9 juin 2020

408. Lezardman

Salut, c'est moi Ronaldo, vous savez, l'assistant du rédacteur de ce torchon qui vous anesthésie les neurones depuis tant d'années. 
C'est rageant de voir qu'y a encore des gens tellement aveuglés par leurs émotions qu'ils ne peuvent voir les choses en face même si celles-ci les fixent dans le blanc des yeux. 
Et puis évidemment, il y a ceux qui se croient d'une hauteur vertigineusement supérieure à celle au dessus de la masse du reste du monde mais qui ont le culot de traiter les autres d'égoïstes, de jaloux incultes, de populistes ou de sans-dents. 
Et puis il y a aussi les aigris. Ha ha, ceux là sont les véritables losers, j'en sais quelque chose,  notre putain de rédacteur en est l'exemple flagrant et hem..., je le lui file le train pas loin derrière. Mais quand même, ça fait pitié. Tss tss.

Lezardman

L'équipe du ministère des Affaires Étrangères se tenait nerveusement dans le hall de réception de l’hôtel. Ça faisait des plombes, une bonne partie de la matinée en fait, qu'ils s'évertuaient à contacter le président des doigts qui puent. Sans succès.
« Capitaine, le président des frogs est supposé s'adresser à la Nation dans moins d'une heure !", gueulai-je en direction de mon subordonné. »
« Je le sais bien, commandant, vous me prenez pour une reinette ou quoi ? Nous avons tout essayé pour le réveiller. C'est pourquoi je vous ai fait appeler, monsieur. »
Le convoi des voitures officielles et des services secrets attendait sur le parvis. Des drones de CMM, de Pox News, de BFN, de GNews et d'LDI faisaient le buzz en bourdivibrant autour de la façade.
«  Il n'y a plus de temps à perdre, » lui intimai-je. « Défoncez la porte. »
« Pardon, Monsieur ? »
«  Il est peut-être malade, ou même mourant là-dedans pour ce que j'en sais. Exécution ! »
On dut s'y mettre à trois pour défoncer la lourde de la suite présidentielle. J'écartai mes pommes sur les côtés du paillasson et pénétrai dans la pièce. Le corps grisâtre du Président Micron était étalé, tout fripé, sur les dalles de marbre juste devant l'entrée de sa salle de bain.
«  Nom d'une queue de bonne petite pomme ! » m'exclamai-je en m'agenouillant devant son corps. Je posai deux doigts pour prendre son pouls à la base de la tête d'oignon couvertes de filaments blondasses et puant la laque de luxe qui ressemblait à la sienne.
Il semblait tout maigrichon et raplapla, et, si je me trompe pas dans le choix de mes adjectifs, tout pâle et translucide.
« Appelez une unité médicale immédiatement ! » gueulai-je en direction de mes pommes restées sur le  pas de porte... « ...ou un vétérinaire. » 
Mais je me faisais pas trop d'illusions: ça m'aurait étonné que les blouses blanches de notre pays acceptent de venir porter secours à l'enculé qui avait traité les homologues de sa nation à coups de LBD et de lacrymos avant de tourner casaque et de leur refiler des médailles  à deux balles en chocolat pour les remercier de leur héroïsme durant la crise du Kolona. 
La panique m'envahit. La surpuissante Grande Armada de la coalition financière ultra-bioniste, néo-littérale, illusioni-plâtrière n'était plus qu'à quelques miles de nos côtes et leurs forces aériennes avaient déjà commencé à violer l'espace aérien au dessus de notre capitale. 
Ces enfoirés nous avaient envoyé leur Président-Ambassadeur pour négocier notre reddition, et v'là que cet enculé venait de me canner entre les pognes, pendant mon tour de service en plus, enfoiré de casse-pépins...
J'entendis un bruissement ressemblant à un clapotis provenant de l'intérieur de la salle de bain. Je fis volte face en direction de l'origine de cette diversion, et je vis le prez-ambassadeur sortir de sa baignoire, la flotte ruisselant sur une espèce de peau verte couverte d'écailles. 
Il cligna une fois des yeux, de lourdes paupières se déplaçant lentement sur des yeux ambrés aux pupilles encore plus verticales, à l'image de sa politique, que la tour de Pise.
« Ne vous prenez pas la tête avec mon exuvie, » me fit-il. « Nous la boufferons plus tard. La mue vapeur préparée avec des prépuces de jeunes pomgolais pubères est un véritable délice et... »
Mais je fus plus rapide que lui. je dégainai plus vite que l'ombre à Pucky Puke et lui tirai une balle entre les deux yeux, réduisant en bouillie son cerveau reptilien sans lui laisser le temps de terminer de vanter l'éloge de son prochain menu. 
Ce coup de feu fut le début de la rébellion des pommes libres.

