28 mars 2020

390. L'exemple vient d'là-haut !


Cette scène vous est gracieusement offerte sans le soutien financier
 du groupe "PAUL RICARD"

-Bwaaaa, mais p'pa, tu sais bien qu'on n'aime pas les carottes râpées. Même les aliens, ils z'aiment pô ça, mamaaaan nihihiiiiiii ouinnnnnn...
- Ecoutez, mes petits lapins, croiser un extra-terrestre ici ou là, au centre commercial ou sur le terrain de basket, à Halloween ou Mardi-Gras, quand ils sortent de leur ambassade, c'est une chose. Mais vivre et travailler en situation rapprochée avec eux en est une autre. Faut vraiment être bien accroché et pas craindre d'être surpris. Tenez, je vous donne un exemple. L'autre jour, avec votre mère, on était invités à dîner chez l'Ambassadrice Ferengi. Sympa, l'ambassadrice. Elle a même appris à causer le javanais en verlan. Sans vocodeur. La plupart de ce qu'ils bouffent n'est pas toxique pour nous, ce qui est un plus.
En tout cas, on était même pas encore arrivés à notre troisième carafe de rouge arrhymarien, entre les foies de limaces et les tripes de salamandres, dissertant sur les bacchanales du Palais Bourbon durant les 20 premières années de ce millénaire, quand soudain ses deux minots font irruption dans la salle à manger en braillant comme des malpropres, s'accrochant à ses jupes comme si leurs vies en dépendaient. "Mon Dieu! Les enfants," s'écrie-t'elle, "Veuillez m'excuser, ça ne prendra que cinq secondes..." 
- Qu'est qu'y voulaient, p'pa, qu'est qu'y voulaient ? 
- Attend, ça vient, Nanooschka. Alors, elle les prend sur ses genoux et dégobille tout ce qu'elle avait avalé dans leurs bouches affamées. Sans quitter la table. Vlan, juste comme ça.
- Ouah, trop d'la balle !
- T'as encore rien vu, coco lapin, écoutez la suite ! Bon, j'ai réussi à me retenir. Mais ta mère a pas eu mon self-contrôle, elle a pas pu s'empêcher de vider tout le contenu de son estomac dans le vase Gwing en jade klonyxien qui se trouvait sur la table. Ce truc coûte une blinde, plus cher que la Joconde...
- Rhôôôô le délire !
- Devinez donc la réaction de l'Ambassadrice ? Elle se retourne vers nous, fait vibrer ses grandes oreilles - ça équivaut à un sourire chez eux - et elle s'exclame: " Oh, fallait pas, comme c'est gentil de votre part, très chère Madame ! Les enfants, rendez grâces à Dame Marylou pour ces friandises !"
Puis là, elle se lève, soulève le Gwing et le dépose par terre devant ses marmots qui se jettent dessus à trois pattes pour en laper le contenu à grands coups des escalopes vertes qui leurs servent de langues. Je vous raconte même pas, vous m'croiriez pas si je vous mentais.
- Oh p'pa, c'est trop dégueux, beurk...
- J'vous le fais pas dire. Bon, maintenant, assez rigolé. Vous allez m'avaler ces carottes, - râpées avec amour par votre mère -, avant que j'vous les enfourne profond, avec les trois Ricards et les sardines à l'huile que j'viens d'avaler, dans le fin-fond de vos gosiers de sales petits  couineurs de petits morpions mal élevés...

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19 mars 2020

389. Floutage de lentille.

Cette histoire ne vous est pas gracieusement offerte grâce au soutien financier de  "MONSANTO"

"Tu crois que ça va marcher ?" me demanda Marylou, dérivant telle une baudruche au milieu du pare-brise de notre cockpit. Derrière elle, de l'autre côté de la plaque de verre blindé, l'espace intersidéral était comme tranché en deux par le brillant croissant de l'astre aquatique. Elle commençait déjà à briller de l'intérieur tandis que le soleil se levait derrière cette dernière.

"Y'a intérêt, ma belle," lui répondis-je. Je commençai à pianoter les données de notre approche finale sur le clavier de notre tableau de bord. "Si le chargement qu'on se prépare à lui injecter ne fonctionne pas, ce foutu astre et son effet de loupe vont transformer en moins de deux la moitié de nos continents en lave et en scories avec rien d'autre que les foutus rayons de notre propre soleil."

