9 janv. 2008

303. How do you read, Alpha Charlie?

Je crois qu’il est juste de dire que nous autres humains (la plupart d’entre nous, de toutes manières) pourrions bénéficier d’une meilleure écoute, plus que nous ne le faisons en tous cas. Aucun d’entre nous n’est immunisé contre le fait que parce que nous pensons, ou croyons d’une manière ou d’une autre, que notre façon de penser est la bonne.
Nos points de vue égocentriques nous empêchent souvent de prendre le temps et le recul nécessaires pour comprendre précisément ce qui nous est communiqué, avec pour résultat de nous faire errer sans but le long de la vie, bardés de demi-vérités et d’idéaux romantiques.

Ne vous êtes vous jamais trouvés au sein d’une foule ou d’un rassemblement, où plein de gens gueulent comme des stentors afin que leurs voix soient entendues, tandis qu’une moitié fait de son mieux pour interrompre l’autre moitié ? 
N’avez-vous jamais été l’un ou l’une de ceux qui fait de son mieux pour interrompre son vis-à-vis ? Moi oui. Je possède ce que je pense être un important point de vue, ou une contribution tout ce qu’il y a de plus valable à ajouter, mais je suis constamment ignoré parce que je ne suis pas assez fort, pas assez de kilowatts dans mon émetteur, pas assez … rude pour me faire entendre.

Le passé m’a appris que dans de telles situations, au moment où l’opportunité est arrivée de me faire entendre, j’avais oublié ce que c’était que je voulais dire en premier lieu. Alors je m’assois et j’essaie de me souvenir de ce que c’était que j’avais à dire, me passant et me repassant en boucles mes pensées dans la tête, attendant patiemment de pouvoir étonner l’assistance par ma brillante intervention. 
Mais pendant ce temps, je ne saisis pas tout ce que les autres sont entrain de dire parce que je ne prends pas le temps de les écouter avec attention. Qu’on sache que j’agis fréquemment comme ça n’est pas important. 
Le fait est que je manque irrespectueusement de respect à ceux qui communiquent en plaçant plus de valeur sur mes propres pensées que sur les leurs, et je me défais de la richesse de perspectives potentielles dont je pourrais bénéficier si je n’étais pas si imbu de l’ auto appréciation de mes propres valeurs.

Oui, nous sommes tous une station valable. Nous avons tous quelque chose de profond à partager avec notre entourage car en temps qu’humains, la communication est chez nous un don. Toutefois, la com est une route à deux voies et implique plus que juste nous-mêmes. Ceux d’entre nous qui bloguent, ont reconnu ce besoin fondamental d’exprimer nos idées sous forme de format public, espérant qu’à travers cet acte de partage nous faciliterons les débats, la discussion, et qu’une véritable communication s’établira en dépit de la distance kilométrique comme mentale ou orale qui peut exister entre nous.

Franchement, où serions nous, nous autres blogueurs si nous étions seuls ? Probablement qu’on ne bloguerait pas. En fait, si vous vous trouvez en ce moment même entrain de lire cette phrase, vous pouvez vous récompenser d'un bisou baveux ou une petite tape dans le dos, nombreux sont ceux qui se sont barrés depuis la fin du premier paragraphe, pour ne jamais y revenir.

Les billets de blog, comme les gens, peuvent s’avérer, comme les gens encore une fois, un peu gonflants, et parfois il est difficile de rester attentif dans ces conditions, mais s’il on est vraiment sérieux sur la vraie communication, comment peut-on se payer le luxe d’en faire moins ? 
On ne peut pas passer sa vie à mettre au rebut des choses qui ne sont pas joliment emballées, c’est une manière d’exercer notre patience dans nos affaires et nos échanges. Et la pensée me traverse qu’à la fin, si l’écoute des autres nous fait oublier ce que nous voulions nous même partager au départ… alors peut-être que ce que nous voulions partager n’était pas valable à partager en premier lieu.