6 mai 2021

493. Les Nettoyeuses


Mes lèvres frémissent toujours un petit peu après nos baisers. Et pas que de plaisir. Car voyez-vous, y a comme un relent de Propylène Isothiocyanate dans leur salive. Un peu comme le goût résiduel de ces gaz lacrymo poivrés que les flics balançaient d'un pervers et malin plaisir en pleine poire et en pleine gueule des résistants à chaque fois qu'y z'avaient envie de faire prendre son pied à leur sadisme dans les manifs anti-confinement ou anti-vax du siècle dernier. 

Bon, tant que c'est pas des relents de protéines de pointe - ou de protéines spike comme qu'y disaient en franglais à la téloche - qui sortent de leurs bouches; comme chez ces demeurées d'étudiantes qu'habitaient en face de chez mes vieux et qui s'étaient toutes faites vaccinées contre la Covid...; ces putains de connasses avaient ainsi réussi à infester toutes le quartier, y-compris donc, la rue de mes parents. Heureusement que je vivais plus chez eux ou en France à l'époque - j'étudiais en Floride - sinon je serais plus là pour vous raconter ça aujourd'hui.
Aux dernières nouvelles de la science de nos sauveteuses, parait que ces saloperies de protéines spike avaient été auto-réplicantes ou self-réplicantes - encore du 'fucking' franglais - mises au point pour  leur projet malthusien génocidaire.

Heureusement que nos vengeresses sauveteuses ont pu nettoyer et éradiquer à grands coups de langues ces protéines de merde ainsi que leurs créateurs et promoteurs de la face de notre planète. 
Qu'ils restent brûler en enfer pour l'éternité, ces enculés de dépravés !
Bon, pour en revenir aux baisers de mon amoureuse, ils me font toujours pleurer. Peut-être bien que je devrais écrire et envoyer un truc là-dessus au New Lancet. 
Si je trouve le temps de le faire entre deux acrobaties piochées à la courte paille et au hasard dans le Kamasutra. J'adore quand qu'elle m'étreint les deux flancs et les deux fesses en même temps d'un même mouvement, l'effet kisscool garanti avec sa basse température et tout le tralala.

Ils ont tellement de points communs avec nous. Elle aime bien dormir lovée contre moi telle une amarre. Je dis telle une amarre, mais j'aurais aussi bien pu dire telle une couleuvre, car ce ne sont techniquement pas des mammifères. Je crois pas qu'y ait de mammifères là d'où qu'elles viennent, mais elles sont tout de même à sang chaud, avoisinant les 32 degrés à l'ombre. Mais pas loin des 175 au grand-écart. 
Dormir à côté de moi doit lui faire l'effet de se blottir contre un nuage de vapeur si vous voyez qu'est-ce que je veux dire.
Ou peut-être bien d'une saucisse cuite.

Ouais, et pourquoi pas d'une merguez tant que vous y êtes... ?
Hmmm, voilà que tout ça m'chiffonne maintenant. Va falloir qu'elle me précise ça...

Elle a du mal à causer le français, tout comme nous avons du mal à chanter leur langue avec nos cordes vocales monotones et mono-tones. Quand qu'on est seuls tous les deux, on se débrouille avec des bribes de nos deux langages à l'aide de nos tablettes de cire, et on utilise aussi le langage des signes avec nos six mains, les deux miennes et puis les siennes. 
Mais faut voir les trucs qu'elle me raconte... des villes transparentes, des chœurs transcontinentaux portés par les vents..., je prends note de tout qu'est-ce qu'elle me raconte.

Et faut l'entendre quand qu'elle se met à chanter - ou à jouir entre mes bras vigoureux. Elle sort les harmonies les plus prenantes et époustouflantes qui soient avec ses deux sets de cordes vocales.
Hé ho, quelqu'un m'a-t'il une fois entendu suggérer que j'aimais pas le son de leurs voix ?
Non ? Alors fermez vos gueules et ouvrez grand vos esgourdes et pavillons !
Une musique étrange et envoûtante en fait, et de toute beauté ! 
C'est comme une version un tout petit peu plus rapide, disons légèrement accélérée, d'un chœur grégorien de chants de baleines.
Comme si on avait remplacé toutes les rondes par des blanches pointées pour ceux qui savent le Morse et qu'ont pas les portugaises ensablées.

Et leur façon de se déplacer, si lente et si gracieuse avec leur jambes interminables et leurs trois seins souples et grandioses se balançant au gré du vent et au rythme de leur démarche... 
Je veux dire, faudrait, de toute évidence,  que vous ayez comme moi la chance comme l'œil innocent et l'esprit sophistiqué de ma cervelle pour pouvoir voir et apprécier leurs peaux bleues pâles des plus turquoises une fois débarrassées de leurs combinaisons spatiales. C'est une chose qu'est pas donnée au commun des mortels, c'est moi qui vous le dis, veinard que je suis et que vous z'êtes pas.

Je sais toujours pas comment que ça va finir entre nous. Il n'y en a que deux autres comme elle sur la station. L'amie Kaline m'a fait comprendre que leurs relèves étaient tous les sept ans mais je sais pas si qu'elle parle de leurs années qui durent des lustres ou bien des nôtres...
Haré Krishna en tous cas, et pourvu que ça dure...

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