Trois mois plus tôt, des astronomes avaient repéré une énorme comète de flotte dont l'orbite allait passer exactement entre le soleil et notre vieille Gaïa pendant prés de trente heures, assez pour liquéfier de cette gigantesque lentille naturelle cosmique un rayon solaire hyper calorifiquement magnifié à 1500 degrés une bande de 3500 km de large tout autour de notre planète pendant sa rotation.

Marylou secoua la tête en bouclant sa ceinture. "Cinquante six missiles chargés de spores de goëmon pour polluer une comète," soupira-t'elle. "Quand je suis rentrée au lycée agricole à Kerbiquette, j'aurais jamais parié que j'aurais un jour à truffer de suppositoires une comète de flotte avec des saloperies d'OGM Monsanto. Ou que le pire ennemi de l'humanité puisse aussi s'avérer le pire ennemi d'une goutte d'eau de taille planétaire. Accroche-toi, coco, je balance les semences."

" Vas-y, bébé, lâche-toi. Transforme nous cette mère des salopes en mer des Sargasses." 

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12 mars 2020

388. Ethique ou Conscience professionnelle ?


Cette histoire ne vous est pas gracieusement offerte grâce au soutien financier des produits à vitre "HYPRONET"

L'échafaudage se balançait latéralement, faisant éclabousser l'eau savonneuse qui se trouvait dans son seau. Il essora sa raclette d'un mouvement rapide, l'excès de liquide se dissémina dans la brise comme de la bruine. Les cris étouffés de l'autre côté de la vitre rien de plus à ses oreilles qu'un autre bruit de fond dans le paysage, à 33 mètres au dessus de la rue devant sa 15ème baie vitrée de la journée.
Les cris de l'autre côté de la vitre semblaient sortis d'un film. Il pressa la bande d'éponge contre le verre, le liquide et les bulles s'écoulèrent en direction du bas de la vitre, emportant avec elles au passage trois mois de fientes de mouettes et de pigeons dans sa progression. Une petite boulette de merde crème verdâtre prit même clandestinement place à l'intérieur d'une bulle d'eau mouillée d'hypronet de la taille d'un œuf de caille puis glissa vers le bas. 
La femme balança un vase à travers la pièce, "Je te déteste, s'pèce d'enculé!"
Le mec à qui elle s'adressait évita le vase de justesse et celui-ci termina sa course en s'explosant la gueule en plein milieu de l'écran TV qu'explosa avec lui. 
Lui avait été témoin de la même scène dans son propre salon, sur un 'écran télé moins récent à l'époque où sa femme regardait encore les Feux de l'amour. Il la laissait tranquille alors, captivée qu'elle était par ses scènes d'amours et de trahisons favorites. Lui s'en désintéressait royalement, préférant s'occuper de ses oignons. Se dégourdir les doigts sur sa gratte, chasser les mites alimentaires ou jouer avec ses Rubikubes. Tout ce qu'il voulait. Si les mecs de la prod' de cette série avaient jugé que faire éclater une télé et un vase par une des héroïnes de l'épisode rentrait dans leurs budgets, c'étaient leurs oignons, pas les siens.
Il retourna sa raclette côté caoutchouc et la fit glisser vers le bas, appuyant fortement contre la vitre. La flotte coula rapidement, la gravité forçant les gouttes à s'agglutiner tout en bas de la paroi de verre.
En deux enjambées, le mec se rapprocha de la femme, plaçant ses mains autour de son cou de poule colérique. Lui aussi avait l'air d'être en pétard.
Un risée de vent fit tanguer sa nacelle et la surface désormais propre qu'il venait de terminer se mit à reluire en contraste avec le reste de la partie non traitée. Il replaça à nouveau sa raclette en haut de la vitre et tira vers le bas. Une mouette s'arrêta pour lui rendre visite, en équilibre instable sur le garde-fou de son échafaudage.
"Salut, p'tite merdeuse." 
La mouette lui goéla sa politesse en retour.
La femme tenta de se débattre, des pieds des mains, mais il semble bien qu'elle ne faisait plus le poids et commençait à manquer d'air. Ses coups de pieds et coups de poings ralentirent, puis elle cessa de bouger.
"T'as pas intérêt à venir me saloper le boulot dans le dos", lança-t'il en direction du volatile en lui envoyant sans faire exprès dans la gueule une giclée d'hypronet avec sa raclette éponge juste avant d'appuyer sur le bouton pour zapper sa plateforme vers l'écran suivant.
"Yeuuuïïïurk, kkr Yiouïïïeeekkk !"*** lui goéla la mouette dans le dos, la larme à l'œil les yeux plein de savon'.