Dans les semaines qui suivirent, tous les frères des loges Plâtrières, de celles des Grands Croupions  ainsi que celles du B'nou B'routh ayant dépassé le 20ème degré - les Wuirth, les Ottali, les Coros et autres Elbakach - furent démasqués et exposés sous leur vraies chairs et envoyés aux enfers, poussés par les bras vengeurs, purificateurs et salvateurs des pumains enfin libérés de leur joug, poussés à coups de pieds dans le derche direct dans les lacs de lave bouillonnante de centaines de volcans actifs autour du globe. 
Ces enculés s'étaient infiltrés partout depuis des millénaires, l'enquête démontra que plus de la moitié des parlementaires de nos pseudocraties avaient été acquise à la cause reptilo-plâtrière ainsi que la majeure partie de nos merdias et organes de presse. 
Des vidéos de partouzes orgiaques et pédophiles tournées dans les plus grands musées de la planète et retrouvées dans des coffres-forts de hauts dignitaires plâtriers furent soumises aux yeux consternés de dizaines de milliers d'autres plâtriers de niveaux inférieurs et de bas étage qui s'empalèrent sur ou s'égorgèrent avec leurs truelles après avoir brûlé leurs tabliers. 
Faute d'ennemis et de diviseurs, les partis néo-fazis ou racistes s'éteignirent d'eux-même au bout de quelques mois. Ce fût la fin du Grand Ouvrage de ces fils de putes et le début de la renaissance de notre chère pumanité.

Bon, je sais bien que théoréthiquement, les êtres pumains sont pas censés abaisser leur niveau de moralité en période de crise ou d'intense surprise, et que mon doigt a peut-être été un peu nerveux sur la gâchette ce jour là, et je sais bien aussi qu'essayer d'expliquer rationnellement ce genre de geste violent pourrait conduire à d'éventuelles répétitions non souhaitables, mais je dois tout de même avouer que je peux pas imaginer un jour une pomme plus fière de son geste que je le suis du mien aujourd'hui... 
On ne doit jamais se permettre d'oublier quel est notre véritable ennemi.  Mais grâce à moi et ma découverte inattendue comme inespérée, on sait aujourd'hui quelle était sa véritable nature et où peuvent se planquer ses grands prêtres et ses adorateurs.

Note de l'auteur: Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ou avec des faits divers avérés est purement accidintentionnelle et ne devrait être entendue qu'avec la plus vile suspicion. Ou la plus grande spéculation.
Ou l'inverse. Enfin je crois. Ou un truc dans ces eaux là... En tous cas, prenez ces trucs comme vous voulez mais prenez les de manière à ce que je sois pas emmerdé par la grosse haineuse crépue bouffeuse d'oreilles qu'à un gros croupion.
Et le premier qui m'balance un "poil aux nichons" aura mon pied dans le sien fion.

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- Mais putain,  fais gaffe avec tes rames rimes, Ronaldo ! Tout ça ressemble beaucoup trop à une navig' dans les Bermudes, de la Science-fiction !!! Comment que t'as osé me planter un hameçon pareil dans le dos ? On risque d'avoir la murène Apia au cul !!!
- Ah ouais? Revois tes cartes, ô capitaine mon capitaine, j'ai déployé le parapluie. Le grand modèle, aussi balèze qu'le Spi Ouest France. Et même si j'équipais le Don Quichoque d'un trident Tazer et que je l'envoyais frire de feux de saint-Elme et d'éléctrons-volts les tripes de la bande d'enculés qui godillent en moulinant au parlement, dis moi donc pourquoi que le grand Cervantès ferait un procès au Captain Nemo ?
- Bordel, tu fais chier, Roro, me poser ce genre de question, c'est comme que si tu m' demandais pourquoi que les météorites choisissent toujours de se viander au centre d'un cratère...

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