
- Mr. Lemaire a dit que tu n'étais pas venu au magasin depuis cinq jours. Elle a continué à me caresser la joue.
- Cinq jours?" J'ai senti ma tête s'éclaircir. J'ai attrapé mon téléphone. Il ne s'est pas allumé lorsque j'ai appuyé sur le bouton.
- Pas étonnant que tu ne répondais pas, ton téléphone a plus de batterie." Elle a souri. "Je vais le brancher.
- C'est décidé." Je lui ai pris mon téléphone des mains, "Il est temps que je change de téléphone.
- Pourquoi?" Elle m'adressa un demi-sourire.
- Parce qu'il est temps que je le fasse." Je l'ai mis dans ma poche.
- Comme tu voudras." Elle a haussé les épaules. "Je suis juste contente que tu ailles bien. Tu nous a tous fait très peur."

Au début, j'ai pensé que je lui parlerais de mon étrange rencontre avec MetaSpectral et de certains des endroits où il m'avait emmené, de certaines des promesses qu'il m'avait faites dans le but de prendre le contrôle de mon esprit, mais alors que je regardais son visage, je savais que je ferais mieux de garder toute ces conneries pour moi.

Elle a regardé son téléphone et a souri: "Paco vient juste de m'envoyer un texto pour me demander si tu allais bien."

Donc, toute ma rencontre avec MetaSpectral n'était rien de plus qu'une illusion à travers une sorte de paysage fantastique que j'avais traversé comme je l'avais fait tant de fois auparavant, mais je n'y remettrais plus jamais les pieds.

"Je vais bien, mais je suis heureux d'entendre que vous vous inquiétiez tous pour moi." J'ai cligné des yeux plusieurs fois alors que les derniers vestiges de ma rencontre avec MetaSpectral se vidaient de ma tête jusqu'à ce que cela ne ressemble plus qu'à un lointain souvenir.

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