*** "Enculééé, çça brûûûle !" en mouetteux langue de mouette.

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4 mars 2020

387. Avortement d'Apocalypse

Bonjour à tous, chers afficionados de ce Blog. Notre pigiste Reynald - Ronaldo entre nous -  que certains d'entre vous connaissent déjà, cinéphile se rêvant cinéaste et dont vous avez peut-être déjà fait connaissance y a pas plus tard qu'y a pas longtemps, a pondu un scénar qu'il voudrait proposer à un producteur. Il a déjà envoyé une copie à Tarentino et une autre à Guillaume Canet en leur soumettant Javier Bardem dans le rôle du héros. 
Mais il n'a toujours pas reçu de réponse ni du premier et encore moins du deuxième. Vu que ça fait trois semaines que notre canard lui a pas payé ses piges faute de trésorerie, nous avons décidé de palier à ce défaut de paiement en lui faisant un peu de promo. 
Alors si parmi vous se trouvent des cinéphiles un peu cinéastes, dotés de quelques moyens, ou si vous pensez être en mesure d'édulcorer, ou au contraire de pimenter son travail qui décrit, grosso-modo un truc sur la décadence et la fin d'un gendre idéal parfaitement ridiculisé radicaliséce qui sera pas d'la tarte - vous êtes prévenus - , n'hésitez surtout pas à le lui faire savoir via le courrier des lecteurs en bas de ce post. Merci d'avance de partager le rêve de notre pigiste et agent de sécurité.
La rédac., 
"Salut, moi c'est Adîn. Al Adîn. Le proprio de la tête d'abruti qu'a pas arrêté de tambouriner sur ma porte pendant une heure et quelques à dû se dire qu'y avait probablement mieux à faire qu'à se les peler  sur mon paillasson et a finalement décidé de laisser tomber. Pas trop tôt!
Je débranche quand même mon bigophone qu'a pas arrêté de me casser les oreilles durant tout c't'interlude. 
Je balourde aussi mon smartphone dans le trou des chiottes et j'explose sa gueule à mon laptop. Peut-être que si je fais profil bas pendant quelques jours, j'aurai plus de chance de pouvoir me barrer de la ville en douce, commencer une nouvelle vie quelque part. Les bus et les trains vont bien reprendre du service à moment donné. Maintenant que personne est plus tout à fait sûr d'être certain que la fin du monde estt bien pour demain.

Héros de mes couilles, ouais. Faut toujours qu'y ait des casse-burnes pour venir jouer les héros et foutre la merde. Déjà, on nous avaient trompés deux fois avec le SRAS puis le Corona: 175 millions de morts à peine avec ce dernier, - pas de quoi fouetter un chat, vous me direz,  avec leurs merdes de virus. 
Made in China en plus, putains de trucs à obsolescence programmée - avant que le conglomérat dévoile  sa parade et y mette le holà. Mais on avait eu chaud, quand même, bande d'empaffés, je suis sûr qu'y en qui se sont fait des couilles en or et qui ont dû bien se goinfrer...
Quoique certains d'entre eux ont dû avoir chaud au cul, mine de rien, on  peut pas comme ça augmenter sans cesse son capital sans prendre de risques ...
Mais là, alors là personne s'attendait à ce que ce soient les chinetoques eux-même qui tentent de sauver le cul de c'te chieuse d'humanité. Trois mecs et trois greluches, jaunes comme des canaris, bridés comme des congs, ont décollé à bord de six hypergiga-fusées, copies d'un projet US encore jamais réalisé faute de crédits, mais piraté intégralement par les chinois sur les serveurs hyper-protégés de la Nasa, entièrement construites et lancées depuis une base souterraine et secrète sur la face cachée des steppes tartares, avec, dans les entrailles de chacune d'elles, une bille parfaite de 5 tonnes de plasma de plutonium enrichi sous les fesses et tous les bons détonateurs branchés là où qu'y faut. Une seule charge aurait dû suffire d'après tous leurs experts et leurs ordis quantiques. 
Mais ils en ont balancées six, ces putains de fumiers. 
Ogre chinois de merde. Diaboli ex machina. 

