30 mai 2008

324.Migrations


Les hyènes, les loups, et même les caribous ou les rattus norvegicus de Bernard Werber ,sont connus pour avoir des chefs bien identifiés qui dominent le groupe. Les mâles les plus forts dirigent la meute, se servent des plus faibles comme de punching balls et se montent la majorité des femelles en les cloquant au passage. 
Tout mâle plus faible qui a la témérité de contester la domination du plus fort est immédiatement éliminé ainsi que sa progéniture, ou exilé en zone aride, parfois dangereuse. Le plus fort est le chef incontesté et ses gènes se multiplient, dominant tous les autres qui auraient souhaité en faire de même. Ce sont les mâles de type Alpha.

Juste derrière ces puissants Alphas se trouvent les Bêtas. Ceux là sont jaloux et vindicatifs, machinateurs et manipulateurs. Ils se prétendent alliés des Alphas dont ils montent même parfois les femelles – quand les Alphas sont pas dans le coin je veux dire.
Ils cherchent rarement des noises aux Alphas sauf si un groupe de Bêtas décide d’y aller en force contre un Alpha comme au temps de la Bastille. Souvent, leurs petits bâtards seront élevés par les Alphas qui se sont même pas rendus compte qu’il leur avait poussé des cornes.
Viennent ensuite les Gammas agités. 
Ce sont évidemment des êtres inférieurs qui ramassent ce qu’on veut bien leur laisser. Ils restent à l’écart de toute interaction sociale, sachant très bien qu’ils ne seront jamais à la hauteur dans une baston. Ils ramassent les restes après que les Alphas et les Bêtas se sont bien goinfrés. Ils se reproduisent seulement à l’occasion s'ils se trouvent une femelle isolée ou négligée.
Enfin, tout en bas du Totem se trouvent les Omegas qui sont des tarés congénitaux faibles et difformes qui n’ont aucune chance de survie.


La race humaine possède certainement ses propres Alphas dirigeants dominateurs, ses Bêtas sournois, ses Gammas perdants et ses résidus d’Omégas tels que votre serviteur. Nombre d’entre nous pourtant, et peut-être même la majorité d’entre nous, disons , « Basta ! » et quittons cet alphabet débile en lui recommandant d’aller se faire lire chez les Grecs. Réalisant qu’on peut prospérer sous d’autres hospices auspices, nous migrons voir ailleurs.

À la différence des loups et autres rats d’égoûts, le sommet du totem humain est plutôt subjectif. Dans le schéma stéréotypé de notre culture, les Alphas fréquentent les clubs de fitness et intègrent l’ENA, HEC ou les grandes écoles de Droit. Ils se choisissent des femelles vaporeuses et attractives genre la Bruni. 
Les Bêtas essaient d’en faire de même mais n’arrivent qu’à des postes de sous-direction avec des femelles un peu moins attractives mais du même moule. 
Les Gammas se satisfont de ce ou de celles qu’ils arrivent à décrocher.
Mais ne désespérons pas, il y a des gens qui réalisent qu’ils n’ont aucune chance dans cette foire d’empoigne et changent de manège. 
Comme ce marin excentrique qui adore les japonaises, ou cette fille tranquille et studieuse qui taille en Somalie avec les Médecins Sans Frontière et qui en pince tellement pour Aboubakar qu’elle se passe un tchador sur la tête. Et pourquoi me direz-vous ?

Objectivement, le métier de papillon de mer est tout aussi profitable que celui de banquier, si c’est pas plus, et la gonzesse de MSF est tout autant épanouie que la femme au foyer. 
La japonaise - hem, même si elle n'est que virtuelle - et Aboubakar sont aussi attractifs que Shwartzie ou que la bombe italienne. On peut dire que ces gens qui ont quitté le système Grec ont réussi.
Les migrants (qui, j'ose témérairement l'espérer, représentent la majorité d’entre vous) sont assez créatifs et aventureux pour ne pas finir comme ces pauvres nazes pathétiques que sont les Alphas et les Bêtas.