Du coup, tous ces  milliards de gens qui priaient des Dieux désormais unifiés, qui étaient entrain de se pardonner tout les uns les autres, les juifs et les néo-nazis, les indiens et les cowboys, les blacks et les blanches-neige et autres woodpeckers, le reste du monde et les islamistes, ben d'un coup, ils détournèrent tous leurs têtes à la recherche de l'écran le plus proche, desserrant leurs embrassades, désertant les places et les rues pour leurs salons, afin de pouvoir suivre en direct cette nouvelle miraculeuse et inespérée de dernière minute qui provenait du fin fond de la Chine. 
On avait vu le Prez US et sa touffe blonde lancer un poing victorieux d'encouragement en direction du ciel avec son autre main en porte-voix beuglant en direction de la stratosphère "Go China! Fuck the russians!".  (Vas-y la Chine ! Nique les russiens !)   
Quant à notre notr' prez jupitérien qui s'était enfin résolu à dire adieu aux chemins qui menaient vers les sommets de la pyramide,  il traversait une période où ses discours ne comptaient plus,  pas plus que ses relations ou ses escadrons d'éborgneurs patentés. 
Pas même la science ne pouvait le sauver désormais. Il avait choisi de prendre une voie de garage.Tout son orgueil n'était plus que du luxe et du superflu à présent. Son garde du corps lui avait enfilé un bonnet rouge sur le crâne et l'avait couvert d'un gilet jaune tandis  qu'il l'escortait le long d'un long tunnel sombre et dérobé pour l'extraire du Colisée afin qu'il aille se fondre dans la multitude réconciliée qui était sur le point d'investir son palais. 
Mais juste avant d'atteindre la rue, un aide de camp les mît au courant de l'opération chinetoque en cours et de ses 6 fusées salvatrices. Ça changeait tout. 
Il rebroussèrent chemin aussi sec tandis qu'on le briefait rapido sur les derniers développements, et, s'étant débarrassé discrètement de son gilet et de son bonnet, il monta sur l'estrade officielle de la salle de presse.
 "...en cas de réussite, nous aurons pour la Chine la gratitude éternelle du peuple de France, mais en même temps,  nous demanderons le renforcement drastique des pouvoirs sécuritaires de l'Europe afin qu'à l'avenir de telles intrusions informatiques ne puissent jamais plus avoir lieu..."

Putains d'irrécupérables.

Retour sur des images de Chine, traduites ou commentées. Ils  prévoient d'aller se coller à la vitesse relative de 110km/secondes et de s'oblitérer, d'ici demain dans la soirée, comme des timbres-poste sur la joue gauche de la comète géante - et de son rêve bleu de planète bleue insufflé en elle par le génie de ma lampe y'a plus de mille ans de ça quand cette salope de Jasmine m'avait trompé avec le fils à Jaffar après 7 années de lunes de miel et que j'avais alors souhaité la fin de ce monde ingrat. 
Souhait réalisé à la lettre par mon génie et qu'était irréversible - et qui nous arrivait sur la gueule en colissimo après 13 siècles de croisière intersidérale depuis l'autre bout de la galaxie. 
Tout ça pour tenter de réussir l'exploit dégueulasse de la faire dévier de sa trajectoire et de  l'envoyer valser sur une nouvelle ellipse qui devait, d'ici je sais pas combien de temps,  expédier sa jolie petite bouille faire un dernier clin d'oeil en plein dans le milieu de la face lumineuse de notre soleil. 
Prêts et prêtes à tout pour sacrifier leurs vies de faces de citrons afin de sauver leur Parti ainsi que l'humanité. 
Et ce putain de génie qu'a disparu de mes radars après mon dernier souhait et qu'est plus là pour niquer leurs tirs...

Bâtards d'enfoirés de niaquoués. 
Maintenant y'a de fortes chances que je sois niqué baisé.

Voilà sept mois que les opticiens avaient repéré et calculé la trajectoire fatale de la comète avec leurs radiotéléscopes. Sept mois que les plus grands experts américains, russes et européens s'étaient évertués à trouver une parade. 
La comète, qu'ils avaient nommée Fury mesurait entre 1500 et 2500 km de diamètre, et sa masse était estimée à 65 000 fois celle de celle qui avait causé l'extinction des dinosaures voici 66 millions d'années. Celle ci avait heurté la Terre dans le Yucatan à la vitesse de 20km/seconde. Fury se rapprochait à 56km/secondes. L'explosion résultante devait excéder les 6.5 millions de mégatonnes nucléaire et disloquer le globe terrestre qui allait s''éparpiller sous forme de mottes incandescentes aux quatre coins du système solaire.
Quand la nouvelle tomba sur les prompteurs des tronches qui parlent sur BFM, qu'il ne nous restait plus que trois jours à vivre: après que la fusée américaine et sa charge plasmique censées dévier sa trajectoire aient atteint leur but sans exploser,  voilà que le dernier espoir, la tentative russe, venait d'exploser au sol sur son pas de tir à Baïkonour, réduisant à néant toutes les espérances des riches comme de leurs laquais, des maîtres comme de leurs esclaves ainsi que celles de tous leurs intermédiaires. 
Il n'y avait plus aucun espoir et on nous demandait de rester calmes si nous voulions au moins vivre ces trois derniers jours en paix, en communion et en harmonie. 

Ce fut franchement grave bizarre comment l'immense majorité de la populace suivit ce conseil de merde. Des attroupements autour des églises, des mosquées et des synagogues pour prier et des "être-ensemble" qui poussaient comme des champis. Même les feujs décidèrent de célébrer pour la deuxième fois de l'année le Yom Kippour, leur Grand pardon de mes couilles. Mais ce coup-ci, avec une petit différence: Comme me l'expliqua Schlomo, un rabbin de ma connaissance que je croisai complètement camé sur les quais, partenaire de poker et parfois de beuveries, au lieu de se demander pardon juste entre eux pour tous les sales coups qu'y z'avaient pu se faire dans le dos depuis le dernier Yom, là, ce Kippour allait pour la première fois être universel, ils allaient demander pardon pour toute l'humanité. 
Les néo libéraux  de tous poils  et leurs amis néo-sionistes décrétèrent pompeusement le Grand Partage. Ou la Grande Redistribution des Richesses Planétaires comme insistèrent pour le renommer certains furieux d'une frange désabusée. 
Pas franchement un acte humanitaire si on y réfléchit rien qu'un tout petit peu, maintenant qu'y z'en auraient plus jamais besoin, ces enculés d'hypocrites de merde des derniers jours qui avaient fait que de compter et de recompter leurs billes tandis que les autres, les plébéiens et les sans-dents, n'avaient fait que marner et puis marner encore en crevant la dalle pour remplir les sacs de ces enculés. 
Pas mieux ni pire, me direz-vous, que la grande majorité de ces français de souche , ces résistants de la dernière heure sortis de leurs trous comme des fourmis sortant d'une termitière à l'arrivée des ricains en 45.  Les Gardiens de la Révolution iranienne déposèrent les armes, comme le firent les soldats de Tsahal qui leurs offrirent symboliquement les clés de Jérusalem.  
Et des milliers de grands feux se mirent à crépiter un peu partout en plein air autour desquels les foules commencèrent à s'agglutiner le soir venu pour chanter et s'embrasser comme des tarés de hippies à Woodstock en levant des milliards de doigts implorants vers le ciel. Les centraux téléphoniques furent saturés d'appels intercontinentaux emplis de larmes demandant  pardon ou pardonnant, des mots d'amour éternel et tout le toutim spirituel en plus du reste de ce grand bataclan. 

Mais pas moi. Sûrement pas. On me la fait pas. Plutôt crever. Non, moi j'ai préféré célébrer ça à ma propre sauce, naturelle et toute perso. 
Première chose que je fis fut d'envoyer un grand coup de latte dans le cul à Jasmine.  Ou Charlène, puisqu'elle porte ce prénom de merde aujourd'hui. Yallah, yallah ! La dernière chose que j'allais voir sur Terre, ça allait pas être son gros cul de vache en chaleur, ça c'est sûr. J'aurais dû faire ça y a des siècles, avant que le Calife me la refile en mariage. 
Je me sentais empli d'adrénaline. Bien sûr, je me sentis obligé d'appeler son père - aujourd'hui caïd et Capo corse en même temps que mon boss et mon beau-père - pour lui annoncer qu'y avait que le métro en ville qui était pas passé  sur le cul de sa fille. Dans une ville qu'en était pas équipée, ça devrait pas être trop dur pour lui de se faire une idée. Encore plus experte, sa chienne de branleuse,  que la vieille morue vérolée qui ferre le chaland derrière le bar-tabac en bas de la rue Bichon depuis huit ans. Et j'ai bien insisté sur les trucs baveux-dégueux qu'elle écrivait dans ses bouquins sous le nom de Charlène, pouvez me faire confiance. 
Putain, et dire qu'ils avaient osé nommer cette salope secrétaire d'état, putain de pédophile de mes deux. 

Ça m'a quand même pris une p'tite minute avant que ça me vienne à l'esprit, mais je me suis dit: "Et merde, pourquoi pas ?" 
Alors j'ai appelé un descendant du fils à Jaffar, Jaffal - aujourd'hui mon beau-frère, candidat à la mairie d'une ville de banlieue marchant pour le parti des Trotteurs, vous savez, ceux qui avaient fait du porte à porte en 4x4 de luxe pour le compte à l'autre trouduc là, juste avant les résidentielles - et je lui ai dit, "Alors Gaby, t'as jamais eu la vague impression que ton salaud de père a jamais pu t'encadrer ?" J'ai juste eu le temps d'entendre son premier sanglot avant de lui balancer "je le savais bien" en me tordant de rire puis de raccrocher sur ses synapses sur-éduqués et son petit cul surexploité. 

Puis j'ai mis cap sur le Comptoir Irlandais où que j'ai braqué la boutiquière embourgeoisée avec mon faux HK P30 à air comprimé et je lui ai fait fourrer dans un sac toutes les meilleures fioles qui se trouvaient sur le rayon des élixirs de la verte Irlande, plus des Tullamore, des Paddy et des Bushmills. Je suis pas sorti de sa boutique sans lui avoir tiré ma révérence, un maillot du XV du Trèfle et un plomb dans le gras du mollet. J'avais hésité un moment avant d'abaisser mon flingue, pensant d'abord lui en coller une dans sa face de truie mais j'ai jugé qu'elle était assez grêlée comme ça avec toutes les tâches de rousseur parsemées sur ses joues flasques. Mais bon, voilà, juste pour lui montrer que j'pouvais être poli mais que je plaisantais pas. 
Sur le chemin de la maison, en passant devant la préfecture, j'ai sorti mon sgueg et je l'ai secoué bien raide sous les yeux outrés de madame la Préfette de l'Arrêt Public, de la Raie Publique ou je sais plus comment  nommer ce concept depuis le jour où que c'est une  bande de rapaces qu'a posé ses sales pattes sales dessus pour le verrouiller et le cuisiner à sa sauce. Ça a déformé un bon p'tit chouïa le sourire de vieille bique de sa face de rate sous son tricorne à feuilles dorées, ça, vous pouvez en être sûrs. Même avec la fin du monde toute proche, cette sale pétasse, sur son balcon pour son discours d'apaisement civique, avait tout de même déniché le culot de trouver le temps de se tartiner la gueule de cosmétiques plutôt que de se la couvrir de cendres. 

Ensuite, je suis passé au bureau de poste où que j'ai posté 475 grammes de vieille merde protobionique que j'avais retenue trois jours durant en serrant les fesses après avoir avalé, en prévision de ce jour mémorable, un kilo entier de cassoulet à la graisse d'oie, puis chié d'une traite avant-hier , le tout en colis express à destination de notre tafiotte de Résident, à remettre en mains propres direct sur son bureau du Colisée. "Hey mec, attrape-ça, garanti pur produit de l'UE"
Ah ouais, j'allais oublier, comme expéditeur, j'ai mis le nom de cette salope de Charlène et j'ai planqué une plaquette de 100 grammes de C4 munie une petite capsule de nitro pour détonner ça dans la motte de chiasse molle avant d'empaqueter le tout dans un paquet cadeau.
Ensuite, en passant devant la mairie, j'ai ouvert une de mes bouteilles de Tullamore, je m'en suis smacké une bonne lampée de derrière les fagots dans le gosier, puis j'ai imbibé et noué mon vieux bandana sur le goulot de la bouteille auquel j'ai foutu le feu avant d'envoyer le tout exploser la vitrine et foutre le feu à l'intérieur de la permanence du député de la majorité pestilentielle. Jamais vu avant autant de bobos bien pensants  s'éjecter en hurlant aussi rapidement avec le feu au cul d'un bâtiment. 
Y a même une des assistantes parlementaires de notre tarlouze de député qu'a mis plus de trois minutes avant de cesser de se contorsionner sur le trottoir et de coller enfin sur le macadam sa tronche calaminée noircie de fumée. Sans dec', même son rouge à lèvres il  avait fondu. Le délire total, y'avait des relents de whiskey irlandais qui flottaient dans l'air, parfumés de tourbe désormais, comme celui qu'ils distillent sur la côte ouest-écosse du côté des Orcades. Putain de Jésus Marie Joseph, manquait plus que les cornemuses pour sonner le Auld Lang Syne ou l'Amazing Grace...

Puis finalement, je suis rentré me barricader chez moi, j'ai débouché plusieurs des bouteilles de mes irish brews et me suis mis à les siroter tranquilos en attendant l'apocalypse.
Qu'est jamais venue.
Putains de vérole de maudits chinetoques...

C'est six heures après avoir descendu le cul de ma deuxième bouteille que la nouvelle officielle de l'exploit des niaquoués est tombée sur BFM. Et que la photo de ma tronche a été montrée en haute définition sur toutes les chaînes info. Putain, je m'étais pas imaginé un seul instant que les caméras de surveillance autour de la mairie et de la préfecture avaient pu encore être activées.

Y'a du monde qui retoque à ma porte. Elle est blindée. Comme toutes mes fenêtres. Mais si je me fie aux chocs métalliques, aux bruits de bois cassé et aux grincements stridents qui viennent de me réveiller en sursaut, je dirais que ces furieux ont des haches, des béliers et même une tronçonneuse. 
J'entends plein de voix qui vocifèrent. Je crois qu'y a une foule haineuse sur mon pas de porte. J'entends les sirènes des keufs, les hélicos du GIGN qui gyro-bourdonnent au dessus des toits, en plus je vois tout ça en direct sur ma téloche, les hauts-parleurs menaçants qui m'ordonnent de sortir les pognes en l'air, les doigts en éventail...
Je suis niqué de chez niqué. Niqué, ouais, mais je panique pas, je suis Al Adîn, oubliez jamais ça.
Je me fais une raison. J'accepte le fait que je vais bientôt me faire lyncher si mon Djinn bleu, le Génie de ma lampe, se pointe pas fissa pour m'tirer les fesses de là. Putain, ils nous ont bien altéré les neurones, ces connards, depuis notre rencontre à moi et à Jasmine, il y a treize siècles, dans les sables du désert. Voyez ce qu'y z'ont fait de nous ! 
Y peuvent faire tout ce qu'y veulent maintenant, ces enculés, ils se croient tout permis de toutes manières, parait même qu'y z'ont réussi l'exploit artistique de colorer en rouge les glaces de l'antarctique. Comme si qu'elles saignaient, écorchées à vif. 
Si mon enfoiré de Génie se pointe pas fissa, je vais pas avoir d'autre choix que de rester vautré dans ce foutu canapé, je sais même pas si je vais avoir le temps de licher les quelques bonnes lampées qui m'restent et qui attendent que moi dans ma dernière bouteille avant qu'ils déboulent dans mon salon. 
Mais je vous promets d'arroser la gueule du premier qui s'pointe avec l'intégralité des 6 mini- bastos du chargeur de mon feu à plomb, y perd rien pour attendre, c't'enculé. Si ça pouvait être un flic haut gradé, genre chinois de sa race, ça serait l'idéal, avec un max de galons, ça serait encore mieux. Je mourrais heureux, vengé et satisfait. M'en branle, je ressuscite à chaque fois même si ça sera loin d'ici. 
Al Adîn mourra peut-être sur ce canapé, mais il reviendra.
J'espère juste que j'arriverai à  crever un œil à c't'enculé de cogne de merde, même si ça risque d'être compliqué vu comment que ces faces de citron ont les yeux bridés serrés. 
Putain, en plus y'a rien qui m'irrite plus la bile que les mecs en uniformes. Sauf les pompiers. En tous cas, y devrait quand même faire moins son kek avec sa peau pisseuse piquetée de 6 grains de petits plombs enduits de cagasse pour que ça lui infecte bien sa gueule comme des chancres mous, il aura l'air beaucoup moins smart  devant les caméras après l'assaut quand il voudra jouer les marioles avec ses putes à flics de choc. 
Faut que ces mecs paient pour ce qu'y z'ont fait, pour le rêve bleu qu'ils ont détruit. Pas de regrets. La vérité ? Je crois que je viens de vivre les deux journées les plus fabuleusement top de votre chienne de vie."

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